samedi 22 avril 2017 - par

Après l’attentat les mêmes questions indécentes

Il faut bien continuer à rire des imbéciles, des moralisateurs après des évènements tragiques, j'ai donc souvent rigolé comme d'autres des refrains que l'on entend systématiquement après les attentats ou les tueries commises par des fous d'Allah fanatisés. Il ne faut pas faire d'amalgame, c'est pas ça l'Islam, c'est un loup solitaire, un individu isolé relevant de la psychiatrie. On connaît ces mantras auquel il faut rajouter la fameuse question posée par les arbitres des élégances politiques et leurs disciples grégaires :

"Est-ce que tout cela va faire le jeu du Front National ?".

Il faut la poser tout en suggérant que si le Front National était au pouvoir cela augmenterait le nombre de morts et qu'au final c'est à cause de la montée dans les urnes de ce parti que le terrorisme est devenu un tel fléau. C'est un peu comme être convaincu que poser des bougies, pleurnicher en chœur dans de grandes manifestations sur-affectives, organiser de grandes marches "blanches" pacifiques et pacifistes, cela suffira à endiguer la montée du fondamentalisme islamique, cela changera quelque chose.

Comme si répéter à l'envie que l'on aime tout le monde suffisait à provoquer l'amour chez qui nous hait en vérité dans tout ce que nous sommes.

Je suis frappé également mais ne suis sans doute pas le seul par cette indolence morale et intellectuelle des occidentaux noyés au milieu d'un océan mièvre de bons sentiments, de grandes déclarations de bonnes intentions. Toute cette mollesse, toutes ces sucreries sentimentalistes que l'on peut lire sur les réseaux dits sociaux ou ailleurs donnent la nausée. Ainsi que le disait mon cher Bernanos nous occidentaux avons maintenant réellement et de fait, à quelques exceptions "le cœur sec et les tripes molles".

Par conséquent ce questionnement sur le fait que tout cela va peut-être faire le jeu du Front National - rien n'est d'ailleurs moins sûr- est proprement abject. Cela évite de poser les vraies questions, celles qui fâchent, celles qui font que l'on est automatiquement taxé de ceci ou de cela par ceux les refusant. Les musulmans de France ainsi que les musulmans européens se distinguent par leur silence assourdissant après la plupart des attentats excepté quelques voix bien isolées et peu représentatives dont l'imam de Drancy qui d'ailleurs ne manque pas de courage, lui.

Ou alors les musulmans de France s'inquiètent exclusivement des répercussions possibles sur leur communauté. Au bout d'un moment cela se saurait si ce pays était véritablement raciste, et il semble à ne serait-ce qu'observer la diversité qu'il ne l'est concrètement pas, contrairement aux vociférations de l'un ou l'autre antiraciste de pacotille ou de profession. "Qui ne dit mot consent" disait le dicton, on nous dit que c'est faux, que la grande majorité des musulmans de France serait modérée et déplorerait cette haine religieuse radicalisée.

D'aucuns avaient cru qu'avec l'instauration de l'état d'urgence, avec les policiers présents partout, tout cela n'arriverait plus, se calmerait et qu'ils pourraient se rendormir dans leur quiétude de consommateurs dociles. Mais il n'en fut rien. Ce n'est que le début...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury - Grandgil

illustration empruntée ici




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