mercredi 21 décembre 2011 - par Feste

Retour sur l’attentat à la chaussure piégée de décembre 2001

Voici le second volet d’une étude sur les attaques ‘secondaires’ attribués à Al-Qaida, ici sur l’attentat manqué de Richard Reid du 22 Décembre 2001 sur le vol 63 d'American Airlines reliant Paris à Miami. Cette tentative survient dans un contexte sécuritaire mondial sans précédent, trois mois après l’effondrement de trois tours à New-York, puis la psychose de l’Anthrax d’origine militaire US, et après l’explosion AZF de Toulouse. Depuis octobre, l’invasion de l’Afghanistan est en cours.

Introduction

Cette tentative ratée par Richard Reid de faire sauter le vol Paris-Miami en décembre 2001, fut réalisée huit ans avant le trop peu célèbre «  attentat manqué au slip piégé de Noël 2009 » qui fait sourire aigrement par son absurdité opérationnelle et l’évidence de la manoeuvre sous faux-drapeau.

Elle fait aussi partie de cette sous-classe particulière du terrorisme ‘al-Qaidiste’ qui mêle danger réel et finalement terreur dérisoire, que j’appelle les opérations ‘branquignoles’ d’Al-Qaida.

Celles-ci génèrent des effets politico-sécuritaires démesurés par rapport à la dimension de la menace et à son résultat, ce qui n’ôte rien au risque potentiel, ni à l’ignominie de la méthode, ceci dît.

‘Oui mais, si çà avait réussi ?’ Ben oui,… mais non…

Chaussure piégée de Richard Reid

 Chaussure piégée de Richard Reid

 

L’action

Selon les informations publiques et officielles, Richard Colvin Reid citoyen britannique, fût capturé par des passagers et arrêté par le FBI le 22 décembre 2001, à l’aéroport de Boston.

Il fut accusé d’avoir tenté de faire exploser le vol 63 d’American Airlines, un Boeing 767, reliant l’aéroport de Paris Roissy Charles de Gaulle à Miami (USA) et transportant 197 personnes, en y embarquant des explosifs dissimulés dans ses chaussures, d'où son surnom de « shoe bomber ».  En voici le déroulement :

Une heure après le décollage, des passagers se plaignent d’une légère odeur de « brûlé » en cabine. Une hôtesse, Hermis Moutardier, repère Reid assis seul près d’un hublot et lui rappelle que fumer en avion est strictement interdit. Reid promet de ne pas réessayer, l’hôtesse s’éloigne.

Quelques minutes plus tard, Moutardier retrouve Reid penché sous son siège et lui demande ce qu’il fait ? Reid semble affairé et l’ignore. Elle essaie alors de l’agripper, mais celui-ci la repousse brutalement (C’est un grand gaillard : 1.93m et plus de 90 kgs). Il révèle entre ses genoux, une chaussure, une sorte de mèche et une allumette mal enflammée. Moutardier réagit très vite elle se jette Reid, mais celui-ci, tout en essayant encore de craquer ses allumettes, la renvoie violemment dans le couloir. Elle appelle à l’aide en cherchant de l’eau, tandis qu’une autre Hôtesse, Cristina Jones essaie d’intervenir. Reid la combat, lui mord le pouce jusqu’au sang, tandis que Moutardier lui jette de l’eau dessus, pour éteindre un éventuel début d’incendie. Plusieurs passagers interviennent alors, maîtrisent rudement Reid et le ligotent sur un siège avec du scotch, des sangles, des ceintures et du fil téléphonique. Le danger est passé.

 

Reid sous le contrôle des voyageurs et arrêté par le FBI à Boston

 

 

« Un médecin à bord lui a administré un sédatif, provenant du kit de secours de l’avion, un autre a utilisé un extincteur comme une arme » pour le maîtriser, a indiqué l’Attorney general.

Présents lors du vol, le journaliste, Thierry DUGEON (ancien de Canal +) témoignera du fait que les passagers ont empêché l'acte de se produire : "Il était vraiment costaud", explique Thierry Dugeon, "mais nous étions cinq ou six". …/… « J'étais là en cinq secondes et il y avait déjà deux ou trois hommes sur lui. C'était comme si tout le monde savait ce qu'il fallait faire »

Un autre témoin dans La Dépèche : « On n'a pas pris conscience du danger sur le moment. Tout le monde, les médecins en tête, prenait ce gars pour un malade mental qui tentait de mettre le feu à l'avion et à ses lacets. On ne croyait pas à un acte terroriste, d'autant que l'homme était isolé ». L'incident clos, l'équipage a prévenu le contrôle aérien et les autorités de tutelle. Celles-ci ont affrété deux chasseurs F-15, qui ont escorté l'appareil vers l'aéroport Logan de Boston, le plus proche et le mieux équipé pour ce genre d'incidents.

Reid a manqué son coup, et nous devons lui être reconnaissant de ne pas être aller aux toilettes se faire sauter tranquillement (comme son imitateur 8 ans plus tard qui plantera une seringue-détonateur dans son slip à la Penthrite, assis sur son siège) et d’être plutôt resté au milieu des passagers.

Selon Geopolintel  : 200 grammes de pentrite étaient dissimulés dans une semelle évidée et soigneusement recollée. Quant à l’explosif dit primaire, il n’était pas placé dans un tube en aluminium, comme il est d’usage, mais dans un carton, pour tromper la vigilance des portiques de détection.

Dans un premier temps on pensera que l’explosif (penthrite, C4 ou TETP selon les versions) lui-même était défectueux, ou que Reid n’avait pas eu le temps d’allumer la mèche, mais ce n’était pas l’explosif qui était en cause d’après les autorités. L’explication définitive sera que l’explosif n’a pas détonné en raison de la journée de retard qu’avait pris Reid pour embarquer. Il a porté ses chaussures plus d’une journée, et le temps pluvieux, ainsi que la sueur de ses pieds furent causes que la mèche refusa de s’allumer…

Qui est Richard REID ?

