lundi 30 octobre 2006 - par Le Hérisson

Jury populaire : piège à cons

Nous sommes entrés dans la République des sondages depuis les années 1970. Les personnalités politiques ont les yeux rivés sur les enquêtes d’opinion. Le jury populaire est le dernier avatar de cette déviance : regardons ce qu’ils pensent, et nous verrons ce que nous ferons. Le principal est de rester aux commandes, bien sûr.

Le plus désolant est que nos hommes politiques, pour la plupart, sont devenus dépendants des sondages, y compris au niveau local, dont je peux être témoin, les maires et élus se demandent constamment si telle ou telle autre décision a l’assentiment de la vox populi. Je me souviens notamment des ravages de la crise de la vache folle dans ma région Poitou-Charentes. Les élus de ma ville ne se posaient aucunement la question : « Est-ce qu’il faut interdire le bœuf dans les cantines pour cause de santé publique ? » mais  :« Faut-il l’interdire pour rassurer l’électeur ? » Voilà bien la dérive de la république des sondages. Elle existe, il est vrai, depuis des décennies déjà : on ne se pose plus un acte par conviction mais parce qu’il « plaît » aux électeurs et à l’opinion, vaste marais où se mélangent le rappeur des banlieues, la fameuse ménagère de moins de cinquante ans, les personnes âgées - ah ! les personnes âgées qui, disent nos élus, vont se multiplier comme une invasion de sauterelles - ou encore le banlieusard incendieur de bus, et l’autre banlieusard, qui se lamente en les regardant flamber.

Le sondage, une des armes de la marque

Osons une comparaison qui va en faire bondir plus d’un, notamment dans le camp socialiste des hommes et des femmes politiques qui semblent découvrir à la fois le bienfait des sondages et leur prolongement, leur avatar, cancer de la démocratie, le jury « populaire ». Le grand public pense que le chiffre d’affaires des instituts de sondage vient de la politique, puisqu’il s’agit des seules enquêtes dont il entende parler dans les médias. Or, ce qui fait le miel des instituts et autres cabinets d’études « quanti et quali », ce n’est pas la politique, mais les études sur les marques et produits. Pour un institut comme Ipsos, les enquêtes politiques ne doivent guère représenter plus que 10 % de leur chiffre d’affaires, la plus grande partie venant des marques et producteurs. En effet, lorsqu’un producteur et ses directeurs de la publicité ou du marketing veulent lancer un produit ou une marque, ils font généralement appel à une batterie de moyens sondagiers : les études de panels, quanti, quali, les « prétests » qui permettent d’anticiper une campagne de communication ou le lancement d’une nouvelle gamme, les post tests, lorsque la campagne est lancée, etc.

L’imagination au pouvoir

Oui, mais voilà : pour les marques, cette panoplie d’études n’est qu’une arme parmi d’autres de la stratégie marketing. Car tous savent que répondre simplement aux demandes et besoins des consommateurs ne suffit pas. Si l’on en était resté là, quantité de produits nouveaux n’existeraient pas sur les gondoles de nos hypermarchés : tous ceux qui ne correspondaient, au départ, qu’à la demande d’une infime minorité de consommateurs, devenus plus importante au fur et à mesure que le produit a pu s’installer. Désolé de faire appel à la stratégie des marques pour critiquer la vision politique. Mais, au-delà des sondages, qui ne sont, pour elles, qu’un aspect, les producteurs de nos biens de consommation courante font également appel à l’innovation, à la capacité d’invention et à la créativité. En un mot : plus que le désir du consommateur, rien ne vaut l’idée venue dont on ne sait où. D’ailleurs, toute l’histoire des inventions nous le montre. La créativité et le projet nouveau valent plus que l’opinion du public. La démocratie est finalement le moins mauvais des régimes possibles, qui a réussi à réaliser aussi cet équilibre en matière d’idées : on élit une majorité pour une durée, qui a donc le champ libre pour réaliser des innovations, et à la fin de ce mandat, on sanctionne si besoin est.

Non à la politique de l’immédiateté

Mais, aujourd’hui, à gauche notamment, on préfère valider ses idées au coup par coup, par sondage (pour les militants du PS qui auront à se prononcer) et par jury populaire (si l’élue des sondages en question est finalement désignée par des militants sous influence !) N’est-il pas désolant de rappeler cette évidence aux futurs électeurs de gauche, et notamment du Parti socialiste : l’invention, la créativité, le projet ne s’écrivent pas avec les électeurs sous la plume. Si Mendès France avait eu des sondages chaque jour, qu’aurait-il fait au sujet de l’Indochine ? (Evidemment, Mendès avait une personnalité qui l’aurait évité de tomber dans ces travers « populistes »), qu’aurait fait de Gaulle en Algérie ? Pire ! Qu’auraient fait les résistants en 1941, sachant qu’ils avaient 80% de la population contre eux ? Sans parler de l’abolition de la peine de mort... En réalité, plus nos gouvernants sont sous la pression des sondages, plus ils ne se préoccupent que d’eux, sans croire au reste, c’est-à-dire le plus important, le bien public, la progression de l’humanité, le dépassement de l’homme, et plus ils se fourvoient dans une politique de l’apparence, de l’électoralisme, du clientélisme.

En inventant, ou réinventant le « jury populaire », Ségolène Royal va encore plus loin dans ce mouvement, il est vrai assez général, qui néglige l’invention, le courage, la capacité de convaincre au profit de la seule conviction qui fait vivre de plus en plus d’hommes et de femmes politiques : la carrière et l’élection. Comme certains ont pu le dire en d’autres occasions, elle répond à de bonnes questions par de mauvaises réponses. Il est exact qu’il y a une crise de la démocratie en France. Il est exact qu’il n’y a pas de contre-pouvoir. Cela étant, notre pays est, de tous les pays occidentaux, celui qui peut être le plus taxé de « monarchie républicaine ». La manœuvre de Ségolène Royal ressemble à une prise de la Bastille par les veaux : plutôt que d’innover en une réforme simple de notre démocratie, par exemple, en donnant plus de pouvoir et de contre-pouvoir au Parlement, qui jusqu’à preuve du contraire, est l’émanation du peuple, on crée des jurys populaires qui n’auront en matière d’idées que des coups de corne protestataires.

Plus les gouvernants auront l’œil sur les sondages, et bien plus encore, sur de pseudo-jurys populaires, et plus ils seront emprisonnés dans leur action. A moins que Ségolène Royal ne rêve d’un monde où le président, pour se faire élire, ne serait qu’un écho non pas du peuple, mais d’une majorité silencieuse, qui agit peu, regarde TF1 souvent, et vote Le Pen parfois. Bref : ceux que j’appelle des cons, en post soixante-soixante huitard que je reconnais être, et qui persiste et signe !



