vendredi 7 février 2014 - par Claude Courty

Toujours à propos de « Compte à Rebours », de Alan Weisman

L'intérêt suscité par mon article publié ici et par plusieurs média en ligne sous le titre :

"À lire ABSOLUMENT - COMPTE À REBOURS, de Alan Weisman",

m'engage à partager, avec ceux qu'intéressent les question de développement, de démographie et d'environnement, un certain nombre de citations et d'extraits tirés de ce livre, dans l'espoir qu'ils leur donneront l'envie de le lire en entier.

Je précise qu'il ne s'agit pas uniquement de lignes émanant de l'auteur, mais aussi bien de propos tenus par divers personnages qu'il lui a été donné d'interviewer

 

Citations

- C'est Dieu qui engendre les enfants. Et il leur trouve une place à tous ...

- Dieu a créé ce problème [la surpopulation] et Il lui apportera une solution.

- Dieu ne dit pas : « Soyez féconds et multipliez-vous à l'infini ou autant que vous pouvez ... ». Il dit : « Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la Terre ».

- En 2020 tous les Israéliens boiront de l'eau d’égout recyclée, mais il n'y en aura peut-être pas pour tout le monde.

- Dans l'histoire de la biologie, toute espèce qui a surexploité ses ressources a vu sa population s'effondrer.

- Ce sont essentiellement les pays pauvres qui contribuent à l'accroissement de la population.

- Le moteur de l'agriculture n'est pas la volonté de nourrir l'humanité, mais le profit.

- Les progrès de la production alimentaire ont pour conséquence que la Terre abrite plus d'affamés que jamais.

- ... chacun de nous est en compétition avec tout être vivant de la planète pour se nourrir et s'assurer un espace vital.

- Dans le Coran, le Prophète conseille aux parents de ne pas faire plus d'enfants qu'ils n'ont les moyens d'en élever.

- Si nous voulons un monde plus riche, nous devons faire baisser les chiffres de la population. Les deux choses vont ensemble.

- Soit tout le monde, en moyenne, consomme moins, soit nous avons moins de consommateurs.

- La transition vers [un monde]à la population réduite impliquera, au moins pendant un temps, une proportion très élevée de gens âgés.

- La vie moderne requiert une planification moderne.

- à propos du préservatif : No Glove, No Love. (Pas de capote, pas d'amour). In Rubber We Trust. (Nous avons foi en la capote). Weapons of Mass Protection. (Armes de protection massive).

- ... il n'y a pas un seul problème sur la Terre qui ne serait moins grave si nous étions moins nombreux.

- Chacun a le souvenir d'un monde qui était meilleur. Moins peuplé. Plus agréable. Où l'on se sentait plus libre.

 

Extraits

- Comme aimait à dire Yasser Arafat : La meilleure arme de l'Organisation de libération de la Palestine, c'est l'utérus des Palestiniennes.

- Les haredim sont encore minoritaire en Israël, mais ils s'acharnent à changer cet état de fait. Et leur tactique est simple : ils procréent. Les familles ultra-orthodoxes comptent en moyenne près de sept enfants ; les fratries de dix ou plus ne sont pas rares ... un quotidien de Jerusalem cite un haredi qui se vante d'avoir 450 descendants.

- Rio 1992 - Sommet de la Terre -

Invoquant le caractère sacré de la vie humaine, le Vatican affirma que les pauvres étaient les victimes et non les responsables de la dégradation de l'environnement.... L’Église eut aussi une influence considérable sur les négociations préliminaires et réussit à faire supprimer l'expression planification familiales et le mot contraception des ébauches de la déclaration commune ... Le Saint-Siège n'a pas cherché à éliminer les questions relatives à la population ; il a simplement tenté d'en améliorer la formulation, déclara le Vatican lorsqu'il eut obtenu satisfaction.

Pour les multinationales qui étaient les principaux sponsors du Sommet, l'accroissement des populations était synonymes à la fois de main d'œuvre peu coûteuse et de marchés toujours plus vastes.

- La population optimale ne signifie pas le nombre maximal d'individus susceptibles d'être entassés dans les différents pays comme des poulets en batterie, mais le nombre d'humains qui peuvent mener en même temps une vie confortable, agréable, et sans compromettre les chances des générations futures de connaître le même sort. Dans cette optique, chaque membre de cette population optimale doit avoir au minimum la garantie d'être nourri, logé, scolarisé, soigné, de ne souffrir d'aucun préjugé, racial, ou autre, et de gagner sa vie.

Il ne s'agi[ssai]t pas là de mettre fin aux inégalités, les forces économiques qui les produisent sont trop puissantes, [de même que] l'égoïsme et le nombrilisme propres aux humains

- Il est impératif que les émissions de carbone des riches diminuent radicalement. mais si l'on veut voir s'instaurer un semblant d'égalité, les pauvres émettront quant à eux davantage de carbone. Et plus nous serons nombreux, plus ce chiffre sera élevé.

