jeudi 11 octobre 2012 - par Disjecta

Michel Onfray vs Robespierre et Chavez ou l’audace du grand penseur

Notre époque ne manque décidément pas de puissants philosophes. Entre un Sollers, un Minc, un Attali, un BHL et, glorieux parmi tous, un Michel Onfray, notre pays a de quoi se féliciter de tenir en son sein d'aussi remarquables plumitifs experts en à peu près tout (mais pour combien de temps car l'exemple des grands capitaines d'industrie de la nation pourrait leur donner d'autres idées moins directement révolutionnaires) ?

On se souvient d'un Phillipe Sollers parlant au sujet de la France - qui ne voulait pas aller combattre au côté des USA pour sauver le monde des Armes de Destruction Massive détenus comme aucun rapport ne le disait par Saddam Hussein - de "France Rance", "sans couilles", paroles certes un peu rudes et viriles mais dont on mesure aujourd'hui toute l'intelligence prophétique. On se rappelle comment Alain Minc et Jacques Attali parvinrent à se faire passer pour de grands penseurs de la crise de 2008 dont ils avaient jusqu'alors promu toutes les recettes néo-libérales (ils ne sont cependant pas les seuls à avoir manifesté autant de capacité à faire oublier des écrits antérieurs sur le sujet légèrement compromettants). On n'a pas oublié BHL sur les chars israéliens défendant auprès d'un public français rétif et facilement antisémite la moralité superbe des soldats de Tsahal balançant du phosphore blanc sur les gazaouites. C'était sans compter, après toutes ces preuves que le siècle des Lumières français avait encore de sérieux restes, sur la lucidité d'un Michel Onfray, grand défenseur de l'université populaire à destination des masses nécessairement incultes.

Car Michel Onfray ne fait pas qu'enseigner aux pauvres, il leur indique aussi quelles figures honnies ils ne doivent surtout pas sacraliser. Le miséreux, pour Onfray, est un débile de base, à qui il pourrait venir l'idée de trouver l'oeuvre d'un Robespierre ou d'un Chavez moins dégueulasse que ce qu'on en dit généralement parmi les honnêtes gens. Il manquerait plus aussi qu'il reprenne au gueux l'idée de faire des barricades pour se défendre contre une bourgeoisie qui, pour ne pas forcément toujours bien se tenir, pour confondre Liberté Egalité Fraternité avec Aliénation Cupidité Rapacité, n'en est pas moins l'élite du pays. Si c'est pour remettre la guillotine et la Terreur à l'ordre du jour, nous dit Onfray, ce sera sans moi ! Car notre aimable penseur sait bien que les bonnes révolutions, les vraies révolutions, se font avec des fleurs et la CIA. Dans notre époque bénie, quelle autre solution pour renverser un gouvernement ? Pour Onfray, qui n'hésite pas à s'attaquer aux plus grandes figures révolutionnaires et qui ne semble pas exactement savoir ce que furent les thermidoriens, il ne saurait être question de soutenir aujourd'hui un Robespierre ou un Saint-Just, dont l'historien Furet a pu démontrer force arguments incontestables combien ils étaient les précurseurs de Hitler ou Staline. Que l'on jette d'ailleurs un coup d'oeil (mais alors seulement un coup d'oeil) sur les oeuvres de ces génocidaires en puissance et l'on sera très vite fixé :

"L'humanité, la justice, la morale : voilà la politique, voilà la sagesse des législateurs. Tout le reste n'est que préjugés, ignorance, intrigue, mauvaise foi. Partisans de ces funestes systèmes, cessez de calomnier le peuple et de blasphémer contre votre souverain, en le représentant sans cesse indigne de ses droits, méchant, barbare, corrompu ; c'est vous qui êtes injustes et corrompus ; ce sont les castes fortunées auxquelles vous voulez transférer sa puissance. C'est le peuple qui est bon, patient, généreux ; notre révolution, les crimes de ses ennemis l'attestent : mille traits récents et héroïques, qui ne sont chez lui que naturels, en déposent. Le peuple ne demande que tranquilité, justice, que le droit de vivre ; les hommes puissants, les riches sont affamés de distinctions, de trésors, de voluptés. L'intérêt, le voeu du peuple est celui de la nature, de l'humanité ; c'est l'intérêt général." (Robespierre, Pour le bonheur et pour la liberté)