Richard Colvin Reid (Né en 1973) est un citoyen britannique, né d'une mère anglaise et d'un père jamaïcain à Bromley dans le Grand Londres. Il a 28 ans, un passé de petit délinquant plutôt violent, avec une série de condamnations variées, tâtant de la prison avec régularité. Il s’est converti à l’Islam sous les conseils de son père, alors qu’il était incarcéré à Londres en 1995, pour trouver une communauté pouvant l’accueillir, et… parce que d’après son expérience, on mange mieux en prison lorsqu’on est musulman.

Dès sa sortie en 1996, il va fréquenter la mosquée de Brixton, puis celle de Fingsbury Park où officie le sulfureux imam extrémiste Abu Hamza al-Masri d’origine égyptienne et de nationalité britannique.

Mosquée décrite par le Times comme ‘le cœur de la culture islamique extrémiste’ en Angleterre, et très prisée des Pakistanais les plus ‘durs’.

D’après les enquêteurs, lors de ces contacts avec les milieux intégristes du ‘Londonistan’, Reid va étudier principalement la haine politico-religieuse auprès de cet émérite agitateur d’origine égyptienne, dont l’apparence rappelle un Capitaine Crochet jaillissant d’un cauchemar d’enfant (Une telle ‘gueule de l’emploi’ étant assez rare pour être notée, il dit avoir perdu un œil et ses mains en Afghanistan sur une bombe russe, d’autres parlent d’un accident moins héroïque). Déchu de sa nationalité britannique et de son titre d’imam en 2003, Abou Hamza Al Masri, considéré comme le chef du Jihad en Europe, a été condamné en 2006 à sept ans de prison par la justice britannique pour incitation au meurtre, notamment durant ses sermons…./… Il risquait la prison à vie. (Le matin : 08/02/2006)

 

Reid en QHS pour 110 ans et son premier mentor Abou Hamza

 

 

Notons pour finir avec l’imam Abou Hamza Al Masri (de son vrai nom Moustafa Kamel et ancien videur de boite de nuit), que ses liens antérieurs avec le MI5 concernant des enquêtes sur des terroristes égyptiens (68 morts à Louxor en 1997) ont été révélés publiquement, et que ces contacts ‘exotiques’ ont duré des années. Abou Hamza était ce qu’on appelle un ‘pot-de-miel’, un appeau à jihadistes, dont les activités servaient plusieurs camps. En Grande-Bretagne, il a bénéficié d'une longue tolérance. Sa mosquée, très visible, permettait au MI5, le service de sécurité intérieure, de surveiller les extrémistes islamistes. (Libération 28/05/2004) Il a d’ailleurs retrouvé sa nationalité Britannique en 2010, le petit veinard, et devrait éviter une extradition vers les USA…

Martyr's Travels

En 1998, deux ans après sa sortie de prison Richard Reid est décrit comme un activiste zélé prenant le nom de guerre d’Abdel Rahim. Londres servant au recrutement et à l’endoctrinement des candidats, il semble avoir été rapidement repéré par les D.R.H jihadistes et y gagna un voyage en Af-Pak (Afghanistan/Pakistan). Le voilà parti pour le « Grand Jihad », au coeur de la région du « Grand Jeu » cher à Rudyard Kipling.

Officiellement en 1998/99, son ou peut être ses voyages au Pakistan et en Afghanistan le mèneront au camp Khalden d’obédience disons… plutôt généraliste, destiné à l’entraînement terroristo-militaire, et ouvert à tout ce qui compte dans le monde des « Moujahidins » au sens large et même très large.

Puisque par exemple l’Inter-Services Intelligence (« ISI » : les services secrets militaires pakistanais) y formait ses ‘protégés’ du groupe Jaish-e-Mohammed, expulsés d’Afghanistan par les Talibans, en même temps que des membres des réseaux Ben Laden /Al Qaida, ainsi que des Talibans afghans et pakistanais qui y travaillaient la ‘kamikaze attitude’. Les repas devaient être animés…

 

Le camp Khalden en 1993 (origine inconnue) et des jihadistes français à l'entrainement ailleurs

 

Ce camp était dirigé par un personnage qui vaut un stop, car Ibn Shaykh al-Libi (le Lybien), devint le plus célèbre des "prisonniers fantômes" de la CIA, désormais reconnus publiquement, maltraités et torturés par les Services US, leurs alliés et leurs obligés, dans des centres de détention secrets à travers la planète, au nom de la civilisation luttant contre la barbarie. Ce sera aussi lui qui reconnaîtra le premier sur photo Richard Reid, comme étant un agent d’al-Qaida…

D’apres Slate Afrique et Human Rights Watch, al-Libi a été capturé en novembre 2001. La CIA l’a livré à l’Égypte, où il a avoué sous la torture avoir reçu une formation en armement chimique et biologique en Irak, fausse confession citée comme preuve pour justifier l’invasion américaine de l’Irak. Il s’est rétracté plus tard alors qu’il était prisonnier de la CIA.

Selon un rapport bipartisan déclassifié du Sénat américain, les auteurs avaient conclu qu'Al Libi avait menti et inventé pour éviter la torture. Un autre rapport des services de renseignements informait les autorités américaines en 2002 qu'il ne fallait pas utiliser le témoignage d'Al Libi, car trop d'éléments étaient inconsistants.

Faux aveux d’al-Libi accusant l’Irak, vraiment extorqués par la torture, reconnus comme inventions irrecevables par plusieurs services. Et malgré cela, ‘preuve indiscutable de la CIA’ présentées par la ‘colombe’ Colin Powell dans sa célèbre intervention mondialement mensongère du 5 février 2003 à l'ONU, tandis qu’il brandissait sa fiole de talc en parlant d’Anthrax et d’ADM irakiens, pour déclarer une guerre illégale à la demande de l’administration Bush-Cheney, la plus dissimulatrice et manipulatrice de l’histoire des USA.

Mais sauf pour tout ce qui concerne le 11 Septembre 2001, cela va sans dire.

