mercredi 2 juillet 2014 - par Xtf17

La r�volution n’est pas un pique-nique. Analyse du d�grisement - Conf�rence de Fr�d�ric Lordon

« Il ne faut pas rêver les Hommes tels qu’on voudrait qu’ils fussent mais les prendre tels qu’ils sont » dit Spinoza ; ainsi que Frédéric Lordon, Directeur de recherche au CNRS, économiste passé chez les philosophes, et qui développe un programme de recherche spinoziste en économie politique et en sciences sociales. Il a récemment publié Capitalisme, désir et servitude (La Fabrique, 2010), D'un retournement l'autre, comédie sérieuse sur la crise financière (Seuil, 2011) et La société des affects (Seuil, 2013).

Voici ici rentranscrite l'intégralité de son intervention au colloque Penser l’émancipation Paris - 19-22 février 2014 – www.penserlemancipation.net, donné à l'Université Paris Ouest-Nanterre lors de la séance pléinière dédiée au thème « Au-delà du capitalisme ».

« Je crois que du moment où j’avais reçu cette invitation à ce colloque, dont je remercie vivement les organisateurs au passage, j’avais pris le parti d’un rôle qui est celui de la dissonance et du dégrisement ; comme il en faut toujours un pour jouer le mauvais esprit je me suis dévoué. Alors je ne sais plus quel titre exactement j’ai donné mais je crois que si c’était à refaire je donnerai volontiers celui-ci : « D’une étroite ligne de crête ».

https://www.youtube.com/watch?v=4PEJlSvVZaY

Alors de quelle ligne de crête s’agit-il ? Eh bien il s’agit, paraphrasant Althusser, de celle qui consiste à penser la révolution sans se raconter des histoires. Et quelle est plus précisément cette ligne, et pourquoi est-elle si étroite ? Et bien la ligne de crête, c’est d’abord la ligne du réalisme anthropologique, qui ne reconduit pas forcément à Hobbes. Réalisme anthropologique immortalisé par la formule de Spinoza : « Prendre les Hommes tels qu’ils sont, et non tels qu’on voudrait qu’ils fussent ». Et bien je crois que toute présupposition en excès de cet énoncé prend le risque du désastre. Et notamment toute présupposition de vertu ou d’altruisme. Non pas que les comportements vertueux ou altruistes soient impossibles, mais parce qu’ils sont contingents. Et ils sont contingents à toutes sortes de choses, et qu’on ne peut pas compter sur eux à titre d’essence ou de principe indéfectible. En revanche on peut, il faut même, songer à les produire, c’est-à-dire précisément à les rendre un peu plus nécessaires. Voilà la ligne : réalisme anthropologique.

Pourquoi est-ce une ligne de crête ? Pourquoi est-elle si étroite ? Et bien parce que, on le sait bien, les revendications de réalisme anthropologique sont la plupart du temps vouées soit à l’équivalent politique de la dépression et du renoncement, soit au conservatisme bienheureux, tout content d’avoir justifié et d’avoir retrouvé ses propres à priori ; « admettez l’évidence : avec les Hommes tels qu’ils sont, c’est tout-à-fait impossible, ça ne marchera jamais ».

Et bien si la ligne de crête est néanmoins praticable, c’est pour une raison que le conservatisme ignore systématiquement, à savoir que si en effet il ne faut pas rêver les Hommes tels qu’on voudrait qu’ils fussent mais les prendre tels qu’ils sont, il ne faut pas ignorer non plus qu’au moment où l’on prononce ce jugement on n’a peut-être pas bien fait le tour de ce « tels qu’ils sont », ni eu l’occasion de mesurer exactement « tout ce qu’ils peuvent ». Et deuxièmement il ne faut pas ignorer non plus que si les Hommes sont tels, au moment où nous parlons, ils pourraient cependant être différents plus tard. On reconnait là toute la puissance de l’onto-anthropologie spinozienne, pour laquelle l’Homme est un mode, est même mieux, un mode modifiable, sans jeu de mots. Il est modifiable parce qu’il est susceptible d’une part d’être affecté, mais surtout parce qu’il est susceptible de varier dans ses manières d’être affecté. Par conséquent il n’est pas fixé par principe, et il peut différer. Dans quelles directions ? Dans quelles conditions ? Avec quelle amplitude ? A quelle vitesse ? C’est toute la question. Mais au moins cette question exprime-t-elle une possibilité toujours ouverte.

Alors voilà ce que je voudrais faire ce soir : c’est depuis cette ligne de crête esquisser un chantier problématique. Si la fonction intellectuelle à quelque sens, il n’est certainement pas dans la fourniture de réponses, mais il pourrait éventuellement se trouver dans le fait de signaler là où il y a des problèmes. Et je n’ai pas d’autres ambitions maintenant que d’en signaler quelques-uns dont la négligence je crois peut se payer très cher.

Signaler les problèmes suppose de commencer par méditer profondément les enseignements de l’Histoire bien sûr. C’est-à-dire il faut bien le reconnaître en l’occurrence la longue série des échecs, parfois des désastres, révolutionnaires. S’agissant de l’URSS on peut dire que le bilan a été fait et bien fait. Il avait même été fait par anticipation ; ça c’est une démonstration de la puissance de la fonction intellectuelle ; il avait été fait par anticipation si on se souvient qu’avec quelques décennies d’avance Proudhon et Bakounine nous avait tout dit à ce sujet, il n’y a pas eu grand-chose à rajouter. Il y a cependant un autre épisode révolutionnaire, au moins aussi douloureux et beaucoup moins analysé : c’est la révolution chinoise. Et dans la révolution chinoise, la révolution culturelle. Car le plus frappant dans cette histoire c’est l’excellence des intentions politiques de départ : « feu sur le quartier général », « réaffirmation de la ligne de masse », « révolution dans la révolution ». Ce sont des slogans, mais qui expriment une profonde méditation des déviations de la révolution soviétique. Et alors ce qui est terrible évidemment c’est l’abomination du résultat.

C’est au milieu de ce genre de violence que se pose typiquement la question du réalisme anthropologique. Un réalisme dont le point de départ est que l’Homme est un être de désirs et de passions. La conséquence de cette constitution désirante et passionnelle des Hommes est tirée de manière lapidaire dans une proposition de l’Ethique : « Dans la mesure où les Hommes sont sujets aux passions on ne peut pas dire qu’ils conviennent en nature » nous dit Spinoza. Il faut lire cet énoncé avec beaucoup d’attention : par exemple le « on ne peut pas dire qu’ils conviennent en nature » n’a rien d’une litote ou d’un effet de style, il demande à être lu aussi platement et aussi littéralement que possible, à savoir : du fait qu’ils sont désirants et passionnés il est impossible d’imaginer que les Hommes puissent convenir et s’accorder en tout, en nature. Formulation qui entraine trois conséquences : qu’ils ne conviennent pas en tout ne signifie nullement qu’ils ne conviennent en rien, c’est la première ; deuxièmement, on ne lutte contre les disconvenances passionnelles qu’avec des moyens passionnels mais d’un certain type qu’on appelle des « institutions ». Et ne vous méprenez pas à propos de ce terme, qui couvre une gamme d’objets sociaux extrêmement large, depuis l’Etat jusqu’aux mœurs, aux habitudes collectives, aux coutumes, en passant par ce que vous voulez : le feu rouge, le passage piéton, etc… ; troisièmement surtout, rien jamais ne peut conduire à présupposer, ou pire à faire le dangereux pari, que certaines de ces disconvenances auront le bon goût de ne pas atteindre leur point critique, qui est le point de la violence : la violence est l’horizon de possibilité permanent de toute collectivité humaine.

Alors là je vais le dire tout de suite et carrément, quitte à m’aliéner d’un bon coup une bonne partie de ceux qui sont ici mais : je crois que le déni de la violence est le point de faiblesse insigne de la pensée anarchiste ; avec laquelle vous voyez donc qu’on peut avoir des rapports compliqués, de grande sympathie, d’admiration parfois, et de sérieux désaccords. Ce déni résulte d’une logique totalement renversée, qui part de la conclusion désirée pour remonter à une prémisse quasi-anthropologique fabriquée en conséquence : « comme on perçoit que l’Etat est pour le meilleur et pour le pire l’un des seuls remparts de la violence de tous contre tous, mais qu’on ne veut pas de l’Etat par à priori, on va poser qu’il n’y a pas de problème de violence, ou plus subtil on va poser, dans un mouvement d’ailleurs assez semblable à celui de Rousseau dans le Second Discours, qu’il n’y a de violence que produite par l’Etat, que c’est la vie sous les rapports d’Etat qui est génératrice de violence, et que l’Etat est un problème qui se donne abusivement pour une solution ». Enorme discussion dans laquelle évidemment il est impossible de rentrer. Je sais qu’on m’objectera par exemple qu’il y a des communautés qui se passent très bien de police, et c’est vrai. Mais précisément : ce sont des communautés. Dans une communauté la régulation de la violence procède du doublet : contrôle social de proximité / opprobre. Mais d’abord voulons-nous tous vivre dans des communautés ? Si non il faut savoir que sous d’autres morphologies sociales, la ville par exemple, morphologie marquée par son anonymat, la régulation de la violence est forcément autre. Elle est probablement dans le doublet institutionnel et impersonnel, attention ça fait mal à dire : loi / police. C’est désagréable à entendre, je le sais, mais il faut se poser la question de savoir si la flicaille n’a pas intimement partie liée avec la ville.

Que l’Etat en tout cas soit en lui-même une violence, qui le nierait ? Qui serait assez bête pour en faire un pacificateur aimable ? L’Etat est un concentré de violence, capable même en certaines occasions comme l’a rappelé Guillaume Sibertin-Blanc dans sa relecture de Deleuze, capable dans certaines occasions d’une « ultra-violence hystérisée ». La plus révélatrice de ces occasions étant peut-être à trouver dans le traitement des détenus hautement politiques ; je pense à ce qui a été infligé en France à ceux d’Action Directe, ou en Allemagne à ceux de la RAF. Et rien de ceci cependant ne peut conduire à rêver qu’il pourrait y avoir un extérieur à l’économie générale de la violence : il n’y en a pas. Il reste une violence inéliminable, contre laquelle on ne lutte que par une violence contraire mais institutionnalisée. Institutionnalisée comment, sous quelle forme ? C’est là toute la question, et elle est grande ouverte. Par exemple l’échappement totalement incontrôlé de violence, c’est probablement cela qui transforme en cauchemar les meilleur attendus politiques de la révolution culturelle. Et symptomatiquement, c’est triste à dire, c’est le réarmement complet de l‘Etat et de son appareil de force institutionnalisée, l’armée, qui va mettre un terme au chaos.

La violence, c’est aussi parfois le point aveugle du marxisme-léninisme. En tout cas dans la version l’Etat et la Révolution. Mais sans surprise, puisque nous savons tous ce que représente ce texte dans l’histoire des rapports entre le marxisme et l’anarchisme. En tout cas vous en connaissez le syllogisme : « il n’est de lutte dans l’Histoire, donc de violence, que la lutte des classes / or le communisme est l’état sans classes de la société / donc il n’y a plus de violences dans la société communiste ». Or Machiavel nous a averti de longue date qu’il n’y a pas de fin à la conflictualité intrinsèque du social, et par conséquent pas de fin au mouvement de la politique. Il faut cesser de penser sous le surplomb de cette chimère qui rêve à un achèvement, une clôture de l’Histoire et de la politique, fut-ce sous la figure de l’idée communiste. Et Spinoza a théorisé et radicalisé ce propos : « C’est en tant seulement qu’ils vivent sous la conduite de la raison que les Hommes nécessairement conviennent toujours en nature. Malheureusement nul ne peut partir de l’hypothèse qu’il vive sous la conduite de la raison. Et en tant qu’ils sont sujets aux passions on ne peut pas dire qu’ils conviennent en nature ». Je veux dire que les mœurs, ou plus largement les formes de vie, se différencient nettement sous ce rapport, parfois même radicalement. Que certaines ont la propriété de déchainer les disconvenances ; d’autres de les réduire. De les extirper définitivement : jamais. A la question « que faire de l’Etat dans un processus révolutionnaire ? » il faut donc je crois avoir le courage de situer la réponse dans un entre-deux, dont je pense que nous ne pouvons pas sortir, et dont les pôles opposés sont : premièrement oui, l’Etat est en puissance le nom même de la captation et de la dépossession politique. Il est même en puissance la pire des saloperies. Mais deuxièmement, il n’y a pas de régulation de la violence à l’échelle macroscopique sans un appareil institutionnel dont la puissance par construction doit l’emporter sur toutes les puissances individuelles. Et tout ceci en se souvenant que de l’Etat il faut commencer par se donner un concept tout à fait général, dont ce que nous voyons n’est que l’une des formes particulières, alors qu’on peut en imaginer bien d’autres. Il serait par exemple tout à fait possible de dire que ce que le mouvement zapatiste a expérimenté dans le Chiapas a bel et bien conceptuellement parlant le caractère d’un Etat, mais sous une forme très originale, très différente de la nôtre. Et qui peut peut-être désarmer nos réflexes antinomiques quand il ne nous laisse le choix qu’entre nos Etats actuels et une horizontalité qui est plus rêvée que pensée.

