@Jeussey de Sourcesûre

Le monde est fort injuste. Lorsqu’il est mort en 53, le pauvre Joseph Vissarionovitch Djougachili aura surpris tout le monde : on pensait qu’il était un dieu, et les dieux sont immortels. Notre immense poète Paul Eluard avait cru bon, peu d’années auparavant, de célébrer sa gloire en vers de mirliton. Les peuples de toute l’Union soviétique pleuraient, les membres du PCF pleuraient ; il reste un film sur les funérailles du Dieu, qui dure bien une heure et atteste que le deuil était universel. Je le regarde quelquefois, ce film, quand le ciel bas et lourd m’induit à la mélancolie - Le remède est souverain !

Je n’ai pas une immense sympathie pour cette vieille famille de huguenots forcés à l’émigration, qui paraissent avoir mis, par leur réussite dans le système capitaliste, un point d’honneur à illustrer -ou inspirer- les thèses de Max Weber, mais je me demande si celui qui vient de rendre son âme à Dieu (ou au diable !) aura été beaucoup plus calamiteux qu’un Staline ou que Saint-Fidel récemment monté au ciel de la Havane, comme la fumée d’un bon cigare, avec la bénédiction de tout ce que les totalitarismes peuvent compter encore d’idiots utiles.