Qui pour ne pas voir dans ces propos démagogiques, tel un Furet ou un Onfray, la perspective certaine des goulags et des camps d'extermination nazis ? Comment ne pas deviner derrière les paroles douceureuses, cauteleuses devrait-on dire, du tyran terroriste Robespierre, l'avénement des dictatures populistes du vingtième siècle ?

Mais Michel Onfray ne s'arrête pas là. Car c'est la grandeur du penseur moderne de dénoncer, là où ils pensent pouvoir se cacher, les héritiers de l'infâme et soi-disant "incorruptible". Qui sinon pour empêcher le peuple français facilement influençable (cf. 2005 et son vote de gros beauf) d'éprouver les fascinations les plus funestes pour le pire autocrate de notre temps ? Qui pour dénoncer la tyrannie d'un Chavez qui peu à peu prive le peuple vénézuelien de toute sa vitalité et de toute sa liberté ? Ne voit-on pas, par hélicoptères entiers, débarquer en Floride des milliers de ressortissants du Venezuela, à qui ils n'est soudain plus possible d'acheter un troisième SUV, d'aller au golf en 4x4 avec pare-buffle et, pour les médecins, de refuser d'aller soigner dans des bidonvilles infestés de virus les vilains ? N'éprouve-t-on aucune pitié pour ces paysans latifundistes à qui on a retiré les cinq ou six mille hectares qu'ils possédaient pour les redistribuer à des feignants alcooliques incompétents ?

Il est heureux, dans l'unanimité qui a caractérisé ces derniers jours nos médias de toute évidence à la solde des castristes - osant prétendre que l'élection du singe pro-palestinien (antisémite quoi) Hugo Chavez était autre chose qu'une vaste magouille -, qu'un penseur comme Michel Onfray se soit courageusement levé contre l'orthodoxie et les idées reçues, avançant sans preuve (mais on aurait tout de même du culot de demander à un cerveau aussi bien formé de s'enquiquiner pour ce genre de formes) que le scrutin présidentiel au Venezuela serait de toute façon une mascarade sans nom. Car, et c'est notre puissant penseur qui parle, comment imaginer que, dans une démocratie qui se respecte (et par exemple les USA où le duel Romney-Obama promet au moins de respecter les régles de base de l'exercice), il vienne soudain au peuple l'idée de voter pour celui qui a osé le sortir de son inalphabétisme (congénital) et de sa pauvreté (héréditaire) ?

Merci ! Merci Monsieur Onfray ! Vous êtes aujourd'hui à la pointe des grands combats de notre temps ! Puissions-nous espérer que grâce à vous notre glorieux peuple saura reconnaître dans les grandes avancées actuelles de notre glorieuse et sainte union européenne le summum de l'idéal démocratique, lorsqu'à une petite élite non-élue mais formée dans les plus grandes écoles et les meilleurs banques il revient de décider du destin de tous. Monsieur, il ne fait aucun doute qu'outre la légion d'honneur, le Panthéon vous est promis.

 

N.B : Un de nos précieux confrères a eu la bonne idée de garder un témoignage des propos sur le Venezuela pleins de lucidité de notre brave Michel. Pour ceux qui auraient manqué ça, c'est ici. (Contre toute apparence il ne semble pas s'agir d'un gag.)

On évitera par contre d'aller voir cette vidéo, visiblement envoyée directement de Cuba.



37 réactions


  • frugeky 11 octobre 2012 09:40

    Persifleur jaloux et maladif à qui l’élite s’est trompée en vous apprenant à écrire. Depuis le temps qu’on sait qu’il n’est pas besoin de savoir lire et écrire pour satisfaire les besoins primaires, vous l’illustrez parfaitement. Abattons l’école !

