mardi 14 avril 2009 - par Senatus populusque (Courouve)

Ni Big Brother, ni Gayssot attitude, mais Voltaire

Des polémiques récentes ont montré que la loi Gayssot est devenue la clef de voûte de la police de la parole exercée par quelques associations et journalistes. Il convient donc d’examiner d’un peu plus près cette disposition d’exception contraire à l’esprit des Lumières.

Orwell dénonçait le totalitarisme et les atteintes aux libertés, notamment à la liberté d’expression. Aujourd’hui, le politiquement correct incarne ce Big Brother, grand surveillant des paroles et grand vigilant.

La Gayssot attitude, initiée dès 1986 par des députés socialistes au nom de la défense de la vérité, bloque la marche du savoir, selon l’expression de l’historien François Furet[1], car elle empêche la confrontation des arguments.

Ce que l’on appelle « loi Gayssot », en son article 9 est l’article 24 bis de la loi de juillet 1881 sur la liberté de la presse. En voici le premier alinéa :
"Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l’article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l’article 23, l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale."

Article 6 (c) de ce statut :
’ Les Crimes contre l’Humanité ’ : c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime.

On notera que l’expression « chambres à gaz » ne figure dans aucun de ces textes. Une société de connaissance ouverte peut difficilement accepter une telle disposition qui soumet le débat public aux décisions d’un tribunal militaire. La loi du 26 janvier 1884, article 3, alinéa 1, énonçait un « principe fondamental reconnu par les lois de la République (PFRLR) : "Le service public de l’enseignement supérieur est laïc et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique." La mécanique du politiquement correct va-t-elle si vite que ces mots ne veuillent plus rien dire aujourd’hui ? Dans la culture occidentale, on doit, pour la qualité de l’instruction publique, pouvoir fournir en permanence les éléments objectifs établissant les faits scientifiques ou historiques, justifiant les diverses théories ou politiques élaborées à partir de ces faits. On ne peut s’en tenir à la position irréfléchie de 34 historiens français qui eurent ce que Paul Thibaud a appelé par la suite "un réflexe de cordon sanitaire" ; ils annoncèrent publiquement leur refus de débattre :

"Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été techniquement possible puisqu’il a eu lieu. [...] Il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz." (Le Monde, 21 février 1979).

Plusieurs d’entre eux furent d’ailleurs par la suite opposés à la loi Gayssot, et aucun historien spécialiste de la deuxième guerre mondiale (Henri Amouroux, Henri Michel, René Rémond) ne figurait parmi les signataires.

Comme l’écrivait le philosophe Jean-François Lyotard,

"Comment savoir que l’adversaire est de mauvaise foi tant qu’on n’a pas cherché à le convaincre et qu’il n’a pas manifesté par sa conduite son mépris des règles scientifiques ?".[2]

La « Gayssot attitude » s’était heurtée à l’opposition du Sénat ; cette loi du 13 juillet 1990 ne fut pas contrôlée par le Conseil constitutionnel[3] ; elle fut déplorée par la majorité des historiens et de juristes, de même que l’ensemble des lois mémorielles (colonisation, esclavage, Arménie). Prise sous le coup de l’émotion de la profanation de Carpentras, Jacques Toubon la jugeait en ces termes : « Je suis contre le délit de révisionnisme, parce que je suis pour le droit et pour l’histoire, et que le délit de révisionnisme fait reculer le droit et affaiblit l’histoire [4] ». Le 7 octobre 1996, l’Académie des Sciences Morales et Politiques, à l’unanimité, avait souhaité que l’on revienne sur cette disposition (Le Figaro, 18 octobre 1996). Plusieurs juristes français avaient rapidement exprimé leurs réticences, leurs inquiétudes face à cette disposition d’inspiration totalitaire. Selon François Terré, professeur agrégé de philosophie du droit à Paris-II,

« En érigeant le révisionnisme – lequel est aberrant – en infraction pénale, on porte atteinte : a) à la Déclaration de 1789 : "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions [...]" b) à la libre recherche scientifique, consacrée par les lois de la République, et dont la liberté d’expression est une illustration. » (Le Figaro, 29 juin 1990, p. 2)

Des affaires récentes (invitation de Dieudonné, Mgr Williamson, « point de détail » de Le Pen) ont montré que cette disposition est devenue, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, la clef de voûte de la police de la parole. Or la liberté d’expression est constitutionnellement la première des libertés[5] . La démocratie, ce n’est ni « Ferme ta gueule », ni « Cause toujours », mais cette esprit voltairien qui fait suivre le désaccord d’une argumentation, d’une réfutation si nécessaire :

« En général, il est de droit naturel de se servir de sa plume comme de sa langue, à ses périls, risques et fortune. Je connais beaucoup de livres qui ont ennuyé, je n’en connais point qui aient fait de mal réel. […] Mais paraît-il parmi vous quelque livre nouveau dont les idées choquent un peu les vôtres (supposé que vous ayez des idées), ou dont l’auteur soit d’un parti contraire à votre faction, ou, qui pis est, dont l’auteur ne soit d’aucun parti : alors vous criez au feu ; c’est un bruit, un scandale, un vacarme universel dans votre petit coin de terre. Voilà un homme abominable, qui a imprimé que si nous n’avions point de mains, nous ne pourrions faire des bas ni des souliers [Helvétius, De l’Esprit, I, 1] : quel blasphème ! Les dévotes crient, les docteurs fourrés s’assemblent, les alarmes se multiplient de collège en collège, de maison en maison ; des corps entiers sont en mouvement et pourquoi ? pour cinq ou six pages dont il n’est plus question au bout de trois mois. Un livre vous déplaît-il, réfutez-le ; vous ennuie-t-il, ne le lisez pas. »
Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie, article « Liberté d’imprimer ».

À la question de Montaigne : « Est-il chose qu’on vous propose pour l’avouer ou refuser, laquelle il ne soit pas loisible de considérer comme ambiguë ? » (Essais, II, xii, p. 503 de l’édition Villey), Kant répondait : « Chacun est, qu’il le veuille ou non, forcé de croire à un fait tout autant qu’à une démonstration mathématique, pourvu que ce fait soit suffisamment avéré[6]. » D’où la nécessité de pouvoir examiner librement si le fait est, ou non, avéré. À défaut de ce libre examen, on porte tort, comme le notait John Stuart Mill[7] , au développement mental que ceux que l’on intimide par la crainte de l’hérésie. Il y a là un interdit public, de type religieux, défavorable à la fonction intellectuelle, et contraire, par son aspect religieux, à la laïcité prise sous l’angle de la liberté de conscience. Je souhaite donc l’abrogation de cette disposition.

[1] Dans Commentaire, n° 80, hiver l997-98, Ernst Nolte et François Furet s’accordaient sur la légitimité du débat sur ce sujet. Leur correspondance a depuis été publiée en volume (Plon, 1998 ; Hachette Littératures, coll. Pluriel, n° 971, 2000). Le 5 septembre 1996, Ernst Nolte écrivait à François Furet :

« Il faut répondre aux arguments révisionnistes par des arguments et non en engageant des procès. [...] Je me sens provoqué par [le révisionnisme], et je ne me vois pourtant pas m’associer à ceux qui veulent mobiliser les procureurs et la police contre lui. [...] Je considère comme fondamentalement fausse l’affirmation selon laquelle, si l’essentiel est incontestable, aucune affirmation particulière n’aurait plus besoin d’examen, et tous les doutes ne pourraient provenir que d’intentions mauvaises. Je crois qu’on menace au contraire le noyau de la chose lorsque on veut soustraire l’écorce à la discussion, non pas certes le caractère factuel de ce noyau mais le rang et l’importance qu’on lui accorde. »

Ce à quoi François Furet répondait le 30 septembre 1996 :

« Rien n’est pire que de vouloir bloquer la marche du savoir, sous quelque prétexte que ce soit, même avec les meilleures intentions du monde. C’est d’ailleurs une attitude qui n’est pas tenable à la longue, et qui risquerait d’aboutir à des résultats inverses de ceux qu’elle prétend rechercher. C’est pourquoi je partage votre hostilité au traitement législatif ou autoritaire des questions historiques. L’Holocauste fait hélas partie de l’histoire du XXe siècle européen. Il doit d’autant moins faire l’objet d’un interdit préalable que bien des éléments en restent mystérieux et que l’historiographie sur le sujet n’en est qu’à son commencement. »

[2] Jean-François Lyotard, Le Différend, Paris : Minuit, 1983, paragraphe 34.

