lundi 27 janvier 2014 - par Michel DROUET

Un petit pas vers le citoyen ?

C’est vrai qu’en adoptant la loi sur le non cumul des mandats de parlementaires avec ceux d’exécutifs locaux, l’Assemblée Nationale a avancé dans la voie de la démocratie et le respect du citoyen, cependant il est difficile de savoir quelles seront les conséquences de ce texte sur la dynamisation de la vie politique lorsqu’il sera appliqué, en 2017 seulement…Car c’est une constante, nos élus s’arrangent toujours pour que certains textes ne s’appliquent qu’aux futurs élus, une fois qu’eux-mêmes auront trouvé une solution de repli ou auront été convaincu qu’il est temps de prendre une retraite bien méritée après 20 ou 30 ans de cumuls divers et variés. Déjà, les élus locaux appelés à plancher sur la réforme de la carte de l’intercommunalité en 2011 avaient conditionné l’entrée en vigueur des modifications de cette carte à une application en 2014, c’est-à-dire à la fin des mandats communaux.

Quels vont être les conséquences d’une telle loi ? Difficile de le savoir. Sans doute n’y aura-t-il plus ce mélange des genres néfaste entre ceux qui font la loi et ceux qui l’appliquent au quotidien. Ce sont en effet aujourd’hui souvent les mêmes et on peut donc espérer que les lois de la république ne soient plus des compilations d’intérêts de cumulards toujours prêts à favoriser leur circonscription électorale à défaut de promouvoir les territoires. C’est bien sur cet aspect que les choses devraient le plus évoluer dans le temps.

La circonscription électorale est différente du territoire

La circonscription électorale est généralement un découpage artificiel qui répond à des critères de population dans le meilleur des cas et souvent à des arrières pensées politiques : un bon découpage électoral réalisé par le pouvoir central est de nature à favoriser le maintien des élus locaux proche de ce pouvoir, voire à en augmenter le nombre. Cela vaut pour toutes les élections, à l’exception des municipales pour lesquels la référence à un découpage ancien basé sur les anciennes paroisses est la règle. Les tentatives de fusion de communes échouent le plus souvent sur ce sentiment d’appartenance, de clocher, mais également sur le manque de volonté d’élus peu emballés par une forme de suicide politique, contradictoire avec la construction future d’une carrière politique.

C’est un fait, la commune est considérée comme l’échelon de base indispensable à la construction d’un projet collectif et beaucoup de nos concitoyens plébiscitent ce niveau d’administration, mais pas toujours pour de bonne raisons, par exemple lorsqu’on parle de projet intercommunal considéré comme une perte de souveraineté. Mettre en commun des moyens humains et financiers, avoir une réflexion sur l’urbanisme au-delà des limites communales ou bien sur les équipements sportifs ou culturels ne va pas de soi. On assiste alors à des replis sur soi conséquence de peurs irraisonnées et quelques fois favorisées par des édiles communaux ou bien des candidats aux élections qui revendiquent le « c’était mieux avant », sachant que cette orientation conduira au déclin des communes.

Dans ce contexte, la chanson de Brassens « Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part » conserve encore malheureusement toute sa pertinence.

Passons rapidement sur le Département, avec ses cantons modelés pour favoriser la parité hommes/femmes et dont les limites ont été fixées lors de la révolution par référence au temps de trajet à cheval nécessaire pour rejoindre le chef lieu, sans référence aucune à une communauté de vie ou à des traditions culturelles. A l’heure de l’automobile, des transports en commun, et d’internet, il se trouve encore des élus pour vanter cette circonscription érigée comme symbole de la démocratie qui n’était rien d’autre, à l’origine, qu’un instrument de contrôle social par le pouvoir central, destiné en particulier à minorer l’influence de l’église sur les paroisses devenues communes.

Le Département joue toujours un rôle de circonscription électorale pour les élections législatives (avec des découpages internes remarquables difficiles à mémoriser par le citoyen), les élections sénatoriales (qui ne concernent que les grands électeurs), les élections régionales, et pour les élections au Conseil Général, collectivité territoriale décentralisée dont l’utilité n’est plus avérée en raison de la montée en puissance de l’intercommunalité qui se joue parfois des limites départementales. 

