mercredi 9 novembre 2016 - par Franck ABED

Le Vicaire du Christ par Roberto de Mattei

A l’heure où certains experts autoproclamés, dans et hors de l’Eglise, discourent sans cesse sur les «  nécessaires réformes  » de l’institution pontificale, Roberto de Mattei rappelle avec arguments circonstanciés et faits objectifs ce que sont l’Eglise et le Pape. Pour cela, il n’hésite pas à avoir recours aux auteurs classiques et modernes pour nous présenter une œuvre percutante et accessible au plus grand nombre qui retrace la naissance, les fondements et les évolutions de l’Eglise créée par Jésus-Christ Lui-même. D’une manière générale, il ne paraît guère évident de traiter d’une institution divine et humaine vieille de 2000 ans, tout en abordant simultanément le droit canonique, la théologie et les Saintes Ecritures. Avec un talent remarquable reposant sur une plume alerte, concise et habile, Roberto de Mattei réussit cet exercice difficile en nous proposant un essai historique et théologique d’une grande actualité. Il est intéressant de rappeler que beaucoup s’imaginent et se plairaient à voir l’Eglise mourir. Laissons parler Mattei qui écrit : « La stabilité et la survie même de l’Eglise ont été mises à l’épreuve à toutes les époques. Pour ne donner que quelques exemples : les persécutions des premiers siècles, les hérésies trinitaires et christologiques du IVème au VIIIème siècle, le Grand Schisme d’Orient, le conflit entre autorité spirituelle et pouvoir temporel au Moyen Age, le protestantisme, la Révolution française…Toutefois aucune de ces attaques n’est parvenue à détruire le Siège apostolique. » Il aurait pu également rajouter que ni le nazisme, ni le communisme ne purent vaincre la Papauté.

Le livre s’ouvre par une introduction percutante qui évoque, entre autres, les dérives réformatrices passées et récentes qu’auraient pu subir l’Eglise. Certaines nous glacent le sang... L’ouvrage se découpe ensuite en trois parties, tout aussi passionnantes les unes que les autres. La première traite de la primauté romaine dans l’histoire, la deuxième du pouvoir du souverain pontife, et la troisième des cas d’exception. Disons le d’emblée, Mattei référence toutes les idées qu’il a pris le soin de développer et d’étudier. La primauté de Pierre sur l’ensemble de l’Eglise ne repose pas sur une vue de l’esprit. Mattei cite les Actes des Apôtres, et surtout les paroles de Jésus adressées directement au premier Vicaire du Christ pour justifier cette position. Le professeur précise que le Pape Saint Clément intervint personnellement et directement dans les affaires de l’Eglise de Corinthe du vivant même de l’Apôtre Saint Jean, pour exposer que la primauté pétrinienne s’exerçât depuis toujours... La deuxième partie se montre clairement théologique et canonique, mais l’ensemble reste abordable même pour les non initiés. Dans ces chapitres, Mattei passe en revue, toujours avec une réelle pédagogie, les notions suivantes : le corps mystique, la juridiction dans l’Eglise, le gouvernement du Pape, l’infaillibilité, l’exercice du pouvoir pontifical. L’érudition de l’auteur se manifeste clairement au cours de ces pages de haute volée, dans lesquelles il se livre à une vraie démonstration sur le rôle du Souverain Pontife. La dernière partie évoque des cas d’exception et répond à des questions telles que : à quel moment un Pape devient-il Pape ? Le Pape peut-il être hérétique ? Peut-on désobéir au Pape ? Sans nul doute, cette partie permet d’apprendre ou de revisiter des notions importantes qui semblent être aujourd’hui écartées et méprisées par nombre de catholiques, y compris chez ceux que d’aucuns appellent « les traditionalistes ». Ainsi commençons par le début. Comment définir l’Eglise ? Nous laisserons répondre Pie XII qui écrivait dans Mystici corporis du 29 juin 1943 : « On ne peut rien trouver de plus noble, de meilleur, rien enfin de plus divin que l’expression qui la désigne comme le Corps mystique du Christ  ». Aujourd’hui, mais déjà hier, des adeptes de la tabula rasa voudraient transformer le Vatican en une démocratie. Pourtant Pie XI, le 7 juin 1929, définissait formellement la loi fondamentale de la Constitution de l’Etat du Vatican : « La Cité du Vatican est donc une monarchie religieuse dont le souverain est élue à vie. Celle-ci mérite bien le titre de monarchie absolue dans la mesure où le souverain pontife jouit, de jure, de la plénitude des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires, même si l’Etat du Vatican est bel et bien un Etat de droit. » De même, si des réformes justes et nécessaires doivent être accomplies, il convient qu’elles ne se réalisent pas en dépit du bon sens. La volonté de dialogue avec les autres religions chrétiennes et non chrétiennes, même si elle est respectable, ne peut s’accomplir au détriment de de l’Eglise Catholique. De fait Roberto de Mattei énonce la réflexion suivante : « Nous devons répondre à cela, qu’une réforme de la papauté qui prétendrait éliminer la principale « pierre d’achoppement » (1) pour le dialogue avec les autres confessions chrétiennes, ne ferait que défigurer la constitution divine de l’Eglise, mais, ouvrirait également une irrépressible dynamique d’autodissolution de ce même processus œcuménique. » Cette volonté œcuménique est louable, mais comme le disait Pie XI en son temps avec Mortalium animos du 6 janvier 1928 : « L’unité de l’Eglise ne peut naître que d’un magistère unique, d’une règle unique de foi, et d’une même croyance entre les chrétiens, en union avec l’autorité et le pouvoir de Pierre et de ses légitimes successeurs. » Mattei prend position sans aucune ambigüité, et à raison, contre les réformes voulues par certains membres de la Curie qui transformeraient l’Eglise Catholique Romaine en une quelconque assemblée presbytérienne voire en une annexe du parti démocrate…

