vendredi 5 février 2016 - par clemjuris

Pour une vraie réforme de l’orthographe !

Pour la première fois depuis que je suis sur agoravox, je fais un article non juridique. Je souhaite d'abord, exposer une opinion iconoclaste et très particulière sur ce débat si particulier. Ensuite , je souhaite ouvrir le débat. J'expose mon opinion en espérant que les lecteurs m'apporteront des éléments nouveaux qui pourront la faire évoluer. Donc, réagissez !

INTRODUCTION : L'ENJEU

Car oui, il y a un enjeu et pas des moindres. Aujourd'hui, la France a le rayonnement culturel le plus fort dns le monde. Nos Monuments, notre Histoire, notre Gastronomie font en font chaque année depuis 2006 l'Etat le plus visité (85 M de touristes l'année dernière). Et désormais l'ennemi le plus naturel de ceux qui veulent détruire toute culture.

Il n'y a guère que notre langue qui, dans notre patrimoine culturel, est moins bien diffusé. D'après le site eurojob.org, nous sommes la troisième langue la plus parlée dans l'Union Européenne, derrière l'allememand et juste devant l'espagnol. Notre diplomatie nous place au 6° rang mondial derrière l'arable, le mandarin et surtout l'espagnol (source : diplomatie.gouv). Aurions-nous un meilleur score si notre langue était plus simple ? Probablement. Mais pour ça, il de vraies réformes, avec pour commencer, trois idées simples mais forte.

I) LA MEME ORTHOGRAPHE POUR TOUS

La réforme de l'académie française propose de nouvelles écritures pour certains mots tout en laissant subsister l'ancienne. Pour beaucoup, il s'agit d'un intelligent compromis. Pour moi, il s'agit d'une vraie bévue. 

Je reprends ici l'argument développé sur Figarovox par un professeur de français, qui faisait valoir fort justement que cela va, dans un premier temps, créer deux langues. La nouvelle langue sera celle des "incultes" qui n'auront aucune chance sur le marché du travail, leurs futures lettre de motivations se feront retoquées par les ptentiels employeurs. La langue traditionnelle elle, évitera ce barrage injuste. Une nouvelle source de division entre les français, qui n'ont pas besoin de cela.

Mais ce premier effet restera à court terme. D'ici 2025 au plus tard, les nouvelles règles vont certainement s'éteindre. En effet les français, qui ne sont pas complètement idiot, ne vont certainement pas garder deux règles d'orthographe quands une seule suffit largement. Une des deux disparaitera pour cause d'obsoléscence. Et il y a fort à parier que ce sera la nouvelle.

II) IL FAUT SAUVER LE TRAIT D'UNION

Le mot-dièse jesuistraitd'union n'a pas la cote. Alors que c'est bien lui la principale victime de cette réforme. Il s'agit du signe de ponctuation le plus utile des langues françaises et anglaise - devant le point et la virgule - meme s'il est trop peu utilisé dans l'héxagone.

Cette noble ligne permet d'unir deux mots pour en fonder un troisième sans léser un seul de ces deux termes, qui restent entiers et séparés. Ainsi, lire un mot formé d'un trait d'union permet d'en apprendre trois. Une magnifique invention, n'est-ce pas ?

Il faut donc contrattaquer contre cette réforme qui prétend amputer des mots pour en créer de nouveau et qui surtout, sous couvert de simplification, complexifie davantage notre langue. Et si pour une fois, on s'inspirait de ceux qui ont réussi à faire de leur langue LE standard mondial, à savoir les Anglais ? Ceux-ci usent et abusent du trait d'union.

III) IL FAUT TUER L'ACCENT CIRCONFLEXE

Je le dis tout net, c'est pour moi son principal défaut : la réforme conserve l'accent circonflexe, soit comme alternative aux mots modifié soit en guise de maintien pur et simple. Or, contrairement aux #jesuiscirconflexe, je souhaite la mort de ce signe inutile.

Certes, il permet de différencier certains homonymes à l'écrit, comme sur, jeune, etc. Mais ce sont des homonymes, justement ! Dés lors qu'on ne peut pas les différencier à l'oral, quelle est l'utilité de les distinguer à l'écrit ? Fut une époque où, a contrario, le "s" et le "f" s'écrivaient de la meme manière sans que cela ne choque nos ancètres.

Sans compter la difficulté pratique entrainée par ce signe. Sur un clavier anglais, ce signe n'existe pas. Avec un clavier français, l'écrire impose des manipulations chronophages. 

Enfin, je rapelle l'intéret principal d'une simplification de notre langue : la rendre plus compréhensible pour ceux qui, à l'étranger, pourraient l'apprendre et la diffuser, contribuant ainsi au rayonnement mondial de notre culture. Or, ce signe est aussi buvable que du pétrole fraichement extrait. Soit il n'a aucune signification à l'oral, soit il se prononce de la meme manière que notre accent aigu, qui torture déjà les collégiens étrangers et nos écoliers.

Alors oui, meme si je dois subir l'ire de ceux qui prétendent défendre notre langue en la rendant moins accessible, il faut détruitre le circonflexe. Preuve ultime de son inutilité : vous avez parfaitement compris cet article alors que ce signe a été systématiquement omis.

IV) IL NE FAUT PAS S'ARRETER LA

Vous pensiez que j'en avais fini ? Oh non ! Après cette réforme (qui n'aura pas lieu mais dont on aurait cruellement besoin), il faudra aussi se débarasser de tous les autres signes inutiles.

Ainsi, je souhaite qu'on se débarasse des accents qui ne sont pas sur le E et, blasphème supprème, j'ose calomnier le sacro-saint "c cédille". Source de blagues dont le niveau intellectuel n'est pas sans rapeller celui d'une poule (rapellez-vous du grand tube "Garocon" des années 2000), ce signe a en plus les meme défauts que le circonflexe et n'a meme pas l'élégance qu'on prète volontiers à cet accent.

CONCLUSION

La conclusion sera sous la forme du petit jeu indémodable qu'est le "tu préfères".