Qu’il y ait de la violence, qu’il y ait à faire face à de la violence, il n’y a pas de processus révolutionnaire conscient qui ne s’y prépare. Car renverser l’ordre capitaliste ne sera pas un pique-nique, ni une joyeuse fête. C’est une entreprise qui aura nécessairement, quoiqu’à un degré indéterminé, un caractère de guerre civile. Et c’est donc au cœur de l’évènement révolutionnaire même que se pose avec l’acuité maximale la question de la violence et de l’Etat. Car il ne faut pas douter que le Capital opposera au processus révolutionnaire l’intensité de résistance qu’on réserve aux enjeux vitaux. Et il a déjà abondamment prouvé de quoi il était capable par le passé dans ce genre de situation. Or le Capital est une puissance macroscopique, j’entends par là établie à l’échelle même de la société toute entière. Il ne peut donc être défait que par une puissance opposée mais du même ordre de grandeur. Une puissance qui soit à l’échelle de la société mais qui ne soit pas celle du Capital pour l’instant, hélas, je n’en connais qu’une et c’est celle de l’Etat. Si l’on veut faire l’impasse sur l’Etat dans le processus révolutionnaire, j’attends qu’on me montre la puissance alternative, de magnitude adéquate, capable de défaire la réaction, l’inévitable réaction.

Alors on pourrait me faire une réponse spinoziste, qui me prendrait à mon propre piège, et qui me dirait : la puissance de la multitude. Mais même une multitude anticapitaliste devrait s’organiser, et en l’occurrence elle devrait s’organiser en armée. L’Armée, le cœur de l’Etat, sa forme la plus réduite, la plus concentrée. Pour autant que je sache l’expérience zapatiste a pour institution centrale un truc qui s’appelle AZLN, avec A qui veut dire « Armée ». Et je crois savoir aussi qu’à ce propos les zapatistes eux-mêmes ne se racontent pas d’histoires : l’armée c’est tout ce qu’on veut sauf l’horizontalité. Et on en revient à cette idée que l’ensemble formé par l’AZLN, qui en est la face externe, et la structure des conseils, qui en est la face interne, c’est ensemble tombe bel et bien sous le concept d’Etat, dont nous voyons alors qu’il n’y a aucunement à en faire le déni, mais plutôt à penser la diversité de ses formes. C’est-à-dire au total à l’assumer. C’est-à-dire encore à faire face à sa nécessité pour la rendre la moins pénible possible.

Et c’est en ce point précis que se trouve confirmée une idée admise et infirmée une autre. L’idée admise confirmée c’est que rien n’est possible dans les structures de l’Etat bourgeois, et certainement pas de changer quoi que ce soit à l’ordre capitaliste avec lequel il a intimement partie liée ; en sorte qu’il y a en effet pas d’autre solution que de le fuir ou de le détruire. L’idée infirmée c’est que « une transformation sociale révolutionnaire pourrait et même devrait passer au loin de l’Etat tout court » ; je crois que ceci n’est pas exact. Avec toutes ses imperfections, ce qui émergera, ce qui se construira en lieu et place de l’Etat bourgeois détruit aura encore le caractère d’un Etat.

Alors évidemment c’est une perspective dont j’admets qu’elle est beaucoup moins grisante que les promesses de démocratie radicalement horizontale. Mais je crois que c’est une perspective commandée par un réalisme anthropologique qui ne fait pas l’impasse sur les disconvenances et la violence, et qui ne cède pas la pétition de principe en donnant le problème de la violence pour résolu parce qu’on a présupposé dès le départ tout ce qu’il fallait pour le résoudre. A savoir des Hommes tels qu’on voudrait qu’ils soient : altruistes, dédiés au collectif, ayant abandonné la poursuite de leurs intérêts égoïstes, etc… Sauf que les Hommes ne sont pas ça. Ou plutôt ils peuvent très bien être ça parfois. Mais ils ne sont pas que ça. Et d’autres fois ils peuvent être aussi sacrément le contraire de ça. Sauf donc le risque de tragique déconvenue politique, on ne peut pas partir de l’hypothèse qui nous arrange et postuler que les Hommes sont ça plutôt que le contraire de ça, car la vérité est qu’ils sont capables des deux. En revanche on peut former le projet, indissolublement politique et moral d’ailleurs, que les Hommes deviennent davantage ça, et moins le contraire de ça. Mais cela c’est une question d’institutions. Ou disons plus précisément d’une forme de vie exprimée dans des institutions. C’est donc aussi une question de temps.

Mais, pourrait-on dire, il y a une autre solution, une solution très économe en affrontements et en violence. C’est cette solution à laquelle Irchmann a donné le nom « Exit » : on se taille ; on laisse le Capital tout seul, nous on va vivre notre vie ailleurs, on se soustrait à ces rapports. C’est la stratégie de la défection généralisée. Dans « défection généralisée » cependant, le terme problématique c’est « généralisée ». Car des défecteurs il y en a déjà, on le sait bien. Mais il n’y a que des isolats de défection pour l’heure. Or premièrement le capitalisme peut très bien vivre avec ça. Deuxièmement ces isolats devraient mesurer ce qu’ils continuent de devoir, à leur corps défendant, au reste de la division du travail capitaliste et étatique. Dans le premier cas je pense qu’ils le mesurent, et qu’ils s’efforcent même en conséquence de le réduire. Dans le deuxième j’en suis moins sûr. Troisièmement surtout, comment faire faire tâche d’huile aux isolats ? Comment y faire entrer un nombre de plus en plus grand de personnes ? Soit la question de la généralisation.

Convaincre les gens de la défection c’est les prendre par le désir. Par conséquent c’est se poser la question : où en est le désir des gens ? Dans quelle mesure et à quelle vitesse peut-il se déplacer ? Je dois bien vous avouer que c’est ici que la ligne du réalisme anthropologique risque le plus le pessimisme et le découragement. Car prendre le grand nombre par le désir c’est refaire un régime de désirs. Autre, et plus fort que celui du capitalisme. Or le réalisme anthropologique commande premièrement de mesurer exactement la puissance du régime de désir capitaliste, et deuxièmement de ne pas céder au sociocentrisme qui nous porte à croire que nos propres désirs capitalistes sont universellement partagés. La puissance du régime de désir capitaliste elle est grande, elle est immense même. Là où ce régime est le plus fort c’est bien sûr quand il prend les individus non pas en tant que producteurs, en dépit de tous ces stratagèmes actuels, mais quand il les prend en tant que consommateurs, et ceci de plein de manières différentes : par les objets, par la sensibilité, par le corps. J’ai entendu il y a peu un de nos grands intellectuels radicaux dire des objets marchands capitalistes qu’ils étaient, je cite « laids et inutiles ». Je pense qu’on ne peut pas davantage se tromper qu’avec ce genre d’énoncé. Et je serai assez près à parier que notre intellectuel devait avoir dans la poche au moins un téléphone portable, peut-être même un smartphone, allez savoir. Or un tout petit exercice de mémoire vous remet en tête que, disons au milieu des années 90, un individu qui s’exhibait avec un téléphone portable était un pitre, paradant avec un objet totalement inutile. Comme on sait, en moins de 5 ans, la frontière de l’utile et de l’inutile, qui n’est pas autre chose que la frontière du désir, a connu un déplacement fulgurant. Et cela est vrai pour beaucoup d’objets du capitalisme.

Ce problème de l’utile et de l’inutile c’est le problème de ce que l’on appelle les « besoins », avec pleins de guillemets, cette catégorie assez centrale et pourtant l’une des plus mal construite d’une certaine anthropologie marxiste. Car l’idée de « besoin » cherche une norme objective de ce qu’il y aurait à désirer entre guillemets « légitimement ». Après quoi, satisfait, contenté, nous pourrions nous arrêter. Mais je crois qu’on ne saurait commettre pire contre-sens anthropologique qu’en prêtant ainsi aux désirs le pouvoir de s’arrêter, d’ignorer toute nouvelle sollicitation et toute relance, spécialement dans un monde marchand où depuis des décennies maintenant il a pris l’habitude du déchainement. Et je vous appelle à regarder quelques vidéos de ruées, car il n’y a pas d’autres mots, de ruées de premier jour de soldes quand dans un grand magasin se lève le rideau de fer, pour être un peu au clair sur ce que « déchainement du désir marchand » veut dire.

Mais le rapport objectal, dont le capitalisme nous a fait prendre le pli, se complique de colonisation mentale autrement perverse ; je le dis sous la forme d’une vague esquisse parce qu’il s’agit en réalité d’un vrai programme de recherche, mais je pense que le capitalisme ne produit pas que des objets : il produit également une sensibilité, et une esthétique. Une esthétique de la marchandise évidemment, et qui a reçu son nom : cela s’appelle le design. Et voilà pourquoi on ne peut pas céder à la posture de dire que les objets du capitalisme sont laids : la vérité c’est qu’au contraire ils sont beaux, ou au moins que nombreux sont ceux qui les trouve beaux. Sans même d’ailleurs le problématiser. Mais le plus souvent par une expérience anté-prédicative de la différence : différence avec les objets du passé, ringards, ou avec les objets moches, des économies dites moins avancées. Souvenez-vous des quolibets qu’on a réservés aux Lada ou aux Traban, etc… Evidemment je sais bien qu’il y a une tout autre expérience esthétique possible de ces objets de l’ex-socialisme, bien plus valorisatrice, capable de voir leur charme, mais la question est toujours la même : c’est celle de l’expérience esthétique majoritaire. Or sans surprise cette expérience majoritaire valide les propositions esthétiques de la marchandise capitaliste. Sans surprise car je crois que le capitalisme, autant que des objets « beaux » entre guillemets, produit notre regard sur ces objets. Le capitalisme produit conjointement des objets et une esthétique : l’esthétique de ces objets.

Il produit d’autres choses encore. Il produit ce que j’appellerais le « saisissement moelleux des corps ». L’élévation objective du niveau de vie, en longue période, a produit pour le grand nombre, pas pour tous on le sait il y a des gens dans la rue, mais pour le grand nombre des conforts matériels qui sont de puissantes affections du corps. Le capitalisme c’est donc aussi ceci : le corps dorloté. Orwell, que j’ai ces temps-ci un malin plaisir à citer, est peut-être un de ceux qui voit le mieux le danger de cette sournoise habituation, à laquelle il réserve les vitupérations d’une morale de la vie à la dure. Il parle, je cite, de « nos mœurs délicates », de « notre mollesse », et de « nos habitudes du confort douillet ». Et voudrait que nous rompions avec notre relâchement. Or quand il s’agit de joindre le geste à la parole, Orwell qui est l’honnêteté intellectuelle en personne, voit bien tout ce qui résiste en lui-même : « Je suis un intellectuel semi-décadent » dit-il, « et j’en mourrai si je n’avais pas mon thé du matin et mon NewStatesman du vendredi. Manifestement je n’ai pas envie de revenir à un mode de vie plus simple, plus dur, plus frustre, et probablement fondé sur le travail de la terre ». Il n’a pas envie de revenir à une vie plus dure et plus frustre, et probablement beaucoup avec lui. Que certains y soient prêts, on le sait : des expériences alternatives en témoignent ; mais là encore : le grand nombre…

Donc vous le voyez, dans la dynamique passionnelle collective d’une transition au-delà du capitalisme, il faut aussi compter avec ces affects tristes, liés aux renoncements matériels. Renoncement à la frénésie du désir acquisitif, renoncement à vivre dans un environnement d’objets qu’on a été conditionné à trouver beaux, renoncement à des conforts corporels dont nous avons fait des évidences et des normes.

Qu’est-ce que le processus révolutionnaire peut mettre en face ? Quels affects joyeux, pour faire pencher la balance de son côté ? Plein sans doutes, essentiellement deux, on les connait : premièrement l’affranchissement de la servitude hiérarchique. Ça, c’est énorme. C’est le principal. Deuxièmement la réappropriation de la vie, individuelle et collective. Le soulagement de la terreur salariale, c’est-à-dire d’une terreur qui prend pour objet la vie même, en prenant en otage les conditions de sa reproduction matérielle. Ce soulagement, et la restauration d’un temps pour soi, sont sans doute parmi les joies les plus puissantes et les plus immédiates, clause importante, que les individus puissent trouver dans une forme de vie post-capitaliste.