- [Au Pakistan] e taux de chômage, à deux chiffres, croît avec la population. ... Une nation remplie de jeunes gens en colère n'est pas une nation stable, et une nation déstabilisée où trop de citoyens manquent d'eau et sont entraînés dans le chaos est une source d'inquiétude pour toute la planète.

- En 1947 [Karachi] comptait moins d'un demi-million d'habitants. Ce chiffre a été multiplié par 42 : ils sont aujourd'hui [en 2013] 21 millions.

- L'étalon de mesure de presque toutes les économies a toujours été celui de la croissance. Les exceptions – les communautés coopératives ou les sociétés qui pratiquent le potlatch (Cérémonie, pratiquée notamment par les tribus indigènes d'Amérique du Nord, au cours de laquelle des clans ou des chefs de clans rivalisent de prodigalité, soit en détruisant des objets, soit en faisant des dons au rival qui est contraint à son tour à donner davantage (ATILF) Par ext. : Système de dons / contre-dons dans le cadre d'échanges non marchands (Wikipedia) – ont peut-être beaucoup à nous apprendre, mais elles sont si rares qu'elles semblent confirmer la règle. Pour jauger l'état de santé de l'économie, les medias regardent si l'immobilier a grimpé ou chuté. Peu importe que chaque nouvelle maison amplifie le mouvement d'étalement urbain, supprime un morceau supplémentaire de l'environnement naturel et exige des ressources considérables pour être raccordée aux différents réseaux urbains – eau potable, égouts, électricité, routes, etc. Peu importe car cette maison [désirée par celui qui la fait construire ou l'achète] représente un profit pour les promoteurs et les agents immobiliers, ainsi que du travail pour les menuisiers, les maçons, les plombiers, les électriciens, les peintres, les poseurs de parquet, les jardiniers, les terrassiers et les marchands de meubles. Sans compter les emplois que son entretien contribuera à maintenir.

Mais que se passe-t-il, alors, si nous sommes moins nombreux et avons besoin de moins de maisons, de moins de biens ? Comment s'opère la transition vers une société de plus petite taille, avec moins de consommateurs chaque année – et moins de travailleurs, aussi, qui remplissent les coffres des services sociaux, nécessaires pour faire vivre et soigner les gens âgés, improductifs, de cette société contractée ?

Qu'arrive-t-il ensuite, si nous parvenons bel et bien à un nombre optimum d'humains qui utiliseront et recycleront les ressources de la nature à un rythme plus lent, qui permettra à ces ressources de se reconstituer – si nous trouvons en somme le juste équilibre avec la planète qui nous fait vivre ? Maintenir un tel niveau idéal impliquerait de ne jamais plus croître pour le dépasser.

Cet objectif est-il réaliste ? Pourrons-nous un jour avoir la prospérité sans la croissance ?

- La science économique traditionnelle prêche la croissance perpétuelle, qui implique non seulement l'invention permanente de nouveaux produits mais aussi la recherche constante de nouveaux consommateurs. C'est une des raisons pour lesquelles la plupart des économistes sont traditionnellement favorables à l'augmentation des populations. L'autre raison, c'est que plus il y a de gens, plus il y a de réserve de main-d'œuvre, plus il y a de travailleurs pour occuper les emplois disponibles et moins cher ils peuvent être payés.

Malheureusement, sur une planète dont les ressources sont par définition limitées, une économie fondée sur la croissance sans fin n'est pas plus perpétuelle qu'une chaîne de lettres ou une pyramide de Ponzi, deux arnaques qui nécessitent toujours davantage de participants ... jusqu'à ce que l'édifice tout entier s'effondre.

- Certains Japonais ont recours à une forme extrême de contraception : [ils n'ont] pas de relations sexuelles. Ce n'est pas aussi dramatique qu'il y paraît ...

- L'appauvrissement des sols et des océans, bien réel et inéluctable, se manifeste pour l'essentiel [à l'égard] d'une frange croissante du bas de la société humaine : des gens affamés, qui sont aujourd'hui, au début du XXIe siècle, plus nombreux que ne l'était l'ensemble des humains vivant sur terre avant que l'industrialisation n'accélère la multiplication de nos populations ...

- Nous ignorons si la fin de l'humanité est proche. Nous savons qu'elle pourrait survenir ... Mais ce ne sera pas la fin de la Terre même si c'est notre fin à nous. La nature poursuivra son chemin après nous.