Tu préfères... avoir la deuxième langue la plus parlée en Europe et la cinquième langue la plus parlée dans le monde ou des signes linguistiques que ton pays sera toujours le seul à comprendre et à utiliser ?



52 réactions


  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 5 février 2016 11:58

    Quand on aime une langue, on s’y adapte et non pas l’inverse.


    • Alren Alren 5 février 2016 14:37

      @bouffon(s) du roi

      Il y a deux raisons pour lesquelles on apprend une langue étrangère : soit par nécessité, soit par plaisir. L’expérience maintes fois réitérée m’a appris que c’est souvent par plaisir que les étrangers apprennent notre langue et que ces étrangers sont en majorité des étrangères.

      Pour ces personnes, le français est une langue de prestige, musicale et précise néanmoins et associée à une culture brillante et pleine de charme.


      Les particularités de l’orthographe s’expliquent par différentes raisons qu’un bon professeur de français doit exposer pour montrer que dans la plupart des cas elles se justifient rationnellemen.

      Ainsi l’accent circonflexe était un « s » fantaisie sur les manuscrits du Moyen-âge.

      Les racines latines expliquent le maintien du « g » de doigt, pour ne pas le confondre avec devoir, il doit, par référence au latin « digitus », le « s » des prénoms masculins comme Georges, Jules, Charles (Georgus, Iulius, Carolus) et le s de certains villes comme Nantes, Angers, Tours ...

      Notons aussi cette fidélité au latin pour « piscine, piscivore » alors qu’on en pouvait pas écrire poisçon mais poisson. Etc.

      Les racines grecques expliquent les orthographes difficiles comme « chrysanthème » (chryse : or, anthéma : fleur, le chrysanthème est la fleur d’or), avec le y, le th, le ch prononcé k.

      les racines grecques ont été conservées par les mots savants ... que les anglophones ont repris, ce qui aide à deviner leur sens s’ils étaient inconnus comme par exemple, justement, « chrysanthème ».

      Peu de gens savaient lire autrefois et l’écrit « courait » après l’oral et les prononciations déformées de personnes incultes. Il a fallu ainsi « inventer » l’écriture du son « che » n’existant pas en latin ni en grec.

      Les animaux de la ferme virent ainsi leur appellation latin adoucie : cabalus, vaca, capra, canis, catus devinrent ainsi cheval (mais cavalier), vache, chèvre, chien, chat.

      Le « ç » et le « ge » devant a, o, u ont découlé de la prononciation de verbes comme lancer, ranger :

      "je lance, je range« entraîne une prononciation douce pour » nous lançons, nous rangeons« qui ne pouvaient pas s’écrire »nous lansons, nous ranjons", en abandonnant la notion de radical d’une famille de mots, d’autant plus qu’en latin « j » se prononçait « i ». De même « garçon » était la forme masculinisée de « garce », mot qui n’était pas péjoratif autrefois mais désignait une fille non-noble (ignoble donc !).

      L’écrit étant souvent plus élaboré que l’oral et sa compréhension de ce fait plus difficile, il apparut important de différencier certains homographes, d’où a et à, ou et où, etc.

      Quand on a expliqué cela, l’orthographe (l’écriture droite, conforme) paraît beaucoup plus logique et naturelle.






    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 5 février 2016 15:11

      @Alren

      Merci pour la petite leçon.

      Maintenant, vis à vis des langues, qu’est-ce qui est important, le fond ou la forme, la communication ou le style ?
      Sommes-nous génétiquement programmé pour parler, comme le suggère le MIT qui aurait trouvé un élément commun à toutes les langues > http://www.fredzone.org/le-mit-aurait-trouve-un-element-commun-a-toutes-les-langues-du-monde-122
      mais quid de l’écrit dans ce cas ?

      De plus, raccourcir les mots, les tronquer, voire les détruire, n’est-ce pas aussi atrophier la pensée ?


    • clemjuris clemjuris 5 février 2016 16:30

      @Alren 

      Je suis sincèrement impressionné par votre culture ! J’ignore comment vous avez appris tout cela mais merci pour ces informations. J’ai toujours adoré l’Histoire et je me suis donc régalé en vous lisant.

      Le mystère de l’origine du c cédille est donc résolu. Je ne serais plus si catégorique sur son inutilité. Je doute toujours qu’il soit encore utile mais je n’affirme plus qu’il est clairement obsolète.

    • clemjuris clemjuris 5 février 2016 17:00

      @bouffon(s) du roi

      Le MIT sait comment faire pour perdre son temps ! Il me donne l’impression d’etre une bandes de touristes sur une plage en train d’estimer la longueur de l’océan auxquels ils font face. 
      Pour savoir si nous sommes programmés pour parler, il me semble qu’il faudrait se pencher sur la génétique, l’histoire, la philosophie, les religions, etc. Le fait qu’il y ait ou pas un élément commun entre les langues ne prouve rien ou du moins pas grand chose à cet égard. Surtout qu’au final, ils n’ont trouvé aucun élément commun entre les langues, puisque le fait que deux mots liés soient souvent proches n’est pas une règle d’orthographe ou de grammaire.

      Je ne pense pas que les modifications du vocabulaire puissent « atrophier la pensée » comme vous dites mais la question est pertinente. Je crois que la langue évolue au fur et à mesure des pensées et que la création mais également la disparition de mots sont des signes d’une évolution.

    • rosemar rosemar 6 février 2016 10:07

      @bouffon(s) du roi


      Un point de vue différent sur le sujet : l’orthographe nous relie au passé, c’est un point de repère essentiel :



  • Clark Kent M de Sourcessure 5 février 2016 12:05

    Une langue appartient à ceux qui la parlent, et si ces derniers adoptent une manière simple de l’écrire et la propagent, cette norme s’imposera d’elle-même. L’administration, le système d’éducation et la société en général finiront par devoir s’ajuster.


    Pluto qe d’atendre vènemen é pasivemen une « réformète » parsièl de l’ortograf inpozé par une qelqonqe otorité, prenon possèssion de notre lang, en nou-z apuiyan sur une norme sinple é présize qi s’apren en 15 minute.