    C’est certes pas chez nous qu’on verra nos paysans redistribuer des terres. On vient juste de reconstruire ce qui avait été détruit à la révolution. De nouveaux de grandes terres qu’on peut traiter par hélicoptères pour les bienfaits de notre PIB, appartenant à de grands propriétaires qui se gavent de subventions. Nos petits paysans meurent de suicides, au moins ils ne risquent pas de prendre les armes.
    Oui, Onfray au Panthéon, représenté par un nouveau Delacroix, le penseur guidant le peuple vers les égouts dont il n’aurait jamais dû sortir.

    • frugeky 11 octobre 2012 10:25

      Un peu à côté mais ça parle de redistribution des terres et de capitalisme à la française. 

      http://www.bastamag.net/article2688.html C’est à hurler. Mais on peut compter sur ce bon Onfray pour défendre ces vrais révolutionnaires tel que Bolloré...

    • La mouche du coche La mouche du coche 11 octobre 2012 16:02

      C’est vrai qu’un tel article donne envie de renvoyer certains dans les arrière-cuisines dont on n’aurais jamais du les sortir. Mais enfin ce n’est pas possible, car nous avons des principes pour tous. Peu importe si des sots en profitent indument.  smiley


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 octobre 2012 20:50

      En face de tous les escrocs qui nous asservissent, c’est sûr qu’il faut absolument faire un article contre M. Onfray. C’est l’urgnce du moment. L’auteur doit nous dire pourquoi il s’attaque à cet homme, et pas aux dizaine d’autres qui le méritent tant. Pour qui roule-t-il ? Suivez mon regard.


  • citoyenrené citoyenrené 11 octobre 2012 09:42

    @ l’auteur,

    bravo pour cet article,

    Onfray en s’appropriant le concept d’université populaire sculpte sa propre sculpture...

    éducation populaire qui date des années 1945-1950, voire à ce titre la conférence gesticulée de Franck Lepage « l’éducation populaire, monsieur, ils n’en n’ont pas voulu »

    ayant tout de même suivi une conférence d’Onfray sur Démocrite, il ne source que très peu ce qu’il avance, comparé au travail d’un Guillemin, c’est assez nul dans la méthodologie

    Pour Robespierre le tyran, le buveur de sang, le dictateur

    voici ce qu’il proposait comme amendement à la constitution le 10 mai 1793 dans son discours devant l’assemblée « Sur la constitution »

    « 1°Je veux que tous les fonctionnaires publics, nommés par le peuple, puissent être révoqués par lui, selon les formes qui seront établies, sans autre motif que le droit imprescriptible qui lui appartient, de révoquer ses mandataires »

    que dictateur !

    vu qu’en 2012, le référendum révocatoire n’est pas encore en vigueur, et n’ai porté que par le Front de Gauche,

    1793-2012


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 octobre 2012 16:04

      Tiens ? Il reste encore un militant au Front de gauche ? Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous n’avez pas un métier ? smiley


    • citoyenrené citoyenrené 11 octobre 2012 17:51

      @ la Mouche,

      par quel autre parti est porté le référendum révocatoire ?

      pour le reste, l’ubiquité est un privilège offert par internet

      plus bas, vous dites « Avez-vous lu les études de M. Guillemin sur Robespierre ? Il dit l’inverse de vous »

      quelle étude ? quelle phrase ?


  • ZEN ZEN 11 octobre 2012 11:16

    Onfray se furétise de plus en plus
    Il faut le comprendre. Il faut bien vivre, écrire vite et sculpter son image, comme dit le citoyenrené...
    Il n’a pas le bon marteau pour briser les idoles
    N’est pas Nietzsche qui veut...


