Le bonheur dimensionniste
A-t-on déjà pensé à étudier le bonheur en-dehors du sujet qui le vit ?
C'est là l'objet du dimensionnisme. C'est par le dimensionnement du bonheur en accord avec l'Univers et le Vivant, et à partir d'une approche totalement extérieure à soi, que l'Humanité s'ouvrira sur une réelle perspective de progrès du bonheur. Cette étude, rigoureusement structurée dans la droite ligne de la méthode cartésienne, prend l'exemple du Nombre Pi dont elle révèle les secrets et les subtilités. La surprise est grande de constater non seulement que Pi comporte des lois très nettes, mais surtout (dans le tome 2 ) que ces lois illustrent à la perfection les phases de développement de l'être humain. Je gage que cet essai original se révélera stimulant autant pour l'esprit que pour l'âme. Quelques phrases poétiques du cru de l'auteur (par ailleurs poète) agrémentent l'ensemble. Je suis heureux de vous livrer mes découvertes pour le plus grand profit de tous !
Quel est le chemin de l’Humanité ? Quelle est sa quête ? Vers quoi lève-elle ses bras lourds comme du marbre ? Ses yeux fatigués regardent-ils encore avec quelque espoir en direction de l’inaccessible étoile ? Vers où regarde donc l’Humanité ? Mais vers l’horizon ! Cela fait des millénaires qu’elle guette l’horizon comme çà. Il y a eu Jason, Ulysse, Christophe Colomb et Magellan, les temps épiques. Mais à présent, à l’horizon, l’Humanité que voit-elle ? Une terre d’asile très hostile pour les uns, un danger qui surgit de mondes étrangers, pour les autres.
L’Humanité ne sera-t-elle bientôt plus qu’un Robinson égaré, un fantôme, un mort-vivant sur le radeau de la Méduse ?
Mais, c’est bien l’horizon qu’il faut regarder ! L’horizon et rien d’autre, ne jamais le quitter des yeux.
Notre horizon sur terre, c’est le Bonheur, attelé à son meilleur équipage : la liberté et la vérité. La logique on la veut bien, mais une logique qui fasse sens ! La raison, on, la veut bien aussi, mais pas une raison uniformisée et normée qui prétend avoir raison de tout, qui veut avoir raison de nous ! La vérité, nous la voulons bien aussi, mais une vérité qui nous apporte du bonheur, qui nous aide, qui nous soit utile.
L’homme sait encore contempler l’horizon, mais il est bien à la peine lorsqu’il essaie de dimensionner ses rêves, ou même de dimensionner sa réalité. D’ailleurs, qu’est-ce que le Réel ? Les scientifiques sont incapables de le dire, de nous l’expliquer.
L’horizon ? Mais il est toujours là ! Simplement, nous ne le voyons plus. Ce qui manque à l’homme pour embrasser l’horizon, c’est l’art de dimensionner.
Le devant de la scène, nous ne le connaissons que trop bien, ce qu’il nous faut savoir, c’est ce qui se trame dans les coulisses. Ce qui flotte à la surface, nous ne le voyons que trop et cela nous désespère : nous avons besoin de plonger dans les profondeurs et le devoir de ne rien cacher de nos enfouissements.
Il nous faudra le compas, la boussole et les bons points cardinaux. Il nous faudra apprendre à connaître non seulement le limité mais aussi le délimité, le dépassable et l’illimité. Il nous faudra connaître le centre, ou plutôt les centres, à partir desquels nous pourrons dessiner nos propres dimensions, les nôtres et pas celles que l’on nous impose en nous disant qu’il n’existe aucune alternative. Les perspectives, nous serons capables de les tracer nous-mêmes, à condition simplement d’avoir les bonnes mesures, les bonnes échelles. Nous voulons découvrir nos aptitudes personnelles, révéler les mystères, tant l’endroit que l’envers, et les nombreuses directions possibles. Et que ce dimensionnement trouvé soit le nôtre, soit à nous, à chacun de nous de décider ! Que l’argent ne soit plus maître en tout.
Connaître et maîtriser les dimensions de l’Univers, les dimensions du Soi, tracer des courbes infinies dans le cosmos et à partir de notre être le plus profond, faire jaillir des chemins construits, structurés et utiles, c’est une tâche digne de nous apporter des horizons, de nous rapporter l’horizon perdu. Cela s’appelle le « dimensionnisme ». Oui, c’est nouveau, mais ce n’est qu’un début…
« Que nul n’entre ici qui ne soit géomètre ! » Entendez par là, tout être humain qui aspire de bonne foi, avec résolution, à élargir les dimensions de son être et de son horizon, et à regarder au dedans de soi et de l’univers, sans détourner le regard.
