vendredi 5 août 2016 - par Home of nomad spirit

PRISE DE CONSCIENCE

 A force de mettre le monde devant des faits accomplis, les serviteurs du pouvoir, surpayés pour un travail limité à des constats, des rêveries de retraites et d’ambitions électives, ne feront que susciter mécontentement et incompréhension. Le monde du terrorisme manipule et aspire une jeunesse déboussolée, en mal d’idéal à la recherche d’une existence empreinte d’héroïsme afin de sortir de l’anonymat et s’inventer une identité. L’exemple proposé par l’adulte au quotidien, n’offre que des images de violence, de guerres, de corruption et de trahison, qui pèsent incontestablement sur des esprits immatures. Comme affirmé déjà maintes fois – un des éléments important pour gagner la paix civile réside dans l’éducation. Apprendre à penser est une des prérogatives de l’être humain. C’est aussi un des rôles de l’état d’y pourvoir.


La connaissance, liée au bon sens permet de s’élever, de se réaliser, d'être utile à soi-même et de voir au-delà des horizons.La presse, gavée de tous les malheurs de la planète exploite les catastrophes en boucle. Jusqu’à l’écœurement. Télévision, radio ou presse écrite, tout fait ventre. La culture du sordide ou fenêtre sur l'enfer. De guerres aux révolutions, d'attentats en assassinats, les calamités du monde s’offrent sans discontinuer à la voracité des médias. Accrocher lecteurs, auditeurs et spectateurs à tout prix. Aiguiser les goûts pour l'obscure, pour la souffrance et la mort. Le retour aux arènes, aux spectacles de la Rome antique (panem et circenses). Pendant que les sociétés s'enivrent avec désespoir des épreuves du monde, la vision du sang et des cadavres font émerger les fausses afflictions, suscitant des besoins orgasmiques. Des plaisirs douloureux pour conjurer l'insupportable.

 
 
C’est dans une quasi indifférence que nous prenons l’habitude de consommer de « l’ignoble », comme on avale un steak-frites entre deux gorgées de bière. Le malheur d’autrui s’efface devant la répétition des faits - car le web, cette belle invention…à double tranchant, propage l’information à une telle vitesse qu’elle ne concède guère de temps à la réflexion. Le consommateur est piégé par les besoins de rendement des tenants de dividendes. Les gnomes, s’étant appropriés les clés du royaume grâce à la servile complicité du politique, dirigent la planète à la place des élus. Ils en sont devenus les vrais propriétaires, pillant, volant en faisant subir une double peine à leurs concitoyens. Soumission, appauvrissement et à terme l’élimination physique. Les conflits, savamment orchestrés par la haute finance et les marchands d’armes en témoignent. Seul un pour-cent des habitants de la planète disposent de cinquante pour-cent du PIB mondial. Le temps des grands reporters, ainsi que l’art de la politique, ont disparus. La période se limite au tout jetable, à l’affirmation, au démenti et à « l’à peu près ». Le temps fait place à l’urgence, les idées naissent adolescentes et meurent avant d’atteindre leur maturité. L’information n’est plus qu’une denrée périssable à consommer sur le pouce, à lire en diagonale pour juste en savoir assez, de quoi vivre le drame par procuration. Puis le drame, avant de céder sa place au suivant, sera légèrement remanié pour tourner inlassablement en boucle afin de remplir les vides et assurer l’intendance.


Business as usuel, le roi dollar aplani les états d’âme. Les Kessel, Hemingway, Camus, Cendrars et autres grands de l’information ne laissent que des orphelins. L’Éthique cède la place au vulgaire, au prêt à penser. L’Éthique du don, qui existe encore dans certaines contrées d’extrême orient – où l’on donne et reçoit des deux mains, celle du cœur et celle de l’esprit – a disparue de notre perception matérialiste. L’événement chasse l’événement. Le corps de l’enfant échoué sur une plage fait la une, le temps d’une l’arme, puis est détourné à des fins politique. La Presse, à de très rares exceptions près, s’est vendue aux poids lourds de la finance, perdant ainsi toute indépendance. Son but n’est plus d’informer mais de faire face au rendement exigé, tout en se soumettant aux desiderata des donneurs d’ordres. Atteindre et manipuler le chaland par le sensationnel et l’abjecte si nécessaire en créant des besoins pour le maintenir dans la filière d’une pensée politique donnée et utile à la classe dominante, elle-même aux ordres de la finance. 
 
L’état conflictuel généralisé est hélas imputable à nos propres errances et à l'incompétence des politiques, trop imbus de leur statut pour êtres efficaces. Leurs besoins en honneurs dépassent largement ceux de la réflexion et les projets qui ont permis leur ascension politique se limitent à l’ambition d'une réélection. Les voix de l'instant n'ont pas force d'adhésion. De notions historiques relatives à la mémoire sélective, elles sont en étroite corrélation avec des ambitions de carrière. Quant aux visionnaires, ils sont aux abonnés absents. L’Art de l'oubli et langue de bois sont les seuls instruments de progression dans la hiérarchie actuelle des partis. Ils ne sont plus écoutés et leurs paroles ne provoquent que rires et sarcasmes. Ils ne finiront par jouer qu’entre eux. C’est avec arrogance et cynisme que l'occident s’est arrogé le droit d’organiser le découpage du Moyen-Orient et de l’Afrique.