Définir le territoire est un exercice périlleux. Le territoire fait sans doute référence à un ancrage local (la commune) mais dépasse ce simple périmètre pour des raisons liées au travail, à l’urbanisme, aux déplacements pour différents motifs (accès aux services médicaux, culturels sportifs, administratifs, familiaux…). Nous ne sommes plus à l’époque de la France rurale où la mobilité était quasi inexistante. La vie sociale et économique s’articulait autour de la paroisse. L’exode rural, l’industrialisation, les transports, l’urbanisation, ont transformé la relation entre le citoyen et la commune où il réside à un moment donné, qui est de moins en moins celle de sa naissance de ses racines. La référence n’est plus la même et le rapport à la démocratie locale se transforme, du sentiment d’appartenance à un territoire, vers une logique de client/consommateur de services pour lesquels il entend payer le « juste prix » en étant circonspect sur le partage des ressources fiscales et des projets avec les voisins dans le cadre des intercommunalités.

Le territoire, qui passe outre les limites territoriales actuelles ou les circonscriptions électorales est donc quelque chose qui se construit lentement, trop lentement, et qui s’impose plutôt autour d’un projet de développement partagé que sur des considérations politiques. C’est encore un outil d’experts (géographes, urbanistes, sociologues, chercheurs,…) qui se met en place progressivement et qui cherche à éviter les défauts des territoires administrés, avec toutes leurs limites territoriales, intellectuelles, politiques et financières en attendant que les citoyens s’approprient le concept.

En fait, les Pays (structures regroupant des intercommunalités) peuvent correspondre à cette notion de territoire, de bassins de vie, de bassin d’emplois et de schémas cohérents de déplacements.

Enfin, le territoire peut être instrumentalisé pour de mauvaises raisons, par l’économie pour faire vendre des produits dont la seule référence à une région peut booster les ventes ou bien par des nostalgiques des anciens découpages des provinces qui mettent en avant des considérations culturelles ou identitaires, alors que celles-ci peuvent tout à fait s’épanouir dans des territoires non formatés administrativement ou électoralement parlant. C’est une partie du débat actuel sur les périmètres des Régions et il ne faudrait pas que cela occulte le reste du débat.

Une loi fragile

Débarrassés du cumul, les élus locaux devraient pouvoir se guérir de cette forme de schizophrénie qu’ils entretiennent avec la représentation nationale et évoluer vers une réflexion sur les territoires avec des débats citoyens ouverts.

Les parlementaires de leur côté devraient être plus à l’aise pour voter des lois réformant les collectivités territoriales, favoriser l’indépendance des élus locaux et l’émergence des territoires.

Tout n’est pas rose pour autant : la droite parlementaire a promis d’abroger ce texte sur le non cumul si elle revient aux affaires en 2017, c'est-à-dire que ce texte serait mort-né et la situation actuelle, insatisfaisante, pérennisé.

Il ne faut par ailleurs pas sous estimer l’inventivité des élus et des partis politiques et des Jacobins qui peuplent les Ministères pour plomber cette réforme ou la vider de son sens à coup de décrets.

Soyons donc vigilants, et surtout optimistes. 

 



29 réactions


  • claude-michel claude-michel 27 janvier 2014 09:00

    « le non cumul des mandats »....est prévu en 2017...pour l’élection présidentielle.. ?

    Donc ne sera jamais adoptée...Ou comment prendre les Français pour des couillons..Comme pour la baisse du chômage..ou les prix qui baissent..etc


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 09:28

      Bonjour claude-michel

      Les élus qui ont voté ce texte auraient du le rendre applicable immédiatement, mais cela aurait obligé bon nombre d’entre eux à choisir dès maintenant entre les mandats qu’ils cumulent actuellement : impensable et surtout irréaliste dans la mesure où cela aurait provoqué des élections partielles pour des parlementaires qui auraient choisi de garder leur mandat local (mairie, conseil général,...) Dans le contexte actuel, la majorité parlementaire ne peut pas prendre le risque de perdre des sièges (mais ce serait la même chose avec une autre majorité).

