samedi 20 août 2016 - par Jean-Pierre Llabr�s

Fiasco int�gral mondial de l’Aide Publique au D�veloppement en mati�re de R�gulation de la Commercialisation des Produits Vivriers

En raison de la forme de l'article (collage de plusieurs courriels et de textes, je ne peux que proposer un fichier pdf.

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En 1981, au Honduras, j'ai diagnostiqué que les producteurs de produits vivriers (Granos Basicos) ne percevaient pas un prix optimum de leur récolte et, partant, ne pouvaient améliorer leur niveau de vie, parce qu'ils ne possèdent pas de stockages leur permettant de commercialiser leurs produits tout au long de l'année, d'une récolte à la récolte suivante, avec des cours plus favorables.

En conséquence, sous la pression financière (nécessité de rentabiliser au plus vite leur investissement productif), ils vendent tous massivement, dès la récolte, et provoquent la chute des cours à leurs dépens. Les commerçants-grossistes et les agro-industries achètent dès la récolte à bas prix puis stockent et vendent tout au long de l'année avec des prix et des marges considérables.

Depuis 1981, j'ai sans cesse alerté mes mandants et les gouvernements des pays sous-développés où j'intervenais sur l'aspect fondamental de la maîtrise du stockage par les producteurs.

Aucun de ces pays n'a engagé de programme de stockage en faveur des agriculteurs de produits vivriers.

Aucun bailleur de fonds d'Aide Publique au Développement n'a pris en compte la priorité de ce problème.

En 2011, j'ai alerté le Conseil ET la Commission de l'Union Européenne.
Je vous en propose le récit.


Union & Commission Europ�ennes : Appui � la S�curit� Alimentaire & � la Commercialisation des Produits Vivriers dans les pays dits « en d�veloppement »

16 r�actions

Jean-Pierre Llabr�s 20 août 2016 16:59

Addendum :

La commercialisation �quitable des produits vivriers constitue la clef de vo�te de la S�curit� Alimentaire dans le monde et concerne des millions d’agriculteurs.

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leypanou 20 août 2016 20:20

Cela n’a pas du vous �chapper que le Honduras -ainsi que d’autres pays dits en d�veloppement- fait partie des pays vassaux de l’empire. Et donc le but est de maintenir la majorit� de la population dans un �tat de pauvret� chronique pour qu’elle se tienne tranquille.

Et si la Banque dite Mondiale a �t� toujours dirig�e par un �tats-unien, ce n’est pas pour rien. (le FMI, toujours dirig� par un europ�en, pareil).

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- Jean-Pierre Llabr�s 20 août 2016 21:27
  
  @leypanou
  
  Point n’est besoin de complotisme comme facteur explicatif.
  L’imb�cillit� et l’incomp�tence y suffisent amplement.
  En l’occurrence, depuis les ann�es 1960, tous les bailleurs de fonds d’Aide Publique au D�veloppement (APD) ont d�pens� des sommes consid�rables dans le financement de capacit�s de stockage « g�r�es » par des Offices de Commercialisation (Marketing Boards) aux strat�gies commerciales parfaitement ineptes qui ont g�n�r� des d�ficits financiers �normes que les bailleurs ont fini par cesser de renflouer.
  
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- Jean-Pierre Llabr�s 21 août 2016 07:13
  
  @leypanou
  
  Au demeurant, votre explication complotiste est ridicule.
  En effet, l’Aide Publique au D�veloppement est dispens�e avec la meilleure bonne foi et une superbe incomp�tence ! ! !
  Par exemple, lorsque les offices de commercialisation ont accumul� des d�ficits financiers notoires, la Banque Mondiale a cru que ces d�ficits r�sultait de leur mission de r�gulation des march�s de produits vivriers (acheter pas cher � la r�colte et vendre plus cher apr�s la r�colte).
  La Banque Mondiale a donc pr�conis� la mise en place des (co�teux) stocks de s�curit� de la FAO en pensant r�duire les d�ficits.
  
  Mais, sans que l’omnisciente Banque Mondiale s’en soit aper�ue, les offices de commercialisation fonctionnaient d�s le d�part comme des stocks de s�curit� ce qui �tait la v�ritable cause de leurs d�ficits.
  Depuis, la Banque Mondiale n’a toujours pas adopt� la solution que je lui ai communiqu�e il y tant d’ann�es...
  
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fred.foyn 21 août 2016 08:25

Oui...et alors ?

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- Jean-Pierre Llabr�s 21 août 2016 08:38
  
  @fred.foyn
  
  Alors ? Rien.
  Juste que des dizaines (centaines, milliers, plus ?) de milliards d’Euros, au titre de l’Aide Publique au D�veloppement (APD) par tous les bailleurs de fonds, ont �t� gaspill�es, depuis 60 ans, au motif de r�guler la commercialisation des produits vivriers en faveur des agriculteurs des pays sous-d�velopp�s pour am�liorer la S�curit� Alimentaire dans le monde.
  
