Commentaire de phan
sur Pourquoi nous devrions écouter les services secrets israélien en ce qui concerne la gestion du terrorisme


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phan 17 juin 2017 20:38
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Extrait du descriptif du jeu Viêt Công (vietnamiens communistes) :
La terreur, composante de la doctrine américaine
« Assassinats et incendies sont des moyens légitimes »
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les stratèges militaires et politiques américains comprennent qu’ils ne peuvent remporter la lutte contre le communisme et contre le mouvement indépendantiste du tiers monde avec de simples armées classiques. Une nouvelle sorte de guerre est nécessaire, la guerre terroriste.
12 mars 1947. Le nouveau président américain Harry Truman prononce un discours à la radio. Il prévient l’Union soviétique et les mouvements communistes de résistance du monde entier : « Je pense que la politique des Etats-Unis doit être d’assister, avec l’aide des minorités armées ou de pressions extérieures, les peuples libres qui s’opposent à des tentatives de renversement. Nous aiderons les peuples libres à déterminer leur propre sort à leur propre façon. »
A la demande du président, l’analyste militaire George Kennan et les anciens officiers du service de renseignement OSS, Charles Thayer et Franklin Lindsay, rédigent un rapport destiné à l’état-major général de l’armée, dans lequel ils notent qu’« il faut créer une école spéciale d’opérations de guerre », ainsi qu’un « corps spécial » afin de combattre le communisme.
En 1950, éclate la guerre de Corée. La montée des communistes convainc encore plus les hautes instances de l’armée américaine du bien-fondé de la proposition de Kennan, Thayer et Lindsay.
En mai 1952, à la base militaire de Fort Bragg (Caroline du Nord), est créé le Psychological Warfare Center et, en juin de la même année, les généraux fondent un nouveau corps : les Special Forces.
A Fort Bragg, ces hommes apprennent à intervenir en petits groupes de dix à quinze hommes au maximum. Ils apprennent à s’infiltrer, à créer des cellules d’espionnage, à dynamiter des bâtiments, à assassiner des personnalités hostiles, à constituer des organisations de groupes amis. « C’est un programme d’entraînement tout à fait inédit pour notre armée », déclare un colonel.
Empêcher que la subversion pointe le nez
Avec l’accession au pouvoir de Kennedy, en janvier 1961, les Special Forces et Fort Bragg reçoivent la priorité.
Dans la lutte contre le communisme, Kennedy est « un aigle parmi les aigles ».
Il n’est pas en place depuis dix jours qu’il décide de porter les effectifs des Special Forces de 1.000 à 4.000 hommes. Quinze jours plus tard, il rédige un National Security Action Memorandum intitulé Development of Counter-Guerrilla Forces.
Il y dit que les Special Forces ont des opérations antiguérilla pour mission : jusqu’alors, leur seule tâche était d’opérer derrière les lignes ennemies. Désormais, elles devront également combattre la guérilla qui menace les régimes en place.
Le 28 mars 1961, Kennedy explique sa politique dans une lettre au Congrès : « La sécurité du monde libre peut être menacée par une attaque nucléaire mais également par le fait que nous avons été progressivement évincés des cercles les plus extérieurs de notre sphère d’influence par la subversion, l’infiltration, les attaques directes ou cachées, la révolution interne, le chantage diplomatique, la guérilla ou certains conflits locaux. »
Contre-insurrection signifie, dit Kennedy, que nous pouvons répondre sur le plan militaire et civil, où que ce soit dans le monde, à l’agitation et au soulèvement.
En juillet 1962, le chef de l’état-major, le général Lyman Lemnitzer, écrira que « peu réalisaient à l’époque ce que le président voulait dire. Nous savons maintenant qu’il veut une stratégie nationale dynamique pour vaincre les communistes sans faire appel à l’arsenal nucléaire. Il veut que nous éliminions la subversion là où elle se manifeste. Plus encore : il veut que nous empêchions cette subversion de pointer le bout du nez où que ce soit. »
« Nous devons organiser des actions terroristes »
Dans les cercles militaires, on a planché entre-temps sur le contenu de cette fameuse contre insurrection.
En mars 1961, la revue Military Review publie un article intitulé Une proposition de guerre politique. Il est favorablement accueilli dans les milieux politiques et militaires. On y lit entre autres : « La guerre politique (political warfare) est une guerre et pas une forme de relations publiques. Cette guerre revêt diverses formes de contrainte et de violence, y compris émeutes, agitation, sanctions économiques, soutien à la contre-guérilla et, au besoin, enlèvement et assassinat de dirigeants hostiles. »
Dans les milieux politiques et parmi les officiers, l’idée se répand que la terreur peut être un moyen efficace pour combattre les mouvements de libération et les communistes.
En décembre 1960, l’armée publie, à usage interne, un manuel secret : Opérations de contre-insurrection.
C’est le premier manuel qui recommande la terreur. L’une des conséquences pratiques de cette évolution de la doctrine militaire est la lutte contre la guérilla en Colombie, en 1962.
Cette année-là, le général William Yarborough se rend dans ce pays sud-américain. A son retour, il rédige un rapport à l’état-major. Dans un appendice secret de ce rapport, il écrit qu’il est nécessaire « d’organiser des actions paramilitaires, terroristes et de sabotage contre les opposants communistes ».
En janvier 1965, avant leur départ pour le Vietnam, les Special Forces reçoivent une lettre d’instructions. Il y est mentionné que la guerre de contre-guérilla et la lutte contre l’insurrection constituent leur principale tâche. Font partie de cette tâche, y précise-t-on : « dresser des embuscades, organiser des expéditions de pillage, des actions de sabotage et de terrorisme contre le Vietcong ».
Désormais, les Américains se situent sur la même ligne que le fasciste sioniste israélien Yitzhak Shamir qui, en 1943, dirigeait le groupe terroriste Lehi et essayait de chasser les Palestiniens de leur terre.
Dans le journal de Lehi, Shamir écrivait en 1943 : « Nous devons réfuter toutes les jérémiades contre le recours à la terreur par des arguments simples, évidents. La terreur est une arme de guerre. Nous menons un combat national et nous pouvons nous passer des doutes moraux comme d’une rage de dents. Une fois pour toutes : la terreur fait partie de la guerre politique. »

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