L’amalgame des BIEN-PENSANTS
POURQUOI LES GAULOIS ONT-ILS PEUR QUE L’ISLAM LEUR TOMBE SUR LA TETE ?
La France s’ethnicise. Plus le monde politico-médiatique donne des leçons de morale plus la société se fracture et se racialise. Les catégories populaires et moyennes se sentent abandonnées par les politiques et quelles que soient leurs origines elles se regroupent autour d’un mode de vie et d’un ressenti commun. Les Néo Gaulois se sentent menacés, ils ne votent plus ou votent mal. Plus les partis de gouvernement stigmatisent leurs comportements, plus les Néo Gaulois se sentent trahis.
Les apprentis sorciers construisent de toutes pièces une autre ethnie, celle des « musulmans ». Le terme correspond de moins en moins aux pratiquants d’une religion, de moins en moins à des immigrés. Les Néo Musulmans sont nés en France, ne connaissent pas tous l’islam, ils construisent leur identité sur des signes culturels visibles, un mode de vie différent et surtout le refus de l’acculturation.
Dans un contexte de crise économique et sociale qui a fragilisé l’ancien modèle français d’intégration, une géopolitique brouillonne et des invectives bien pensantes ne font qu’aggraver la fracture.
Les attentats sont à la fois la conséquence de la décomposition de la France et de guerres extérieures incohérentes. L’islamisme radical n’a rien d’une dérive sectaire, c’est une maladie de l’islam comme le nationalisme est une maladie de la nation. On ne peut étudier l’islamisme sans parler de l’islam.
Plus du quart des radicalisés sont nés dans des familles chrétiennes ou sans le moindre lien avec l’immigration, le mal français n’est pas une dérive sectaire, c’est une maladie de la France. Nous devrons donc parler de la France.
Le but de ce dossier sans complaisance est d’interpeller les responsables avant qu’il ne soit trop tard car « partout se fait sentir la nécessité d'une réflexion sereine et globale sur la meilleure manière d'apprivoiser la bête identitaire » (Amin Maalouf).
l’amalgame autorisé
Le discours médiatique et politique conduit à une confusion des termes. Musulmans et immigrés sont volontiers confondus et associés à une origine ethnico culturelle, celle du Maghreb-Machrek.
Le musulman devrait être celui qui pratique le culte musulman au moins de manière épisodique et qui se reconnait dans cette religion. Telle est la définition utilisée pour parler des catholiques. La confusion se retrouve dans la méthodologie même de l’INSEE lorsqu’ il s’agit de comptabiliser les musulmans en France. La méthode choisie est ethnique et non cultuelle, c’est celle utilisée pour la « communauté » juive. Pour compter les juifs de France aujourd’hui encore, on s’intéresse à ceux qui sont « potentiellement » juifs…
Pour évaluer le nombre de musulmans en France on calcule le nombre de ceux qui sont potentiellement musulmans à savoir de ceux qui viennent de pays musulmans et le leurs descendants (trois générations sont prises en compte).La méthode est reprise par le ministère de l’intérieur. A partir de là il y aurait 5 à 8 millions de musulmans en France[1].
Une telle définition du musulman surprendrait beaucoup de Français, en particulier ceux qui ne pratiquent plus depuis longtemps ou ceux qui sont issus de mariages mixtes. On trouve de telles pratiques aux Etats Unis avec la définition de l’ethnie. En Europe sous Hitler étaient de race juive tous ceux qui avaient au moins un grand parent juif…
Un amalgame particulièrement dangereux est systématiquement pratiqué, il consiste à nier la diversité des islams et des cultures. Imaginerait-on regrouper dans une entité commune, celle de chrétiens, les descendants d’Américains, de Russes, d’Italiens et de britanniques, en oubliant ceux venus du Portugal. Qu’importent s’ils pratiquent ou pas… Les organisations musulmanes condamnent-elles ce racisme statistique ? Bien au contraire elles s’en réjouissent. Pour des raisons pratiques car elles peuvent ainsi gonfler artificiellement le nombre des coreligionnaires. Pour des raisons idéologiques aussi.
L’étude du degré d’intégration des musulmans se heurte à des objections de principe, venues d’horizons diamétralement opposés. D’un côté, certains cercles refusent l’idée même de segmenter la population musulmane selon la pratique. Comme l’écrit explicitement le directeur de publication de la revue Islam de France, citant d’ailleurs Tarek Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux, « est musulman celui qui a la foi musulmane, même s’il n’est pas pratiquant ». Curieusement, cette approche qui nie la possibilité d’une mesure du degré d’intégration à l’islam analogue à ce qui se fait pour d’autres religions rejoint les positions d’un auteur comme Alain Besançon. L’historien souligne en effet que l’islam se donne pour « rationnel », « comme la seule religion conforme à la nature humaine ». Dès lors, le passage d’un musulman au christianisme n’est guère imaginable, et son éloignement de toute religion encore moins, vu l’horreur que lui confère cette réalité pour lui liée au christianisme qu’est l’athéisme moderne.