[3] Les professeurs de droit public P. Avril, O. Duhamel et J. Gicquel se sont étonnés que cette "loi Gayssot" n’ait pas subi de contrôle de constitutionnalité. (Le Monde, 15-16 juillet 1990 ; Pouvoirs, n° 56, 1991. Certains parlementaires ont fait état d’une intimidation qui les aurait dissadé de déposer un recours.

[4] Assemblée Nationale, 3e séance du 21 juin 1991.

[5] « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 10, proposé par Louis de Castellane et Jean-Baptiste Gobel.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 11, proposé par le duc de La Rochefoucauld d’Enville.

[6] Kant, Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ? (1786) ; traduction Pierre Jalabert, in Œuvres philosophiques, tome 2, Gallimard, 1985, coll. Pléiade.

[7] John Stuart Mill, On Liberty, chap. II, « Of the Liberty of Thought and Discussion » (1859).


76 réactions


  • Cobalt-59 14 avril 2009 15:16

    Un article frappé au coin du bon sens.
    Malheureusement, pour grotesque qu’elle est, il faut se faire à l’idée que cette loi est désormais indéboulonnable. Imaginez-vous un gouvernement de gauche ou de droite qui prendrait de lui-même (c’est à dire sans répondre à des pressions médiatiques et/ou communautaires) l’initiative d’abroger ce type de loi pour honorer un principe aussi désuet que la liberté d’expression ?


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 14 avril 2009 15:26

    La solution viendra peut-être de la possibilité qu’offre la dernière réforme constitutionnelle de contester une loi :

    Article 61-1. [Entrée en vigueur dans les conditions fixées par les lois et lois organiques nécessaires à leur application (article 46-I de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008)] Lorsque, à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé.

    Une loi organique détermine les conditions d’application du présent article.


  • Jack Nico 14 avril 2009 15:57

    tres bon article !

    merci .


  • docdory docdory 14 avril 2009 16:03

    @ Courouve

    Très remarquable analyse , à laquelle je souscris à 100% . Je pense que la liberté d’expression devrait être totale , seuls devant être sanctionnés les appels au meurtre ou à la violence physique . Les propos injurieux ne devraient pas être réprimés , ( rien n’empêche la personne injuriée d’injurier à son tour pour se venger ) . Je pense même que les idées racistes , antisémites sexistes etc ... devraient pouvoir s’exprimer librement , tant qu’il n’y a pas d’appel à la violence physique : en effet , ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on empêche le malade d’avoir de la fièvre ! La liberté d’expression est aussi le révélateur des tensions d’une société , qui s’expriment autrement si la liberté n’est pas totale .

    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 14 avril 2009 16:36

      Oui. Comme l’avait jadis exprimé Serge July :

      « Interdire l’expression du racisme, c’est tout simplement militer pour le refoulement, pour le secret, le renfermement et la conspiration. Et à terme, pour plus d’attentats, plus de meurtres. ». Serge July, « La liberté d’expression des racistes », Libération, 24 novembre 1978.

      Les tensions sociales, s’il n’y a pas violence, devraient se résoudre par l’éducation et la confrontation des points de vue.


    • del Toro del Toro 14 avril 2009 16:51

      @ Doc,

      Je pense même que les idées racistes , antisémites sexistes etc ... devraient pouvoir s’exprimer librement , tant qu’il n’y a pas d’appel à la violence physique

      ... alors que les « toilettes musulmanes », c’est un peu le début du Goulag. Hein docteur ?
      Je crois que vous êtes « républicain » mais pas au sens français du terme.
      ... alors que pour Courouve, certains ici connaissent très bien sa véritable idéologie.


    • masuyer masuyer 14 avril 2009 18:58

      Salut Del Toro,

      tu fais la même analyse que moi sur les deux, mais je croyais que c’était juste mon insoutenable relativisme culturel, mon islamo-gauchisme indéfendable mâtiné d’un effroyable angélisme-boboïste qui me faisait voir les choses comme ca. (smiley ironique p-) )

      J’ai écrit il y a quelque temps à Riposte Laïque pour leur faire remarquer qu’ils avaient bien intégré la réthorique de la Nouvelle Droite. On en a la preuve :


    • docdory docdory 14 avril 2009 19:19

      @ Del Toro et @ Masuyer 

      Je pense que toutes les idées doivent pouvoir s’exprimer , non pas parce que je les partagerais comme vous semblez perfidement le sous-entendre à demi-mot , mais parce que les idées se combattent par les idées et non pas par les juges . Par ailleurs , je trouve que l’attitude de certaines associations qui passent leur temps à faire des procès contre un racisme imaginaire ( exemple , les procès contre Houellebecq et Charlie Hebdo ) desservent la cause qu’ils sont censés soutenir . Rien n’est plus insupportable que les petits rapporteurs et délateurs , surtout quand ils dénoncent des délits imaginaires . 

    • masuyer masuyer 14 avril 2009 19:24

      Procès contre Charlie Hebdo. Vous aves oublié celui contre Siné et contre lequel on a pas beaucoup entendu Val. smiley

      Maintenant, je préfère des procès à des bombes.


    • del Toro del Toro 14 avril 2009 20:00

      Salut Masuyer smiley

      Oui, je partage en retour tes propos : nous sommes bien face à un « républicanisme » proche des idéaux et des positions des milieux de droite (la référence à la ND me semble bien choisie).

      Les minarets en Suisse ou les chiottes olympiques « islamisées » sont des signes politiques qui ne trompent pas alors que le négationnisme, c’est finalement pas si méchant que ça : c’est une opinion comme les autres. Par contre, pas de quartier pour les barbus !

      Avec ça, on voit bien qu’il y a des antipathies très sélectives et une permissivité idéologique de principe pour le moins étonnante.

      Du coup, je vais aller voir la vidéo Ramadan-Dieudo-Soral ! Tout un esprit de synthèse à lui seul, ce beau trio ...


    • Marianne Marianne 14 avril 2009 20:48

      « Les minarets en Suisse ou les chiottes olympiques « islamisées » sont des signes politiques qui ne trompent pas alors que le négationnisme, c’est finalement pas si méchant que ça : c’est une opinion comme les autres. Par contre, pas de quartier pour les barbus ! »

      AGORAVOMIR...


    • del Toro del Toro 14 avril 2009 22:06

      Oui, Marianne, en effet. C’est pourquoi je me demande pourquoi épouser et/ou laisser diffuser les thèses de Faurisson ou Garaudy est moins choquant pour certains que le moindre signe de « communautarisme musulman » (qui n’est en fait que de l’agitation militante d’islamistes).


    • docdory docdory 15 avril 2009 00:29

      @ Masuyer 

      Je m’oppose à tous les procès d’opinions , même pour des opinions que je déteste , faire un procès d’opinion contre Dieudonné ou Le Pen est aussi scandaleux qu’un procès contre Houellebecq , bien que je déteste Dieudonné et le Pen alors que j’approuve totalement l’opinion qui avait valu un procès à Houellebecq . C’est une question de principe , : on est pour la liberté d’expression ou on est contre . Si on est partisan de la liberté d’expression , on est partisan qu’elle soit la même pour toutes les opinions . 
      De même que les opposants à la peine de mort , dont je fais partie , y sont opposés dans tous les cas de figure , y compris Hitler ou Pol Pot . 

    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 avril 2009 09:29

      La comparaison avec la peine de mort est pertinente. De même que s’opposer à la peine de mort ou réclamer le respect du contradictoire et des droits de la défense, ce n’est pas approuver le crime, demander la liberté d’expression n’a rien à voir avec l’approbation des propos tenus ; distinction que ne font pas ceux qui me prêtent « une idéologie ». C’est même souvent pour pouvoir réfuter certaines conceptions ou erreurs que l’on a besoin de la liberté d’expression.


