vendredi 29 juin 2012 - par Daniel Salvatore Schiffer

Pour Michel Onfray !

 C’est une bien étrange façon de concevoir le débat philosophique, libre et raisonné, que de lui préférer l’insulte à l’argumentation, la calomnie à la discussion, et de privilégier ainsi la condamnation d’un individu au détriment de la tolérance des idées, cette trop rare vertu qui, de Voltaire à Diderot, fit pourtant jadis, au temps des Lumières, la gloire de la France.
 C’est pourtant là - cet invraisemblable ostracisme, doublé de la mauvaise foi la plus patente - ce qui se passe aujourd’hui, dans le petit milieu des intellectuels parisiens, à l’encontre de Michel Onfray.

 Son hypothétique crime aux yeux d’une certaine intelligentsia, et non seulement germanopratine ? Antisémitisme : l’une des accusations les plus graves et infamantes qui soient, à juste titre si elle se voit fondée moralement, tant sur le plan anthropologique qu’idéologique, sinon politique !
 Le motif de pareille inculpation ? Le fait que Michel Onfray ait publié, dans « Le Point » de ce 7 juin 2012, un texte faisant l’éloge, moyennant la critique des trois grands monothéismes (judaïsme, christianisme, islam) du dernier essai, intitulé Qui est Dieu ? de Jean Soler, l’un des meilleurs représentants, par son érudition comme par sa plume, de l’école exégétique biblique française, vieille de quatre siècles.

 Je ne me prononcerai cependant pas, pour le moment, sur l’intrinsèque qualité, au niveau de sa compréhension théologique, de ce dernier opus de Soler : tel n’est pas l’objet de ce papier.
 Car ce à quoi je souhaiterais m’atteler ici, de manière plus spécifique, c’est à la défense, circonstanciée, d’Onfray, lequel m’apparaît injustement taxé, en l’occurrence, d’antisémitisme.
 Je préciserai à toutes fins utiles, et pour invalider d’emblée les très malveillants griefs que je pourrais subir ici à mon tour, que le modeste agrégé de philosophie que je suis est aussi le fils d’un pasteur protestant et d’une mère juive. C’est dire que, même si je me revendique aujourd’hui agnostique, si ce n’est athée, j’éprouve le plus grand respect pour les religions, du moins celles qui, favorables à la liberté de culte, pratiquent l’œcuménisme. C’est dire aussi, et peut-être surtout, si, moi-même juif, on ne pourra guère me traiter, en ce qui me concerne, d’antisémite : mes aïeux, dont certains périrent dans les camps nazis ou furent fusillés par les pires fachos, m’en sont témoins en même temps que garants.

 Qu’il me soit permis d’ajouter enfin que, né donc dans l’église protestante et même en un milieu piétiste, je crois connaître un peu La Bible (l’Ancien Testament, matrice du judaïsme, tout autant que le Nouveau Testament, source du christianisme), dont l’étude stricte et rigoureuse - ce fut là mon premier livre de lecture - me fut imposée quotidiennement, par l’autorité paternelle, dès l’âge de six ans, et ce jusqu’à la fin de mon adolescence.
 
Michel Onfray, donc ! J’ai lu attentivement, crayon en main, son article sur le dernier livre de Jean Soler, « l’homme qui a déclaré la guerre aux monothéismes » comme le titrait cette fameuse tribune parue dans « Le Point ».
Certes n’en ai-je pas partagé tous les paragraphes : sa vision de l’antiquité grecque, et de la cité athénienne en particulier, me semble quelque peu idéalisée, même si, pour ma part, je tiens l’hellénisme pour un sommet, rarement égalé dans l’histoire humaine, de civilisation. De même ne puis-je pas passer sous silence les différents anachronismes et autres amalgames qui parcourent ce texte, tel celui, aberrant, consistant à faire de la loi mosaïque l’ancêtre théologico-politique de l’hitlérisme : non, Moïse, quel que soit son extrémisme religieux, voire son fanatisme guerrier, n’est pas l’archaïque préfiguration d’Hitler, si ce n’est au prix d’une interprétation exagérément partisane, et donc fausse sur le plan de l’herméneutique, du texte biblique.
Davantage : la Shoah, par son ampleur comme par son mobile, demeure un crime unique dans les annales de l’(in)humanité !

Mais ce sont ces différences, tant intellectuelles que conceptuelles, qui font précisément, lorsque règne un réel esprit de tolérance au sein des idées discutées, la richesse du débat philosophique.
Ainsi, mises à part ces quelques quoique importantes réserves, ai-je donc trouvé ce papier d’Onfray plutôt stimulant, à bien des égards, dans le fond comme dans la forme : intellectuellement bien charpenté (hormis les approximations que je viens, peut-être trop brièvement, de signaler) et stylistiquement bien écrit !

Je ne vais cependant pas m’appesantir outre mesure, ici non plus, sur la thèse qu’il y soutient et développe, fût-ce manière parfois caricaturale ou, à tout le moins, peu nuancée : on sait Onfray, esprit nietzschéen et camusien à la fois, un fervent opposant à toute forme de religion. Son Traité d’athéologie, judicieusement sous-titré Physique de la métaphysique, en est, à ce sujet, la plus évidente des preuves tout autant que le plus éclatant des manifestes. C’est même, de ce point de vue-là, un livre militant (avec ce qu’il peut avoir aussi parfois, et je conçois aisément que cela puisse être quelquefois gênant pour certains, de dogmatique).
Sa seule quatrième de couverture, rédigée de sa propre main, ne laisse planer, sur la question, aucun doute : « Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l’intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d’un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l’obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l’au-delà, l’ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l’épouse et la mère, l’âme et l’esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré… ».
Mais, justement : Onfray ne fait qu’assener là, en toute objectivité, une série de vérités, lesquelles ne sont, en outre, qu’autant de faits promulgués, très honnêtement, par les religieux eux-mêmes.
Davantage : Onfray, dans cette critique, ne vise pas plus le judaïsme que les deux autres monothéismes ; il les range tous les trois à la même et préjudiciable enseigne théologique : celle d’une foncière, coupable et dangereuse intolérance, où le dieu unique, parce qu’il se veut unique précisément, est tout, paradoxalement, sauf universel… sinon au détriment, en toute (abominable) logique, des autres conceptions, à travers les différentes religions, de sa propre transcendance.
C’est là aussi, précisément, ce que fait Onfray dans son papier incriminé, tout récemment, du « Point » : il ne s’en prend pas plus là au judaïsme, même s’il concentre l’essentiel de sa critique sur lui (c’est là une maladresse, mais plus d’ordre méthodologique qu’idéologique, qu’on pourrait légitimement lui reprocher sur le plan scientifique), qu’au christianisme ou à l’islam.
Ainsi Onfray, et c’est son droit le plus strict sur le plan métaphysique, est-il là tout simplement, sans distinction aucune ni discrimination d’aucune sorte, antireligieux ou, plus exactement encore, anti-monothéiste : la différence, capitale, est de taille !
Qu’il suffise, pour s’en convaincre, de lire ce que Michel Onfray écrit très ponctuellement, parlant là de Jean Soler, dans ce papier du « Point » : « Cet agrégé de lettres classiques déconstruit les mythes et les légendes juifs, chrétiens et musulmans ».
Onfray, quelques lignes plus loin, précise, textuellement : « C’est peu dire qu’il s’y fera des ennemis, tant le propos dérange les affidés des trois religions monothéistes ».
D’où, urgente et nécessaire, la question : où est l’antisémitisme là dedans ?
Non, il faut raison garder : le sujet est historiquement trop délicat, et humainement trop grave, que pour se laisser aller ainsi, perdant de vue le sens des mots tout autant que le poids de la réalité, à de telles extrémités dans le jugement.
Onfray n’est ni antisémite, ni antisioniste, ni négationniste. Je m’explique.

1. L’antisionisme consiste à refuser l’existence de l’Etat d’Israël en tant que tel : c’est là un parti pris d’ordre politique, auquel Onfray s’est toujours clairement opposé (ce fut même là, lors des dernières présidentielles, une de ses principales dissensions avec Jean-Luc Mélenchon, pour qui il ne vota donc pas malgré son ancrage dans la gauche radicale : il l’estime trop proche, notamment, de l’Iran, pays qui veut, à l’instar des terroristes du Hamas, la destruction d’Israël).
2. L’antisémitisme est le racisme à l’encontre des Juifs : c’est là un préjugé de type anthropologique, qu’Onfray a toujours condamné, sans la moindre ambiguïté. Bien plus : il insiste, dans son apologie de Soler, sur cet incontestable fait que Nietzsche lui-même, que certains esprits par trop simplificateurs taxent tout aussi abusivement d’antisémitisme, a toujours combattu avec vigueur et même intransigeance, jusqu’à rompre parfois tout lien avec son entourage (comme sa sœur ou son éditeur), ceux qui faisaient preuve d’une quelconque malveillance à l’encontre des juifs.
3. Le négationnisme est le fait de nier, et de relativiser même, l’ampleur de la Shoah : c’est là une erreur de nature historique, qu’Onfray n’a jamais fait sienne et a toujours dénoncé avec force. Davantage : il a toujours dit et écrit, y compris dans ce dernier papier du « Point », que l’Holocauste prouvait, de manière aussi dramatiquement concrète que tragiquement irréfutable, l’inexistence, ou plutôt la « non-existence », de Dieu.