J’ai insisté sur la clause privative du temps pour soi car il ne faut pas non plus s’abuser quant au désir individuel de temps pour la collectivité. C’est encore l’effet je crois d’une distorsion socio-centrique que d’imaginer universellement partagé le désir des individus de se réapproprier pleinement la politique, la délibération collective. C’est que des siècles de dépossession ça laisse des plis, et des « habitudes », comme dirait La Boétie. Même si l’élan de réappropriation est souvent puissant, comme le prouve les nombreuses expériences de reprise autogestionnaire d’entreprise, on ne peut pas supposée formée partout l’habitude, c’est-à-dire la disposition et le goût, de la participation à la souveraineté collective. Il n’y a pas là d’obstacle insurmontable d’ailleurs. Cette participation peut très bien être instituée comme l’effet non pas d’un choix personnel mais d’un devoir. Un devoir contributif et en nature en quelque sorte, à la place du pouvoir fiscal ; c’est bien Rousseau d’ailleurs qui jugeait méprisable le principe de l’impôt comme évasion, par le rachat monétaire, d’un devoir de participation politique et matériel direct aux affaires de la collectivité.

Alors tout ceci pour dire quoi ? Et j’en termine. Pour dire que comme toute chose dans l’Histoire, un processus révolutionnaire est une dynamique passionnelle collective. N’allez pas croire que disant cela je méconnaisse le rôle des idées. Mais c’est que ce qu’on nomme usuellement « idée », et spécialement les « idées politiques », ne sont en fait pas autre chose que des contenus idéels portés par des affects, sans lesquels ils n’auraient aucune force, ni ne seraient d’aucun effet. Bien plus en revanche que les évènements ordinaires de l’Histoire, les processus révolutionnaires sont des gigantomachies passionnelles : la lutte à mort de deux formes de vie. Alors il n’y a pas de science affectométrique, et nul ne peut prédire l’issue de ces affrontements. Mais concluant de la même manière que j’ai commencé, il est au moins un devoir intellectuel auquel on est tenu : c’est de ne pas se raconter des histoires. Et la pire histoire qu’on puisse se raconter c’est qu’il y aurait une sorte d’aspiration native à la liberté frugale et communautaire, qui n’attendrait que la première occasion pour s’exprimer. Je crois que ceci n’est pas vrai, et spécialement dans notre situation anthropologique. Lutter contre le capitalisme, c’est d’abord compter avec tous les faux plis affectifs et désirants, qui la fait prendre au plus grand nombre, y compris nous-même. Sortir du capitalisme c’est refaire un régime de désirs et un imaginaire à l’échelle de la société toute entière, et ceci n’est pas une petite affaire.

Alors je suis bien désolé de vous laisser avec ce mélange de généralités improductives et de réalisme du dégrisement, et je pense qu’on ne perd jamais rien à poser convenablement les problèmes. Et en l’occurrence je voulais en poser un, dont j’emprunterais volontiers le terme à La Boétie et à Spinoza, parce qu’ils l’ont en commun ; c’est un terme à la fois très ordinaire et très profond : ce terme c’est « habitude ». Une forme de vie c’est une habitude. Et le problème de la révolution c’est de produire en chemin, de construire, quelque chose qu’elle ne peut pas supposer entièrement déjà là, à savoir une habitude du commun et de la liberté.

Je vous remercie. »

167 r�actions

Commentaires: 0 | 100

lsga 2 juillet 2014 09:35

Tiens, Lordon essaie de devenir mat�rialiste... Bien entendu, il le fait � travers des r�flexions totalement id�alistes, spinozistes, portant sur la « nature » humaine.... Mais bon, de la part d’un philosophe bureaucrate pay� par la bourgeoisie, il n’y a pas grand chose d’autre � attendre.

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lsga 2 juillet 2014 09:39

« Si la fonction intellectuelle � quelque sens, il n’est certainement pas dans la fourniture de r�ponses, mais il pourrait �ventuellement se trouver dans le fait de signaler l� o� il y a des probl�mes. »

La fonction intellectuelle ? lol

Le r�le de l’intellectuel r�volutionnaire, c’est d’aider les prol�taires � comprendre qu’ils doivent unir leurs luttes, toujours � des �chelles g�ographiques plus grandes, et non pas pour r�clamer du paternalisme social, mais pour renverser la bourgeoisie par l’abolition de la propri�t� priv�e des moyens de production.

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lsga 2 juillet 2014 09:44

« il avait �t� fait par anticipation si on se souvient qu’avec quelques d�cennies d’avance Proudhon et Bakounine nous avait tout dit � ce sujet »

Lordon aiment les penseurs id�alistes petit bourgeois... Cela n’a rien d’�tonnant.

L�nine, lui, a bien �t� oblig� de faire avec les hommes tels qu’ils sont.

Comme toujours, les progressistes sont minoritaires dans la population (et majoritaires chez les r�volutionnaires). Ainsi, apr�s chaque victoire r�volutionnaire, apr�s chaque victoire d�mocratique, ce sont les forces r�actionnaires qui en profitent. On pensera par exemple � la prise de pouvoir de Napol�on 3 apr�s la R�volution de 1848, ou plus r�cemment, � la prise de pouvoir des Islamistes en Tunisie.

Cela n’a rien d’�tonnant. Le prol�tariat non r�volutionnaire, celui qui se l�ve t�t le matin, celui qui ne pratique pas la lutte des classes, est ali�n�, et donc r�actionnaire.

La responsabilit� du R�volutionnaire progressiste, apr�s une R�volution, est donc d’assumer le pouvoir le temps de changer le mode de production, de mettre fin � l’ali�nation, et enfin de pouvoir instaurer une d�mocratie directe de conseil.

Voil� ce qu’a tent� de faire L�nine. Mais finalement, comme � chaque fois apr�s une R�volution, ce sont les forces r�actionnaires qui l’ont emport� avec Staline.

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lsga 2 juillet 2014 09:49

« Un r�alisme dont le point de d�part est que l’Homme est un �tre de d�sirs et de passions. »

N’importe quoi... C’est affligeant... On est au 21�me si�cle hein, pas � l’age classique... Lordon � pens� � se documenter un peu sur la philosophie de l’Esprit contemporaine ?

D�sirs, passions : des concepts issus de la psychologie du sens commun, c’est � dire du verbiage de l’homme de la rue.

Hey :
http://www.ey.asso.fr/Churchland.htm
http://en.wikipedia.org/wiki/Eliminative_materialism

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- Xtf17 2 juillet 2014 11:14
  
  C’est ce qu’a largement d�montr� Spinoza (les formes de connaissance ad�quates ou inad�quates), et red�montr� plus r�cemment par le c�l�bre neurobiologiste Antonio Damasio : on sait aujourd’hui que Descartes avait tord sur le fonctionnement de l’�me humaine.
  Le c�l�bre neurobiologiste Antonio Damasio l’a montr� dans ses �tudes et a publi� le magnifique ouvrage � L’Erreur de Descartes - la raison des �motions � en 1995.
  Quelques ann�es apr�s il enfonce le clou en publiant cette fois-ci � Spinoza avait raison : joie et tristesse, le cerveau des �motions �.
  
  L’homme, n’est pas guid� par autre chose que le d�sir qui le fait tendre naturellement vers ce qui lui parait bon pour lui. Il est donc, par l� m�me, n�cessairement confront� � une infinit� de causes ext�rieures qui vont tant�t emp�cher son effort, tant�t le permettre. Spinoza (�thique IV, Prop. 4) renverse une conception commune du d�sir selon laquelle l’homme app�te une chose parce qu’il la juge bonne : � ce qui fonde l’effort, le vouloir, l’app�tit, le d�sir, ce n’est pas qu’on ait jug� qu’une chose est bonne ; mais, au contraire, on juge qu’une chose est bonne par cela m�me qu’on y tend par l’effort, le vouloir, l’app�tit, le d�sir. � (�thique III, Prop. 9, scolie).
  
  Ce qui est premier chez Spinoza, et ce que n’a pas compris Descartes qui a souhait� �largir sa m�thode, c’est l’id�e et le d�sir, la conscience, elle, n’apportant rien � l’app�tit. La conscience ne sera pas, comme chez Descartes, l’expression de la volont� infinie de l’homme, mais une simple r�flexion (pouvant �tre ad�quate mais ne l’�tant pas le plus souvent) de l’id�e sur elle-m�me. Le cart�sianisme ne s’applique bien qu’aux sciences exactes. Point barre.
  
  Pour aller un cran plus loin : le conatus joue un r�le fondamental dans la th�orie des affects chez Spinoza. Le d�sir est l’un des trois affects primaires avec la joie et la tristesse. Lorsque l’effort, ou app�tit, sera un succ�s, l’individu passera � une plus grande puissance, ou perfection, et sera dit affect� d’un sentiment de joie ; au contraire, si son effort est emp�ch� ou contrari�, il passera d’une plus grande � une moindre perfection et sera dit affect� d’un sentiment de tristesse. Toute la th�orie spinoziste des affects sera ainsi construite sur le principe d’un passage continuel d’une moindre perfection � une plus grande, et vice versa, selon le succ�s ou l’�chec du conatus (effort / �lan), d�termin� lui-m�me par ses rencontres (avec les modes finis ext�rieurs) et les affections du corps en r�sultant.
  
  Pas �tonnant que le monde ne soit pas g�r� de mani�re rationnelle...
  
  Ni que vous r�agissiez aussi vigoureusement...
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 11:15
  
  C’est ce qu’a largement d�montr� Spinoza (les formes de connaissance ad�quates ou inad�quates), et red�montr� plus r�cemment par le c�l�bre neurobiologiste Antonio Damasio : on sait aujourd’hui que Descartes avait tord sur le fonctionnement de l’�me humaine.
  Le c�l�bre neurobiologiste Antonio Damasio l’a montr� dans ses �tudes et a publi� le magnifique ouvrage � L’Erreur de Descartes - la raison des �motions � en 1995.
  Quelques ann�es apr�s il enfonce le clou en publiant cette fois-ci � Spinoza avait raison : joie et tristesse, le cerveau des �motions �.
  
  L’homme, n’est pas guid� par autre chose que le d�sir qui le fait tendre naturellement vers ce qui lui parait bon pour lui. Il est donc, par l� m�me, n�cessairement confront� � une infinit� de causes ext�rieures qui vont tant�t emp�cher son effort, tant�t le permettre. Spinoza (�thique IV, Prop. 4) renverse une conception commune du d�sir selon laquelle l’homme app�te une chose parce qu’il la juge bonne : � ce qui fonde l’effort, le vouloir, l’app�tit, le d�sir, ce n’est pas qu’on ait jug� qu’une chose est bonne ; mais, au contraire, on juge qu’une chose est bonne par cela m�me qu’on y tend par l’effort, le vouloir, l’app�tit, le d�sir. � (�thique III, Prop. 9, scolie).
  
  Ce qui est premier chez Spinoza, et ce que n’a pas compris Descartes qui a souhait� �largir sa m�thode, c’est l’id�e et le d�sir, la conscience, elle, n’apportant rien � l’app�tit. La conscience ne sera pas, comme chez Descartes, l’expression de la volont� infinie de l’homme, mais une simple r�flexion (pouvant �tre ad�quate mais ne l’�tant pas le plus souvent) de l’id�e sur elle-m�me. Le cart�sianisme ne s’applique bien qu’aux sciences exactes. Point barre.
  
  Pour aller un cran plus loin : le conatus joue un r�le fondamental dans la th�orie des affects chez Spinoza. Le d�sir est l’un des trois affects primaires avec la joie et la tristesse. Lorsque l’effort, ou app�tit, sera un succ�s, l’individu passera � une plus grande puissance, ou perfection, et sera dit affect� d’un sentiment de joie ; au contraire, si son effort est emp�ch� ou contrari�, il passera d’une plus grande � une moindre perfection et sera dit affect� d’un sentiment de tristesse. Toute la th�orie spinoziste des affects sera ainsi construite sur le principe d’un passage continuel d’une moindre perfection � une plus grande, et vice versa, selon le succ�s ou l’�chec du conatus (effort / �lan), d�termin� lui-m�me par ses rencontres (avec les modes finis ext�rieurs) et les affections du corps en r�sultant.
  
  Pas �tonnant que le monde ne soit pas g�r� de mani�re rationnelle...
  
  Ni que vous r�agissiez aussi vigoureusement...
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:33
  
  Spinoza, que j’appr�cie beaucoup pour la forme rigoureuse de son �thique, est un philosophe du 17�me si�cle (l’age classique).
  
  C’est int�ressant : mais d�pass�.
  
  En philosophie, comme en science, il y a un progr�s.
  
  Tout ce que raconte Lordon est tr�s 17�me si�cle, on dirait qu’il pr�pare la guerre civile nationale de 1789.
  
  Lordon ferait bien de se mettre � jour, et de lire les philosophes contemporains. En philosophie de l’Esprit, on pourra citer : Sellars, Churchland (mon pr�f�r�), Denett, Hempel, Quine, Davidson, Putnam, Lewis, Fodor, et j’en passe...
  
  Quoi qu’il en soit, la R�volution � venir n’est pas la r�volution nationale de 1789.
  La R�volution � venir, c’est la R�volution Mondiale.
  
  La R�volution Nationale de 1789 a �tabli l’�tat Social National Bourgeois.
  La R�volution Mondiale �tablira les Conseils Internationaux.
  
  D�fendre des combats d’arri�re garde : c’est �tre r�actionnaire. Voil� ce qu’est Lordon : un penseur r�actionnaire de la R�volution Nationale.
  