    Écrivé fonolojiqeman dè mintenan, non par ignorançe ou néglijençe, mè parçe qe vou conèssé la nouvèl façon d’écrire le françè, la norme Ortograf.

    Propajé la nouvèl ortograf en fezan suivre vo comunicasion de la note surligné qi sui :

    ______________________________________________________

    J’adèr o standar de l’ortograf altèrnativ - www.ortograf.net



    • Alren Alren 5 février 2016 15:39

      @M de Sourcessure

      Il existe déjà un alphabet phonétique international pour le français :

      Consonnes :

      b, d, g, v, z, ʒ, p, t, k, f, s, ʃ, m, n, ɲ, ŋ, ʁ, j, ɥ, w.

      avec ʒ pour : geai, jupe

      ʃ pour : chemin

      ɲ pour gn dans bagne

      ŋ pour ng dans parking

      ʁ pour r dans rare

      j pour i semi-voyelle dans hiatus, rayon, paille

      ɥ pour u semi-voyelle dans huître

      w pour ou semi-voyelle dans watt

      Voyelles

      a patte (a « court » ou « aigu »)

      ɑ pâte ; froid (a « long » ou « grave »

      e clé ; chez ; aller

      ɛ mère ; faite

      ɛː fête ; maître ; mène

      ə je ; lutte (e « court » souvent « muet »)

      i si ; île ; y

      œ sœur ; jeune

      ø ceux ; jeûne

      o sot ; hôtel ; haut ; bureau

      ɔ sort

      u coup

      y tu ; sûr

      voyelles nasales (françaises)

      ɑ̃ sans ; vent ; paon

      ɛ̃ vin ; chien ; train ; plein

      œ̃ brun

      ɔ̃ son

      La phrase : « Écrivez phonologiquement dès maintenant » s’écrit en phonétique :

      [ekʁive fonoloʒikəmɑ̃ dɛ mɛ̃tənɑ̃]

      Franchement, je préfère l’écriture orthographique !

      Cela s’explique : si j’ai appris à lire par la méthode syllabique, je lis maintenant les mots de manière globale, je reconnais un mot instantanément comme on reconnaît un visage familier sur une photographie.

      Une écriture « phonétique » arbitraire tirée de l’écriture alphabétique serait au moins aussi arbitraire que cette dernière. Alors pourquoi changer ?


    • gorguetto gorguetto 6 février 2016 05:23

      @M de Sourcessure
      Tant qu’on y est, essayez cette petite expérience, et vous verrez que l’on arrive à comprendre des textes écrits dans le désordre organisé des lettres, voici le texte :
      Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dans les mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.
      Il n’est pas spécialement question d’orthographe, mais de l’essentiel qui est la compréhension de ce que l’on écrit.
      Malgré tout, la façon dont vous orthographiez votre dernier paragraphe :
      Pluto qe d’atendre vènemen é pasivemen une « réformète ».....etc, reste assez douloureuse à la lecture. Le texte que je vous propose plus haut n’est qu’une expérience amusante...


    • gorguetto gorguetto 6 février 2016 06:56

      @m de Sourcessure
      Voilà le petit programme qui vous permettra de mélanger les lettres à l’intérieur d’un mot, tout en gardant assez curieusement le texte lisible et compréhensible après une seconde d’adaptation :
      http://poulphunter1.free.fr/Download/Mesprogs/Brouilleurtexte.exe


  • petit gibus 5 février 2016 14:26
    Je m’en voudrais de ne pas participer
    à cette oh combien intéressante discute linguis-tique,
    sans y déposer mon paté paluchien

    Au diable les longs et ennuyeux discours
    pour faire court smiley
    il se résume en un seul et piètre argument :

    Je m’engage à devenir plus respectueux
    envers notre vielle grand-mère complètement décrépie
    le jour où celle ci ne me prendra plus pour un con

    Ben oui ,
    c’est du donnant donnant
    n’en déplaise à tous les aristots de la masturbation

    sur notre merveilleux Françôis




  • Ben Schott 5 février 2016 14:56

     
    Aucune différence à l’oral entre « jeune » et « jeûne » ? Il y en a pourtant une, la même qu’entre « je » et « jeu ».
     
    Et que comprendrez-vous quand vous lirez : « ce gros vieux pratique le jeune régulièrement » ?
     


    • clemjuris clemjuris 5 février 2016 16:36

      @Ben Schott

       Qu’il lui arrive fréquemment de se priver de nourriture pour perdre du poids et que cela ne marche pas. J’ai bien saisi le double-sens que vous essayez de sous-entendre, mais lui non plus, il ne marche pas des masses.

      Quant à la nuance à l’oral entre « je » et « jeu », je n’arrive vraiment pas à la percevoir. Il est possible que cela vienne de moi. Déjà en musique, je n’arrivais pas à distingue un « sol » d’un « si » (je ne suis pas doué à ce genre de jeu).

    • Abou Antoun Abou Antoun 6 février 2016 10:14

      @clemjuris
      Quant à la nuance à l’oral entre « je » et « jeu », je n’arrive vraiment pas à la percevoir. Il est possible que cela vienne de moi.
      C’est certain, car non seulement je la perçois mais ce sont pour moi deux sons très différents.
      Il en est de même des sons ’o’ ouvert et ’o’ fermé. Dans le nord et dans le sud de la France on ne perçoit pas la différence entre ’o’ ouvert (Paul, ) et ’o’ fermé (pôle, rose). Pour moi ce sont des sons tellement différents qu’il m’arrive de ne pas comprendre quand on les confond (un jour je n’ai pas compris le mot ’tôle’ prononcé comme en anglais ’toll’).
      Mais tout cela est très subjectif, en Russe certaines voyelles sont adoucies (palatisées) avec un signe spécial ь . Pour certaines consonnes (pas toutes) je n’arrive pas à faire la différence entre la consonne dure et la consonne adoucie, et les Russes ne comprennent pas que je ne puisse les différencier. Tout cela est lié à la perception des sons et à leur signification par le cerveau, sur un audiogramme les différences sont visibles. Je ne sais pas si une (ré)éducation de l’oreille est possible.