En d’autres termes, encore : manifester son hostilité envers une religion, quelle qu’elle soit, ne signifie pas pour autant - car ce n’est jamais là qu’un positionnement philosophique et non anthropologique - que l’on ait une quelconque aversion envers le peuple qui s’en revendique ou la pratique.
Mieux : se montrer critique envers le judaïsme ne veut pas dire que l’on soit contre les juifs, pas plus que se montrer critique envers le christianisme ne veut dire que l’on veuille porter atteinte aux catholiques, protestants ou orthodoxes. Idem pour l’islam : se montrer critique envers lui, envers son aspect souvent rétrograde et obscurantiste aux yeux de notre modernité, n’équivaut pas à honnir, loin s’en faut, les musulmans.
C’est cela, précisément, la laïcité : savoir séparer l’Eglise de l’Etat ; mais aussi savoir faire la part des choses entre une croyance religieuse et une appartenance culturelle ; savoir distinguer, sans nécessairement les opposer, ni a priori ni a posteriori, le domaine de la foi et le respect de la personne. Bref : savoir différencier l’idéologique et l’humain, le rationnel et l’irrationnel.
C’est cela même, pour le coup, que les adversaires déclarés de Michel Onfray ne savent pas faire dans cette diatribe qui les voit actuellement aux prises, de manière souvent aussi infondée qu’outrageante, avec lui !
De ce point de vue-là, Onfray a parfaitement raison lorsqu’il écrit ces mots : « Il faut que nous soyons tombés bien bas pour préférer l’insulte au débat, le mépris au dialogue, la haine à l’échange. La raison a renoncé. Nous avons régressé. Nous sommes aujourd’hui dans un temps d’avant les Lumières, celui des Inquisitions où le bûcher tenait lieu d’amphithéâtre, où le supplice de l’eau faisait la loi contre les disputatios médiévales, où l’écartèlement en place publique était un spectacle préféré à celui de dialogues entre gens sensés. Entre gens de paix ».
Et il ajoute, non moins opportunément : « Qu’en ce début de XXIe siècle, on ne puisse pas lire Le Talmud, La Bible et Le Coran comme un historien, un philosophe, un anthropologue, un sociologue, sans devoir s’agenouiller, faute d’être égorgé symboliquement (…) ou réellement (…), est le signe d’une atterrante décadence intellectuelle ».
 Ainsi, en ces pénibles et très regrettables conditions, sont-ce ces nouveaux maîtres censeurs d’Onfray qui, paradoxalement, se rendent coupables là, à travers l’ignominie de leurs accusations, du plus néfaste des terrorismes intellectuels : celui d’empêcher la liberté de pensée tout autant que de parole, et, par là, d’entraver le nécessaire et démocratique débat d’idées. Et ce, quand bien même celui-ci pourrait s’avérer dérangeant, sinon choquant, au regard de certaines consciences.
C’est là, du reste, le principe même de toute tolérance correctement entendue comme de tout progrès véritablement souhaité, ainsi que le clama haut et fort cet esprit particulièrement éclairé que fut Voltaire (c’est du moins là l’un des plus belles phrases que la postérité des Lumières lui ait attribuée, même s’il n’en est guère resté de trace écrite) : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire » !
 C’est là une admirable et salutaire sentence, à laquelle, pour ma part, j’adhère pleinement et que, mieux encore, je médite chaque jour : elle me paraît être le fondement, quasi ontologique, de toute civilisation digne de ce beau nom et, comme telle, véritablement éprise d’humanisme.
C’est pour ne pas avoir pris suffisamment en compte ce genre de considération morale, pourtant essentielle, que les trois grands monothéismes se sont souvent révélés, au cours de l’Histoire, l’impardonnable cause, au bout de leur terrifiante déraison, des guerres de religion les plus atroces et insensées : un véritable fléau pour l’humanité. Avec, à la clé, les pires bains de sang… au nom même, comble de l’imposture la plus follement périlleuse, de Dieu !
 Mais dans le cas présent, au contraire, il n’y a pas de doute possible : Michel Onfray appartient bien aujourd’hui, quoi qu’en disent ses trop nombreux et faciles détracteurs, à cette précieuse mais trop rare race, hélas, des vrais et libres penseurs, en Occident, de notre si chaotique début de troisième millénaire.
 Tâchons, au moins là, de lui rendre cette justice qu’il mérite indéniablement, ne fût-ce que par l’importance, notamment à travers les nombreux textes qu’il aura contribués à exhumer de l’anonymat, de ses travaux philologiques et recherches philosophiques : c’est là un bien inestimable, sur le plan spirituel également, pour la sauvegarde de notre patrimoine culturel et historique !
  

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

*Philosophe, écrivain, auteur de « La Philosophie d’Emmanuel Levinas » (PUF) et « Critique de la déraison pure - La faillite intellectuelle des ‘nouveaux philosophes’ et de leurs épigones » (François Bourin Editeur), signataire du « JCall » (« European Jewish Call For Reason » - « Appel des Juifs Européens à la Raison »).



74 réactions


  • Jason Jason 29 juin 2012 12:35

    Excellent article dont je partage la largeur de vues.

    La plus grande tentation a été, est, et restera, de la part des prêtres (au sens large), celle de s’emparer des textes dite « sacrés » pour asservir les populations, en engendrant la crainte, et en humiliant la raison.


    • La mouche du coche La mouche du coche 29 juin 2012 20:43

      C’est sûr que lorsque ce sont les banquiers qui vous s’asservissent, cela va beaucoup mieux. Vous n’en avez pas marre de ne jamais réfléchir autrement que comme TF1 ? smiley


  • Jason Jason 29 juin 2012 12:37

    pardon : dits « sacrés »


  • voxagora voxagora 29 juin 2012 13:22

    Michel Onfray voudrait être une idole qu’on ne brûle pas.

    .

  • jymb 29 juin 2012 13:25

    Je plusse, non point que je partage les vues de M. Onfray (son traité d’athéologie comporte à mon goût un peu trop de poncifs trop entendus) mais par nécessité absolue de défendre l’expression de tous, en réaction au nauséeux magma monocorde qu’on nous impose.


  • Christian Labrune Christian Labrune 29 juin 2012 14:33

    à l’auteur,
    Vous avez raison de défendre Onfray. Je n’ai pas encore lu le texte incriminé, mais j’aurais plutôt tendance à faire confiance au bonhomme, même s’il m’agace un peu quelquefois. Son premier mérite c’est d’être capable, s’étant trompé, de se critiquer lui-même comme s’il était un autre, et sans ménagement. On l’a vu errer un peu dans ses engagements politiques, quelquefois, où on aurait aimé bien évidemment une clairvoyance plus immédiate. On peut s’étonner aussi qu’il lui ait fallu lire tout Freud avant de se rendre compte qu’une théorie dont il paraissait encore vouloir se réclamer dans son Traité d’athéologie ne tenait vraiment pas debout. Mais le vrai philosophe, c’est quand même celui qui est capable, comme disait Sartre avant d’être gâteux, de « parler contre soi-même ». Un art dont paraissent bien incapables tant de nos philosophes actuels penchés avec leurs oeillères sur le nombril de théories absconses et fumeuses.

    Onfray n’a jamais mais mis en question le droit imprescriptible des Juifs à disposer d’un état ; au contraire, et dans le climat actuel où un antisionisme plus grave encore que l’antisémitisme est devenu la chose du monde la mieux partagée, cela devrait le mettre à l’abri, vis-à-vis de ceux qui disposent d’un cerveau en état de rendre encore des services, de ces sortes d’accusations ridicules.

    Cela dit, j’ai lu récemment un article qui allait dans le sens de ces sortes de griefs, et reposant à peu près sur le schéma logique suivant : c’est la Torah qui légitime la présence des Juifs sur la terre d’Israël ; quiconque critique la révélation biblique (et on citait ce texte d’Onfray) contribuerait donc à délégitimer ipso facto Israël. Tout athée, dans cette perspective, serait donc un ennemi d’Israël ! Mais je suis athée et je ne me suis jamais posé la question en des termes aussi simplistes. Le « peuple juif » dans son ensemble pourrait bien se convertir, si j’ose dire, à l’athéisme, cela ne changerait rien au droit qu’il a d’exister. C’est certes un peuple bien singulier, et il n’y en a pas deux comme celui-là, mais c’est une raison supplémentaire pour souhaiter qu’il ne puisse disparaître. 


    • stanh 29 juin 2012 15:42

      c’est la Torah qui légitime la présence des Juifs sur la terre d’Israël ; quiconque critique la révélation biblique (et on citait ce texte d’Onfray) contribuerait donc à délégitimer ipso facto Israël

      C’est une interprétation frauduleuse de la Thora qui joue sur le temps. Le temps d’Israël n’est pas encore venue (sans compter que tout cela n’est que superstition -faut-il réellement le rappeler ?!-ce qui ne peut justifier en rien une politique colonialiste : on est plus au moyen âge).

      Donc, dans les 2 cas : c’est tout faux.

      Mais cessons de parler du Passé, car il est passé. Il n’est en aucun cas question de chasser les israéliens qui sont installés là bas, certains, depuis 2 générations car c’est inhumain et tout aussi cruel. L’objectif est de faire en sorte que tout le monde soit traité dignement, en humains.
      Ceux qui sont pour faire du malheur aux israéliens ne sont pas non plus dans mon camp.


    • frugeky 29 juin 2012 17:43

      un antisionisme plus grave encore que l’antisémitisme


      Arg !
      Près à sacrifier tous les juifs du monde pour la sauvegarde d’Israël et c’est comme ça qu’on entend des israéliens trouver Hitler charmant...
      Je ne sais pas si la France est assez grande mais je préférerais avoir tous les juifs du monde chez nous et que vous alliez vivre là-bas. 

    • Abou Antoun Abou Antoun 29 juin 2012 22:51

      Mais cessons de parler du Passé, car il est passé.
      Abolissons donc l’histoire, discipline ringarde.
      Ne parlons pas du futur non plus car il n’est pas arrivé.
      Ne parlons pas de l’instant présent qui est insaisissable entre le passé et le futur.
      Ne parlons de rien !
      Buvons une bière et regardons la finale du foot.
      A la vôtre !


  • stanh 29 juin 2012 14:36


    C’est Esope () qui, quelques siècles avant J.C., dans la fable "le garçon qui criait au loup", mit en forme cette histoire du jeune berger qui, parce qu’il s’ennuyait, se fit un malin plaisir de crier inutilement au loup, histoire de voir les villageois venir les secourir, lui et son troupeau. Comme sa plaisanterie stupide avait très bien marché, il la recommença un peu plus tard avec le même résultat. Mais quand le loup commença réellement à attaquer son troupeau, il eut beau crier, plus personne ne bougea.


  • paul 29 juin 2012 15:10

    Avec l’autre philosophe télévisuel qui paradait en Libye, celui partage un égo surdimensionné, on pourrait même parler de compétition acharnée pour être remarqué dans les médias .

    Il critique les coteries parisiennes mais les médias le remercient de développer ses prises de positions dignes d’une Tatcher : mépris des fonctionnaires, des syndicats, éloge de la flexibité, ect ...un faux libertaire très libéral, tendance hédonisto-éGologique : marque de son girouettisme.

    N.S.,alors premier flic de France, ne l’avait il pas invité pour débattre entre autres, de la différence entre le Bien et le Mal ? Ah, le Mal, vous savez bien, c’est Chavez,Cuba, la Chine, l’Iran, des épouvantails qu’il a servi encore une fois chez Taddéï le 10 avril dernier pour démolir le candidat Mélenchon avec des arguments sarko-bhl compatibles .

     http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article1318
          www.lmsi.net/Proposition-de-loi-pour-l   


  • arobase 29 juin 2012 16:09

    il y a tant d’invraisemblances dans les récits sacrés en général , et de l’exode, l’errance dans le désert et la conquête de la terre promise que ce serait une aberration de légitimer un fait et pas d’autre puisque rien ne peut être prouvé.


    qui peut croire que Dieu tout puissant ait pu marcher devant un peuple afin de lui permettre d’en massacrer d’autres qui se trouvaient là, alors qu’il aurait créé lui même tous ces êtres sans exception, à sa propre image, c’est à dire bénéficiant de sa sainteté. ?

    puisque ça s’appelle « la Palestine », il devrait logiquement y avoir en Palestine un état démocratique laïque palestinien, peuplé de tous ceux qui se trouvaient là, et de tout ceux qui y sont venus.

    comme partout d’ailleurs. la terre est faite pour les hommes et ne peut être une propriété privée. 

    cet état démocratique doit être laïque bien entendu. et chacun de ses habitant pourrait pratiquer la religion de son choix, dans la sphère privée comme cela devrait être universellement la règle puisque personne ne peut prouver que son dieu est le bon.



