samedi 12 janvier 2019 - par C’est Nabum

La violence d’État

Le bras séculier.

Tous les pouvoirs, sous toutes les latitudes, utilisent des braves gens ayant femmes et enfants, vieux parents et amis sincères qui sont capables par un coup de baguette magique de faire abstraction de tout cela et obéissent aveuglement aux ordres ignobles du pouvoir en place. La France n’échappe pas à la règle et semble même en pointe dans sa volonté d’abattre le bras séculier sur le peuple qui exprime sa légitime colère. La récente répression féroce des forces de l’ordre qui s’est abattue sur les gilets jaunes a indigné l’Europe entière. Ainsi donc la patrie des droits de l’homme se comporte ainsi pour les siens ? Freluquet donne des leçons à ses collègues puis s’autorise le pire !

Que les canailles veuillent rester en place à tout prix, fusse à celui de quelques vies humaines, c'est parfaitement dans la logique de ces êtres malades de leurs privilèges, de ces individus qui ont tout sacrifié à commencer par l'honneur pour gravir les marches du pouvoir ! Mais pourquoi de braves types, de ceux avec qui on boirait un petit verre sur le comptoir d'un zinc, lorsqu’ils n’endossent pas leurs carapaces de tueur, deviennent aveuglement le bras séculier des marquis d’un pouvoir aux abois ? Le mouton devient loup sans avoir même l'excuse d'être affamé. L'obéissance, la plus terrible des justifications, la plus lâche qui soit, les conduit à tirer sur la foule avec des armes potentiellement létales, à porter la matraque sur des plus faibles, sur des démunis, surtout lorsqu’ils sont à terre..

Hier à Paris et dans nos villes françaises, des gens ordinaires ont poussé la servilité jusqu'à user de la pire répression qui soit pour complaire aux monstres d’égoïsme qui nous gouvernent. Le libre arbitre ne fait pas bon ménage, me semble-t-il avec l'uniforme. La rectitude du pli sur le pantalon s'accompagne d'une absence d'état d'âme qui ne cesse de me surprendre d’autant plus qu’au plus secret de leur conscience, ils partagent le combat de ceux qu’ils agressent ainsi.

Comment font-ils, le soir, de retour dans leurs foyers, pour se regarder dans la glace ? Comment ce père qui embrassera tendrement ses enfants, a-t-il pu dans la journée envoyer des bombes lacrymogènes et autres armes réjouissantes sur des semblables qui n'aspirent qu'à mieux vivre ? Comment ont-ils fait pour humilier de la sorte des élèves qui ont l’âge de leurs propres enfants ?

Ces hommes, bardés de leur armure et de certitudes foncent sur leurs semblables, annihilent toute réserve morale pour obéir sans état d’âme, agir sans recul ni considération éthique. Ils sont le relais d'une puissance supérieure, ils agissent au nom d'une dévotion absurde au pouvoir, à l’ordre, à la République. Ils frappent, ils chargent, ils tirent, ils emprisonnent avec une délectation qui échappe à l’analyse.

Ils étaient nos frères en humanité et pourtant, certains ont renoncé à toute clause morale dès la signature de leur engagement. Leur seule excuse, leur seule défense est de continuer d’obéir aveuglement à leurs supérieurs ! La belle dérobade que voilà, comme si obéir se faisait les yeux et le cœur fermés. Rien, messieurs les exécuteurs des besognes de basse-police ne justifie de nier les valeurs fondamentales qui ont permis aux sociétés de se constituer. Auriez-vous renoncé à votre Libre arbitre ?

Beaucoup me diront qu’ils ne peuvent faire autrement. Nos très nombreux dérapages hexagonaux ne sont que la légitime réponse d’un pouvoir face à des dérapages et des exactions violentes parfois. Certes, la riposte est légitime quand leur intégrité est en jeu mais comment peuvent-ils tirer sur une foule simplement en colère, comment peuvent-ils charger ainsi des femmes et des enfants, déloger manu-militari des gens qui se contentent d’occuper un rond-point ?

Tout cela simplement pour quelques subsides de plus ou pour complaire aux impératifs fixés par Freluquet ses sbires et séides. Méfiez-vous qu'il ne vous en demande pas toujours plus, toujours plus fort, toujours plus violemment. Regardez comment furent réprimés les manifestations à Tours. Lances à eau, hélicoptère, gaz lacrymogène, flash ball, véhicules blindés ; n'en jetez plus la cour de l’Élysée est pleine ! l’État a fait la guerre à son propre peuple. …

J'espère que vous ferez un jour prochain le choix de l'honneur contre celui d’un devoir aveugle au service d'un gouvernement qui joue, à votre seul péril, la politique du pire  !