48 réactions


  • Largo (---.---.85.215) 30 octobre 2006 12:39

    Excellente analyse qui rejoint mes positions que je développe sur mon blog !.


  • LE CHAT (---.---.75.49) 30 octobre 2006 13:27

    Nos gouvernants sont courageux mais pas téméraires. Peu de chances de voir en France un referendum d’intiative populaire où les electeurs auraient à s’exprimer sur des vrais sujets de société.C’est la seule façon de donner la parole au peuple pour de bon . Les derniers sur la nouvelle calédonie et le quinquenat n’étaient vraissemblablement dans les préocupations des gens au vu des taux d’abstention record !


  • (---.---.37.70) 30 octobre 2006 13:46

    Bon, le sondage, on ne peut pas le condamné, car c’est demander l’avis au peuple, qui est le principe dela démocratie.

    Le long terme, alors que depuis 1989 on sait que les retraite vont dans le mur et que la gauche n’a pas levé le petit doigts, je ne vois pas ou il est.

    Bien entendu, les dirigeants politique font une carriére, c’est un métier comme un autre, et ils poursuivent bient entendu leur interet propre en exploitant la naiveté des gogos, « changer la vie » (rien que ca ?!).

    Bref, la République, quoi.


  • Internaute (---.---.4.106) 30 octobre 2006 13:48

    Bon article. On peut toujours aller plus bas. Si Ségo montre son sein gauche, je vote pour elle. Aprés tout, les italiens n’ont’ils pas élu la Cicciolina il y a quelques années ?


    • LE CHAT (---.---.75.49) 30 octobre 2006 14:26

      Et Sarko en gogo dancer pour rester dans la course ?


  • Albert (---.---.241.204) 30 octobre 2006 13:49

    Vous croyez tout savoir,vous avez raison et tout le monde a tort,quel homme ! Et puis arrêtez d’insulter les gens de « cons ». Les gens,c’est aussi vous, à moins que vous ne soyiez un « dieu », un « demi-dieu », qui sait ? Vous êtes vraiment un comique et votre article,c’est un ramassis de « conneries », permettez que j’emprunte votre expression.

    Le parlement n’est pas tout.Il y en a marre d’attendre des années qu’une majorité laisse la place à une autre pour que des réalités de tous les jours soient prises en compte.Et en ce sens,le « jury » ou si vous le voulez un ensemble d« honnêtes citoyens peuvent très bien venir contribuer à donner un avis sur la voie que suivent nos »hommes de partis",plus guidés par l’idéologie que par les intérêts des administrés.

    La démocratie ne veut pas dire l’immobilisme,et le parlement n’est pas la seule des manières pour représenter le peuple. Il faut innover, nous y sommes contraints.Arrêter de gloser sur vos théories « vaseuses » et convenez que seule compte l’action.Ségolène Royal a raison,elle a eu du courage d’innover, car il en faut en France où dès que vous voulez changer les choses,on vous accuse de populisme.

    En vérité,la connerie et les « cons » sont du côté des personnes qui ne veulent rien changer,qui préfèrent les théories,la démocratie sur le papier,virtuelle et non réelle au jour le jour. La construction d’une politique doit être plus mobile,plus réactive,plus proche des préoccupations des citoyens. Le monde bouge,la politique doit adapter son fonctionnement à des rélités de terrain.

    Et de plus,le jury en question n’est pas livré à lui-même, il est accompagné par des élus,des experts,des représentatns de la société civile,des syndicats.Ce n’est pas comme si le pays était livré à des momes de 3 ans.

    Une seule question : il vaut mieux qu’il y ait un jury et que les choses bougent et aillent mieux ou que la démocratie « sur le papier »,lente comme un escargot,idéologisée guide encore l’action d’une commune,d’un département,d’une région,d’un pays ?

    Allez vous couchez,allez,vous êtes de ceux qui aiment plus les livres que l’action sur le terrain, les discours théoriques pleines d’aménités aux labeurs quotidiens.

    Vive Ségolène Royal !


    • Stef (---.---.229.129) 30 octobre 2006 15:37

      Et avec tout ça , ça donne du travail ? Le nerf de la guerre dont personne ne parle.

      Donnez un nonos au peuple, histoire de lui faire oublier les vrais problèmes !!!

      Triste vision de nos politiques, « jury populaires », « + de sécurité ».

      Et le boulot, BORDEL, personne n’en parle, il est la le vrai sujet.


    • Bateleur du Tarot Bateleur du Tarot 30 octobre 2006 18:39

      Merci de votre commentaire Albert, comme vous je pense que ce que l’on nomme pompeusement « jury populaire » et que j’appellerais moi, démocratie directe, est un phénomène qui est apparu d’une façon particulièrement remarquable lors du référendum sur le Traité de Constitution Européenne faisant d’un coup émerger ce que l’on a appelé la crise de la démocratie représentative. Enfin, à mon sens, l’électorat français commence à devenir adulte et ne se reconnaît plus tout à fait dans ses élus, de gauche comme de droite.

      Elire un député ou un représentant que l’on pense apte à défendre ses convictions ce n’est pas lui donner un chèque en blanc dont il peut disposer à sa guise. Il semble que les dinosaures du parti socialistes n’aient pas perçus cette subtilité, même Fabius malgré qu’il ai eu la bonne idée de prendre le train en marche pour le NON dans un but apparemment uniquement électoraliste.

      Quand à Ségolène Royale je lui trouve au moins le courage de se démarquer des vieux dinosaures (fociles) en prenant des positions que semblent agréer une majorité de français, donc la voix du peuple, et les sondages ne font que le confirmer au grand damne des cadres et membres du parti. Cette vision stalinienne de la politique qui veut que seul l’appareil du parti sait ce qui est bon pour le peuple est heureusement dépassée et qu’il va falloir enfin prendre en compte l’avis des « jury populaires »

      Les sondages politiques ne sont ni bon ni mauvais, mais seulement un indicateur que devront désormais prendre en compte les politiques, de la même façon qu’il existe un indicateur de vitesse dans une voiture qui est là pour dire au conducteur « attention tu va trop ou pas assez vite ».

      D’une certaine façon cela démontre que la démocratie avance dans le bon sens, celui du plus grand nombre, et va faire, je l’espère, reculer les idéologies destructrices de tous bords et obliger les politiques à bien expliquer leurs projets avant de les mettre en oeuvre.


    • (---.---.37.70) 31 octobre 2006 10:48

      Le probléme, c’est qu’on ne gouverne pasau nom du peule, mais de la Nation, que les représentant ne sont donc pas ceux du Peuple.