Le « Je pense, je suis » est un précepte très fondateur en philosophie. Mais, tel quel, il engendre perplexité et embarras quand il s’agit d’essayer d’en tirer un profit philosophique ou simplement de sagesse. Par pragmatisme, j’ai donc choisi de décliner le cogito en deux points - le « savoir penser » et le « savoir être » - qui feront indirectement l’objet de cette étude.
Mais, s’il est un précepte premier, c’est bien le « Connais-toi toi-même » des Grecs qui ouvre à l’homme la voie vers l’autonomie et l’autorise à s’émanciper de la tutelle des dieux et de toute autre tutelle extérieure, pour poursuivre les trois buts les plus précieux de la vie humaine : la liberté, la vérité et le bonheur.
Le bonheur procède de quelque chose de bien plus vaste que soi. Le bonheur est dimensionné à l’échelle de l’univers. Il importe d’étudier ce qui peut nous aider à nous orienter au milieu de ces dimensions.
Il y a les dimensions universelles (macro dimensions), et les dimensions de l’être que nous verrons en deuxième partie. Apprendre à dimensionner son bonheur est la condition du « savoir être ».
La méthode proposée est donc celle-ci : trouver la bonne distance entre l’observateur et le Réel afin que ce Réel ne soit ni trop près (en ce cas, aveuglant) ni trop éloigné (inaccessible). Le repérage des dimensions les plus pertinentes et des voies d’orientation adéquates suppose de reprendre la base de toute chose : les éléments primaires, les forces, le Vivant. Mettre au jour les structurations du bonheur au sens universel est l’ambition. La rigueur de ce travail nécessite de se tenir hors de tout préjugé ou conception préétablie.
Qu’est-ce que le bonheur réel ? C’est le bonheur non illusoire, un bonheur qui repose sur une vraie liberté. Le bonheur que l’on quantifie et que l’on mesure n’est pas le vrai bonheur, c’est un succédané. Le bonheur que l’on éprouve dans le dimensionnement de soi est le seul véritable bonheur.
Le dimensionnement est un rapport à l’absolu ; il s’effectue au-delà des idées de proche et de lointain et de celles d’antériorité et de postériorité, au-delà de toutes conditions empiriques. Il embrasse toutes les dimensions de l’humain. C’est jouir de l’infini comme un immortel. C’est jouer de toutes les dimensions possibles à notre gré parce que l’être n’est pas le Réel. Une réalité est une construction du déterminisme : ses dimensions ne sont pas libres. L’être, lui, a ses propres dimensions et elles sont infinies. Ses dimensions ne prétendent pas à la totalité. La théorie du Tout ne concerne pas l’être, car même le Tout – s’il venait à être démontré un jour – ne saurait être libre.
Qu’est-ce que le dimensionnisme philosophique ?
Il s’agit de l’art de délimiter nos propres dimensions au sein d’un univers infini. Comme nous l’avons fait pour le temps et l’espace, que nous mesurons et que nous découpons à nos dimensions. Il ne s’agit pas de nier les dimensions infinies de l’univers. Bien au contraire, il est conseillé de nous caler au plus près de l’Univers et de ses lois, mais l’univers étant surdimensionné par rapport à nous-mêmes, il nous faut établir nos propres dimensions sociales et individuelles compatibles avec la conception des concepts infinis. En un mot, concilier librement le pragmatisme de nos existences avec la recherche insatiable et l’exploration de l’inconnu.
Nombreux sont les mondes que l’être peut actionner et faire vivre pour son dimensionnement. Ces mondes multiples jusqu’à l’infini s’entrecroisent ou se superposent. Le meilleur est dans la rencontre : de ces mondes, des mondes de l’Autre aussi. L’être fait fi des lois du monde sensible ; il peut se dimensionner transversalement et jouir pleinement de ses différents mondes.
Dépossédons-nous autant qu’il nous est possible de ce nous-même que l’on nomme individu, cette part de nous qui ne se sent plus reliée à rien - ni au ciel ni à la terre – qui, en nuisant à son équilibre, met notre être en grand danger.
L’individu est dans le rapport à la chose et à l’acquisition, à l’accumulation. Son rapport pathologique à la technique omniprésente a rompu ses liens naturels. Il leur a substitué des liens virtuels (réseaux sociaux, technologiques, monde de l’information). Nous possédons autant que nous sommes dépossédés de nos liens primaires. L’humain doit-il se faire l’esclave de la technologie et placer l’être sous sa tutelle ? En ce cas, il est urgent de relire « De la servitude volontaire » de La Boétie, en transposant cette éloquente leçon à notre nouveau monde aliénant, puisque les tyrans ne sont plus humains mais artificiels.