  • cevennevive cevennevive 5 février 2016 15:34

    Bonjour à tous,


    Je pense amèrement : quel dommage d’avoir subi les outrages linguistiques de Ferdinand de Saussure, au cours de ma première année de fac de lettres !

    Une année de perdue !

    L’orthographe est difficile, pervers, supprimons l’orthographe !
    Le baccalauréat est difficile, injuste, ne sert à rien, supprimons le baccalauréat !

    Mais aurons-nous la faculté de comprendre certaines phrases à l’avenir ?

    Par exemple : le mot « ver »

    Cendrillon portait des souliers de « ver ». Elle va promener son chien qui a des « ver » et part « ver » la forêt où tout est « ver »...

    Et si l’on supprime la cédille, nous serons donc des Francais, des Francois ?

    Pauvre France !

    J’aime ses langues locales, ses patois. Mais j’aime aussi sa langue pure, venue du latin, du grec, façonnée par l’usage, qui nous demande de réfléchir, de faire des efforts pour comprendre ses circonvolutions, son histoire, sa particularité...

    J’aime la langue d’Oc, la langue de Rabelais, de Chrétien de Troyes, desquelles proviennent la plupart de nos mots.

    En bonne fille du Sud, j’aime l’italien qui nous a donné bien des expressions.


     



  • Legestr glaz Ar zen 5 février 2016 16:17

    L’orthographe avez-vous dit ?

    Is vuos pvueoz lrie ccei, vuos aevz asusi nu dôrle de cvreeau. ?

    Seleuemnt 55 porsnenes sur cnet en snot cpalabes. Je n’en cyoaris pas mes yuex que je sios cabaple de cdrpormendre ce que je liasis. Le povuoir phoémanénl du crveeau huamin. Soeln une rcheerche fiate à l’Unievristé de Cmabridge, il n’y a pas d’iromtpance sur l’odrre dans luqeel les lerttes snot. la suele cohse imotprante est que la priremère et la derènire letrte du mot siot à la bnone palce. La raoisn est que le ceverau hmauin ne lit pas les mtos par letrte mias ptuôlt cmome un tuot. Étonannt n’est-ce pas ? Et moi qui ai tujoours psneé que svaoir élpeer éatit ipomratnt ! Si vuss poevuz le lrie, fitaes le svirue


    • gorguetto gorguetto 6 février 2016 05:49

      @Ar zen
      Votre expérience est amusante, mais pour écrire votre texte de cette façon, il vous faut beaucoup de temps, ou bien un petit programme informatique, qui mélangera avec soin l’intérieur des mots.
      Cela restera une curiosité anecdotique.


    • TicTac TicTac 6 février 2016 13:00

      @Ar zen
      Je pense qu’aussi surprenante que soit cette découverte, la lecture de ce texte mélangé oblige à une parfaite connaissance, précisément, de l’orthographe.

      Seul ce prérequis permet au cerveau de remettre dans l’ordre. 
      Enfin, ce n’est que mon avis et pour le vérifier, j’ai fait suivre ce texte à mon épouse, prof de français en collège, qui fera le test avec ses élèves.

    • Francis, agnotologue JL 6 février 2016 13:30

      @Ar zen,


      nous ne pouvons lire et comprendre ce texte que si et seulement si nous avons une solide habitude de la l’écriture correcte. Cela a à voir avec la redondance. et le cerveau procède comme un programme informatique de correction par code d’erreurs. 

      Si cela vous intéresse on peut en parler.

    • Chamiot 7 février 2016 12:59

      @TicTac

      Passionnant...

      Je lis le texte « mélangé » sans problème et à vitesse quasiment normale (donc beaucoup plus vite qu’un bachelier actuel un texte normalement écrit) alors que j’ai les plus grandes difficultés à déchiffrer le sabir de nombreux contributeurs d’ici, qui écrivent comme ça leur chante (en général j’abandonne très vite à cause du temps nécessaire, parce que c’est une réelle souffrance visuelle et enfin parce que je crains qu’ils ne finissent par polluer mon dictionnaire visuel (tel qu’il s’est établi à l’école primaire) qui me permet, lors d’hésitations, de retrouver une graphie correcte comme étant toujours la plus « jolie ».

      Dans le premier cas, première et dernière lettres sont correctes et à leur place. De plus, les mots ont exactement la longueur (nombre total de lettres) attendue et les lettres internes sont toutes pertinentes (elles existent) mais sont simplement mélangées. Avec le contexte de la phrase, le cerveau passe sans doute en revue tous les mots possibles connus (initiale, longueur, finale) et fait des essais ultra-rapides de remise en ordre jusqu’à trouver un « match » visuel (une concordance photographique)

      Dans le second cas (les sabirs) les « mots » sont totalement inattendus, arbitraires, déments aussi bien par leur longueur que par leur finale et ils ne correspondent à AUCUNE des photographies que je possède (le thésaurus correct). Je suis alors obligé de « relire » (cérébralement !) plusieurs fois la phrase en phonétique (silencieuse !) sans aucune possibilité d’avoir un « match » visuel. D’où un temps beaucoup, beaucoup plus long. Qui dit phonétique dit linéaire, je suis ainsi obligé, avec les sabirs, de déchiffrer dans l’ordre alors que dans une lecture « normale » (condition d’une lecture fluide) je pré-déchiffre plus en aval (et, visiblement, cela persiste même en texte mélangé).

      Donc Mr TicTac, je suis entièrement d’accord avec vous, une parfaite connaissance des possibles (le thésaurus correct) doit énormément faciliter la reconnaissance (si je me fie à mon cas). Logiquement les résultats de lecture du texte mélangé avec les élèves/étudiants actuels qui ne possèdent pas du tout le vocabulaire dans sa graphie correcte devraient être très mauvais.

      Ils doivent déjà déchiffrer en phonétique un texte normalement écrit (d’où la lenteur de leur lecture qui déchiffre et découvre au fur et à mesure, problème énorme pour de futurs scientifiques) mais avec le texte mélangé, il n’y a quasiment plus aucun indice phonétique. Ce devrait donc être très difficile pour eux. A tout le moins, ils devraient lire encore plus lentement qu’ils ne le font d’habitude.

