Dans une Allemagne qui ne souhaitait pas vraiment épurer et où les barons de Länder étaient les mêmes souvent que les Gauleiter d’antan, il ne fut pas trop difficile de cacher les anciens nazis et les responsables de crimes contre l’humanité. La CIA en ayant recruté une bonne partie, il restait ceux qu’il fallait à tout prix extraire du pays pour leur éviter la prison à vie où la peine de mort, dont certaines prononcées par contumace à Nuremberg. Pour ce faire, la CIA elle-même n’eut à s’occuper que de peu de choses. D’autres s’en étaient chargés avant elle : des religieux catholiques, dont certains avaient avant et pendant la guerre fait allégeance aux hitlériens. Rome était au courant, et finançait même ces circuits d’exfiltration, qui consistaient en deux filières essentielles, chacune se chargeant de pays particuliers comme points de chute privilégiés : des pays évidemment subjugués eux aussi soit par la personnalité d’Hitler, soit par un antisémitisme virulent. Les dictateurs sud-américains, dont certains installés par la force et par les américains furent les premiers à en recevoir, le second pays à les accueillir les bras ouverts étant l’Egypte. Les fuyards partaient soit parce qu’ils se sentaient cernés, soit parce que la CIA n’avait plus besoin d’eux, une fois leur mission anti-soviétique remplie.
Car c’est vrai, ça : ont-ils au moins été efficaces, ces fameux espions nazis recrutés ? Oui, dans la mesure où ils ont
démesurément agrandi la menace communiste : en résumé ; les fameux espions allemands ont surtout servi à fabriquer le mythe d’un conflit nucléaire possible qui arrangeait les industriels américains de l’armement. Pour cela, il fallait en face un KGB hargneux, ce qu’il fût pendant des années, n’hésitant pas à graisser la patte comme en Angleterre, ou des espions célèbres seront découverts en nombre quelques années plus tard. Les
premiers "computers" de la CIA vont
classer, trier,
dénombrer, pour remonter ces filières d’espions russes. Parmi les faits notables à mettre à leur actif, mais aujourd’hui assez critiqué, il y a cet incroyable histoire
du tunnel du téléphone de
Rudow, devenu "Operation Gold" sorte de
longue galerie ayant été creusée sous le territoire contrôlé par les russes. Ayant coûté le prix de 2 avions U-2, (6,5 millions de dollars) il mesurait 454 mètres de long pour aller croiser un gros câble de communication téléphonique des services secrets russes situé à peine à 6
8 cm de profondeur. Objectif atteint le 28 février 1955, mais il a n’a servi qu’un an, car il a été découvert le 21 avril 19
56 par les russes... "
les cafetières étaient encore chaudes dans le tunnel" racontent les historiens. Le bidule était ultra-sophistiqué et avait un plafond réfrigérant, car l’hiver la chaleur interne faisait fondre la neige et aurait pu démasquer sa présence... pour certains c’était un des travaux de l’équipe du nazi recruté Gehlen (voir épisode précédent), pour d’autres sa participation est une légende urbaine de plus. Le tunnel, lui, a bien existé, et on l’a même déterré depuis et placé quelques morceaux dans un des musées de la guerre froide. Mais leur efficacité à été tout autre en fait : les contacts que certains avaient pris avant-guerre leur ont permis surtout de sortir leurs petits camarades nazis de la nasse allemande où ils se terraient.
Efficaces ou non, un jour où l’autre il fallait bien en effet les extraire d’Allemagne pour leur faire retrouver les Etats-Unis ou le plus souvent un autre pays, pour ne pas éveiller les soupçons de collusion. En utilisant ce que les allemands avaient mis en place à la fin de la guerre pour s’échapper : des filières d’exfiltrations, montées grâce à de savants rapprochements avec... des religieux, dont certains n’avaient pas fait mystère de leur goût pour les théories nazies. Les Voies du Seigneur sont réputées impénétrables, mais les chemins de traverse pour faire évader les nazis étaient balisés par l’Eglise. Espagnole, tout d’abord, notamment : n’oublions pas que
Franco ne mourra qu’en 1975... ce qui laisse près de trente ans pour servir de terre d’accueil aux
fuyards nazis. En France, le milicien Paul Touvier échappera à la justice pendant 40 ans grâce à des réseaux de couvents intégristes espagnols. C’est la première voie, qui conduit notamment ensuite en Argentine ou en Bolivie. Pour l’Espagne, les deux organisateurs de la filière sont Charles Lescat, collaborateur de Brasillach à
"Je Suis Partout", un français de l’Action Française et Pierre Daye, un belge ayant pour interlocuteurs à Rome les Cardinaux Tisserant (France) et Antonio Caggiano (Argentine). Lescat avait écrit en 1941 "
Quand Israël se venge" un pamphlet violemment antisémite et avait fuit en Uruguay dès 1945, pour finir en Argentine. Daye avait aussi travaillé à "
Je suis Partout", et avait été condamné à mort par contumace en Belgique en 1946 pour collaboration. Juan Peron leur offrit le gîte, étant depuis longtemps un admirateur du nazisme (pour les admirateurs du mythe Evita Peron, faudrait qu’ils redescendent sur terre : c’était bien une seconde Eva Braun). Un chercheur, Uki Goni, avait démontré assez tardivement - en 1983 - ces liens étroits :
"Goni demonstrates that operatives of Heinrich Himmler’s Sicherheitdienst, or SD, the political-espionage service of the Nazi Party, moved without difficulty throughout Argentina for the entire war".
