Commentaire de Alren
sur Quelques considérations sur le déclin de notre politique étrangère


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Alren Alren 16 août 2016 16:42

@Sigismond

« Le 1er septembre, le groupe parlementaire communiste réuni sous la présidence de Thorez décide de voter les crédits de guerre pour réagir à l’agression allemande contre la Pologne. »

Le PCF approuve le gouvernement de droite de 1939 de faire la guerre à Hitler dans le sillage de l’Angleterre, nonobstant le terrible souvenir de 14-18. C’est donc une attitude patriotique qui vaut celle des autres partis.

Et dans la suite de cette attitude, « le 3 septembre 1939, Thorez répond à l’ordre de mobilisation ».

« Le parti communiste est interdit le 26 septembre » et les députés et sénateurs sont chassés du Parlement. Quelle est la raison ? L’URSS a envoyé son armée récupérer les territoires pris à l’empire russe par le traité de Brest-Litovsk.

Une parenthèse sur ce traité : le peuple russe en 1917 ne voulait plus la guerre et le front était complètement désorganisé par les désertions. Des bandes armées complètement ensauvagées semaient la terreur à l’intérieur du pays. Les bolcheviks avaient pris l’engagement solennel de mettre fin à la guerre (et de réduire les bandes armées) à n’importe quel prix territorial, s’ils prenaient le pouvoir et c’est ce qu’ils ont fait.

Trotsky, extrêmement intelligent (beaucoup plus que Staline), très bon joueur d’échecs, savait qu’il fallait parfois faire reculer ses pièces pour ensuite mieux gagner la partie. Il avait bien l’intention de récupérer les territoires cédés officiellement en 1918 mais déjà occupés par les Allemands, dans l’avenir. Pour l’instant, la première préoccupation était pour lui d’installer le communisme dans son immense pays, rural et attardé.

Donc l’URSS récupère 21 ans après les territoires de l’empire. Déclare-t-elle la guerre pour autant à l’Angleterre et à sa suivante, la France ? Non bien sûr !

L’Angleterre entre-t-elle en guerre contre l’URSS ? Que nenni !

Pourtant le gouvernement de droite français saute sur l’occasion pour interdire le PC considéré comme « le parti de Moscou », un cinquième colonne, décidé à poignarder la France dans le dos pendant son combat contre l’Allemagne nazie ! C’est d’une totale mauvaise foi !

A-t-on interdit les partis fascistes qui proclamaient leur sympathie pour l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie ainsi que leur admiration pour Hitler ?

Ah ben non ! Vous plaisantez ! On n’interdit pas les amis !

Bien entendu, le secrétaire général d’un parti interdit ne va pas rester benoîtement dans sa caserne !

Son arrestation par ce gouvernement n’est qu’une question de jours, voire d’heures.

Thorez, qui n’est pas très futé, ne comprends pas que le gouvernement « républicain » de son pays se comporte comme un dictateur à la faveur de l’état de guerre et qu’il est son ennemi.

« Le secrétaire de l’IC, Dimitrov envoie un télégramme enjoignant au secrétaire général du parti français de déserter. » On dirait maintenant qu’il est « exfiltré », de gré ou de force, vers Moscou.

Quand je dis qu’il aurait été livré aux nazis, qui l’auraient exigé en juin 1940, je m’appuie sur l’exemple d’autres hommes politiques français livrés à l’ennemi, le plus célèbre étant Léon Blum, mais il aussi Édouard Daladier, le généralissime Gamelin, Guy La Chambre, Paul Reynaud, Georges Mandel.

Et il est absolument certain qu’il y aurait été traité différemment que l’ancien chef de gouvernement connu du monde entier, en particulier des USA et de personnalités essentiellement de droite.

On pourra penser au sort de Jean Moulin pour avoir une idée de ce qu’il serait advenu de lui dans les griffes de la Gestapo.


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