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 octobre 2012 14:38

      Bon, l’auteur trouve que M. Onfray est un con, puisqu’il ne pense pas comme lui. Aucun argument sinon. Passons. smiley


    • Disjecta Disjecta 11 octobre 2012 16:00

      Je vais essayer d’être plus explicite alors : Michel Onfray fait partie de ces individus à la décontraction toute germanopratine, qui relaient tant qu’ils peuvent l’équation écoeurante Robespierre=Terreur. Equation qui ne résiste pas au premier début d’une culture historique minimum sur le sujet. Robespierre fit rappeler les délégués du Comité de Salut Public envoyés en Province lorsque ceux-ci s’avérèrent de vrais bouchers. Il sauva de la guillotine 75 députés girondins condamnés à coup sûr. Il fut parmi les premiers à défendre l’abolition de la peine de mort. J’arrête là la liste de tout ce qu’on doit à cet homme mais elle est longue. Il est pour cela la bête noire de la bourgeoisie qui n’a cessé depuis le 9 Thermidor de le calomnier (Onfray ne fait qu’hériter du flambeau). La Terreur avait évidemment un sens pour Robespierre mais pas du tout celui que des incultes (mais je soupçonne aussi une franche part de malhonnêteté) comme Furet ou Onfray lui donnent aujourd’hui : la France révolutionnaire est alors menacée sur toutes ses frontières par les armées des monarchies d’Europe (Brunswick promet aux parisiens un véritable massacre), l’aristocratie complote autant qu’elle peut, les généraux (aristocrates) ne cessent de trahir nos armées, tout ce petit monde banquette en prison sans cesser de corrompre et de vouloir le retour de l’ancien régime. La Terreur pour Robespierre permet d’indiquer que la révolution saura se défendre contre ses ennemis et qu’elle ne permettra pas aux nantis d’autrefois de l’avilir ou de la trahir. Si Onfray suppose que Robespierre aurait dû se présenter le béret à la main devant tous ses traîtres pour leur demander si c’était possible, s’il vous plaît, qu’ils soient un peu plus gentils avec la révolution, cela signifie d’une part que l’épaisseur du canapé germanopratin duquel Onfray écrit est bien trop confortable, d’autre part que l’irruption du peuple sur la scène publique lui hérisse le poil au possible.
      Si ce Michel Onfray vous semble si honnête, demandez-lui pourquoi il n’a pas assez de mots durs contre Robespierre et contre la Terreur (qui ne saurait être assimilée, dans les limites que j’ai données, à Robespierre) mais rien contre le bon bourgeois réactionnaire Adolphe Thiers qui fit 20 mille victimes au bas mot en une semaine lors de la répression de la Commune ? Et tant qu’on y est il pourrait aussi s’intéresser à la répression de la révolution de juin 1848 qui fut pas loin d’atteindre les mêmes proportions en à peine plus de temps... Et puis, tiens, posez-lui aussi quelques questions sur la Terreur blanche (monarchiste) qui sévit après la mort de Robespierre. Cela permettra peut-être au grand penseur de s’interroger sur le fait qu’une révolution n’est pas toujours une partie de plaisir où l’on a son bouquet de fleurs à la main et l’appui de la CIA derrière.


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 octobre 2012 16:05

      Bonjour. Avez-vous lu les études de M. Guillemin sur Robespierre ? Il dit l’inverse de vous.


    • Disjecta Disjecta 11 octobre 2012 16:16

      C’est intéressant que vous citiez Guillemin à ce sujet... Je vous conseille donc de relire cette transcription (sur le site de Chouard) d’une conférence qu’il a donnée sur la révolution et Robespierre en 1970. C’est long mais lumineux. Beaucoup d’infos que je viens de donner s’appuient notamment sur cette conférence...


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 octobre 2012 16:45

      Oui. Ils s’opposent sur l’interprétation de la pensée de Robespierre. Sans insulter leur adversaire, comme vous le faites.


    • robespierre55 robespierre55 11 octobre 2012 17:31

      Je n’ai rien d’une terreur. D’ailleurs mon chat vous le confirmerait.... Que tous les détracteurs d’icelu (pas mon chat, Roby)i dont immodestement je reprends le patronyme me pardonnent.

      Ou non.


