Commentaire de phan
sur Oui, le colonialisme est un crime contre l'humanité !


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phan 17 février 2017 22:57

(MFI) Voici sous la plume d’une équipe d’historiens, d’anthropologues et de sociologues réputés (Elika M’Bokolo, Pap Maiaye, Jacques Pouchepadass, Yves Bénot, Catherine Coquery-Vidrovitch, pour ne citer que les plus connus), conduite par l’historien de l’école des Annales Marc Ferro, un réquisitoire impitoyable contre le colonialisme occidental et les crimes commis par ses protagonistes dans les quatre coins du monde au nom de la supériorité raciale et civilisationnelle. Cet ouvrage, construit sur le modèle du Livre noir du communisme, fera date car ses auteurs ne dressent pas seulement la liste des excès et des méfaits du colonialisme, mais analyse aussi l’idéologie colonialiste, son inhumanisme, sa perversité et les raisons de sa perpétuation au XXIe siècle sous de nouvelles formes.
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L’Algérie

(MFI) L’histoire de « l’Algérie française » que récapitule Marc Ferro va de l’expédition de 1830 à la guerre d’Algérie qui dura huit ans, de 1954 à 1962, année des accords d’Evian qui scellèrent son indépendance. L’auteur passe en revue les événements majeurs de cette longue colonisation, les vues plus ou moins généreuses de Napoléon III qui se voulait « l’ami des Arabes », l’insurrection de 1871 en Kabylie, les manœuvres néfastes de l’administration coloniale : l’opposition catégorique des « pieds-noirs » au projet Blum-Violette de 1936 qui ne visait pourtant qu’à accorder la citoyenneté française à quelque 20 000 « indigènes », le massacre de Sétif en 1945, le jour de l’armistice, et le scrutin truqué en 1948 par le gouverneur général Naegelen pour empêcher une victoire des nationalistes. L’auteur analyse la rivalité entre les deux partis nationalistes algériens, dirigés respectivement par Messali Hadj et Ferhat Abbas, l’attitude du Parti communiste français, puis enfin la guerre d’indépendance elle-même, dont le déclenchement suivit de peu la défaite des troupes françaises à Dien Bien Phu en Indochine. Trois documents annexes reflètent bien la controverse passionnée qui entoura en France cette guerre d’Algérie : un récit de la torture d’un combattant algérien par une unité française, publié par la revue Esprit en 1957, le manifeste dit des 121 intellectuels contre la guerre d’Algérie de septembre 1960, signé entre autres par Jean-Paul Sartre, et une lettre d’Albert Camus au comité Messali Hadj dans laquelle l’écrivain français autorise le comité à citer son nom « chaque fois qu’il s’agira de faire libérer des militants arabes », mais ajoute qu’il « désapprouve totalement le terrorisme qui touche aux populations civiles ».

C.W.

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