 

Colin Powell mentant au monde pour éviter la paix, et Ibn Shaikh al-Libi mentant à la CIA pour éviter la torture

 

 

Un très actif retraité

Faisons un nouveau stop sur un autre personnage que Reid va côtoyer lors de ses voyages au Pakistan et qui d’après plusieurs sources - en partie françaises - sera son mentor et même, selon certains autres, lui fournira les chaussures piégées (piste pakistanaise). Leur rencontre va avoir dans le site le plus extrémiste de la période et du pays : « la Mosquée Rouge d’Islamabad » - prise d’assaut par l’armée en 2007 au terme d’un siège aussi ‘picaresque’ que sanglant : 100 morts - où officiait en sous-marin parfaitement immergé le très tortueux Khalid Khawaja.

‘Colonel Khawaja’ né dans les années 50, ancien officier pilote et agent ‘retraité’ des services secrets militaires (ISI) ayant travaillé avec la CIA contre les Russes en Afghanistan, participa activement aux négociations USA-Talibans précédant l’invasion de ce même Afghanistan en 2001, en tant que membre de l’ISI et représentant des Talibans. Il rencontra Ben Laden à plusieurs reprises. Il faisait aussi dans l’instruction pour explosifs les plus variés, ce qui donne déjà une idée du quotidien « barbouzard » dans lequel il baignait…

Cependant comme l’a remarqué Taïké Eilée sur Agoravox  dans un excellent article dont j’ai repris des extraits, le fait est, avec Khawaja que : d’après le Figaro s’appuyant sur des spécialistes reconnus du jihadisme, « c’est lui qui avait manipulé Richard Reid, cet Anglais qui avait essayé de faire exploser l’avion du vol Paris-Miami../…. Richard Reid aurait même été reçu à l'intérieur de la mosquée avec des militants cachemiris. …/… Un agent de l’ISI pakistanaise (Khawaja) résidait même en permanence à l’intérieur de la mosquée et assurait la protection des radicaux qui s’y réfugiaient. …/… De plus, des membres du réseau, ayant enlevé et assassiné Daniel Pearl, le correspondant du Wall Street Journal en Février 2002, s’étaient longtemps cachés dans la mosquée. Daniel Pearl était sur la piste de Richard Reid lorsqu’il a été enlevé ».

Reprenant le questionnement de Taïké Eilée : « Pourquoi ces révélations ne font pas la Une de tous les journaux de la planète ? Car que nous dit-on ? Que les services secrets militaires du Pakistan - l’ISI - ont commandité un attentat-suicide dans un avion américain trois mois après le 11-Septembre !

Khawaja était un agent multiple, et même démultiplié. De son soutien à la CIA contre les Russes, puis aux Talibans contre le Pentagone, puis aux religieux intégristes contre les services Pakistanais juste avant de les trahir en échange de sa propre libération de prison sur ordre présidentiel, jusqu’à son exécution en 2010 revendiquée par de mystérieux ‘Tigres Islamistes’ et même sa bizarre et très honorable oraison funèbre par le trahi en chef, l’Imam de la Mosquée Rouge, tout démontre un abîme de manipulations croisées et variées.

Il trempa de toute évidence dans l’attentat raté de Richard Reid qui nous intéresse, comme dans l’ignoble décapitation filmée de Daniel Pearl qui cherchait et trouvait le lien entre Reid et l’ISI et plus encore, ou encore dans le carnage vaudevillesque de la Mosquée Rouge, et dans d’autres ordures nécessitant beaucoup d’ouverture d’esprit pour se les représenter sereinement…

 

Khawaja liquidé par ses ravisseurs en 2010 et Daniel Pearl livré à ses bourreaux par Khawaja

 

 

Retour sur Richard REID : l'enquète

Revenons à Richard Reid, pour qui lors de son arrestation, la question va se poser de son appartenance à un réseau, ou pas. Durant un an, Reid et son avocat affirmeront qu’il a agi seul : achat d’explosif anonymement dans un parc…, montage de la bombe dans un hôtel…, etc.. Oui, bon… Mais l’argent, les voyages ? Les autorités vont rapidement l’accuser publiquement d’appartenance à Al-Qaida et dès 2002 plusieurs éléments de preuves et d’indices découverts par les enquêteurs, vont abonder dans ce sens, jusqu’au point où après plusieurs mois d’incarcération Reid reconnaîtra, puis revendiquera son appartenance au réseau terroriste : Lorsque le juge Young lui a demandé durant l'audience pourquoi il plaidait coupable, Reid a répondu : "Parce que je sais ce que j'ai fait (...) En fin de compte, je sais que j'ai commis ces actes".../.... "En fait, je suis monté dans l'avion avec une bombe. En fait, j'ai tenté de la faire sauter. En fait, ouais, j'avais l'intention d'endommager l'avion", a-t-il lancé en riant. …/… "Je suis un membre d'Al-Qaïda. Je jure allégeance à Oussama ben Laden. Je suis un ennemi de votre pays et j'en ai rien à faire."  (Nouvel Observateur 5/10/2002)

L’enquête balbutiante va faire des pas de géants dès les tous premiers jours de 2002. Une pluie d’indices va tomber comme à Gravelotte, dont les premiers viendront de la part de journaux, principalement du Wall Street Journal, pour qui travaillait Daniel Pearl qui suivant intrépidement la piste de Richard Reid, y trouva la mort.

Un autre journaliste US du Wall Street Journal (Cullison), va acheter par hasard à Kaboul plusieurs ordinateurs appartenant à al-Qaida suite à un accident ayant détruit son portable… Le gros coup de bol professionnel, nous explique Libération du 17/02/2002  : « En me montrant les quelques ordinateurs qu'il avait en vente, le patron de la boutique, qui parlait anglais, m'a raconté en passant qu'il s'était occupé durant le régime taliban de la maintenance des ordinateurs d'Al-Qaeda. »  

Eh ben dis donc, ‘en passant’… Et cela quelques jours avant la tentative de Reid. Ca rappelle un peu la vidéo d’un Ben Laden soudainement grassouillet et gaucher, se réjouissant du 11 septembre selon les ventriloques de la CIA, et trouvé par hasard dans la cuisine d’une maison abandonnée de Jalalabad ‘en passant’ aussi. Et sur les disques durs d’al-Qaida, rien ne manque, c’est un best-of : une description ‘pouvant correspondre’ si bien à Richard Reid (sous le pseudonyme d’Abdul Ra’uff) que l’enquête en devient inutile. L’aveu certifié qu’al-Qaida et non pas l’ISI, a tué le commandant Massoud deux jours avant le 11 septembre 2001 (avec copie de la lettre de recommandation des assassins), çà c’est fait aussi… Des lettres de l’imam Al-Zawahiri mentor de Ben laden et de Mohammed Atef, intime de Ben laden avec en prime une vidéo de Oussama ‘himself’ au cas ou on n’ait pas vraiment bien compris. Sans oublier un message de félicitation au Mollah Omar pour la géniale destruction des Bouddhas géants de Bamiyan, et sa mythique fuite à mobylette (non là je blague), et pour finir des menaces bien senties contre l’ONU qui passait par là, etc...