17 réactions


  • Massada Massada 7 février 2014 09:42

    - Certains Japonais ont recours à une forme extrême de contraception : [ils n’ont] pas de relations sexuelles. Ce n’est pas aussi dramatique qu’il y paraît ...


    Ça va pas non ?
    Le sexe est indispensable à l’épanouissement personnel 


    • Claude Courty Claudec 7 février 2014 12:21

      Massada (---.---.152.244) 7 février 09:42

      La preuve que ce n’est pas aussi indispensable que vous le dites : Ces japonais ont l’air parfaitement normaux, épanouis et sensés.
      Chacun connaît par ailleurs bien des gens qui, pour de multiples raisons, tout en étant en pleine possession de leurs moyens, se passent plus ou moins de relations sexuelles, sans pour autant en souffrir plus que ça.

    • Massada Massada 7 février 2014 13:39
      Le scandale des abus sexuels commis par des clercs de l’Eglise catholique démontrent amplement que l’absence de sexe conduit à des frustrations ingérables.


    • Claude Courty Claudec 7 février 2014 18:13
      @ Massada

      Votre anticléricalisme ne vous aveugle-t-il pas ? Sachez que les abus sexuels ne sont pas le seul fait des clercs de l’Eglise catholique.
      Des frustrés et prédateurs sexuels existent dans toutes les religions et tous les milieux sociaux, même s’ils ne bénéficient pas tous d’une présomption de respectabilité particulière.
      Je précise que je suis parfaitement agnostique.

  • Hervé Hum Hervé Hum 7 février 2014 10:10

    des gens affamés, qui sont aujourd’hui, au début du XXIe siècle, plus nombreux que ne l’était l’ensemble des humains vivant sur terre avant que l’industrialisation n’accélère la multiplication de nos populations ...

    C’est exact en nombre absolu, mais faux en % de la population mondiale. C’est sur ce dernier que se basent les défenseurs du modèle économique actuel.

    Le vieillissement de la population mondiale n’est pas un problème si on considère que 20 % de cette même population est nécessaire pour produire tout ce que la société actuelle produit, grâce bien sur à la mécanisation. Ce chiffre de 20 % pourrait être encore réduit de moitié si dans le même temps la qualité des produits et l’optimisation de leur usage allait de pair. Le solde dégagé pouvant alors s’occuper des jeunes, des vieux, d’une agriculture dites biologique, d’un artisanat revalorisé et dynamique et enfin, des temps dédié aux loisirs. Bref, toutes les crises actuelles sont des choix politiques liés à la défense de privilèges dont les pauvres se font les complices à travers les jeux d’argent. Mais allez faire comprendre à un pauvre qu’en jouant aux jeux d’argent tel que le loto, il se maintien lui même dans la misère sociale et économique, tout en justifiant et défendant l’inégalité sociale par l’argent. 

    Si donc on s’en tient strictement au niveau économique, la difficulté ne consiste pas à lutter contre les crises, mais bien à les faire vivres, dans le but bien précis de toujours maintenir une tension pour faire remonter l’énergie vers le sommet de la société, car sans cette tension, le courant ne se ferait plus de manière vertical, mais horizontal.


    • Claude Courty Claudec 7 février 2014 18:02
      Hervé Hum (---.---.209.226) 7 février 10:10

      « C’est exact en nombre absolu, mais faux en % de la population mondiale. C’est sur ce dernier que se basent les défenseurs du modèle économique actuel. ».

      Comme vous pourriez lire sur mon blog :
      http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com : « À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1 milliard à 1 milliard et demi vivraient un état de pauvreté profonde. L’homme moderne a ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il y avait d’êtres humains de toutes conditions sur terre au début de son entreprise civilisatrice. ». Or précisément, la question ne se pose pas en pourcentage. Il n’est pas question de savoir si le progrès crée davantage de riches que de pauvres, mais de prendre conscience qu’il crée toujours plus de pauvres. Devons nous accepter que ces pauvres – chaque jour plus nombreux – soient le prix du bonheur de ceux que le sort fait riches, d’abord par leur naissance ?

      En tout état de cause, je ne pense pas qu’il ait de différence fondamentale entre les systèmes économiques des différentes époques : Tous ont été pratiqués au sein d’une pyramide sociale immuable dans sa structure, reconduite en grossissant, de générations en générations, par simple hérédité (les pauvres font des pauvres et les riches des riches ; peu nombreux étant ceux dont le sort change de manière significative durant leur existence). La seule chose qui change est le nombre et c’est uniquement à celui-ci que nous sommes confrontés aujourd’hui, dans une mesure jamais atteinte.

    • Hervé Hum Hervé Hum 7 février 2014 22:18

      A Claudec

      Le % signifie simplement que le nombre de miséreux augmente moins vite que le nombre de moins miséreux sur Terre. Triste titre de gloire.


