vendredi 8 janvier 2016 - par Thomas Roussot

La course au clonage est lancée

 

Les biotechnologies se sont emparées de l’alimentation mondiale. Découlant de cette réalité, une véritable course au clonage et aux modifications génétiques de la chaîne alimentaire s’opère aux quatre coins de la planète. Il faut désormais composer avec de nouveaux acronymes comme AGM (animaux génétiquement modifiés).

Un « fleuron » de cette anthropomutation se nomme Enviropig, anodin cochon canadien à qui les spécialistes prêtent la qualité d’être moins polluant du fait d’une nouvelle digestion assimilant parfaitement le phosphore.

Nous devons également faire connaissance avec le saumon antigel à croissance produit en série par la firme Aquabounty. Certaines vaches sont assignées au port de gènes humains, afin de produire un lait similaire équivalent au lait maternel.

En Argentine, on clone les vaches sans la moindre restriction, les lignées ainsi créées inondant le marché mondial (300 000 à 600 000 tonnes importées chaque année d’Amérique latine et des Etats-Unis).

 

 Andras Forgacs, ingénieur et homme d’affaires, considère que la cellule-souche clonée incarne la meilleure option pour résoudre le problème de la malnutrition. Il y travaille au sein d’Organovo, en partenariat avec Moderne Meadow (« prairie moderne »). Pour résumer son ambition de mutation alimentaire, on doit cultiver en laboratoire des cellules animales puis les cloner via imprimante 3D. Cette technique présenterait l’autre « avantage » d’éviter l’abattage.

 

 Les financiers de cette entreprise prométhéenne sont « prestigieux », comprenant notamment Peter Thiel, le fondateur de Paypal, la Singularity University ou encore la National Science Foundation. En Chine, on ne veut pas se retrouver à la traîne, le plus grand site de clonage commercial d’animaux a vu le jour dans la ville de Tianjin.

Le programme prévoit l’apparition de 100.000 embryons de vaches par an, en visant un million comme vitesse de croisière. Boyalife est la société chargée dudit projet. L’entreprise sud-coréenne Sooam Biotech est de la partie, travaillant de son côté au clonage des chiens (Mastiffs Tibétains pure race).

 

http://www.numerama.com/sciences/136427-la-naissance-dun-chiot-repousse-les-limites-du-clonage-animal.html

 

 Il faut également noter l’apparition du « Frankenfish », ce saumon transgénique produit par AquaBounty Technologies jugé propre à la consommation sur le sol américain.

Il peut grossir deux fois plus vite qu’un saumon naturel, soit atteindre sa taille adulte de 16 à 18 mois, au lieu de 30 mois. C’est donc plus rapide et moins cher pour les producteurs. Pour les Américains, l'arrivée de ce saumon transgénique dans les assiettes résulte d'une suite logique.

 

 Les Français ont déjà, à l’insu de leur plein gré, goûté ce type de produits, comme cette agnelle. Les bovins nés de vaches clonées ont aussi été mis en vente en Grande-Bretagne pour consommation (scandale). Un fermier d’Ecosse a lui acheté à une entreprise américaine deux embryons de bœuf issus d'un animal cloné. La BBC a révélé une affaire d’un même type. Le Daily Mail traitant quant à lui des 105 vaches de race Holstein issues de clones nées au Royaume-Uni ces dernières années. 

 

 Les sélectionneurs de gènes souhaitent connaître les gènes à l’origine de tel ou tel caractère qu'ils aspirent à transplanter dans leurs produits inédits. « L’amélioration » des espèces s’obtient par croisements programmés, appuyée sur une connaissance du génotype la plus complète possible. Une équipe israélo-américaine, sous la direction du professeur Jacques Beckmann, de l'Institut de recherche agricole Volcani, y travaille consciencieusement.

À l’heure où vous lisez ces mots, pas de risques connus liés à ces différentes expérimentations…



4 réactions


  • Samson Samson 8 janvier 2016 15:19

    « À l’heure où vous lisez ces mots, pas de risques connus liés à ces différentes expérimentations… »

    Ah ben si ! Personne n’imaginait même que c’était possible, mais l’éprouvette a du glisser et la sélection du clone $ociali$te à la girouette hyperkinétique nous donne maintenant un hidalgo pour fancy-fair encore plus agressif, teigneux et autoritaire que l’original !


  • lsga lsga 8 janvier 2016 17:45

    Rappelons que l’agriculture « traditionnelle » utilise des clones depuis l’antiquité. 


  • Thomas Roussot Thomas Roussot 10 janvier 2016 13:02

    Les clones auxquels vous faites allusion n’ont aucun rapport sur le plan scientifique avec ceux dont il est question dans cet article. Cordialement.


    • lsga lsga 13 janvier 2016 19:08

      @Thomas Roussot
      vous voulez dire : à part le fait que ce soit des clones ?
      Le clonage animal est certes une nouveauté, mais il est la continuation naturelle des techniques agricoles.
      Enfin, vivement le clonage des êtres humains, qu’on puisse passer de 4-5 génies par siècle à plusieurs milliers.


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