      Voilà, c’est tout ! la démocratie est un exercice difficile et les intérêts partisans à court terme peuvent brouiller le message.


    • claude-michel claude-michel 27 janvier 2014 09:45

      Par Michel DROUET...pensez vous un jour comprendre le fonctionnement de nos institutions...a savoir les textes d’une part et la réalité de notre société actuelle..Deux mondes totalement contradictoires en y regardant de plus près...Un grand cirque ou des élus(es) gesticulent et parlent beaucoup pour peu de résultat concret (voir ce que ces incompétents ont fait de notre pays)..Nous sommes en faillite..le chômage qui explose..9 millions de pauvres (et ça grimpe tous les jours)..une dette astronomique..et nos industries qui partent sous d’autres cieux accablées de taxes.. ?

      Votre vision de la politique et soit manipulée ou vous fermer les yeux sur la vérité.. ?


    • HELIOS HELIOS 2 février 2014 18:40

      Le non cumul pourrait s’appliquer immediatement sans effet retroactif comme toute loi republicaine.

      Les elus actuels n’auraient rien a craindre, seules des elections partielles pourraient changer la donne et bien sur les prochaines elections générales.

      Mais comme la mesure ne plait pas, on fait tout pour qu’elle soit innaplicable... d’ailleurs on verra bien le decret d’application s’il arrive un jour !


  • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 09:14

    le jours ou chaque élu, élu mais pour quoi faire, sera payé aux minimum sociaux avec contrôle sévère de tout leurs pognon en sous main éventuel , là on en reparlera.....


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 09:45

      Bonjour

      Il faut distinguer les parlementaires qui vivent bien avec leurs indemnités et l’immense majorité des élus des communes qui ne touchent rien et sont juste défrayés de leurs dépenses.

      Sur les 560 000 élus (toutes collectivités confondues), il y a un millier de députés et sénateurs qui vivent très bien. Les Maires et adjoints de grandes villes et présidents et vice présidents de grosses intercommunalités de conseil généraux et régionaux (2 à 3000 ?) sont indemnisés également mais dans une moindre mesure.

      Les Maires et adjoints des autres communes sont indemnisés en fonction de la population de la commune.

      Autant dire que les Maires et adjoints des 27396 communes (sur un total de 36685) de moins de 1000 habitants ne touchent pas grand chose et que les conseillers municipaux de base ne touchent rien.

      Bien sûr, le cumul des indemnités, conséquence logique du cumul actuel des mandats (avec tout de même un plafonnement) permet parfois de bien vivre mais il ne faut pas faire de généralités. 

      Pareil pour le pognon en sous main...


    • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 09:58

      je comprends le raisonnement qui pour moi n’est pas réel mais conceptuel, un élu l’est parce que il veut être élu, mais pour quoi faire ? ne soyons pas naifs ni idiot , ce n’est pas absolument par altruisme .mais pour le pouvoir et le pognon , point barre, le reste est mot vide de sens pure propagande mensongère !! .dans un monde ou la base du non vivre ensemble est la competition qui est élimination ou seul de gagner compte, l’élu qui l’est parce que il le veut, il veut gagner bien sur faut pas se leurrer ......être élu ouvre la porte à plein de petits arrangements entre amis etc etc...ôtez l’aspect financier , les rapaces tricheurs iront ailleurs..

      au delà du politique le problème est très profond et concerne chaque individu ..allons nous continuer la compétition qui est élimination qui est guerre etc etc ou pas.......

      quand l’appât du gain est devenu la seule raison d’être né et de mourir......................

      c’est une question globale et existentielle dont il s’agit....


    • Xenozoid 27 janvier 2014 10:08

      exact Marcel :
      « Les citoyens n’agissent pas ; ils jouent le rôle de soutien du »peuple« dans le grand opéra qui est à l’État ».