L’Argentine de Juan Peron était effectivement infestée de nazis ou de collaborateurs Vichystes :
"Some of these people had an important afterlife in Peron’s Argentina. Vichyite Frenchman Jacques de Mahieu drafted the doctrinal texts of Peron’s movement and became an important ideological mentor to Roman Catholic nationalist youth groups in the 1960s. Daye became the editor of one of the official Peronist magazines ; Freude’s business ventures prospered, and his son Rodolfo was the chief of presidential intelligence during Peron’s first presidency". L’Argentine était donc devenue un véritable paradis pour nazis au seuil des années 50 :
"In those days Argentina was a kind of paradise to us," reminisced Nazi war criminal Erich Priebke in 1991". Jacques de Mahieu était aussi un ancien de la sinistre division Charlemagne, adepte des
pires thèses raciales et eugénistes hitlériennes. Dans son délire purement racial, il en était arrivé à affirmer que les
Vikings étaient allés jusqu’en Patagonie, à force de montages photos et de faux "décryptages" de dessins indiens : le moyen pour lui d’affilier le régime de Peron à une prétendue descendance nordique. Totalement illuminé, il récidivera plus tard avec le
s Templiers. Ses dires abracadabrantesques servent de fonds de commerce à la moitié au moins des sites néo-nazis actuels (tapez son nom dans un moteur de recherches, vous le constaterez, c’est effarant !). En 1989, on le retrouva comme par hasard derrière
Carlos Menem lors de sa campagne électorale. Peron, mort, avait fait hélas des petits. Mais l’Argentine de Peron ne fut pas le seul point de chute des chemins d’expatriations.
Des chemins qui passaient aussi de l’autre côté de l’Europe par la Croatie, ou avaient sévi les terribles Oustachis ("les insurgés") d’
Ante Pavelic. (ici avec l’archevêque
Alojzije Stepinac). Un mouvement fasciste pur, dont les signes
de ralliement ne trompaient pas, créé dès 1929 et à l’origine des tous premiers camps de concentration tels que Koprivnica, Pag Island, Jadovno, Krušcica (en Bosnie-Herzégovine), Ðakovo, Tenje, et Loborgrad. Et le groupe des camps de Jasenovac, comprenant Krapje, Brocica, Ciglana, Kozara, et Stara Gradiška. Jasenovac, "l’Auschwitz Serbe", le seul camp d’extermination non allemand, où moururent 85 000 prisonniers, dont 50 000 Serbes, 13 000 juifs, 12 000 Croates et 10 000 Tsiganes. Jasenovac a longtemps été "
l’holocauste caché", non répertorié dans les atrocités de la guerre. Camp de travail, de concentration et d’extermination à la fois, ce fut
une horreur. Les Oustachis n’avaient
rien à envier aux pires SS. Une précision à ne jamais oublier : le camp de l’horreur de
Jasenovac était administré.... par un franciscain !!! Le père Miroslav
Filipovic-Majstorovic (ici au
milieu), surnommé par les détenus "
Fra Sotona",
"frère Satan". Le plus souvent sanglé dans son uniforme d’Oustachi. Il sera exécuté plus tard par les troupes communistes. Des
témoignages en nombre parlent de l’avoir vu exécuter des prisonniers de ses propres mains. Dans l’histoire tumultueuse de l’église catholique, c’est un beau cas d’espèce, sinon le pire de tous.
