NICOPOL NICOPOL 15 octobre 2013 16:34

Article qui, sous l’apparence d’un ton neutre et objectif, accumule les imprécisions et contre-vérités pour terminer en propagande réchauffiste.

Je commence avec les points supposés ne plus « faire débat » :

1) Le contenu en CO2 de l’atmosphère a augmenté d’un niveau préindustriel de 280 ppm (parties par million) au niveau actuel de 400 ppm

OK.

2) Cette augmentation violente du CO2 atmosphérique est le résultat de l’activité humaine

De toute évidence. Encore faudrait-il rappeler que par le passé la Terre a connu des périodes au cours desquelles les concentrations de CO2 étaient équivalentes, voire plus élevées qu’aujourd’hui ; par exemple, semble-t-il, à la fin du XIXe siècle (voir les travaux de Ernst-Georg Beck à ce sujet), en tout cas pendant le Jurassique (le « temps des dinosaures ») où il était 4 ou 5 fois supérieur ; il était également environ 10 fois supérieur il y a 450 M d’années alors qu’on était en...pleine phase glaciaire (tout ceci apparaît tout à fait explicitement sur les courbes figurant dans les rapports du GIEC) !

3) Le CO2 est un gaz à effet de serre (GES) qui provoque un forçage radiatif (...) Cet effet de serre est de la physique assez simple, il est connu depuis longtemps et son existence ne fait pas débat. S’il n’existait pas, on ne pourrait construire de serres !

On commence là à entrer dans l’approximation. En premier lieu, ce qu’on appelle « effet de serre » dans le climat n’a rien à voir avec ce qui se passe dans une serre, qui se réchauffe par convection (il suffit de faire une ouverture dans le toit d’une serre pour que l’effet disparaisse) alors que l’effet pris en compte dans les modèles du GIEC est un phénomène d’absorption / réémission de l’atmosphère. Donc, vous avez tout faux.

Ensuite, le mécanisme par lequel la concentration de CO2 augmente la température est très loin d’être bien compris par les scientifiques. Le modèle même d’ « absorption - réémission » fait l’objet de critiques, d’autres modèles existent (modèles de Richard Lindzen, Minkowski, "effet de serre adiabatique"). Et même si l’on admet le modèle classique, celui-ci pose d’énormes problèmes pour l’instant non résolus par le GIEC. En effet, selon ce modèle, la sensibilité climatique au CO2 devrait être d’environ 0,6°C pour un doublement de la concentration de CO2. Ce qui correspond à un impact assez modéré, bien loin des projections catastrophiques du GIEC (2 à 6°). Pour arriver à ce résultat les modèles du GIEC supposent qu’il existe une rétroaction positive suivante : hausse du CO2 -> hausse modérée de la température -> hausse de l’évaporation des océans -> hausse de la concentration en vapeur d’eau dans l’atmosphère -> hausse importante de la température (l’H2O étant un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2). Or, il n’y a aucune preuve de cette rétroaction positive, il semble même que les données expérimentales tendent vers l’existence d’une rétroaction... négative (c’est-à-dire que la concentration en H2O dans l’atmosphère diminue avec la température au lieu d’augmenter). Ceci, à partir des données officielles de la National Oceanic and Atmospheric Administration, organisme très favorable au GIEC. Or, sans cette rétroaction positive, les modèles du GIEC ne retrouvent pas la hausse de température des années 80-90 : l’effet de serre n’explique donc pas du tout les évolutions passées du climat, il est donc absurde de supposer qu’il puisse nous permettre d’en prédire l’évolution !

Autre très gros problèmes : tous les modèles de l’effet de serre classique prédisent que le réchauffement de l’atmosphère devrait être plus important dans la troposphère tropicale (le fameux « hot spot »). Or, les observations par satellite et ballons sondes montrent exactement le contraire !

Donc, cette 3ième affirmation est tout à fait contestable.

4) Dans les 800 000 dernières années, le niveau de CO2 a été fortement corrélé avec la température moyenne de la planète

On l’a longtemps cru, puis on s’était aperçu que c’était en fait le CO2 qui suivait la température et non l’inverse, et maintenant une étude vient montrer que les 2 courbes seraient en fait synchrones, mais le sujet fait encore l’objet de débats... Bref, on ne sait pas vraiment à quoi tient cette corrélation. Ce n’est donc pas un argument à introduire dans la discussion, en tout cas il devrait figurer dans les points qui font débat.

Sur vos 4 points, deux font encore débat, et en particulier celui sur l’ « effet de serre ». Dire qu’à ce sujet « the science is settled » comme le dit le GIEC et comme vous le relayez, c’est de la désinformation qui occulte tous les débats qui animent depuis près de 20 ans la communauté scientifique sur ces sujets.


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