      Je serais heureux si vous pouviez nous donner le résultat du test.


    • pemile pemile 7 février 2016 13:53

      @TicTac « la lecture de ce texte mélangé oblige à une parfaite connaissance, précisément, de l’orthographe »

      Non, c’est surtout un bon entraînement à la lecture. Le décodage par le cerveau se fait sur le mot et pas sur les lettres ou l’orthographe. Il est possible d’être un très bon lecteur (décodage), lecture rapide ET compréhension du sens, en faisant abstraction de l’orthographe, et d’être incapable de faire l’inverse, maîtriser l’orthographe de l’écrit (codage)
       


    • Chamiot 7 février 2016 19:00

      @pemile

      Je ne sais si vous avez..lu ce que j’ai écrit plus haut (apparemment pas)

      «  »« Il est possible d’être un très bon lecteur (décodage), lecture rapide ET compréhension du sens, en faisant abstraction de l’orthographe »«  »

      1) Le test sur ma pomme, texte mélangé ET sabirs inconnus, vient en contradiction formelle avec cette affirmation (sinon je pourrais décoder les sabirs locaux aussi bien et vite que le texte mélangé)

      2) Egalement perso : je saisis le sens d’un texte scientifique dense (encore mieux d’un livre) écrit en français normal (reconnaissance photographique instantanée des mots, que je connais tous, à plusieurs endroits de la page en même temps - échantillonnage) incomparablement plus vite que dans une langue étrangère où je suis réduit à une lecture linéaire avec des reprises multiples et de multiples mots « ratés » parce que je ne les reconnais pas. C’est bien l’aspect visuel qui importe.Toujours dans le même sens, je lis beaucoup, beaucoup plus difficilement un texte allemand en gothique (le même texte) que dans une graphie moderne parce que les mots n’ont pas, en gothique, leur « tête » habituelle.

      3) Le niveau de lecture (fluidité et rapidité d’acquisition du sens) des lycéens / étudiants actuels (sans connaissance de l’aspect des mots de leur langue maternelle) plaide toujours a contrario de votre thèse : lecture très laborieuse, compréhension très lente et/ou partielle.

      4) On verra (peut-être) ce que donne le test du texte « mélangé » auprès des collégiens


    • pemile pemile 7 février 2016 23:13

      @Chamiot "Le niveau de lecture des lycéens / étudiants actuels plaide toujours a contrario de votre thèse« 

      Quelle thèse ? Je dis comme vous que c’est l’aspect visuel qui importe mais par une reconnaissance globale du mot qui supporte très bien un non respect de l’orthographe.

      Qu’il est donc possible de lire »efficacement" sans être capable d’écrire efficacement.


    • Chamiot 8 février 2016 16:35

      @pemile

      ***Qu’il est donc possible de lire »efficacement" sans être capable d’écrire efficacement***
      Oui puisqu’il y a un aspect moteur dans l’écriture qui peut être dégradé en soi (commande nerveuse, arthrose...) mais on s’éloigne du sujet quant aux modalités (facilitation) du décodage visuel.

      *****Je dis comme vous que c’est l’aspect visuel qui importe mais par une reconnaissance globale du mot qui supporte très bien un non respect de l’orthographe.******
      Encore une fois, si c’était le cas (= orthographe quantité négligeable) je POURRAIS décoder les sabirs locaux (mots arbitraires qui me sont inconnus) aussi bien et vite que le texte mélangé (mots « dégradés » mais pouvant être ramenés, par une reconstruction cérébrale à des images connues - des mots correctement écrits). Or ce n’est pas du tout le cas ! Au moins pour moi, je ne sais pour ce qui vous concerne et pour les autres. Mais fondamentalement, reconnaître plus facilement (vite et mieux) des choses connues que des choses inconnues (créations arbitraires) me semble logique.

      Au reste il y a peut-être eu des études documentées sur le sujet (et il n’est pas sûr du tout que je sois représentatif).


  • colere48 colere48 5 février 2016 17:10

    Voyelles

    A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
    Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
    A, noir corset velu des mouches éclatantes
    Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

    Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
    Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
    I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
    Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

    U, cycles, vibrement divins des mers virides,
    Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
    Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

    O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
    Silences traversés des Mondes et des Anges :
    - O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

    Arthur Rimbaud


  • colere48 colere48 5 février 2016 17:14

    Je rajouterai que j’espère qu’ils l’auront profondément dans l’ OGNON !! !!


  • TicTac TicTac 5 février 2016 17:33

    Que j’aime ces fils de discussion où s’expriment cet amour de notre langue.


    Chacun à votre manière, vous y avez exprimé votre fierté, votre amour, vos difficultés et les joies de les avoir surmontées.

    J’entends aussi Ar Zen (enfin, soyons précis, je le lis), et ce qu’il a démontré est clair.
    Mais pour autant, je ferai comme beaucoup d’entre vous.

    Je n’abandonnerai pour rien au monde ces difficultés que j’ai pu surmonter (pour la plupart), je continuerai à jouer des délices des pièges désamorcés ou tendus.

    Je m’amuserai encore à décaler les sons.

    Je raconterai à mes petits-enfants comme il était doux de pouvoir s’exprimer bien et leur réciterai des explications sur l’origine de tel ou tel mot, de telle ou telle expression, sans oublier d’en pervertir quelques unes devant un public amusé.

    Comme en économie, la richesse est un don.

    Faites la disparaître et nous nous appauvrissons tous.

    D’ici là, merci à tous pour ce délicieux moment de lecture.

    • TicTac TicTac 5 février 2016 17:39

      @TicTac
      ben bien...

      « où s’exprime », bien sûr, c’était vraiment pas le moment de trébucher !

    • Arnaud Bernier 5 février 2016 17:59

      @TicTac Bah jeep cool buddy Va plutôt te servir l’apéro en pensant à moi chez les quand (est ce qu’on) sert eux Surtout loupe pas la ziza gandalf chez groupie ce soir demain on debriefe tous les deux (je ne veux pouvoir speaker de ca qu’avec des vrais gourmets smiley )


    • gorguetto gorguetto 6 février 2016 05:55

      @Arnaud Bernier
      Que dire d’autre, sinon que tu as trouvé ton bonheur à t’exprimer de cette façon que je ne me permettrais pas de qualifier, au nom de la liberté. Soit heureux, bonne route.