    • robespierre55 robespierre55 11 octobre 2012 17:44

      Pour réagir à ma réaction : je ne suis pas l’original et c"est plein de fautes de frappe.

      Pardon et bises à toutes (tous mais avec un discret devoir de réserve).

      R55


  • Romain Desbois 11 octobre 2012 12:39

    on peut être d’accord ou pas avec Onfray mais en tout cas ce gars est un vrai philosophe contrairement à d’autres qui confondent enseignant, homme politique et philosophe .


  • SEPH SEPH 11 octobre 2012 12:45

    Les cons instruits sont les pires. !!!!!


  • TSS 11 octobre 2012 13:30

    J’aimais bien Onfray, mais plus ça va plus il pedale dans la semoule... !!


  • ZEN ZEN 11 octobre 2012 14:16

    Moi aussi, je l’aimais bien, quand il ne se prenait pas pour une vedette médiatique, donnant son avis sur tout. Sa lecture de Freud, qui est surtout une critique ad hominem, est partielle et pleine de contre-sens


    • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 11 octobre 2012 15:09

      Sa critique de Freud est pertinente et nécessaire. Mais bien sûr, il n’est pas infaillible dans tous les domaines et il a des idées reçues, comme la plupart d’entre-nous. 


  • Roland Franz Roland Franz Jehl 11 octobre 2012 15:17

    Michel Onfray s’est brulé les ailes en acceptant de venir sur les plateaux de la télé, en particulier chez le clown Ruquier.
    Il aurait pu se contenter de sa cinquantaine d’ouvrages et de ses excellents cours de philo à Caen.
    Mais il a préféré la célébrité éphémère de la société du spectacle...


  • alinea Alinea 11 octobre 2012 15:37

    Jubilatoire !
    (Étienne Chouard oublie de dire, en ce qui concerne Robespierre, que c’est la version du sanguinaire qui est celle qu’on nous enseigne à l’école !!)


    • alinea Alinea 11 octobre 2012 20:18

      Michel Maugis :
      Maintenant, honnêtement je ne sais pas ; je ne sais même plus si on en parle en classe ; mais fin des années soixante, moi c’est la version que j’ai eu !
      On ne se souvient plus vraiment de ce que l’on a appris à l’école mais ce qui est sûr c’est qu’on le garde comme vérité. C’est pourquoi je pense que quand Couard dit qu’il avait un avis sans avoir jamais rien lu de lui, je pense que c’était l’empreinte de son savoir scolaire.


    • Disjecta Disjecta 11 octobre 2012 21:15

      Pour donner des cours à un élève de seconde, il semble qu’il y ait encore une résistance du côté des manuels d’Histoire. Robespierre est présenté de façon assez froide, Thermidor n’étant qu’une étape de la révolution suivie par le Directoire, la prise du pouvoir par Napoléon et l’empire (comme si tout cela relevait de la même bouillie...).
      Rien évidemment sur les répressions de juin 1848 et de 1871...
      Il semble plutôt que l’anti-robespierriste soit surtout répandu dans le milieu médiatique et les journalistes : ceux qui, quelque part, prétendent prolonger l’éducation des adultes. On voit dans quel but...


  • Jean Umber 11 octobre 2012 16:40

    Son aversion pour Chavez est à l’aune de son aversion du christianisme.


  • logan 11 octobre 2012 18:12

    Article jubilatoire de vérité ;) Merci !


  • Hervé Hum Hervé Hum 11 octobre 2012 19:54

    tiens je vais ressortir un aphorisme qui me plaît bien

    Le drame des incrédules est qu’ils se contentent de comprendre ce qu’on leur inculques. Le drame des ignorants c’est la même chose, l’instruction en moins.

    Mais Onfray, je ne sais pas. Peut on dire qu’il soit ignorant ? Non car alors cela fait de moi le pire des ignares. Peut on dire qu’ils soit incrédule ? J’en doute et surtout je crois qu’il prendrait ça pour de la diffamation.