    • Marianne Marianne 15 avril 2009 09:50

      NON Par el Toro. Je n’ai rien à voir avec vos thèses nauséabondes. Quand je vous lis (et vous n’êtes pas le seul sur ce fil) j’ai envie d’Agora VOMIR !


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 14 avril 2009 16:42

    Bonjour,

    Bel article qui effectivement met bien en exergue le danger et même le ridicule d’une telle loi qui était certainement comme tant (trop) d’autres à finalité électoraliste et non républicaine.

    Est-ce véritablement aux députés d’écrire l’Histoire et de légiférer au cas par cas sur ce qui doit être autorisé de dire ou de ne pas dire ? L’un des dommages collatéraux de cette initiative législative idiote est finalement de semer le doute, d’introduire la graine de la suspicion car ce ne qui ne doit pas être dit prend parfois des relents de vérité au sein de la masse. De plus, la loi Gayssot fut le marchepied d’autres lois tout aussi abracadabrantes plus connues sous la dénomination de lois dites mémorielles.

    Cordialement


  • pierrot123 14 avril 2009 18:07


    Sur ce point, nous avons beaucoup à apprendre des Etats-unis, plus respectueux que nous du droit à l’expression des opinions.


  • Michael Jordan Manson (MJM) Michael Jordan Manson (MJM) 14 avril 2009 18:31

    Bonjour Courouve, ça fait un bail depuis philo.org et ses débats en cascade avec Sylvain Reboul et Fulca Dugué (on m’eût appelé autrefois : Nathan). Mais j’arrête là, l’effet « private speech » est toujours très désagréable pour le lecteur.

    Très belles citations de Montaigne et Kant, l’un répondant à l’autre. Sur l’Histoire et la philosophie de l’Histoire (mais y-a-t’il de l’histoire sans philosophie de l’histoire finalement ?), c’est peut être le domaine philosophique le plus compliqué, plus que l’ontologie ou la philosophie politique, trop de domaines croisés, trop de paramètres. Le mieux est alors de s’en tenir au droit dans un état de droit et d’appliquer la loi. Cela évite malheurs et manipulations.

    Cordialement.

  • Marc Bruxman 14 avril 2009 19:47

    Cela fait plaisir de voir qu’il y a encore des gens qui se battent pour la liberté d’expression.

    Et cela fait mal au coeur de voir à quel point elle est bafouée au pays de voltaire.

    Même si personellement je méprise les racistes, ils doivent avoir le droit de s’exprimer et je dois avoir le droit de dire que c’est une bande de cons et que leur idéologie pue.

    Que cette loie qui porte le nom du sinistre communiste Gayssot nous rappelle que certaines idéologies ont toujours plaçées leurs valeurs avant la liberté. Et qu’il convient de les combattre avant tout pour préserver notre liberté.


  • Bulgroz 14 avril 2009 20:02

    Brvo, Courouve, pour ce beau et noble combat de reconquête de notre liberté d’expression.

    Dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse, l’article 32 vise la diffamation raciale, l’article 33 vise l’injure raciale, l’article 24-6, la provocation à la haine raciale, et le 24-3 l’apologie de la haine raciale.

    Bien avant la loi Gayssot, ces lois ont permis la condamnation de négationnistes comme Paul Rassinier ou Maurice Bardèche en 1954, ou Robert Faurisson par deux fois, en 1981 et en 1990.

    M. Faurisson a été déclaré coupable de « provocation publique à la discrimination, à la haine et à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». La cour d’appel a retenu le délit de diffamation raciale et, en cassation, Faurisson a été débouté.

    Par ailleurs, l’article 1382 du Code civil, a aussi été utilisé pour « dénigrement fautif » dans d’autres affaires.

    Alors pourquoi en avoir rajouté ?

    Quel était le but de la manœuvre ?


  • lionesse 14 avril 2009 20:56

    Très bon article. Courageux surtout.
    Pour Gayssot, le but de la manœuvre était peut-être aussi d’empêcher toute recherche et toute divulgation pour les crimes du Stalinisme et de ses séides.
    Les justiciers de Nuremberg ont même accusé les Allemands du massacre de Katyn par exemple. Gayssot, pur stalinien, prétendait ainsi se servir de la shoa pour protéger ses mentors en érigeant un tribunal militaire en un siège de la vérité absolue, comme ses maitres savaient si bien le faire, et en en empêchant toute critique.
    Fabius et Gayssot se sont trouvé des intérêts communs alors que le programme du même nom suivait son cours.


    • Gazi BORAT 15 avril 2009 11:33

      @ Lionesse

      Puisqu’on se trouve dans un fil concernant le négationnisme, vos propos :

      « Fabius et Gayssot se sont trouvé des intérêts communs »

      ..sonnent furieusement comme une évocation d’un spectre ancien, Croquemitaine des milieux où s’épanouissent Faurisson et consorts :

      « Le JUDEO BOLCHEVISME »

      Mais apparemment, ce spectre fait encore recette.. En témoigne ce clip hallucinant :

      http://www.youtube.com/watch?v=5hAE-BZ0H3k&hl=fr

      Finalement, quand on voit ce que drainent ces milieux, je ne plaindrai guère Faurisson de ne pas pouvoir débattre chez Laurent Ruquier..

      gAZi bORAt


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 avril 2009 15:39

      La thèse du judéo-bolchévisme n’est pas l’apanage de l’extrême droite. Selon Jean-Paul Sartre,
      « Il y avait un nombre de juifs considérable dans le parti communiste de 1917. En un sens, on pourrait dire que c’est eux qui ont mené la révolution. » Jean-Paul Sartre et Benny Lévy, L’Espoir maintenant : les entretiens de 1980, Lagrasse : Verdier, 1991, page 70.

      Selon Stéphane Courtois, « en 1937, lors de la grande purge, 40 % des cadres supérieurs du NKVD étaient d’origine juive […] en Pologne et en Roumanie, les principaux cadres communistes d’après 1945 étaient des juifs » (Politique internationale, n° 80, été 1998, page 372).


  • jeantrancene 14 avril 2009 21:05

    Quel était le but de la manœuvre ?...
    Une simple réflexion :
    1/ A qui profite le « crime » ?...
    2/ Quels en sont les bénéfices ?...
    3/ Les rédacteurs d’une Loi peuvent-ils, moralement, être juges et parties ?...
    CQFD.


  • Cascabel Cascabel 14 avril 2009 22:32

    La loi Gayssot ne s’attaque pas uniquement à la liberté d’expression mais aussi et surtout à la liberté de recherche.
    Autrement dit loi française ne se limite pas à interdire une opinion subjective, elle criminalise le chercheur qui refuse de prendre pour argent une vérité officielle.
    Or cela est tout à fait inapplicable dans une société libre et ouverte. Ou alors il faudrait créer un régime dictatorial très lourd dont le seul but serait de faire respecter la loi Gayssot.
    A titre d’exemple, le film Katin peut paraître sur les écrans français actuellement. Pourtant selon la loi Gayssot, ce film devrait être interdit puisqu’il remet en question les conclusions du tribunal de Nuremberg sur le massacre de Katyn.
    Quel intérêt alors à garder une loi qui prend comme référence historique les conclusions d’un tribunal militaire, aussi partiel que faillible ?

