vendredi 17 février 2017 - par Theothea.com

« Un été 44 » Musical revival à La Française au Comédia

Découvrir « Un été 44 » après trois mois d’exploitation au « Comédia » alors que se profilent des prolongations jusqu’en juin 2017, avec néanmoins un nombre allégé de représentations, repoussant d’autant les dates de tournée hexagonale, c’est laisser un regard et une oreille, sans a priori ou autre attente particulière, s’imprégner d’un parti pris artistique sobre et nuancé mais de fait à contre-pied des « grosses machines » musicales régnant en maître des scénographies époustouflantes et voix tonitruantes.

 

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UN ETE 44
© Andred

 

Avec un livret composé de 24 chansons tellement originales qu’une pléiade de grandes signatures (dont Charles Aznavour, Jean-Jacques Goldman, Maxime Leforestier, Yves Duteil, Alain Chamfort…) s’y retrouvent en pleine discrétion collaborative autour d’une distribution de 8 comédien(ne)s sans tête d’affiche de notoriété mais qui, de toute évidence, ont fait preuve, au fil des représentations, de personnalités bien campées tout en constituant un esprit de troupe emporté dans une magistrale tranche de vie, depuis le débarquement en Normandie jusqu’à la libération de Paris, soit trois mois d’un été, vintage à souhait et pourtant peut-être... tellement proche de la jeunesse actuelle.

Trois jeunes filles, Rose-Marie (Sarah-Lane Roberts), Yvonne (Alice Raucoules), Solange (Barbara Pravi), réfugiées dans une cave de Caen, survivent à leur adolescence paisible en espérant que le monde entier, s’étant réuni au-dessus de leurs têtes pour y faire la guerre, finisse par leur abandonner une paix retrouvée.

Cependant, si Petit René (Nicolas Laurent), leur cousin facteur, amène quotidiennement dans une bonne humeur communicative, des nouvelles de « l’extérieur », il s’avère que la « résistance », sous toutes ses formes, va devenir leur unique emblème… tellement incontournable qu’il faudra bien finir par fuir le cocon souterrain… pour affronter l’exode.

 

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UN ETE 44
© Andred

 

Désormais sur les routes de France, en marche vers une destinée inconnue, chacune va, peu à peu, trouver la voie de sa vie à venir… au gré des rencontres, des expériences imprévisibles et de la découverte du Jazz que les américains ont amené dans leurs bagages notamment en étant accompagnés, fort opportunément, de « 2436 pianos ».

Encadrées symboliquement tout au long de ces pérégrinations par Willy O’Brien (Tomislav Matosin) l’américain et Hans Brauer (Philippe Krier) l’allemand, c’est d’ores et déjà l’appel du « vivre ensemble » qui résonne dans toutes les têtes projetées vers le futur proche.

 

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UN ETE 44
© Andred

 

Selon les interventions vidéo de Marisa Berenson, narratrice d’un journal de bord en forme de fil conducteur thématique, la production de ce spectacle, sans emphase et autres artifices de mise en scène, de chorégraphie ou de formatage sonore, a fait le choix d’être à l’image de tout un chacun… pourvu que les acteurs, en charge de cette enthousiasmante mission sociétale et civique, aient la polyvalence talentueuse d'impliquer le public en le projetant 70 années en arrière… sous les bombardements mais en pleine jeunesse… tellement assoiffée de Liberté.

 

photos © Andred

 

UN ETE 44 - ***. Theothea.com - de Sylvain Lebel - mise en scène Anthony Souchet - avec Nicolas Laurent, Sarah-Lane Roberts, Tomislav Matosin, Barbara Pravi, Philippe Krier & Alice Raucoules - Théâtre Comédia

 




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