    • Arnaud Bernier 6 février 2016 06:29

      @gorguetto Merci Dans les meme temps ce serait quasi insultant d’y voir la moindre intention hédoniste égoïste Il y a ici l’enjeu clair et précis de changer ce monde Et qui veut le statu quo sera éliminé pas tout moyen utile Bonne journée


    • Abou Antoun Abou Antoun 6 février 2016 10:18

      @Arnaud Bernier
      Donne le bonjour à Shawford !


    • Arnaud Bernier 6 février 2016 10:43

      @Abou Antoun
      J’y manque pas, en aucune circonstance smiley smiley


  • TicTac TicTac 5 février 2016 17:35

    Et un dernier pour la route, pioché sur le net :


    - je suis sûr, ta sœur, elle va bien.
    - je suis sur ta sœur, elle va bien.

  • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 5 février 2016 17:53

    @ l’auteur,


    Merci pour cet article.
    Moins on touche à une langue, mieux c’est. 
    Ajoutons que le français est une langue en partage avec une communauté répartie sur les cinq continents. Cette langue n’est donc plus la possession de la France. Et c’est heureux, quand on voit comment on la maltraite dans ce pays.

    Cordialement.

    Thierry Saladin

    • Abou Antoun Abou Antoun 6 février 2016 10:21

      @Thierry SALADIN
      Moins on touche à une langue, mieux c’est.
      Bien Thierry, mais si on avait raisonné ainsi depuis 2000 ans, quid de notre belle langue française, nous parlerions tous latin !
      C’est en massacrant le latin que nous avons engendré le français.


    • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 6 février 2016 19:44

      @Abou Antoun


      Peut-être que je me suis mal fait comprendre.
      Par la formule « Moins on touche à une langue... », je voulais dire « Moins on réforme une langue... ».

      Quant à « massacrer le latin », vous vouliez parler de l’usage, ce qui n’est pas du tout la même chose. Personne n’a « raisonné » dans cette affaire afin que le latin devienne plus tard le français, tel qu’on le parle aujourd’hui. 
      C’est précisément l’usage qui fait évoluer une langue, et rien d’autre. Les réformettes, elles, ne sont en général pas suivies, et concourent à une seule chose : mettre la pagaille.

      L’Académie française ne se déclare-t-elle pas fort justement comme étant : « la greffière de l’usage de la langue française. » ?

      Du reste, la plupart des gens qui ont quelques lettres n’ont absolument pas suivi la réforme de 1990.

      Cordialement.

      Thierry Saladin

  • Jason Jason 5 février 2016 19:01

    « La nouvelle langue sera celle des »incultes« qui n’auront aucune chance sur le marché du travail, » La langue existante déjà compliquée mais encore maniable par la population reste mal accessible par les illettrés. Donc l’argument embauche ne jouera pas un grand rôle. Une deuxième langue, ou nouveau français introduira le bilinguisme, ce qui sensibilisera les gens aux langues étrangères si mal parlées par les français.

    Votre professeur de français se sent menacé et adopte une position de repli, voire de corporatisme. N’oublions pas que ce sont les clercs, entre autres qui ont relatinisé le français et introduit les aberrations que l’on constate aujourd’hui. Les grammairiens qui ont fixé la langue moderne au XVIIème se référaient au latin, classe et castes obligent. Pour le reste, ils improvisaient. Le bien parler est resté un signe d’appartenance à une couche sociale, élément très bien défendu.

    Malherbe, mort en 1628, poète et grammairien averti, disait que le français correct était celui qui se parlait au port au foin.

    Sauver le trait d’union, ou jouer avec les accents ou les virgules ne sont que des crépis sur un bâtiment malade. Je crois qu’une réforme de cette ampleur ne servira qu’à conserver les aberrations innombrables qui menacent le français dans son usage dans le monde.

    Le français risque de connaître le sort du latin à l’époque Gallo-Romaine et de s’effondrer parce que très peu maniable à l’heure ou il y aura huit ou dix milliards d’habitants sur la planète. Il faudra remanier cette langue en profondeur si on ne veut pas qu’elle disparaisse ou, au mieux, ne devienne une curiosité linguistique.


    • petit gibus 5 février 2016 20:49
      @Jason
      Un ovni qui s’intéresse plus aux aberrations,
      et un peu moins aux circonvolutions de nos « richesses »

      mon petit doigt me dit que notre ami Jason
      passe beaucoup moins de temps à
      se caresser le nombril dans un salon de thé
      qu’à bourlinguer smiley
      Me trompai-je ?

    • Pere Plexe Pere Plexe 6 février 2016 09:39

      @sarcastelle

      Pourtant lire (ou essayer de lire) Rabelais, ou même Molière prouve que notre langue survie malgré de grosses évolutions,non ?

    • Jason Jason 6 février 2016 10:44

      @sarcastelle

      Pas tout à fait d’accord. Un remaniement ne signifie pas une disparition. Changer l’orthographe, oui, mais laisser le lexique. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain !


    • Jason Jason 6 février 2016 10:57

      @petit gibus

      Oui, les richesses sont indéniables, mais elles sont accompagnées de tant d’anomalies orthographiques, charrient tant de scories. Pour vous en rendre compte il suffit de consulter l’histoire de la langue établie par des philologues, Alessio, Nyrop, Ewart, l’école de Fribourg et aussi tant d’autres en France. C’est ardu, mais il y a beaucoup de choses à y trouver.

      Bourlingué ? Pas tellement, disons que j’ai passé pas mal de temps à traîner mes guêtres ici et là. Et pour tout ceux que j’ai rencontrés « là-bas » le français était toujours perçu comme une langue bizarre.


  • Saltz Saltz 5 février 2016 20:10

    Je suis d’accord avec vous, mis à part le « je » et le « jeu » que je prononce différemment, de même que le « jeune » et le « jeûne ».
    J’avais remarqué à une époque que les Lyonnais ne faisaient pas la différence.