      Que part ailleur, s’il faut des gens pour surveiller les élus, qui va surveiller les surveillants, et n’est-ce pas une illusion, étant donné que les élus font déja parti du peuple.

      enfin, cela reste basé sur l’illusion de la politique. L’Etat c’est super, la démocratie, c’est super, l’anti-libéralisme, c’est super MAIS, on a pas les bonne Personne, Institution, blabla.

      C’est largement une illusion. L’etat ne controle ni l’économie, ni la société (si il existe même La Société). Mai 81 puis les autres vitoires socialo-communiste ont largemetn prouvé ce fait.

      La Politique doit être la servante de l’économie, le reste n’est qu’illusion.


  • T.B. T.B. 30 octobre 2006 13:54

    Je ne partage pas toutes les positions de cet article, loin s’en faut ...

    D’abord les jurys populaires sont le principe même de la démocratie. Voir le grec Solon. C’est à dire l’accession des représentants du peuple qui, sans cette loterie, n’auraient jamais accès à la parole et aux décisions. Moitié le peuple, moitié « notables » de la politique. En plus cela responsabilise les citoyens. Je suis pour le tirage au sort dans la sphère de ceux qui désirent participer aux débats « d’en haut », ceux qui se portent volontaires. Si une telle possibilité existait, moi citoyen lambda, je me porterai volontiers volontaire pour le tirage au sort. Car j’ai de quoi dire et argumenter au sein même du gouvernement. Que ceux qui n’ont pas d’opinions ne se portent pas volontaires, c’est tout.

    Ensuite IFOP et autres instituts veulent, sous l’alibi du sondage, vendre du savon. Je suis d’accord. Mais ils peuvent aussi, comme c’est le cas aujourd’hui nous vendre du Sarko en mettant délibérement sous les projecteurs Ségo pour mieux la démolir ensuite. Je ne suis d’ailleurs pas contre. Je voterai pour Mourguy et sa démocratie semi-directe, comme par hasard. Ou blanc s’il n’obtient pas les 500 tutures.

    Même sujet mais beaucoup mieux étayé :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=14991


  • jean-de-la -lune (---.---.181.150) 30 octobre 2006 13:56

    Lecture rapide de ma part et je laisse à mieux informé le soin de l’analyse. J’avais quand à moi perçu cette proposition comme répondant à une évidence : la simple idée de faire appliquer les programmes et les promesses de campagne. Un élu est mandaté pour réaliser (actualiser) un programme annoncé. Tout un chacun à pu constater que l’élection faite, il reste peu des projets commis. L’observation instituée ne pourrait elle pas aider à une diminution des propositions démagogiques auxquelles pour l’instant nul ne s’estime lié ? Ce n’est là qu’une question posée par un étourdi qui n’a vu nulle part qu’il s’agisse d’infléchir ce que la « vox populi » à décidé dans l’isoloir. Je me suis toujours demandé quelle est la source qui éclaire le « despote éclairé ». J’ai compris votre article comme répondant:le sondage fluctuant au grés des émotions. Il serait donc peut-être judicieux d’éclairer aussi d’un autre point plus fixe. Les zones d’ombre pourraient s’en trouver réduites d’autant.


  • duong (---.---.194.89) 30 octobre 2006 14:06

    Puisque c’est en permanence reformulé, je signale ce qu’elle a dit exactement : « jurys » « surveillance populaire sur la façon dont les élus remplissent leurs mandats et sur la façon dont il y a satisfaction des besoins »

    http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-823448,54-826883,0.html

    Quand un(e) futur(e) président(e) parle à un colloque sur la démocratie, ça n’est pas en principe pour ne rien dire.


    • duong (---.---.123.107) 30 octobre 2006 14:52

      Et un président n’est surtout pas censé parler pour provoquer, surtout dans un pays où les mots créent vite des tensions irréversibles avec des gens avec qui on serait censés discuter (les syndicats par hasard).

      Faire de la provocation gratuite quand on est président, c’est inquiétant (là je pense à nos deux futurs présidents favoris).

      En plus, l’exemple de l’indice des prix qui a été choisi est vraiment le plus mauvais qui puisse être imaginé.

      Voir le directeur de l’Insee expliquer à 50 citoyens qui perdront leur journée de travail pour ça que l’indice des prix fait l’objet de réglements européens, de recommandations de l’ONU et que l’indice français est un des meilleurs d’Europe,

      et que le problème ce n’est pas la qualité de l’indice mais plutôt qu’il ne mesure pas ce que les gens veulent mesurer et que l’Insee travaille à faire un indice du coût de la vie qui tienne compte de l’évolution de la consommation des ménages, si ceux-ci consomment maintenant plus de lessive en tablettes qu’en poudre et que, même si la qualité est supérieure, le prix ext plus cher...

      mais que faire cet indice est épouvantablement compliqué, surtout alors que le budget de l’Insee ne permet de faire qu’une enquête Budget de Famille tous les 5 ans,

      et que donc ce qu’il faudrait c’est simplement que des RESPONSABLES (ça existe encore, ça ?) donnent un cahier des charges et des moyens matériels et humains, et aussi du temps (car je le répète : c’est épouvantablement compliqué) à l’Insee pour faire ça ...

      ben les 50 citoyens venus là en ressortiront en se demandant pourquoi le gouvernement leur a fait perdre un journée de travail pour découvrir que ce qui manque c’est tout simplement une volonté politique et que Ségolène auraait très bien pu prendre la décision elle-même si elle n’avait pas voulu faire un coup médiatique...

      C’est la politique du coup médiatique, comme aiment tellement le faire nos deux futurs favoris à la présidence.


    • duong (---.---.123.107) 30 octobre 2006 16:36

      Une analyse qui vaut ce qu’elle vaut mais qui s’applique bien à l’exemple de l’indice des prix qui semblait un « bon exemple » pour madame Royal :

      http://www.telos-eu.com/2006/10/le_citoyen_lexpert_et_la_pisci.php


  • ToMa (---.---.223.7) 30 octobre 2006 15:42

    Sans remettre en cause le poids mémesuré qu’ont pris les sondages dans la vie politique actuelle, ni les changements affligeants que cela a provoqué dont la façon dont les élus mènent leurs actions, je ne crois q’on puisse considérer comme le nom de l’article les jury populaire comme des pièges à con.

    Cependant, le terme de jury populaire ne me plait que moyennement car il donne l’impression que cette forme de démocratie participative vient asséner des verdicts, des vérités absolues issues d’une sagesse du peuple alors qu’il n’en est rien.