Concrètement, l’auteur nous livre une étude captivante, dense, documentée sur les fondements, le rôle et les prérogatives de la Papauté. Mattei démontre brillamment que l’institution papale a souvent connu des réformes tout en restant inflexible sur ses éléments fondamentaux. Il serait donc urgent de mettre ce livre dans les mains de tous les réformateurs, pour qu’ils n’oublient jamais que le Bienheureux Pie IX, lors du Concile Vatican I, avaient défini deux dogmes : le dogme de la Primauté pontificale et celui de l’Infaillibilité pontificale. Oublier cela, revient à mettre sous le boisseau l’essence même de l’Eglise Catholique Romaine et à considérer le Vicaire du Christ comme un homme normal. Dans la tempête qu’affronte la barque de Saint-Pierre, n’oublions jamais les paroles du Christ : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

 

Franck ABED

 

(1) Ici l’auteur fait référence à la Primauté de Pierre.



23 réactions


  • rogal 9 novembre 2016 13:58

    Qu’attendent les sectes chrétiennes pour se réunifier ?


    • Pascal L 9 novembre 2016 16:26

      @rogal
      Pour les Chrétiens, elles sont unies. Le baptême chrétien est reconnu dans l’Eglise Orthodoxe, l’Eglise Catholique et la plupart des grandes Eglises protestantes. Beaucoup de Chrétiens ne s’intéressent pas à la transsubstantiation, donc pour eux, une Eglise ou une autre, c’est d’abord une question de culture. Un Chrétien est toujours accueilli comme un frère dans les Eglises dont il n’est pas un membre. On peut très bien être Catholique et se sentir plus proche des protestants ou l’inverse. Le respect de la différence est dans l’ADN des Chrétiens. L’égalité est un leurre qui cache souvent la haine de ce qui est différent.


  • soi même 9 novembre 2016 14:25

    ( Mattei démontre brillamment que l’institution papale a souvent connu des réformes tout en restant inflexible sur ses éléments fondamentaux. )

    Jésus Christ n’est pas le créateur de l’Église Catholique Romaine mais bien Constantin le Païen qui après avoir trucidé certain membre de sa famille a une aspiration divine de se convertir au Catholicisme juste avant son décès.

    Quelque grands événement à ne pas manquer :

    Le Christianisme Primitif est absorbe par le Droit Romain.

    Le Premier Concile de Nicée est imposé par l’Empereur Constantin Le Païen qui l’arbitre.

    Sous Calixte Ier (217-222) L’Eveque de Rome devient Pontife romain (Pontifex romanus) - évêque de Rome, héritier du pouvoir des empereurs romains.