    @ Auteur :
    Bravo pour votre article.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 avril 2009 09:54

      Après la parution du livre de Roger Garaudy « Les Mythes fondateurs de l’Etat d’Israël », Marc Sautet, initiateur des cafés-philo, a fait l’expérience de cette criminalisation ; il poursuivit par courrier une discussion commençée à Montpellier : « Je ne crois pas avoir « repris à mon compte » ma thèse selon laquelle « il n’existe aucune preuve de la réalité des chambres à gaz ». […] J’ai longtemps admis sans discussion la réalité des chambres à gaz. Et j’ai longtemps cru que le génocide avait été programmé par le mouvement nazi. Mais depuis longtemps aussi, je suis gêné par la tendance de ceux qui déplorent le génocide à oublier la destruction du mouvement ouvrier qui le précède. […] L’ennemi principal de Hitler, l’adversaire à abattre en priorité selon lui en 1924, c’est le bolchevisme. Il s’en prend aussi au « Capital international », parasite de la nation allemande. Et comme on trouve beaucoup de Juifs dans les rangs bolcheviks, ainsi que dans la finance, il s’ensuit que l’élimination des Juifs serait une bonne chose … Mais quelle « élimination » ? Hitler veut interdire aux Juifs l’accès aux postes de pouvoir, et les expulser d’Allemagne, pas les exterminer. Cette « découverte », que j’ai faite pour mon propre compte, à une époque où je me trouvais en Allemagne [de l’Est], m’a rendu extrêmement prudent sur « le génocide » et « la solution finale ». Le peu que j’ai pu comprendre depuis, c’est que, même une fois au pouvoir, en [19]33, Hitler songeait à débarrasser le sol allemand des Juifs, et non à les détruire dans des usines ad hoc. Si tel est bien le cas, ce qu’il faut expliquer ce n’est pas pourquoi il voulait détruire le peuple juif, mais pourquoi il a « fini » par tenter de le faire.

      Du coup, les chambres à gaz prennent – ne fût-ce que provisoirement – un point d’interrogation. Nul besoin de Faurisson et consorts pour cela. S’interroger n’est pas nier. C’est douter. Douter en son for intérieur, se demander, méditer, et chercher par quelle voie sortir de l’incertitude.

      Or, le terrain est miné. Tout doute sur ce sujet passe pour de l’antisémitisme. Du moins dans l’opinion publique. En êtes-vous ? Moi je refuse de me laisser abuser, par qui que ce soit. C’est peut-être pour cela que je me sens philosophe. » Marc Sautet, « Lettre au collectif des invités du 1er février », 13 mars 1996 ; copie (deux feuillets) distribuée par M.S. au café du Luxembourg le lundi 17 juin 1996.

      Cette lettre fut envoyée par un « vigilant » à la presse ... L’article de Nicolas Weill dans le quotidien Le Monde : « Le promoteur des « cafés de philosophie » tient des propos ambigus sur le génocide juif » (14 juin 1996, p. 30), commençait par cette phrase : « LE NÉGATIONNISME aujourd’hui éclot dans des lieux où on ne l’attendait décidément pas. »


    • Cascabel Cascabel 15 avril 2009 22:15

      Merci Courouve pour ce complément d’information.


  • Hieronymus Hieronymus 15 avril 2009 01:42

    Bonjour et merci pour ce tres bon article
    @ l’auteur, j’aimerais vous demander votre opinion sur ces points :
    = promulguee en 1986, la loi Gayssot a + 20 ans, vous semblez evoquer + haut la possibilite de sa contestation pour anticonstitutionnalite (ouf), encore faudrait il qu’un consensus notable de politiques se degage en ce sens ce qui ne semble pas le cas actuellement, a t on des exemples historiques en France de politiques ayant declare « nous nous sommes trompes et allons annuler ce que nous avons fait » ? sinon il faudra sans doute attendre une toute autre generation comme en Espagne celle n’ayant pas connu la guerre du meme nom ..
    = la loi Taubira (aussi une belle c...) aurait elle ete possible sans en premier lieu la loi Gayssot ?
    = quelle est l’attitude personnelle de Robert Badinter vis a vis de la loi Gayssot qui s’oppose d’une certaine facon aux principes memes de la liberte d’opinion ?
    merci de votre attention


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 avril 2009 09:40

    Sur des politiques ayant reconnu leurs erreurs, il y en a, il me semble, Rocard, Martine Aubry et Juppé par exemple, mais ils n’ont pas été en situation d’annuler ou corriger les mesures prises.
    La loi Taubira participe de la même ambiance politiquement correcte que la loi Gayssot, qui date du 13 juillet 1990 et non de 1986.
    L’attitude de Robert Badinter est consternante, il approuve cette loi Gayssot comme il approuve la loi Halde qui institue un nouveau délit d’opinion, le délit d’homophobie ; l’ancien Garde des Sceaux a bien changé depuis l’époque où il déclarait : « Chacun de nous est libre de critiquer ou d’approuver l’homosexualité. » Sénat, séance du 5 mai 1982, Journal Officiel [Débats Sénat], p. 1634.


    • Hieronymus Hieronymus 15 avril 2009 15:36

      merci Courouve de votre reponse circonstanciee
      effectivement l’attitude de Badinter semble consternante
      que lui prend il a ruiner ainsi son credit moral ? affligeant ..


  • T. Albert Gamotte T. Albert Gamotte 15 avril 2009 09:43

    Pour « révisionner » il faut être dans le sens du courant de la pensée dominante. Napoléon, qui savait ce dont il parlait, disait que « l’histoire est un mensonge que tout le monde croyait ».
    Le « révisionisme historique » est pourtant une pratique courante chez ceux qui détiennent le pouvoir. Depuis Pharaons en passant par Charlemagne tous ont troussé la pauvre Clio lui faisant des enfants contre nature assez monstrueux. Ainsi la République a occulté le génocide de la « Révolution » qui extermina près d’un quart de la population de France. Ce n’est pas en régime nazi que les premières réussites de camps d’extermination et les premières tentatives de chambre à gaz furent faites. C’est en Vendée entre 1789 et 1796. Sans parler des déportations massives afin de réprimer un mouvement populaire. Peut on compter, comme le demande certains députés (pas forcément de droite) sur une recconaissance du génocide Vendéen et plus largement celle des massacres perpétués par les républicains afin d’assoir une idéologie prétenduement démocratique ? Je ne le crois pas ; cette fois le révisionisme d’état a bien trop marqué les esprits et le mythe fondateur de la république en serait ébranlé.
    T. Albert Gamotte


  • Cobalt-59 15 avril 2009 10:15

    Détail amusant, si je publie une étude affirmant qu’il y a eu non pas 6 000 000 mais 10 000 000 de juifs exterminés au cours de la seconde guerre mondiale, est-ce aussi du révisionnisme ?


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 avril 2009 10:34

      En décembre 2001, puis en octobre 2002, des associations juives et anti-racistes ont demandé le retrait des Quid 2002 et Quid 2003, sous prétexte qu’ils signalaient sur une demie colonne l’existence de révisionnistes, en France et à l’étranger, et donnaient, parmi vingt autres chiffres, l’estimation du nombre des victimes par Robert Faurisson pour Auschwitz-Birkenau : « 150 000 en tout (dont environ 100 000 Juifs, la plupart morts du typhus)  »  ; cette estimation fermait une fourchette qui s’ouvrait avec l’estimation haute de 9 000 000 (Nuit et brouillard, 1955), le Quid proposant pour sa part le chiffre de 1 200 000. Les éditions Robert Laffont avaient pris l’engagement de supprimer la mention contestée, engagement tenu sur www.quid.fr mais non dans le Quid 2003 imprimé, d’où la publication, le 7 novembre 2002, d’un communiqué d’excuses auprès de la Licra, de J’accuse-AIPJ, du Consistoire Central, de l’UEJF et de Mémoires 2000. Il ne s’agissait pas pour ces associations de faire parler d’elles, mais bien d’empêcher, de verrouiller, l’accès du public aux éléments apportés par les révisionnistes. Les estimations subsistantes dans le Quid 2003 montraient une grande dispersion, de la plus haute, précitée (9 000 000, Nuit et Brouillard, 1955), à la plus basse, 630 000 à 710 000 (Pressac/CNRS, 1993-1994).


  • Sébastien Sébastien 15 avril 2009 10:57

    Je ne vois pas en quoi la loi Gayssot reduit la liberte d’expression. Est-ce que nier tel ou tel genocide est user de la liberte d’expression ?

    Vous dites que la Loi Gayssot vous empeche d’exprimer une opinion. Mais quelle est la valeur de votre opinion par rapport a des recherches historiques ? Sur la Shoah qui semble etre votre probleme, est-ce qu’on interdit les recherches historiques ? Non. On interdit simplement le revisionnisme.