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- Henrique Diaz 2 juillet 2014 17:28
  
  Le d�sir, c’est d�pass� ? L’effort conscient de pers�v�rer dans son �tre, c’�tait bon au XVII�me si�cle mais depuis, comme ils ont lu Sellars ou Churchland, les gens d’aujourd’hui ne cherchent plus � se conserver, ni � augmenter leur puissance, c’est �a ? Quant aux passions, c’est s�r que dans le vocabulaire actuel, ce mot signifie comme par hasard quelque chose d’encourag� par le r�gime capitaliste, en gros une sentimentalit� enthousiaste de son ali�nation ; mais chez Spinoza, c’�tait les affects passifs, parce qu’ils d�coulent d’une connaissance mutil�e du r�el : c’est s�r qu’aujourd’hui, les gens n’ont plus de passions dans ce vieux sens classiciste. Il suffit notamment de voir avec quel m�pris les vrais gens prennent cette entreprise de d�c�r�bration mondialis�e qu’est le football pour comprendre que la th�orie spinozienne des passions est d�pass�e.
  
  En v�rit�, Lordon montre � quel point il manquait des billes � Marx quand il s’est propos� de penser le capitalisme pour le renverser. Il a n�glig� sa puissance de s�duction et d’asservissement volontaire. Marx a eu tendance � se repr�senter le capitalisme comme une puissance purement physique, constitu� par la classe bourgeoise comme s’il s’agissait d’une substance s�par�e du reste de l’humanit�, puissance � laquelle les peuples se soumettraient uniquement parce qu’ils ont peur de l’arm�e qu’elle d�tient. Il suffisait alors pour le prol�tariat de s’unir pour devenir plus puissant que l’Etat bourgeois. Mais c’�tait sans compter avec la r�alit� des affects humains les plus communs : le d�sir mim�tique qui fait que le prol�taire ne veut pas facilement devenir un prol�taire libre mais plut�t un bourgeois, les habitudes que rappelle Lordon etc.
  
  Par ailleurs, Lordon ne parle nullement de mettre en oeuvre une r�volution sp�cifiquement nationale. Il dit qu’il ne saurait y avoir de villes o� r�gne l’anonymat sans Etat pour r�guler les violences que les villes engendrent. Apr�s, l’Etat est en fait par nature une entit� qui n’est pas limit�e � des fronti�res donn�es. Au d�part, l’Etat, c’�tait la Cit�, puis c’est devenu des nations, puis des f�d�rations de nations etc.
  
  Enfin, parler de Bakounine, de Proudhon, de Spinoza ou de Lordon comme d’id�alistes, c’est vraiment d�montrer le manque de s�rieux de vos jugements. Il suffit peut-�tre dans vos r�unions n�o-communistes d’accoler « id�aliste petit bourgeois » � un nom pour le d�nigrer sans discussion possible, mais ici ce genre de r�flexe pavlovien n’a pas cours.
  
  Cela dit ce que vous dites sur le caract�re minoritaire des progressistes dans une soci�t� et sur le fait que le conservateur Staline a pris le pouvoir sur le mouvement progressiste initi� par L�nine (et je dirais plut�t par les Soviets) est juste, mais cela ne fait que confirmer ce que dit Lordon.
  
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- lsga 2 juillet 2014 17:37
  
  un �tat mondial est absolument et strictement impossible. D�j� que les �tats-Nations sont totalement instable parce que beaucoup trop gros.... il a fallu toute la violence des jacobin pour d�truire la diversit� culturelle fran�aise et unir au fer rouge la « Nation » fran�aise. La France reste une exception, avec les USA, tous les autres �tats-Nations de par le monde se barre en sucette.
  
  Un �tat Mondial n’est absolument pas possible.
  
  Ce qui est possible, c’est une d�mocratie directe mondiale, un conseillisme mondial.
  
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- Le printemps arrive 2 juillet 2014 17:43
  
  @l’auteur,
  
  je pense que ce livre va vous int�resser.
  
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- lsga 2 juillet 2014 17:51
  
  moi je vous conseille plut�t celui-l�
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 17:52
  
  Merci Henrique Diaz, excellent d�veloppement.
  
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- lsga 2 juillet 2014 18:11
  
  oui, vous avez raison de le f�licite : il raconte des contre sens totale sur Marx, du type ’. Marx a eu tendance � se repr�senter le capitalisme comme une puissance purement physique, constitu� par la classe bourgeoise comme s’il s’agissait d’une substance s�par�e du reste de l’humanit�’, ce qui est la n�gation m�me du mat�rialisme et de la conscience de classe...
  
  Vous avez lu Marx au moins ? Parce que moi, j’ai lu Spinoza (enfin, l’�thique uniquement).
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 18:53
  
  Visiblement pour r�futer les passions et traiter la philosophie de Spinoza de d�pass�e vous n’avez pas bien lu l’Ethique alors.
  Et pour parler soci�t�, ce sont le Trait� Politique et le Trait� Th�ologico-politique que vous auriez d� lire.
  
  Oserais-je vous renvoyer vers « Capitalisme, d�sir et servitude - Marx et Spinoza » ? Vous allez aimer.
  Bon c’est de Fr�d�ric Lordon, mais je suis s�r que vous pourrez faire abstraction par honn�tet� intellectuelle.
  
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- lsga 2 juillet 2014 19:17
  
  je peux faire abstraction de tout par honn�tet� intellectuelle et j’irais le lire avec grand plaisir.
  
  Par contre, comment se fait-il que ce livre ne soit pas accessible gratuitement sous licence Creative Commons ? Lordon est un �picier vendeur de th�orie ?
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 19:27
  
  En tout cas je serai ravi de lire et commenter l’article critique que vous �crirez apr�s cette lecture.
  
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- Henrique Diaz 2 juillet 2014 19:54
  
  ce qui est la n�gation m�me du mat�rialisme et de la conscience de classe...
  
  Je sais bien que le mat�rialisme dialectique se veut une prise en compte des relations entre les corps plus qu’une substantialisation des classes sociales, mais �a c’est le pr�ambule ; de fait, en niant le r�le causal des affects et de l’imagination, en en faisant des cons�quences des rapports de classe et jamais des causes d�terminantes, c’est bien ce � quoi il a abouti, faisant de la lutte des classes la cause universelle de toutes les causes, autrement dit une substance, ce qui existe par soi et dont tout le reste n’est que la modification. En fait, si on fait avec Spinoza de la nature seule la cause de toutes les causes du comportement humain, l’histoire humaine devient beaucoup plus compliqu�e � comprendre, par la multiplicit� des causes qui en d�coule, et elle n’a pas d’autre direction que celle que lui impulse les affects devenus dominants par ces causes naturelles, qu’ils soient passifs, passionnels ou actifs.
  
  Comme toi, camarade, je pense qu’il n’y a pas de socialisme en dehors de la socialisation des moyens de production des biens n�cessaires � la vie du corps social (d�finition pr�c�dant Marx d’ailleurs, malgr� les apports pr�cieux de ce dernier) et qu’il n’y a pas de libert� du citoyen en dehors du socialisme, mais je ne vois pas comment le conseillisme, autrement dit le retour des soviets sous une forme modernis�e va nous pr�munir d’un retour � Staline sous une forme modernis�e d’une part, et surtout je vois mal d’autre part comment le monde va pouvoir vouloir une telle r�volution et encore moins comment cela va perdurer c’est-�-dire comment le monde va s’habituer ensuite aux changements que cela va impliquer, tant les habitudes du prol�taire atomis�, individualis� et gav� de t�l�vision vont �tre boulevers�es.
  
  Certes le socialisme au sens strict est possible, mais c’est pas demain la veille �tant donn� que les grands et durables changements historiques prennent toujours du temps. D�j� le capital, autrement dit les d�tenteurs de pouvoir �conomique, a mis quelques si�cles � supplanter le pouvoir des d�tenteurs d’armes. On voit mal comment les d�tenteurs de droits humains vont pouvoir supplanter les d�tenteurs de capital en un grand soir. Aujourd’hui, le capital r�gne en ma�tre sur la plan�te, comme cela a d�j� �t� dit, il ne va pas remettre son pouvoir au peuple du jour au lendemain sans rechigner violemment, il a son conatus aussi, d’autant plus que le peuple, comme assembl�e de citoyens conscients de leur puissance collective et voulant leur bien collectif, n’existe pas � proprement parler, il n’y a que des populations plus ou moins unifi�es, dans lesquelles le grand nombre confond le plus souvent ses cha�nes avec sa propre vie. C’est cela que tu ne sembles manifestement pas avoir voulu entendre dans le discours de Lordon si seulement tu l’as lu ou �cout�.
  
  Est-ce � dire qu’il n’y a rien d’autre � faire que de qu�mander au capital quelques miettes suppl�mentaires pour finir les fins de mois ? Bien s�r que non et Lordon explique bien aussi pourquoi. Entre un keynesianisme aboutissant historiquement � F. Hollande et le conseillisme des soviets aboutissant � Staline - parce que les bonnes gens finissent toujours par attendre qu’on prenne des d�cisions collectives � leur place du fait de la m�canique des passions expliqu�e par Spinoza, il y a d’autres voies qui peuvent emprunter � Keynes autant qu’� L�nine ou encore � Rousseau, � Marx et � Spinoza des id�es pour produire quelque chose de nouveau en �vitant de retomber dans les m�mes impasses.
  
  Enfin, pour ce qui est de la r�volution mondiale qui est en train de nous venir des USA, j’aimerais bien des articles, des reportages, des analyses et des signes mat�riels cr�dibles de son existence et pas simplement un autocollant avec un poing ferm� et un site pour permettre un vote en ligne fiable.
  
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- coinfinger 2 juillet 2014 21:28
  
  Je nuan�erai sur Marx et Spinoza .
  Il existe un Marx d’avant la r�volution de 1840-1850 , on dit de 1848 , et un Marx apr�s qui pousse plus loin la r�flexion avec le Capital et qui d�ment le jeune Marx , et encore un autre d’apr�s la Commune qui ne comprend pas l’engouement des Russes atard�s . Ce Marx l� est compl�tement ignor� .
  Avec Spinoza on a aussi des incompr�hensions , le 17e est le grand si�cle de l’optique et de la M�taphysique , mais Spinoza avec toute sa logique g�om�trique et sa compr�hension de l’optique , �crit au d�but de l’�thique des suggestions qui n’ont rien avoir et qui sous tendent ses pens�es , cela a �t� mis remarcablement en �vidence par Deleuze . Dans les deux cas nous avons affaire � de vrais penseurs , faut pas les ramener � nos petites pr�occupations , tout au moins avec prudence .
  Grand penseur on pourrait en dire autant de Leibniz du bord oppos� , mais qui n’a pu s’emp�cher de voir Spinoza , pour le surveiller a dit il dit , en guise de justification .
  
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lsga 2 juillet 2014 09:57

Toute sa r�flexion sur l’�tat est d’un cr�tinisme SANS FIN.

Encore une fois, il r�p�te en moins bien toutes les r�flexions de l’age classique. Sa pens�e n’apporte absolument rien.

Lordon essaie de nous convaincre que son employeur, l’institution qui lui donne pitance et pouvoir, est ind�passable.

Sa pens�e est une r�gression par rapport � toutes les r�flexions qui ont eu lieu apr�s l’age classique.

Nous vivons � une �poque o� la production ne s’organise plus � une �chelle locale, nationale, mais � une �chelle mondiale. L’�tat est donc ABSOLUMENT INCAPABLE de nous prot�ger de la violence actuelle des march�s.

Surtout : l’�tat bourgeois conceptualis� � l’age classique et instaur� au 19�me si�cle est totalement d�passable et d�pass�. Une organisation mondiale bas�e sur des conseils locaux, reposant sur une d�mocratie directe, et des administrateurs r�vocables, ce n’est absolument pas un �tat.

Le premier acte dans lequel l’�tat appara�t r�ellement comme repr�sentant de toute la soci�t�, la prise de possession des moyens de production au nom de la soci�t�, est en m�me temps son dernier acte propre en tant qu’�tat. L’intervention d’un pouvoir d’�tat dans des rapports sociaux devient superflue dans un domaine apr�s l’autre, et entre alors naturellement en sommeil. Le gouvernement des personnes fait place � l’administration des choses et � la direction des processus de production. L’�tat n’est pas � aboli �, il s’�teint.
Engels, 1880, Socialisme Utopique et Socialisme Scientifique

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- Henrique Diaz 2 juillet 2014 17:51
  
  Engels avait tellement raison qu’avec L�nine, on n’a pourtant pas vraiment vu l’Etat s’�teindre.
  
  "Une organisation mondiale bas�e sur des conseils locaux, reposant sur une d�mocratie directe, et des administrateurs r�vocables, ce n’est absolument pas un �tat."
  