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- fred.foyn 21 août 2016 09:07
  
  @Jean-Pierre Llabr�s...Aucune r�ponse du p�re No�l..bizarre !
  Vous enfoncez des portes ouvertes il me semble ?
  
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- Jean-Pierre Llabr�s 21 août 2016 09:15
  
  @fred.foyn
  
  J’enfoncerais des portes ouvertes si le probl�me �tait connu de tous ainsi que des « �lites » et si elles tentaient d’y rem�dier.
  
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- fred.foyn 21 août 2016 09:58
  
  @Jean-Pierre Llabr�s...pas la peine de me moinser pour para�tre intelligent ?
  
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Owen The Saints (---.---.239.113) 21 août 2016 12:52

Bonsoir Jean-Pierre Llabr�s

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Pas surpris de l’incurie de l’UE, mais c’est bien d’en montrer un exemple.
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Pas simple non plus. Je le vois en Nouvelle Cal�donie. Par exemple une commune de p�cheurs qui vendent leurs poissons � des « colporteurs », (ou les « coyotes » dans votre article) qui vont les conditionner et les vendre � Noum�a. Les p�cheurs font le boulot, les colporteurs ramassent les marges.
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Plusieurs tentatives, financ�es, de monter un atelier de transformation appartenant aux p�cheurs pour conditionner les poissons en filets qui conviennent aux magasins, n’ont jamais abouties.
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Les normes produites par notre �conomie, ici les exigences sanitaires, sont d�lirantes au regard de leur mode de vie.
Et l’�conomie « naturelle » de vendre ce que l’on p�che, le lieu de stockage perp�tuel restant la mer, ne cadre pas avec le sch�ma occidental de production �conomique (c’est de l’�conomie « informelle », ou « de subsistance »).
Le top down est toujours plus facile avec des programmes bureautiques pour formaliser un projet prolongeant les attentes d’un financeur, que le bottom up � partir de leurs r�alit�s anthropologiques imposant un cahier de charges ind�fendable pour un commanditaire.
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La facilit� aurait �t� qu’un « blanc » s’occupe de cet atelier, mais cela aurait, comme d’habitude, r�parti l’activit� et les plus-values entre les travailleurs et le gestionnaire sans se d�partir de ce bon vieux sch�ma colon/indig�nes.
Finalement, la multiplication des march�s et kermesses dans les communes rurales et tribus est bienvenue. Pourquoi pas une �tape interm�diaire avec l’atelier aux productions quantifi�es et cadenc�es selon les attentes des clients revendeurs. Ou mieux : reconna�tre le d�veloppement de l’�conomie avec des relations rapproch�es entre producteurs et consommateurs.
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Concernant vos courriers, vos propos sont polis, mais directs et ne cachent pas la gabegie. On peut comprendre que cela puisse faire du bien de r�tablir les faits quand on a longtemps subi les d�lires. Mais je crains que ton que vous utilisez ne vous permette pas d’esp�rer des services de L’UE qu’ils vous invitent � exposer le probl�me et accompagner des solutions. Quand on se sent morveux, on ne va pas chercher quelqu’un qui propose de vous plonger toute la t�te dedans.

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- Jean-Pierre Llabr�s 21 août 2016 13:18
  
  @Owen The Saints
  « Par exemple une commune de p�cheurs qui vendent leurs poissons � des � colporteurs �, (ou les � coyotes � dans votre article) qui vont les conditionner et les vendre � Noum�a ».
  Je pense que les « colporteurs » ne conservent pas le produit tr�s longtemps car ils doivent le revendre tr�s vite aux commer�ants et aux agro-industries d�tenant capital financier et stock frigorifiques. Me goure-je ?
  
  « Les p�cheurs font le boulot, les colporteurs ramassent les marges ».
  Les marges ne sont-elles pas r�alis�es par les commer�ants et aux agro-industries d�tenant capital financier et stock frigorifiques ?
  
  « Plusieurs tentatives, financ�es, de monter un atelier de transformation appartenant aux p�cheurs pour conditionner les poissons en filets qui conviennent aux magasins, n’ont jamais abouties ».
  Disposaient-elles d’une tr�sorerie suffisante pour payer (partiellement) le p�cheur � la livraison afin qu’il puisse attendre le r�sultat d�finitif des ventes et de percevoir un compl�ment de prix ?
  
  « La facilit� aurait �t� qu’un � blanc � s’occupe de cet atelier, mais cela aurait, comme d’habitude, r�parti l’activit� et les plus-values entre les travailleurs et le gestionnaire sans se d�partir de ce bon vieux sch�ma colon/indig�nes. »
  Il vaudrait mieux que ces p�cheurs soient organis�s en coop�ratives et emploient un sp�cialiste (blanc ou pas) de la p�che, de sa transformation, conservation et commercialisation.
  
  N.B. :
  La p�che ne constitue pas mon domaine de comp�tence...
  