      À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1 milliard à 1 milliard et demi vivraient un état de pauvreté profonde. L’homme moderne a ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il y avait d’êtres humains de toutes conditions sur terre au début de son entreprise civilisatrice. ». Or précisément, la question ne se pose pas en pourcentage. Il n’est pas question de savoir si le progrès crée davantage de riches que de pauvres, mais de prendre conscience qu’il crée toujours plus de pauvres. Devons nous accepter que ces pauvres – chaque jour plus nombreux – soient le prix du bonheur de ceux que le sort fait riches, d’abord par leur naissance ?

      Ma réponse est la même que la votre, mais il faut le montrer de manière simple et irréfutable. L’argent est le pouvoir de commander sur autrui, mais qui détient ce pouvoir et sur quels critères ? Par définition, la Terre offre ses trésors à l’humain parce qu’il est lui même un de ces trésors. Tout ce que produit l’humain est issu de ses mains et cerveau et eux seuls. Il appartient donc aux êtres humains de vouloir et penser l’économie en fonction de leurs attentes sociales où les produits doivent répondre aux besoins matériels pour atteindre nos objectifs communs et personnel. Les objectifs personnels et communs ont une part de droit et une part de devoir chacun. Le droit de l’un est le devoir de l’autre et vice versa. Ce principe vaut aussi pour la génération présente avec les futures et passé. 


      En tout état de cause, je ne pense pas qu’il ait de différence fondamentale entre les systèmes économiques des différentes époques : Tous ont été pratiqués au sein d’une pyramide sociale immuable dans sa structure, reconduite en grossissant, de générations en générations, par simple hérédité (les pauvres font des pauvres et les riches des riches ; peu nombreux étant ceux dont le sort change de manière significative durant leur existence). La seule chose qui change est le nombre et c’est uniquement à celui-ci que nous sommes confrontés aujourd’hui, dans une mesure jamais atteinte.

      Totalement d’accord avec vous !

      C’est pas le principe aristocratique en lui même la question (je suis pour l’aristocratie), mais comme vous l’écrivez, la question héréditaire, car c’est celle qui contrôle l’économie à son profit. La question que doivent se poser les citoyens, c’est de savoir si l’hérédité est une bonne chose pour eux même et pour tout le monde ?

      Il ne s’agit pas de nier l’héritage, mais de savoir si cet héritage est personnel ou commun, ou encore les deux, mais dans quelle mesure ?

      Par définition, il s’agit d’un héritage personnel dans une dimension maître pour les ploutocrates, partagé à coté d’autres dimensions maîtres, composées de bourgeois et nobles ou ce néologisme « nobigeois ». La ploutocratie est l’héritage commun de ses membres, les nobigeois.
       


    • Claude Courty Claudec 8 février 2014 10:11

      Hervé Hum (---.---.209.226) 7 février 22:18

      Bien que notre discussion nous éloigne quelque peu du sujet de l’article, je note que nous sommes effectivement d’accord sur la nature et l’origine des maux qui frappe l’espèce humaine et dont la surpopulation est devenu l’aspect majeur (dans l’impavidité du plus grand nombre), à une différence près mais qui est de taille, concernant l’hérédité.

      « Il appartient donc aux êtres humains de vouloir et penser l’économie en fonction de leurs attentes sociales où les produits doivent répondre aux besoins matériels pour atteindre nos objectifs communs et personnel. »
      A condition d’admettre que ces attentes s’expriment dans des limites imposées à l’espèce par une nature faite d’inégalités, même si ces dernières sont aggravées par la cupidité et l’égoïsme récurrents des hommes (traits de caractère aux demeurant aussi répandus que naturels et ataviques). En occident comme ailleurs, dans les pays développés comme dans les autres, la société des hommes est, a toujours été et sera jusqu’à sa fin, faite d’inégalités. De la même manière que les riches y sont moins nombreux que les pauvres, l’exception s’y distingue de la généralité ; le pouvoir du peuple, la force de la faiblesse, l’intelligence de la sottise, le savoir de l’ignorance, le talent de la banalité, etc. ; dans tous leurs aspects. Et plus les richesses augmentent – qu’elles soient d’ordre matériel ou immatériel –, plus s’accroît l’écart entre le sommet d’une pyramide sociale qui n’a pas d’autres limites que l’ambition et les capacités de la planète et une base, inamovible, reposant sur la pauvreté absolue et l’indignité, dernier état de la condition humaine.
      Du simple fait de cette relativité, l’éradication de la pauvreté relève d’une utopie absolue. Les pauvres n’existent que par les riches et réciproquement. Nous sommes tous le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que soi. Et l’ambition, le talent de quelques-uns, ainsi que leur richesse telle qu’elle peut en résulter, sont la source de la richesse de tous, quelles que soient les conditions de son partage.
      Quant à la réduction – et non l’éradication – des inégalités sociales, ses limites sont dans un équilibre entre plus de riches et moins de pauvres ou moins de riches et plus de pauvres. C’est d’ailleurs à partir du moment où cet équilibre est rompu que la richesse que représentent les hommes eux-mêmes – « il n’est de richesse que d’hommes » – fait basculer la société dans une inhumanité aggravée par le nombre.

