samedi 2 juillet 2016 - par maidoc25

NUAGES DE SANGS

Nous avons au pays des Grottes d’Hercule et du jardin des Hespérides, un complexe avec Chronos, le Dieu du temps. Un défi au bon sens est déclaré marocain. Journée continue et heure d’été, deux horreurs surajoutées, cassent le travail pour si peu d’économies ! Après le beau Mawazine, un hors saison, qui attire les jeunes et si peu les touristes, on passe le bac en plein Ramadan. Pas de fatwa ni de répit pour les jeunes jeûneurs.

 

Non loin, ne pouvant convaincre nul décideur de revenir au méridien naturel de Casa. 

Je regarde le ciel, une vraie palette, qui m’écoute et me comprends. Son doigt levé indexe une étoile, il est couché sur un nuage en guise d’oreiller. Sa tête sans nez, semble vide de cervelle. Il flotte dans le ciel encore bleu, ses bord irisés de lumières, touchent la Lune altière. C’est le dixième jour du Ramadan, cet ange vaporeux, ce nuage est-il un message adressé aux hommes, pour les rendre plus sages ?

 

Et lesquels ?

 Les savants et les scientifiques, ceux qui font des bombes et qui atteignent Neptune et Mars ? La planète du dieu de la guerre ? Ou ceux qui s’exilent pour le travail, qui fuient les villes et que l’on tue ? Leur nombre ne compte pas même si chacune de leurs images vous rend tristes et en colère ! Ceux dont on éclate les pays, pour les humilier, les dominer, les assujettir, les annihiler, leur voler leurs terres ou leur vendre des armes ? A qui ce hasard des formes célestes, que les vents modulent, s’adresse-t-il ? Est-ce une commande particulière, adressée à Dieu, pour recevoir dans Sa miséricorde quelques âmes en détresse ou punir déjà sur terres les odieux criminels ?

 

Ces formes nuageuses que tu essaies de peindre, sont une forme d’écriture que l’on ignore !

 Ce sont des prières, celles des éléments, qui élevées au-dessus de nos têtes, tentent de sauver quelques âmes, ou quelques corps de la faim et de la soif. Une ‘’prière agricole’’ surérogatoire comme mon sait les faire, pour satisfaire les hommes et les bêtes. Ceux qui les élèvent et ne s’arrêtent point de les tuer, hélas, pour vivre. Une mal-vie, trop courte, inutile et fugace. Demander l’avis de ceux qui sont partis et celui de ceux qui s’apprêtent à le faire. Beaucoup ont dû partir déçus, sans espoir, malgré leurs efforts. La tristesse du néant, celle de celui qui a connu la vie et qui sera effacé à jamais, oublié de soi et des autres, inutile, effacé pour toujours.

 

L’humanité est déprimée.

 Elle n’a aucun sens, pour la plupart des êtres qui l’ont essayée, dans ce zoo de hooligans, éprouvette à tyrans, basse-cour et abattoir à bétail. Fossiles qu’ils furent et bêtes qu’ils sont, depuis des millénaires. Je n’en veux comme preuves, que ces prouesses des plus riches, des plus évolués et des plus forts. Des guerres infâmes qu’ils mènent du haut de leurs identités supérieures, pour dominer les espèces inférieures ! Nous autres ! Et ces meurtres pour des opinions stupides. Des balivernes. Des idéologies ou des crédos souvent parallèles et tellement pareils !

 

Ramadan, rame à dons, rame à pleines dents ! 

Ramadan ou pas, c’est l’exploitation universelle des extrêmes pour le pouvoir ! Fanatismes, impérialismes, colonialismes, résistances à toutes les formes de fascismes, d’exploitations et de racisme ! Dans le sang et la terreur ? Pour la liberté ! 

L’humanité est décevante, elle fait honte à la terre. A la galaxie et au ciel. L’humanité est un échec cuisant de l’évolution. Elle est aux antipodes des simples animaux, celle des fauves et des espèces les plus sauvages. Elle est aux antipodes du projet dieu vin. Nous sommes un raté monstrueux et minable, qui fait honte et qui attend la pitié, sinon l’anéantissement, pour faire mieux ailleurs. Je comprends ceux qui en appellent à l’Apocalypse pour dégommer l’homme de la terre ! Espérant être vite jugés dans l’Au-delà pour fuir les souillures. Il y aurait lieu de fonder une autre science, une nouvelle discipline. Les sciences ésotériques, les sagesses de l’Orient, les religions, la morale, les droits universels, n’ont pas pu apaiser ces rustres que nous sommes !

