Guerre et paix chez les Républicains...
Face à l'affaire Fillon, les hostilités ont été relancées à droite, le parti Les Républicains s'est déchiré tant et plus, ces dernières semaines... des défections en série autour de François Fillon... des déclarations contradictoires, des soutiens, puis des reniements...
Des sourires, puis des coups de poignards : une guerre fratricide a fait rage, au sein de la droite, elle révèle le pire de ce qu'est le monde politique...
Et c'est François Fillon lui-même qui l'a dit, dans une diatribe virulente et dénonciatrice prononcée, lors de son discours au Trocadéro :
"Or moi, c’est de la France et des Français que j’ai voulu, que je voudrais toujours me soucier. Et je crois que les millions de voix qui se sont portées sur moi à la primaire veulent dire simplement ceci : nous autres Français n’en pouvons plus de vos calculs, de vos carrières, de vos histoires.
Je vais vous faire une confidence. Si par magie les Francais avaient pu assister a ce que j’ai vu ces dernières semaines, une vague de dégoût les submergerait. La fuite en canard, d’un camp à l’autre, d’un hiérarque l’autre, vers la circonscription, le portefeuille. La désertion assumée, sans honte et aussi sans orgueil. Se sauver soi-même. Oui, là aussi, la France et les Français avaient disparu."
Les mots employés sont terribles pour son propre camp : "dégoût, fuite, désertion, honte..."
Le terme "hiérarque" quasi-religieux, hyperbolique, souligne l'âpreté des ambitions et des prétentions...
François Fillon fustige la lâcheté des siens, en des termes guerriers, il met en évidence les égoïsmes, les intérêts personnels, un tableau féroce de ces hommes politiques qui gravitent autour de lui.
Eh oui, c'est cela, le monde politique, une course forcenée au portefeuille, à la circonscription...
Et François Fillon décrit parfaitement ce qu'est devenue la politique : ce tableau est stupéfiant et criant de vérité.
En même temps, c'est un François Fillon ayant, lui-même, largement profité du système qui dénonce ses pairs...
La droite connaît, alors, une crise grave et c'est François Fillon lui-même qui le souligne dans son discours, devant ses partisans, au Trocadéro...
On a assisté ces dernières semaines à une série de lâchages : Bruno Lemaire, Georges Fenech, de nombreux sarkozystes, des juppéistes, Thierry Solère, Dominique Bussereau, Nadine Morano...
La liste est longue et montre les divisions de la droite...
On se souvient du conflit qui avait opposé François Fillon et Jean François Copé pour les élections à la tête de l'UMP : une guerre sans merci, des ambitions exacerbées...
Une nouvelle fois, l'affaire Fillon a réveillé ces appétits de pouvoir, ces lâchetés.
En politique, les reniements sont partout : Nicolas Sarkozy avait annoncé son retrait de la vie politique, après son échec aux présidentielles mais il s'était présenté aux primaires de la droite, François Fillon avait déclaré qu'il renoncerait à briguer le poste de président, s'il était mis en examen, et pourtant, il se maintient dans la course.
Juppé, quant à lui, a annoncé hier qu'il ne serait pas candidat à la Présidence de la République, tout en critiquant vivement François Fillon et son système de défense.
Dans ce marasme, les sarkozystes se sont activés pour imposer un autre candidat à la place de Fillon : François Barouin.
La suite promettait d'être houleuse...
Mais, finalement, le comité politique LR a renouvelé à l'unanimité son soutien au candidat Fillon. "Les Républicains sont rassemblés autour" de lui, a déclaré, hier, Gérard Larcher...
Quel revirement ! Un coup de théâtre qui surprend après toutes les dissensions qui ont divisé la droite.
Un dénouement digne d'un vaudeville : décidément, quand la politique se joue comme une pièce de théâtre, on comprend le désarroi des électeurs...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/03/guerre-et-paix-chez-les-republicains.html