    Le troisième concile de Constantinople se tint du 7 novembre 680 au 16 septembre 681.  
    La principale conclusion doctrinale fut donc que Jésus avait deux volontés, de la même manière qu’il avait deux natures, l’une divine et l’autre humaine, et que ces deux volontés n’entraient pas en conflit l’une avec l’autre.

    À la session finale, l’empereur Constantin IV, initiateur du concile, fut acclamé comme « nouveau David », « nouveau Marcien » et « nouveau Justinien ». Il profita de ce moment de prestige pour déposer ses deux frères Héraclius et Tibère, jusqu’alors coempereurs, qui furent exhibés devant l’assemblée avec le nez coupé.

    Séparation des Églises d’Orient et d’Occident.

    En 1231 l’Inquisition est créée par le pape Grégoire IX

    La Compagnie de Jèsus est fondée par Ignace de Loyola et saint François Xavier et les premiers compagnons en 1539 et approuvée en 1540 par le pape Paul III. Dissoute en 1773, elle fut rétablie en 1814 par le pape Pie VII.

    Controverse de Valladolid.

    L’humanité des Indiens, l’existence de leur âme, ne constitue pas l’objet du débat (le pape Paul III l’avait affirmé pour tous les peuples connus ou qui viendraient à être découverts)

    Le premier concile œcuménique du Vatican, plus couramment appelé Vatican I, est le XXe concile œcuménique de l’Église catholique. Il se tient du 8 décembre 1869 au20 octobre 1870. Convoqué par Pie IX, il définit notamment l’infaillibilité pontificale.

    En fait c’est vrai l’Église Catholique Romain n’a jamais renoncer à son dogme, il faudrait en faite comprendre de quoi il s’agit d’Être l’héritière de l’Empire Romain et l’on ne peut pas comprendre son histoire si l’on oublie c’est élément étranger qui c’est greffe au Christianisme qui aurait peut être autre chose si avait pas eux cette soif de Pouvoir Temporel.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 novembre 2016 09:46

    L’église catholique n’est pas, toujours pas, la religion pacifiante et fraternelle qu’avait voulue Jésus. Le concile Vatican 2 l’en a rapprochée. Les dernières papautés l’en ont à nouveau éloignée. La réforme, qui est d’une urgente nécessité, ne concerne pas l’organisation de l’institution mais bien la théologie.

     

    Il faut que les catholiques exigent la disparition définitive de la théologie indirectement criminogène réanimée et re-justifiée dans le Nouveau Catéchisme (1997) et dans la Bible de Jérusalem qui l’a suivi de peu. On y réaffirme, entre autres folies, que "Allez massacrer tous les habitants des cités de Canaan, veillez à ce qu’il ne reste pas un seul survivant !" est bien l’authentique Parole de Dieu, du même Dieu que celui de Jésus qui a sacrifié sa vie pour faire comprendre à ses coreligionnaires que seul l’amour universel est Parole de Dieu.

     

    Sans cette urgente et radicale réforme, l’islam, parfaitement cohérent, lui, dans sa « divine » violence conquérante, éliminera rapidement le christianisme.


    • Pascal L 10 novembre 2016 15:36

      @Pierre Régnier
      Ben non, la théologie n’a pas besoin d’être réformée.

      Contrairement au Coran, la Bible n’est pas directement la parole de Dieu, Même inspiré par la présence de Dieu, les auteurs introduisent leur propre interprétation. Mais que dire de plus d’une conquête qui n’a probablement jamais existé ? Les Juifs étant Cananéens, ils occupaient le pays bien avant de devenir juifs. Tous les textes antérieurs au 7ème siècle avant notre ère sont des traditions reportées par oral et le mythe est un des moyens utilisés pour la mémorisation du texte. La partie la plus importante du texte n’est pas forcément celle qui est la plus évidente. Etes-vous théologien pour dire au Chrétiens ce qu’ils doivent penser du livre de Josué ? En tout cas votre interprétation n’est jamais enseignée. Au contraire, on apprend les commandements de Moïse avec en particulier « Tu ne tueras point » et le commandement d’amour du Christ. A partir du moment où le texte est compris dans cette perspective, il n’y a pas lieu de réécrire ou de modifier le texte. Il nous est parvenu dans cet état, il n’y a pas de raison de le changer. Les changements dans les textes anciens sont toujours visibles posent des problèmes d’interprétation. Ainsi en est-il des écrits inter testamentaires et du Coran. Faut-il réécrire les romans classiques lorsque les idée émises ne sont plus politiquement correctes ? Le lecteur sait faire la part des choses et ce n’est pas la peine de le prendre pour un imbécile.