  • Guy Liguili Guy Liguili 29 juin 2012 16:25

    Avant tout débat, il est utile de rappeler que Michel Onfray (pas plus que BHL) n’est un philosophe. Sa production est certes foisonnante mais, jusqu’à présent, il n’a pas créé de concept qui puisse le placer dans l’Histoire de la Philosophie.
    Sinon, je trouve qu’il est un bon pédagogue (bien meilleur que BHL dont le seul apport à la philosophie sera d’avoir permis d’illustrer brillamment le mythe de Narcisse)


  • Guy Liguili Guy Liguili 29 juin 2012 16:27

    Heu DSS, vous avez fumé quoi avant d’affirmer que Mélenchon est proche de l’Iran ? Ça doit être de la bonne…


    • Dudule 30 juin 2012 00:49

      D’autant que d’autres lui reprochent le contraire (de condamner l’Iran).

      Tout est bon pour calomnier Mélenchon, tout et son contraire.


  • Romain Desbois 29 juin 2012 18:18

    On peut aimer ou pas Onfray, il ne reste pas moins qu’il est un vrai philosophe, un des rares contemporains .

    Pas un prof de philosophie que l’on nous présente que philosophe.


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 29 juin 2012 19:27

    Ce qui est surtout symptomatique est que l’auteur ,en défendant Onfray ,se sente obligé d’alléguer de son ascendance juive afin d’éviter l’anathème d’antisémite .


    • La mouche du coche La mouche du coche 29 juin 2012 22:29

      Voilà le seul commentaire vraiment profond de ce fil.


    • caramico 30 juin 2012 10:46

      Oui, de nos jours, seuls ceux ayant des « gènes » juifs sont autorisés, du bout des lèvres, avec des pincettes, à émettre, avec force circonvolutions, que les Israéliens ne sont pas très gentils avec les palestiniens, qu’ils devraient en tuer moins, avec retenue, se planquer un petit peu plus quand ils leur piquent leurs terres...

      A quoi répondent les tenants du « grand Israel » : Antisémites, antisémites.. !


  • alinea Alinea 29 juin 2012 19:49

    Je ne critiquerai pas cet article, d’une part parce que je n’ai pas lu l’article de Michel Onfray ni le livre de Jean Soler ; je ferai donc juste une remarque sur l’Iran qui n’a jamais dit qu’il voulait détruire Israël et sur cette manière hallucinante que vous même, auteur, vous dénoncez dans votre article, de décréter antisémite - on a le droit, n’est-ce-pas d’être contre la politique d’Israël ?- quelqu’un qui ne hurle pas avec les loups en ce qui concerne l’Iran.
    Je vous conseille de lire Chomsky ; il est très clair sur toutes ces histoires insupportables quant à l’Iran, Israël...
    Aujourd’hui, il faut avoir un camp, et, quand on a un camp, il faut penser comme ce camp. Or en ce qui concerne l’Iran ; ce camp s’appelle le capitalisme libéral !
    Pour ma part, c’est clair que je n’en fais pas partie et c’est clair que j’ai plus peur d’ Israël que de l’Iran !
    Quant à Mélenchon, je ne sais pas ; j’entends qu’on lui reproche « ça » mais pour ma part je ne l’ai jamais entendu parler de ce sujet.


    • Christian Labrune Christian Labrune 29 juin 2012 21:23

      @alinéa
      Au nom du Dieu clément et miséricordieux.
      Vous avez parfaitement raison : l’Iran est une grande démocratie, une terre de liberté où il fait bon vivre, un pays pacifique qui a beaucoup fait pour assurer la paix dans la région. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que le gouvernement français se rapproche le plus possible de cet allié naturel. Michel Rocard y est allé récemment. Depuis, il s’est prononcé pour un démantèlement de la force de frappe française et en un sens il a raison : si l’Iran finit par disposer de la bombe atomique, il ne sert à rien que nous conservions des armes qui pourraient indisposer un autre vieux pays capable enfin d’exercer sa bienfaisante influence sur toute la région. Nous en avons marre du gendarme américain, il faut que cela change un peu. Pourquoi pas l’Iran ? Nous sommes arrivés au terme de la décadence, en Europe, nous n’avons plus de morale, plus de valeurs, plus de religion, c’est l’affreux libéralisme qui nous dicte nos conduites. Une franche collaboration avec l’Iran permettrait probablement d’adoucir les malheurs de la France et nous permettrait de traverser mieux des crises que nous avons bien méritées, il faut l’avouer.
      Peut-être même nous autorisera-t-on à instituer ici une véritable République islamique ?
      Ce serait assurément le bonheur assuré, mais le méritons-nous ?
      Allah Akbar !


    • francesca2 francesca2 29 juin 2012 21:50

      Pour ma part, c’est clair que je n’en fais pas partie et c’est clair que j’ai plus peur d’ Israël que de l’Iran !


      C’est bien connu, une démocratie est infiniment plus anxiogène qu’une théocratie. 
      Mais dans quel monde vous vivez, Alinea ? 



    • alinea Alinea 29 juin 2012 23:32

      Francesca et Christian Labrune : vous semblez avoir l’esprit très embrouillé : je ne parle pas de politique intérieure de l’un ou l’autre pays, je parle de risque de guerre ; Ce ne sont pas le iraniens qui entreprendront quoique ce soit ; j’ai en horreur ce régime iranien, mais il ne faut pour autant pas les prendre pour des débiles ; ils le sont beaucoup moins que la plupart de nos dirigeants démocrates ! Souvenez-vous de ce post : l’avenir me donnera raison( oh ! pas à moi) ; vous êtes doucement bercés par le consensus occidental !
      bah ! peu importe, je relevais juste une erreur dans l’article que je venais de lire !


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 00:34

      @Alinea,
      Le parfait crétin que je suis se demande tout de même de quel service du renseignement très bien informé vous pouvez tirer la certitude que « ce ne sont pas les Iraniens qui entreprendront quoi que ce soit ».
      Imaginez la chose suivante : vous avez un voisin un peu perturbé qui vous menace quasi quotidiennement, qui crie sur les toits qu’il va vous ratatiner. Vous le voyez de votre fenêtre passer des heures à astiquer sa carabine. Je trouverais normal que vous songiez à quelques précautions, mais c’est sans doute que je suis un esprit confus. Pour vous, c’est la preuve même qu’il ne peut avoir aucune intention malveillante. Vous préfèrerez probablement vous méfier du facteur, tellement serviable en apparence et si souriant, mais qui cache très bien son jeu et son intention très probable de déposer à la première occasion une bombe dans votre boîte à lettres.
      Dans le domaine de la stratégie, si je vous ai bien comprise, c’est très simple, on a affaire à des menteurs : ceux qui parlent de paix, comme Hitler à Münich, veulent la guerre. Et ceux qui prétendent ouvrir les hostilités sont nécessairement animés des intentions les plus pacifiques. Il ne s’est évidemment jamais vu dans l’histoire des cas où, après avoir préparé la guerre, on fait donner l’aviation et les chars. Ce serait évidemment trop simple et tout juste bon pour des « esprits embrouillés ». 


    • Leo Le Sage 30 juin 2012 00:57

      @Par Christian Labrune (xxx.xxx.xxx.63) 30 juin 00:34

      Vous dites « ceux qui parlent de paix, comme Hitler à Münich, veulent la guerre »

      Comme si hitler était une personne normale... smiley

      Vous dites « Et ceux qui prétendent ouvrir les hostilités sont nécessairement animés des intentions les plus pacifiques »

      Lorsque Poutine fait savoir qu’il va frapper, il frappera... [Les Tchéchènes le savent bien]
       
       
      Conclusion :
      Votre façon de démontrer est fausse.

      L’Iran n’a aucune raison d’attaquer car elle sait que son pétrole et son gaz sont précieux.
      Ce sont les USA qui ont intérêt à attaquer, notamment parce que les chinois s’installent en Iran...

      Point n’est besoin d’aimer ou pas l’Iran pour comprendre cela.


    • Morpheus Morpheus 30 juin 2012 01:15

      @ christian labrune

      [Imaginez la chose suivante : vous avez un voisin un peu perturbé qui vous menace quasi quotidiennement, qui crie sur les toits qu’il va vous ratatiner. Vous le voyez de votre fenêtre passer des heures à astiquer sa carabine. Je trouverais normal que vous songiez à quelques précautions, mais c’est sans doute que je suis un esprit confus.]

      Vous évoquez bien l’attitude d’Israël à l’égard de l’Iran, c’est bien cela ?

      En ce cas, non, vous n’êtes pas confus. On comprend que l’Iran cherche à se prémunir d’une attaque imminente à son encontre.

      Cordialement,
      Morpheus


    • alinea Alinea 30 juin 2012 01:38

      Chriqtian Labrune : ce que vous me dites là, c’est de l’enfumage médiatique que vous avez cru. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je m’informe ailleurs que sur les médias officielles ; et quand je lis Chomsky, par exemple, oui, j’ai confiance à ses recherches, ses infos, et ses analyses. N’oubliez pas que Chomsky est juif américain, il a même failli aller vivre dans kibboutz .


    • alinea Alinea 30 juin 2012 01:42

      Morphéus et Léo : Merci.
      Vous avez remarqué à quel point les gens les moins informés sont les plus convaincus et les plus virulents. Soigner l’humanité de cette tare serait déjà un énorme progrès !


    • sam turlupine sam turlupine 30 juin 2012 05:04

      Il est l’heure de vos cachets, Monsieur Maugis.

      Le docteur vous l’a dit 100 fois ; c’est pas bon pour ce que vous avez de vous énerver comme ça
      Surtout contre de « pauvres crétins »

      Là, là ; calme, tenez, reprenez votre petit livre rouge...


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 10:50

      @Alinéa

      Je tiens Chomsky pour un psychopathe contagieux.
      Vous feriez mieux de penser par vous-même, au lieu de croire que, systématiquement on vous ment pour vous mener en bateau. Cela peut arriver mais ce n’est pas la règle. Les choses seraient un peu trop simples, il n’y a pas de grille de décodage à appliquer au réel et on ne peut jamais faire l’économie du discernement.