    Ca fait 40 ans que les revisionnistes nous disent qu’ils ne peuvent pas se prononcer sur la Shoah parce qu’ils n’ont pas pu verifier par eux-emes. Pourquoi ne remettent-ils pas en cause la revolution francaise dans ce cas la ?


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 avril 2009 14:38

      Ce n’est pas la valeur de l’opinion qui accorde la liberté d’expression. Si c’était le cas, il serait bien difficile d’autoriser l’expression des croyances religieuses.


    • Cascabel Cascabel 15 avril 2009 21:51

      « On interdit simplement le révisionnisme »

      Voilà le fond du problème. Personne en démocratie n’est habilité a interdire une démarche critique.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 16 avril 2009 11:08

      En effet. Le principe d’égalité des droits entraîne que la liberté, le premier des droits de l’homme, et particulièrement la liberté d’expression, première des libertés, doit valoir pour tous et pour tous les sujets.


  • Menouar ben Yahya 15 avril 2009 11:56

    La premiére fois que j’ai entendu parler de révissionnisme, c’était à propos de profs d’université de Lyon III, tous ces professeurs étaient férus de sciences indo-européennes, tous rêvaient d’une race pure n’ayant pas encore étaient « contaminée » par les Sémites.
    Ce sont de leurs idées racistes que sourdaient leur discours négationniste, pourtand je leur reconnais le droit à cette expression, même s’ils nient l’existence des « chambres à gaz ». Pourquoi cette négation d’abord ? Les témoignages, les preuves sont là mais ils contestent ! Cette contestation ne visent qu’à renouer avec le « complot juif mondiale » dans le but d’une domination...cette contestation porte en elle tous les clichés concernant les « juifs »...c’est la haine qui s’exprime et contre ça, on ne peut qu’argumenter, apporter des preuves, au moins ça aura pour effet de ne pas faire tâche d’huile, de circonscrire en quelques sorte l’incendie. La loi Gayssot empêche ce travail et dans un siécle ou deux, le discours révissionniste aura marqué des points car si on ne peut remettre en cause les « chambres à gaz », on sait qu’une version officielle de l’Histoire enkystée dans une loi ne peut que nuire à l’Histoire car l’Histoire est fluctuante. Des recherches nouvelles apporteront d’autres éléments...du coup la version haineuse que véhicule le révissionisme à de beaux jour devant elle


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 avril 2009 14:53

      Les anti-révisionnistes restent divisés entre ceux qui affirment qu’il y a abondance de preuves et d’archives (G. Wellers dans Le Monde, 29 décembre 1978 ; Vidal-Naquet, qui évoquait, dans Les Assassins de la mémoire, « un immense ensemble de preuves indestructibles » ; Éric Conan, dans L’Express, 19/25 novembre 1998) et ceux qui déplorent que les traces de ces crimes nazis manquent, aient été effacées ou pas encore publiées (L. Poliakov, dans Bréviaire de la haine, 1951, p. 171 ; A.J. Mayer (1988) ; J. Baynac (Le Nouveau quotidien, 2 et 3 septembre 1996) ; Serge Klarsfeld (VSD, 29 mai 1986) ; un seul de ces deux groupes peut avoir raison.


    • funkynachou funkynachou 16 avril 2009 12:56

      La preuve des crimes nazis manquent ? D’accord. Qui a défendu, soutenu, alimenté, le discours selon lequel il y existait des sous hommes ?
      Des hommes ont ils été déportés et exterminés pour leur appartenance à un groupe religieux, une ethnie ou une appartenance politique ? Si vous êtes d’accord avec cela, qui a mené ces actions si ce ne sont les Nazis ?

      Après quoi vous pourrez toujours soutenir que la Terre est plate et que l’on nous ment si cela vous chante.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 avril 2009 14:05

      Il s’agissait précisément des preuves des chambres à gaz. Pour les crimes de déportation et de persécutions antijuives, personne à ma connaissance ne les conteste.


  • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 15 avril 2009 13:54

    Article 6 (c) de ce statut :
    ’ Les Crimes contre l’Humanité ’ : c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime.

    On notera que l’expression « chambres à gaz » ne figure dans aucun de ces textes...


    Ni le napalm pourtant largement utilisé contre les populations civiles africaines par l’armée française que ce soit pendant la guerre d’Algérie, au Cameroun contre les population Bamiléké (là c’était un vrai génocide au moins 400000 morts), au Tchad (j’ai un témoin ancien légionnaire qui a assisté au bombardement au napalm d’un village qui soutenait les rebelles d’Hissène Habré en pleine affaire Françoise Claustre et en a pu constaté de visu l’atroce résultat).

    Donc j’en déduis que l’armée française avait pour habitude de commettre des massacres de civils et utilisait pour cela entre autres moyens le napalm et cela bien sûr sur ordre. 

    Donc presque tout les gouvernements français successifs depuis 1945 se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité décrits dans cet article 6 et n’ont jamais été inquiétés pour cela. Ce n’est donc pas étonnant que dans les années 90 Mitterand et plus tard en 1994 sous le gouvernement Balladur ils aient aidés à organiser et à commettre le génocide de plus de 1 million de Tutsis, puisqu’il y avait déjà une longue tradition de crimes de masses et une impunité totale.

    Quelle honte pour nous français, nous avons voté pour des criminels contre l’humanité !

     http://www.survie-paris.org/agenda-survie-paris/article/ven-21-nov-20h-soiree-cameroun-40 


  • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 15 avril 2009 13:55

    il y a un bug


  • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 15 avril 2009 13:58

    Article 6 (c) de ce statut :
    ’ Les Crimes contre l’Humanité ’ : c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime.

    On notera que l’expression « chambres à gaz » ne figure dans aucun de ces textes...

      Ni le napalm pourtant largement utilisé contre les populations civiles africaines par l’armée française que ce soit pendant la guerre d’Algérie, au Cameroun contre les populations Bamiléké (là c’était un vrai génocide au moins 400000 morts), au Tchad (j’ai un témoin ancien légionnaire qui a assisté au bombardement au napalm d’un village qui soutenait les rebelles d’Hissène Habré en pleine affaire Françoise Claustre et en a pu constaté de visu l’atroce résultat).

    Donc j’en déduis que l’armée française avait pour habitude de commettre des massacres de civils et utilisait pour cela entre autres moyens le napalm et cela bien sûr sur ordre. 

    Donc presque tout les gouvernements français successifs depuis 1945 se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité décrits dans cet article 6 et n’ont jamais été inquiétés pour cela. Ce n’est donc pas étonnant que dans les années 90 Mitterrand et plus tard en 1994 sous le gouvernement Balladur ils aient aidés à organiser et à commettre le génocide de plus de 1 million de Tutsis, puisqu’il y avait déjà une longue tradition de crimes de masses et une impunité totale. Quelle honte pour nous français, on a voté pour des criminels contre l’humanité !


  • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 15 avril 2009 14:02

    (suite)

    Ni le napalm pourtant largement utilisé contre les populations civiles africaines par l’armée française que ce soit pendant la guerre d’Algérie, au Cameroun contre les populations Bamiléké (là c’était un vrai génocide au moins 400000 morts), au Tchad (j’ai un témoin ancien légionnaire qui a assisté au bombardement au napalm d’un village qui soutenait les rebelles d’Hissène Habré en pleine affaire Françoise Claustre et en a pu constaté de visu l’atroce résultat).

    Donc j’en déduis que l’armée française avait pour habitude de commettre des massacres de civils et utilisait pour cela entre autres moyens le napalm et cela bien sûr sur ordre. 

    Donc presque tout les gouvernements français successifs depuis 1945 se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité décrits dans cet article 6 et n’ont jamais été inquiétés pour cela. Ce n’est donc pas étonnant que dans les années 90 Mitterrand et plus tard en 1994 sous le gouvernement Balladur ils aient aidés à organiser et à commettre le génocide de plus de 1 million de Tutsis, puisqu’il y avait déjà une longue tradition de crimes de masses et une impunité totale. Quelle honte pour nous français, on a voté pour des criminels contre l’humanité !

    http://www.survie-paris.org/agenda-survie-paris/article/ven-21-nov-20h-soiree-cameroun-40


  • Alain Jules 15 avril 2009 18:49

    Ca va l’auteur,pas trop malheureux d’avoir perdu le paquebot ?
    prêt pour se prendre une branlée aux européenne le vieux nazi borgne ? ca lui fera pas trop mal au cul de faire moins que le facteur ?