 

Elle dure très peu la fête et l’homme, ses femmes et ses flammes, moins encore ! 

Que de Césars, que d’empereurs et de tzars, que de riches généraux et d’infâmes potentats, que de simples hommes et héros de valeurs, que de femmes tyranniques, que d’enfants choyés et de bons vieillards, ont rejoint les limbes des prophètes et des pharaons, sans retour. Et pourquoi le faire ? Rien que de l’argile et des épithètes, dont on oublie les médailles et les repères ! Des premiers hommes, évolués d’entre les bêtes, aux fils de cet Adam que le Dieu des religions façonna ou fit faire, attendent que leur âme les réveille un jour du Barzakh où inconscients ils végètent et dorment. La Résurrection aura lieu après l’Apocalypse. Demandez-le aux Sémites qui se donnent les guerres, question de hâter la fin de la terre et celles des ethnies inférieures, du Moyen-Orient, plus encore.

 

Demain, comme en ces jours, de meurtres qui couvrent de sang la sphère, à quoi serviront-ils, au Créateur, ces milliards de milliards de tueurs et de morts ?

 Australopithèques ou pithécanthropes évolués, xénophobes et racistes, ces homo-sapiens ou homos irisés, tout court, nés pour détruire tout autour, plus loin et ailleurs ! Nés sans rien demander, juste pour manger peu ou prou et dormir, dans tous les sens et voler avec zèle et abus tout ce qui risque de leur plaire ? Et pourquoi cette collecte maniaque et tous ces cumuls ?

Ils défendent leurs drapeaux et leurs idées noires, plus encore ! On les a induits pour annihiler leurs crédos, leur propre histoire et leur terre. Les producteurs de cet Hollywood de malheur, vivent en criminels de guerre, toujours et encore ! Sommités universelles et tragiques malfaiteurs. L’Etat supérieur triomphe dans les manigances et malheurs et prospère. Ses fils armés et sa police raciste se donnent, exemple de démocratie et de libertés, la mort. Les musées et les boites, comme les écoles, passent : l’Amérique donne l’exemple de par ses impairs.

Il est de plus humbles, qui s’enflamment pour leur honneur. Comme à Tunis, à Kénitra ça flambe pour se refaire. Question de Printemps arabe et de moins notable encore. A la poudre explosive, le feu et les cimeterres, levés comme une offense à Dieu, pour le desservir. Chaêbana en plein Ramadan. Les bombes aéroportées, la civilisation, ma mère, les gaz asphyxiants et les torpilles, du Rif aux mers ! Que n’a-t-on pas inventé pour emprisonner, embrigader, assujettir et nuire, à l’homme, ce frère-ennemi, lombric de terre ? L’homme est la pire espèce des mammifères, celui qui ronge la planète sans merci, la souille de sangs et la pollue ! Ce barbare est un fauve, sans tête, un criminel majeur, qui sans honte ni pudeur, tue avec volupté ses cousins et ses pairs ! Fut-il de la race des prix Nobel !

Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra, le 27 Juin 2016

 



5 réactions


  • maidoc25 maidoc25 2 juillet 2016 17:00

    Bonne lecture et merci aux modérateurs


  • cevennevive cevennevive 2 juillet 2016 17:49

    Bonjour maidoc,


    Votre excellent texte me fait penser à la succession des empires, des civilisations et des ethnies au cours de l’histoire de l’humanité.

    Parfois, cette succession se fait par le sang, parfois, elle semble se faire « naturellement » mais renferme une cruauté sans nom.

    Je pense notamment à l’admirable civilisation Nabatéenne de PETRA, disparue pour la gloire expansionniste et orgueilleuse de Rome. Je pense aux aborigènes d’Australie, aux indiens d’Amérique, etc.

    Moi, je dirai « mers de sang » plutôt que « nuages de sang »... L’animal tue pour se nourrir, l’homme tue par cruauté. Et les religions, quelles qu’elles soient, suscitent plus de « nuages de sang » que l’hégémonie des civilisations.

    Mes ancêtres protestants ont vécu cette triste réalité il y a quelques siècles. Aujourd’hui, ce sont les chrétiens et les athées qui se sentent menacés par l’Islam.

    L"expansionnisme religieux est bien plus inquiétant que l’expansionnisme financier. Mais les deux répandent autant de sang. Le premier visible, le second feutré et caché.

    Bien à vous.