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 11:08

      @Sam turlupine

      Non ! gardez-vous bien de modérer ses ardeurs ! Il est très clair qu’une réponse d’une aussi vulgaire grossièreté contrevient à la charte du forum et qu’il me suffirait de demander sa suppression, mais je tiens absolument à ce qu’elle y reste. Si même il pouvait continuer à en ajouter un peu, ce serait encore mieux, encore que là, on ait déjà touché le fond : difficile d’aller plus loin. Mais sait-on jamais ? Peut-être que je vais apprendre que je suis l’assassin de mes pères et mères, que j’ai été membre du parti communiste français ou même que je suis pro-palestinien et soutien inconditionnel du Hamas ou d’Al qaida.

      Ce brave homme qui ose soutenir qu’aucun système n’a été plus bienfaisant pour l’humanité que le communisme m’accuse d’avoir soutenu Pol Pot, et même - ça doit faire partie de ses fantasmes ordinaires - de pédophilie. Sa prose m’enchante et je la garde précieusement pour une future anthologie.


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 11:42

      "Chriqtian Labrune : ce que vous me dites là, c’est de l’enfumage médiatique que vous avez cru. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je m’informe ailleurs que sur les médias officielles ; et quand je lis Chomsky, par exemple, oui, j’ai confiance à ses recherches, ses infos, et ses analyses. N’oubliez pas que Chomsky est juif américain, il a même failli aller vivre dans kibboutz "

      @Alinea,
      Je rends les armes, je reconnais que j’étais de mauvaise fois. En fait, je connais aussi bien que vous l’atroce vérité, mais comme je suis stipendié par les américano-sionistes, je peux difficilement me permettre de la reconnaître officiellement. Cette confession doit donc rester entre nous et je compte sur votre discrétion.
      Ce que vous ne savez peut-être pas encore, c’est que Khamenei, Ahmadinejad et plusieurs mollahs iraniens sont en fait des agents du Mossad spécialement formés pour permettre à Israël de réaliser, par un bombardement atomique, une destruction totale de l’Iran. C’est le rêve des Israéliens depuis toujours mais le développement des media est tel, aujourd’hui, qu’on ne peut pas tenter une guerre d’extermination sans mettre dans sa poche l’opinion internationale. Il faut donc toujours faire en sorte qu’une guerre d’agression paraisse une guerre purement défensive et créer un casus belli incontestable. A partir du moment où des agents du Mossad parviennent à se faire passer pour de vrais Iraniens à la tête de l’état (et vous avez raison de dire qu’ils ne sont pas fous : ils sont même de parfaits acteurs) pour déclarer une guerre totale à Israël (éradiquer l’entité sioniste !), tous les coups sont permis du côté israélien : la guerre leur est déjà déclarée et ils ont, de fait, toute latitude d’agir au moment qui leur convient le mieux.
      Ce qui serait très bien, voyez-vous (moi je ne peux pas le faire), c’est que vous avertissiez les Iraniens qu’ils sont gouvernés par des agents du Mossad, autrement dit par Israël et les Américains. S’ils avaient un peu de jugement, ces pauvres Iraniens, ils y a longtemps qu’ils l’auraient deviné : l’islam est une religion essentiellement pacifique. Le problème, c’est qu’ils lisent aussi peu le Coran que les chrétiens lisent la bible. L’idéal serait une révolution qui chasse du pouvoir ces agents de l’étranger qui les gouvernent et les manipulent en fonction d’intérêts qui sont ceux de leurs pires ennemis.
      Les pires ennemis d’un état, l’expérience le prouve, sont toujours les ennemis de l’intérieur, les traîtres qui détestent leur propre patrie. L’exemple de Chomsky est tout à fait éclairant et vous avez raison de le rappeler.
      Merci de m’avoir un peu poussé dans mes derniers retranchements et forcé à plus de franchise. Je résistais un peu, cela m’était pénible, mais maintenant je me sens mieux. Merci.


    • alinea Alinea 30 juin 2012 12:14

      Christian Labrune : j’allais vous dire que vous êtes consensuel du néo libéralisme : vous en êtes un acteur convaincu !
      À l’époque, sûr que vous pensiez qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak, ne niez pas !
      Ce qui est difficile dans le monde actuel c’est d’éviter le blanc ou le noir.
      Par ailleurs, n’étant pas spécialiste de la question, je me garderais bien de vous faire la leçon.
      Néanmoins, je récidive, les gouvernements respectifs d’Israël et de l’Iran ne me disent rien qui vaille ! Seulement, l’Iran résiste à l’Occident, par fierté d’une culture millénaire beaucoup plus riche que la nôtre et qu’il veulent préserver. En cela, je les approuve car je n’aime pas beaucoup l’Occident.
      Cette région n’est une poudrière que grâce à l’Occident qui depuis longtemps vient y foutre la m.... pour des intérêts bassement énergétiques et matériels.
      Permettez moi de trouver ça triste. Permettez moi aussi de ne pas me ruer avec tous sur l’un ou l’autre bouc émissaire désigné par les U S A.
      La rigueur de Chomsky dans son décryptage du monde ne plaît pas à l’Occident. C’est bien normal !
      Vous avez sans doute des intérêts idéologiques dans votre vision des choses ; moi, non.
      Cependant je ne considère pas un pays, quelque il soit, comme sauvé parce qu’il adopte notre pseudo démocratie, parce qu’il brigue notre mode de vie.
      Que voulez-vous, on ne peut pas s’entendre avec tout le monde.


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 15:04

      @Alinéa

      Je fais partie des imbéciles qui ont perdu leur temps à manifester contre la première intervention en Irak. Je me souviens même d’y avoir porté plusieurs fois des banderoles de la Fédération anarchiste, à cause d’une ancienne, vague et lointaine sympathie pour le courant libertaire ; quand je vois ce que sont devenus tous ces gens-là, je n’en suis pas fier. Je n’ai jamais vraiment cru non plus aux armes de destruction massive de l’Irak et je considère que la politique de Bush a été une succession d’erreurs monumentales. J’ai été bêtement optimiste à l’élection d’Obama. Je n’en suis pas fier non plus. Le monde change très vite, il importe de considérer froidement ses propres erreurs et de ne pas être dupe de soi-même.

      Chomsky a apporté beaucoup à la linguistique mais il n’aurait jamais dû sortir de son domaine de compétence. Il est rongé par la haine d’Israël et par la haine de l’Amérique. La haine est une passion triste, une pathologie. Il a déjà objectivement changé de camp, il n’a qu’à émigrer, rejoindre en Iran les Faurisson et autres négationnistes, il y sera reçu à bras ouverts.

      Votre discours sur les pseudo-démocraties que vous n’hésitez pas à mettre en balance avec une très authentique République Islamique d’Iran est sidérant. Notre civilisation est probablement dans le creux de la vague ; nous avons peut-être perdu bien des batailles mais, comme disait l’autre, nous n’avons pas perdu la guerre. Nous sommes peut-être à la veille d’une troisième guerre mondiale, et comme au début de la seconde, il se trouve déjà beaucoup de gens qui lorgnent du côté de ceux qui pourraient demain l’emporter. Le Maréchal ne croyait pas non plus à nos démocraties, et les valeurs du troisième Reich lui convenaient mieux. Si les valeurs de l’islamo-fascisme vous paraissent préférables, rien ne vous empêche d’émigrer, mais il se trouvera toujours ici des gens suffisamment déterminés pour faire la différence entre civilisation et barbarie, qui sauront résister au défaitisme ambiant et lutter contre l’abjection de certains systèmes politiques.


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 16:30

      @ursulin,
      Je ne sais pas à quelle intervention vous faites allusion, il est impossible de savoir à partir de laquelle vous écrivez cela, mais je tiens quand même à préciser que dans celle qui est immédiatement au-dessus de votre commentaire, il n’y a rien qui soit de l’ordre de l’ironie ou d’un second degré. Ce que je décris, c’est bien la vérité nue, hélas.


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 19:15

      "Morphéus et Léo : Merci.
      Vous avez remarqué à quel point les gens les moins informés sont les plus convaincus et les plus virulents. Soigner l’humanité de cette tare serait déjà un énorme progrès !« 

      @alinea
      Je n’avais pas vu encore ce délicieux a parte.
      Les »plus virulents« comme vous dites, chère madame, se plaisent surtout à argumenter. Au besoin, confrontés à l’incohérence du point de vue adverse, ils auront éventuellement recours à la veille ironie socratique, laquelle n’a jamais fait de mal à personne.
      En tout cas, vous ne les verrez jamais condamnés à ce dernier recours de l’impuissance intellectuelle que constitue l’insulte.
      Je tiens à vous assurer que la découverte de votre vision particulière du monde, qu’il s’agisse ailleurs de la condition des femmes ou ici des relations internationales, est extrêmement divertissante pour le vieux »taré" que je suis. C’est ce qui fait que je ne puis vous en vouloir. Persévérez donc, ad libitum. 


    • alinea Alinea 1er juillet 2012 14:14

      Christian Labrune, post du 30 juin à 19h15 :
      Je me suis trompée sur vous et je vous prie de bien vouloir m’en excuser.
      Entre l’Iran et Israël, vous êtes sûr que c’est l’Iran qui est dangereux ; comme c’est la vision la plus répandue, j’ai sous-estimé ( par ignorance ou plutôt par manque d’informationsde votre part) vos arguments.
      Néanmoins, je pense le contraire.
      Quant à ma vision spéciale du monde, je vais vous la dire en quelques mots :
      Je ressens les choses intuitivement ; à ce stade, je les tais.
      Puis, au fur et à mesure de mes lectures, articles ou bouquins, je trouve chez certains auteurs du fondement à mes intuitions, donc je les garde. Quand ce n’est pas le cas, j’évolue.
      Néanmoins, tous les savoirs et arguments et réflexions qui m’agréent sont l’oeuvre d’anarchistes : donc mon intuition est ma sensibilité anarchiste qui cherche et trouve souvent caution.
      Quand j’exprime mes pensées sur le monde, soit par des articles, soit par des commentaires, je ne cherche jamais à les imposer, au contraire, je propose un débat, parce que j’aime les arguments adverses qui, même s’il ne me font pas changer d’avis ( et quelques fois ils le font comme je vous l’ai dit), apportent de la nuance, un enrichissement. Je cède exceptionnellement à l’insulte ; par écrit, jamais ! Même en réponse à des insultes qui me sont adressées.
      Jusqu’ici, les débats sont toujours écourtés ; celui qui nous oppose est le plus abouti que j’ai eu, depuis ma récente arrivée sur ce site.
      Ainsi, je vous en remercie.


  • easy easy 29 juin 2012 21:20

    Si un philosophe est quelqu’un qui propose une manière de pensée originale, il n’y en a qu’une dizaine dans l’Histoire et MO n’en fait pas partie.
    Si un philosophe est quelqu’un qui sait démonter les manières de penser originales ou ordinaires, alors il y en a beaucoup et il en est un.