      « La question que doivent se poser les citoyens, c’est de savoir si l’hérédité est une bonne chose pour eux même et pour tout le monde ? »

      Lorsque j’évoque l’hérédité, je pense pour ma part, non pas aux conditions civilement codifiées dans lesquelles les patrimoines acquis par les parents de leur vivant sont transmis à leur descendance, mais à une hérédité à laquelle nous sommes tous INCONTOURNABLEMENT soumis, selon laquelle, comme je l’ai déjà dit quelque part, La société est faite de pauvres, de plus en plus nombreux, ne pouvant procréer que des pauvres.

      Il en résulte – et nous voici ramenés au sujet – que moins nombreux naissent les hommes, moins nombreux sont les pauvres et plus grandes sont nos chances de vivre ensemble dans le bonheur relatif qu’autorise notre condition.

      Y manquant de contradicteurs, je serais heureux de recevoir votre visite sur mon blog :
      Ne pas manquer schémas et tableaux.


    • Hervé Hum Hervé Hum 9 février 2014 11:49

      Bonjour Claudec, vous écrivez

      A condition d’admettre que ces attentes s’expriment dans des limites imposées à l’espèce par une nature faite d’inégalités, même si ces dernières sont aggravées par la cupidité et l’égoïsme récurrents des hommes (traits de caractère aux demeurant aussi répandus que naturels et ataviques).

      On confond souvent inégalité avec altérité. L’altérité fait que deux personnes sont dissemblables, l’inégalité intervient lorsque cette différence se transforme en avantage pour l’un et handicap pour l’autre. Dans bien des cas il s’agit de considération arbitraire et non objective, mais dont les conséquences font passer ce qui est une différence pour ne inégalité. Serges Gainsbourg considérait peut être sa « tête de choux » pour une inégalité négative et son talent pour une inégalité positive, alors qu’il s’agit là d’altérité. S’il s’était arrêté à son handicap esthétique il n’aurait sans doute pas exploité son talent artistique.

      La vrai inégalité réside donc dans la possibilité ou non donné aux êtres de vivre selon leur altérité, de telle sorte qu’ils vivent en harmonie avec ce qu’ils sont vraiment et non pas en se fuyant pour ressembler à autrui et alimenter un sentiment d’inégalité lié à leur propre refus de vivre leur altérité. Ceci vaut dans les pays où les droits fondamentaux sont respecté.

      Lorsque les droits fondamentaux que sont l’accès à la nourriture, à la sécurité, à un foyer et aux soins ne sont pas respecté, on ne peut parler que d’inégalité. De même, le principe de la transmission des biens matériels institut une double inégalité à la naissance, matérielle mais aussi celle du nom de famille. Si la dernière peut être vu comme une forme d’altérité héréditaire, la première n’est rien d’autre qu’une inégalité des chances à l’intérieur d’une même génération. En d’autres termes, la seule transmission éthique de richesse, est dans celle de la renommé familiale, mais pas matérielle.

      Alors il existera toujours des riches et des pauvres, mais la seule morale qui transforme cette inégalité en altérité reste le mérite. Et comme dit ci dessus, seul le mérite individuel, donc non transmissible matériellement, permet de voir l’écart entre les uns et les autres comme une forme d’altérité et non d’inégalité, car construite sur le mérite où seule la renommé familiale donne un avantage à priori, mais considéré comme une altérité spirituelle et non matérielle.


      Il en résulte – et nous voici ramenés au sujet – que moins nombreux naissent les hommes, moins nombreux sont les pauvres et plus grandes sont nos chances de vivre ensemble dans le bonheur relatif qu’autorise notre condition.

      Si je m’en tiens au tableau de votre blog, les chiffres changes en absolu, mais pas en %. Dans ces conditions, diminuer la population diminue le nombre de pauvre par un effet statistique, mais pas dynamique ; c’est à dire, qu’il n’est pas le fait d’une volonté politique, mais arithmétique. Il y aura moins de malheureux en nombre absolu, mais pas en condition de vie. Parce qu’il faut toujours soumettre le pauvre à une forte pression pour le faire travailler contre son gré, ainsi que les classes moyennes, servantes zélé, mu par la peur de la pauvreté et l’espoir de richesse. Bref, comme pour l’électricité, maintenir la tension entre les bornes.