    Je préfère donc utiliser celui de conférence de citoyens, procédures assez peu développées en France mais netement plus dans d’autres pays. Dans cette procédure, un petit nombre de citoyens représentatifs de la population du pays sont tirés au sort pour émettre une opinion sur une question particulière. Pour ce faire, ils recoivent des informations de la part de plusieurs intervenants dont les points de vue sont divergeants, voire opposés, disposent d’un certain temps de reflexion et d’échange avant de formuler collectivement un avis, qui ne peut être qu’indicatif. Les conférences de citoyens permettent à la société civile de refléchir sur des questions de société de façon sereine, sans que ce sujet ne soit l’actualité brulante de la semaine, et s’oppose à une plitique de l’immédiateté.

    Cela participe au contraire à une évolution démocratique qui cherche à investir l’ensemble des citoyens, à reconnaitre leur capacité d’action et à sortir d’un système où « on élit une majorité pour une durée, qui a donc le champ libre pour réaliser des innovations, et à la fin de ce mandat, on sanctionne si besoin est ». Ce mode de fonctionnement démocratique semble avoir prouvé ses limites, la démocratie n’est en rien un système figé, mais au contraire un processus, une dynamique, qui doit savoir se renouveler, où la « capacité d’invention et la créativité » doivent s’exprimer pour faire face à de nouvelles situations.


    • Bateleur du Tarot Bateleur du Tarot 30 octobre 2006 19:10

      Ca veut dire quoi « un petit nombre de citoyens représentatifs de la population » ? puisque l’avis de la population peut changer et évoluer de jour en jour. Pourquoi encore vouloir créer une nouvelle usine à gaz politique alors qu’il existe déjà des systèmes qui fonctionnent tout compte fait pas trop mal et pluralistes que sont les instituts de sondages ?

      La preuve que cela fonctionne, le premier débat des trois présidentiables du PS à fait chuter Ségolène Royale de 15 points dans les sondages ce qui lui a permis de rectifier le tir et de ne plus se conformer à la ligne directoriale du parti mais bien de rester sur ses convictions que la Vox Populi semble apprécier.

      C’est curieux que les cadres et membres du PS ne voient pas cela !? - La machine à perdre de PS est lancée, nous allons avoir de belles surprises en avril 2007.


  • Scan A8 (---.---.200.220) 30 octobre 2006 15:51

    La démocratie française (pour ne parler que d’elle) va mal, n’est plus démocratique, les élus font ce qu’ils veulent pendant la durée de leur mandat, se foutent totalement de ce que pensent leurs administrés, la sanction par les urnes c’est du n’importe quoi, nos gouvernants sont des pros de la politique qui ne vivent que de ça et qui sont totalement déconnecté de la vie réelle, l’abstention explose (on se demande pourquoi...)... a part ça tout va bien.

    Les jurys populaires préconinés par Royale seraient inutiles. En revanche, qu’on commence par confier des groupes de travail à des citoyens tirés au sort, qui pourraient appeler tous les experts qu’ils veulent (comme cela se fait dans je ne sais plus quel pays nordique), plutôt qu’à des pseudos-experts ou à des députés. Ensuite, qu’une grande part de députés soient tirés au sort ne me choquerait pas, cela ne pourrait être pire qu’actuellement (des députés qui ne font que suivre leur groupe, c’est lamentable)

    Cela ne pourrait être pire que maintenant.


    • Bill (---.---.76.11) 30 octobre 2006 16:28

      Dans certains domaines, tout à fait d’accord ! Sur l’urbanisme par exemple. Nos politiciens, chacun le sait, se prennent des pots de vin pour les rond-points, les dos d’âne, etc, etc... Réalisations parfois inutile et qu’on enlève quelques années plus tard.


  • Rage Rage 30 octobre 2006 16:35

    Bon article.

    Et encore un qui pense comme beaucoup et qui n’aura pas le droit de parole...

    Etonnant de voir sur Agoravox la profusion de commentaires, tous orientés dans le sens - que je soutiens plus que vivement - de la dénonciation des vices de la république et de la déliquescence de celle-ci ALORS QUE, dans tous les autres médias, rien de tout cela ne transparaît.

    Au mieux, parfois quelques articles ci et là dans Enjeux Les Echos, Le Monde pour dire « sagemment » ce qui indigne la majorité. Et globalement, rien, des articles stériles dénonçant, d’année en année, toujours les mêmes faits, toujours les mêmes immédiateté (cartables trop lourds, prime de rentrée mal affectée, « prime de noël » irritante pour les travailleurs etc...)

    Alors que SR ou NS disent des conneries, du vent, ce n’est pas étonnant. Que dire des autres ? Fabius, DSK, Villepin et consors ? Tous issus des mêmes milieux, des mêmes logiques, des mêmes mondes restreints où l’intérêt général importe peu tant que l’intérêt propre prime. Tous récitant le même texte, tous assujetis aux mêmes peur de dire enfin ce qu’ils ont sur la patate mais qu’ils gardent pour eux de peur de se faire éjecter soit par l’appareil PS, soit par le monarque Chirac.

    Je fais court, mais il est grand temps de foutre tout cela à la poubelle. Jury citoyen ou pas, c’est d’hommes-femmes et d’institutions responsables dont nous avons besoin.


    • PARISIEN (---.---.160.242) 31 octobre 2006 23:43

      bravo, avec un type comme vous tout le monde est con, tout le monde est nul et vous etes le seul a détenir la vérité. Quelle intolérance, mais qu’est ce que vous devez etre malheureux dans la vie ! je vous plains... je prefere etre bete et heureux qu’au bord du suicide...


  • caramico (---.---.227.100) 30 octobre 2006 16:38

    Mauvais article, qui mélange tout, les savonettes avec les électeurs, les jurys populaires avec les sondages. Une lecture en diagonale me suffit.


  • Jyjy (---.---.207.178) 30 octobre 2006 16:50

    Je ne comprends pas que, avant de lancer cette idée, probablement intéressante dans l’absolu, mais très pointue à mettre en œuvre, aucun candidat ne pense à renforcer la Cour des Comptes et ses « émanations » régionales ! Renforcement en personnels et surtout en pouvoir ! Que devient le rapport annuel toujours fort instructif ? Est-il vraiment suivi d’effets ?

    La Cour des Comptes doit aussi disposer d’un "catalogue de sanctions, éventuellement financières (à conditions que leur règlement ne soit pas effectué avec de l’argent public),pour tout ce qui ne ressort pas du pénal et/ou du civil.$ Comment put-elle fonctionner correctement avec le peu de personnels eu égard à la multiplication des niveaux administratifs communes, communautés de communes, urbaines, conseils généraux, conseils régionaux...


    • loga (---.---.127.45) 30 octobre 2006 17:18

      Exacte de plus les rapports sont bien faits et attirent malheureusement que l attention sur un pb ou des pbs.