  Bien s�r que si. En tant qu’autorit� l�gitime, l’Etat, comme le d�finit Rousseau au chap. VI du livre I du Contrat social, n’est rien d’autre que le corps social lui-m�me appliquant les d�cisions du souverain, notifi�es dans la loi. Le souverain �tant le corps social lui-m�me. Une r�publique o� r�gne l’autorit� l�gitime, � la diff�rence du despotisme, est constitu�e d’une partie active, qui est le peuple en tant que souverain, et d’une partie passive qui est l’Etat en tant qu’ex�cutant de la volont� du souverain. Ainsi des administrateurs m�me r�vocables restent toujours des magistrats mandat�s par le peuple pour ex�cuter ses volont�s. Si c’est ce qu’ils font leur autorit� est l�gitime. Mais ensemble, ils formeront un corps politique avec ses passions collectives qui risque toujours de constituer un Etat dans l’Etat faisant passer sa volont� g�n�rale de corps politique avant la volont� g�n�rale du corps social, car ces magistrats qui en tant qu’hommes restent soumis � des passions qui peuvent les conduire � abuser de leur pouvoir.
  
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- lsga 2 juillet 2014 18:32
  
  d�sol� Henrique, je suis concentr� sur mon d�bat avec jaja, que je consid�re plus important. Mais plus tard, ou demain, je r�pondrais s�rieusement � vos arguments.
  
  Mais d�j� : je vous pr�viens que je connais tr�s bien la philosophie classique, Rousseau et Hume en particulier (pourquoi toujours opposer Rousseau � Hobbes ?).
  
  Par contre, votre connaissance de Marx � l’air extr�mement l�g�re. N’h�sitez pas � lire le Manifeste entre temps :
  https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm
  
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- Henrique Diaz 2 juillet 2014 20:28
  
  Je connais le Manifeste s�rement mieux que tu ne connais l’Ethique Je connais aussi un peu le Capital (mais qui a tout lu le Capital ?) et les Manuscrits de 1844 ainsi que l’�change �pistolaire entre Marx et Proudhon ; bien que n’�tant pas anarchiste, difficile de ne pas voir � quel point Proudhon avait raison sur toute la ligne contre Marx � propos des moyens d’atteindre le socialisme et notamment de la violence.
  
  Par contre, tu ne sembles pas savoir que la philosophie classique proprement dite s’arr�te � Leibniz ; avec le si�cle des lumi�res qu’on identifie abusivement au classicisme, le progr�s consiste � revenir � Aristote, c’est-�-dire au primat de l’exp�rience sensible sur la raison, de Hume � Kant (m�me si celui-ci se dit « criticiste » plut�t qu’empiriste) en passant par Rousseau, ce qui ne va pas sans un retour au conservatisme m�me chez Rousseau (tandis que les agents de la r�volution radicale contre la r�volution bourgeoise �taient des spinozistes assum�s). M�me s’il n’y a aucune cr�ation ex-nihilo, il y a bien une rupture entre le XVII�me et le XVIII�me et pas forc�ment un progr�s si l’on consid�re que ceux qui ont gagn� en termes d’influence et de pouvoir ne sont pas les radicaux.
  
  Quoiqu’il en soit, je vais essayer de relire le Manifeste, essaye de ton c�t� de lire le Trait� politique voire aussi le Trait� th�ologico-politique de Spinoza.
  
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- coinfinger 2 juillet 2014 23:43
  
  @henrique Diaz , je reconnais l� quelques unes de mes reflexions .
  Epargnez vous le Manifeste c’est engouement de jeunesse dans une ambiance de r�volution , pr�-pr�par�e par d’autres et qui a �chou� .
  Continuez le Capital et contrairement � ce qu’on vous a dit , faites comme si Marx �tait un lib�ral pur , vous allez le comprendre . Il prend au mot le lib�ralisme et ce dit voyons voir , si c’�tait �� en pure logique , �� devrait donner �� . Mais la logique n’�puise pas le r�el et de tr�s loin , m�me ’dialectique’ , et en plus il le savait . Donc il n’est m�me pas arriv� � rendre compte de la complexit� de son �poque , encore moins de la notre , mais il a tent� le coup et sa tentative est m�ritoire , c’est la derni�re du genre � ce niveau .
  Aristote , sensitif ? Non . Il a encore une fraicheur par rapport � nous ,mais ce n’est d�j� plus un sensitif , contre les femmes , contre l’�volution , contre la Chr�matistique , etc ....Il faut aller encore bien en de�� d’Aristote pour trouver le sensitif , Heidegger a tent� le coup mais pas au del� du voile des pr�socratiques , l� �� fait peur .
  
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- coinfinger 2 juillet 2014 23:48
  
  La Vie par sa puissance fait peur , d�s qu’on la per�oit .
  
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- xmen-classe4 4 juillet 2014 04:41
  
  idem.
  
  c’est le probl�me de savoir lire et �crire. cela accorde des droit comme celui d’avoir un avocat.
  
  pour cette allocution, fredo explique magistralement comment les intellectuelle d�fendent l’ordre l’ethique et la morale.
  il essaie de nous expliquer que tout cela doit leur donner des droit sur des machines qui elle sont dangereuse.
  
  il omet les �quations et le devoir de savoir comment juger un coupable si il veut manger alors que les autre voullais simplement voler les biens (la femme) du voisin.
  
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JL 2 juillet 2014 09:58

Je n’ai pas encore lu cet article ni cet autre (*), mais je note que il a donn� des boutons � notre ami ultralib�ral Isga !

(*) De Renzi � Stiglitz : Le r�ve �veill� europ�iste,lundi 30 juin 2014, par Fr�d�ric Lordon

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- lsga 2 juillet 2014 10:09
  
  tiens, tu pourras voir dans cet article, que je te conseille de lire, que pour s’opposer aux Marxistes, Lordon tente vaille que vaille de d�fendre l’�tat.
  
  Il n’y a pas que les lib�raux qui veulent la peaux de cette institution r�trograde et r�actionnaire.
  
  Au passage, on remarquera qu’aujourd’hui, les intellectuels de la pr�tendue « extr�me » gauche fran�aise, tel que Piketty et Lordon, sont commandit�s pour tenter de contenir la nouvelle vague r�volutionnaire authentiquement Socialiste qui nous vient des USA.
  
  Nous ne sommes plus en 1917. Nous n’avons plus besoin de transition. Cette fois ci, nous commencerons par abattre cette saloperie d’�tat Bourgeois.
  
  Nous ne r�clamons pas des hausses de salaires, nous ne r�clamons pas une baisse du temps de travail, nous ne r�clamons pas de s�curit� sociale, nous ne r�clamons pas un syst�me de retraite, nous ne voulons ni de votre paternalisme, ni de votre charit�, nous voulons le renversement des 1%, le renversement de la bourgeoisie mondiale.
  
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- 1871-paris 2 juillet 2014 10:25
  
  Crois tu vraiment Isga qu’en pr�tendant a l’ultime �tap d’une �quit� totale de la richesse produite et disponible, nous arriverons y arriverons concretement.
  Je pense que zapper les �tapes pouvant amener la pens� g�n�rale a cela, est mettre cet objectif hors d’atteinte du vivant.
  
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- lsga 2 juillet 2014 10:30
  
  Premi�re �tape : faire la r�volution mondiale.
  
  Deuxi�me �tape : instaurer le conseillisme mondiale.
  
  �a te va comme �tapes ?
  
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- JL 2 juillet 2014 11:09
  
  Ne vous fatiguez pas, 1871, la diff�rence entre Isga et les Bernard Guetta et autre Jean Quatremer, c’est que Isga pr�tend que ses buts sont communistes. Pour les moyens, ils sont d’accords sur les m�mes.
  
  A ce petit jeu, on peut assassiner la moiti� de l’humanit� aujourd’hui, en pr�tendant que c’est pour son bien futur.
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:36
  
  Moi je me pr�tends communiste ?
  
  Moi, je suis communiste.
  
  Tr�s peu peuvent s’en vanter.
  Aujourd’hui 99% de ceux qui se pr�tendent communiste ne sont que de la racaille nationaliste et keyn�sienne. D’ailleurs, c’est le PCF et Georges Marchais qui ont pos� les bases de l’id�ologie actuelle du Front National.
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 14:58
  
  Un communiste tout seul ? C’est rigolo.
  Surtout que dans communiste, il y a « commun ».
  Et c’est bien la conclusion de Lordon, qui visiblement vous passe au dessus de la t�te � un niveau stratosph�rique :
  
  "Et le probl�me de la r�volution c’est de produire en chemin, de construire, quelque chose qu’elle ne peut pas supposer enti�rement d�j� l�, � savoir une habitude du commun et de la libert�."
  
  Bref Isga, vous ne semblez pas sur un bon chemin et vous risquez de vous ennuyer tout seul : un communiste n�olib�ral tel que vous c’est assez rare en effet...
  
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- lsga 2 juillet 2014 16:06
  
  ne t’inqui�te pas, il y a tout le prol�tariat am�ricain, qui est beaucoup moins r�actionnaire que le prol�tariat europ�en, qui est progressiste et qui devient authentiquement communiste. Eux, ne chialent pas dans les robes de leur bourgeoisie nationale pour r�clamer plus de paternalisme social, eux r�clament le renversement des 1%.
  
  Et puis au passage, les r�volutions sont fait par la minorit� progressiste, par l’avant-garde du prol�tariat. La place des menchevicks dans votre genre, c’est en Sib�rie � casser des cailloux.
  
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- JL 6 juillet 2014 08:52
  
  ’’ne t’inqui�te pas, il y a tout le prol�tariat am�ricain’’
  
  Le prol�tariat am�ricain (tiens ? Il existe un prol�tariat am�ricain ? disons plut�t les classes populaires, sont visc�ralement, cong�nitalement anti-communistes, mais il est fort possible que certains mouvements dits intellectuels soient tellement obnubil�s par le lib�ralisme �conomique que, � l’image d’Isga ici qui en v�hicule leurs croyances, ils ne se rendent pas compte de l’ineptie de leur id�ologie.
  
  « Le lib�ralisme �conomique pr�side tous les imaginaires » (�douard Glissant) : A fortiori, celui des Am�ricains.
  
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lsga 2 juillet 2014 10:03

« il n’y a pas de r�gulation de la violence � l’�chelle macroscopique sans un appareil institutionnel dont la puissance par construction doit l’emporter sur toutes les puissances individuelles. »

Mais cet appareil institutionnel, � �chelle mondiale, N’EST PAS UN �TAT.

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- C�sar Castique 2 juillet 2014 10:35
  
  « Mais cet appareil institutionnel, � �chelle mondiale, N’EST PAS UN �TAT. »�
  
  Concr�tement, tu le vois d�sign� et fonctionner comment cet appareil institutionnel � �chelle mondiale ?
  
  Et si tu pouvais nous dire aussi comment tu assureras le contr�le des puissances individuelles ? Parce qu’il y en a qui profiteront des d�sordres pour mettre en place des tyrannies locales reposant sur la terreur qu’ils r�oandront.
  
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- lsga 2 juillet 2014 10:45
  
  bon, tr�s rapidement :
  
  http://www.osetfoundation.org/
  
  Une d�mocratie mondiale directe/semi-directe.
  N’importe qui peut proposer une « loi ». Ces lois portent sur l’appareil de production. La plupart sont donc totalement locale (ex : nous allons produire XXX tonnes de fraises bio en Ard�che)
  
  Tout le monde peut voter ces « lois » (algorithmes de production)
  
  Si tu n’as pas envie de voter sur le milliards d’algorithme de production propos�s chaque ann�e, tu peux d�cider de d�l�guer ton vote � un conseil de ton choix (par exemple, dans ton cas, � Marine Lepen). Si jamais tu te rends compte que ton conseill� ne vote pas selon le mandat que tu lui a donn� (par exemple : renvoyer les arabes chez eux), alors, tu peux le r�voqu� imm�diatement, c’est � dire reprendre ton droit de vote ou le d�l�guer � quelqu’un d’autre.
  
  Naturellement, les paquets de votes s’organisent en pyramide de domaines (�cologie, Culture, Transport, etc.), et en pyramide g�ographique (tu auras plut�t tendance � voter pour les questions locales qui te concernent directement). Toutefois, tu as le droit de voter � �chelle mondiale, et si tu ne veux pas que les am�ricains d�cident de faire des essais nucl�aires ultra-poluants et dangereux, tu as le droit de voter contre.
  
  Voil� la soci�t� qui est devant nous. Ce n’est pas un �tat.
  
  Des Gens comme Lordon et Pikkety, qui se pr�tendent d’extr�me gauche, sont en fait des gauchistes petit-bourgeois fonctionnaires dont le r�le et d’emp�cher � tout prix une v�ritable r�volution socialiste de se produire. Comme M�lenchon ou Lepen, ils veulent vous faire croire que seul l’�tat Nation Povidence, le Keyn�sianisme, est possible.
  
