Commentaire de Charmord
sur Alexandre Adler : « Daniel Pearl en savait trop »


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Charmord 5 mai 2011 20:55

Merci pour cet article intéressant ; Taiké Eilée.


Si je ne m’abuse, vous vous osez plus que de coutume à dresser des scénarios ; pour mieux vous rendre compte au final que les éléments dont nous disposons sont insuffisants pour disposer d’une thèse alternative crédible et cohérente.

Pour en revenir à l’actualité récente, les mystères de cette opération commando et le fait de soumettre à la population, en ce compris les vils « complotistes » que nous sommes (car ne vous y trompre, malgré toutes vos réserves qui ne sont nullement réthoriques, vous saurez vous aussi assimilé à ce clan), un magnifique story telling qui n’est pas prouvé davantage qu’il ne peut être réfuté au moyen de preuves solides pourraient tenir d’une jolie opération de diversion.

On en viendrait presque à oublier que les preuves brandies par l’accusation à l’appui de la version gouvernementale des attentats demeurent quant à elles assurément aussi bancales et l’on dispose toujours, comme à la veille du 2 mai, d’un foisonnement d’éléments permettant de la mettre en échec… Et à questionner de la façon la plus légitime les preuves dont se prévalent les Etats-Unis pour mener un assassinat ciblé sur une personne en terre étrangère, alors que c’est là une condition minimale que l’on exige d’ordinaire pour en reconnaître la légalité...

Je crains toutefois que, contrairement à ce qu’affirme d’aucun, cet événement storytellisé à l’extrême porte un sérieux coup au mouvement de remise en question de la version gouvernementale plutôt qu’il ne le renforce, à tout le moins aux USA.

A cet égard, les incohérences, changements de version, … du récit des événements et de leur préparation (tiens tiens cela ne vous rappelle pas quelque chose…) constituent des incohérences réelles *** mais qui ne représentent rien ou presque à l’échelle du poids médiatique que porte en soi la nouvelle de la mort d’OBL, tant attendue par la majorité des citoyens américains et du monde en général.

Les différents sondages réalisés à la suite de l’événement et les commentaires lisibles au dessous des articles tels que le New-York Times montrent que cette opération est assurément vue de façon majoritaire comme une réussite pour la majorité des américains et que les raisons avancées pour ne pas brandir des ’preuves photographiques« par l’administration Obama sont généralement parfaitement admises par la population.

Il s’agirait sous cet angle d’un coup de maître de l’administration Obama puisqu’il aura pour effet de stigmatiser comme un premier jour de son éclosion le mouvement de remise en question de la version gouvernementale des attentats, qui commençait à prendre trop d’ampleur.

Un accroissement du clivage entre les pro et anti-vo est inévitable et il n’est vraiment pas impensable que cela ait pu être un des effets recherchés, celui-ci fut-il collatéral par rapport à d’autres objectifs. C’est valable en tous les cas pour la population américaine dont la fibre patriotique a été brillamment réveillée à l’occasion de cet événement qui tombe tellement a propos dans une période de crise généralisée de confiance et peu avant le lancement officiel de la campagne électorale d’Obama mais aussi peu avant le « procès » des 5 accusés devant la commission militaire de Guantanamo. 

Sur ce dernier point, on peut craindre que plus grand monde ne déplorera la justice d’exception qui sera appliquée à cette occasion après ce qui s’est passé, d’autant que des preuves nouvelles pourraient les accabler, non tant pour la préparation que pour l’exécution des attentats, en provenance direct des disques surs saisis, ayant pour effet de reléguer au second rang, le fait que des aveux aient pu avoir été obtenus par suite de méthodes assimilables à la torture (celles-ci ayant du reste permis la neutralisation de l’ennemi public incarné). 

A la réflexion, il se pourrait bien que cette opération de communication soit brillante, quel que soient les imperfections manifestes du récit qu’elle nous conte, ce qui dans l’esprit de l’administration US autant que dans celle de la majorité de sa population n’aurait en définitive que peu d’importance en regard du de la »justice" consistant à assassiner l’ennemi numéro 1 des Etats-Unis !!!

C’est pourquoi il est bon, comme vous le faites dans cet article, de bien cadrer l’événement de la mort d’Ossama Ben Laden dans un contexte plus global. 

*** L’une de celles-ci non relevée sur ce fil et que j’ai lue dans un commentaire sur 911 blogger est la suivante : Comment est-il possible que les autorités qui doivent disposer des images du direct prises par les soldats lors de l’opération aient pu se contredire de multiples fois et apparaître aussi incertains sur le déroulement des événements (OBL armé, pas armé, coiup de feu pendant tout le déroulement ou au début, femme morte ou blessée, …) ? Ces hésitations seraient-elles destinées à occuper les conspirationnistes – d’ores et déjà qualifiés de « deathers » – après les « birthers » -, pour mieux les stigmatiser au regard de l’opinion majoritaire ayant vibré au son du noir et résolu « We got him » sortant de la bouche du non moins noir et résolu Président ? Simple hypothèse, parmi d’autres que je soumets à votre appréciation…


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