La lucidité nous commande de remettre en cause ces nouveaux liens et connexions humaines. La lucidité réside autant dans la raison de l’individu que dans la pensée de l’être.
Les deux formes de lucidité doivent se coordonner, se compléter. Il s’agit autant de redimensionner les murs que de ré asseoir les fondations de la maison de l’Etre. Les dimensions les meilleures sont celles qui favorisent le bon équilibre de l’homme dans son milieu et qui lui permettent de déployer son savoir-faire autant que son savoir-être.
L’objectif est de connaître les dimensions de l’Univers et de dessiner les nôtres en cohérence avec l’Univers et dans le respect des dimensions de l’Autre et des dimensions de la Nature.
Ainsi, le dimensionnisme exclut de forcer la nature à nos propres lois et dimensions. Mais il invite aussi à tenir une position intermédiaire dans le très vaste monde, plus en conformité avec le respect de la nature de l’homme.
Le déterminisme utilise autant les idées philosophiques que les formes géométriques simples ainsi que l’algèbre pour définir les bases de nos dimensions idéales de la manière la plus extérieure possible, sans anthropomorphisme, sans l’arbitraire de la volonté, et en harmonie avec l’Univers. Le dimensionnement de l’être humain doit être à la hauteur de sa recherche du bonheur mais aussi de ses responsabilités envers la Nature surtout dans un monde où de nouvelles techniques engendrent chaque jour de nouveaux pouvoirs – et des capacités de nuisance - sur la nature et sur les autres hommes.
Le dimensionnisme repose sur la double aspiration à nous délimiter et à nous « illimiter ».
L’Univers en sait plus sur nous-mêmes que nous n’en saurons jamais sur lui
L’univers nous a fait de sa matière ; c’est encore l’Univers qui anime les forces qui sont en nous. La tâche de se connaître passe donc aussi par la connaissance de ce que contient l’univers et de ce qu’il nous lègue : les lois, les forces que nous avons en commun avec lui. On le voit, il ne s’agit plus seulement de nous chercher intérieurement, à travers nos représentations, nos rêves, nos sentiments et nos méditations. La démarche relève ici la nécessité d’une étude du bonheur par l’extérieur de nous-mêmes, du bonheur comme dimension hors de nous, une dimension constituée des éléments et des conditions propres à créer en nous le bonheur.
L’étude relève davantage de la recherche fondamentale que d’une méthode appliquée.
Il faut voir l’Univers comme un vaste champ d’investigation dans lequel on peut identifier les toutes premières causes des états de bonheur.
Loué soit ce qui est vaste et que toutes choses soient dansées !
Sur un plan théorique, on peut, en se positionnant à la fois à l’échelle infinie de l’Univers et au niveau intime de l’Etre, reconstituer « atome » par « atome » les séquences qui sont à l’origine des lois d’activation des états latents du bonheur, à la manière de la nanotechnologie pour la matière. On trouvera alors peut-être ces forces et ces énergies qui font danser les choses dans l’univers. Ce qui fait danser l’être au rythme de la joie, c’est la densité d’une énergie, mais c’est aussi cette autre chose que je désignerai par le néologisme de « dansité », ce qui est « propre à faire danser » les atomes de bonheur qui sont en chacun de nous.
Les chorégraphies de l’univers et celles de l’être se dessinent sur des musiques communes. La connaissance des éléments premiers, des forces et des lois simples de l’Univers, nous donne l’accès à un alphabet dont la maîtrise nous ouvre le chemin. Une fois dépassé le stade d’apprentissage de cet alphabet, le langage du bonheur se fait entendre dans toute sa fluidité. Sa musique nous devient dès lors familière et nous la reconnaissons dès ses premières mesures. La phrase amère de Jacques Prévert « on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait en s’en allant » s’en trouve ainsi relativisée, le bonheur se reconnaît aussi à la densité du silence particulier qui l’annonce.
C’est cette aventure d’ouverture de notre conscience à l’univers que je vous invite à découvrir par la lecture de cet ouvrage, une aventure qui se veut stimulante.
Le bonheur ne tient pas seulement au rapport qu’on établit entre soi et soi, mais aussi entre soi et la nature, soi et le cosmos » (Michel Onfray, philosophe).
L’expérience sera de définir et de cerner séparément chaque élément de l’équation : le bonheur d’une part, le Soi d’autre part.
Ceci est un extrait de mon livre en ligne "Le bonheur dimensionniste" (Tome 1).