  • funkynachou funkynachou 15 avril 2009 23:21

    A la lecture de votre article, j’hésite quand à la nature de votre prose : maquis révisionniste ou bocage naïf. Pas un nuage dans votre billet utopique. Vous oubliez qu’il est bon que parfois, il y ait un cadre pour permettre de ne pas tout remettre en question. Surtout au fur et à mesure de l’histoire qui efface les visages des témoins. La mémoire collective appartient au peuple, et ce qu’il ne permet pas (une remise en cause déjà vue et entendue de fondamentaux) doit être codifié par la loi.

    A voir la passion que suscite régulièrement les « trolls » de cette nature dès qu’un sujet d’extrême droite est abordé, on se dit que si le cadre n’était pas posé légalement, toutes les tribunes publiques seraient envahies de nazillons encostumés, parés de leur plus belle raie gominée pour nous asséner des discours rebattus.

    Laissez donc vos arguments au placard et ne faites pas injures aux Lumières que vous citez pour tenter de faire revivre une peste brune qui n’a pas besoin vous.


    • Cascabel Cascabel 15 avril 2009 23:48

      Raisonnement stalinien par excellence.
      D’une part on ne parle pas de « mémoire collective » mais de recherche historique et d’autre part vous semblez vous adjuger un peu vite la représentativité dudit peuple.

      Je me demande aussi d’où vient l’agressivité des gayssoistes. Ils défendent le point de vue d’un tribunal militaire et voudraient nous l’imposer par la force, curieux et consternant.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 16 avril 2009 11:14

      Si vous aviez vraiment lu mon article, vous sauriez que l’opposition à la loi Gayssot est loin d’être « un sujet d’extrême droite ».


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 16 avril 2009 11:25

      Loin de l’extrême droite, voici ce qu’écrivait un écrivain ami de Jean-Paul Sartre, Jean Pouillon (que le communiste Kanapa appelait « petit excité trotskisant ») :

      « On aurait pu attendre du procès de Nuremberg [1945-1946] une confrontation doctrinale, une opposition de philosophies historiques capables d’assumer l’histoire telle qu’elle est, et non des contes de bonne femme [...] ; peut-être aurait-il mieux valu se venger sobrement sans avoir l’outrecuidance de vouloir prévenir le jugement de l’avenir. » (« A propos du procès de Nuremberg », Les Temps Modernes, numéro 10, 1er juillet 1946, page 153).


    • funkynachou funkynachou 16 avril 2009 12:34

      @cascabel
      Me voilà en position d’accusé (et vous parlez de tribunal militaire), voilà qui est fort. Je serais stalinien parce que je parle de mémoire collective ? S’il n’y avait pas de mémoire collective, il n’y aurait ni monument historique entretenu par l’Etat, ni cours d’histoire donnés par des instituteurs et professeurs payés par l’Education ... Nationale.

      C’est de ce genre de bases dont vous aimeriez pouvoir débattre pour pouvoir faire avancer la Science ? ... Je comprends l’importance d’un tel sujet, vraiment.


    • funkynachou funkynachou 16 avril 2009 12:46

      J’ai bien lu votre article. Bien sûr, dire que l’on est pas d’accord avec le loi Gayssot n’est pas, en soi, l’expression d’un point de vue d’extrême droite. Ce qui est nettement plus suspect en revanche, c’est la motivation à vouloir abolir une telle loi, et surtout à vouloir travailler sur ces « contre vérités » qu’on nous aurait assénées. C’est la définition du révisionnisme.

      Si vous n’êtes pas d’accord, expliquez nous simplement les sujets que vous aimeriez voir traités, et les contre vérités concernées.


  • Cascabel Cascabel 16 avril 2009 17:08

    Je maintiens l’accusation du raisonnement stalinien. Sauf que je le fais dans le cadre d’un débat et non d’un tribunal.
    La loi Gayssot, que vous défendez, réprime sévèrement toute contestation des conclusions du tribunal militaire de Nuremberg, voila pourquoi je vous parle de tribunal militaire. Nous ne sommes plus dans l’histoire ni même la mémoire mais la dictature, tout simplement.
    Quand vous parlez de « mémoire collective » vous entrez dans le champ de la subjectivité et non de la science. Or l’histoire a besoin de preuves, de critiques, de remises en questions, faute de quoi votre mémoire collective se transforme assez vite en mythe. Et un mythe encadré s’apelle un dogme. L’infaillibilité papale est à mes yeux tout aussi crédible que l’infaillibilité d’un tribunal militaire.
    Pour Staline, la vérité scientifique devait se soumettre à la vérité du dogme marxiste. Il a donc « encadré » la recherche et interdit aux chercheurs en biologie de donner librement les résultats de leur recherche. Au nom de la cause du peuple il n’a pas hésité à travestir la réalité.
    Encore une fois ne confondons pas la mémoire, subjective et émotive avec l’Histoire, discipline amorale car scientifique. Nous avons besoin des deux, nul besoin des tribunaux pour cela.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 avril 2009 15:19

      Appel du 12 décembre 2005 :

      Émus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l’appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants :

      L’histoire n’est pas une religion. L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
      L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner, il explique.
      L’histoire n’est pas l’esclave de l’actualité. L’historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n’introduit pas dans les événements d’autrefois la sensibilité d’aujourd’hui.
      L’histoire n’est pas la mémoire. L’historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L’histoire tient compte de la mémoire, elle ne s’y réduit pas.
      L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’État, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire. C’est en violation de ces principes que des articles de lois successives – notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 – ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites. Nous demandons l’abrogation de ces dispositions législatives indignes d’un régime démocratique.

      Les signataires :

      Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock.

      http://www.lph-asso.fr/doc.html


  • lionesse 16 avril 2009 22:07

    De toutes façons, certains tels funkynachou (quel drôle de pseudo) diront tout et son contraire uniquement pour avoir le dernier mot, sans crainte du ridicule. Il s’agit avant tout d’empêcher tout avis opposé au dogme d’éclore.
    Personnellement, je n’ai pas été vérifier si les chambres à gaz sont réelles ou inventées, mais, je veux pouvoir en discuter même si mon avis n’a d’autre conséquences que d’entretenir ou de satisfaire mon ego.
    L’interdire est dictatorial, comme d’empêcher ou d’obliger les gens de croire en la Sainte Trinité catholique les révélations des imams de l’islam ou que sais-je encore sur d’autres dogmes. Ma liberté à moi est de dire et de penser ce que j’ai envie et de contester ce qu’il me plait sans me faire agresser par des fanatiques, quels qu’ils soient.
    L’histoire quand à elle, varie dans sa compréhension selon les époques, les découvertes que l’on fait et la distance que l’on prend avec les événements. Respecter celui qui pense autrement est au cœur de toute démocratie tolérante.
    Criminaliser les opposants sous un prétexte quelconque n’est qu’un déni de liberté.
    Les zoulous, les juifs, les mormons ou les bignambas ont leurs croyances et moi j’ai les miennes. Que la police de la pensée arrête de me commander, par pitié !


  • funkynachou funkynachou 17 avril 2009 08:27

    Félicitations @lionesse,vous venez de découvrir le concept de laïcité.