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lsga 2 juillet 2014 10:20

« Car renverser l’ordre capitaliste ne sera pas un pique-nique, ni une joyeuse f�te. C’est une entreprise qui aura n�cessairement, quoiqu’� un degr� ind�termin�, un caract�re de guerre civile »

Premier �nonc� de bon sens de cet article. Vu les niaiseries expos�s sur le Communisme, bas� sur le plus mauvais livre de L�nine, j’aimerais au passage rappel� la d�finition de Marx du Communisme :

« le Communisme, pour nous, n’est pas un �tat qu’il faut cr�er, ni un id�al vers lequel la r�alit� doit s’orienter. Nous nommons communisme le mouvement r�el qui abolit l’ordre �tablit »
Marx, L’Id�ologie Allemande, 1846

Rien � voir avec les niaiseries d’une soci�t� sans classe et sans violence. Le Communisme, c’est la guerre civile.

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lsga 2 juillet 2014 10:23

« Mais m�me une multitude anticapitaliste devrait s’organiser, et en l’occurrence elle devrait s’organiser en arm�e. »

Pas le moins du monde. Encore une fois, Lordon, le Philosophe fonctionnaire, est rest� bloqu� au 18�me si�cle.

La plus grande violence qui peut-�tre fait � un roi ? La Guerre.
La plus grande violence qui peut-�tre fait � un Capitaliste ? LA GR�VE !

Toute la pens�e de Lordon est r�trograde, il r�fl�chit � la mani�re de faire la R�volution Fran�aise de 1789, qui a d�j� eu lieu. Il est IN-CA-PABLE de r�fl�chir � la r�volution � venir, celle qui renversera la Bourgeoisie et l’�tat bourgeois.

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C�sar Castique 2 juillet 2014 10:24

Excellente causerie, qu’il faut lire, lire et relire encore. Je n’ai nulle part appris autant sur l’homme de gauche qu’au travers des propos de M. Fr�d�ric Lordon qui, s’efforcant louablement � un r�alisme qui n’est pas de son biotope id�ologique, finit tout de m�me par se prendre les pieds dans les chim�res r�currentes de son projet politique.

� …des Hommes tels qu’on voudrait qu’ils soient : altruistes, d�di�s au collectif, ayant abandonn� la poursuite de leurs int�r�ts �go�stes, etc… Sauf que les Hommes ne sont pas �a. Ou plut�t ils peuvent tr�s bien �tre �a parfois. �

Mais jamais tous � la fois, et jamais dans la dur�e. Il y a, dans les d�buts, une exaltation collective, une euphorie, une ivresse qui, comme l’autre, finit pas se dissiper : c’est le retour, au galop pour certains, au trot pour d’autres et au pas pour d’autres encore, de ce fameux naturel, qui n’�pargne qu’un noyau dur tr�s limit�, les fanatiques.

� … on ne peut pas partir de l’hypoth�se qui nous arrange et postuler que les Hommes sont �a plut�t que le contraire de �a, car la v�rit� est qu’ils sont capables des deux. En revanche on peut former le projet, indissolublement politique et moral d’ailleurs, que les Hommes deviennent davantage �a, et moins le contraire de �a. �

Et c’est l� qu’on commence � buter ceux qui ne sont vraiment pas assez �a, et beaucoup trop le contraire de �a, pour �tre r��ducables. Parce qu’on croit, chez les gens comme M. Fr�d�ric Lordon – on n’a pas le choix – que l’�ducation permet, et la r��ducation dans les cas les moins aigus, de corriger cette nature humaine que nous tenons de centaines de milliers d’ann�es de vicissitudes incontr�lables, tout en refusant de voir qu’elle est inn�e en chacun de nous, et qu’elle sera encore en chacun apr�s des g�n�rations d’individus contraints et forc�s d’�tre � davantage �a et moins le contraire de �a �. Pour cette raison toute b�te qu’�tre � davantage �a et moins le contraire de �a �, n’est pas h�r�ditaire.

Et cela nous ram�ne au v�ritable �chec du communisme. Il ne se situe ni sur le plan de la d�mocratie, ni sur celui de l’�conomie, ni sur celui de la planification de la production et de la distribution, mais sur son impuissance � g�n�rer une masse d’individus � altruistes, d�di�s au collectif, ayant abandonn� la poursuite de leurs int�r�ts �go�stes, etc… �, ou plus modestement � davantage �a et moins le contraire de �a �,

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- Xtf17 2 juillet 2014 10:59
  
  Merci. Excellents corolaires, c’est en effet le point central (ou final ?) de la r�flexion, particuli�rement difficile � d�passer.
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:13
  
  voil�, encore en train de flatter la pire racaille r�actionnaire d’extr�me droite.
  
  c’est normal, la pens�e de Lordon, comme celle de Pikkety, est r�actionnaire, est d’extr�me droite.
  
  Ils �crivent la pens�e �conomique du Front National, pas celle du Socialisme R�volutionnaire.
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 11:20
  
  Lordon, de la pens�e du FN ? Quelle blague si ce n’�tait tragique comme amalgame.
  Lisez donc ses papiers du Monde Diplomatique tel que celui-ci :
  
  Ce que l’extr�me droite ne nous prendra pas
  lundi 8 juillet 2013, par Fr�d�ric Lordon
  "La colorim�trie des demi-habiles ne connaissant que deux teintes, toute mise en cause de l’Europe, f�t-elle rendue au dernier degr� du n�olib�ralisme, est le commencement d’une abomination guerri�re, toute entrave au libre-�change est la d�monstration manifeste d’une x�nophobie profonde, toute vell�it� de d�mondialisation l’annonce d’un renfermement autarcique, tout rappel au principe de la souverainet� populaire la r�surgence d’un nationalisme du pire, tout rappel au principe de la souverainet� populaire en vue d’une transformation sociale, la certitude (logique) du… national-socialisme, bien s�r ! Voil� sur quel fumier intellectuel prosp�re le commentariat europ�iste quand, � bout d’argument, il ne lui reste plus que des spectres � brandir.
  
  Le pire cependant tient au fait que ces imputations, o� le grotesque le dispute � l’ignoble, font sentir leurs effets d’intimidation jusque dans la gauche critique, terroris�e � l’id�e du moindre soup�on de collusion objective avec le FN, et qui se donne un crit�re si bas de cet �tat de collusion que le moindre regard jet� sur une de ses id�es par les opportunistes d’extr�me droite conduit cette gauche � abandonner l’id�e – son id�e – dans l’instant : irr�m�diablement souill�e. A ce compte-l� bien s�r, la gauche critique finira rapidement d�poss�d�e de tout, et avec pour unique solution de quitter le d�bat public � poil dans un tonneau � bretelles. Comme on sait, sous couleur de ne pas donner prise aux accusations de � repli national �, elle a laiss� tomber de fait toute id�e de mettre quelque entrave que ce soit au libre-�change puisque toute restriction � la libre circulation des conteneurs est une offense �go�ste faite aux peuples des pays exportateurs – et la d�mondialisation y a �t� vue comme une inacceptable entorse � un internationalisme de principe. En bonne logique ne faudrait-il pas, � cette partie de la gauche, renoncer �galement � la critique de la d�r�glementation financi�re internationale au motif que l’extr�me droite, elle aussi, en fait l’un de ses th�mes de pr�dilection, en cons�quence de quoi la chose ne pourrait plus �tre dite ?
  
  [...]"
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:27
  
  « Lordon, de la pens�e du FN ? »
  
  Nationaliste Keyn�sien, qui veut d�tourner la R�volution Mondiale vers une R�volution Nationale. �a s’appelle le courant R�actionnaire. Le parti qui l’incarne le mieux en France, c’est le Front National.
  
  Le fait que Lordon critique le Front National ne change rien au fait qu’il d�fend les points fondamentaux de la pens�e nationaliste keyn�sienne.
  
  D’ailleurs, le FN ne s’y trompe pas, ils ont reconnu chez lui le nouveau Charles Maurras. Si Lordon s’exprimait un peu plus sur Isra�l, et affichait un plus son anti-s�mitisme et son am�ricanophobie, le compte y serait.
  
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- alinea 2 juillet 2014 12:05
  
  Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une nature humaine inn�e ; mais bien des effets d’une enfance longue, de fragilit�s psychologiques, �motionnelles, qui a tout le temps de blesser, traumatiser et faire prendre des contre- pied pour « survivre » ; il suffit de regarder autour de soi, ceux qui sont �quilibr�s et ceux qui ne le sont pas, et aller faire un tour dans leur histoire !
  
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- lsga 2 juillet 2014 12:09
  
  voil�, encore un nationaliste, id�aliste, r�actionnaire, d’accord avec Lordon.
  
  Cela n’a rien d’�tonnant, Lordon est un nationaliste, id�aliste, r�actionnaire.
  
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- C�sar Castique 2 juillet 2014 16:55
  
  « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une nature humaine inn�e... »
  
  C’est normal. �a va contre l’escroquerie existentialiste...
  
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- julius 1ER 3 juillet 2014 08:41
  
  faire la R�volution lorsque l’on est une minorit� c’est de l’aventurisme, ne pas la faire lorsque l’on est une majorit�, c’est de l’opportunisme !!!!!!!
  
  Lin -Pia
  finalement Isga au travers de tes �crits tu caricatures m�me la r�volution lorsque tu parles des minorit�s �clair�es et agissantes, et d’envoyer les « Mencheviks » casser des cailloux..
  finalement ta R�volution � n’importe quel prix, c’est le retour de Staline assur� !!!!!!
  
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lsga 2 juillet 2014 10:29

« Car prendre le grand nombre par le d�sir c’est refaire un r�gime de d�sirs. Autre, et plus fort que celui du capitalisme. »

Et encore une r�flexion id�aliste et petite bourgeoise. Lordon confond le Capitalisme avec la soci�t� de Consommation. La Soci�t� de Consommation, c’est simplement un mode avanc� du Capitalisme, celui qui tend vers la soci�t� d’abondance, c’est � dire vers le Socialisme.

Le Capitalisme n’est pas le r�gime du « d�sir ». Il est celui de la propri�t� priv�e des moyens de production.

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- C�sar Castique 2 juillet 2014 10:39
  
  « celui qui tend vers la soci�t� d’abondance, c’est � dire vers le Socialisme. »
  
  Tu peux d�velopper ? C’est quoi l’abondance ? Au choix du pain ou du riz pour tout le monde a sati�t�, parce qu’il devait �tre bien difficile d’aller sensiblement plus loin... ?
  
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- lsga 2 juillet 2014 10:51
  
  alors, le Capitalisme est une �conomie de la p�nurie.
  
  La production y est faible, et son organisation consiste � g�rer cette p�nurie � travers les march�s.
  
  Dans le Capitalisme, la surproduction est source de crise �conomique grave, car elle remet en cause la propri�t� priv�e.
  
  Par exemple, aux USA, la production de maisons et d’appartement a �t� tellement importante, que le march� immobilier s’est effondr�. Les Capitalistes ont donc chass� les prol�taires des maisons qui avaient �t� construites, pour les raser au BullDozer.
  
  Or, le progr�s technologique fait que l’on produit toujours de plus en plus.
  
  Par exemple, l’�mergence des centrales solaires thermiques fait que la production d’�lectricit� mondiale va pouvoir �tre multiplier par x1000 ou x10.000 en quelques ann�es � peine (moins de 20 ans).
  http://blogs.lexpress.fr/nouvelle-science/wp-content/blogs.dir/731/files/2010/09/desertec_map_copie_1.jpg
  
  Le probl�me �conomique ne sera donc plus « comment g�rer le peu d’�nergie disponible avec le p�trole ? ». Mais : « Comment utiliser toute cette �nergie que l’on produit ? »
  
  Le premier �nonc� est un �nonc� de l’�conomie Capitaliste.
  Le second est un �nonc� de l’�conomie Socialiste.
  
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- C�sar Castique 2 juillet 2014 11:14
  
  « »Par exemple, l’�mergence des centrales solaires thermiques fait que la production d’�lectricit� mondiale va pouvoir �tre multiplier par x1000 ou x10.000 en quelques ann�es � peine (moins de 20 ans). «
  
  Disons que �a, c’est une sous-abondance, parce que sans usines pour consommer, sans millions d’individus form�e pour faire tourner ces usines, et sans structures de formation, de l’�cole � l’universit�, en passant par les instituts techniques, pour ces personnels encore inexistants, on ne voit pas bien comment les pays mal- ou sous-d�velopp�s pourraient en profiter.
  
  »� Comment utiliser toute cette �nergie que l’on produit ? �
  
  Mais surtout, quand m�me, avec quoi et avec qui ?
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:22
  
  tout � fait.
  
  En tout cas, d’un c�t�, on a des �nonc�s qui portent sur la p�nurie et la gestion de la raret� : c’est le Capitalisme
  
  De l’autre, tu as des �nonc�s sur la sur-abondance, et la mani�re de l’exploiter au mieux : c’est le Socialisme.
  
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- foufouille 2 juillet 2014 11:55
  
  "
  
  Par exemple, aux USA, la production de maisons et d’appartement a �t� tellement importante, que le march� immobilier s’est effondr�."
  donc avant c’�tait des SDF .............
  le march� immobilier s’est effondr� � cause de la titrisation
  des CDS et cie
  
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- lsga 2 juillet 2014 12:13
  
  Foufouille : la Finance est une pseudo-science, qui fait dans les symboles.
  