    Alors ? Ben, j’en sais rien, je ne connais pas cette personne ! Enfin, à peine, juste les 5 mn passé sur Wikipédia pour me faire une idée. Il y est écrit qu’il serait un post-anarchiste voulant construire un « capitalisme libertaire ».

    Wikipédia termine par cette citation de Onfray :

      "Vouloir une politique libertaire, c’est inverser les perspectives : soumettre l’économique au politique, mais aussi mettre la politique au service de l’éthique, faire primer l’éthique de conviction sur l’éthique de responsabilité, puis réduire les structures au seul rôle de machines au service des individus, et non l’inverse. (...) Tout libertaire veut et célèbre la vie.« 

    Au début tout va bien, là où ça se gâte pour moi c’est comment il fait pour faire »primer l’éthique de conviction (subjectivité) sur l’éthique de responsabilité (objectivité) pour arriver à réduire les structures au seul rôle de la machine au service des individus". De mon point de vu, il y a quelque chose que soit moi je n’ai pas compris, soit c’est lui. Car ma compréhension de cette phrase me fait dire qu’il veut en fait retourner là où on en est. En d’autres termes, sa perspectives c’est la politique d’aujourd’hui !!!

    Tout libertaire veut et célèbre la vie. Nous tous ici voulons célébrer la vie, mais certains pensent uniquement à la leurs sans (considération) d’autrui et d’autres toujours à la leurs mais avec (considération) autrui. Bref, Onfray n’est pas un libertaire au sens où je l’entend mais un libéral pur jus.

    En conclusion, Onfray me donne l’impression (pas la certitude hein) d’être un philosophe visionnaire qui voit aussi loin que le bout de son nez !


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 octobre 2012 20:18

      La conviction peut etre objective ,et la responsabilité subjective.....


    • alinea Alinea 11 octobre 2012 20:32

      Hervé Hum
      Je comprends comme ça aussi !
      Serait-il libertarien ? Non, quand même pas !
      Je crois qu’il est victime d’un grande mégalomanie.je l’écoutais l’été quand on rediffuse ses conférences sur France Culture.
      Au début, à propose de Freud ( que je n’apprécie pas particulièrement), je riais, c’était une vraie cure de jouvence ; puis peu à peu, ce n’était plus sous la ceinture qu’il tapait mais cela puait le ragot, la vengeance ; aucun appui théorique, juste des petites histoires de coucherie ou de vengeance ; j’ai éteint ma radio et n’ai plus écouter ce mec.. jusqu’à sa sortie sur Mélenchon.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 octobre 2012 20:48

      Pas d’accord,au contraire Onfray fait sa critique dans la contre histoire de la philosophie afin de déboulonner les maitres ,et bien sur dans leurs biographies ou ils ne sont pas ce qu’ils pensent bon pour les autres .NDNM !


    • Hervé Hum Hervé Hum 11 octobre 2012 21:09

      Aita pea pea

      La conviction est de par sa définition subjective. L’objectivité n’intervenant que comme argumentation donc de manière indirecte. S’il n’en était pas ainsi, nous aurions tous la même conviction politique et sociale.

      La responsabilité est par définition objective car il s’agit d’assumer ses actes selon un principe d’équité ne faisant pas appel à la sensibilité des individus, mais à la matérialité des faits.

      La responsabilité est la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui. Autrement dit ,d’assumer ses actes. Elle ne fait donc pas appel à la conviction des personnes mais à leur comportement social indépendamment de leurs convictions.

      La liberté dont se réclament les libertaires, demande une grande discipline intérieure, la servitude un minimum et l’esclavage aucune car la discipline est imposé de l’extérieur.


    • alinea Alinea 11 octobre 2012 21:35

      Aïta : moi je suis bien d’accord pour déboulonner les maîtres ; là oui !
      Mais quoi, les psy sont encore plus cons que les gens ordinaires ; il fallait les voir avec Lacan, avec Freud !
      Mais il y a un mec qui déboulonne les maîtres ( en psychanalyse tout du moins) mais dont on ne parle pas, c’est François Roustang. Ça a une autre allure ; ce qu’il dit est passionnant et rend intelligent. Ce n’est pas le cas de Onfray qui nous saoule sous ses paroles, nous illumine voire nous éblouit sous son érudition, mais qui ne laisse pas grand chose au fond !
      enfin, bien sûr, (et inutile de le rappeler à chaque fois), c’est mon avis !