    « je n’ai pas été vérifier si les chambres à gaz sont réelles ou inventées »
    Moi non plus je ne suis pas allé vérifié si la Terre était vraiment plate ou non. Je devrais car si ça se trouve on nous ment !! Pendant qu’on y est on peut aussi : réinventer le fil à couper le beurre et l’eau chaude.
    Et puis dernier point, selon vous, « l’interdire est dictatorial » . Interdire quelque chose est forcément le signe d’une dictature ? Le concept de diffamation doit sans doute tomber dans ces dictatures insupportables pour vous, Cascabel et les autres... On doit pouvoir dire tout et n’importe quoi à tord, à travers. Je suis curieux de savoir ce que vous avez pensé des appels de certains extremistes religieux passés depuis la Grande Bretagne par exemple

    @cascabel
    Ne venez pas détourner le débat sur Staline dont je me moque ici comme d’une guigne et dites nous plutôt sur quels sujets vous aimeriez voir les débats réouverts (c’est la seconde fois que je pose la question)


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 avril 2009 15:45

      Entre le « dire tout et n’importe quoi à tort, à travers » et l’instauration de délits d’opinion, on doit pouvoir trouver une juste mesure. Je suis assez d’accord avec le point de vue remarquable de cet universitaire du XIXe siècle :

      « On nous prescrira des manières de parler des maux qu’ont endurés nos pères, de ceux que nous avons soufferts nous-mêmes. […] Toutes les vérités, hormis celles qui seraient des injures personnelles, sont bonnes à dire. […] Poursuite et jugement, s’il y a lieu, des écrits publiés ; mais nul examen préalable de ceux qui ne le sont pas encore ; répression des actions criminelles, mais liberté illimitée de manifester ses opinions de vive voix, par écrit et par la presse. »

      Pierre Claude François Daunou [homme politique et historien, 1761-1840, conventionnel, membre des 500, puis professeur d’histoire et de morale au Collège de France], Essai sur les garanties individuelles que réclame l’état actuel de la société, chapitre IV « De la liberté des opinions », [1819]. Daunou précisait les cas où « le langage prend quelquefois le caractère d’une action » : calomnie, injure, provocation expresse à la désobéissance aux lois, insultes publiques aux dépositaires de l’autorité, machinations qui tendent à renverser le système public établi.


    • Cascabel Cascabel 17 avril 2009 21:54

      @ funkynachou

      Détournerais-je le débat avec Staline ? Voila qui ne manque pas de me surprendre, quand j’ai pris soin justement de me montrer le plus simple possible sans entrer dans les détails de la politique dogmatique de Staline et du soutient que celle-ci reçu de la part des marxistes français. Cela mériterait un article à part entière.
      J’ai fait un parallèle entre la logique de votre raisonnement premier et celle qui inspira la loi soviétique du petit père des peuples, c’est tout. Je n’y reviendrais pas car je pense avoir été clair.

      Pour répondre à votre dernière question, c’est bien simple : je ne demande aucune permission, exception ou dérogation. Je regrette par principe l’existence de cette loi qui tôt ou tard disparaitra car elle est de fait inapplicable.

      PS
      A propos de la rotondité de la terre : si vous voulez vérifier par vous même voici un instrument qui pourrait vous aider :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Sextant
      et cela (surtout cela) :
      http://pagesperso-orange.fr/therese.eveilleau/pages/truc_mat/pratique/textes/eratoste.ht m
      Moi je l’ai vu de mes propres yeux, en avion. Mais vous n’êtes pas obligé de me croire, rien ne vous empêche d’embarquer.
      Et si vos yeux vous trompaient ?
      Vous pouvez faire quelques calculs :
      http://www.vaucanson.org/actions/ballonsonde/rotondite.html

      Si toutefois vous découvrez qu’en fait la terre est bien plate comme le proclame le Coran, l’académie des sciences sera herseuse de l’apprendre.
      Pas besoin de lois, vous voyez bien.


    • Cascabel Cascabel 17 avril 2009 23:48

      Et si vous trouvez absurde de vérifier aujourd’hui ladite rotondité je vous dirige sur un site de pilotes qui s’y intéresse.
      L’intérêt ? Le goût de la curiosité, de la découverte du réel.

      http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=29971&page=3

      Voici des points de vue différents :
      http://lettres-histoire.ac-rouen.fr/histgeo/cartographie_historique.htm

      Qui aurait l’idée d’aller légiférer là dessus ? Peut-être un islamiste pas très sûr de son dogme.
      http://forum.islamla.com/post65375.html


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 22 avril 2009 12:53

      Tout l’enseignement scientifique est fait de telles revérifications. A défaut, il ne serait que dogmatique et n’aurait aucune valeur formatrice.

      http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com

       


  • Menouar ben Yahya 17 avril 2009 10:32

    Tenez, prenons les créationnistes ! Ils font sourire ceux qui ont une démarche scientifique. Grâce à la science nous pouvond dater et nous savons que l’homme ne pouvait exister en même temps que les dinosaures...pourtant les créationnistes insistent car cette version colle avec leur foi.
    Leur référence, leur source, c’est la bible !
    Si je fais un paralléle avec les négationnistes, je me dis, c’est quoi leur source, leur références ? Visiblement elles ne sont pas les mêmes que celles que l’on trouve dans les livres d’Histoire ! Pourquoi une telle disproportion dans les chiffres ?Pourquoi la négation de chambres à gaz, malgré les témoignages de survivants ?

    Là je serais tenté de continuer le paralléle avec les créationnistes et de dire, si les négationnistes nient, c’est pour que ça colle avec leur foi ! La foi que le sémite est l’ennemi à abatttre...et ce n’est pas un hasard si le discours négationniste séduit une population musulmanne de plus en plus humiliée par l’injustice que subit le peuple palestinien.L’adhésion se fait par le ressentiment sans aucune réflexion !

     En ce qui concerne notre sujet sur la loi Gayssot, je la trouve néfaste et elle produira certainement l’effet contraire de celui rechercher. L’Histoire a besoin de critiques, les vérités officielles sont incompatibles avec l’Histoire. Comme on laisse les créationnistes s’exprimer, laissons les négationnistes le faire...imaginez que l’on interdise aux créationnistes de s’exprimer, que penseraient-ils ? En tout cas que ce soient les créationnistes ou les négationnistes, ils mettent en exergue un discour dominant, totalement en contradiction avec l’esprit voltairien.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 avril 2009 14:47

      La condamnation de l’alliance entre révisionnistes et islamistes ne résoud pas le problème méthodologique. Il est bien évident que lorsque Robert Faurisson écrit : « le révisionnisme sera notre Intifada », on est loin de l’histoire.

      De même, le fait que certains révisionnistes aient de la sympathie pour le régime nazi (tel Jurgen Graf, suisse exilé à Moscou, qui m’a dit, dans un restaurant de Moscou, avoir cette sympathie) n’annule pas le raisonnement de Madeleine Rebérioux, ancienne présidente de la Ligue des Droits de l’Homme : « le concept de vérité historique récuse l’autorité étatique. L’expérience de l’Union Soviétique devrait suffire en ce domaine. » (L’Histoire, n° 138, novembre 1990). Ni celui de

      Ni celui de Yves Jouffa, également ancien président de la Ligue des Droits de l’homme : le 21 septembre 1987, il écrivait à Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur : « Nous ne pensons pas que la modification de l’article 24 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881, tendant à créer un délit de négation des crimes contre l’humanité, soit de nature à faciliter la lutte contre certains écrits racistes. » Il ajoutait : « Cela risque de poser de sérieux problèmes tant au regard de la liberté de la presse qu’au regard de la libre recherche universitaire ou historique. »


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 17 avril 2009 15:28

      Pour illustrer l’esprit voltairien, on cite souvent la phrase apocryphe « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ».
      En voici la source :
      « J’aimais l’auteur du livre de l’Esprit [Helvétius]. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes. »
      Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie, article Homme.

      Ce passage a été déformé en 1906 dans The Friends of Voltaire, livre de Evelyn Beatrice Hall écrivant sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre, et résumant la position de Voltaire : « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ».


  • blh 2 mai 2009 16:30

    À l’auteur,

    Le caractère fondamental de ces lois est, sans conteste possible, la question que tout un chacun doit se poser :” l’Histoire doit-elle être tributaire de la Loi ? ” .

    En particulier, la fameuse ” Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe “, appelée aussi loi Gayssot, du nom du député communiste Jean-Claude Gayssot qui la fit voter. Son article premier dispose que « Toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. »
    Pourquoi pas.
    Mais, c’est surtout par son article 9 que celle-ci est plus connue et diversement appréciée par les historiens, juges et chercheurs de tout poil, article 9 qui qualifie de délit la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité tels que définis par le Tribunal de Nuremberg. On aura compris qui est visé. Combien d’historiens, universitaires, chercheurs, hommes politiques ou plus simplement historiens particuliers, révisionnistes on été condamnés à de lourdes peines, voire à la prison ferme. Suffit d’aller aux audiences de la XVIIe chambre correctionnelle pour s’en rendre comte.

