mercredi 16 avril 2014 - par Papybom

Comprendre la langue française

Avec un mot, il est possible de contourner un texte. Matignon a interdit aux membres du gouvernement de conserver un mandat exécutif local. Pas de rester simples conseillers ni de garder leurs indemnités !

"Moi président de la République, les ministres ne pourraient pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local." C’est écrit noir sur blanc dans la charte de déontologie que doivent parapher les membres du gouvernement. "Ils doivent consacrer tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles. Ils doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir." Comme souvent, le diable se niche cependant dans les détails. Si les ministres doivent renoncer à leurs mandats exécutifs locaux, c'est qu'ils peuvent conserver une ou plusieurs fonctions non exécutives dans leur fief. Un message subliminal entendu par 25 des 39 membres du gouvernement, à l'image de ces trois mêmes barons roses, demeurés simples conseillers au sein de leur assemblée municipale ou départementale. Ne parlons pas de cumul de mandats d’élus. Un ministre n’est pas un élu ! Ministre étant une fonction et non un mandat, les membres du gouvernement ne sont pas soumis aux mêmes règles.

Voila un beau tour de passe-passe politique. Exemple : Jean-Yves Le Drian. Il a quitté la présidence du conseil régional de Bretagne, pas la Bretagne. Il est d'ailleurs resté simple conseiller, profitant en même temps d'un autre vide laissé par le document précité. Rien, absolument rien n'y est mentionné dans les textes à propos des indemnités. "C'est à la libre appréciation des ministres", répond-on à Matignon. Ils sont treize à estimer que tout travail supplémentaire mérite salaire. Certains n'en tirent qu'un petit pécule en tant que conseillers municipaux : Valérie Fourneyron (66 euros à Rouen), Laurent Fabius (615 euros au Grand-Quevilly) et Kader Arif (700 euros à Toulouse). Quand les dix autres "s'augmentent" ainsi de 20%, soit environ 2.000 euros, par la grâce d'un mandat de conseiller général ou régional. La nouvelle ministre de l’Écologie annonce qu'elle passera la main à la présidence de la région Poitou-Charentes, précisant qu'elle resterait conseillère régionale. Najat Vallaud-Belkacem dans le Rhône et Marie-Arlette Carlotti en Paca atteignent même le plafond de 2.757 euros, imposé aux ministres par la loi sur la transparence financière de la vie politique, promulguée en avril 2011. De loi, la commission Jospin en a proposé une nouvelle, interdisant "le cumul de fonctions ministérielles avec l'exercice de tout mandat local". Le gouvernement osera-t-il le changement dès maintenant ? Paroles de : La Vie Ne M'apprend Rien « …Les lois ne font plus les hommes Mais quelques hommes font la loi… ».



7 réactions


  • Garance 16 avril 2014 13:15

    Tant il est vrai que les conseilleurs ne sont pas les payeurs : il nous faut bien constater que ce sont nos impôts qui paient tous ces « conseilleurs »

    « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?
    - Je suis conseilleur puisque conseillé municipal entre d’autres choses car je puis conseiller dans quelque domaine que ce soit
    - Mais encore ?
    - Avec mes conseils je conseille ceux qui sont dans le doute : grâce à moi : ils savent ce qu’ils ont à faire puisque je les ai conseillé
    - Et d’ou vous vient cette science infuse du savoir conseiller ?
    - De mon appartenance politique , personnellement je suis socialiste , dans tous les partis il y a des conseilleurs conseillés ; ceux du parti auquel j’appartiens sont les meilleurs évidemment
    - Vous êtes rétribués ?
    - Evidemment : toute peine mérite salaire
    - Pourtant le président, pendant sa campagne avait préconisé......
    - Paroles de campagne : on sait ce que cela vaut....et puis entre nous : qui conseillerait ceux qui ne savent pas ou qui doutent si nous n’étions pas là ? , j’ajoute que je considère qu’au prix ou sont payés mes conseils que je fait du bénévolat en plus du travail que j’effectue pour les français qui m’ont élu pour le faire ; puis-je vous donner un conseils puisque je suis conseilleur conseillé ? : ne me faites plus chier ; compris ?  »


    • Yajovin Yajovin 16 avril 2014 13:50

      Ah, oui. La France serait tombée encore plus bas si ces cher(e)s conseiller(e)s en ceci ou en cela n’existaient pas.


  •  C BARRATIER C BARRATIER 16 avril 2014 18:05

    C’est un petit pas
    Pour supprimer ces indemnités, il faut supprimer leur source : les fonds publics distribués à la tête du client par les ministres qui disposent d’encore plus de ce fric que les parlementaires ! Supprimer toutres ces réserves (c’est beau la langue française) serait une bonne lessive d’argent sali.
    Voir en table des news :

    Clientélisme-pillage de fonds publics, réserve parlementaire - prises d’intérêt

     http://chessy2008.free.fr/new/news.php?id=254



  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 16 avril 2014 18:59

    Si le personnel politique s’occupait de la France et des Français, au lieu de s’occuper de rembourser les banksters, le prix qu’ils nous coûtent serait peut important. Ils seraient comme Poutine à 80% d’indice de satisfaction, et pas à 17%.

    Mais voilà, c’est comme dans le pays des souris, qu’on vote pour un chat noir, ou, blanc, ou à pois, ce sont toujours des chats...

    « Mouseland, le pays des souris qui élisent des chats. »


  • Fergus Fergus 16 avril 2014 22:44

    Bonsoir, Papybom.

    Bravo pour cette mise au point sur de détestables pratiques. Ces gens-là devraient être exemplaires sans même que des textes le leur imposent. Inutile de s’étonner si les Français sont de plus en plus écoeurés par les mœurs de la classe politique.


  • Le Yeti Le Yeti 17 avril 2014 10:34

    « Avec un mot, il est possible de contourner un texte. »

    Oui : « Décret ».


  • HELIOS HELIOS 17 avril 2014 12:22

    ... et ils se posent encore la question de savoir pourquoi les citoyens s’abstiennent et n’ont plus confiance ???


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