mardi 5 novembre 2013 - par Pierre Régnier

Natasha Bezriche va chanter Ferré à Paris

Le concert Lumière noire que Natasha Bezriche consacre au poète anarchiste a déjà tourné en France et à l'étranger mais, jusqu'à maintenant, les parisiens en ont été privés. Voici qu'il va être remédié à cette injustice.

On peut oublier momentanément les grandes voix, les grands poètes, les grands musiciens porteurs des grandes indignations qui ont empêché leurs contemporains - en exprimant la beauté, la révolte et l'exigence de l'âme humaine - de somnoler dans l'indifférence, la laideur et la bêtise.

On ne peut les empêcher d'être épisodiquement et durablement redécouverts, remis en lumière et réinterprétés par des admirateurs nouveaux ou de toujours.

Léo Ferré est de toute évidence parmi les premiers de cette catégorie de poètes musiciens chanteurs qui font la richesse de la poésie française et universelle porteuse de sens.

Quand il nous donnait en 1955 ce trésor de poésie, de musique et de compassion, Pauvre Rutebeuf, Ferré cumulait avec l'auteur du texte plus de 700 années d'existence. La chanson était pourtant toute neuve et toute jeune, d'une fraîcheur intemporelle et éternelle.

C'est au Vingtième théâtre que Natasha Bezriche présentera son récital Ferré le 16 décembre. Pour les jeunes, qui n'ont pu entendre le géant de la poésie chanter lui-même au vingtième siècle, ce sera une merveilleuse occasion de le découvrir.

Ceux de leurs aînés qui ne seront jamais rassasiés des textes et musiques de "l'immense provocateur" de beauté, d'indépendance et de liberté seront ravis de l'entendre interprété par une des plus belles voix du moment. 

Il est parti depuis plus de vingt ans mais, l'amour qu'elle porte au texte fort, la sensibilité, le souffle et la flamme que Natasha Bezriche met à le servir nous font comprendre que Ferré est toujours en plein dans notre époque.

Natasha Bezriche et sa voix hors du commun sont elles-mêmes parfaitement servies par d'excellents musiciens qui, comme elle, savent que la chanson est un art majeur quand elle s'efforce de "toucher au coeur".

Piano, arrangements et direction musicale : Sébastien Jaudon. Accordéon et bandonéon : Philippe Bourlois. Violoncelle : Pascal Jemain.

"Il fait bon quand on chante Léo" dit pour elle-même Natasha.

Il fait très bon, dans la salle, quand Natasha Bezriche chante et que ses musiciens accompagnent Léo Ferré.

Lumière noire le lundi 16 décembre à 20h au Vingtième Théâtre, 7 rue des Platrières, Paris 20e (métros Ménilmontant ou Gambetta)



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