    Taxer d’antisémitisme ou antijudaïsme une personne qui démonte des religions abrahamiques dont le judaïsme n’est pas totalement faux. C’est biaisé et stigmatisant victimiste mais ce n’est pas absolument faux.

    Un indifférent ne parlant jamais des religions abrahamistes mais vivant nonobstant elles, est-il anti abrahamiste ?
    Grosse question philosophico juridique où l’on pourrait déjà faire deux cas.
    Un premier où cet indifférent serait inconscient de son indifférence à Abraham et dont on pourrait dire qu’en tant qu’ignare il n’est pas anti quoi que ce soit.
    Un second où cet indifférent serait considéré conscient de son indifférence et là, il y a la possibilité de l’accuser de refus, de rejet ou de résistance. Là on pourrait le traiter d’anti.

    Or, il est possible de considérer que tous les non abrahamistes européens connaissent ces propositions mais refusent délibérément d’y adhérer. Ils seraient alors anti. Anti passifs si les abrahamistes sont tolérants, anti actifs si les abrahamistes sont sévères. 


    Quiconque professait un des trois abrahamismes à une époque autour de la Méditerranée était considéré comme anti les deux autres et pouvait être mis à mort si isolé.
    Quiconque n’était d’aucun abrahamiste était considéré conscient de sa marginalité donc rebelle. Comme il était forcément isolé, il était facilement mis à mort.
    En somme, toute personne ne s’affichant pas clairement pro pouvait être considérée anti et mise à mort si isolée.



    De nos jours, en France, un non abrahamiste, tant qu’il ne parle jamais d’Abraham, peut assez souvent être considéré « refusant passif ». Mais dès qu’il en dit quelque chose, il est considéré « anti actif ».

    Et je crois que c’est vrai.
    Je crois qu’en tant que connaissant des abrahamismes, quiconque en dit le moindre mot contre, peut et doit être considéré anti.
    Reste qu’on peut encore faire toute une hiérarchie entre des anti.
    On peut par exemple être anti Chirac et le dire mais attendre tranquillement les élections pour le sortir, sans jamais rien faire d’autre contre lui, pas même lui lancer une tarte à la crème. On est alors un anti des plus patients et sages, des plus démocrates aussi.

    Au lieu de protester vainement et paradoxalement contre les accusation d’anti, il me semble qu’il serait temps d’admettre que si l’on ne suit aucun abrahamisme et si de surcroît on dit ici et là que c’est de la superstition, on est anti. Petitement anti, grandement anti, selon ce qu’on en dit ou ce qu’on entreprend mais anti. 

    Si l’on n’en vient pas là, on va constamment se retrouver isolé par un procès qu’on estimera être un faux-procès.

    Le point de l’isolement est capîtal des peurs, des risques, des menaces et des stratégies
     
    Si nous en étions déjà au point où personne ne discuterait le fait qu’en disant parfois ou souvent des choses en défaveur des abrahamismes on serait effectivement contre, ni Onfray ni personne ne se retrouverait stigmatisé ou accusé d’anti ceci cela. 

    Ne seraient plus accusés que ceux qui iraient plus loin que les seules critiques verbales ou écrites.

    C’est à mon sens en raison de la lâcheté commune et séculaire de tous des croyants comme des mécréants mais de ces derniers en particulier que des stigmatisations en « antisémitisme » sont possibles. Acceptons d’être qualifiés d’anti si nous critiquons négativement


    Vous DSS, si vous êtes abrahamiste, vous n’avez pas à vous dire anti ou alors de deux abrahamismes sur les trois. Mais si vous n’êtes pas croyant et s’il vous arrive d’émettre des critiques contre tout ou partie des abrahamismes, alors il ne faut pas refuser de vous dire anti.




    A part ça.

    L’assertion « Je ne suis pas d’accord...mais je me battrai... » est attribuée à Voltaire, probablement à tort ou en étant trop sortie de son contexte de l’époque.

    Voltaire a assisté au procès inique suivi de la torture délirante de Damiens et il n’a strictement rien dit ni écrit pour défendre ce malheureux qui n’avait même pas d’avocat. Ainsi quand il s’était agi de défendre un Calas ou un de la Barre contre les grenouilles de bénitier, il en était. Mais quand il s’est agi de défendre un père qui se vengeait d’un roi qui avait possiblement abusé de sa fille, il n’en était plus.


    Il se pourrait que vous et MO, vous soyez comme en souffrance, en difficulté, surpris ou fragilisés parce que vous vous feriez des illusions tant sur les Grecs anciens que sur les Lumières. 
    « Comment, venant d’Athènes, de Rome et des Lumières, avons-nous pu retomber si bas ? »



    Je ne suis pas helléniste mais quand je vois ce qui s’est passé au procès de Socrate, j’ai des haut-le-coeur. Pourquoi passe-t-on sous silence ce fait ? Pourquoi érigeons-nous l’Antiquité grecque et romaine en exemples absolus ? 

    Parce que ça nous arrange.

    Exemple en image. Avant Manet, les artistes pouvaient représenter des nus. On en voyait partout alors que les Français n’étaient pas du tout naturistes. Comment cette exhibition de nudités était-elle possible ? Grâce à l’hellénisme. On se servait de ce qu’on voulait des Anciens pour dessiner ou sculpter des interdits. Et on se servait aussi de l’énorme fonds mythologique qui avait toujours servi à des chefs pour se prétendre descendants d’Apollon ou d’Enée. 
    Freud, quand il ne savait pas comment s’autoriser, puisait dans ce fonds.
    Et ces représentations de personnages nus sur décor antique ne devaient montrer que des gens étant nus comme ça, par habitude, pas du tout pour faire l’amour, pas du tout pour prendre du plaisir. Le spectateur ne doit pas être surpris par d’autres spectateurs à regarder avec concupiscence. On est censé regarder une oeuvre à plusieurs personnes et on est censé penser alors aux devoirs à accomplir, pas bander. Et si on bande, on doit s’en cacher.

    Un jour, Manet décide de rompre avec cette hypocrisie. Il représente un déjeuner sur l’herbe où il y a une femme nue mais il n’utilise plus le biais helléniste. Il entoure cette nudité d’hommes portant des habits XXème et visiblement invités à la bagatelle. Quel scandale !
    (Quant à Courbet, son Origine du monde, il a dû le planquer)

    Et je te passe le scandale du sacre du Printemps qui n’utilisait plus l’Antiquité grecque mais quelque chose d’autre.
    Même Racine, pour placer son style non classique en dépit du décor qui le restait en avait bavé.
     
    Je subodore donc que toute la vulgate hellénistique et romaine dont nous sommes gavés est bidonnée et qui nous faudrait tout vérifier à la source. 




    Car bien plus près de nous, il y a eu un énorme bidonnage sur les Lumières.
    Si vous lisez tout ce qu’a écrit Voltaire, vous allez vous sentir très mal. Et si vous vérifiez les définitions de l’encyclopédie de Diderot à laquelle ont contribué des dizaines de Lumières, aussi.
    Il n’aurait jamais été nécessaire de faire autant de révolutions et de guerres entre européens si les Lumières l’avaient été réellement. 
    Elles ont été essentiellement anticléricales. Mais il n’était pas question pour nos Lumières de considérer que la gueusaille devait faire autre chose que les nourrir et les servir. Si Kant a pu écrire « La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie » c’est qu’il n’y avait guère que Rousseau à cette époque pour être vraiment humaniste. 


    Mais.

    Si nous commençons à démonter l’hellénisme bricolé et les Lumières bricolées, que va-t-il nous rester pour donner dans les grandes orgues ? 
    Comment évoquer, la poitrine gonflée d’assurance, qu’il faut laisser un accusé s’exprimer parce que Voltaire bla bli bla blo si on l’a déjà déboulonné ?


    Nous sommes installés sur un empilement de faux. Mais nous nous démerdons tant bien que mal sur cette installation. Démonter nos fondations avec la prétention de tout refonder sainement, va déjà nous envoyer à la panique car plus rien ne tiendra dans l’intervalle. 

    Il faut entreprendre de refaire nos pilotis mais lentement, un à un. 


    • Leo Le Sage 30 juin 2012 01:16

      @Par easy (xxx.xxx.xxx.174) 29 juin 21:20

      Vous dites "Mais quand il s’est agi de défendre un père qui se vengeait d’un roi qui avait possiblement abusé de sa fille, il n’en était plus« 

      Allons easy, vous êtes mieux que cela...
      Voltaire est un homme humain. Vous aurez fait pareil.
      Même le père de l’église catholique, à savoir Pierre, a bien renié Jésus trois fois...

      Vous dites »Pourquoi érigeons-nous l’Antiquité grecque et romaine en exemples absolus ?
      Parce que ça nous arrange.
      "

      çà c’est le easy qui est normal !

      De plus, lorsque les japonais ont copié, on avait dit que c’est une honte, un scandale...
      Bref : La copie est une honte.
      Mais copier les chinois [la poudre, les nouilles, etc] ce n’était pas honteux.
      Faire des massacres au nom de la religion n’était pas une tare : c’est utile, et même vital.

      On s’est gardé de dire que Hiroshima a existé, que la Chine est un grand empire que l’on craint à juste titre.
      Les chiffres que nous utilisons sont Arabes, n’est-ce pas ?

      Bref, la vérité est du côté du vainqueur.

      Voir l’excellent film : « Soleil levant » avec Sean Connery...


  • arobase 29 juin 2012 21:31

    et pourtant, 65 millions de français sont philosophes !

    alors pourquoi désigner certains comme l’état , ce qui veut dire que l’autre ne l’est pas.
    Mr Onfray, comme d’ailleurs Jean -François pulède, donnent leur avis sur des tas de sujets.

    l’un est aussi philosophe que l’autre, mais le premier a la chance de voir se tendre micros et caméras. c’est une vedette.

    l’autre, qui est mon concierge se contente d’un vedettariat limité le matin au bar des sports à l’heure de l’apéro. mais ses sentences, surtout quand il a cinq pernods dans le pif, sont aussi percutants que ceux d’Onfray.

  • victoria victoria 30 juin 2012 00:18

    Le grand reproche qu’on pourrait faire à Michel Onfray est d’être un présomptueux décomplexé. Mais est ce bien sérieux ?

    Je m’étonne que personne ne mentionne sa démarche auprès de l’université populaire de Caen. Une démarche qu’il soutient depuis dix années, et qui fait partie intégrante de son oeuvre philosophique. Une oeuvre bien plus large à mon sens que les fronts insignifiants sur lesquels on veut l’attaquer...

    • Morpheus Morpheus 30 juin 2012 01:09

      Euuuu ... A moins que je dise une grosse bêtise, l’UP de Caen a été créée par Onfray.

      Il me semble.