  • Le Hérisson Le Hérisson 30 octobre 2006 17:39

    « Une lecture en diagonale me suffit »... et votre pensée en diagonale, vous en faites quoi ? Elle vous suffit aussi ? La déperdition des hommes et femmes politiques correspond bien à cet état d’esprit : qu’on me fasse une note ! quant à la décision, je la prendrais avec un jury populaire ou un sondage sans doute... La démocratie meurt de ce comportement typiquement français. D’autre part, j’aimerais bien que « Rage » se fasse l’écho de ce qu’il peut vivre au conseil régional Poitou-Charentes. Je suis sur qu’il peut nous en révéler de bien bonnes !


  • Chris Monnier (---.---.235.218) 30 octobre 2006 17:54

    Bravo pour votre article « Le Hérisson... » ;

    Je partage votre analyse de la tendance hypocrite, démago et frileuse de la plupart de nos politiques (et en particulier de S.Royale). On pourrait attendre de nos politiques qu’ils tirent la société vers le « haut » en lui donnant leur vision personnelle de l’avenir et insuflant une envie de vivre ensemble autour de principes forts... mais rien de tout cela... on a droit a une comédie pitoyable d’acteurs mégalos qui se répartissent depuis des lustres des portefeuilles ministériels et des postes confortables sans traiter les difficultés de la France d’en bas ni adapter notre pays à la mondialisation et aux enjeux de demain.

    Le pire quand on y réfléchit, c’est que l’on a les politiques qu’on mérite ; à ce rythme là, à quand le FN ?


    • PARISIEN (---.---.160.242) 31 octobre 2006 23:45

      Encore un jaloux qui n’y voit qu’une occasion de plus de taper sur Ségolène...lamentable. rien de crédible sur le fond dans votre commentaire.Je pense excatement l’inverse de vous. La visionnaire c’est elle, les hasbeen conservateurs c’est vous !


  • Dragoncat Dragoncat 30 octobre 2006 19:12

    @ l’auteur

    Bravo pour votre analyse.

    J’y souscris pleinement. Si on regarde de près le comportement des français et le corporatisme qui s’y rattache, on peut avoir une idée de ce que serait la « démocratie participative ».

    Là où l’on fait peu de réformes, on en ferait plus du tout.


  • Rage Rage 30 octobre 2006 19:17

    Oui, en effet, je pourrais en dire de bonnes sur le conseil régional... et sur les autres.

    Mon premier problème consiste tout d’abord à avoir le droit de parole dans ce monde politique sclérosé. Je ne compte plus les mails envoyés à des « leaders » politiques pour dire ce que je pensais de leur bordel désorganisé. Entre l’enlisement dans des succursales « jeunes » de partis, où l’essentiel des « jeunes » sont des étudiants pleins d’idées mais qui n’ont JAMAIS mis les pieds dans le monde professionnel, entre des élus intrensigeants et d’autres jmen foutiste. Que faire ?

    Avec le temps, je peux confirmer, que, PS ou UMP, malgré les apparences et les méthodes, les 2 groupes partagent clairement les subsides et avantages outrageux de l’état bananier.

    Alors dire qu’à la Région Poitou-Charentes il y a des erreurs... c’est une évidence. Mais, franchement, je pense que la Région PC tourne plutôt bien grâce à une taille jusque là réduite. Au vu des compétences qui sont les siennes, la région arrive à produire des choses et elle ne gaspille que peu relativement.

    Soyons clair, toutes les entités administratives balancent du fric en l’air. Plus la taille augmente, plus les excès montent en charge, les départements et préfectures en tête des excès. Le département de Charente-maritime paye par exemple à prix d’or en barre les transports départementaux... sans même avoir une carte des dessertes et encore moins une liste des points d’arrêts... ni même des arrêts physiquement balisés !

    Si je commençais à vous en raconter de bonnes, je pourrais y consacrer un bouquin : de la Région Rhône-Alpes qui gaspille - je n’ai pas d’autres mots- environ 1/4 de ses ressources en prolifération de postes, un autre 1/4 en bureaux d’études et prestataires (amis de Queyranne) pour enfin avoir des résultats opérationnels d’environ 10-20% de financements réellement affectés à l’action... ça fait réflechir.

    Si je devais graduer les délires, au niveau « public » viendrait clairement en tête : L’Etat, les départements, la profusion communale et encore je ne parle pas du parapublic de type EPIC comme RFF...

    Les régions, dans leur ensemble, sont bien dotées financièrement, ce qui amorti la mauvaise affectation des financements. Les départements eux, avec le RMI entre autres, ont beaucoup moins, donc en plus des conneries, ils ont plus d’emprunts, donc plus de dette, et donc plus d’argent foutu en l’air.

    A y regarder de près, outre la gabegie des syndicats et autres conseils nourris et enrichis à la charge du contribuable, je dirais qu’en France on peut avec un peu de jugeote et de fermeté réduire les dépenses de 30 à 40% tout en améliorant le service public global.

    Les économies d’échelles, de structures, de technique, sont de partout à réaliser. Du bâtiment énérgétivore où des agents laissent tourner leurs bécanes 100% du temps à l’abribus payé 10 000€ unité alors qu’un marché public bien senti (cf JC Decaux à Lyon) peut être tout aussi efface en passant par la formation professionnel et la VAE (gouffre phénoménal à fric)voire même la non mutualisation des moyens (outils transversaux, pilotage de projets, SIG et fonctionnement en réseau voeux pieux), on pourrait en UN SEUL MANDAT stabiliser puis réduire la dette, donc reduire les intérêts sur la dette et dégager de nouvelles marges de manoeuvre.

    Et encore, je n’évoque pas la profusion des élus qui eux coûtent TRES cher pour des responsabilités dilués et des résultats médiocres, car même volontaires, sans pouvoir...

    D’autres remarques ?


    • Rage Rage 30 octobre 2006 19:25

      J’oubliais : La structuration même des finances publiques, LOLF ou pas, est une incitation à l’excès de dépenses :
      - Si on ne consomme pas les crédits de l’année N, à l’année N+1 non seulement les crédits disparaissent, mais en plus l’enveloppe diminue d’autant. Donc que font les administrations ? Elles consomment leur crédit jusqu’à l’os et demandent plus l’année suivante !

      - Si un excès venait à être perçu, donc une « cagnotte » à exister, il faudrait la lisser avec d’autres dépenses car l’exercice budgétaire doit être à 0 au final. De plus une cagnotte, c’est mal vécu par le contribuable... Donc en visant le 0€ par an, sans pouvoir aller dans le +, forcément on est toujours dans le -.

      La marge restante étant d’être au cours des exercices dans le - proche du 0. Faut-il encore maîtriser activement la dette, soit l’emprunt, les recettes/dépenses et les taux !