Par ailleurs, M. Ashcroft (Procureur Général des USA) a remercié des organes de presse pour avoir « transmis au département de la Justice des informations » utiles pour l’enquête sur Reid. L’un d’eux, le Wall Street Journal, a fait état mercredi d’un rapport destiné aux dirigeants d’Al-Qaïda évoquant un agent de l’organisation susceptible d’être Reid. Nous voici donc avec les services de renseignements de l’administration Bush, renseignés par hasard par la presse US et faisant des conférences de presse pour remercier la presse et lui dire quoi en penser… On patauge un peu, qui est la source de qui ? Mais c’est normal, puisqu’aux commandes politiques de l’enquête se trouve John Ashcroft, l’équivalent du Ministre de la Justice chez nous, faucon va-t-en-guerre et ultra-chrétien, avec à son actif la présentation record du premier Patriot Act (celui que les parlementaires n’ont pas eu le temps de lire avant de le voter), ainsi que la couverture légale et juridique de la torture qui fut initiée sous sa responsabilité. Le gars idéal pour expliquer à la presse ce que doit penser le public de ce qu’on ne va pas lui dire.

Ces informations utiles pour l’enquête émergeront dans la presse durant le mois de janvier 2002, malheureusement pour Daniel Pearl, qui fouillait très dangereusement les liaisons ISI / Richard Reid / al Qaida, autour de l’extrémissime Mosquée Rouge - connu comme journaliste, américain et originaire d’une famille juive, il sera enlevé en suivant un contact de Khalid Khawaja - et dont l’ignoble décapitation au couteau attribuée à l’omnipotent Khalid Cheikh Mohammed sera filmée le 1° février 2002. Son corps sera ensuite découpé en 10 morceaux jetés dans un cimetière de Karachi. Il semble que l’enquête rapide et chanceuse d’Ashcroft ait quelque peu interféré avec celle de Daniel Pearl. Les journalistes occidentaux réfléchiront à sept fois avant d’entrer au Pakistan dans les années suivantes, vu la clarté incisive du message.

 
 
Daniel Pearl peu avant sa décapitation et John Ashcroft Procureur Général des USA
 

 

 

 

Dans un autre article de janvier 2002, évoquant Reid, Libération parle « d’un éclaireur d’al-Qaida » : Les enquêteurs seraient notamment « sûrs » qu'il est bien le dénommé Abdul Ra'uff, un agent d'Al-Qaeda, dont une mission de reconnaissance est détaillée sur le disque dur d'un ordinateur de l'organisation acheté par hasard à Kaboul. Le journal Le Parisien nous l’affirme aussi le 17/01/02 : Cet Anglais de 28 ans, a assuré aux enquêteurs du FBI qu'il avait agi seul. Mais les investigations menées tant aux Etats-Unis qu'en France indiquent tout le contraire…/… L'analyse des disques durs de deux ordinateurs retrouvés à Kaboul par un commerçant afghan dans d'anciens locaux de l'organisation terroriste Al-Qaïda semble même désigner ce ressortissant britannique comme un « agent actif ». Donc, cet Abdul Ra’uff numérique semble prendre rapidement les traits reconnaissables de Richard Reid, grâce aux découvertes du Wall-Street Journal, reprises par la CIA en en liant certains itinéraires. Hypothèse ‘confirmée’ par aveu sur photo par Al-Libi (celui dont l’administration affirme qu’il ne faut pas croire les témoignages obtenus sous la torture), ainsi que par d’autres membres passés par la baignoire, les chiens ou la gégène de Baghram/Kandahar/Guantanamo ou aussi crédibles que Moussaoui.

On retrace donc par hasard le périple de Reid / Ra’uff depuis l'été 2001 : il a arpenté la planète passant de Londres à Amsterdam, d’Amsterdam à Tel-Aviv en avion, de Tel-Aviv au Caire en bus, d'Istanbul à Karachi en avion, puis retour vers Amsterdam, Bruxelles puis Paris, d'où il prit finalement l'avion pour les Etats-Unis au départ de Roissy.

Ainsi, en juillet 2001, à l’aéroport d’Amsterdam (Pays-Bas), Richard Reid / Abdul Ra’uff s’est présenté à la porte d’embarquement d’un vol El Al pour Tel-Aviv. Il n’était pas porteur de sa fameuse chaussure. Il voulait tester la faisabilité de son plan à bord d’un avion de la compagnie israélienne. L’agent de sûreté d’El Al estima, au vu de certains éléments factuels et des réponses à ses questions, que l’individu était hautement suspect. Il appela la police de l’aéroport pour faire contrôler Reid. Celle-ci l’interrogea mais ne découvrit rien qui empêchât qu’il montât à bord de l’appareil. L’agent d’El Al fit toutefois dépêcher un agent de sûreté en vol (en quelque sorte un Air Marshal) de la compagnie qui fit tout le voyage dans le siège voisin de celui de Richard Reid. Le Britannique comprit ce jour-là qu’il lui serait impossible de mettre son plan à exécution sur El Al. ( http://rapports-minoritaires.net/2011/05/20/chaussure-piegee/ )

Les israéliens établiront eux des liens entre Reid et le Hamas. Certains enquêteurs soupçonnent que les explosifs ou les chaussures piégées auraient pu être fournis par ce mouvement palestinien. La piste du Hamas plus dans l’optique israélienne, s’oppose donc à la piste pakistanaise de l’enquête américaine.

