Commentaire de Layly Victor
sur La Syrie, l'information, mes amis et moi


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Layly Victor Layly Victor 19 mai 2016 19:05

Ce dont vous faites état avec vos amis, je le connais avec mon fils, et c’est très inquiétant.

C’est un garçon cultivé sérieux, curieux, avide de connaissances, mesuré. Il a 25 ans.
Nous partageons en plus, depuis de nombreuses années, la même culture scientifique.
Mais, dès que ça touche à la parole de la Doxa journalistique, c’est un mur, et c’est un mur monolithique. Ses maîtres à penser sont les bourges de CAnal+ et du petit journal.
Je constate, comme j’ai constaté sur certains commentaires, ici, une pensée parfaitement compacte, cohérente : il faut aimer Charlie, nuit debout, les zadistes, Attali, Onfray, les frondeurs, il faut détester les Russes, Poutine, Bachar el Assad, Finkielkraut (et bien sûr les nouveaux objets de la détestation sont Valls et Macron).
Ceci, sans aucune concertation, car c’est quelqu’un qui se consacre surtout à ses études, il a une compagne qui est une Italienne fine et mesurée. C’est comme si un poison de la pensée était distillé dans l’air et dans l’alimentation, en douce.
Par exemple, ,si je lui dis que les « armes chimiques » soit disant employées par Bachar contre son peuple, c’est une histoire qui n’a jamais été prouvée, et qu’il y a de grosses suspicions que ce soit un montage destiné à contrôler l’espace aérien syrien, il devient furieux et part en claquant la porte.

Ce qui m’inquiète, ce n’est pas que mon fils s’oppose à moi. C’est le contraire qui serait inquiétant.
Ce qui m’inquiète, c’est cette pensée monolithique et inconditionnelle, car ça me fait penser de plus en plus aux guerres de religion. Ce processus a commencé depuis une vingtaine d’années et s’amplifie.
Peut-être que c’est du à la disparition de nos chers professeurs, qui nous enseignaient la modération en même temps que le développement de son propre jugement, la lecture des livres anciens faisant référence et le choix judicieux de ses lectures, le respect de la pensée structurée et le mépris de la propagande ?

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