      Si le public gérait comme le privé dans « lâme », à savoir pour faire du « bénéfice », rien ne se ferait. Mais si on lui disait de dépenser comme le privé, c’est à dire au moindre coût, déjà on sentirait des effets...

      Et même si une collectivité venait à dégager des « excédants », devrait-on la blamer ? Au contraire, un excédent signifie + de marges de manoeuvre, moins d’argent consacré à enrichir les banques (emprunts) et la sécurité de stabiliser l’impôt, voir de les baisser. Problème : Personne ne pense comme cela, et surtout pas les finances publiques... (sauf la Cour des comptes que personne ne lit)


    • duong (---.---.194.89) 30 octobre 2006 19:27

      un conseil régional et un pays ça n’a rien à voir !

      Les conseils régionaux ont peu de compétences. Le budget du conseil régional de Poitou-Charentes correspond au tiers de celui de la communauté urbaine de Lille et au neuvième de celui de la mairie de Paris.


  • Le Hérisson Le Hérisson 30 octobre 2006 19:32

    Merci pour votre éclairage « Rage »... Ce qui est désolant, c’est que lorsque l’on appartient à la fonction publique, on n’a que peu de marge de manoeuvre, souvent des statuts précaires... Et toutes ces braves collectivités dépensent plus que cent à l’endroit des cabinets spécialisés... et dans les comptes, ca ne se voit pas, ou si peu... alors quel les frais de personnel ! Et si l’on décidait une fois pour toute de réunir à la fois le statut de fonction publique et la compétence ???


  • Rage Rage 30 octobre 2006 21:55

    Je ne sais pas si la fonction publique est réformable. Il s’agit sans doute d’une priorité que de revoir les systèmes de fonctionnement, mais plus encore, ce sont bien souvent les hommes qui façonnent les lois à leur manière.

    Personne ne dit que les élus peuvent ou doivent tout contrôler. Personne ne dit que pour travailler en collectivité il soit nécessaire d’établir des prés carrés. Le problème, c’est la hiérarchie aveugle, la compétence coulée dès l’origine sous le poids de la valorisation au temps, de la séparation des champs d’actions, de l’hégémonie de certains « chefs » sur tout ce qui bouge.

    La Région PC a en effet un petit budget face à d’autres collectivités (500M€) vs 1,2 milliards pour le Grand Lyon par exemple et elle n’a pas les compétences d’un Etat. Il est donc difficile de comparer ces échelons sur ce point.

    Après il y a aussi les faits, et les actes. Au des budgets disponibles et surtout de leur gestion, il est évident que l’Etat demantelé perd de plus en plus de capacités d’action tout en pompant toujours plus de ressources.

    La faute est souvent lancé" sur les fonctionnaires, qui parfois ont leur part de responsabilité c’est vrai, mais le postulat est souvent erroné et sorti de contexte. Les fonctionnaires, cadres ou non, sont cloisonnés dans les murs que les élus voir les DGA-DGS (package opérationnel des élus) souhaitent bien leur dresser. Et parfois on se mure tout seul par peur de dire aux élus ce qui devrait être dit (les problèmes) et par peur du chef de service d’aller frapper à la porte du dessus puisque lui même a été nommé pour se taire et gérer lui même ce type de problèmes.

    Ainsi, la suppression de haltes ferroviaires vides de voyageurs et parfois de desserte est impossible en France, même si cela dilue les financements au final ! La raison est simple : Créer un arrêt est toujours plus aisé que d’en supprimer 1. Quand on crée, il y a toujours de fervent supporters. Quand on supprime, ceux qui partage l’avis sont très limités en nombre (techniciens) et les opposants nombreux par « principe ». Alors les élus ne prennent pas le risque, et laisse pourrir le truc jusqu’à ce que les murs tombent, comme sur l’ensemble du réseau TER avant régionalisation.

    Le fait de demander à des élus de tout contrôler est une erreur fondamentale. Une partie des compétences sont du ressort des directions techniques, et la délégation de pouvoir n’est pas du goût des élus français... Par ailleurs la phase montante des idées est elle aussi verrouillée : Qu’un ingénieur définisse par A+B qu’une connerie est visible sur le terrain, pour que cette idée n’arrive jamais à l’oreille de l’élu, et même si elle lui arrive, ce n’est pas sa priorité, donc exit.

    En France, la concertation est un prétexte. Les décisions sont prises toujours du haut vers le bas. La flèche ascendante, pourtant la plus riche en idées et proposition est coupée à la racine.

    Voilà le problème, mais là, c’est de système dont il faut changer (c’est tout à fait ce que je souhaite cela dit). Alors jury citoyen ou pas, pourquoi pas, mais un élu qui évoluera dans la peur prendra encore moins de risques. Encore un bon moyen d’éviter d’ouvrir le débat sur la responsabilité des élus, élus contraint à faire de « l’admnistratif » plutôt qu’à exposer des idées et pistes de développement pour l’avenir.

    Dommage.


  • (---.---.162.15) 30 octobre 2006 23:48

    Je trouve que cet article fait partie du « mouvement anti-démocratie directe » qui se développe depuis le résultat du référendum européen. Je pense au contraire qu’il faut plus de référendums et que le peuple devrait pouvoir s’exprimer directement sur bon nombre de sujets, sans passer par des intermédiaires parlementaires qui trop souvent détournent les volontés des citoyens.

    Ce n’est pas pour autant que je soutiens cette notion de « jury citoyen » soutenu par Marie-Ségolène. Bien plus qu’en aval, il faudrait intervenir en amont, lors des prises de décision. Et puis que feraient ces jurys ? Cela me semble flou sans véritable efficacité potentielle. Ou alors, peut-être, est-il possible de réorienter cela vers des « interpellations citoyennes » destinées à réorienter les choses quand elles sont mal engagées ?

    Am.


  • gigi432 (---.---.67.183) 31 octobre 2006 00:35

    Le samedi 28 octobre 2006 devait se tenir à 15 heures, place du Châtelet à Paris, une manifestation pour commémorer le soulèvement hongrois de 1956 contre le régime communiste.

    La Révolution bleue n’était pas organisatrice de cette manifestation et n’avait pas appelé en tant que telle à y participer. Toutefois trois de ses principaux orateurs, Gérard Pince, Georges Clément et Jean-Christophe Mounicq avaient décidé d’y participer à titre personnel.

    La manifestation a été interdite le matin même du jour où elle devait se tenir, au motif que la police craignait une contre-manifestation d’extrême gauche et que les troubles en banlieue ne lui permettaient pas de disposer des effectifs suffisants pour assurer la sécurité.