Caramba, encore raté...

Voyons maintenant l’embarquement de Richard Reid à Roissy. La veille de sa tentative ratée du 22 décembre, c’est un fait peu connu, Reid fit un premier essai d’embarquement avec ses chaussures piégées.

Le 21 décembre 2001, Richard Reid se présentait à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (France) pour embarquer sur le vol 63 d’American Airlines. Le contrôle technologique s’avéra négatif. Mais il faut rappeler que cet aéroport sous-traite la sûreté du contrôle pré-embarquement à des compagnies privées. L’une d’elles est ICTS France. Ses agents sont formés au profilage de sûreté. C’est l’un d’eux qui, au vu de divers éléments factuels, refusa de laisser Richard Reid embarquer.

Ou l’on retrouve la société ICTS, mais ce jour-ci avec des employés pugnaces, qui lui trouvent l’air vraiment trop branque. Cette société possède aussi quelques particularités historiques assez frappantes, comme je l’évoquais dans mon article sur  l’attentat manqué au slip piégé de Noël 2009 : 

a/ lorsque les deux vols du 11/9, le AA11 et le UA175 allèrent s’écraser sur les Twin Towers après avoir décollé de Boston Logan, c’était apres avoir passé les contrôles d’ICTS

b/ lorsque Abdulmuttalab le terroriste au slip mal piégé embarqua à Amsterdam le 24 décembre 2001, c'était encore ICTS qui géra son embarquement.

c/ lorsque eurent lieu les attentats du 7 juillet 2005 à Londres (trois bombes dans le métro et une dans un bus) la société chargée de la sécurité des bus londoniens était toujours ICTS.  

Le lendemain, après avoir écrit d’un cyber-café parisien son désarroi à une adresse e-mail pakistanaise et reçut l’instruction de retenter la manœuvre, Reid se présenta à nouveau à Roissy à la même porte d’embarquement. La situation est moins claire ce jour-là, ICTS assurant qu’elle refusa à nouveau l’embarquement, mais que la Police Française le laissa passer. Alors que d’autres sources officielles et des témoignages de passagers indiquent que cette fois-ci, les employés d’ICTS le laissèrent passer sans difficulté malgré son air et son attitude étrange, et que ce sont les autorités françaises qui procédèrent à un contrôle aussi inopiné qu’inefficace pendant qu’il embarquait.

Le terroriste se présenta le lendemain à l’embarquement du même vol. De nouveau, le contrôle technologique s’avéra négatif. Mais un agent d’ICTS refusa de laisser Reid passer en raison, là encore, d’un certain nombre d’éléments factuels. La police nationale française fut appelée pour contrôler Reid. Mais après interrogatoire et recherche dans ses bases de données, elle ne trouva rien à reprocher au Britannique. ( http://rapports-minoritaires.net/2011/05/20/chaussure-piegee/ )

Les employés de cette firme (ICTS), selon son directeur Lior Zucker, ont par deux fois, vendredi puis samedi, alerté en vain les Français sur le comportement suspect de Reid, mais sans que leurs avertissements aient été pris en compte.(Libération du 28/12/2001)

Ou au choix

D’après des témoignages recueillis par La Dépèche du 02/01/2002 : « Passagers en transit, nous nous sommes directement présentés à la salle d'embarquement 45 pour enregistrer et non aux guichets. Nous étions les premiers avec un autre homme. Il s'est assis face à nous. Nous l'avons trouvé étrange. Un bonnet en laine bleu-marine couvrait sa tête et une grande chevelure rasta. Il était vêtu bizarrement pour quelqu'un qui prenait l'avion. Je me refusais à en faire un suspect compte tenu de cette apparence. Comme tous les passagers en transit, il a subi un questionnaire de routine, un contrôle des passeports. Il est passé. En revanche, alors que nous marchions vers l'avion derrière lui, il a été intercepté juste avant de monter dans l'appareil et entraîné vers une pièce à part.

Ca me rappelle quelque chose…

Bien venons en maintenant à un article de TF1 de décembre 2001 confirmé par d’autres journaux : En revanche, il est surprenant que personne n'ait attiré l'attention, lors de l'enregistrement, sur ce passager qui embarquait sur un vol long courrier sans aucun bagage. Selon une experte en sécurité aéronautique, le critère "passager sans bagage sur long courrier" est un critère suspect qui aurait dû attirer l'attention de l'agent d'American Airlines qui a enregistré le passager. Ce, d'autant qu'une fois le passager enregistré, si aucune alerte n'a été donnée, les personnels des filtres sécurité (police, douanes) ignorent que ce passager est sans bagage ou que son passeport a été émis récemment.

Surtout que d’après un passage traduit du Time du 16/02/2002  : Lorsque le 21 décembre, Richard Reid essaya pour la première fois de prendre un vol pour Miami, il souleva aussitôt des questionnements – il paya pour son billet en liquide (1.981 €) et n’enregistra pas de bagages- ce qui fit que les officiels de l’Aéroport (de Roissy) le questionnèrent si longtemps, qu’il en rata le vol. Quand il se présenta à nouveau le jour suivant, son apparence (cheveux longs, hirsute, avec un air de ‘toxico’) semblait calculée pour attirer l’attention…./… A la porte d’embarquement, raconte Annie Joly une passagère du vol, je fus immédiatement frappé par son air si bizarre.

D’autant plus bizarre que d’apres la Dépèche et Libération  : Reid était non seulement un passager sans bagage et achetant son billet en liquide, mais en outre n’avait pris qu’un billet en aller-simple juste après s’être fait refaire un passeport neuf en Belgique. Ca fait beaucoup quand même... Un achat en liquide de billet, et sans retour, pour tout ce qui concerne la sécurité aérienne c’est l’équivalent « à minima » d’une sirène d’alarme deux tons. Mais avec un passeport neuf (à son vrai nom) et un voyage sans bagage sur long courrier, pour un type repéré par les services israéliens comme hautement suspect quelques mois plus tôt et par les services anglais depuis 2 ans comme proche des intégristes Londoniens, 3 mois après les crashes d’avions détournés du 11 septembre, alors là c’est un gyrophare.