La désinvolture coutumière a permis de passer sous silence le sort des ethnies nouvellement soumises au diktat de la force. Des décisions absurdes, non réfléchies, sans vision et lourdes de conséquences. Des graines de révoltes semées à tous vents. Les frontières taillées à la serpe au profit de quelques géostratèges en chambre, obligèrent tribus et communautés à une dramatique cohabitation. De nombreuses tribus, antagonistes, certaines depuis des millénaires, furent contraintes de se soumettre à la volonté de dictateurs agrées et mis en place par un occident en mal de perspicacité. La décolonisation, des années durant n'a fait qu’accaparer les biens et les forces vives des pays en question. Au point d’en appauvrir un bon nombre, certains dramatiquement. Collaborer, échanger ou commercer équitablement n’ont jamais fait partie du credo et des principes de l’investisseur. Le fer de lance du pouvoir financier a toujours été la cupidité agrémentée de vols, de viols et d’assassinats. Difficile dans ce cas de créés des liens indéfectibles et généreux avec les populations. 


16 réactions


  • non667 5 août 2016 18:21

    Apprendre à penser est une des prérogatives de l’être humain. C’est aussi un des rôles de l’état d’y pourvoir.


    C’est aussi un des rôles de l’état d’y pourvoir.
    ...en théorie..... 
    oui mais c’est dangereux pour ceux qui sont au pouvoir .... alors sabotons l’e.n. abrutissons les masses....



    • Coriosolite 5 août 2016 22:09

      @non667
      Je préfère que l’Etat ne s’occupe pas de m’apprendre à penser ou de l’apprendre à mes enfants.

      Je me sens capable de penser par moi-même et c’est ce que j’apprends à mes enfants.


    • devphil devphil 6 août 2016 07:57

      @Coriosolite


      L’état poursuit une politique d’enseignement orienté , dissimulatrice , manipulatrice , limité à l’encontre des ses propres enfants qui sont l’avenir du pays.

    • gogoRat gogoRat 6 août 2016 13:38

       « La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde » - Paul Valéry


    • Liber8 (---.---.87.183) 6 août 2016 14:05

      @Coriosolite
      Vous vous reveillez d’une longue hybernation ? L’Etat vous dit deja a vous et vos enfants COMMENT PENSER.
      Si vous ne vous en etes pas rendu comptre c’est que vous etes deja en train de penser comme il le souhaite.


    • Coriosolite 6 août 2016 14:31

      @Liber8
      Vous me connaissez ? Vous savez ce que je fais ou ce que je pense ? Vous savez comment je vis ?

      Je ne crois pas. Alors abstenez vous de vos affirmations sur mon compte SVP.

      Ce n’est pas parce que l’état veut nous imposer une façon de penser et une vision du monde qu’on est obligé de s’y soumettre. Même dans les pires dictatures il reste une place si minime soit elle à la liberté.

      Alors en France où l’état n’est qu’un chancre mou incapable de tenir ses devoirs élémentaires, il n’est pas bien difficile avec de la volonté et de la détermination, du courage si vous préférez, de s’extraire de cette tourbe et de vivre sa vie.

      Mais évidemment il faut rester fidèle à ses valeurs (à condition qu’on en ait) et savoir accepter des sacrifices.

      Et je ne suis pas le seul dans ce cas. Si vous preniez le temps d’observer autour de vous, vous verriez peut être qu’un bon nombre de gens ont déjà fait sécession d’avec cette société. Au moins intellectuellement, et pour certains très concrètement.


  • Silwan (---.---.69.8) 5 août 2016 18:45

    Il ne faut pas se leurrer, tout cela était inscrit dans leur deal. 

    Semer le chaos la ou cela les arrangeait pour ensuite instrumentaliser le terrorisme qui viendrait frapper a notre porte afin de nous coller des Etats s’alignant de plus en plus sur des régimes totalitaires en accentuant la montée du nationalisme et de l’extreme droite dans le seul but de museler la populace au seul prétexte que tout ceci est uniquement pour sa sécurité.

    Ils sont en train de nous vendre les chaines qu’ils ont élaboré minutieusement afin de nous asservir encore un peu plus.
    Cela ne présage rien de bon pour 2017.

  • pallas 5 août 2016 19:17

    Sérieusement l’auteur Home of nomad spirit,,

    Les valeurs, j’attends les machines intelligentes, elles me seront tristes et non logiques. comme vous êtes. Bon vous les sortez les machines ?.

    Croyez moi, les leçons de morale intéressement personne.

    Bienvenu dans la cours des grands, enfin des petits (il dépend).