Séculairement vôtre



22 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 janvier 2019 11:03

    De toutes les époques au monde, nous pouvons étudier la courbe des événements et la fin d’un cycle, d’une civilisation, d’une lignée ceux-ci sont toujours associés à l’HUBRIS, la démesure (quand l’homme commence à se prendre pour les dieux). Eux peuvent tout se permettre (meurtres, viols, incestes,)...) mais cela leur est réservé,.... Raison pour laquelle avec le transhumanisme (Rappel : Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains. Wikipédia) l’humain a atteint la démesure et va le payer. C’est ma prophétie. Et j’avoue un peu qu’elle me soulage, même si la punition sera douloureuse pour beaucoup. Franchement le transhumanisme ne m’intéresse pas du tout. L’homme est fait pour naître, grandir, mûrir et vieillir selon les cycles de la nature. Les enfant se font entre hommes et femmes. Seuls quelques dieux sont sortis du crâne ou de la cuisse de Zeus (Jupiter). L’homme peut atteindre la stade divin, uniquement par la voie de la SAGESSE et L’HUMILITE. Lire ou revoir au théâtre : Oedipe à Colonne. 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 janvier 2019 11:03

    Macron, celui qui se prend pour dieu. MAIS IL N’EST PAS DIEU. Ni MEME SON FILS. L’HUBRIS SE PAYE TOUJOURS UNE JOURS. Il a couché symboliquement avec sa mère. Est arrivé au sommet comme par enchantement. Mais gare à celui qui comme Prométhée n’a pas traversé les douze travaux d’Héraclès et atteint la Sagesse. Il a suivi des cours de philo comme s’il avait lu le Reader digest mais n’applique en rien ses principes. Les gilets jaunes (19 au tarot, c’est le soleil) tenteraient-ils de percer dans le brouillard. C’est l’image qu’il donnent. ILs viennent de la terre (le contraire du divin ciel). Même si le matin quand nous regardons le soleil se lever sur la mer ou le ciel, en réalité il est à 150 et quelques de la terre. Et le 20 au tarot, c’est le jugement. Un espoir, mais léger, auquel il faut malgré tout s’accrocher,..


  • Christian Labrune Christian Labrune 12 janvier 2019 11:44

    à l’auteur,

    Je comprends très bien votre exaspération, mais je crains tout de même que vous n’exagériez un peu. Vous êtes en train de nous refaire le coup du slogan « CRS -SS » de 1968 qui a, depuis, fait rigoler les historiens.

    Je suis plus heurté par tel ancien ministre qui se prétend « philosophe » et qui, du fond de son fauteuil, préconiserait qu’on usât des armes pour mater l’insurrection que par la violence toute relative des forces de l’ordre. Des scènes comme celle que nous avons tous vue sur la passerelle Senghor rappellent les meurtres au coin des rues qui ont précédé les massacres de septembre 1792.

    Les incapables au pouvoir, de fait, n’ont toujours rien compris, et c’était Macron, hier, qui trouvait encore le moyen de faire remarquer : « les Français ont perdu le sens de l’effort ». Ben oui : tout le monde sait déjà qu’il leur suffit de traverser la rue pour trouver du boulot, mais ils n’ont même pas le courage de faire les trente pas qui les séparent d’un emploi grassement rétribué. Ils préfèrent encore se plaindre, ces fainéants.

    On va vers une situation carrément révolutionnaire, et ce n’est pas pour rien que les images d’une révolution française mythique et très superficiellement connue refont surface. Quand La Rochefoucauld réveille le roi en pleine nuit à cause de ce qui se passe à Paris, le brave homme répond à peu près « ah, bon, c’est une révolte ? » -Non, sire, c’est une révolution, répond l’autre. On en est à peu près là.

    Encore Louis XVI était-il un homme cultivé et curieux, désireux de bien faire son « métier de roi », comme eût dit son ancêtre, et soucieux de l’avenir du pays. Jamais un roi de France, même Louis XIX, n’aurait pu non pas dire mais même penser qu’il y avait en France des gens « qui n’étaient rien ». 

    L’exaspération va donc aller en s’accroissant. Le grand projet de concertation bidon n’aboutira pas, il ne pourra peut-être même pas commencer. Une politique répressive était bien la dernière à envisager. Je ne sais pas ce que serait devenu un Pompidou si la mort ne l’avait pas fauché. Le bonhomme n’était probablement pas un modèle de vertu, mais il avait eu l’extrême intelligence, dans une situation encore plus surprenante et plus violente que l’actuelle, de voir qu’il fallait lâcher du lest et se garder de tout durcissement de la répression.