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 octobre 2012 22:04

      Ia Orana Alinéa ,Onfray se fiche de la psychanalyse et meme non freudienne comme de son premier slip,et de la plupart des sciences sociales (pour Hervé).


    • Hervé Hum Hervé Hum 12 octobre 2012 08:53

      J’ai commis une grossière erreur en confondant crédulité et incrédulité !

      La phrase exacte est donc "le drame des crédules est qu’ils se contentent de comprendre ce qu’on leur inculques.


  • Christian Labrune Christian Labrune 12 octobre 2012 00:08

    Il y en a vraiment beaucoup qui ne pourront jamais se passer d’opium. Il leur faudra toujours, pour s’exciter à la rêverie du Grand Soir, des figures de despotes sanguinaires à ressusciter. Sur une autre page où sévissait la même passion pour le pitoyable inrockuptible, on n’a pas hésité à m’écrire que Guévara était un des plus purs héritiers du promoteur d’un culte à la Déesse Raison. Eh bien oui, qui pourrait en douter ? On voit sans difficulté où le "petit boucher de la Cabaña avait pu aller chercher des leçons particulières de répression radicale des opposants par la terreur. Le même interlocuteur n’hésitait pas à m’expliquer - en toute naïveté ! -, que d’un Pol Pot (encore un doctrinaire psycho-rigide) on ne savait à vrai dire pas grand chose et qu’on ne tarderait probablement pas à le réhabiliter.

    Faut qu’ça saigne ! C’est le refrain qu’une bande d’excités fanatiques a entrepris d’entonner plusieurs fois par semaine sur AgoraVox. Est-ce un effet du hasard ou bien sont-ils ici en meute organisée ? Au profit de quelle officine ? Les complotistes - dont je ne suis certes pas - devraient bien se poser quelques questions. En ce qui me concerne, je m’en fous complètement, et je me tiens à cette résolution définitive : la connerie ne passera pas.

     


  • Agafia Agafia 16 octobre 2012 19:41

    Moi j’ai bien aimé son déboulonnage de Sartre et Beauvoir cet été...
     tout comme son discours sur Camus.
    A la différence d’autres, quand il parle, je comprends tout, ce qui comble d’aise mes deux neurones et demi... smiley



  • Pitch 15 octobre 2013 09:57

    Le problème avec Onfray c’est son talent d’orateur, plutôt génial et son pendant pour le conformisme et une petite mégalomanie de se rendre incontournable.

    Je le félicite d’avoir déterré des philosophes inconnus ou voués aux gémonies par le christianisme coupable, d’avoir mis en perspective nos convictions sur l’authenticité de certaines idoles, mais alors sur la méthode... Que de can-cans, que d’autosatisfaction dans ses rabâchées origines pôvres, son enfance malheureuse, etc.

    Mon principal reproche et ma méfiance envers lui, vient du fait que je commence à le considérer comme un polémiste sans but ni raison, il occupe la scène sans regarder qui le soutient, qui l’encourage ni qui lui donne la parole. Se laisser accompagner par Franz-Olivier Giesbert, directeur d’un des journaux les plus à droite (dont BHL est le propriétaire, sic !), est une véritable perversion des termes de la part d’un soi-disant anarchiste.

    Mais la cerise sur le gâteau de son parcours médiatique est son adhésion inconditionnelle au sionisme (donc à Israël, donc au lobby, donc au système en place). Est-ce là le prix à payer pour continuer à être l’invité de tous les plateaux et de toutes les radios ? C’est fort probable, car on sait qui détient le monde de l’édition, des médias et de l’influence en général.

    Certes, je continue à l’écouter avec un plaisir coupable, mais je ne suis pas dupe de ce qu’il véhicule comme message subliminal.

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