    Pourtant, les effectifs de police présents pour faire respecter l’interdiction de la manifestation étaient fort nombreux et auraient largement suffi à la protéger.

    Dès leur sortie du métro, vers 14 h 30, place du Châtelet, Gérard Pince, Georges Clément et Jean-Christophe Mounicq ont été abordés, chacun de leur côté, au milieu de la foule par des officiers de police en civil qui, les ayant aussitôt reconnus, les ont informés de l’interdiction de la manifestation et leur ont ordonné de quitter les lieux.

    Bien entendu Gérard Pince, Georges Clément et Jean-Christophe Mounicq ont obtempéré. Devant se retrouver avec quelques autres personnes dans une réunion à l’issue de la manifestation, Georges Clément et Jean-Christophe Mounicq se sont placés devant la terrasse d’un café, tentant d’apercevoir leurs amis afin de convenir d’avancer l’heure de leur réunion.

    C’est alors qu’un groupe de CRS aux ordres d’un officier de police a traversé la place, s’est dirigé vers eux, les a interpellés au milieu des nombreux passants et leur a indiqué qu’ils étaient placés en garde à vue. Conduits au commissariat du 4e arrondissement, fouillés, photographiés, soumis à prise d’empreintes et enfermés en cellule, Georges Clément et Jean-Christophe Mounicq n’ont été libérés qu’à 21 h 30, le parquet ayant renoncé à la qualification d’attroupement ainsi qu’au refus d’obtempérer.

    Tels sont les faits. Ils sont graves.

    Tout d’abord, il s’agit d’arrestations arbitraires et de séquestrations illégales.

    Par ailleurs, comment se fait-il que Gérard Pince, Georges Clément et Jean-Christophe Mounicq aient été « ciblés » avec autant de précision par la police ? Leurs visages sont évidemment connus pour figurer sur les photographies des manifestations de la Révolution bleue, mais pourquoi les policiers se sont-ils dirigés sélectivement vers eux et sans la moindre hésitation ? Ils étaient à l’évidence attendus. Pourtant ils n’avaient pas fait connaître publiquement leur intention de participer à cette manifestation. Leurs conversations téléphoniques ont-elles été écoutées par la police, et si oui, avec l’autorisation de quelle autorité judiciaire ?

    Et enfin pourquoi ces interpellations totalement injustifiées et abusives ?

    La réponse est claire. Il ne s’agit en aucun cas d’une initiative policière. Les ordres ne pouvaient venir que du ministère de l’intérieur et très probablement du ministre lui-même. Le ministre de l’intérieur s’inquiète du retentissement croissant dans l’opinion de l’action de la Révolution bleue et il a cherché à l’intimider.

    La Révolution bleue se laissera d’autant moins intimider que ses manifestations se sont toujours déroulées dans l’ordre et le calme, avec le souci de ne pas gêner la population, ce que les autorités de police reconnaissent et apprécient. De plus, la Révolution bleue ne se livre jamais à la moindre violence et elle condamne son usage dans les rapports sociaux.

    En réalité, le ministre de l’intérieur n’a agi en cette occasion qu’en sa qualité de candidat à l’élection présidentielle, affolé à l’idée que la Révolution bleue ne réunisse de plus en plus de participants que ne trompent pas la vaine agitation de ce ministre et son incapacité à rétablir l’ordre dans les banlieues.

    D’ailleurs les faits parlent d’eux-mêmes : le 28 octobre 2006, le ministre de l’intérieur a fait arrêter, pour leurs idées, deux honnêtes citoyens. Combien d’incendiaires et d’auteurs d’agressions criminelles l’ont-ils été ?


    • T.B. T.B. 31 octobre 2006 04:36

      Vous avez raison de dénoncer la gabégie UMPS et la démocratie confisquée par les fonctionnaires.

      Et comme je vous aime bien et que je compatis à ces arrestations arbitraires et à ces « écoutes » propres aux régimes totalitaires, autant faire un résumé plus complet sur votre mouvement pour que tout le monde en profite.

      De par son positionnement idéologique, la Révolution bleue, s’inspire des révolutions conservatrices et libérales survenues à la fin des années 1970 et au début des années 1980, et incarnées par Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, Helmut Kohl en Allemagne et Ronald Reagan aux États-Unis. Plus généralement, elle se fonde sur les idées libérales pour ce qui est de l’économie mais conservatrices pour ce qui concerne les mœurs et l’évolution de la société en général.

      Toujours sur Wikipédia, Révolution Bleue mène directement à Radio Courtoisie, au très pacifique général Bigeard, à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, à Charles Millon, à Lepen, enfin voilà quoi.

      Yapadkoa (faut pas être timide, dites les choses jusqu’au bout)


    • gigi432 (---.---.101.8) 31 octobre 2006 11:33

      brrrr, on a vraiment peur. Allez, l’effet est atteint. Pouce. Z’avez pas oublié Hitler au passage ? non, parceque en général, dans la série, on met en plus de Le Pen, on met Hitler. C’est drôle, on met jamais Mao, Lénine, Trotsky ...


    • T.B. T.B. 31 octobre 2006 12:26

      J’aime pas Mao, Lénine, Trotsky. Je préfère les personnes autonomes qui ne sont ni des moutons et n’acceptent pas de devenir dictateurs non plus. Sauf, sur ce dernier point, si on le leur demande gentiment.


  • sweetsmoke (---.---.241.2) 31 octobre 2006 11:22

    vive segolène royal... lol

    programme fantôme plan mass média pathétique, déclarations scientifiques douteuses, inexpérience politique

    30 ans de féminisme pour ça

    what else


  • Referendix (---.---.28.210) 31 octobre 2006 12:17

    Dans de nombreux pays( Dont les USA tant décriés ou les bulletins de vote sont de format A3) lorsqu on vote , on doit prendre position sur de nombreux choix : Ex : les budgets, éducation, entretien routes, avortement, mariage des homosexuels , etc etc . Cela est possible lorsque les extrêmes et autres partis révolutionnaires dits de progrès sont inexistants, c’est a dire : Pays ou les élécteurs sont des démocrates ! Pas sur que cela soit le cas en France


    • Plutot mort que libéral (---.---.28.210) 31 octobre 2006 12:22

      Révolution Hongroise . Les communistes et autres ex soviétiques devenus progressistes sont des dieux dans la France démocrate. Ne pas l’oublier, tout ces leaders communistesde Pol Pot a Fidel en passant par Kim le Nord Coréen ont été ou sont nos amis !


