Toilettes musulmanes aux jeux Olympiques de Londres 2012 : le retour de l’apartheid !
Les autorités britanniques semblent se livrer à une pittoresque chasse aux "WC sataniques" dans le cadre de la promotion du "politiquement correct" aux jeux Olympiques de Londres. Examinons les faits :
Selon le quotidien britannique Daily Mail, des toilettes spéciales sont en cours d’édification au parc olympique de Londres afin que les musulmans ne soient pas dans la direction de la Mecque pendant qu’ils satisferont un besoin naturel.
http://www.dailymail.co.uk/news/article-1061051/Londons-Olympic-Park-toilets-turn-away...
L’ODA (Olympic Delivery Authority) est l’établissement public chargé de la construction des infrastructures pour les JO de 2012 à Londres. Dans son cahier des charges figurent cinq principes, dont l’accessibilité et l’égalité.
http://www.london2012.com/about/the-people-delivering-the-games/the-olympic...
L’ODA a déclaré qu’elle voulait un lieu de rencontre idéal pour toutes les cultures, croyances, âges et situations de handicap. Or, la religion musulmane interdit de faire ses besoins naturels vers la qibla, c’est-à-dire la direction de la Mecque (NB : dans un sens comme dans l’autre, semble-t-il...). Par exemple, on trouve les haddiths suivants :
Le messager d’Allah a dit : Quand vous allez dans le désert, ne vous placez jamais face ou de dos à la Qibla pour faire vos besoins, mais soyez face à l’Est ou à l’Ouest. […] (récit de Abu Ayyub, Muslim II 507)
Le Prophète a dit : - […] Quand vous urinez, ne touchez pas votre pénis avec la main droite. Et quand vous vous lavez après la défécation, n’utilisez pas la main droite (récit de Abu Qatada, Bukhari LXIX 534).
Le messager d’Allah a dit : Quand quelqu’un s’essuie avec des pierres, il doit en utiliser un nombre impair et, quand quelqu’un fait ses ablutions, il doit nettoyer son nez avec de l’eau (récit d’Abu Huraira, Muslim II 458).
Le détail de ces règles quelque peu bizarres peuvent être retrouvées ici :
http://www.islam-qa.com/fr/ref/2532
Et ici dans une version à l’usage des enfants (?) :
http://www.albouraq.org/madressa/classe01/akh01fr.pdf
Une porte-parole de l’ODA a confirmé le fait qu’un "pourcentage des toilettes ne seraient pas dans la direction de la Mecque, par délicatesse", mais elle ne pouvait pas préciser combien. Des salles de prières islamiques avec lieux d’ablution seraient également prévues.
Ces équipements spéciaux religieux font partie d’un plan général d’accessibilité, pour les handicapés, les personnes âgées et les bébés, plan qui aurait été précédé par la consultation d’autorités religieuses et d’associations de handicapés.
Encore une fois, un avis religieux a été demandé avant de bâtir un édifice public, et les bonnes intentions politiquement correctes vont aboutir à l’inverse de ce qui est espéré.
Une première réflexion tout d’abord : il faut remarquer que, si l’on considère qu’un cercle comporte 360 degrés, il y a simplement 1 chance sur 360 qu’une cuvette de toilette soit orientée précisément dans la direction de la Mecque. La direction opposée étant interdite également, cela double certes les chances, mais on reste à une probabilité infime d’1 chance sur 180.
Compte tenu de la distance de Londres à La Mecque, laquelle est d’environ 4 850 km, un écart de direction d’un degré de la ligne imaginaire antéro-postérieure d’une cuvette des toilettes londonienne par rapport à la ligne Londres-la Mecque fait que cette ligne traversant la cuvette passerait à plusieurs dizaines de kilomètres de distance de cette ville [d’après mes calculs, approximativement (4 850 km x 2 x 3,14) / 360, ce qui fait 84,6 km, je laisse aux experts en trigonométrie le soin de faire un calcul plus exact !].
J’ai tenté de vérifier cette hypothèse en ouvrant mon atlas et en me munissant d’un rapporteur et d’une règle : sous réserve de l’incertitude liée au type de projection utilisé pour la carte dont je me suis servi, une droite (ou plutôt une géodésique) faisant un angle de l’ordre d’un ou deux degrés par rapport à la ligne reliant Londres à la Mecque passerait à peu près par Tel-Aviv, cité en direction de laquelle (à ma connaissance, et sauf erreur de ma part) n’existe aucun tabou mictionnel chez les adeptes de l’islam !
En tout état de cause, compte tenu de la courbure de la Terre, tout adepte de l’islam situé suffisamment loin de la Mecque ne prie pas (ou ne fait pas, par erreur, ses besoins) en direction de la Mecque, mais en direction d’un point imaginaire situé à la verticale de celle-ci, point qui peut donc en être distant de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres (point qui n’existe même plus si la personne qui prie se situe à un quart de circonférence terrestre - ou plus - de la Mecque). Ce fait indubitable était ignoré du temps de Mahomet, mais ne peut plus être négligé de nos jours, bien entendu !