    En lisant les commentaires, je suis interloqué par la confusion entre la langue et l’orthographe.
    Réformer l’orthographe est pour moi l’un des meilleurs moyens de protéger la langue.

    En apprenant que le ministère de la culture allait susciter une nouvelle norme afin de munir les claviers informatiques de touches pour les lettres entrelacées, javais écrit un article.
    Quelques jours après, voilà la réformette de 1990 sur le tapis.

    Prochain objectif : nous allons publier les incohérences actuelles de l’orthographe.


  • Pere Plexe Pere Plexe 6 février 2016 09:35

    J’hésite à entrer dans le débat tant j’ai l’orthographe défaillante.

    Comme beaucoup de mes concitoyens.Je n’en ai aucune fierté.
    Mais il y a longtemps que j’ai constaté que contrairement à une croyance savamment entretenue le niveau de maîtrise de la langue et ’en particulier de l’orthographe ont peu à voir avec culture et réflexion.

    Alors juste deux trois remarques
    La première est que cette.évolution n’est pas exceptionnelle, sinon par son ampleur.L’orthographe et l’usage de la langue ne sont pas figés La dernière grande révolution était la féminisation de certains mots.(une professeur,une procureur...).Ce qui à suscité en son temps quelques réactions outrées.
    Aujourd’hui,même si j’ai encore du mal à dire « une maire » il faut bien reconnaître que ces changements ne font plus débat.Il est probable que ceux adoptés maintenant seront totalement intégrés dans moins d’une décennie.

    La deuxième concerne la prétendue nécessité de préserver la complexité de la langue Française pour garantir sa précision ,sa finesse,et par là sa capacité à exprimer avec détail et nuance.
    Les réseaux sociaux font tourner des cas amusant ou la réforme entraîne la confusion.
    C’est oublier un peu vite que ce genre de confusion possible existe déjà.Certains auteurs s’en sont amusé.Mais surtout ce serait nier la capacité des langues à l’orthographe simple la possibilité de restituer pensés complexes ou à avoir une littérature digne d’intérêt.L’Italien par exemple, aurait il des complexes à avoir ? Je ne crois pas. .Pourtant son orthographe est simple.

    La dernière est l’importance du Français sur la planète.
    Que cette importance soit due à Hugo ou aux Lumières est recevable.Il n’empêche que l’importance des langues dans notre monde doit plus au poids politique et démographique des locuteurs qu’a ces qualités linguistiques.

  • BA 6 février 2016 14:47

    Des professeurs du collège Hubertine Auclert de Toulouse ont écrit une « lettre ouverte » glaçante :

    Lettre ouverte


    Notre jeune collègue de mathématiques a mis fin à ses jours mercredi 27 janvier 2016. Il avait 27 ans et commençait tout juste dans le métier. Vincent était professeur stagiaire en mathématiques, tout comme Anne-Marie, comme Alice en français, ou Ana et Georges en anglais. L’équipe enseignante avait pourtant demandé au Rectorat, en juin dernier, de ne plus affecter de stagiaires dans notre collège. Personne ne peut ignorer les conditions difficiles dans lesquelles nous exerçons notre métier : insultes, incivilités, coups portés sur les adultes, dégradations des locaux, déclenchements incessants de l’alarme incendie, violence dans la cour, en classe ou devant le collège, harcèlements conduisant certains élèves à des absences répétées voire à des départs de notre établissement.

    Il se tient dans le collège plus de 15 conseils de discipline par an, et tout autant ne sont pas tenus pour faire baisser les chiffres... Il faut regarder les choses en face.

    En quatre ans nous avons obtenu la création d’un poste supplémentaire de CPE. Or depuis notre dernière audience au rectorat en 2014, la situation, déjà préoccupante à l’époque, s’est fortement aggravée. L’Équipe Mobile de Sécurité a fait acte de présence de temps à autre, en simple observateur dont nous n’avons jamais lu les conclusions. Rien de plus. Aucun label ZEP, REP, Eclair ou autre, qui permettrait d’alléger les effectifs en classe, d’apporter des réponses à la violence et aux difficultés des élèves. On nous dit que le label fait peur, qu’il risque de pousser certains élèves vers le privé, de faire disparaître pour de bon la mixité sociale. Dans les faits, de nombreux élèves de CM2 évitent notre collège et partent dans le privé. D’autres le quittent en cours d’année, excédés, effrayés par le comportement des camarades et l’absence, de la part de l’institution, de réponse rassurante et de nature proprement éducative. Les professeurs stagiaires, l’an dernier, ont démissionné : celui de mathématiques en décembre 2014 puis celle de français en janvier 2015. Personne ne s’en est ému.

    En septembre dernier, ils étaient cinq stagiaires, emplis d’espoir et d’appréhension à la fois, mais la foi a vite cédé la place au désenchantement et à l’angoisse la plus profonde. La réalité du terrain est cruelle : confrontation permanente au bruit et à l’indiscipline, difficulté voire impossibilité de faire cours, furie des élèves dans les couloirs, dans la cour de récréation ou au réfectoire, violence verbale et physique à l’encontre des adultes ou des élèves eux-mêmes, mépris affiché de l’autorité.

    Les rapports s’amoncellent, symptôme de l’impasse dans laquelle l’institution se trouve. Au final, quelle solitude pour chacun lorsqu’il se retrouve seul dans sa salle de classe ! Quelle absence de reconnaissance de la part de notre hiérarchie, nous renvoyant sans cesse à notre responsabilité individuelle, remettant en cause nos compétences, nous rappelant que nous sommes « des professionnels et non des personnes » alors même qu’on nous somme d’incarner « la bienveillance » en toute situation ! On nous punit même comme des enfants ! On nous interdit même, dans une telle situation, l’exercice de notre droit de retrait !