    Le choix qu’ont fait nos irresponsables au pouvoir, c’est celui de la politique du pire, et c’est bien le pire qu’il faut craindre. Si la situation économique lamentable dans laquelle se trouvent un grand nombre de Français, justifie pleinement leur protestation, la violence physique reste répugnante, de quelque côté qu’elle vienne, et je ne concevrais pas que des internautes, au chaud derrière leur écran, pussent la juger légitime. Elle ne le sera jamais, et l’illusion lyrique des révolutions, avec le recul de l’histoire, apparaît toujours comme une affreuse calamité.


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 janvier 2019 16:56

      @Christian Labrune

      La violence est telle que ce slogan n’est pas mort

      L’Europe s’indigne de ce qui se passe en France


  • juluch juluch 12 janvier 2019 11:51

    la violence d’Etat a toujours existé...

    se qui me désole se sont les zones de non droits qui ne sont jamais combattus comme cela est fait actuellement sur les GJ.


    • François Vesin François Vesin 12 janvier 2019 15:27

      @juluch

      « ce qui me désole se sont les zones de non droits qui ne sont jamais combattus comme cela est fait actuellement sur les GJ. »

      CQFD !

      Le pouvoir n’a jamais projeté de combattre ces zones,

      les fameux territoire perdus de la République,

      parce qu’il y trouve son compte  l’économie parallèle

      générée par le trafic de drogue est leur réponse et

      l’administration de ce trafic par les « communautés »

      leur façon de régler le problème des banlieues !!! 




  • zygzornifle zygzornifle 12 janvier 2019 13:11

    Macron a été mis en place par des intérêts très puissant qui sont bien au dessus de la France , il est la pour détruire le social et jusqu’à présent il a bien fait le job , la c’est sa première gifle , tant que ceux qui ont investis sur lui comme on investit sur un pur-sang lui feront confiance il restera contre vent et marées , par contre s’il est lâché il s’effondrera sur lui même laissant un beau merdier a gérer....


  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 12 janvier 2019 13:25

     « Le bras séculier » et le glaive vengeur , le rapace va fondre sur les buses

     Gare à vos plumes  smiley


    • Sergio Sergio 12 janvier 2019 16:31

      @Armand Griffard de la Sourdière

      Par exemple : 

      On pourrait dire que ’ l’arrêt de la sécu hier’ n’est pas profitable au glaive vengeur d’aujourd’hui !


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 janvier 2019 16:59

      @Armand Griffard de la Sourdière

      Qu’il fonde comme neige au soleil


  • pipiou 12 janvier 2019 20:45

    « obéissent aveuglement aux ordres ignobles du pouvoir en place », « la plus lâche qui soit, » , "la servilité jusqu’à user de la pire répression qui soit

    « ,  »annihilent toute réserve morale pour obéir sans état d’âme« ,  »Comment font-ils, le soir, de retour dans leurs foyers, pour se regarder dans la glace ?"

    Ah ça Mr Nabum vous devez être muni d’un sacré courage et d’une grande dignité pour insulter toute une profession, planté ainsi derrière votre écran.

    Vous vous regardez dedans ?

    Vous, qui n’êtes pas dérangé par le manque de responsabilité de parents qui amènent leurs enfants au milieu d’une manifestation annoncée violente.

    Vous, ancien fonctionnaire qui déjà n’hésitiez pas à baver sur vos collègues et à faire porter sur l’institution la responsabilité de votre propre incurie.

    Non franchement, vous avez vraiment du style, de la gueule et du mépris.

    Un record !


  • Sergio Sergio 12 janvier 2019 21:56

    « ... La rectitude du pli sur le pantalon ... »

    Là où est cachée la matraque, celle qui efface le sourire, bien sur !


  • UnLorrain 13 janvier 2019 07:57

    Nabum,peut-être se sentent ils exécuteurs de....hautes besognes,comme Anatole Deibler était exécuteur de « hautes oeuvres ». Anatole rompit 380 corps humains , a quelques têtes près, j’avais lu ça dans un ouvrage sur sa vie. Deibler rompait aussi son pain,posé a l’envers chez le boulanger qui le lui réserver. Anatole se regardait dans sa psyché je suppose. ..


  • nono le simplet 14 janvier 2019 03:12

    certains croient que nous vivons dans le pays des Droits de l’Homme ... même s’il est vrai qu’ils y sont nés on est entrain de les y enterrer ... l’ONU ne s’y trompe pas d’ailleurs en dénonçant régulièrement la France pour ses violences policières ainsi que pour l’utilisation de flash ball et de grenades de désencerclement ...


  • Aristide Aristide 14 janvier 2019 09:04

    Ce qui me sidère c’est cette absence complète de respect des règles démocratiques. Voilà donc qu’il suffirait de s’auto proclamer du peuple pour que le droit passe aux oubliettes.

    Affligeant article.


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