    • Claude Courty Claudec 9 février 2014 21:03
      @ Hervé Hum (---.---.209.226) 9 février 11:49

      Bonjour Hervé
      Attention ! Comme l’a écrit Paul Valéry, Socrate n’est pas mort de la ciguë mais du sophisme
      Nommer les inégalités naturelles altérité ne me gêne pas, dès lors que ce qui m’intéresse ce sont les inégalités sociales. Et que les effets de l’altérité puisse aggraver ces dernières, ou inversement, me semble précisément ce que chacun doit admettre pour se donner un minimum de chances dans son combat pour la vie. Je laisse à d’autres le soin de débattre d’altérité, sachant que quoi qu’ils en disent, il reste à chacun à s’assumer, ce qui fait d’ailleurs tout l’intérêt de l’existence.
      Que la compassion, la charité, la solidarité, l’entraide, puissent y trouver l’occasion de se manifester ne signifie nullement que la question soit codifiable et que nous puissions être exonérés de notre condition. C’est un hasard ignorant tout des droits fondamentaux que vous évoquez qui nous fait naître ce que nous sommes, et nos ambitions ainsi que nos efforts (ce que vous nommez le mérite) qui nous font devenir autre chose. Reste à ce que ce combat soit livré autrement qu’à la manière de ces insectes qui s’obstinent jusqu’à l’épuisement à vouloir franchir la vitre qu’ils ne voient pas et au-delà de laquelle se trouvent ce qu’ils envient.

      Concernant l’avenir des pauvres, nous sommes bien d’accord, les chiffres changent en absolu et non en pourcentage, donc proportionnellement à la population totale, riches (avec ou sans héritage) et pauvres occupant immuablement la même position, relative, dans une pyramide sociale abominablement inamovible.
      Les uns prônent le renversement de cette pyramide, moyennant quoi ils se contentent de nier la condition humaine (cf. mon article à ce sujet sur mon blog).
      Les autres, dans une démarche réinventant la fourmilière ou la ruche (le meilleur des mondes) veulent plus raisonnablement, pensent-ils, aplatir au maximum la pyramide, ce qui n’a pour effet que de réduire le nombre de riches en multipliant les pauvres.
      Nous somme condamnés je crois, à la recherche d’un équilibre entre deux options : plus de riches et moins de pauvres ou davantage de pauvres et moins de riches.

  • soi même 7 février 2014 11:55

    Merci pour c’est article, il est bien le reflet de notre époque qui ne peut que considérer les faits que sûr une optique purement matérialiste.
    Je ne dis pas part là que cela soit faux, c’est juste incomplet et conforte plus tôt , une vision unilatéral des problèmes et nous conditionnes à accepter, un traitement comptable inhumain qui fermente dans certain cerveau de grand psychopathe capitaine d’industrie.

    Autant que cela puisse être invraisemblable pour certain, l’humanité est inscrite dans des cycles d’évolution et d’involution historique d’accroissement et de décroissance des populations.
    Même si y a pas de preuve historique comme aime la pensé scientifique actuellement, il est indéniable que la terre à déjà commue ce que l’on nome aujourd’hui surpopulation.

    Ce phénomène ne peut être compréhensible, que si l’on considère que les lois qui régit notre monde, ne sont pas uniquement d’ordre physique et derrière ses lois perceptible à notre entendement sensible, ce m’est que le reflet de la manifestation de la nécessité suprasensible qui se manifeste dans l’ordonnance du monde.

    Nous vivions actuellement, un cycle que l’on peut appeler surpopulation, elle répond à la nécessité de notre époque actuel, qui est un rendez vous avec des réalités spirituelles de première importance. Nous vivions actuellement une apogée de révélation spirituel, c’est fait même si pour la plus par non pas la certitude de se fait. Il est vrai que si l’on se contente de voir uniquement les faits extérieurs comme des données brutes de statistiques de perte et de profits, on ne pourra pas voir la queue du chat !

    Nous sommes ce que appel les spiritualistes, à une culmination des incarnations des âmes, c’est une nécessité karmique actuel qui couvre sur plusieurs siècles, qu’ils soient données la possibilités de vivre, cette époque très particulière de l’impulsion de la Liberté !
    Si l’on va au delà des maux que cela peuvent engendrer cette surpopulation, il est indéniable, actuellement sur Terre, il y a une lutte farouche entre la continuation d’une ancienne conception du Monde qui s’exprime par le biais de l’exploration économique des hommes et des ressources et de l’autre même si cela peut paraître faible au regard de l’autre partie.
    Il y a l’émergence dans les âmes des hommes de forte impulsion de se conformer à l’incarnation de la Liberté et de la Nécessité d’être solidaire.
    Cela se réalisera tous où tard, et les obstacles qui se dressent actuellement sont une nécessité qui nous est impose pour choisir Librement de les surmonter.

