mercredi 27 août 2014 - par Denis Szalkowski

Valls 2 ou l’art du gros pet médiatique !

Il fallait donc agir vite. Rendez-vous compte. Dimanche, Montebourg - le roi du calembour - voulait offrir une cuvée du redressement au Président. S'il s'agissait par là de nous expliquer le début de panne présidentielle avec l'actrice Julie Gayet, l'ex-ministre de l'économie, avouons-le, fut particulièrement indélicat. S'il s'agissait de constater l'état dans lequel la politique - ou l'absence de politique - a plongé notre pays en deux années et demi, alors, c'était plutôt bien vu !

Calembourg, contraction de calembour et de Montebourg

Arnaud Montebourg n'a jamais été avare de bons mots comme celui de 2007, alors qu'il soutenait la candidature de Ségolène Royal à l'élection présidentielle : "Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon". Villipendée par la gauche du PS, la candidate socialiste fut victime des "ambitions" de François Hollande, alors 1er secrétaire, qui ne tenait pas particulièrement à fâcher l'avenir. Il laissa faire et Sarkozy devint Président de la République  !

Valls à deux temps

Il fallait donc réagir vite. Notre gros poulet de Bresse avait réussi son coup. Les médias ne parlaient plus que de lui. L'heure était grave. Le temps du contre-buzz était arrivé. Valls se mit alors à jouer des castagnettes. Emmanuel Macron à l'économie. Taubira - qui avait soutenu Montebourg - reste à la justice et montre ainsi tout son talent à baisser sa culotte. Les écolos tentés de rentrer décident in fine de ne pas y aller. La surprise vient en fait de Frédéric Cuvillier, un proche de Delanoë qui a soutenu activement la candidature de Hollande lors des primaires socialistes. L'ex-secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche a décidé de s'en retourner à la mairie de Boulogne-sur-Mer. "Les rats quittent le navire". Le non événement par excellence ! 

La suite

La dette devrait continuer d'augmenter : +200 milliards depuis 2012. Nous en sommes à 2000 milliards. Le chômage aussi. Déjà plus de 400 000 demandeurs d'emploi supplémentaires en 2 ans et demi. Dans ce contexte, je ne vois pas en quoi l'absence de changement de politique amènerait des résultats différents.

Sans trop y croire, j'espère cette fois-ci que les "frondeurs" socialistes aient le courage - dans un élan de salut public - de se faire Hara-Kiri en refusant de voter la confiance. Afin d'éviter la victoire du FN en 2017, il vaut mieux que ce soit la droite qui y aille dès maintenant. Avec Juppé ou Fillon, ça ne pourra pas être franchement pire que ce à quoi on assiste aujourd'hui.



5 réactions


  • zygzornifle zygzornifle 27 août 2014 11:46

    Hollande c’est le mouton de Panurge, tous les ministres vont sauter avec lui ...... 


  • claude-michel claude-michel 27 août 2014 12:38

    heu..en deux ans 1/2 nous en sommes (enfin le gouvernement) à 500.000 chômeurs en plus..et la dette est de 4.500 milliards hors bilan..


  • Fergus Fergus 27 août 2014 13:55

    Bonjour, Denis.

    Valls n’avait pas le choix : son autorité étant atteinte par les provocations de Montebourg, il lui fallait très vite trancher. Ce qu’il a fait en imposant ce remaniement à un Hollande, furieux contre Montebourg, mais tenté une nouvelle fois, de faire le gros dos. Ce faisant, Valls a bien joué le coup, d’un point de vue politique. Et ce remaniement lui a donné l’occasion de rendre son gouvernement beaucoup plus cohérent sur les dossiers économiques.

    La désillusion des électeurs de gauche qui ont cru en la mise en place d’une politique plus sociale n’en est que plus grande devant l’affichage assumé d’une ligne libérale parfaitement illustrée par la nomination de Macron à Bercy.


  • abelard 28 août 2014 11:39

    Oui Fergus,
    Plus cohérent en effet.
    Mais avec quoi ?
    Il n’a pas fallu attendre plus de quelques heures pour voir déjà le premier couac !
    A peine nommée la tête de Macron déclare vouloir revenir sur les 35 heures, ce que le tant gros Vallls réfute aussitôt...
    Quelle cohérence !

    Cela dit, le CV du « brillant » Macron me rappelle une autre grande figure historique : Gamelin.
    Vous vous souvenez ? Ce type qui a mené l’armée française à la débacle...
    Eh bien il était en tous points comparable à Macron. Brillant officier, sorti dans les premiers des meilleures écoles militaires, considéré en son temps comme un des plus épatants esprits de l’époque.
    Un gros nullard diplomé !

    Macron comme la lune est exactement du même acabit.


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