       Le Dieu des Chrétiens ne cherche pas à juger l’homme, mais à le transformer pour le rendre meilleur. Cela va sans dire que cela ne peut se faire en un jour. Dieu étant considéré comme extérieur à l’humanité, sa découverte n’est jamais simple. La Bible est remplie des hésitations de l’homme pour comprendre et suivre l’enseignement de Dieu.

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 novembre 2016 16:23

      @Pascal L

      Bonjour Pascal

       

      Le problème n’est pas de savoir si la conquête de Canaan avec extermination du peuple qui s’y trouvait a bien eu lieu ou pas, mais de comprendre - enfin ! 2000 ans après l’auto-sacrifice de Jésus pour essayer de le faire comprendre à ses coreligionnaires - que Dieu n’a pas besoin de passer par des appels à massacrer et exterminer pour inviter à entrer dans son pacifique et fraternel « royaume », pour inviter l’humanité à s’autogérer dans la sagesse, l’amour et la paix.

       

      Je ne demande pas que l’on réécrive, si peu que ce soit, des passages de la Bible. Pas un mot ne doit en être effacé ou transformé, et c’est bien l’interprétation qui doit être changée. Mais votre interprétation personnelle compte moins que celle des dirigeants actuels de l’Église qui, eux, tiennent à ce que les chrétiens considèrent la Bible dans sa totalité, et dans tous ses détails, comme authentique Parole de Dieu. C’est explicitement réaffirmé dans le Nouveau Catéchisme. .../...


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 novembre 2016 16:25

      @Pierre Régnier

      .../... Comme la grande majorité des catholiques face à la trahison de leurs prêtres, et plus encore face à la très logique conquête islamique qui s’appuie aussi (évidemment pas seulement) sur leur terrible dérive, vous voulez, Pascal, vous rassurer en vous répétant que le regard des catholiques sur leurs textes sacralisés est différent du regard des musulmans sur les leurs, mais c’est faux. Et, dans les deux cas, c’est l’aptitude à modifier ce regard et à rejeter très fermement la croyance criminogène, directe et totale dans l’islam, partielle et indirecte dans le christianisme, qui compte.

       

      Sans qu’il soit rapidement mis fin à la trahison, par les chrétiens, de Jésus et des Évangiles sur ce point l’islam éliminera le christianisme, qui aura de moins en moins de pacifiques citoyens du monde, croyants ou pas, pour le défendre.


    • Pascal L 10 novembre 2016 19:25

      @Pierre Régnier
      « Mais votre interprétation personnelle compte moins que celle des dirigeants actuels de l’Église qui, eux, tiennent à ce que les chrétiens considèrent la Bible dans sa totalité, et dans tous ses détails, comme authentique Parole de Dieu. »

      Certainement pas. Je ne suis pas en désaccord avec l’Eglise Catholique. Tout d’abord, la notion de dirigeant est un abus de langage. La direction ne s’applique qu’à des choses matérielles et non au contenu de la foi. La foi est une expérience personnelle avec le Christ et l’Eglise ne peut pas donner d’ordres au Christ. Son rôle principal est d’enseigner sa parole et de donner les sacrements, pas de donner des ordres.
      La hiérarchie de l’Eglise Catholique n’est pas musulmane, elle ne peut donc pas considérer la Bible comme l’authentique parole de Dieu.

    • Pascal L 10 novembre 2016 19:47

      @Pierre Régnier
      « l’islam éliminera le christianisme »

      Aucune chance. Aujourd’hui, il s’écrit plusieurs thèses de doctorat par an sur l’exégèse scientifique du Coran. Toutes les manipulations et les mensonges ajoutés dans le Coran sont maintenant bien documentés et cela crée un trouble chez les Musulmans. Les plus courageux d’entre eux appellent à une réforme profonde de la manière de lire le Coran et l’abandon du dogme d’un Coran écrit par Dieu et transmis sans modifications. Internet permet aux Musulmans de lire les Evangiles et la Torah, toutes choses interdites dans de nombreux pays. Je ne sais pas où mèneront ces réformes, mais certainement pas vers une opposition du Christianisme et de l’Islam. Cette opposition n’existait pas encore à l’époque de Muḥammad.