  L’�conomie, ce n’est pas des symboles, c’est une r�alit� MA-T�-RIELLE.
  
  Aux USA, des centaines de milliers de maisons avaient �t� construite, et le prol�tariat vivait confortablement dedans. Mais, cette surproduction � remis en question la propri�t� priv�e bourgeoise, ce qui dit dans la pseudo-science financi�re s’est traduit par un effondrement des march�s.
  
  Les bourgeois ont donc chass� les prol�taires de leurs maisons, et ras� ces maisons au Bulldozer.
  
  Dans le Socialisme, avoir une abondance de maison n’est pas un probl�me.
  
  « Une �pid�mie qui, � toute autre �poque, e�t sembl� une absurdit�, s’abat sur la soci�t�, - l’�pid�mie de la surproduction. La soci�t� se trouve subitement ramen�e � un �tat de barbarie momentan�e ; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coup� tous ses moyens de subsistance ; l’industrie et le commerce semblent an�antis. Et pourquoi ? Parce que la soci�t� a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d’industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le r�gime de la propri�t� bourgeoise ; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce r�gime qui alors leur fait obstacle ; et toutes les fois que les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles pr�cipitent dans le d�sordre la soci�t� bourgeoise tout enti�re et menacent l’existence de la propri�t� bourgeoise. Le syst�me bourgeois est devenu trop �troit pour contenir les richesses cr��es dans son sein. - Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D’un c�t�, en d�truisant par la violence une masse de forces productives ; de l’autre, en conqu�rant de nouveaux march�s et en exploitant plus � fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A pr�parer des crises plus g�n�rales et plus formidables et � diminuer les moyens de les pr�venir. Les armes dont la bourgeoisie s’est servie pour abattre la f�odalit� se retournent aujourd’hui contre la bourgeoisie elle-m�me. »
  Marx, Manifeste du Parti Communiste, 1847
  
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lsga 2 juillet 2014 10:36

« Ce probl�me de l’utile et de l’inutile c’est le probl�me de ce que l’on appelle les � besoins �, avec pleins de guillemets, cette cat�gorie assez centrale et pourtant l’une des plus mal construite d’une certaine anthropologie marxiste. »

Et encore un contre-sens...

Le concept de BESOIN n’est pas le moins du monde centrale dans la pens�e Marxiste. C’est la notion de gestion scientifique de la production et de la distribution qui l’est.

« Que tout soit mis en commun, et � chacun selon ses besoins »

N’est pas un �nonc� du paradigme Marxiste, mais un �nonc� du paradigme CHR�TIEN, issu de l’acte des ap�tres, et au coeur de la th�orie politique de Saint Augustin dans la Cit� de Dieu.

Marx et Engels n’utilisent cet �nonc� QUE dans un objectif de propagande, car les prol�taires de l’�poque �taient GAV�S au cat�chisme chr�tien.

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Lisa SION 2 2 juillet 2014 10:50

Bonjour X7,
Lire assur�ment un texte qu’on a �crit devant une assembl�e ajoute encore un peu plus de poids et de vigueur � son intention. Voir ce petit bonhomme affronter l’�norme probl�me de la r�volution au risque de la d�clencher dans les esprits de son auditoire � terme en est impressionnant. Mais quel courage, c’est �a qui paye, en honneur !

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- Xtf17 2 juillet 2014 11:01
  
  Bonjour Lisa SION 2 et merci, c’est ce qui m’a motiv� pour le remettre � l’�crit � mon tour et lui (re)donner une part de sa force. Vous avez raison, rien qu’� voir le d�marrage du d�bat ici.
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:08
  
  oui, remercie donc la racaille r�actionnaire et nationaliste qui applaudit votre texte immonde qui, au c�t� de Marine Lepen, cherche � faire croire qu’il n’y a pas d’autre issue que l’�tat Social National.
  
  Vous �tes r�actionnaires, vous �tes l’ennemi de la R�volution, son ennemi le plus dangereux.
  
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lsga 2 juillet 2014 10:54

« Donc vous le voyez, dans la dynamique passionnelle collective d’une transition au-del� du capitalisme, il faut aussi compter avec ces affects tristes, li�s aux renoncements mat�riels. Renoncement � la fr�n�sie du d�sir acquisitif, renoncement � vivre dans un environnement d’objets qu’on a �t� conditionn� � trouver beaux, renoncement � des conforts corporels dont nous avons fait des �vidences et des normes. »

Et voil�, encore un �nonc� id�aliste, n�o-chr�tien.

Non, nous ne renoncerons � rien. La soci�t� de Consommation est ce que le Capitalisme a fait de mieux, il n’est pas question de l’abattre au nom de principes �thiques et moraux petit bourgeois.

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- C�sar Castique 2 juillet 2014 11:21
  
  « Non, nous ne renoncerons � rien. »
  
  Quatre milliards de 4x4 � l’horizon 2050
  
  Et des boeufs g�n�tiquement modifi�s pour produire cent kilos de filet par animal
  
  Vivement le monde de demain
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:23
  
  des 4x4 marchant � l’�nergie solaire, je ne vois pas le probl�me franchement. Surtout si le cycle de recyclage s’approche d’une performance de 100%.
  
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- C�sar Castique 2 juillet 2014 11:39
  
  « des 4x4 marchant � l’�nergie solaire, je ne vois pas le probl�me franchement. »
  
  Il y a tellement de choses que tu vois pas. Mais c’est bien, �a te permet de meubler ton existence. L’homme ordinaire a besoin de r�ver pour supporter la vie....
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:40
  
  ce que je vois tr�s bien, c’est l’avenir, et il passe par l� :
  
  http://fr.wikipedia.org/wiki/Sph%C3%A8re_de_Dyson
  
  Vous autres les d�clinistes, les d�croissants, les �cologistes r�actionnaires, comme toujours, vous finirez aux oubliettes de l’Histoire.
  
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- C�sar Castique 2 juillet 2014 13:01
  
  « ce que je vois tr�s bien, c’est l’avenir... »
  
  Y compris les tirages de l’Euromillions de vendredi soir..
  
  « ...t il passe par l�... »
  
  Manquait plus que la science-fiction
  
  « Vous autres les d�clinistes, les d�croissants, les �cologistes r�actionnaires... »
  
  Je ne suis rien de tout �a : je suis, globalement, essentialiste, diff�rencialiste et d�terministe.
  
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lsga 2 juillet 2014 10:56

« Plein sans doutes, essentiellement deux, on les connait : premi�rement l’affranchissement de la servitude hi�rarchique. �a, c’est �norme. C’est le principal. Deuxi�mement la r�appropriation de la vie, individuelle et collective. Le soulagement de la terreur salariale, c’est-�-dire d’une terreur qui prend pour objet la vie m�me, en prenant en otage les conditions de sa reproduction mat�rielle. »

Deuxi�me �nonc� de bon sens de l’article.

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- Lisa SION 2 2 juillet 2014 15:33
  
  Isga,
  �cris donc tes propres articles plut�t que pirater le travail des autres, ainsi tu deviendrais moteur de tes id�es et pourrait lutter sur ton terrain face aux arguments de tes d�tracteurs � armes �gales, n’h�site pas, ce serait nettement plus constructif. merci L.S.
  
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- lsga 2 juillet 2014 15:47
  
  Pirater : tu es le premier � vraiment comprendre pourquoi je passe plus de temps dans les commentaires que dans les articles. C’est l’esprit hacker : il vaut mieux modifier l’existant, d�tourner et forker le travail des autres, que de pr�tendre tout refaire soi-m�me.
  
  Et puis franchement, vomir sur ces nationalistes, �tatistes, keyn�siens, r�actionnaires, qui osent essayer de se faire passer pour des r�volutionnaires : c’est un devoir.
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 16:14
  
  Isga, quel gloubi-boulga confus et incoh�rent dans vos propos. M�me pas une d�finition stable.
  En manque d’�tre admir� ?
  
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- lsga 2 juillet 2014 16:30
  
  D�finition stable : Capitalisme
  
  Seul moyen de le renverser : abolition MONDIALE de la propri�t� priv�e des moyens de production.
  
  Le « d�sir » : voil� un concept flou et mal d�fini.
  L’�tat Social : voil� un concept flou et mal d�fini.
  
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- Lisa SION 2 2 juillet 2014 18:13
  
  « C’est l’esprit hacker » si l’esprit hacker signifie de changer les r�gles du jeu, ne vous �tonnez pas de toujours perdre. dans la coupe du monde internet tout le monde a son ballon, et marque des buts. Les hackers ne sont que des arbitres corrompus, choisissez votre camps.
  
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- lsga 2 juillet 2014 18:17
  
  http://ploum.net/comment-lentraineur-belge-a-hacke-les-regles-du-football-a-la-coupe-du-monde/
  
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lsga 2 juillet 2014 11:04

Conclusion : Lordon, comme Piketty, est un intellectuel fonctionnaire. L’�tat bourgeois lui assure pitance et pouvoir.

Sa vie ne d�pendant pas directement de l’exploitation, il se permet de se perdre dans des r�flexions id�alistes, sans int�r�t, bas�es sur des concepts flous, sans assises mat�rielles, tels que le « d�sir ».

Comme Piketty, il d�fend vaille que vaille son employeur : l’�tat Bourgeois. Il fait croire au prol�tariat que le seul moyen de renverser la bourgeoisie serait de s’organiser en Arm�, c’est � dire de s’organiser en �tat. Il tait la possibilit� de la gr�ve mondiale, celle qui permettra de mettre � genoux la bourgeoisie sans avoir � tirer le moindre coup de feu.

Comme Piketty, il a tr�s peur de la vague r�volutionnaire socialiste qui se dresse aux USA, et qui ne se perd dans aucune revendications sociales, et qui ne r�clame rien d’autre que le renversement mondial de la bourgeoisie.

Bref, Lordon et Piketty sont deux intellectuels r�actionnaires, comme jadis Proudhon et Bakounine. Leur objectif est de d�tourner le prol�tariat de la lutte des classes, de lui faire croire que sa lutte est veine, et qu’ils ne peuvent rien esp�rer d’autre qu’un �tat Social Bourgeois.

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- jaja 2 juillet 2014 11:39
  
  � Il tait la possibilit� de la gr�ve mondiale, celle qui permettra de mettre � genoux la bourgeoisie sans avoir � tirer le moindre coup de feu. �
  
  Tiens Isga qui faisait la promotion de l’action directe il n’y a pas si longtemps se r�fugie aujourd’hui dans le pacifisme le plus plat et l’utopie d’une gr�ve mondiale, tous en m�me temps, sans le moindre coup de feu. On se mettra en gr�ve contre le capitalisme et la bourgeoisie (et ses forces arm�es) resteront les bras crois�s � nous regarder la mettre � genoux.
  La r�volution mondiale aura un point de d�part quelque part sur le globe et cherchera � se d�velopper � la plus large �chelle possible et la question de son autod�fense arm�e est essentielle...
  Comme le dit un des personnages de � Notre part des t�n�bres � de G�rard Mordillat : � Nous allons taper dans le vrai.... passer du bla vla aux armes �. Passer donc de la m�taphore imag�e (mais sans consistance) et sans perspectives d’affrontement r�el avec la bourgeoisie aux choses s�rieuses.
  
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- lsga 2 juillet 2014 11:46
  
  Je fais la promotion de la Kalle Boroka, qui a d�montrer son efficacit� aux Pays Basques pour d�tourner les cr�tins r�actionnaires et nationalistes de l’Extr�me Droite, et les attirer dans le giron des Communistes (ce qu’ont fait Batasuna et Euskadi Ta Askatasuna). Mais, peut-�tre est-ce une erreur. Je suis pr�t � changer d’avis sur les points de d�tails. Le point principal, celui sur lequel il ne faut rien c�der, c’est que l’urgence est l’abolition de la propri�t� priv�e des moyens de production.
  
  La R�volution Mondiale a d�j� un point de d�part : LES USA.
  
  Le prol�tariat am�ricain, d�pourvu d’�tat, d�pourvu de syst�me Social, se dresse avec pour seul mot d’ordre le renversement mondial de la bourgeoisie.
  
  C’est pour cela que les Piketty et les Lordon sont envoy�s en service recommand� pour bien expliquer au prol�tariat am�ricain que sa lutte est d�sesp�r�e, et que seul le Nationalisme Keyn�sien est possible.
  
  Proudhon et Bakounine n’auraient pas fait mieux. C’est un Marx qu’il nous manque, pour d�gager cette racaille r�actionnaire de l’Internationale.
  
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lsga 2 juillet 2014 11:38

Lordon et Piketty : voil� les deux nouveau ma�tres de la pens�e contre-r�volutionnaire.