Ah oui, Reid prend bien sur une place située au dessus de l’aile et de ses réservoirs, places considérées dans la sécurité aérienne comme les places ‘à terroriste’. Sa place sera la 19A. Tout comme 8 ans plus tard le terroriste au slip piégé prendra aussi la 19A. Certes il s’agit d’un Boeing dans un cas et d’un Airbus dans l’autre, mais dans les deux cas ce sont des places ‘à terroriste’ (aile+réservoirs). Etrange hasard.

Décidément cela me rappelle toujours quelque chose…

Richard Reid (chaussure piégée) 22/12/2001

 

Umar Farouk Abdulmuttalab (slip piégé) 24/12/2009

 

 

 

Déjà repéré par la ‘sécurité’ de plusieurs pays

1

Déjà repéré par la ‘sécurité’ de plusieurs pays

Suspecté de jihadisme (Mosquées de Londres : MI5)

2

Suspecté de jihadisme (Dénoncé par son père :CIA)

Achat du billet en liquide

3

Achat du billet en liquide

Billet aller-simple

4

Billet aller-simple

Pas de bagage

5

Pas de bagage

Passeport tout neuf

6

Pas de passeport visible

Prend le siège 19A en Boeing (place à risque)

7

Prend le siège 19A en Airbus (place à risque)

Période à risque (peu après 11/9, fêtes de Noël)

8

Période à risque (Jour de Noël)

Voyage sous son vrai nom vers les USA (Detroit)

9

Voyage sous son vrai nom vers les USA (Miami)

Contrôlé par la société de sécurité ICTS

10

Contrôlé par la société de sécurité ICTS

Embarquement ok (après un 1° refusé)

11

Embarquement ok (après un 1° refusé)

Repéré précocement par sécurité (essai de la veille)

12

Repéré précocement par passagers (accompagnateur)

Décrit comme étrange et/ou déficient

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Décrit comme étrange et/ou déficient

Accepté après contrôle hors de vision des passagers

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Accepté après contrôle hors de vision des passagers

Resté au milieu des passagers pour sa tentative

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Resté au milieu des passagers pour sa tentative

Appréhendé par les passagers et l’équipage

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Appréhendé par les passagers et l’équipage

Explosif : penthrite (200g)

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Explosif : penthrite (80g)

 

 

 

Attentat raté (humidité de la mêche ?)

 

Attentat raté (flammes uniquement)

Premier temps : dit avoir agi seul

 

Premier temps : dit avoir agi seul

Pas de revendication, attribué à al-Qaida

 

Revendication d’AQPA et plus tard de Ben Laden

110 ans de prison

 

Procès en cours

Fouilles accrues : chaussures / premiers scanners

 

Fouilles systématisées : scanners + profilage automatisé

 

Je ne sais pas vous, mais franchement... c’est la fête aux improbabilités. Bravo ! Et c’est à çà que nous devons d‘ôter sur la planète entière nos chaussures et nos ceintures avant de prendre l’avion, que les scanners ont commencé à se répandre avant que l’attentat raté de 2009 ne les généralise et que le profilage automatisé ait remplacé l’aigre ‘Souriez, vous êtes filmé’, par un glacial ‘Les mains en l’air, vous êtes fouillé’.

L'état US demandant au peuple de la patience pour plus de sécurité

 

 

 

Alors 10 ans de patience sécuritaire plus tard : Les terroristes d'Al-Qaïda pourraient procéder bientôt à l'implantation des explosifs dans les corps des kamikazes pour perpétrer des attentats dans les aéroports et les avions …/… Cette menace est tout à fait réelle pour les aéroports du Proche Orient et de l'Europe où l'on ne possède pas souvent d'équipement scannant entièrement le corps humain. …/… La modernisation des technologies criminelles impose la révision des règles de sécurité dans les transports. Le travail est déjà lancé. (8/7/11 Al-Qaïda : technologies de pointe au service de la mort  )

Al-Qaida & Black-Op’ Corporation.

Suite à cette constatation de similarité dans le déroulement de ces deux affaires à 8 années de distance,  j’y trouvais la représentation de ce qui semble être un process bien précis. Un mode d’emploi en quelque sorte.

Je donne ici le témoignage de l’avocat Kurt Hassel concernant la conversation à laquelle il a assisté le jour de Noël 2009 entre le « cornac » du terroriste-jumeau au slip piégé et l’agent d’embarquement : Un homme de type indien, en costume élégant, âgé d'environ cinquante ans s'est approché du comptoir de contrôle avec le terroriste et a dit "Cet homme doit embarquer sur ce vol et il n'a pas de passeport." …/…

L'agent au comptoir avait répondu "vous ne pouvez pas embarquer sans passeport."

L'Indien avait répondu, "Il vient du Soudan, on le fait tout le temps."

Ah bon ! Ben flûte alors. Lorsque je me demandais qui pouvait ‘tout le temps’ faire prendre l’avion vers les USA à des kamikazes soudanais ou autres, je mis quelques temps à comprendre que je ne me posais pas la bonne question. Ce n’était peut-être pas à des terroristes qu’on avait l’habitude de faire prendre l’avion.

Depuis de nombreuses années, les états délèguent au privé une grande part de leurs missions, celle de la ‘sécurité’ en fait partie. Les plus connues sont des sociétés de mercenariat du type Blackwater/Xe, présentes sur toutes les opérations occidentales (Af/Pak, Irak, Yemen, Lybie) pour permettre de réduire politiquement le nombre de ‘GI’s’, sans réduire militairement le nombre d’hommes. La sécurité, comme le maintien de l’ordre et l’armée, se privatisent à grande vitesse, c’est un fait.

Les éléments qui suivent sont une synthèse de la présentation d’une société privée (X) tirée de son site web, oeuvrant sur un segment commercial bien spécifique

ATTENTION : je ne sous-entend en rien que cette société (qui n’est pas ICTS) est de près ou de loin liée en quoi que ce soit aux évènements dont je traite. Et cela sans ironie aucune. Cette société est légale, de création récente et son honnêteté ainsi que celle de ses employés ne sont en rien remises en cause d’aucune façon.