      « la trahison de leurs prêtres » Quelle trahison ? Dans le Christianisme, Dieu cherche à nous rendre meilleurs, ce qui ne veut pas dire que tout le monde est saint et vous avez certainement rencontré des Chrétiens pour qui le chemin à faire est encore très long. Mais le Christianisme, c’est d’abord vivre avec le Christ et celui-ci n’arrête pas de prodiguer des conseils à ceux qui lui demandent. Les Chrétiens qui vivent en Syrie sont les seuls qui ne sont pas armés dans ce pays. Ils se font massacrer mais leur témoignage sur Dieu intrigue les Musulmans qui sont nombreux à choisir ce Dieu de paix.

    • Pascal L 10 novembre 2016 19:53

      @Pierre Régnier
      « pour inviter l’humanité à s’autogérer dans la sagesse, l’amour et la paix. »

      Ceux qui lancent des bombes sur la Syrie n’ont du Christianisme qu’un vernis culturel. Ils ne sont pas Chrétiens dans la mesure où ils ne suivent pas l’enseignement du Christ. 
      Pour inviter l’humanité à s’autogérer dans la sagesse, l’amour et la paix, il ne faut pas commencer par distribuer la haine de la hiérarchie Catholique comme vous le faites. Dieu appelle à pardonner comme lui-même pardonne, y compris nos ennemis.

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 novembre 2016 22:18

      @Pascal L

      Ne m’attribuez pas des sentiments de haine, je n’en exprime jamais.

      Je pardonnerai volontiers à Ratzinger / Benoît XVI d’avoir relancé la croyance dans la « bonne violence voulue par Dieu à l’époque de l’Ancien Testament pour de bonnes raisons » quand il reconnaîtra que ce fut une épouvantable erreur.

      Mais ce n’est évidemment pas mon pardon qui comptera, c’est celui de l’Église quand elle aura elle-même globalement reconnu son erreur.

      Je souhaite vivement que votre conviction d’une prise de conscience de nombreux musulmans triomphe et que mon inquiétude - ma grandissante islamophobie - se révèle mal fondée. Pour le moment je constate que le nombre de mosquées augmente en France et en Europe à une vitesse grand V quand les chrétiens sont persécutés et que leurs églises disparaissent dans les pays déjà totalement islamisés.


    • Pascal L 10 novembre 2016 23:41

      @Pierre Régnier
      Pour un Chrétien, il ne peut y avoir de bonne violence voulue par Dieu et je n’ai pas souvenir d’un tel enseignement. Si pouviez être un peu plus précis sur vos références. Face à la violence, on en peut pas combattre, mais on peut laisser le Christ agir en nous pour trouver les bonnes réponses. La solution n’est pas dans la guerre, elle est dans les livres.


      Le livre de Josué était connu des rédacteurs du Coran et a inspiré les sourates les plus violentes du Coran. La rupture du lien avec le livre de Josué dans le Coran a mis cette violence au premier degré.

      J’habite dans un quartier avec des citées où les barbes et les foulards deviennent la norme grâce à l’encouragement des politiques avec des visées électoralistes. Mais je vois aussi des Musulmans qui quittent l’Islam. Soit il deviennent Chrétiens, soit ils deviennent athées, mais avec une violence à la mesure du mensonge qu’ils pensent avoir subi. Les premières victimes de la Taqiya sont bien les Musulmans eux-mêmes et on ne sort pas indemne de l’Islam. Une réforme par les Musulmans est largement préférable et on peut aider en posant les bonnes questions, mais en leur laissant les réponses. Cette stratégie touche principalement les Musulmans les plus modérés, mais cette réflexion leur permettra de répondre aux islamistes et d’en assécher les ressources. Il faudra sans doute 2 à 3 générations pour arriver à un résultat complet, mais dès aujourd’hui, il existe des mouvements sensibles de Christianisation dans les pays Musulmans tels que le Maghreb ou même l’Arabie Saoudite. Internet ne sert pas qu’à diffuser la propagande de DAESH. Malgré un pouvoir très autoritaire, l’Iran est un pays qui bouge également, les universités scientifiques y ont un bon niveau et cela facilite grandement une approche rationnelle de la religion.