     Ne donnons pas raison à une vision pessimiste de notre devenir, même si actuellement nous sonnes réduis à tous à passer sur un filin suspendue et que beaucoup chute dans les abîmes de la facilités .

    Les épreuves que nous endurons aujourd’hui ne sont pas vain, elles font parties de l’Économie Spirituel !

    L’humanité passe aujourd’hui le Seuil inconsciemment, à nous de le passé consciemment cela est une nécessité pour notre devenir de - Toutes l’Humanité !

     


  • Claude Courty Claudec 7 février 2014 12:41

    soi même (---.---.55.146) 7 février 11:55

    Bonjour,
    C’est André Malraux je crois, qui a dit que le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas. Eh bien, il ne prenait pas grand risque avec une telle prédiction, la spiritualité étant le premier besoin des hommes, comme en atteste leur histoire, celle de leurs religions ... et votre commentaire.
    Pour ma part, en agnostique, je considère que cette spiritualité peut revêtir bien des formes et que celles qu’elle revêt  – que je qualifierai de romantiques – fait perdre de vue une condition dont finalement peu d’hommes ont conscience au-delà de leur quotidien matériel, et à laquelle il s’agit pourtant de faire face ici et maintenant.
    Je me promets d’ailleurs de proposer ici-même un article à ce sujet et j’espère que vous le lirez.
    Cordialement


    • soi même 7 février 2014 14:41

      @ Claudec, merci pour votre intérêt à mon commentaire.

      Cette phrase ne vient pas de Malraux : le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas, d’ailleurs peut importe qui la prononcer en premier, que Malraux l’est reprit par contre est très significatif de son pessimiste et de la tentative de réintroduire par l’Art un retour à une l’on vie une préoccupation ce que signifie le Spirituel.

      Je te porte à ta connaissance un texte donc je suis sûr que tu sauras apprécier toute les subtilités qui sont contenues.

      CREDO Rudolf Steiner
      .
      Le monde des Idées
      est la source mère et le principe de toute existence.
      En ce monde, réside une harmonie infinie et un calme bienheureux.
      L’existence
      qu’il n’éclairerait pas de sa lumière
      serait morte, privée de toute essence,
      et n’aurait point part à la vie du monde.
      Seul ce qui naît de l’Idée,
      signifie quelque chose sur l’arbre de la création universelle.
      L’idée,
      c’est l’esprit, clair en lui-même,
      qui se satisfait en lui-même et par lui-même.
      Le fragment isolé doit avoir en lui l’esprit ;
      sinon, telle une feuille morte, il tombe de l’arbre de la création.
      Il a existé en vain.
      Or, l’homme se sent et se connaît
      comme un fragment isolé
      lorsqu’il s’éveille à la pleine conscience.
      Mais ce faisant, il trouve en lui la
      nostalgie de l’Idée
      .
      Nostalgie qui le pousse
      à surmonter l’isolement et à faire vivre en lui l’esprit,
      à être conforme à l’esprit.
      Tout ce qui est personnel,
      qui fait de lui cet individu isolé, déterminé
      il faut que l’homme l’efface en lui, le dépouille ;
      car c’est cela qui obscurcit la lumière de l’esprit.
      C’est cet individu égoïste
      qui recherche tout ce qu’engendrent
      la sensualité, les pulsions, l’avidité, la passion.
      C’est pourquoi, il faut
      que l’homme tue en lui-même cette volonté personnalisée,
      et qu’au lieu de ce qu’il veut isolément,
      il veuille cela selon l’esprit.
      L’Idée veut en lui
      .
      Abandonne ce qui t’est particulier,
      et suis la voix de l’Idée en toi,
      car seule, elle est divine.
      Mesuré à l’ampleur de l’univers,
      ce que l’on veut en tant qu’être particulier
      est un point sans valeur
      qui se perd dans le cours du temps.
      Ce que l’on veut en tant qu’esprit
      est au centre,
      car alors, s’allume en nous la lumière centrale de l’univers ;
      un acte ainsi voulu n’est pas soumis au temps.
      Si l’on agit à titre individuel,
      on s’exclut de la chaîne continue de l’activité du monde.
      On s’enferme.
      Si l’on agit « dans l’esprit »,