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 31 octobre 2006 12:18

    Les jurys ou observatoires de citoyens non encartés, tirés au sort, peuvent être s’ils sont précédés d’« une formation contradictoire » et de débat préalable et ensuite avec les élus un excellent moyen de motiver les électeurs entre les élections à participer à la démocratie représentative, c’est à dire à compléter la démocratrie électorale par de le démocratie directe. Ce que tout le monde mis à part certains élus et pour cause refusent

    Les référendums d’initiative populaire que proposent aussi R et le PS me semblent représenter un danger populiste encore plus grand que les observatoires de citoyens. Ces derniers existent en Allemagne à la satisfaction générale, alors que dans ce pays les référendums sont interdits en tant que menace contre la démocratie !


  • Z.... (---.---.71.55) 31 octobre 2006 18:48

    D’abord je ne vois pas ce que les sondages ont à voir avec les jurys populaires .

    Ensuite l’idée est bonne mais n’est pas nouvelle, le terme est impropre (je préfère le nom « comité citoyen ») et idiot car il ne s’agit pas de juger les élus mais de les aider à gérer le bien public.Quand au tirage au sort il est maladroit, car on ne peut obliger personne à s’intéresser aux affaires publiques si ça les barbe.Donc ce serait mieux que se soit du volontariat (il y aurait beaucoup de monde au début mais ensuite ça se décanterait ) pas d’élection évidemment sinon ou serait la différence ?

    De toute façon que ça vous plaise ou pas c’est pareil,c’est « les Comités Citoyens » ou c’est la « chienlit » comme disait l’autre...Il n’y a plus le choix car il y en a assez de ce manque d’évolution positive et progressiste dans la vie politique,on va finir par se retrouver avec 80% d’abstention aux élections ou avec un Le Pen au pouvoir.Donc ceux qui ne font jamais rien tout en critiquant et tout en donnant mille conseils, n’ont qu’a aller se rhabiller ou s’impliquer d’abord dans la vie politique locale de leur bled (ça commence par là) ils verront !!!...Assez de blabla sentencieux agissez !!!..


  • PARISIEN (---.---.160.242) 31 octobre 2006 23:35

    Franchement, cher ami, vous avez sans doute écrit votre article et étant tres énervé. Vous êtes largement excessif et tapez un peu trop facilement sur Ségolène Royal à l’aide de raccourcis qui déforment la réalité. SR n’ a jamais proposé de gouverner ni en fonction des sondages, ni au travers des jurys populaires mais de corriger la façon de gouverner grace a la démocratie participative. Pourquoi ne pas auditer les politiques publiques au même titre que la cour des comptes qui audite les dépenses publiques ? Qui se plaint aujourd’hui du travail de la cour des comptes ? Qui ne réclame pas qu’elle ait plus de pouvoir et notament de sanction ? Je peux être d’accord avec vous sur la dérive de certains gouvernants qui essayent de coller aux sondages mais vous vous trompez de cible : le spécialiste en la matière est bel et bien Sarkozy qui, comme vous l’aurez remarqué sans doute bien que vous n’en disiez pas un mot, est le premier client des instituts de sondage. Ségolène Royal ne colle pas aux sondages, ce sont les sondages qui lui colle !! On peut comprendre la jalousie (et encore... c’est plutot moche) et l’exaspération qu’elle suscite mais ne l’accusez pas de n’importe quoi uniquement pour avoir le plaisir de la dégommer de son piédestal. je pense que malgré votre agressivité, vous n’êtes pas un con ,comme nous qui y croyons, mais soyez un peu tolérant à l’égard des nouvelles idées.


  • oldnaive (---.---.157.165) 1er novembre 2006 03:51

    je viens de finir cet article et je crois entendre les possibles amorces de réponses de la personne concernée : « mais, Monsieur Herisson, les Français savent bien... » « je vais vous dire, Monsieur Hérisson, les Français sont des citoyens responsables et ils jugeront ... » « Moi, Monsieur Hérisson, je vais vous dire quelque chose : la polémique, ça ne m’intéresse pas, ce qui compte pour moi, c’est ce que pensent les Français... »

    Et qu’on ne me dise pas que l’argumentation est un peu courte : je suis un homme, moi !!! L’ennui, dans tout cela, comme diraient les Français, c’est que le pays a bien besoin d’un vrai projet.


  • Le Hérisson Le Hérisson 1er novembre 2006 12:07

    afin de rassurer tout le monde, ne parlons plus de « jurys populaires » ou « citoyens » mais de politique à courte ou longue vue... La démocratie, quand elle fonctionne, fait l’équilibre entre l’opinion des citoyens et les projets des hommes et femmes politiques. Or,dans notre pays, elle fonctionne mal et les causes en sont connues, au moins suspectées : trop de pouvoir à l’exécutif, pas assez aux parlement, justice qui fonctionne mal, impunité des politiques, grandes écoles qui forment en circuit fermé, pyramide des collectivités, etc... Plutôt que de vouloir constituer des « jurys machin chose », il vaudrait mieux réformer ces institutions là. Ce qui s’appelle de la politique avec une vision à longue vue.


  • sweetsmoke (---.---.241.2) 2 novembre 2006 11:09

    quel jury populaire d’ailleurs ? le légumineux devant son plasma qui matte la star’ac ? ou celui calme comme une bombe qui attend qu’une occasion pour tirer dans le tas ?


    • clairette (---.---.152.95) 5 novembre 2006 14:22

      @ sweetsmoke !

      et alors ! pour élire un candidat, la voix du légumineux ou celle de la bombe c’est toujours un vote = une voix ! Eh oui, pour voter inutile d’être instruit ou même de savoir lire ou écrire, ça vous paraît tout à fait correct ! Mais pour faire partie d’un jury populaire, il faudrait un concours ? « Attention, réservé aux élites ! » la France d’en bas s’abstenir... encore et encore...

      Vous rejoignez les idées de l’auteur de l’article, je pense que vous prenez la majorité des français pour des demeurés ou des cons : je fais partie de cette catégorie sans aucun doute, mais comme disait Brassens, (ou un autre avant lui) on est toujours le con de quelqu’un !

      De qui, vous le découvrirez bientôt !

      Sans rancune.


    • Le Hérisson Le Hérisson 5 novembre 2006 22:45

      Non, je ne dirais pas que les Français sont des cons... Brassens non plus d’ailleurs. Relisez le texte de sa chanson. En revanche, les Français sont des veaux comme a dit « Charles » qui, pour une fois, je pense avait raison. C’est à dire que, comme de jeunes veaux, ils opinent la tête dans tous les sens sans trouver pour autant le rythme de la vraie réforme (Je ne pense évidememnt pas à des réformes genre CPE, mais à de vraies réformes sociales, comme par exemple, concernant l’éducation nationale). A l’occasion, je repasserai sur agoravox un article là dessus qui avait été publié dans Libération après le 21 avril. Je vais essayé de le retrouver car je crois qu’il est toujours d’actualité. @ +


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