Le jeudi 24 juillet 2008 encore, ce
camp de l’horreur s’est rappelé au souvenir des gens qui l’avaient oublié : ce jour là
Dinko Sakic est mor
t à 87 ans, à l’hôpital de la maison de Zagreb. C’était un des autres dirigeants du camp, fin 1944. L’homme avait été extradé d’Argentine en 1998 et
condamné à 20 ans de réclusion, dans des conditions d’enfermement plus que confortables. Sa femme dirigeait le camp pour femmes de Stara Gradiška, mais elle n’a jamais été poursuivie. Dans une interview en 1995, Sakic n’avait rien regretté de ses actes passés. Ses funérailles furent l’occasion d’une célébration immonde de l’univers nazi : la Croatie n’en a toujour
s pas terminé de ses démons. "Sakic was buried wearing the uniform of the Ustasha, the local pro-Nazi movement, according to the Croatian daily Vecernji. It said a priest called Sakic a "model for all Croatians." L’indécrottable prêtre, le père Lasic, avait déjà fait de même aux funérailles d’Ante Pavelic :
"Father Lasic who led the Catholic burial for Sakic held numerous masses in the past for the leader of the Ustasa Ante Pavelic. "[E]very honorable Croat is proud of the name of Dinko Sakic," said Lasic at the funeral. " Son attitude ignoble, plus de 54 ans après la fin de la guerre, est une offense véritable aux victimes du nazisme.
Même chose pour Milivoj Asner, jamais capturé lui, grâce à l’Autriche : l’
ancien chef de police locale en Croatie, responsable de la déportation de centaines de Juifs et de Serbes, qui s’était réfugié en Autriche, où Jörg Haider et venu lui apporter un soutien médiatisé …"
il vécut les décennies suivantes en Autriche, malgré la présence de forces alliées dans le pays jusqu’en 1945, sous le pseudonyme germanisé de « Georg Aschner ». Comme d’autres criminels de guerre, il put bénéficier du soutien d’anciens nazis reconvertis dans l’administration autrichienne d’après-guerre" dit-on. L’homme est toujours en liberté en 2009, et est âgé aujourd’hui de 96 ans ; il avait pourtant été formellement reconnu par
des clichés d’un photographe anglais lors du dernier euro de football en Croatie. Son extradition demandée avait été rejetée l’année précédente... par les autrichiens :
"L’extradition avait été refusée en 2007 par un tribunal de Klagenfurt sur la base de deux rapports d’experts psychiatres attestant que l’état de santé d’Asner ne permettait pas qu’on l’interroge ou qu’on le soumette à un procès, comme le souhaite la justice croate" précise LCI. Déclaré sénile, mais assistant à tout l’Euro de football. Décidément, les
protections croates (et autrichiennes signées Jorg Haider) perdurent... à en
écœurer tout le monde. On ne dira jamais assez quelle était la filiation idéologique d’un Jorg Haider, dont certains sont venus ici, pourtant, vanter les mérites.
En 2005, le fils d’un des exterminés serbes, William Dorich, a institué une plainte contre le Vatican et sa banque pour les exactions de Jasenovac, en affirmant que c’était bien
"l’or du vatican" qui avait servi à protéger les bourreaux dont Pavelic,
vu en compagnie des franciscains à plusieurs reprises.
"From money stolen from the gold teeth of my relatives, the Vatican enabled Nazis to escape to Argentina," claims William Dorich". Selon Lee Wolf, professeur d’histoire, c’était une évidence, et la plainte de Dorich était fondée :
"a historic fact that certain members of the Croat Catholic hierarchy […] endorsed the butchery, and some members of the Franciscan order took an active part in the forced conversions of the Serbs and also in the massacres." Le témoignage d’un ancien agent de la CIA, William Gowen, confirmait complètement cette thèse :
"There is only one known witness to the Vatican and Franciscan money laundering : former US Army Counterintelligence Special Agent William Gowen. According to his deposition, Vatican official Fr. Krunoslav Draganovic admitted to Gowen that he received up to ten truckloads of loot in 1946 at the Franciscan controlled Croatian Confraternity of San Girolamo in Rome. Gowen also testified that the leader of the treasure convoy, Ustasha Colonel Ivan Babic, boasted to Gowen of using British uniforms and trucks to move the gold from Northern Italy to Rome. As for the Ustasha Treasury’s ultimate destination, Gowen concurred that it could have gone nowhere but the Vatican Bank". Le père franciscain cité,
Krusnolav Draganović, était bien le pilier du trafic, appointé par le Vatican qui ne pouvait donc ignorer ses activités.
Ses feuilles de paye et ses défraiements l’attestent : l’homme travaillait bien pour la CIA en 1959 par exemple.
