Commentaire de jack mandon
sur Fin d'un monde


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jack mandon jack mandon 12 octobre 2013 18:56

A tous,

Dans un premier temps, je vais faire une réponse globale.
Le seul intérêt du papier, c’est qu’il énumère une somme
de clés qu’il ne suffit pas de survoler.
Bien entendu, c’est en méditant que l’on en prend conscience.

Voici un exemple développé depuis un texte évangélique que
beaucoup de prêtres et pasteurs survolent s’en approfondir.
il est donc cité au début du texte.
Il s’agit d’un travail personnel de méditation extrait de Jean 8, 1-11

C’est le fondement de l’analyse transactionnelle,

Une méthode ludique et simple pour localiser en nous et chez les autres les facteurs agissants dans la communication.

Une triangulation à cultiver

L’ analyse transactionnelle (AT)est à la fois une théorie de la personnalité et une méthode d’analyse et de compréhension des relations humaines.

Eric Berne, psychiatre humaniste et pragmatique, a eu l’idée, dans les années 1950, de développer cette technique ludique qui rompt avec la tradition psychiatrique.

Toute personnalité humaine est animée selon trois modes de comportement qui sont l’état du moi Enfant, Parent et Adulte. Ils interagissent entre eux, mais aussi avec l’autre, les autres et le milieu ambiant qui fonctionnent selon les mêmes critères.

Quand nous sommes réactifs, spontanés, créatifs, intuitifs, balancés entre l’adaptation et la révolte, nous activons notre état du moi Enfant. L’émotion est au pouvoir.

Quand nous exprimons les valeurs familiales, sociales, culturelles, les règles, les lois, les normes, les formes, les directives et instructions, nous affirmons notre état du moi Parent.

Tout être humain possède aussi la capacité de percevoir des notions par lui même, y réfléchir, les évaluer, les analyser, les confronter entre elles, faire des déductions et comprendre, c’est l’état du moi Adulte.

L’Etat du moi Adulte, c’est l’ordinateur incarné. Il compare, évalue, analyse, réfléchit, enregistre et communique, informe et demande.

Pour l’essentiel, cet état permet une intégration harmonieuse entre les désirs (Enfant) et les valeurs (Parent).

Il n’y a pas un état du moi meilleur que l’autre, les trois sont liés et s’articulent ensemble pour le meilleur et pour le pire.

Pour illustrer les trois composantes dynamiques du caractère, j’aurai recours à un récit connu de tous, il a une puissance pédagogique, mais, à ma connaissance, son utilisation s’est limitée au religieux, c’est en humaniste que je vous le propose dans le but de montrer l’imbrication de tous les états.

Cela se passe aux temps antiques, le héros principal pourrait être Platon, Aristote, à l’époque ou l’on enseignait librement, sur la montagne, sur la place, dans la rue.

Nous sommes devant le temple de Jérusalem, un maître du nom de Jésus enseigne.

Des Scribes et Pharisiens amènent une femme surprise en adultère. Ils la place au milieu du peuple et s’adressant à Jésus : "Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse dans la loi nous ordonne de lapider de telles femmes : Toi que dis tu ?"

Jésus s’étant baissé écrivait avec le doigt sur la terre. Comme il continuaient à l’interroger, il se releva et dit : "Que celui de vous qui est sans péché jette la première pierre contre elle". Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, il se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là, au milieu. Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : "Femme, où sont ceux qui t’accusent ? Personne ne t’a t-il condamnée ?« Elle répondit : »Non, seigneur« . Et jésus lui dit : »Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus".

Un texte ancien, quelques soient nos croyances, contient une partie des racines de l’humanité. C’est ici tout d’abord une réalité historique. C’est aussi le contenu psychique d’un être humain avec les trois composants AT. Chacun des personnages contient les trois acteurs AT, il en joue selon sa maturité.

Les scribes et pharisiens se vivent exclusivement comme les garants de la loi, des principes de vie, des traditions en vigueur en ce temps, en ce lieu. Ils se réfèrent au prophète Moïse, grand ancêtre de la famille auxquels ils appartiennent...

S’érige impitoyable, le Parent normatif, il dicte, dirige, impose les modèles de comportement d’autorité, de dominance sur les autres. Son caractère entier occulte l’émotion de l’Enfant et la sagesse de l’Adulte. En soi même, et dans la transaction. Cette incomplétude génère une situation de crise, un drame intérieur qui s’extériorise.

La femme adultère, excellent exemple de la vie de l’Enfant libre, dans ce temps hors la loi. (Dans un contexte contemporain, toujours d’actualité.)

Un sage est pris à témoin, la situation est ambiguë et dangereuse. En pareil circonstances, il est indispensable d’activer l’Adulte.

L’Adulte change de posture, se fait plus humble, réfléchit, analyse et laisse s’écouler du temps. La réponse immédiate serait émotionnelle, elle activerait son enfant intérieur, et se prononcerait pour la pitié, la tendresse, le pardon... exprimerait le mépris de la loi.

La réponse pourrait adhérer à la loi et permettre l’exécution de la sentence. Elle activerait le parent normatif, elle serait un démenti à la compréhension, à l’humanité, au pardon.

L’Adulte, se redresse et se positionne face aux interlocuteurs, dignité, courage, respect. Sans invective, dans sa complétude AT, il parle au groupe et à chacun (au coeur de l’Enfant de chacun), sans jugement, posément, respectueusement en activant la réflexion, la méditation, en considérant l’Adulte qui vit au fond de chacun des interlocuteurs.

Que celui de vous qui est sans péché jette la première pierre contre elle :

L’Adulte renvoie à la conscience de chacun, il responsabilise, élève l’autre, lui permet d’accéder à l’éthique. Les pharisiens se dispersent.

L’Adulte reprend ses droits au sein du groupe et la situation s’apaise et se normalise.

Face à la femme, le ton est plus ludique, l’Enfant de l’un parle à l’ Enfant de l’autre : "où sont-ils ceux qui te condamnaient ?"

Puis l’Adulte... « je ne te condamne pas, va ».

Et enfin le Parent, on se trouve dans un cadre social et religieux : « ne pêche plus ».

Chacun des états du moi est apparu dans une chronologie, il s’agissait d’une situation dramatique, j’ai cru bon de focaliser sur cet unique scénario.

D’autre part, dans notre monde judéo-chrétien, ce verset de Jean est tellement connu qu’il est permis à chacun d’en saisir l’essentiel sur le plan transactionnel. Dans tous les cas de figure, et ils sont infinis, l’important est de travailler notre état du moi adulte. Je vous propose ce petit jeu :

Devenir plus adulte

1. Apprendre à reconnaître notre Enfant, ses faiblesses, ses craintes, les principales méthodes d’expression de ses sentiments.

2. Apprendre à reconnaître notre Parent, ses conseils, ses injonctions, ses positions établies, ses principales façons de les exprimer.

3. Etre sensible à l’Enfant des autres, parler à cet enfant, le protéger, apprécier son besoin d’expression créative et considérer le fardeau de ses contradictions.

4. Attendre un certain temps, quelques respirations profondes, afin de donner à l’Adulte le temps d’utiliser sereinement les informations qui parviennent au cerveau.

5. En cas de doute, s’abstenir. On ne peut être attaqué pour ce que l’on a pas dit.

6. Établir un système de valeurs. Les décisions se prennent dans une structure éthique.

La culture et l’activation de l’état Adulte en nous sont à la base de la communication.

jack mandon

La dessus on peut extrapoler et conjuguer l’exercice à tous les temps, C’est à dire que c’est ici et maintenant que ça se passe.

A votre écoute

Merci de votre participation.


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