Commentaire de Monika Karbowska
sur L'avidité, symbole d'un monde en décomposition


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Monika Karbowska 12 avril 2017 14:41

Je suis tout à fait d’accord avec votre article. Je trouve en plus que la situation s’est fortement dégradée en France. Quand je suis venue en France, en 1992, les Français avaient la réputation d’être généreux et attentifs aux malheurs des autres - Médecins du Monde et autres humanitaires étaient des héros, les gens donnaient aux associations de lutte contre le sida et la pauvreté, et de nombreuses personnes préféraient travailler dans des structures associatives plutôt que dans le commercial et consommer. Même en étant sans papier j’ai toujours pu trouver aide, soutien, socialisation dans les années 90.

Alors qu’aujourd’hui... lorsque vous essayer de créer des réseaux d’entraide, qu’ils soient personnels, syndicaux, politiques, pour fonctionner en dehors de l’égoisme, vous vous apercevez que plus vous donnez plus on vous exploite et on se moque de vous. J’ai travaillé gratuitement pour des syndicats alors que j’étais au RSA sans que les syndicalistes s’interrogent le moins du monde ce que je vais devenir après des années de travail gratuit sans considération ni cotisations, notamment retraite. Ceux qui ont touché de l’argent grâce à notre lutte syndicale n’ont même pas une pensée pour ceux qui les ont aidé, ils ont intégré le système et se sont mis à faire du fric ! Même les proches peuvent vous utiliser, parfois vous voyez bien que les gens ne vous contactent, ne cherchent à vous voir que parce qu’ils s’interrogent « comment vous utiliser », Et quand vous demandez le renvoi d’ascenceur il n’y a plus personne.
De nombreux partis politiques de gauche exploitent aussi le militant en le faisant travailler gratos et pas que pour le collage d’affiches. J’en connais, je tairai le nom, parce qu’il est en course pour la présidentielle, qui ne payait même pas les ouvriers venus faire des travaux dans les locaux de son QG présidentiel, sans parler du secrétariat, des analyses.. Ce ne sont jamais ceux qui travaillent gratuitement qui deviendront députés et ministres, mais ceux qui les utilisent. 
Et le citoyen ordinaire est aussi ainsi. Comment créer une solidarité dans l’entreprise quand chacun se vante « tout pour ma gueule »’ est la meilleure morale du monde ? Comment renverser le système si chacun ne pense qu’à utiliser l’autre ? Même des salariés qui adhèrent à des syndicats ne le font que pour sauver leur pomme et non pas pour changer quoi que ce soit et n’ont aucune l’intention de redonner ce qu’ils ont reçu. 

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