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Owen The Saints (---.---.239.113) 21 août 2016 15:02

(Je vais parler du Nord, rural, que je connais, pas du Sud, Noum�a que je ne connais pas concr�tement).
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Cela d�pend, certains ont leur propre atelier de conditionnement, d’autres s’entendent avec un poissonnier. Il y a un colporteur qui s’est achet� trois maisons, dont une en m�tropole...
Je ne veux pas �tre trop pr�cis, l’�le n’est pas grande et ce n’est pas le but ici. Mais ils vont bien.
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Un tazar (entre 15 et 20 kg) est achet� 2000 francs au p�cheur. Le filet (500 g) est vendu 1000 francs dans les rayons poissonneries des magasins. Donc questions marges, il y a de quoi ais�ment s’entendre entre le colporteur et le vendeur final.

Les p�cheurs sont pay�s au quai. Ils s’ach�te en premier lieu des cong�lateurs et certains des machines � glaces pour des ventes ambulantes. Un atelier c’est un b�ti et des �quipements beaucoup plus on�reux, ce qui n’est pas dans leur budget. Il y a eu de projets qui ont fait l’objet de financements publics mais qui n’ont rien donn�.
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Ceux qui percent et font un bon bizness sont les caldoches (descendants d’anciens bagnards) ou m�tis. Ce sont des propri�taires terriens polyactifs (�levage, agriculture, chasse, p�che).
Les kanaks de la commune dont je parle vivent en tribu, en foncier coutumier et ob�issent � d’autres r�gles de vie sociales. Je connais plusieurs tentatives de coop�ratives avec eux depuis les 30 derni�res ann�es, mode d’organisation qui semblait a-priori le mieux calqu� avec leur organisation d’existence, aucune n’a march�.
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Pour un kanak, le taf c’est soit : la vie en tribu (auto-subsistance et ils savent faire), avec de temps en temps un contrat de quelques mois pour ramener des sous, ou bien quitter la tribu pour aller en emploi et s’installer en agglom�ration. Si, avec le temps, on laissait tomber la vie en tribu, cela pourrait aller, mais ce n’est pas du tout � l’ordre du jour et tout le monde est d’accord l� dessus. Et cette semaine, j’ai discut� encore avec trois adultes kanaks, n�s � Noum�a, �taient salari�s, qui ont pr�f�r� revenir avec leurs enfants dans la famille d’origine en tribu.
Il commence � y avoir des ind�pendants (conducteurs de cars ou engins, espaces verts...mais c’est tout juste �mergeant, avec des clients uniques, institutionnels ou grosses soci�t�s).
Il manque ce niveau interm�diaire, prendre conscience que les tribus, les communes rurales sont aussi des p�pini�res � activit�s (aussi bien de la part des kanaks que des administrations publiques qui aident � l’�conomie).
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Autre exemple : une mairie, avec que des �lus kanaks ont soutenu, avec des financements divers, la construction d’une cantine pour toute la commune. Grosse attente pour les p�cheurs et producteurs de la commune. Elle tourne � 300 repas par jour, maintenant.
Mais, avec les normes et les obligations des commanditaires, toutes les fournitures alimentaires sont import�es et les produits carn�s sont des congel�s. C’est ballot. Des enfants qui habitent en bord de mer et qui mangent des poissons carr�s, laiss�s par des parents p�cheurs, �a �nerve un peu. Et les �lus sont des ind�pendantistes.
Mais voil�, m�me s’il y a des discours sur l’�conomie locale, il y a r�sistance dans le r�el � poser et partager les r�flexions, tant du c�t� des producteurs potentiels, pas habitu�s � un sch�ma d’�conomie formelle, que du c�t� des institutionnels qui n’arrivent pas � sortir des logiques bureaucratiques et r�glementaires �tablies.

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- Jean-Pierre Llabr�s 21 août 2016 16:15
  
  @Owen The Saints
  
  Merci pour cette description de la vie en nord Cal�donie.
  � tort peut-�tre, je retiens que le mode vie en tribu des Kanaks constituerait un obstacle au d�veloppement d’une �conomie moderne...
  
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- Owen The Saints (---.---.239.113) 21 août 2016 16:32
  
  @Jean-Pierre Llabr�s
  
  Points de vues...
  Riches d�bats, mais sur Agoravox, �a ne va pas le faire.
  
  Je vous souhaite bonne chance avec votre requ�te.
  
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- Jean-Pierre Llabr�s 21 août 2016 17:00
  
  @Owen The Saints
  
  Merci bien pour votre souhait.
  
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Owen The Saints (---.---.239.113) 21 août 2016 15:13

Dans le Nord, 85% de la consommation alimentaire est de l’autoconsommation (en 2011).
Alors que, de m�moire, plus de 90% des aliments achet�s en Nouvelle Cal�donie sont import�s.
Il y a bien deux modes d’�conomies qui ne se rencontrent pas.

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