    • victoria victoria 30 juin 2012 01:22

      Ai-je dit l’inverse ?


    • Morpheus Morpheus 30 juin 2012 11:57

      C’est parce que je n’ai pas compris cette phrase [Je m’étonne que personne ne mentionne sa démarche auprès de l’université populaire de Caen.] que je faisais cette remarque.


  • Morpheus Morpheus 30 juin 2012 01:04

    Sur le fond de votre papier, je suis entièrement d’accord avec vous. D’autant plus facilement que je partage la critique féroce du monothéisme exprimé par Onfray (je pratique moi-même - mais avec moins de rigueur et de perspicacité que Onfray - ce genre de critique).

    Cela dit, deux choses me font tiquer dans votre argumentation : la première est les circonvolutions que vous faites pour vous défendre préventivement de toute accusation d’antisémitisme à votre encontre du fait que vous défendiez Onfray, lui-même accusé (à tort et à front renversé).

    Je comprends cette défense préventive, mais je ne l’approuve pas, au moins pour cette raison essentielle que c’est faire le jeu des sionistes et des sayanim dont la stratégie est d’utiliser l’attaque ad hominem et l’accusation systématique d’antisémitisme pour stigmatiser et - littéralement - dresser le bûcher médiatique contre toute personne critiquant de près ou de loin Israël ou sa politique, et par extension, la religion judaïque. L’attitude des sionistes à ce niveau est pathologique (paranoïa agressive). Et je pèse mes mots en disant cela.

    La seconde rejoint un peu la première. Vous dites : "L’antisionisme consiste à refuser l’existence de l’Etat d’Israël en tant que tel : c’est là un parti pris d’ordre politique, auquel Onfray s’est toujours clairement opposé (ce fut même là, lors des dernières présidentielles, une de ses principales dissensions avec Jean-Luc Mélenchon, pour qui il ne vota donc pas malgré son ancrage dans la gauche radicale : il l’estime trop proche, notamment, de l’Iran, pays qui veut, à l’instar des terroristes du Hamas, la destruction d’Israël)."

    C’est faux et caricatural. D’abord, si une partie des antisionistes sont certainement dans ce cas de figure, ce n’est pas le cas de tous, loin de là. L’antisionisme ne se réduit pas à refuser l’existence d’Israël ou contester à des juifs d’avoir un état (ça, c’est évidemment la définition que donnent les sionistes). L’antisionisme est aussi le fait de critiquer la politique expansionniste et le racisme intrinsèque à l’idéologie sioniste, un expansionnisme conquérant qui se vérifie chaque jour depuis 60 ans, en dépit de toutes les règles du droit international, et un racisme qui se vérifie dans les paroles prononcées tout au long de l’histoire d’Israël dans la bouche d’acteurs de premier plan de la politique d’Israël, tout autant que dans les actes de son armée, de sa police et de sa politique d’apartheid. Le racisme anti palestinien, anti arabe et anti goy est une réalité, autant que l’antisémitisme. Les deux attitudes sont condamnables. Et le fait de condamner le racisme juif ne fait pas automatiquement sombrer dans l’antisémitisme.

    L’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme est un sophisme immoral et crapuleux, et la définition que vous avez donnée de l’antisionisme mène immanquablement à cet amalgame.

    Vous répétez enfin une propagande sioniste mensongère (largement relayée dans les médias occidentaux, mais ce n’est là sûrement pas une caution de fiabilité, au contraire), celle qui consiste à dire que l’Iran veut la destruction d’Israël. Or, les faits eux-mêmes démontre que c’est très exactement l’inverse (l’Iran n’a jamais attaqué Israël, par contre Israël a déjà bombardé l’Iran). Il serait sans doute juste de dire que l’Iran veux la fin du régime sioniste en Israël (au même titre que l’occident veut la fin du régime Syrien, comme il a voulu la fin du régime irakien, pakistanais, libyen, libanais, ... avec les résultats que l’on sait), pas qu’il veut rayer Israël (et sa population) de la carte : cela est une manipulation, une propagande de guerre, et une personne cultivée comme vous ne devrait pas se laisser berner.

    Ne me croyez pas sur parole, documentez-vous, abordez la question avec recul et entendez les différents sons de cloches, vous verrez que la réalité est bien loin de cette vision manichéenne. Au delà de ça, je précise que je ne cherche pas à défendre le régime iranien (je suis contre les monothéismes, donc contre la théologie, que celle-ci soit islamique, chrétienne ou judaïque), mais je suis aussi contre les propagandes de guerre, qui cherche à entraîner les peuples dans des conflits que je refuse de cautionner.

    Cordialement,
    Morpheus


  • Onfraymieux 30 juin 2012 02:33

    Contre Michel Onfray, il y a dans mon entourage une personne plus intelligente que moi, plus cultivée aussi. Je le dis sans ironie. Je le sais, c’est tout. Elle lui reconnaît une grande culture et une intelligence certaine. Elle lui reproche néanmoins de s’auto proclamer philosophe et de ne pouvoir montrer aucun diplôme en la matière.

    Oui.

    Qu’on me montre les diplômes de philosophie de Socrate, Platon et Aristote. Si on devait étalonner le philosophe à l’aune de son absence de diplôme autant qu’à sa capacité certaine à énerver ses contemporains, comme l’ont fait ces illustres prédécesseurs, il aurait sa chance, le Michou, après sa disparition.


  • Georges Yang 30 juin 2012 08:27

    Les chétiens et les musulmans sont des juifs hérétiques, tout au plus des dissidents d’une religion originelle monothéiste, le judaisme

    Petit rappel enfin, quand on critiquait Freud sur ses théorie (voir le livre d’Onfray), le psychanaliste criait à l’antisémitisme

    Quand on critique le narcicisme de BHL, il fait de même, Quand Péan démonte le système Kouchner, le bon Docteur arriviste hurle à la mort

    Onfray est avant tout athée, toute son oeuvre l’atteste, il s’attaque donc au judaisme géniteur des deux autres monothéismes


  • fcpgismo fcpgismo 30 juin 2012 09:03

    Michel ONFRAY est un bienfaiteur publique L’ université populaire diffuse de nombreux savoir il en est un acteur important. Ces cours aident et enrichissent notre réflexion. 


  • Le péripate Le péripate 30 juin 2012 09:52

    L’anti-monothéisme de Onfray n’est pas une thèse nouvelle. C’est, au langage de l’époque près, la même que celle exposée par Gustave Tridon, second de Blanqui (un proto communiste).
    Du molochisme juif, un titre très évocateur.


  • docdory docdory 30 juin 2012 11:45

    @ Daniel Salvatore Schiffer


    Très intéressante analyse, mais je me demande si l’accusation d’antisémitisme ne serait qu’un prétexte commode pour ostraciser Michel Onfray ?
    Onfray s’est mis à dos l’intelligentsia germano-pratine pour au moins deux autres raisons :
    1°) Il a cessé de soutenir Mélenchon et a appelé au vote blanc aux deux tours, ce qui a du énerver pas mal la gauche bobo parisienne,
    2°) et surtout, il a eu des propos élogieux concernant Eric Zemmour lors d’une émission de télévision, ce que ne lui pardonnera pas l’intelligentsia politiquement correcte ( ou plutôt l’imbécillentsia ! ).

    • Morpheus Morpheus 30 juin 2012 12:19

      Dans tous les textes religieux du monothéisme (Torah / Talmud ; Coran / Hadith ; Bible chrétienne) on trouve des passages qui constituent des incitations claires et sans ambiguïté au racisme. Nier ces textes est stupide, c’est écrit noir sur blanc.

      Par contre, cela ne signifie pas que ceux qui pratiquent ces différentes religions sont, aujourd’hui, nécessairement tous racistes. Ce n’est pas cela que je dis (je ne fais pas de généralité). Mais il est clair que le parti ultra-orthodoxe qui est dans le gouvernement Israélien est ouvertement raciste, fasciste et criminel. Ce sont des salauds de la pire espèce, qui né méritent pas mieux que les le sort réservés aux quelques (trop rares) SS qu’on a jugé à Nuremberg : la corde pour les pendre.

      A côté de cela, il existe d’autre juifs et communautés juives religieuses qui s’opposent de façon farouche au sionisme. Sont-ils antisémites ?

      C’est la raison pour laquelle j’affirme que si je suis bien antisioniste, je ne suis certainement pas antisémite. Je me refuse à faire des généralités. Les extrémistes, de quelque bord qu’ils soient, ne représentent pas toute une population, diverse et variée. Ils ne représente qu’une tendance, un côté obscure. Mais en certains moments, ces tendances extrémistes, même minoritaires, exercent une influence telle qu’elle prédomine sur les esprits et, par la propagande, parvient à convaincre une grange significative d’une population que leur attitude est juste. Ce fut le cas dans l’allemagne nazie durant la dernière guerre mondiale ; c’est le cas en Israël et parmi les nombreux réseaux de soutient à Israël et à sa politique sioniste aujourd’hui.

      Autant je condamne l’antisémitisme (racisme anti juif), autant je condamne le racisme juif (de certains juifs) à l’égard des palestiniens, des arabes ou des goyim en général. C’est cela que je dis. Et je persiste à le dire.

      Cordialement,
      Morpheus


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 19:42

      Je ne vois vraiment pas la nécessité d’un commentaire.
      Après cela, on peut tirer l’échelle.

      Une petit remarque tout de même : cela fait encore beaucoup de morts en perspective !
      Mais en dehors des communistes purs et durs qui trouvent des grâces à Pol Pot, Gauraudy ou Al Qaida, il est vrai qu’il n’y a que des salopard de fascistes. A quoi reconnaît-on à coup sûr un fasciste ? Au fait qu’il a été dézingué par les communistes. Ainsi, le tout petit petit million de morts des purges stalinienne, on ne le sait pas assez, n’a concerné que des fascistes.
      Et puis, de toute façon, la mort des salopards, ça compte pour du beurre et on n’en a rien à foutre.

      Tiens, pour me changer un peu les idées, je vais peut-être relire Ubu roi.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 juin 2012 20:54

      Maugis vous etes un cas .Que dis je ,le matérialisme historique passant par là ,un caca !
      Et le matérialisme dialectique me permétant de passer de l’abstrait au concret ,un étron de pigeon !


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 22:12

      @Michel Maugis

      Encore ! Encore !
      Il doit y avoir un addictif très particulier, dans votre potion magique : une fois qu’on y a pris goût, on ne peut plus s’en lasser, c’est tout simplement enivrant.
      Quel dommage qu’il pleuve, quand je commence à chanter, et qu’adorant la musique, je sois incapable de jouer d’un seul instrument, et encore moins de composer. Sans cela, je vous en ferais un oratorio dans la manière de Chostakowitch.
      Il y a des passages que j’ai lus deux, trois fois ! Imaginez, dans une salle de concert, le succès de ce texte chanté par un excellent ténor !
      On en veut encore ! On en veut encore ! On en veut encore ! (sur l’air des lampions)


    • francesca2 francesca2 30 juin 2012 22:23

      Si vous en voulez encore et plus, dites du mal de ce délinquant de Castro.