    Salut


  • fred.foyn 6 août 2016 06:56

    Excellent article qui nous donne l’heure de l’urgence pour les peuples à se réveiller enfin.

    Prendre conscience de son existence et prévoir le futur de ses enfants ; mais en est il capable ?

    La réalité du moment hélas n’augure rien de bon.


    • Liber8 (---.---.211.135) 6 août 2016 14:18

      @fred.foyn

      Mais le peuple est en grande partie reveille, mais il n’est pas PAS PRES A SE LEVER,

      Le peuple a PEUR DE MOURRIR pour une bonne cause, alors que des criminels au pouvoir l’assassine pour de mauvaises.

      Le peuple restera eveillé mais couché tant qu’il ne vaincra pas sa propre peur.


  • zygzornifle zygzornifle 6 août 2016 09:45

    bientôt grande séance d’hypnose collective organisée par le PS et les LR pour tenter de gagner la présidence de 2017 ...... les grands illusionnistes seront tous la pour le spectacle : Hollande la gauche de droite , Sarko le manipulateur de juges et Juppé le condamné au casier judiciaire bien rempli vous donneront le meilleur d’eux mêmes c’est a dire le mensonge en bande organisé , ils s’adresseront a leur fans tous atteints du syndrome de Stockholm et demanderont un sursaut républicain au troupeau de veaux parés pour l’abattoir la droite veautant a gauche ou la gauche veautant a droite pour éliminer le trublion FN afin que tout continue comme avant , le changement dans la continuité sera leur mot d’ordre et comme d’habitude les élécteurs se sentiront baisés mais comme ils sont atteints du syndrome de Stockholm ils écarteront encore plus les fesses et redemanderont un peu de rab .....   


    • Deepnofin Deepnofin 6 août 2016 17:42

      @zygzornifle J’suis convaincu que si les élections ont lieu ( ce qui n’est pas garanti, pour cause Loi Martiale Internationale ) y aura pas 20 ou 30 % d’électeurs se rendant aux urnes.
      Jme fais ptet des idées mais bon... J’ai vraiment l’impression qu’actuellement y a moins de 30% des français qui accordent encore du crédit aux politiques et au système, mais que la machinerie médiatique nous fait croire que la grande majorité y croit encore.


  • François Vesin François Vesin 6 août 2016 09:53

    En écho à votre remarquable analyse, la question obsédante posée par Cyril Dion : 

    « ...pourquoi cette masse qui cherche ne rencontre-t-elle pas cette foule qui propose ? » 
    (extrait de :  Manifeste pour la Terre et l’Humanisme - pour une insurrection des consciences / Pierre Rabhi). 

  • gogoRat gogoRat 6 août 2016 13:10

     Quelques bémols, cependant, à mon approbation globale.
    Reprenons ces phrases :
    Le monde du terrorisme manipule et aspire une jeunesse déboussolée, en mal d’idéal à la recherche d’une existence empreinte d’héroïsme afin de sortir de l’anonymat et s’inventer une identité. L’exemple proposé par l’adulte au quotidien, n’offre que des images de violence, de guerres, de corruption et de trahison, qui pèsent incontestablement sur des esprits immatures.
     
     L’identité n’est pas à inventer, elle est déjà essentiellement là, fruit d’une chaîne millénaire de croisements d’identités, mais nécessite l’effort d’être (re)découverte : reconnue. Chaque humain (pas seulement ’les jeunes’) a un besoin indéfectible de re-co-naisance ! (L’anonymat peut être utile, à qui s’est sereinement trouvé lui-même, pour protéger sa liberté de penser)
     
     Si trahison est ce qu’en disent certains ’psy’ , à savoir, une erreur de confiance qui ne serait indûment accordée que par celles et ceux qui sont vexés de se se sentir trahis, de s’être eux-mêmes auto-trompés ... alors force est de reconnaître que celles et ceux (adultes ? matures ?) à qui cette confiance avait été si bêtement accordée, n’en sont tout aussi bêtement pas dignes !


  • petit gibus 6 août 2016 16:04
    Merci l’auteur

    « Collaborer, échanger ou commercer équitablement n’ont jamais fait partie du credo et des principes de l’investisseur. »


    C’est bien la cause de tous nos problèmes
    qui deviennent de plus en plus insolubles dans une optique
    tant vantée de capitalisation imbécile sans aucune autre alternative

  • M’hamed EL Yagoubi (---.---.181.104) 7 août 2016 03:18

    « C’est avec arrogance et cynisme que l’occident s’est arrogé le droit d’organiser le découpage du Moyen-Orient et de l’Afrique. » 

    Et pourtant, ce même occident a déjà créé lui-même son propre découpage. Il est en cours difficile de définir ces nouvelles configurations.

    Je vous cite ce beau poème du Palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008) : « Sur cette terre, il y a ce qui vaille qu’on vive ». Trduit de l’arabe : 
    على هذه الأرض، ما يستحق الحياة

Réagir