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 11 novembre 2016 11:36

      @Pascal L

      Vous me demandez, Pascal, des précisions sur mes références. C’est le sujet de mon petit essai DÉSACRALISER LA VIOLENCE RELIGIEUSE édité en avril 2016 aux éditions du Panthéon. 45 pages seulement, une version papier à 10€ et une version numérique à 7€. Voyez dans les Collections à la rubrique « essai » ici : http://www.editions-pantheon.fr/

       

      Mais surtout lisez vous-même, en conservant votre esprit critique, au moins les vingt premières pages de la Première section du Nouveau Catéchisme (1997), et au moins la présentation du Livre de Josué et les notes en marge donnant la "bonne interprétation" dans La Bible de Jérusalem (2001)

       

      Ou encore, dans les 2000 pages de l’Ancien Testament, discernez quand vous lisez les textes supposés édifiants dans leur intégralité. .../...


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 11 novembre 2016 11:40

      Pierre Régnier (suite)

      .../...Par exemple :

       

      Aimez, si vous voulez, la prostituée Rahab qui cache les espions de Josué et leur permet d’avoir la vie sauve. Mais n’aimez pas Rahab qui trahit son peuple et ne les avertit pas qu’ils vont être massacrés, ce pour quoi elle et sa famille seront épargnés (récompensés !) par l’armée « de Dieu » qui massacrera effectivement tous les autres,

       

      Aimez le bon prophète Elie qui a choisi de vivre dans le dénuement, qui fait de beaux miracles grâce à sa foi en Dieu. Mais n’aimez pas le même Élie qui, avec ses partisans fanatisés, égorge 450 « faux prophètes » pour plaire à Dieu,

       

      Aimez la juive Esther qui sauva son peuple qu’Aman s’apprêtait à exterminer. Mais n’aimez pas la même Esther qui réclame et obtient « de Dieu » la permission de massacrer les 75000 serviteurs d’Aman supposés vouloir massacrer les juifs...

       

      Aimez surtout le merveilleux Jésus de Nazareth qui a discerné, pour vous et pour tous, en allant jusqu’à donner sa vie pour ça. Mais n’aimez pas les théologiens fous du catholicisme qui, 2000 ans plus tard, tiennent toujours à interpréter la totalité de la recherche spirituelle des croyants (ou des « craignants Dieu ») de l’AT comme étant toujours juste, vertueuse, édifiante, moralisante... même quand elle n’est que volonté - certes souvent humainement compréhensible - de vengeance, sentiment dont Jésus, justement, demandera à ses coreligionnaires de se débarrasser.


    • Pascal L 11 novembre 2016 18:30

      @Pierre Régnier

      Désolé, mais je n’arrive pas à lire le catéchisme de l’Eglise Catholique de la même manière que vous.

      Tout d’abord, la révélation est progressive (53 : Dieu se communique graduellement à l’homme, Il le prépare par étapes à accueillir la Révélation surnaturelle), ce qui veut dire que l’interprétation des textes se fait à lumière des progrès réalisés. Ainsi le commandement « tu ne tueras point » est déjà un gros progrès sur le « tu ne tueras pas ton frère » de Caïn et d’Abel. Les Juifs de l’ancien testament n’appliquent ce commandement que pour eux-mêmes et il faudra attendre le Christ pour que ce commandement s’applique à toute l’humanité, et encore, il se trouve toujours des personnes qui se disent chrétiennes pour déclencher des guerres. Ils se disent mais ne peuvent pas l’être. Tous les textes les plus anciens ne peuvent se lire qu’à la lumière des textes plus récent. A ce propos, les Musulmans qui avaient accès (à l’origine, plus maintenant) à l’enseignement du Christ, ont commis une énorme régression en autorisant à nouveau l’assassinat des non Musulmans.