La mise en cause directe de Rome remonta plus loin encore en 2006, avec la citation d’un
cardinal directement lié au trafic : ce n’est pas n’importe lequel, puisque c’est le futur Paul VI ! ’ ! "
the Vatican Bank and the Franciscans have demanded that Gowen’s testimony not be published, but a copy was obtained by the Israeli newspaper Haaretz which posted an online article in January 2006. It uses the evidence of this former American counterintelligence agent to accuse Montini, the future Pope Paul VI, of involvement in the laundering of money for the ratlines." Enorme scandale... qui encore une fois, en Europe n’a même pas fait de vagues dans la presse... Selon Haaretz, les Oustachis avaient été pris sous la coupe des services secrets anglais et américains uniquement dans le but de lutter contre les communistes. Le cas du Cardinal Montini, pourtant, méritait meilleure enquête.
A la fin de la guerre, on s’était en effet longuement arrêté sur le silence pesant de Pie XII sur l’holocauste. On avait oublié que
son secrétaire s’appelait Montini et qu’il deviendrait l
e futur Paul VI : or c’est bien lui qui s’était chargé de toute l’administration des expatriations de la filière Croate ! Les américains, grâce au Vatican, savaient donc pertinemment où était Pavelic, recherché pour crimes de guerre : ils n’ont rien fait pour l’arrêter, comme l’attestera Goewen : l’ambassade américaine elle-même avait donné l’ordre de ne pas l’arrêter.
"American military intelligence located Pavelic’s hiding place. But according to a secret document Gowen wrote in July 1947, that was submitted to the court, Gowen’s unit received the instruction : "Hands off" Pavelic. This was an order from the American Embassy, stressed Gowen in his testimony". On aurait donné le bon dieu sans confession à ce bon Paul VI, p
remier pape à se rendre en terre d’israël en 1964... ce qui, à la lueur des faits historiques n’est pas sans scandaliser... aujourd’hui que l’on sait ce qu’il a pu faire exactement. Il y restera
11 heures seulement, remarquez, sur le territoire israëlien. En ne visitant pas tout :
"But he avoided all sites of Jewish significance, including Yad Vashem, Israel’s national Holocaust museum and memorial." Par crainte qu’on découvre ce à quoi il avait participé où qu’il ne tombe sur un ancien déporté de Jasenovac ?
Les archives de la CIA, révélées il y a seulement trois ans, ont gardé trace de cette fameuse r
oute des Oustachis, et même de combien elle avait coûté au Vatican :
"the route of the Ustashe leaders and treasure can roughly be traced through memos written by U.S. Army intelligence officers. One 1946 memo on the Ustashe treasury said that "approximately 200 million Swiss Francs (about $47 million) were originally held in the Vatican for safe-keeping" before being moved to Spain and Argentina. Like other documents of the time, that one is tantalizingly silent about whether "Vatican" meant the Vatican Bank or the papal city-state, a political enclave within Rome." Et ce n’était pas tout : en attendant de fuir en Egypte ou en Bolivie, les nazis habitaient au beau milieu de Rome, dans des appartements loués par le Vatican :
"a 1947 intelligence report noted : "Many of the more prominent Ustashe war criminals and Quislings are living in Rome illegally, many under false names. ... All this activity seems to stem from the Vatican."
La bête noire qui tirait le Vatican vers le nazisme s’appelle
Alois Hudal, partisan ouvert du national-socialisme hitlérien. Il l’avait écrit noir sur blanc dès 1937 dans "Les Fondements du national-socialisme" (
Die Grundlagen des Nationalsozialismus), Hudal s’opposant alors à Pie XI qui lui avait fermement condamné le nazisme. C’est lui qui se chargera logiquement des filières d’expatriation d’après 1945, c’est lui aussi par exemple qui louera les fameux appartements romains où étaient logés les nazis recherchés, tel O
tto Wachter, le g
ouverneur de la Galicie, organisateur des
pogroms de Cracovie et d’Ukraine. Devenu Otto Reinhardt, il mourra libre en 1949, dans les bras d’Hudal, dit-on. Tous "logés" (repérés) par les services secrets anglais ou américains, sans que personne ne les arrête ! Le scandale Hudal éclatera quand même en 1952, et forcera à une vague d’expatriation imposante : de peur de se faire arrêter, ses protégés partirent vers de nouveaux cieux plus amènes. Hudal était bien le diable en personne, au Vatican : son antisémitisme était patent.
"From 1933 on, Hudal embraced publicly the pan-Germanic nationalism he had previously condemned, proclaiming on July of that year that he always wished to be a “servant and herald” of “the total German cause”. His invectives against the Jews also became more frequent, linking the so-called “Semitic race” – which allegedly “sought to set itself apart and dominate” – with the nefarious movements of democracy and cosmopolitanism and even denouncing an alleged Jewish conspiracy to become “the financial masters of the Eternal City”.