    Donc, devant les contestations de plus en plus nombreuses de ces artifices juridiques opposés à la “déclaration des droits de l’homme et de son article 8 qui stipule que  : « Nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit. », le 18 novembre 2008, la mission d’information créée le 25 mars dernier à l’Assemblée nationale et présidée par Bernard Accoyer a déposé son rapport :

    Il y avait 3 questions :
    1- Quels rapports le Parlement entretient-il avec l’histoire ?
    2- Est-ce à la loi de qualifier les faits historiques ?
    3- Les lois « mémorielles » sont-elles nécessaires ?
    On notera les interventions remarquables de madame Françoise Chandernagor - de l’ Académie Goncourt, ancienne élève de l’École nationale d’administration, puis membre du Conseil d’État en 1969 - lors d’une conférence donnée aux rendez-vous de l’histoire de Blois, le 14 octobre 2006 ;
    et celle de madame Anne-Marie Le Pourhiet, juriste, docteur en droit, professeur agrégé de droit public à l’Université Rennes-1, vice-présidente de l’Association française de droit constitutionnel (AFDC) et de la Société des professeurs des facultés de droit (SPFD), membre suppléante du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), lors de son audition à la table ronde n°6 de la mission, le 14 octobre, dont on peut visionner une video plus bas.
    Sans préjuger des réponses apportées, on a pu assister à une volte face pour le moins incompréhensible d’un grand Historien, Mr Pierre Nora, président de l’association « Liberté pour l’histoire » et co-signataire de la pétition de 2005 qui réclamait l’abolition de la loi « Gayssot ».
    Voici, l’intervention, d’une durée de 9 minutes, que le professeur Anne-Marie Le Pourhiet a prononcée, le 14/10/08, devant la table ronde n°6 de la « Mission d’information sur les questions mémorielles » qui avait pour thème : « Le rôle du Parlement dans les questions mémorielles :

    C’est, à mon avis, un bon début pour remédier au manque de confiance des Français et pour les faire sortir du toujours vrai ” Quand les Français ne s’aimaient pas”. (… ne s’aimaient pas en tant que Nation, et non pas entre-eux.

    Remettre en cause la loi Gayssot, c’est remettre en cause les jugements de Nuremberg dont est issue la Shoah.
    D’autre part, il y a révisionniste et révisionniste, la plupart ne font que des copier-coller des publications de Rassinier et Faurisson .
    Enfin, c’est une tautologie de dire que, dès lors qu’une critique en rapport avec les juifs et(ou) les communistes est abordée, fait de leur(s) auteur(s) des nazi, facistes d’extrême -droiiite, etc.

    ps : j’ai une lettre du premier envers le second datant de 64, êtes-vous preneur ?


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 4 mai 2009 14:09

    Je suis preneur de cette lettre, bien sûr ; merci d’avance.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 4 mai 2009 14:21

      A noter que dans les repères historiques essentiels selon le Ministère de l’Education, repères cités dans le rapport, ne figurent ni les chambres à gaz, ni le génocide des juifs :

      1924-1953

      Staline au pouvoir

      1933-1945

      Hitler au pouvoir

      1936

      Victoire électorale et lois sociales du Front Populaire

      1939-1945

      La Seconde Guerre mondiale, 8 mai 1945 : fin de la Seconde guerre mondiale en Europe ; Août 1945 : Hiroshima et Nagasaki

      18 juin 1940

      Appel du général de Gaulle

      1940-1944

      Le Régime de Vichy

      1944-1945

      Libération de la France, rétablissement de la République (la IVe), droit de vote des femmes, Sécurité sociale


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 5 août 2009 15:28

    La LICRA et l’INACH, réseau international contre la haine sur Internet,
    ont salué la réaction complaisante, sans doute mal informée, de Facebook à la suite de la lettre ouverte qu’elles avaient adressée le 23 juillet dernier à son directeur général, Mark Zuckerberg, concernant la politique de l’entreprise américaine en matière de
    contenus prétendus négationnistes sur Internet.

     A l’occasion d’une rencontre organisée à Paris le 28 juillet
    2009 à l’initiative de Facebook et en présence de Richard Allan, Policy
    Director de Facebook pour l’Europe, et de Damien Vincent, responsable de
    Facebook France, les deux ONG ont pu tenter d’expliquer à Facebook en
    quoi le négationnisme constituerait, en soi, un « discours haineux » et une facette de
    l’antisémitisme.

     La LICRA et l’INACH ont insisté auprès de Facebook pour qu’en conséquence,
    l’accès à tous les groupes « niant l’Holocauste » soit bloqué dans l’ensemble des pays, quelles que soient leurs législations nationales. On espère que Facebook ne suivra pas le QUID dans l’applatissement devant des demandes de censure d’origine communautaire, alors que le communautarisme est contraire à la Constitution française et que le principe de la liberté de la recherche est un principe à valeur constitutionnelle reconnu par le Conseil Constitutionnel.

    http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 8 septembre 2009 19:10
    On apprend sur le site du CFIF (http://www.crif.org ) que la Fédération Euro-Arménienne, le Centre Communautaire Laïc Juif et IBUKA-France co-organisent une conférence sur le négationnisme qui se tiendra au Parlement européen, à Bruxelles, le mardi 6 octobre prochain à partir de 9h30.
     
    Selon le CRIF, « cette conférence vient en prévision de la future interdiction paneuropéenne du négationnisme : cette décision doit être transposée dans les législations des 27 Etats membres avant la fin 2010. La conférence intitulée « Négationnisme et Démocratie en Europe » est placée sous le patronage du député européen Elmar Brok (Conservateur allemand) et vise à expliquer aux responsables politiques de l’Union européenne en quoi le négationnisme constitue une perversion de la liberté d’expression et une menace pour les fondements des sociétés démocratiques. Des responsables politiques, des juristes, des historiens et des chercheurs en sciences sociales – grandes figures de la lutte contre le négationnisme – présenteront de manière comparée les points communs entre les négationnismes des différents génocides. Ils viseront à convaincre les leaders européens de la nécessité d’étendre les dispositions pénales à l’encontre de l’ensemble des cas de négationnisme avéré comme le permet la décision européenne. »

    Ainsi, au lieu de choisir la pédagogie et le travail historique, les lobbies poussent l’Union européenne à s’enfoncer dans la voie pénible du dogme historique et de la police de la pensée. Ces gens-là n’ont visiblement tiré aucune leçon de l’histoire.

  • Senatus populusque (Courouve) Claude Courouve 23 septembre 2009 20:03
     
    L’article du NouvelObs.com ce soir dit : le tribunal a requis un an de prison avec sursis contre Dieudonné et Faurisson. Mais sauf erreur de ma part, c’est le procureur qui requiert, pas le tribunal dans son ensemble ; ce tribunal a mis en délibéré jusqu’au 24 octobre.

    La présentation du NO, qui est aussi celle de France-Infos ce matin et sans doute celle de l’AFP à laquelle se réfère le NO, n’est pas neutre ; elle est volontairement malveillante à l’égard de Dieudonné et Faurisson, déjà jugés par la presse avant d’être condamnés par la justice, comme si la loi Gayssot ne leur suffisait pas.

    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 18 avril 2010 20:38

      Dieudo a eu une amende, Faurisson a été relaxé.

      Par ailleurs, le nouvel article 61-1 de la Constitution permet désormais de contester la constitutionnalité d’une loi par voie d’exception. C’est ce que vient de faire l’hebdomadaire Rivarol, pour lequel une procédure est en cours.

      Il y a de bonnes chances pour que cette loi Gayssot (article 24 bis de la loi sur la presse) soit prochainement déclarée inconstitutionnelle. Rejetée trois fois par le Sénat, elle est déplorée par la majorité des historiens et des juristes.


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