    • maidoc25 maidoc25 3 juillet 2016 15:21

       @cevennevive


      J’aime bien votre opinion. 

      Je vous demande de relire le préambule de mon texte , qui volontiers lyrique ou métaphysique, a précédé la réflexion. Une dénonciation que je porte face à cette situation de l’animal-humain, faite de meurtres et ,comme vous dites de ’’ mers de sangs’’.
       C’est à partir du ciel, ( le bout-de-nez que l’on voit de cet univers , et que je prends à témoin . Un ciel , supposé connaisseur , complice ou témoin, bien plus large que la Terre et les siens. Nuages, en guise de mots , où j’essaie de deviner un message . Un langage écrit dans les nuages, lourd et grave , une expression que les humains, ne veulent pas ou ne peuvent pas comprendre . Avec comme résultats, des tueries et du sang. Le gommage d’autrui pour son opinion, ses droits, ou au contraires son élimination à cause de ses excès insatiable.

      C’est notre situation.


  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 3 juillet 2016 10:08

    Il est indéniable que la vie humaine sera toujours tragique. Mis à part la plaisanterie qu’elle finit toujours mal, des facteurs objectifs s’emploient à la pourrir constamment.
    Il suffit de peu de choses pour trouver son équilibre, mais bien des gens n’y arrivent pas car ils n’arrivent pas à dépasser les frustrations qu’ils subissent. Alors ils compensent en essayant de dominer leurs semblables, par la force, l’argent ou la persuasion. Et plus ils réussissent dans cette voie, plus ils continuent, car le pouvoir agit comme une drogue et rend dépendant ses adeptes. C’est ainsi que grossit la cohorte des tueries, des arrestations et autres joyeusetés.
    Cela réussit uniquement parce que la nature de l’homme est très moutonnière. En particulier, les adolescents sont très conformistes dans leurs choix car ils ont peur d’être rejetés de la communauté. C’est bien pourquoi tous les dictateurs ont utilisés la jeunesse pour parvenir à leurs fins.
    Mais le cerveau est un organe merveilleux, dans les pires situations il nous donne le moyen de trouver des satisfactions, fût-ce au prix d’une illusion. Et cela nous sauve la vie, bien souvent.


    • maidoc25 maidoc25 3 juillet 2016 16:09

      @Gilles Mérivac

      J’aime aussi votre expression. Elle fait état d’un constat avec des point précis. 

      Que faire alors contre cet état de fait, ces conduites de sangs , héritées de nos gènes et de notre histoire, des animosités ennemies, colportées comme des crédos, afin de devenir meilleurs, nous tous, et de mieux vivre ? Entre nous .

      Vous me poussez à espérer, de façon naïve , de ceux qui nous dirigent de par le monde , de ceux qui nous formatent et formulent nos opinions, de nous préparer à un meilleur avenir pour tous. Espoir, vite déchanté, pour le moment.

      Un langage nouveau, est pourtant nécessaire et utile , entre toutes les personnes de partout. Hommes et états . Ils vulgariseront une éthique, une pédagogie où l’on enseignera des principes et des conduites par besoin de ’’ civisme universel’’ . Un culte laïc, une morale des droits de l’homme, vue autrement. La paix, à enseigner, quoi !

      Je crois que ceci existe, mais on en parle dans le vague et parcimonieusement. Lors de circonstances politiques de l’Onu et autres cérémonials, un bref instant. Sans impacts réels , répétitifs, éducatifs et convaincants, capables d’opérer des changements dans les mœurs des gens, et ce à travers le monde entier ! .Trop insuffisants pour faire évoluer les humains et mieux les faire entendre entre-eux. Le devoir de gentillesse envers les gens ! Je rêve ou je délire. C’est ’’ trop bon ’’ pour affronter le réel ! 

      Les politiques locaux sont claniques et hermétiques envers autrui . L’autre est un adversaire ou un ennemi. Ils pédalent dans l’exclusivité , la supériorité, la suffisance et le déni des autres. Je ne généralise pas. Ils ne le disent pas comme ça. Les grandes puissances , permissives et totalitaires, ne sont pas des anges ni des innocents , non plus, pour enseigner ce modus vivendi à travers l’Unesco et les rencontres entre assujettis et puissants. Il n’y a pas d’impact pour changer les mœurs et les égoïsmes des gens. 

      Une morale aussi universaliste ne peut pas venir de ces institutions pour le moment. 
      Les associations peut-être ! Les écrivains ou les médias ? 

      Salutations .

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