Ainsi l’amalgame autorisé aboutit à mettre dans le pot commun tous ceux qui viennent ou dont les parents et grands-parents sont issus de pays musulmans.
L’amalgame autorisé intègre plus largement les minorités dites visibles, « Noirs » (Antillais, Africains francophones) ou « Blancs », habitant dans des cités populaires à forte population immigrée et choisissant d’adhérer à l’islam, vécu comme « religion des banlieues » ; ces nouveaux convertis partagent en effet avec les musulmans d’origine le même sentiment d’exclusion, justifié par la précarité de leur situation professionnelle et sociale.
La représentation victimaire
Ainsi a lieu un amalgame supplémentaire celui de l’islam et de la logique victimaire des « indigènes de la République ». Logique nourrie par la repentance et le droit à réparation, l’hostilité à l’égard d’un pays accusé de tous les maux. Le combat contre l’islamophobie devient alors synonyme de lutte contre les injustices et le racisme. Toute critique de la pratique musulmane est insupportable car jugée raciste.
Les études de terrain confirment les dégâts de la culture victimaire[2] [3]. Ainsi à Lille les professionnels indiquent aussi les effets pervers d’une intériorisation de la victimisation parmi certains jeunes des quartiers qui favorise la propagande de l’islamisme. Les grands frères influencent, selon certains d’entre eux, les jeunes et leur transmettraient ce message de victimisation :
« Il y a une volonté de leur part de s’absoudre de plein de choses, ils se disent victimes. C’est une espèce d’effet de mode qui vient beaucoup des grands frères. Au fond, ils savent que ce n’est pas justifié, car on s’intéresse à leurs familles, leurs vacances dans leur pays d’origine. »
Ahmed Aboutaleb, le maire de Rotterdam fait preuve d’une extrême sévérité à l’égard de la complainte doloriste à la mode :« certains élus mettent en avant les conditions sociales défavorables, les discriminations, l’échec scolaire, le racisme… Franchement, je ne vois aucune preuve à l’appui de cette thèse. »
La culture victimaire récupère également l’antisémitisme et les « indigènes » deviennent les victimes d’une nouvelle shoah. L’ « humoriste » Dieudonné surfe habilement sur une telle thématique comme le relève Malek Boutih :
« Les musulmans sont devenus la figure du peuple opprimé et Israël, puis les juifs par extension, le symbole de l’oppresseur occidental. D’autre part, à la faveur des discours de l’extrême-droite et des actes dénoncés comme islamophobes et par une sorte de renversement ou d’effet miroir, s’est installée l’idée que les musulmans sont traités par les démocraties occidentales comme l’ont été les juifs dans les années trente, stigmatisés et opprimés. Enfin, le travail de mémoire sur la Shoah est de plus en plus contesté au nom d’autres mémoires qui seraient tout autant légitimes et injustement sous-traitées, celle de la colonisation et celle de l’esclavage, comme s’il y avait un gâteau de la mémoire à répartir et donc une « concurrence mémorielle ».
Dans les quartiers le discours du « deux poids deux mesures », entre des juifs qui seraient insérés et protégés et des musulmans au contraire stigmatisés et marginalisés socialement, a rencontré un large écho. Les vieux préjugés sur les juifs qui seraient partout, tirant les ficelles du monde de la finance et des médias sont de retour. De façon remarquable ils sont très largement répandus chez les jeunes aujourd’hui alors que cela aurait été inenvisageable. »
Le magazine Marianne accuse de racisme Houria Bouteldja. Chez Frédéric Taddei cette dernière avait utilisé (à l’oral) l’expression de « sous chiens « ou de « souchiens » pour parler des blancs. L’homophonie fit polémique. Pour le mouvement la République c’est le pouvoir blanc ² : « C’est le reste de la société qu'il faut éduquer, […] c'est le reste de la société occidentale, enfin de ce qu'on appelle, nous, les souchiens — parce qu'il faut bien leur donner un nom —, les Blancs, à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation ».
Après les attentats de novembre un collectif appelle à une grande réunion publique à Saint Denis « Contre les dérives racistes et islamophobes de l’état d’urgence, la politique guerrière de la France, le tout sécuritaire et l’état d’exception liberticide ». Tariq Ramadan se trouve en tête d’affiche…
Un mécanisme fonctionne parfaitement pour légitimer la francophobie et transformer en déviants les Français. Par lâcheté et sans doute pour ne pas être accusés de racisme et d’islamophobie, les politiques se taisent ou pire, donnent des gages …
Si vous êtes intéressés lire la suite :
http://pgibertie.com/2016/01/04/312/
http://www.amazon.fr/dp/B01A5DEZ6Q
[1]http://www.liberation.fr/actualite/2008/06/06/5-millions-de-musulmans-en-france_21064
http://www.cevipof.com/fichier/p_publication/750/publication_pdf_rfs_512_0219.pdf
[2]Gilles Kepel banlieues de la République institut Montaigne 2011
[3] The Denmark School Jeunes et radicalisation islamiste : parcours, facteurs et acteurs influents 20