A partir des années 90, alors que s’approche le cinquantenaire de la libération, le Vatican va beaucoup s’activer pour tenter d’effacer
les traces de cette
filière gênante. L’idéal étant la création d’un état chrétien à partir de l’éclatement de l’ex-yougoslavie, qui permettrait de garder
ad vitam eternam des
archives embarrassantes ou des preuves gênantes en lieu sûr. Le Vatican pésera donc de tout son poids pour obtenir la création de la.... Croatie. Un état qui avait déjà proclamé son
indépendance en 1941, lorsqu’il avait été envahi par... les nazis. Le 25 juin 1991 la Croatie redevient donc indépendante pour la deuxième fois. Le plus chaud partisan de l’indépendance est un cardinal bavarois, Joseph Ratzinger, qui ne trouvera rien de mieux que de proposer la béatification
de Pie XII, toujours
largement soupçonné de
compromission avec les nazis. Venant d’un pape ayant porté lui-même l’
uniforme des jeunesses hitlériennes, rien n’étonne... et pas non plus la publication d’un texte de sa main ouvertement négationniste intitulé "Freiheit und Wahrheit" en 1997, dans la revue Die Aula... Le Vatican, a un
lourd passé avec les nazis, et son représentant actuel est bien à cette image.
"Die Aula en 1998, la revue étant publiée en langue allemande. Elle soutenait alors clairement l’ascension de
Jörg Haider et sa triste notoriété dépassait les frontières de la petite Autriche." "
Die Aula défend les négationnistes et ceux qu’elle nomme les « victimes de la liberté d’expression », à savoir les hommes politiques d’extrême droite qui sont condamnés pour offense à l’islam. Elle critique les lois qui répriment les propos révisionnistes, flirte très souvent avec l’antisémitisme et tente de réécrire l’histoire récente de l’Autriche. Lors de la nomination de Benoît XVI, elle avait bruyamment fait part de sa joie." Retour vers le futur en quelque sorte ! En Autriche, il est vrai, le cardinal Théodore Innitzer n’avait rien à envier aux cardinaux néo-nazis....l’homme était resté célèbre pour avoir fait mettre les croix gammées dans les églises avant même l’Anchluss....Innitzer avait tout du nazi, même l’allur
e et les poses martiales. En réalité, il était nettement
moins rassurant encore. Il ne se
ra jamais inquiété.
Tout le système d’exfiltration reposait sur l’argent de la banque vaticane, une hydre obscure, chez laquelle ne subsiste plus aucune trace des transactions :
"la Banque du Vatican, officiellement connue sous l’appellation de l’ « Institut pour les Œuvres Religieuses », est une organisation impénétrable, possédant trois conseil d’administration distincts. Elle possède une autre caractéristique surprenante : Elle ne serait jamais « auditée », les fonds déposés pouvant dès lors disparaitre sans laisser de trace. De plus, la Banque du Vatican, nie avoir tout document datant de la Seconde Guerre mondiale, étant donné qu’elle détruit systématiquement tout document de plus de 10 ans". On pense donc dans les années 2000 qu’il sera impossible de prouver quoi que ce soit... jusqu’à ce que des historiens épluchent certains versements de la CIA.... sur un dénommé "Dynamo" : le nom de code de
Draganovic à la CIA.
"Néanmoins, d’autres documents existent dans les archives allemandes et américaines qui indiquent que les mêmes pratiques que les accusations croates ont bien eu lieu en Allemagne. Les archives montrent que les Nazis ont transféré des fonds de la Reichbank à la Banque du Vatican et de la Banque du Vatican vers des comptes contrôlés par des Nazis en Suisse. En d’autres termes, la Banque du Vatican a servi d’intermédiaire dans le transfert d’or d’Allemagne vers le secret de comptes suisses, d’où les fonds purent servir au financement des ratlines sans laisser de trace". Aïe, on retombe sur le fameux secret bancaire suisse... et de l’o
r, volé partout en Europe, les nazis
en regorgeaient. Sans oublier les
œuvres d’art spoliées.
Rome dirigeait donc bien l’exfiltration d’anciens nazis via deux grands axes : l’Espagne, vers l’Amérique du Sud, essentiellement, et via Gênes, vers la Palestine, avec un arrêt intermédiaire en Egypte, où il furent accueillis à bras ouverts, vu l’antisémitisme qui y régnait déjà. Mais cela, nous le verrons demain si vous le voulez bien.