    Le soutien apporté par le collège n’aura pas suffi à aider Vincent. Aujourd’hui nous crions notre colère et notre désespoir. Quelle réponse nous est faite ? Le secrétaire général adjoint de l’académie, M. Jean-Jacques Vial, a témoigné dans la presse locale, il considère que lier ce suicide à nos conditions de travail relève d’un « raccourci un peu grossier ». L’article qualifie le collège Hubertine Auclert (affublé d’une belle faute d’orthographe) d’« établissement pas connu pour être compliqué ». Quel mépris pour notre métier et le travail accompli ! Quelle méconnaissance de la situation de notre établissement, alors même que le Rectorat est en possession de l’état des lieux déplorable dressé en 2014 ! Par ailleurs on nous propose un soutien psychologique individuel, là où nous dénonçons un dysfonctionnement institutionnel.

    Le jour de ses obsèques, nous avons appris que Vincent était malade : son dossier médical n’était pas un secret pour l’institution. En toute connaissance de cause, il n’aurait jamais dû être envoyé dans notre collège. Le métier d’enseignant requiert une solidité certaine. Mais à l’heure où il faut absolument mettre des adultes dans les classes, on fait peu de cas de la santé mentale de chacun. Professeurs stagiaires, contractuels ou titulaires sont placés çà et là, qu’ils connaissent, ou pas, la réalité du terrain, qu’ils soient préparés, ou pas, à vivre les situations les plus déstabilisantes, qu’ils aient les épaules, ou pas, pour esquiver les coups.

    Une fois la porte de la classe fermée, les souffrances sont étouffées : on nous demande coûte que coûte de garder tous les élèves en classe, y compris ceux qui nous insultent et qui empêchent le cours de se dérouler. Et même si les souffrances parviennent jusqu’en salle des professeurs, muselées, elles ne passent pas la porte de l’établissement. Les enseignants souffrent en silence. Nos ministres nous imposent sans cesse de nouvelles réformes, comme des réponses à tous les maux. Nos pratiques pédagogiques ne sont jamais les bonnes, nous sommes, dit-on, responsables de ce qui nous arrive...

    En tout cas, nous nous sentons collectivement responsables du décès de notre collègue. Personne n’a su préserver son intégrité physique et morale ; personne, surtout pas le grand appareil de l’État.

    Combien de Vincent faudra-t-il pour qu’on entende enfin la douleur des enseignants ?

    Un collectif de professeurs du collège Hubertine Auclert de Toulouse, le 1er février 2016.

    http://www.politis.fr/articles/2016/02/de-la-misere-en-milieu-enseignant-34064/


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 6 février 2016 16:27

    Je veux bien aider l’auteur !


    Il faut d’abord comprendre le sens du mot « réformer » qui convient au bricolage des deux parties du Pendule Gauche-Droite figé pour l’éternité : Réformer la France, cela veut dire la jeter à la casse des nations !!! 

    La Ve république Mittérrando-Di Gouliste était l’ultime république qui avait entamé sa pourriture, sa décomposition et sa chute vers les abysses de la médiocrité avec le sorcier Chirac qui aimait la chique, les magouilles et les têtes de vaux ; puis avec Sarkozy qui avait réussi à rétrécir 
    considérablement les facultés mentales des peuples de France et enfin avec Hollande qui se décoiffe pour dire que le chapeau de Napoléone le Corse en forme d’accent circonflexe a fait son temps : L’Empire colonial, néo-colonial, des Iles Océaniques et des Deux rives du même régime terroriste et hors la loi ... est déchu !!! 


    AUTREMENT DIT : 


    La France est aujourd’hui bien déchue !!! 


    Elle n’a ni nationalité, ni langue, ni projet d’avenir ni même de simples idées... rationnelles !!! 

    Dire que les moins que rien du faux parti socialiste ont proposé la déchéance de nationalité d’abord aux Bi-machins puis généralisée à tous, CE QUI SIGNIFIE TRÈS EXACTEMENT LA CRÉATION D’UNE COMMUNAUTÉ APATRIDE, voila qui ne colle pas avec la chanson des pieds droits des droits de l’homme !!! Il faut poser la questions à Toto, çà son Valls et au gouvernement visiblement dépassé par tout : Que fera la France d’un « déchu de sa nationalité » ? Le pulvériser, le gazer ou l’éjecter vers Mars ? 

    La France déraille ! 

  • Boudet 15 mars 2016 19:26

    Votre article est-il sérieux, ou ironique ? J’avoue que je me suis posé la question. Je suis, pour ma part, également favorable à une simplification de l’orthographe... Mais pas à n’importe quel prix... Il me semble, contrairement à ce qui a souvent été dit, que la réforme de 1990 était plutôt intelligemment faite, résolvait un bon nombre d’irrégularités, et simplifiait certains points. Pour répondre à vos propositions (sérieuses ou non), le trait d’union n’a pas disparu, il est permis de le supprimer dans un bon nombre de mots... Et soit dit en passant, contrairement à ce que vous affirmez, l’anglais a également tendance à faire disparaître le trait d’union dans de nombreux mots composés. Il ne s’agit là que de suivre une tendance générale dans de très nombreuses langues. Ensuite, l’accent circonflexe a une véritable utilité... Déjà, permettre de différencier les VRAIS homonymes est très utile dans un texte... Mais je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, je ne prononce pas de la même façon « jeune » et « jeûne », ni « patte » et « pâtes », pas plus que « cote » et « cote » ou « cotte ». Dans mon langage, ce ne sont pas des homonymes (ni homophones ni homographes). Et pour la cédille ? Que proposez-vous en remplacement ? Deux s ou un le cas échéant ? C’est plus simple ? Il faudra écrire « forse », pour justifier le « forsait » de « forcer » ? Et comment justifiez-vous la parenté entre des mots comme « arc » et « arçon », si vous décidez de l’écrire « arson » ? Les langues sont des systèmes à part entière... Les toucher doit se faire avec réflexion, et non dans le seul but de permettre une meilleure assimilation par les étrangers... On fait hélas cela avec les universités, maintenant : on enseigne en anglais pour attirer les étrangers, en oubliant que la vocation première de l’université est de former les citoyens du pays et non ceux des autres. De la même façon, on ne refait pas une langue pour qu’elle plaise aux étrangers, au risque d’oublier qu’elle est avant tout le patrimoine de ceux qui la parlent.


Réagir