mardi 7 février 2006 - par Michel Monette

Les ONG et l’ONU ont la cote

De tous les joueurs sur la scène internationale, ce sont les organisations non gouvernementales (ONG) et l’ONU qui auraient l’influence la plus positive sur le sort économique du monde. Un sondage mené entre octobre 2005 et janvier 2006, pour la BBC, auprès de 37 572 personnes vivant dans 32 pays, leur accorde un score de plus de 60%.

De tous les joueurs sur la scène internationale, ce sont les organisations non gouvernementales (ONG) et l’ONU qui auraient l’influence la plus positive sur le sort économique du monde. Un sondage mené entre octobre 2005 et janvier 2006, pour la BBC, auprès de 37 572 personnes vivant dans 32 pays, leur accorde un score de plus de 60%.

Plus de huit Français sur dix croient que les ONG jouent un rôle positif dans l’économie du monde. Le pourcentage est de 70% en Grande-Bretagne et de 64% aux États-Unis. À l’autre bout du spectre, à peine 39% des Mexicains perçoivent positivement l’action des ONG.

En ce qui concerne l’ONU, les Européens et les Asiatiques sont les plus enthousiastes, alors que les Irakiens sont les plus critiques (40% de perception négative contre 34% de perception positive). Le programme "pétrole contre nourriture" semble avoir laissé des plaies vives dans ce pays.

Bien qu’elle soit globalement bien perçue, l’ONU doit tout de même se préoccuper des données de ce sondage. En effet, elle a connu une chute de 10% par rapport à l’an passé, chute plus forte en France (de 73% à 52%) que dans d’autres pays.

Tant dans le cas des ONG que de l’ONU, plus la scolarité et le revenu sont élevés, plus la perception est positive. L’âge joue aussi : plus le sondé est jeune, plus il perçoit positivement ces deux grands joueurs de l’aide au développement.

La donnée qui a le plus étonné les sondeurs, compte tenu des critiques soutenues dont elle est l’objet, est la perception positive récoltée par la Banque mondiale (55%, alors qu’à peine 18% des personnes interrogées la perçoivent négativement).

Les multinationales, en revanche, font le plus mauvais score avec un maigre 41%, pire que celui récolté par le Fonds monétaire international (47%). C’est peu dire !

Ces données, révélant une tendance plus favorable envers les organisations sans but lucratif et les institutions internationales qu’envers les très grandes entreprises, peuvent surprendre. Selon Doug Miller, président de GlobeScan, la firme qui a réalisé le sondage, elles sont tout à fait cohérentes avec d’autres enquêtes.

Pour sa part, Steven Kull, du Program on International Policy Attitudes (PIPA) de l’Université du Maryland, qui participait à la réalisation du sondage, croit que l’opinion internationale apprécie les initiatives de la Banque mondiale visant à réduire la pauvreté et l’instabilité économique.

Dans le cas des multinationales, visiblement, le public ne leur fait pas confiance pour améliorer le sort du monde. Quelqu’un s’en étonne-t-il ?

Global Poll Finds Diverse Economic Perceptions.



6 réactions


  • Scipion (---.---.152.122) 7 février 2006 12:25

    Ces résultats sont conformes au portrait que les médias font des ONG, de l’ONU, du FMI et des multinationales.

    Ils font l’apologie des bidules citoyens et du Machin, tandis qu’ils taillent des costards aux multinationales - qui pourtant font bouffer infiniment plus de gens que les humanitaires et les bavards inutiles de Manhattan.

    Alors, on ne va pas accorder plus d’importance qu’il n’en faut à ces chiffres. Ils ne sont que l’expression d’une humeur momentanée et sans réelle consistance...


  • Philippe (---.---.86.176) 7 février 2006 14:24

    Le sujet est intéressant et passionnant.

    La question est donc :

    dans les démocraties où les représentants valent par leur élection, la sympathie va vers des organismes où les représentants valent par leur poste (ONU) ou la puissance communicante (ONG) : la démocratie vaut-elle la peine d’être vécue ?

    Etre élu par 51% des voix de son pays donne moins de prestige que d’être le président d’une ONG dirigée par une poignée d’hommes pourvu que cette ONG ait une bonne couverture médiatique.

    Ainsi, nous sommes tous en admiration devant la plus puissante dicature du monde, la Chine ! Et sommes critiques devant la plus grande démocratie (en PIB) , les Etats-Unis !


    • Mathieu (---.---.212.160) 7 février 2006 16:59

      « la plus grande démocratie (en PIB) , les Etats-Unis ! »

      On juge la démocratie en fionction du PIB maintenant ? De mieux en mieux...


  • Christophe Thill (---.---.194.10) 7 février 2006 16:50

    La notion d’ONG est une fumisterie, voire une manipulation. Je ne vois pas comment on peut juger globalement l’action d’une catégorie qui rassemble pêle-mêle Médecins sans frontières et le MEDEF, Amnesty International et toutes sortes de lobbies politiques. Faisons éclater cette baudruche en ses différentes composantes qui, elles, signifient quelque chose.


  • patricemorize (---.---.200.173) 11 mars 2006 16:23

    Une autre façon de voir les choses :Pourquoi nos ONG se comportent , pas tout le temps , mais souvent de façon pré-progammée ,pour critiquer ce qui se fait par le gouvernement local au lieu de le défendre , lorsque ça ne plait pas à une opinion extérieure ; ce que par la elles sont en mesure , en termes de de prrédisposition , sans nécessairement le savoir ou le vouloir , simplement de bonne foi ,d’être des indicatrices de l’une ou l’autre des organisations exterieures . En ce sens , elles ont une tare : leur extraversion , source de fragilité quand à la possibilité d’assumer la mission de développement . on peut le voir dans le cas du Rwanda : ce pays fut bien tissé en organisations non -gouvernementales de tous genres , la plupart étant d’ailleursbien encadrées avec la pensée humaniste chrétienne . Elles se sont écroulées , avec surprise , comme des chateaux de papier et n’ont été en mesure de protéger la population à la base ou elles-mêmes se trouvaient. C’est pourquoi , en ces temps ci , il est imprudent de confier les espoirs d’un peuple aux ONG ,sans le contrôle de l’état . Et même si nos ONG sortent de leur dépendance vis-à-vis de l’éxterieur , elles restent certe utiles mais ne peuvent remplacer l’état , surtout si celui-ci n’à pas démissionné de ses résponsabilités . Il est donc insencé ou irresponsable de confier des résponsabilités qui , partout reviennent à l’état , à d’autres personnes , surtout en ces temps de reconstruction nationale et de développement . En résumé les ONG n’ont pas la compétence ni éthique ni politique du dedans d’être bresponsable sans le contrôle de l’état


    • Michel Monette 11 mars 2006 16:41

      Je suis d’accord avec vous. Les ONG ne sont pas la solution, mais un symptôme du problème majeur dont souffrent trop de pays : le manque de démocratie pour construire un État vraiment en mesure de répartir la richesse tout en soutenant les initiatives pour en créer. Ces initiatives peuvent venir du privé, du coopératisme, de l’économie sociale (certaines ONG sont en ce sens d’excellentes initiatives), de l’entreprise d’État même au besoin. Présentement, la tendance internationale est au « moins d’État », ce qui à mon sens est une erreur.


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