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alinea 2 juillet 2014 11:55

Xtf17,
D’abord merci pour ce travail de transcription, pour l’avoir quelquefois fait, j’en sais la dur�e !!
Quant au contenu, je suis d’accord � 100%, et comme chaque fois que l’on voit ses id�es exprim�es clairement, mon contentement est parfait !
Il oublie n�anmoins de souligner l’importance de l’ali�nation mentale de beaucoup de « penseurs » ou de « militants », qui travestissent la r�alit�, cette r�alit� que bien s�r nous ne pouvons capter sans la synth�tiser, mais laquelle, au fur et � mesure, peut se construire comme un langage, c’est-�-dire en « sch�ma » ou « syst�me » coh�rent � chaque �tape.
Je ne connais pas Irchmann, mais je serais curieuse de le lire, car le contenu de quasi tous mes articles et beaucoup de commentaires ici m�me propose la m�me « tactique », le m�me chemin : on ne coupe l’herbe sous les pieds du pouvoir que si on lui tourne le dos !! ni rassemblements, ni cris ni revendications, juste penser « non », et faire ailleurs, autrement ! Belle utopie, n’est-ce pas ?

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- lsga 2 juillet 2014 12:15
  
  et voil�, Lordon contente parfaitement les r�actionnaires nationalistes keyn�siens.
  
  C’est normal, il est un penseur r�actionnaire nationaliste et keyn�sien.
  
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- alinea 2 juillet 2014 12:18
  
  personnellement je ne suis pas � proprement parler « nationaliste » !! mais r�actionnaire, s�rement, c’est la moindre des choses dans le bordel ambiant !!
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 15:54
  
  Hirchman (bonne orthographe) est le th�oricien du c�l�bre « Exit / Voice / Loyalty » �crit en 1970. Voir un exemple de mise en graphique ici.
  Ceci dit Lordon pose bien le probl�me qui vient apr�s : quid de la g�n�ralisation ?
  
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- alinea 2 juillet 2014 17:02
  
  Protester de mani�re ouverte en sortant du cadre l�gal, me para�t indispensable quand trop c’est trop ; pour l’ordinaire, protester de mani�re larv�e en d�veloppant des strat�gies parall�les, c’est mon choix ! parce que cela peut se faire seul, � quelques-uns, cela peut se r�pandre... et qu’il faut bien vivre !!
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 17:59
  
  @alinea, enti�rement d’accord. Et je vais peut-�tre en surprendre certain : on peut m�me faire ces deux approches syndicalement...
  
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- lsga 2 juillet 2014 18:03
  
  oui, tu es enti�rement d’accord avec Alinea. D’ailleurs, alinea r�clame l’instauration d’un �tat Ultra-Autoritaire � la Poutine pour nous prot�ger des « m�chants am�ricains ».
  
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zygzornifle 2 juillet 2014 13:14

c’est sur , un pic nique ou il tombe des pav�s d’un cot� et de l’autre des coup de tonsa, de gazes et de coup de bottes de CRS voire de tirs a balles r�elles c’est pas cool ......

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nonnon 2 juillet 2014 13:46

�a alors !!!

Isga-teux � d�f�qu� partout sur cet article !!! Manque plus que Spartatroll et la foire pourra commencer... .

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- lsga 2 juillet 2014 14:17
  
  pas mal hein ?
  
  les articles appartiennent � ceux qui se l�vent t�t le matin !
  
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- nonnon 2 juillet 2014 14:28
  
  Sauf que, moi, je me l�ve t�t pour bosser et non pour rependre mon fumier.
  Pas comme certains...
  
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- lsga 2 juillet 2014 14:42
  
  oui oui, levez vous donc pour aller vous faire ali�ner.
  
  votre seul et unique devoir, en tant que prol�taire, ce n’est pas de « travailler », mais de renverser la bourgeoisie.
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 14:46
  
  Trollage devenant intempestif et irrespectueux. Abus signal�.
  
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- nonnon 2 juillet 2014 15:07
  
  Merci xtf17
  A 27ans et auxiliaire de vie et tr�s peu pay�e, je me sens vampiris�e, certes,
  mais je n’ai gu�re d’autre choix.
  Isga doit �tre rentier.
  
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- Claude Simon 2 juillet 2014 15:49
  
  @Isga :
  A part renverser la bourgeoise, je ne vois pas trop.
  
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lermontov 2 juillet 2014 15:37

Je ne sais si c’�tait l’effet recherch� mais j’ai beaucoup ri � la lecture de cet article.

Voici ne solution neuve : le sabotage. Etre dans le syst�me et tra�ner des pieds, saccager d�lib�r�ment toute chose, n’avoir en vue que de nuire. Mal faire ton trvil, d�sob�ir, saloper. Piller par exemple tous les comptes sociaux, ne plus payer ton imp�t, qu’ils viennent te saisir. Faire une ribambelle de dettes et ne jamais les payer. Non pas fuir mais pousser la logique en cours jusqu’� son paroxysme.

Bon, �videmment, tu es plein de bonnes intentions mais tu ne veux pas te mettre en danger. Tu as peur de souffrir. Tu voudrais de fa�on nsens�e supprimer le Ma�tre mais garder les bienfaits prodigu�s par ce Ma�tre !

Au moins, via ce chemin, tu t’apercevrais que ce n’est pas le capitalisme le probl�me. Le capitalisme n’est qu’une forme. Quand bien m�me tu le supprimerais, l’ali�nation changerait de forme. C’est ce qui s’est fait depuis le d�but ; plein de jolis syst�mes, de l’ali�nation toujours.

De plus, je te trouve injuste et aigri. le Ma�tre a �t� cool avec toi ce coup-ci : t’as du pouvoir d’achat, une pseudo-libert�. Il peut �tre dur, tu sais ;autrefois tu vivais comme un iench et t’avais m�me pas licence de te vider les burnes comme tu voulais.

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- Xtf17 2 juillet 2014 16:02
  
  Rien de nouveau avec le sabotage, c’est l’un des extr�mes de la th�orie d’Hirchman « Exit, Voice, Loyalty », voir plus haut. Et souvent le quotidien de nombreux salari�s...
  
  La CIA y a r�fl�chi depuis longtemps :
  Manuel de sabotage �dit� par la C.I.A.
  Les salari�s aussi :
  Manifeste du sabotage en entreprises
  Mais il y a aussi de nombreuses autres possibilit�s d’actions pour sortir du travail salari� : sortirdutravail.org
  
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- lsga 2 juillet 2014 16:11
  
  pour l’instant, ceux qui collaborent (inconsciemment ?) avec la CIA pour saper le mouvement Nord-Am�ricain de renversement de la Bourgeoisie, ce sont Piketty et Lordon, qui explique aux prol�taires qu’on ne peut sortir du Capitalisme, qu’on ne peut pas sortir de l’�tat, et que la r�volution, c’est augmenter les imp�ts.
  
  C’est un peu comme le NPA en France qui fait croire au prol�tariat que le Communisme, c’est l’interdiction des licenciements.
  
  RENVERSEMENT MONDIAL DE LA BOURGEOISIE !
  ABOLITION DE LA PROPRI�T� PRIV�E DES MOYENS DE PRODUCTION !
  CONSEILS OUVRIERS PARTOUT, TOUT DE SUITE !
  
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- lermontov 2 juillet 2014 16:22
  
  1. J’ai parl� du sabotage car le soporifique intellectuel de l’article n’en jacasse pas. (soporifique, c’est sa fonction).
  
  2. Vu la fin de mon post, vous auriez pu deviner que je vois cela comme une impasse. (je trouve m�me rigolo qu’on accorde une once de cr�dit au plaisantin, cf la 1�re phrase de mon post)
  
  3. j’ai dit : le capitalisme n’est pas le probl�me. Le chemin de la libert� se passe ailleurs et c’est bien pour cela que le Ma�tre t’enferme dans cette dimension intellectuelle et te fournit des somnif�res. Son but est de capter ton attention, ceci pour capter ton �nergie et qu’elle se d�verse tranquille, sans heurts, sans dommage.
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 16:39
  
  1. Au contraire, quand il parle de violence il parle aussi sinon essentiellement de �a.
  
  2. La notion d’impasse est hors-sujet : la vie est un chemin, et il y aura un chemin collectif, trac� par l’ensemble des chemins individuels. La violence y �tant fort probablement un passage oblig�, le sabotage n’est donc pas une impasse mais bien un point de passage de toute forme de r�sistance.
  
  3. Je vous cite : "Le capitalisme n’est pas le probl�me. Le chemin de la libert� se passe ailleurs et c’est bien pour cela que le Ma�tre t’enferme [...]" => donc le capitalisme est bien le probl�me. CQFD. Merci d’avoir fait la d�monstration.
  
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- lsga 2 juillet 2014 16:53
  
  Lermontov, ne te laisse pas abattre. Je vais te filer un coup de main, ce que tu cherches � dire, c’est que le Capitalisme d’�tat, et l’Etat social avec une ma�tre cool et gentil, �a reste le Capitalisme.
  
  Ce qu’il faut, c’est en finir avec l’ali�nation, c’est � dire en finir avec le travail salari�, avec la propri�t� des moyens de production. Si ces moyens de production appartiennent � l’�tat, cela reste de la propri�t� priv�e : la propri�t� priv�e d’une clique de fonctionnaire bureaucrate.
  (et lis l’article de Wikipedia)
  
  Pour ta m�thode de lutte : tu as raison, une bonne gr�ve mondiale est bien plus efficace qu’une petite guerre civile nationale.
  
  Nous ne r�clamons pas des hausses de salaires, nous ne r�clamons pas une baisse du temps de travail, nous ne r�clamons pas de s�curit� sociale, nous ne r�clamons pas un syst�me de retraite, nous ne voulons ni de votre paternalisme, ni de votre charit�, nous voulons le renversement des 1%, le renversement mondial de la bourgeoisie.
  
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- Xtf17 2 juillet 2014 16:58
  
  Et vous faites comment messieurs les malins ?
  Allez-y on vous regarde.
  
  En attendant comment on fait et qu’est-ce que cela implique, c’est justement la question que d�broussaille Lordon.
  Par contre il ne propose pas de rem�de contre votre mauvaise foi, et c’est bien dommage.
  
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- lsga 2 juillet 2014 17:04
  
  Comment on fait ? On fait comme on a fait depuis 150 ans : on pousse le prol�tariat � unir ses luttes � des �chelles g�ographiques toujours plus grandes, et � r�duire ses revendication � une seule et unique revendication : renversement mondial de la bourgeoisie (ou des 1% : peu importe le nom).
  
  Si tu es capable de lire Lordon, tu devrais �tre capable de lire �a :
  https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm
  
  Si tu souhaites vraiment une r�volution, cette lecture devrait t’�clairer plus que celle de Lordon.
  
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- lermontov 2 juillet 2014 17:06
  
  Pousse la logique du sabotage � son paroxysme, qu’arrive-t’il ?
  Le syst�me se mue in�vitablement en dictature pure et dure. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’en ce moment, tu n’es pas libre, le Ma�tre te laisse libre et te fait croire que tu l’es. Il te parle de cela, ton clown ? Pas du tout, il te fait croire l’exact inverse, � savoir que tu es libre et que tu peux changer les choses. La volont� en soi n’existe pas car le jeu tout entier est truqu� ; partout o� tu va, c’est de par la volont� du Ma�tre et s’il t’emm�ne l�, c’est parce qu’il a toutes le cartes en main.
  Ta t�te est bourr�e de sornettes que le Ma�tre lui-m�me t’a fourr� dans la cervelle depuis le berceau : la volont�, le libre arbitre, le collectif. C’est ce qu’on fait toujours en premier pour dompter une b�te : on l’affaiblit. Tu pourrais te poser au moins la premi�re queston : ’mais pourquoi en est-on � ce degr� d’ali�nation ?’ Parce que justement le libre arbitre, la volont�, le collectif, etc, tout cela est chim�rique, de la pure affabulation. Et c’est l� dessus que tu t’en remets ! (le Ma�tre sait que l’intelligence n’est pas l’apanage de l’esclave ; le Ma�tre sait que l’esclave adore �tre flatt� et qu’il pr�f�re se croire intelligent contre toute r�alit� plutot que se voir en toute lucidit�)
  
  « Il y aura un chemin collectif, trac� par l’ensemble des chemins individuels. » = comme c’est beau, dis donc ! Le ma�tre n’est pas sentimental, lui, il est un brin lucide. Et ta sentimentalit�, c’est une des causes principales du fait qu’il est ton ma�tre. Le Ma�tre conna�t sur le bout des ongles la nature humaine, il a en fait le savoir des savoirs, ce qui permet de transformer l’autre en chose.
  
  Pour le 3 et ta parfaite mauvaise foi, ben on verra � l’exp�rience car le Ma�tre est contraint de serrer la vis. Ne t’en fais pas, ce n’est pas parce que tu lui fais peur mais pour d’autres raisons sur lesquelles personne n’a de prise. Mais on verra si tu penses encore que le capitalisme est le probl�me lorsque tu seras rendu � la f�odalit�, le nouveau programme en vue. D’ailleurs, je ne suis pas s�r que tu le verras, il faut �cr�mer un peu le nombre dans un tel syst�me, 9 milliards c’est bien trop.
  
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