      Et pour le feu d’artifice, ajoutez Chavez...

    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 23:31

      Francesca2
      Vous me prenez vraiment au dépourvu, j’ai l’impression d’être à l’oral du bac (c’est très loin, hélas !) Eh bien qu’est-ce que je sais sur Castro ?
      Ah, oui, je me souviens d’une série d’émissions qui m’avaient beaucoup fait rire à la télévision, sur une chaîne historique. On y voyait le cher Fidel Castro en train de se faire cirer les pompes par un certain Ignacio Ramonet. C’est un journaliste qui a, je crois, dirigé Le Monde diplomatique, un journal très libre, dans une sphère idéologique fort étroite. On le trouve dans les kiosques. Alain Gresh y est venu après le départ de Ramonet, toujours dans le créneau un peu... comment dire ? Un peu sectaire. Après le communisme très dur, très authentique du camarade Fidel, la tendance Frères musulmans. Gresh est un copain de Tarik Ramadan, un bien grand penseur.
      Oui, c’était extrêmement drôle : Ignacio paraissait très impressionné par le vieux qui racontait ses salades, son enfance chrétienne, etc. On passait sur beaucoup de choses, évidemment, et on ne disait pas grand chose du « Petit boucher », je ne sais plus son nom, celui qu’on voyait encore l’été dernier sur les tee shirts des teenagers, avec une grande barbe et un simple béret, mais un beau béret, qui faisait « très habillé ». Cigare ou pas cigare ? Peut-être que je rêve le cigare, mais à La Havane, de toute façon... Où en étais-je ? Oui, ce personnage étant un peu sulfureux, il valait mieux ne pas trop en parler. Avant d’être le « procureur suprême » du nouveau régime et d’envoyer se faire fusiller en grande pompe quelques centaines de salopards sommairement jugés, il avait déjà fait refroidir un certain nombre de ses petits camarades plus ou moins traîtres. Il aimait bien lui-même, et c’est ça qui le rend vraiment très sympathique et qui lui a valu son surnom de « petit boucher », mettre la main à la pâte, dans les exécutions. Que voulez-vous, on ne fait pas une bonne omelette sans casser des oeufs, la révolution, c’est la révolution. Faut qu’ça saigne, comme disait l’autre, et pour les gens qui vivent en pantoufles, comme Ramonet ou Jean-Paul Sartre dans les années 60, se faire photographier à côté des saigneurs de la révolution, ç’est tout de même assez excitant. Bon, je dois oublier bien des choses, mais je ne voudrais pas abuser de la patience des lecteurs éventuels. Tout à l’heure, en essayant de faire le point sur le nombre de morts du communisme, j’étais tombé par hasard sur Cuba. On parlait de plus de 15000 morts. C’est peu. Quand je parlais de l’URSS, je disais un petit million, parce que je parlais juste des toutes petites purges staliniennes. Sinon, on sait bien que les totalitarismes n’ont pas fait dans le détail ; pour la Russie, en tout, cela se compte en dizaine de millions. Pour la Chine, j’ai lu le chiffre de 65 millions, que je donne sans garantie. Mais il ne faut pas oublier que les Chinois, à l’époque de la révolution culturelle, étaient déjà très nombreux. Ne restons pas au niveau des pâquerettes : un million de plus ou un million de moins, qu’est-ce que ça change, surtout si c’est, à la fin des temps et de la lutte des classes, pour le bonheur des générations futures ?


    • Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 23:44

      @Francesca2
      Chavez, ça attendra demain, si toutefois je suis encore vivant et si le Bon Dieu, qui est un grand copain de tous les totalitarismes, ne m’a pas d’ici-là rappelé à lui.

      Ah, Chavez ! Ahmadinejad ! Mélenchon !
      Divin trio dont mon âme s’inspire !

      En prose, je sens que cela ne sera guère possible, cela appelle la musique, le chant de l’aède !


    • francesca2 francesca2 1er juillet 2012 00:36

      C’est bien vrai qu’on peut rire avec Castro, malgré une attitude particulièrement nord-coréenne il a toujours eu un sens de l’humour assez développé :

      en 1957 dans une interview au NYT il déclara 
      Le pouvoir ne m’interesse pas, après la victoire je veux rentrer dans mon village et reprendre mon métier d’avocat. 
      Après la victoire, il eut un doute. 
      Des éléctions ! Pour quoi faire ? demanda-t-il aux habitants de la Havane en 1959.

      Ensuite, on connait la chanson : mise en service de la Gestapo rouge, des camps de concentration et, pour les plus chanceux , des camps de travail (à régime sévére tout de même, les camps de travail). 

      Moi aussi je suis tombée sur ce chiffre, entre 15000 et 17000 fusillés et plus de cent mille passés par les camps...


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er juillet 2012 00:58

      @Waldgänger
      Je ne connais personne qui entonnerait des chants de louage à la gloire d’un Pinochet ! En tout cas, ne comptez pas sur moi. Mais des bien-pensants naïfs agenouillés devant les idoles du totalitarisme communiste, on en a vu un certain nombre, à commencer par Eluard avec son ode au Camarade Staline, que vous avez dû lire, qui est une abomination, mais reflète bien ce que pouvait être la mentalité des dévots au début des années 50, bien avant la révélation par Khroutchev des « crimes de Staline ».
      L’urgence, c’est de faire tomber les idoles, de détruire les illusions qui conduisent les peuples à des comportements criminels, de lutter systématiquement contre le fanatisme, lequel est toujours d’essence religieuse. Le communisme a été une religion aussi abominable que le christianisme auquel il doit tant, et particulièrement son eschatologie ridicule. Je suis consterné de voir qu’en 2012, un sinistre Père Noël couleur de sang peut encore faire rêver des pauvres bougres et leur faire croire qu’ils suffira d’exterminer un nombre suffisant de leurs « ennemis de classe » pour résoudre la question de l’injustice sociale et de la pauvreté. Ce sont là des solutions magiques et sacrificielles dignes de celles qu’on pouvait imaginer à la fin du moyen-âge pour lutter contre la grande peste de 1347. Il serait temps, quand même, d’en finir avec le moyen-âge.


    • Leo Le Sage 1er juillet 2012 03:33

      @Par Waldgänger (xxx.xxx.xxx.126) 1er juillet 02:25
      Mon point de vue est plus celui d’un pragmatisme que d’une idéologie
      Chose qui manque en France en ce moment... smiley :0)

      Je me demande simplement si Chavez a été prudent... smiley


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er juillet 2012 10:59

      @Michel Maugis
      Bon, c’est d’accord, le monde est rempli de crapules fascistes ; la France actuelle (et je ne parle pas de l’Amérique !) ne vaut pas mieux - et vaut sans doute beaucoup moins - que la RDA d’Erich Honecker avant 89, le Vénézuéla de Chavez , Cuba ou la Corée du nord. Mais quand on a dit ça, qu’est-ce qu’on fait ? C’est bien de dénoncer et de vociférer, mais ce ne sont que des mots. Il faudrait tout de même, comme dit l’autre Camarade, être un peu pragmatique, et songer à agir. Tant de salauds qui continuent partout de mener tranquillement leur petite existence d’infâmes crapules fascistes, ça ne vous dérange pas tant que ça, au fond. Ca vous excite un peu de les insulter à l’occasion, mais depuis le temps que cela dure, vous auriez quand même dû vous rendre compte que vous avez affaire à des cyniques, sur qui tout cela glisse à peu près comme l’eau sur les plumes d’un canard.
      Personnellement, toutes ces criailleries me laissent à peu près froid. A partir du moment où j’ai assez d’amis très « initiés », comme on dit, qui m’informent des meilleurs placements possibles, assez de blé pour entretenir ma petite douzaine de résidences secondaires en Europe et de quoi mettre du kérosène dans mon petit Learjet personnel pour passer quelques dimanches tranquilles à l’ombre des palmiers de l’océan indien, je n’en demande guère plus. La révolution, oui, pourquoi pas, mais est-ce vraiment si urgent ?


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er juillet 2012 11:28

      @schweizer.ch

      Je n’ai pas dit que cela n’existait pas, j’avais écrit : « JE ne connais personne qui... ». Cela signifie tout simplement que nous n’avons ni les mêmes fréquentations ni les mêmes lectures.

      Je ne voisi personne non plus, parmi mes fréquentations ordinaires, qui fasse l’éloge des frères Castro, de Chavez ou d’Ahmadinejad, ou sorte son mouchoir en apprenant la mort du regretté Kim Jong-il, mais cela existe, et on ne le voit que trop ici, hélas.


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er juillet 2012 11:48

      @Michel Maugis,
      Je suis désolé de ne pas pouvoir continuer cette intéressante discussion à propos des révolutions, mais je suis actuellement dans une situation bien embarrassante : on vient de m’apprendre que deux des injecteurs du moteur gauche de mon petit Learjet sont complètement hors d’usage. Je suis à l’ïle Maurice depuis hier soir et je ne sais pas comment ni quand je vais pouvoir rentrer à Paris. Habituellement, c’est mon pilote qui s’occupe de toutes les questions techniques, mais il a eu si peur à l’atterrissage, quand le moteur gauche a lâché et qu’il a craint de ne pouvoir reprendre le contrôle, qu’il souffre de violentes diarrhées et c’est donc moi qui vais devoir m’occuper de tout. Ca m’embête pour lui, c’est un brave garçon qui vient du Sentier Lumineux, qui a dû en voir bien d’autres au Pérou, mais là, pour une fois, ses nerfs ont lâché. Heureusement, on a quand même pu éviter le crash !
      A bientôt.


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2012 23:23

      @Michel Maugis
      Les Américains n’en ont plus pour très longtemps. Je suppose que leur marine va prendre une bonne râclée à la première occasion du côté du détroit d’Ormuz ; après cela, une ou deux bombes nucléaires sur Tel Aviv, et le tour sera joué, la suprématie mondiale de l’Iran se trouvera assurée pour mille ans.

      Nous en aurons enfin terminé avec le fascisme. Il est vrai qu’il faudra bien prendre un certain nombre d’habitudes nouvelles, vous ne couperez pas aux cinq prières quotidiennes et à d’autres joyeusetés du même tonneau ; il faudra que vous appreniez aussi à faire le salut nazi qui est de règle dans les rencontres du Hezbollah, mais au moins les gens de mon espèce auront déjà été pendus haut et cours et on pourra enfin respirer un air plus pur.