      Secondo, le magistère n’est pas au-dessus du texte : 86 - « Pourtant, ce Magistère n’est pas au-dessus de la parole de Dieu, mais il la sert, n’enseignant que ce qui fut transmis »

      tertio, et c’est sans doute ce qui pose problème : 105 - « rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église elle-même » qui est immédiatement tempéré par l’article suivant : 106 - « Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement »
       Nous voyons que les auteurs des textes de la Bibles sont des vrais auteurs, il s’agit bien de leurs propres mots et leur culture intervient dans cette écriture.

      quarto : 115 - « Selon une ancienne tradition, on peut distinguer deux sens de l’Écriture : le sens littéral et le sens spirituel, ce dernier étant subdivisé en sens allégorique, moral et anagogique. »
      A propos du sens littéral : 116 - « C’est le sens signifié par les paroles de l’Écriture et découvert par l’exégèse ». Nous voyons bien que l’exégèse est nécessaire pour comprendre le sens littéral. Ainsi avec Josué, nous savons aujourd’hui par l’exégèse scientifique que les murailles de Jéricho étaient tombées bien avant son passage. Ce texte est donc l’intégration d’un Mythe plus ancien que nous devons essayer de comprendre pour ce qu’il nous enseigne au niveau spirituel : Pour Dieu, il n’existe pas de muraille de l’Esprit qui soit infranchissable. Une personne qui refuse d’entendre la parole de Dieu en faisant le mal peut finir par accepter l’amour de Dieu et faire le bien. Il ne faut pas oublier que le Christ fait passer tout l’ancien testament au niveau spirituel.

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 12 novembre 2016 15:50

      @Pascal L


      Le Christ ne fait pas "passer tout l’Ancien Testament au niveau spirituel". Il vient, en allant jusqu’à donner sa vie pour ça, tenter de convaincre ses coreligionnaires que seule la spiritualité pacifiante est de Dieu.

       

      Ce sont les théologiens fous du christianisme qui font passer tout l’AT au niveau « spirituel », allant, comme Augustin, jusqu’à croire et enseigner que « l’Église persécute par amour », contrairement aux impies qui persécutent par cruauté.

       

      Cessez donc de croire qu’une personne qui « fait le mal » le fait en « refusant la parole de Dieu » si vous lui enseignez que Dieu "a bien appelé à faire le mal, jadis, mais que c’est maintenant dépassé". Il est urgent d’abandonner une telle croyance et un tel enseignement, et de rallier enfin la spiritualité seulement pacifiante de Jésus et des Évangiles.


    • Pascal L 13 novembre 2016 17:57

      @Pierre Régnier
      « seule la spiritualité pacifiante est de Dieu »

      Il existe de nombreuses formes de spiritualité, la spiritualité chrétienne n’a pas grand chose à voir avec la spiritualité bouddhiste, mais toutes les deux appelant à la paix et les Bouddhistes ne reconnaissent pas de Dieu. La spiritualité Chrétienne reconnait l’amour de Dieu pour les hommes, qui est au-dela de la paix qui est une conséquence de l’amour. Le Dieu des Chrétiens demande d’aimer nos ennemis autant que nous même et donc de ne pas se limiter à faire la paix avec eux.

      « Ce sont les théologiens fous du christianisme » mais les Chrétiens sont tous fous de Dieu.
      « l’Église persécute par amour » Cette citation de Saint-Augustin est sortie de son contexte. Toute l’œuvre de Saint-Augustin tourne autour de la paix et des moyens pour l’obtenir. Chez lui, la guerre est envisageable uniquement pour obtenir la paix et il n’a jamais utilisé l’Ancien Testament pour justifier son concept de guerre juste. Cette citation a été faite dans les contexte des exactions des Donatiens contre les Chrétiens alors que tous l’Empire Romain était en train de s’effondrer. Vous trouverez une explication plus complète ici.
       Ceci-dit, la formulation n’est pas heureuse, car cette citation a été utilisée par d’autres pour justifier l’injustifiable.