Je ne mets d’ailleurs pas de lien web pour ces raisons et vous laisse donc le soin de contrôler.

Ceci précisé, il existe donc des sociétés privées dont le travail consiste à tester les procédures et les contrôles par exemple des aéroports. Un contrôle qualité, en quelque sorte. Rien de très surprenant en soi.

Tout ce qui est en italique dans ce qui suit est tiré de leur site et non interprété.

La société X propose à la fois des produits et des services dans l’univers des explosifs. Cette société est active à l’échelle mondiale dans les domaines de l’aviation et du transport public, ainsi qu’auprès de grandes entreprises. Ses  produits proposent une large gamme de simulants d’explosifs, utilisés avant tout pour la formation des agents de sécurité et des organismes de maintien de l’ordre et militaires. Leurs produits sont utilisés par des organismes tels que la TSA, le DHS ou encore la DGAC.

Ce type de société manipule donc de très nombreux « simulants d’explosifs » sous forme plastique, poudreuse et liquide (Ces simulants reproduisent une substance explosive, avec une masse de charge explosive prédéfinie.) qui bien évidemment ne sont pas destinés à exploser, mais à tester les contrôles avec de « l’aussi réaliste que possible ». La plupart peuvent être fournis dans un état contaminé. C'est-à-dire contenant une quantité du véritable explosif aux proportions des besoins des exercices de détection (Trace Detection System).

 

Simulant de Semtex (plusieurs coloris) et simulant de PETN

 

 

 

La photo de gauche montre du simulant de Semtex qui possède une légère viscosité, facile à modeler à la main, légèrement gras, semblable au véritable Semtex au toucher et détectable par Rayons X, comme par TDS après modification (Contamination par explosif réel). On trouve aussi des simulants tout aussi réalistes de TNT, de C4, de PETN (Photo de droite), de dynamite, de nitroglycérine, de Deta Sheet, tout ce qu’on veut …

Les EEI sont des Engins Explosifs Improvisés (les ‘mines’ afghanes servant aux attaques anti-OTAN sont des EEI, par exemple). Pour procéder à leurs tests qualités, ces sociétés de sécurité offrent des ‘simulants’ d’engins piégés réalistes à s’y méprendre. Elles disposent de Kits d’EEI factices dissimulés dans des articles vestimentaires (chaussures par exemple) reproduisant des EEI complets, incluant les quatre composants principaux  : le simulant d’explosifs, le système d’amorçage et de mise à feu, le mécanisme de fonctionnement et la batterie.
Ces kits se basent sur une analyse des incidents terroristes dans le domaine de l’aviation et illustrent les modes opératoires de l’adversaire. Ce kit et ses accessoires destinés à la formation peuvent être modifiés par le client.
D'autres kits comprennent, jouets, matériel électronique, coussin, trousse de toilette, etc...

Kits d'EEI factices, chaque objet en est un, on y distingue une perruque piégée et même des tongs.

 

 

 

LES RED TEAMS

La société X propose aussi le nec plus ultra de la simulation : la Red Team est une équipe reproduisant les tactiques utilisées par des terroristes contre leurs cibles, elle évalue les points faibles et les limites des systèmes ou des structures testées. Son activité comporte une évaluation imprévue et secrète de la sécurité et du degré de préparation d’une cible par une équipe d’opérateurs inconnus, à l’insu de la cible évaluée et sans soutien de sa part. Les activités de la Red Team peuvent inclure des échanges susceptibles d’entraîner des contrôles actifs et des contre-mesures. Différentes entités publiques telles que les organismes pour la sécurité aéroportuaire ou pour la sécurité nucléaire ont désormais couramment recours aux Red Teams.

Comme je le soulignais, le « cornac » qui pilotait Abdulmuttalab à Noël 2009 dit au contrôle : ‘Cet homme n’a pas de passeporton le fait tout le temps…’, témoignait l’avocat Kurt Hassel ainsi que sa femme, avant d’accuser plus directement le FBI d’avoir organiser un faux exercice d’attentat s’étant transformé en attentat réel, mais raté volontairement. Encore et toujours ces exercices qui se déroulent parallèlement aux attentats, comme pour le 11 septembre 2001 (plus de vingt simulations majeures eurent lieu durant les attaques).

Conclusion ?

Alors tout cela me laisse comme un arrière-goût. On parle dans les médias de licence ou de label ‘al-Qaida’. Les islamistes auraient-ils créé une société de ‘production terroriste’ sous couvert de sécurité ? Ou font ils appel aux services de sociétés naviguant en eaux extrêmement troubles ?

Comment peut on reproduire avec une telle précision de tels clones d’attentats ratés, si ce n’est en appliquant une technique étrangement sophistiquée et précise quant à la méthode, un véritable ‘process de produit’ destiné au marché de la terreur, dont dans notre cas, les discrets indices de succès en sont justement le retentissant échec ?

Des services ou des officines utilisent ils les opérations de contrôle qualité aéroportuaire pour réaliser des actions ‘à danger contrôlé’ dont le résultat politique est systématiquement le tout sécuritaire et la production d’angoisse médiatique ?

Diantre, faudrait il envisager que les terroristes ne sont parfois pas ceux qu'on croit ?

Process de produit : Ensemble des étapes ou transformations nécessaires à la fabrication d'un produit.

Le process peut être manuel, mécanisé voire complètement automatisé.Il est généralement spécifique à chaque entreprise et couvert par le secret de fabrication

Oussama, si tu nous entends… tape 3 coups.



11 réactions


  • Jonathan Moadab Holly_Crapp 21 décembre 2011 15:30

    Merci pour l’enquête


    • Yoann Yoann 30 octobre 2012 14:13

      Très bon article en effet, très détaillé et montrant bien les similitudes entre les 2 « attentats » ...

      Excellent le dessin de la chaussure piégée, heureusement qu’il ont prix un modèle basket bien gros car n’aurais pas été possible avec une shox nike rivalry par exemple !!!