      C’est vrai que les Américains sont des fascistes, vous avez raison. Je m’étais dit longtemps qu’un peuple qui mettait la statue de la liberté à l’entrée d’un grand port et qui avait inventé le Coca Cola (j’en boirais des seaux !) ne pouvait pas être absolument mauvais, mais découvrant récemment grâce à vous que je suis bel et bien une crapule nazie de la pire espèce, je me dis que ma relative sympathie pour les Américains doit bien trahir quelque affinité secrète et qu’ils me ressemblent nécessairement, ces salauds.


  • alinea Alinea 30 juin 2012 12:19

    Michel Onfray, que j’ai beaucoup apprécié dans les retransmissions de ses conférences sur France Culture, l’été, est comme beaucoup de gens : il se pousse, il se mousse. À un certain stade, on peut considérer qu’il va trop loin et qu’il se déconsidère !!
    A force d’être brillant et d’avoir une mémoire hors du commun, il finit par se croire le « regard » incontestable sur le monde !
    Il m’a fait beaucoup rire quand il parlait de Freud mais à la longue, à force de taper sous la ceinture, il finit par lasser.


  • JUILLARD MICHEL 1er juillet 2012 15:04

    Onfray est à ce jour le philosophe engagé le plus intéressant, son problème est qu’il se reconnaisse dans la gauche libertaire et radicale en indispose plus d’un et c’est à ce titre que beaucoup voudraient le pendre(même symboliquement) mais il est là et continue à exhumer des légendes afin d’ouvrir les yeux du petit peuple ! continue Michel le pays a beoin de toi ! 


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er juillet 2012 20:31

      @Juillard Michel,
      Je ne suis pas certain qu’on puisse dire encore qu’Onfray « se reconnaisse dans la gauche libertaire et radicale ». Il avait effectivement paru soutenir un moment le petit facteur, puis Mélenchon, mais il a très vite pris ses distances.
      Il restera probablement toujours un libertaire de gauche, mais c’est qu’il n’y a plus en France désormais de gauche libertaire ni même de gauche tout court. On est dans une situation désormais très inquiétante, avec une extrême droite qui reste ce qu’elle a toujours été, qui n’aurait jamais dû avoir droit de cité, une droite conservatrice plutôt dépassée par les événements, et au-delà, partout du PS à l’extrême « gauche », la mouvance antisioniste. C’est-à-dire les collaborateurs empressés de l’islamo-nazisme. Où situer cette dernière catégorie, extrêmement répugnante sinon, elle aussi, à l’extrême droite ?

       


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2012 10:06

      Je viens de lire - et je confesse volontiers que c’est par là qu’il aurait fallu commencer -, l’article d’Onfray dans Le Point. Je trouve que cela relève un peu des « Unzeitgemässe Betrachtungen », avec le sens quelque peu péjoratif « d’intempestif » que les anciennes traductions donnaient autrefois à ces « considérations » du funeste maître à penser allemand de Michel Onfray.
      Il est absolument évident que pour quelqu’un qui n’aurait jamais lu le philosophe normand, ce texte apparaîtrait comme une charge violemment antisémite, tout à fait digne des ennemis actuels d’Israël, et de la même veine à peu près que les productions délirantes d’un Shlomo Sand. Autrement dit, c’est un texte qui semble fait pour donner du grain à moudre à tous les délires antisémites de l’antisionisme fanatique. C’est tout à fait regrettable. Quand on traite de questions tout à fait érudites touchant à l’origine des religions, toutes les spéculations sont bien permises dans le cadre d’une étude fouillée et documentée. Quand cela se trouve réduit aux deux ou trois pages d’un article de magazine à grand tirage, les simplifications à la hache deviennent dangereuses et aboutissent à des formules à l’emporte-pièce à peu près aussi subtiles et nuancées que les slogans d’une plate-forme politique.
      Tout ce qu’on peut espérer, c’est qu’Onfray s’en rende compte et fasse lui-même la critique d’un emportement médiatique assez inopportun dans le climat actuel où il vaudrait mieux tout de même ne pas souffler d’une manière irresponsable sur la braise des conflits. Etant moi-même athée autant qu’on peut l’être, je ne peux évidemment pas me lancer dans une défense des religions monothéistes. Elles ne me dérangeraient pas outre mesure si elles n’avaient été à l’origine des pires formes du fanatisme. Or, avec ce texte d’Onfray, on tombe parallèlement dans une espèce de fanatisme athée qui est bien la chose la plus incongrue et la plus surprenante dès lors qu’on prétend adopter la posture du philosophe.

       


  • Traroth Traroth 2 juillet 2012 11:33

    Personnellement, je trouvais la pensée d’Onfray très intéressante jusqu’aux dernières élections, quand il s’en est subitement pris à Mélenchon pour des raisons fallacieuses et avec une argumentation mensongère, dissimulant un retournement à 180° dans ses convictions, lui qui plaidait depuis longtemps pour une union des mouvances de la gauche radicale. Quand elle est devenue possible, il s’est mis à lutter contre à toute vapeur. Je n’aime pas les girouettes, pour ma part.


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2012 22:53

      @Traroth
      Le problème, c’est que ce que vous appelez une « gauche radicale » est rapidement devenu, avec le temps, une nouvelle extrême droite. Sur ce point, ce n’est pas Onfray qui a changé, mais ceux en qui, un temps, il avait cru pouvoir mettre une certaine confiance.
      Cela dit, si Onfray, désormais, se méfie de l’extrême gauche, je commence, moi, à me méfier d’Onfray. J’ai été très content de voir qu’il avait enfin tordu le coup au freudisme, J’espérais qu’il verrait assez vite l’absurdité de sa dévotion à la « philosophie » nietzschéenne, la parfaite inconsistance de son hédonisme comme remède au nihilisme (c’est une posture de grand malade), mais je reste décidément sur ma faim et ce dernier article dans « Le Point » me paraît de bien mauvais augure.


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 juillet 2012 23:01

      @Alain Colignon
      Je ne vois vraiment pas la nécessité de « rester » humaniste. Ce vieux concept de l’histoire littéraire a fait son temps. On l’a maintes fois critiqué à juste titre. Il date d’une époque où l’on croyait à l’existence d’une « nature humaine ». A ce compte-là, tous les totalitarismes ont reposé sur une définition très particulière de ce que doit être l’homme et de ce qui est bon pour lui. Staline, Hitler, Mao et Pol Pot étaient à leur façon de parfaits humanistes. Ces gens-là nous ont fait trop de mal et toute référence à l’humanisme me paraît désormais extrêmement suspecte - et à proscrire radicalement !


    • Christian Labrune Christian Labrune 4 juillet 2012 17:37

      Je suis athée et je considère que les religions du monothéisme devraient bien avoir fait leur temps. Si je dis que je suis christianophobe ou islmophobe, chacun comprendra que je suis ennemi d’une religion, d’une eschatologie, mais pas pour autant des chrétiens ou des musulmans qui sont mes voisins. Ils peuvent bien continuer à aller à la messe ou à la prière du vendredi, cela m’est complètement égal et j’aurai plaisir à discuter avec eux de questions religieuses même si je sais que dans les trois quarts des cas, c’est peine perdue. Tout ce que je sais, c’est que les religions sont mortelles, et qu’il faut avoir la patience de les laisser mourir de leur belle mort. Le christianisme en France (si on excepte quelques allumés du côté de Saint-Nicolas du Chardonnet) est devenu un vague déisme que chacun bricole à son gré. Il y a autant d’hérétiques qu’il y a de chrétiens, la plupart rigolent si on leur parle de la virginité de Marie ou de la Résurrection. Ils ignorent tout du symbole de Nicée-Constantinople et les catholiques pensent même, comme les protestants, que l’eucharistie est un symbole. C’est dire que le dogme de la transsubstantiation leur est complètement étranger, sinon inconnu : ils ne peuvent le penser. Les autres religions finiront par suivre nécessairement le même chemin et se dilueront pareillement dans l’air du temps.

      Dire qu’on est « antisémite », ne serait-ce « qu’un peu », comme vous le faites, et d’une manière délibérément provocante, sous prétexte qu’on est athée, cela n’a pas du tout le même sens. On n’a encore jamais entrepris un massacre systématique des chrétiens ni des musulmans, même à l’époque des croisades et de leurs pires horreurs. Pour les Juifs, c’est déjà chose faite, et c’est précisément parce qu’il y a eu la shoah que ce que vous appelez encore « humanisme » n’est plus du tout possible. L’humanisme dont vous parlez (et qui est une invention assez fumeuse de l’enseignement secondaire du siècle passé) est tout de même redevable à la loi mosaïque d’un « tu ne tueras point » que n’importe quel penseur, même athée, s’empressera nécessairement de récupérer. On avait bien massacré, tout au long de l’histoire, et même, dans la fureur de certaines batailles, exterminé les vaincus au lieu d’en faire des prisonniers ; on avait pris bien des libertés avec un commandement qui n’était il est vrai que le sixième, mais on n’avait encore jamais construit froidement des abattoirs pour éliminer tout un peuple, cela ne s’était encore jamais vu, et il n’y a aucune comparaison possible entre les délires des religieux exaltés jusqu’au fanatisme, qui se rencontrent dans toutes les religions, et l’entreprise très particulière des nazis, qui étaient cependant des « hommes », comme vous et moi.

      Ce type d’entreprise n’est pas une catastrophe désormais enfouie dans le passé. L’ambition génocidaire des nazis, qui n’aurait jamais été possible sans un vieux fond d’antisémitisme chrétien, n’est toujours pas morte. On la voit actuellement renaître dans tout le Moyen-Orient avec un islam intégriste fortement articulé au politique, qui trouve même en France bien des appuis. Ceux que soutiennent sans réticence les antisionistes, ce sont les terroristes du Hamas, du Hezbollah, de la mouvance jihadiste, tous recevant benoîtement la caution de l’Autorité palestinienne. Ces gens-là sont-ils vraiment conformes à l’idée que vous vous faites de ce que devraient être des « humanistes » ? Allez donc faire un tour du côté du septième article de la charte du Hamas. On verra si votre « humanisme » peut s’en accommoder.

      Pour ce qui concerne les inepties de ma réponse à propos de l’humanisme, voyez ce que dit Michel Foucault concernant la mort de l’homme. C’est à cette page :

      http://lesilencequiparle.unblog.fr/2009/02/24/lhomme-est-il-mort-michel-foucault/

      Je n’ai pas une grande sympathie pour la pensée de Foucault, mais vous pouvez aussi relire la caricature très plaisante que fait Sartre des différentes espèces d’humanistes, dans « La Nausée ».

      Le petit bouquin de Pierre Magnard « Questions à l’humanisme », aux PUF, essaie de faire à peu près le tour de la question.

      Enfin, les penseurs du transhumanisme et même du post-humanisme (on trouve tout cela par Wikipedia) obligent à repenser la question selon de nouveaux paradigmes.


Réagir