En dehors de ces considérations scientifiques, on peut noter plusieurs autres objections à cette initiative de l’ODA :
1) afin d’établir une distinction entre les toilettes musulmanes et les autres, il faudrait évidemment que les autres soient, pour les raisons exposées précédemment, dirigées au degré près vers la Mecque (sinon, la distinction entre les deux types de toilettes n’aurait plus aucun sens : à quoi bon, pour un musulman, s’embêter à chercher les toilettes musulmanes si les toilettes ordinaires sont orientées vers Pyong Yang ou Valparaiso, par exemple !) ;
2) l’idée de classer les adeptes d’une religion (l’islam) parmi les personnes ayant des problèmes éventuels d’accessibilité à un stade olympique, au même titre que les handicapés, a quelque chose de subtilement dévalorisant pour les adeptes de cette religion : ces personnes sont finalement considérées par les organisateurs des Jeux comme des handicapés sociaux ou mentaux, atteints d’une sorte de névrose obsessionnelle se rapportant aux latrines, handicap auquel il faudrait pallier en fournissant des toilettes spéciales, comme les handicapés physiques en ont également besoin, en raison, eux, de la malchance ayant causé leur handicap ;
3) bien évidemment, va se poser un grave problème de signalétique : les toilettes pour musulmans auront-elles une pancarte indiquant "réservé aux musulmans" et les toilettes "normales" un panneau indiquant "réservé aux non-musulmans" ? Evidemment, de tels panneaux rappelleraient les heures les plus sombres de la discrimination dans l’Amérique d’avant Martin Luther King, ou de l’apartheid dans l’ancienne Afrique du Sud, sinistres périodes pendant lesquelles existaient des toilettes pour "Blancs" et d’autres pour "non-Blancs"...
Qui vérifiera que les personnes entrant dans les WC musulmans soient effectivement de religion islamique ? Un spectateur non musulman, pris d’une envie pressante, qui voudrait aller dans les "toilettes musulmanes" à 10 m alors que les toilettes "normales" sont à 300 m, se fera-t-il molester par certains usagers des toilettes musulmanes ? A l’inverse, un musulman, proche des toilettes ordinaires, s’en verra-t-il refuser l’entrée et se fera-t-il tabasser par quelques hooligans éméchés ?
4) plus grave, pour le Royaume-Uni, cet "accommodement raisonnable", en fait très déraisonnable, risque de créer un précédent. En effet, existent au Royaume-Uni, comme partout, d’innombrables lieux d’aisance dans les bâtiments publics. Supposons que le Royaume-Uni ait environ 50 000 écoles primaires, comme la France. Un simple calcul montre que environ 278 de ces écoles ont leurs toilettes dans la direction de la Mecque, à un degré près (1/180). Le risque est que des "autorités" musulmanes, au vu de ce précédent, exigent, au nom du "respect pour la religion" que ces toilettes soient réorientées. Au prix du plombier, on peut imaginer une dépense de 5 000 £ par école, soit un total de près de 1 400 000 £, aux frais du contribuable non-musulman, bien sûr... Et ceci ne concerne que les écoles primaires !
Ce risque n’est d’ailleurs pas théorique. En effet, en 2006, la prison de Brixton, suite à des protestations de prisonniers musulmans, avait dû réorienter ses toilettes de 90° à grands frais (aucun prisonnier, cependant, ne semble avoir exigé des autorités pénitentiaires l’amputation de sa main en châtiment des vols ayant motivé son emprisonnement).
http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/news/article45562.ece
On voit à travers cette anecdote britannique la nécessité absolue de l’indifférence de l’Etat vis-à-vis des religions, qui caractérise la laïcité : un parc olympique est un édifice public, il n’y a donc aucune nécessité de consulter quelque autorité religieuse que ce soit pour en entreprendre la construction.
Consulter une autorité religieuse pour un problème d’ordre public risque immanquablement d’aboutir à la création d’un nouvel apartheid, comme cela s’est déjà vu l’an dernier en France ici :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=29914
Ce genre de postures politiquement correctes aboutissent à l’effet inverse du but initialement souhaité, c’est-à-dire à la création artificielle de nouvelles discriminations sous prétexte de respect des coutumes. Cela relève d’ailleurs de l’hypocrisie pure et simple. Nul doute que bon nombre des membres de l’ODA sont au fond d’eux-mêmes persuadés de l’absurdité de cette revendication religieuse, mais préfèrent se faire passer pour des défenseurs du multiculturalisme, quitte à rétablir (involontairement ?) un scandaleux apartheid dans les toilettes publiques.
http://www.islam-qa.com/fr/ref/2532
http://www.albouraq.org/madressa/classe01/akh01fr.pdf
http://www.london2012.com/about/the-people-delivering-the-games/the-olympic...
http://ibtimes.com/articles/20080924/2012-olympics-rule-toilets-that-dont-face-mecca.htm www.dailymail.co.uk/news/article-1061051/Londons-Olympic-Park-toilets-turn-away...
http://www.bivouac-id.com/2008/09/25/londres-2012-les-toilettes-des-jo-seront-adaptees...