      « vous lui enseignez que Dieu ‟a bien appelé à faire le mal, jadis, mais que c’est maintenant dépassé‟ » Sur ce sujet, je vous renvoie encore vers Saint Augustin. Pour lui comme pour moi, le mal est humain, il ne vient pas de Dieu et Dieu n’a jamais appelé à faire le mal. Cela fait quelques millénaires que nous essayons de comprendre Dieu, mais ça ne vient pas facilement. L’ancien Testament doit être lu en pensant au contexte. Il est toujours plus facile de comprendre que le mal que nous commettons ne viens pas de nous, et pourtant ! La Bible montre une progression régulière dans l’idée que Dieu ne veut pas que nous fassions le mal, mais l’humanité n’arrive toujours pas à le comprendre aujourd’hui, alors il y 3000 ans... Combien de siècles encore avant que cette idée soit considérée comme évidente ? Dieu avance doucement et fait œuvre de pédagogie. Quand Abraham a voulu sacrifier son fils Isaac, c’était pour plaire à Dieu et en cela, il ne faisait que suivre les habitudes de l’époque. Il ne s’agit pas de l’idée de Dieu, sinon, il n’aurait pas retenu son bras. Dieu a su utiliser l’erreur d’Abraham pour lui apprendre quelque chose de son amour. Il n’y a eu ni reproche ni punition, juste de l’amour comme ferait un père pour son fils. Ce Dieu là n’est ni Jupiter, ni Allah.

  • Pierre Régnier Pierre Régnier 14 novembre 2016 10:18

    Tant que, comme les théologiens dominants dans votre religion, vous concevrez l’exégèse, Pascal, non seulement comme un moyen intellectuel de comprendre et expliquer les textes jadis sacralisés mais aussi comme un moyen de justifier l’injustifiable quand on a la foi vous vous ferez complice de ceux qui alimentent la violence du monde.

     

    Comme vous le dites La Bible montre bien « une progression régulière dans l’idée que Dieu ne veut pas que nous fassions le mal" mais l’Église continue d’enseigner le contraire : Dieu, et pas seulement des croyants en Dieu ou « des craignant Dieu », a bien voulu que nous fassions le mal, il l’a même commandé... pour de bonnes raisons, édifiantes, moralisantes si on les comprend bien.

     

    Sur ce point les athées auront toujours raison : l’exégèse servant à justifier une prétendue bonne violence quand elle est religieuse est une flagrante malhonnêteté, et ils s’en serviront - à tort évidemment - pour justifier leurs propres croyances conduisant à faire le mal.


    • Pascal L 14 novembre 2016 13:12

      @Pierre Régnier
      Vous vous entêter à penser que l’Eglise Catholique justifie la violence, mais ceci est manifestement faux et c’est de la calomnie. Personne ne justifie l’injustifiable. Cela ne repose que sur un détournement des textes. Vous ne répondez jamais sur le fond de mes commentaires.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 14 novembre 2016 15:47

    Je réponds toujours, Pascal, sur le fond de vos commentaires Mais vous prétendez toujours que c’est moi qui m’entête à répondre à côté en mentant et calomniant.

    Vous représentez alors ce que je déteste désormais dans l’église catholique : la mauvaise foi, au double sens du terme. L’Église insiste toujours très explicitement par écrit sur l’absolue nécessité de croire que Dieu (le même que celui de Jésus) a bien appelé, dans un premier temps, à massacrer de nombreuses populations. Mais elle insiste aussi toujours sur l’absolue nécessité de détourner les textes, comme vous dites, et de donner un sens contraire aux explicites appels à massacrer qu’elle attribue à Dieu.

    Sur ce point les athées ont raison  : il n’y a pas, il ne peut pas y avoir un langage différent face à l’écriture d’un texte selon que l’on croit ou que l’on ne croit pas en Dieu. Et l’exégèse honnête ne peut être, même et surtout pour un croyant, que celle qui cherche à comprendre comment et pourquoi des croyants se sont trompés en attribuant à leur Dieu des appels à massacrer. Elle est malhonnête et indéfendable quand elle veut justifier, en prétendant les « éclairer » la croyance dans le fait que c’est bien Dieu qui les a prononcés ou inspirés.

    Face à la violence effective, le vivre ensemble et la paix sont impossible si chacun attribue au sens des mots celui qui l’arrange. Ce « vivre ensemble » - dont se réclament, précisément, aujourd’hui, des adeptes d’une religion, l’islam, qui met en pratique les appels à massacrer qu’elle attribue à son Dieu ne sera jamais possible tant que les religions exigeront des non-croyants qu’ils se soumettent à leur prétendu juste et édifiant mensonge. Et l’église catholique, entre autres, restera clairement complice de ceux qui tuent effectivement au nom de Dieu tant qu’elle persistera dans ce « bon mentir ».


  • Pascal L 14 novembre 2016 16:32

    Je réitère. Les accusations que vous portez contre l’Eglise Catholique sont des mensonges.


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