  • doctorix, complotiste doctorix 21 décembre 2011 16:43

    C’est le travail de base de la CIA de fabriquer des attentats sous fausse bannière, et d’en attribuer la paternité aux ennemis de l’Amérique (c’est-à-dire, actuellement, à peu près la terre entière, corrigez-moi si je me trompe). Actuellement même, on forme des terroristes et on leur fournit le matériel (des bombes qui foirent le plus souvent, mais pas toujours). Double avantage : la CIA se glorifie de découvrir les complots qu’elle a elle-même ourdis, et le gouvernement en profite pour instaurer des lois de plus en plus anti-libertaires et fouler aux pieds la constitution.
    L’opération Gladio, en Italie en particulier, avec l’attentat de la gare de Bologne, a été faussement attribué aux communistes, qui prenaient trop d’importance. Cette opération de l’armée secrète de l’OTAN a connu de multiples épisodes, avec toujours la même signature.
    L’attentat de Lockerbie, faussement attribué à Khadafi (cet attentat visait deux agents du FBI qui rapportaient les preuves d’un traffic de drogue organisé par la CIA).
    L’attentat d’oklahoma City et le premier attentat sur les Twin Towers en 1993 émanaient également de la CIA.
    Le summum fut atteint avec les attentats sur les Twin Towers le 11 Septembre 2001, mais il y en a encore pour croire que cette opération d’une complexité inouïe fut réalisée par Ben Laden du fond de sa grotte en Afghanistan. Puisque ça marche toujours, pourquoi se priver ? C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.
    Les faux mouvements de révolte en Amérique du Sud pour renverser un gouvernement élu démocratiquement sont légion. Cuba fut un festival du genre, avec de multiples tentatives, auparavant le coulage du Lusitania, peut-être celui du Titanic, le FAUX attentat du Maddox en Aout 1964 dans le golfe du Tonkin, l’histoire des Etats-Unis est émaillée de ce genre d’incidents créés de toutes pièces. Plus récemment, nous trouvons les exactions en Libye et en Syrie, attribuées aux dictateurs et à leur armée, dont les auteurs sont en fait des mercenaires formés (et drogués) par la CIA, et infiltrés aux frontières.
    La vérité finit toujours par être exposée, mais beaucoup trop tard pour empêcher
    les dégâts.
    Cette nouvelle mystification ne pourra donc étonner que ceux qui ont envie de l’être.
    Pour disqualifier les gens comme moi, on a même inventé le terme de conspirationniste, qu’on a bien vite associé à celui de révisionniste, puis de négationiste, puis d’antisémite, par une extrapolation tout à fait invraisemblable, mais qui fonctionne très bien pour nous discréditer. Mais vous le constatez, ça ne m’empêche pas de l’ouvrir. Et 58% des Français sont convaincus, par exemple, que la VO du 11/9 est une foutaise, ce qui est le résultat de notre travail, et de l’effort d’analyse et de réflexion de ceux que nous convainquons.
    Il faut donc perfectionner Hadopi, et le Patriot Act, jusqu’à ce que les mauvaises langues que nous sommes ne puissent plus s’exprimer :
    Et c’est en cours.


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 22 décembre 2011 12:39

      Je ne me fatigue même plus à demander des PREUVES de ce que tu avances tant ton esprit me paraît totalement englué dans ton idéologie primairement antiaméricaine.

      Je me demande juste comment tu vas justifier ce ramassis de saloperies que tu déverses également sans t’en rendre compte sur les familles des victimes de tous ces événements tragiques.

      Le summum, quand même, c’est d’attribuer à la CIA des « complots » élaborés des DECENNIES avant la fondation de cette agence.

      Cela montre ton sérieux. Et ton soutien aveugle à des régimes dictatoriaux comme la Libye de Khadafi et la Syrie actuelle montre bien ton camp véritable.

      Non celui de la Vérité, mais du mensonge éhonté, de la manipulation, de la diffamation.

      Allez Meyssan, je t’ai reconnu !


    • Feste Feste 14 novembre 2018 01:35

      @Mmarvinbear
      Je repasse par hasard qlqs années plus tard et je constate : qu’est que tu es con marvin... Retourne chez tes potes d’hardware


  • Yohan Yohan 21 décembre 2011 17:01

    Les complotistes sont servis. Régalez-vous smiley smiley


  • Ariane Walter Ariane Walter 21 décembre 2011 19:56

    Merci pour cette super enquête...

    Je dois avouer qu’en voyant la tête du mec et de son mentor, je suis morte de rire.
    Ils n’essaient pas d’en recruter qui ont une tête passe-partout ? C’est pour faire peur au Texan moyen ???

    je propose un synonyme pour « stratège américain » : « inside-jober »
    Mais qu’ils ne nous prennent pas pour des jobards !


  • bluerider bluerider 22 décembre 2011 03:02

    merci pour cette belle synthèse qu’on aimerait retrouver dans des forts tirages papier, histoire d’ouvrir les yeux du vulgum pecus que nous sommes tous. un rêve de plus.


  • fanzy fanzy 22 décembre 2011 11:08

    Super boulot !

    Un grand merci

  • Feste Feste 22 décembre 2011 22:11

    Salut à tous, et merci à Agoravox de me passer.

    Je tenais à faire remarquer que le tableau des similitudes entre les deux affaires s’est construit un peu par hasard et par force, au cours de ma plongée dans les eaux profondément troubles de ces ersatz d’attentats.
    C’est à force d’emmèler dans mon esprit les deux affaires tant elles semblent sortir du même moule opérationnel, qu’il s’est complété en manière de ’béquille’ d’abord, pour finir en coeur de l’enquête.


  • mickael 18 mars 2014 15:51

    Le slip piégé ??!! WTF !! Il y en a vraiment qui sont à côté de la plaque lol.

    Merci pour cet article et ce petit recap de tout les

    Je dirais aux créateurs de chaussures de Thierry21 de faire des chaussures façon James Bond. ( avec un gadget ) pour contrer ses genres de personnes ;)


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