vendredi 27 novembre 2015 - par CHALOT

C’est chouette de ne pas être séparés dès l’enfance !

Ne nous séparez pas dès l’enfance !

Pendant neuf ans j’ai été instituteur dans le département de la Mayenne.

C’était dans les années 80.

Pendant plusieurs années, avant d’enseigner dans la ville de Mayenne, j’ai exercé dans deux petites communes et notamment à Alexain en maternelle.

Le maire de l’époque était divers droite mais comme beaucoup de ses collègues, attaché à l’école publique, creuset éducatif regroupant tous les enfants de la commune.

La Municipalité faisait de gros efforts en termes d’investissements et d’équipements :

L’école maternelle, à faible effectif disposait de deux assistantes maternelles travaillant en alternance et rien ne manquait aux enfants en termes de matériel et de fourniture.

Pour le maire et son équipe, il était important que tous les enfants se retrouvent dans la même école et il disait à qui voulait l’entendre que la chance du village c’est qu’il n’y ait qu’une seule école.

Nous ne partagions pas les mêmes vues en politique, loin de là, mais pour lui j’étais l’instituteur des enfants, il m’acceptait et il existait entre nous une estime réciproque.

Tout allait pour le meilleur des mondes, le maire m’a même soutenu quand j’ai organisé des séances de cinéma.

Plusieurs fois par an, je revenais de Laval avec un projecteur de cinéma et un film que je projetais aux habitants.

Le jour où j’ai demandé pour des raisons personnelles ma mutation, le maire a organisé une petite cérémonie d’adieu, fort sympathique.

Pourquoi cette anecdote ?

Pour rendre hommage à ce maire et pour rappeler que la laïcité est un principe républicain que beaucoup d’élus ruraux, de tous les bords respectent et prennent à leur compte.

Aujourd’hui, en 2015, plus de 800 communes n’ont pas d’écoles publiques.

Il existe de nombreuses communes où subsistent deux petites écoles, l’une publique et l’autre privée, les deux vivotant alors qu’une seule école pourrait avoir une vivacité.

Il n’y a aucun intérêt à maintenir ce dualisme scolaire.

Comme l’indique l’affiche du CNAFAL :

« C’est chouette de ne pas être séparés dès l’enfance ! »

Oui, il existe une école de la République :

L’école publique !

Jean- François Chalot



11 réactions


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 27 novembre 2015 14:54

    Hélas ! Les carences ponctuelles de l’école républicaine conduisent les parents qui le peuvent à placer leurs enfants dans des écoles privées qui ont la possibilité de se préserver de ceux qui perturbent parfois le bon fonctionnement de l’école pour tous.


    Et il n’est pas sûr que les professeurs d’école actuels soient armés pour bien gérer la diversité, surtout quand leurs supérieurs leur savonnent la planche avec des recommandations pas toujours bien venues !

  • soi même 27 novembre 2015 17:22

    Et oui , la droite n’est pas toujours un gros caca comme certain ici veulent nous faire croire, intéressante expérience, visiblement , dommage que vous n’avez pas approfondie d’une manière philosophique sur l’idée de la Égalité, car il est visible que vous aurez mit de l’eau dans votre vin.... !


  • Ben Schott 27 novembre 2015 19:31

     
    Moi je dirais plutôt que c’est pas chouette d’être séparé depuis l’enfance...
     


  • Coeur de la Beauce Fabien le chartrain 27 novembre 2015 19:41

    Passer de la Mayenne à la banlieue parisienne... atypique comme parcours. Et puis les choses étaient plus simples en 1980, au temps de la bonne vieille lutte des classes...


  • Samson Samson 27 novembre 2015 20:07

    Une fois n’est pas coutume, je vais m’abstenir d’ajouter mon grain de sel au débat.

    Je profite donc du billet pour rendre hommage à Jean-Henri Fabre dont les merveilleux écrits m’ont ouvert et initié dès l’enfance tant à la beauté et la poésie du microcosme qu’à la richesse de l’approche comportementale qu’il inaugure.
    Il reste pour moi un des « tout grands », le modèle même de l’instituteur et du pédagogue.
    Chacun de ses textes est un bijou, et il devient rigoureusement impensable après l’avoir lu d’encore envisager l’usage d’une bombe d’insecticide ou de massacrer son jardin au round-up. smiley

    Cordiales salutations ! smiley


  • non667 27 novembre 2015 23:39

    à chalot
    chiffrons un peu !
    plus d’école privé d’un coup !,il faut payer la location des locaux à l’école privée , payer la direction et les services administratifs et périscolaire
    les enseignants déja payés par l’état pour les écoles sous contrats deviennent des fonctionnaires à par entière avec retraite y afférent 55ans (au lieu de 65 dans le temps ! )
    et surtout le plus gros morceau inébranlable  : plus d’écoles confessionnelles juives ! ça c’est de l’antisémitisme  ! chalot = antisémite !!!!!! smiley smiley smiley smiley


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 28 novembre 2015 11:28

      @non667

      C’est pourquoi l’Ecole émancipée« avait autrefois adopté le slogan : »Nationalisation de l’enseignement privé sans indemnité ni rachat«  ! », estimant qu’il avait suffisamment profité des subsides de l’Etat.


  • Spartacus Lequidam Spartacus 28 novembre 2015 10:15
    Il n’est pas nécessaire d’être d’être laïc de la part d’un maire d’être attaché au bon fonctionnement de l’école du village.
    Pas plus qu’il est nécessaire d’être laïc pour célébrer un pot d’adieu....

    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 28 novembre 2015 11:25

      @Spartacus

      Heureusement que le maire ait été un « laïc ». Vous ne voudriez quand-même pas qu’il fût un « clerc » !

      On a du mal aujourd’hui à comprendre que les partisans de la laïcité et ceux qui se contentent de la respecter soient des « laïques ». On a même connu des clercs « laïques » (l’évêque Gaillot, p. ex.) !

      En revanche, certains maires (dans l’ouest surtout) ne sont pas laïques du tout et favorisent l’école privée au détriment de l’école de la république. Ils sont moins nombreux qu’autrefois, mais ils existent.


    • Henry Canant Henry Canant 28 novembre 2015 11:28

      @Spartacus
      Surtout que le départ a été très festif, et certainement toute la population s’est assuré qu’il a bien quitté la commune.


      Parait-il qu’il militait déjà pour la construction d’une mosquée. Le maire lui faisant remarquer qu’il n’y avait aucun musulman dans la commune il aurait répondu que c’était du justement à son absence.

    • Spartacus Lequidam Spartacus 28 novembre 2015 13:16

      @Jean J. MOUROT


      Votre vision public contre privé est archaïque...

      Il n’est pas nécessaire de croire en un dieu pour être l’école privée.



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