    • soi même 7 février 2014 14:41
      on s’insère dans cette activité d’ensemble.
      Étouffer l’égocentrisme est la base de la vie supérieure.
      Car celui qui l’annihile vit d’une existence éternelle.
      Nous sommes immortels
      dans la mesure où nous étouffons en nous
      ce qui est personnel, ce qui est en nous mortel.
      Tel est le sens véritable de la formule :
      « Ce qui ne meurt pas avant qu’il ne meure, meurt complètement quand il meurt. »
      C’est-à-dire :
      celui qui ne fait pas mourir en lui l’être personnel durant sa vie
      n’a point part à la vie universelle, qui est immortelle ;
      il n’a jamais vécu, il n’a jamais eu de véritable existence.
      Il est quatre sphères de l’activité humaine
      dans lesquelles l’homme s’adonne pleinement à l’esprit
      en tuant toute vie personnelle :
      la connaissance,
      l’art,
      la religion,
      et l’abandon plein d’amour à une personnalité en esprit.
      Celui qui ne vit pas au moins dans l’une de ces sphères n’a aucune vie.
      Par la connaissance, on s’adonne à l’univers dans la pensée.
      Par l’art, on s’y adonne dans la vision,
      Par la religion, dans le cœur.

      Par l’amour, la somme de toutes nos forces spirituelles s’adonne à quelque chose

      qui nous apparaît comme un être de prix dans l’univers.
      La connaissance est la forme la plus spirituelle du don de soi à l’univers,
      l’amour, sa forme la plus belle.
      Car l’amour est une véritable lumière céleste dans la vie de tous les jours.
      Le pieux amour, vraiment spirituel ennoblit notre existence
      jusqu’en nos fibres les plus secrètes.
      Il élève tout ce qui vit en nous.
      Cet amour pieux et pur fait de toute la vie de l’âme
      quelque chose qui s’apparente à l’esprit universel.
      Aimer dans ce sens élevé, c’est porter le souffle de la vie divine
      là où l’on ne trouve la plupart du temps
      que l’égoïsme le plus détestable et la passion méprisable.
      Il faut connaître un peu ce qu’est la sainteté de l’amour
      pour pouvoir parler de piété.
      Si l’homme s’est dégagé de ses limites propres
      pour vivre dans l’une des quatre sphères,
      s’il s’est uni à la vie divine de l’Idée,
      alors s’épanouit ce qui vivait comme un germe en sa poitrine :
      l’union avec l’esprit ;
      et là est sa véritable
      destination
       :
      « Qui vit en esprit, vit librement ».
      Car il s’est libéré de toute condition subalterne.
      Rien ne le contraint,
      sinon ce dont il accepte volontiers la contrainte,
      parce qu’il y reconnaît le bien suprême.
      Que la vérité en toi devienne vie !
      Perds-toi toi-même pour te retrouver en l’esprit universel

  • Claude Courty Claudec 7 février 2014 19:08

    @ soi-même

    Ce n’est pas important mais en effet, la prophétie est faussement attribuée à Malraux, qui s’en est lui-même défendu. Elle émanerait en réalité du Pape Jean-Paul II, qui n’aurait au demeurant pas pris davantage de risque que Malraux en tenant un tel propos.

    Pour en revenir à vos derniers commentaires :
    1° - Qui est Rudof Steiner ? (pardon pour mon ignorance)
    2° - Descartes l’a dit autrement, mais il me semble en effet que le monde des idées est la source et le principe de toute existence. Il suffirait d’ajouter consciente, pour atteindre au pléonasme. 
    3° - Je ne partage pas la suite pour les raisons suivantes :
    La pensée, manifestation de l’esprit avec ses traductions, ses expressions et prolongements matériels de générations en générations, est selon moi le produit d’échanges moléculaires se produisant au sein d’une machine compliquée que nous nommons notre cerveau, laquelle machine cesse de fonctionner lorsqu’elle n’est plus alimentée, physiquement.
    Et si les résultats de cette pensée sont transmissibles, ils le sont par des voies strictement matérielles, ce qui exclue pour moi le principe même d’une pensée collective supérieure.

    Quoi qu’il en soit, de telles considérations nous éloignent du problème qui est posé aux hommes, concrètement, ici et maintenant : celui de leur nombre.

    • soi même 7 février 2014 20:07

      @ Claudec, que vous partager pas mon commentaire précédent, cela n’a pas beaucoup d’importance du moment que vous en sentez libre.
      Je préfère votre réticence qu’à gober comme parole d’évangile mes propos.

      Qui est Rudof Steiner ?

      Une personne qui mérité toute notre attention par l’originalité de ses pensés, et de ces actions. Comme c’est une personne qui a beaucoup d’aspect, je préfère de donné un lien qui parle de lui que de me lancer dans un long commentaire !

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_Steiner


  • claude-michel claude-michel 8 février 2014 08:53

    Plus il y aura de population sur terre..plus les conflits seront nombreux (mathématique de base)..les gens ne pouvant pas vivre ensemble (la preuve par le nombres de guerres).. !
    hélas nous avons atteint le point de non retour...


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