      Une fois, nous avons vécu par la simplicité glorieuse du vote. Coulée un bulletin de vote a été le seul devoir patriotique qu’un citoyen pourrait effectuer, une affirmation de tout ce qui a lieu de cher et de vrai. Aujourd’hui, nous vivons dans la nation de l’électeur en voie de disparition. Alimentation a été coupée tellement loin des gens par ceux qui ont l’argent et l’influence que la plupart voit le vote comme une perte de temps. Ajoutez à cela la commande croissante des outils de vote et dépouillement par les sociétés a actions partisanes et vous comprendrez que la voix du peuple n’a jamais été que de la cendre sous le feu.

      Nous devons nous dégager de l’idée que nos institutions, nos traditions, les barrières qui nous protègent contre les pouvoirs absolus et autoritaires, ne peuvent pas être décomposées. Ils sont démantelées une brique à la fois. La séparation des pouvoirs a déjà été anéantie. C’est un fascisme chuchoté, pas encore en marche dans votre rue et qui cogne à votre porte au milieu de la nuit. Mais il est lá, et il jette des racines profondes. Nous devons écouter au-delà du fascisme chuchoté d’aujourd’hui et entrevoir le fascisme triomphant de demain. Nous devons aller au-delà des mensonges et des mythes, au-delà des dogmes, par lequel nous dormons.


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 10:24

      Bonjour

      Je ne suis pas adepte de la généralisation et du « tous pourris »

      Je ne partage pas votre point de vue : seule une faible minorité d’élus franchissent la ligne jaune.

      Par contre je suis pour un encadrement strict du cumul des mandats et des indemnités et la systématisation des poursuites judiciaires (et leur accélération) pour les élus pris la main dans le pot de confiture.

      Je regrette vivement que le bureau du Sénat n’ait pas levé l’immunité parlementaire du sénateur Dassault


    • foufouille foufouille 27 janvier 2014 11:08

      "Autant dire que les Maires et adjoints des 27396 communes (sur un total de 36685) de moins de 1000 habitants ne touchent pas grand chose et que les conseillers municipaux de base ne touchent rien."

      mais si, il suffit de faire travailler les copains. vendre des terrains a 1€ symbolique, se faire payer des repas au restaurant par la mairie ou un beau rond point devant chez moi
      le ploutocrate a des tas d’idées pour frauder


    • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 11:10

      cher auteur je ne considère pas cela comme un point de vue mais comme un fait...derriere les mots mensonges bien appris chaque élu y compris à un tout petit niveau, cache un gars qui est la pour le pouvoir personel et financier, dans une société compétitive qui élimine , seules ce genre de personnes arrive au pouvoir ...c’est inévitable,aussi le problème va bien au delà de l’élu par lui même pour diriger..le minimum social pour chaque élu résoudra ce problème,mais encore avec surveillance des magouilles par derrière...des humains qui n’œuvrent pas pour le profit n’atteignent jamais aucun poste à responsabilité collective dans notre monde, ils sont repérés et éjectés avant..

      tous pourris pour moi est la réalité des élus, élu avant tout par eu même...


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 12:12

      @ Buddha et à foufouille

      On peut dans vos propos remplacer « élu » par « patron » et ça fonctionne aussi.

      Le problème, c’est que cela nous donne une piètre image de la société : no future, en quelque sorte...

      Quant à la question des élus qui « vivent sur la bête », en général, cela ne dure jamais longtemps. Il y a toujours un comptable public, un magistrat des chambres régionales des comptes ou bien un simple citoyen qui plongent dans les comptes. Cela se termine en général par le remboursement des sommes, voire par des poursuites judiciaires avec inéligibilité à la clé.

      En ce qui me concerne, j’ai l’impression que ce sport est également pratiqué dans les entreprises et sociétés privées, et c’est nous qui payons aussi au bout du compte, et là, il ne s’agit pas d’un repas au restau du coin.... 


    • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 12:43

      En gros pour résumer, on travaille ensemble car sans cela rien n’est fabriqué et l’humain aurait disparu des le début en fait....

      et puis quand au partage certains disent on veut plus, voir tout ce qui est fait par le groupe.....pour ceci il faut voler le collectif, il n’y a aucun autre moyen..le politique n’est qu’un pion parmi d’autre dans ce système de prédation du collectif toujours incontournable qui nous dit : une pyramide ce construit en commençant par le haut....toujours le principe d’inversion,tant qu’à mentir autant faire le plus énorme ça passe tout seul..., joseph Goebels fut le père de cette formule

      ceci résume exactement les sociétés humaines très simplistes quand au fonctionnement et aux motivations superficielles..le reste n’est que poudre au yeux et déclinaison de ce principe pour que ceci ne soit pas compris et vu vu par la masse.......attention car des lors la révolte justifiée est possible au delà des divisions largement crées par les pouvoirs...on en est là...............moi je vois là en fait la continuation de WW2...............qui a vu les us arriver à 50% du PIB mondial, ( aujourd’hui + ou - 27% selon les sources) preuve que la guerre c’est bon pour le business et la finance qui sont des humain......c’est ce système qui arrose tout politicien , médias etc etc tout en essayant de faire croire a sa moralité....


    • foufouille foufouille 27 janvier 2014 13:08

      « Quant à la question des élus qui « vivent sur la bête », en général, cela ne dure jamais longtemps. »

      ben voyons. pas dans les villages et petites villes. ce sont pas des grosses magouilles, juste quelques milliers d’euros au minimum.
      les meilleurs terres vont a certains ou des champs deviennent constructibles, etc. des fois, les gendarmes défendent juste le bourgeois.
      le petit élu prend exemple sur celui d’en haut.


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 13:20

      Bonjour Foufouille

      Et si vous alliez voir de l’intérieur : c’est bientôt les élections municipales et rien ne vaut une immersion dans le milieu pour constater ce qui s’y passe et se faire une opinion claire ?

      Chiche ! présentez-vous !


    • foufouille foufouille 27 janvier 2014 13:49

      très drôle. dans les villages, c’est rarement accessible au simple citoyen. tu peut juste lire le compte rendu de la réunion des petits bourgeois sur le net avec de la chance. et personne ne votera pour toi si tu est pas un môsieur DE.


  • bernard29 bernard29 27 janvier 2014 09:56

    Bien sûr que cette loi sur le non cumul est un petit pas. C’est un peu plus que la loi de Jospin qui avait tenté aussi une certaine limitation du cumul des mandats. Mais ça ne reste qu’un petit pas, qui n’est même pas très assuré d’ailleurs. (pas tout de suite et en plus limité aux fonctions exécutives territoriales).

    Mais je voulais surtout parler de l’ élection cantonale qui donc est transformée en faveur de l’élection d’un binôme paritaire par le regroupement de deux cantons en quelque chose d’encore plus incompréhensible.

    Cette élection cantonale était la seule qui permettait à un citoyen « normal », de s’engager individuellement dans une élection pour un risque financier minime. je crois que c’est cela qui gênait nos apparatchiks des partis politiques. L’excuse de la parité n’est autre qu’un argument démagogique pour permettre aux partis de mettre la main sur la seule élection où un citoyen indépendant pouvait se mêler du débat politique. Même si je suis d’accord avec vous sur l’aspect dépassé ou devenu un peu inadapté de cette circonscription électorale, le citoyen a encore perdu un espace de liberté dans le domaine électoral, et le débat local en ressortira appauvri.


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 10:12

      Bonjour bernard29

      Vous posez la question, légitime, de l’accès des citoyens à des fonctions électives en particulier aux cantonales.

      Il faut bien savoir que toutes les grosses collectivités (grandes villes et intercommunalités, Départements, Régions) sont accaparées par les partis politiques qui placent leurs candidats promis à de belles carrières. Hors des partis, point de salut !

      Le Département est aussi un tremplin pour quelques uns.

      L’espace de liberté du citoyen se trouve encore dans les communes de petite et moyenne importance, mais cette liberté est limitée par les pouvoirs que détiennent ces petites communes et surtout par leurs capacités financières faibles qui les rend dépendantes.

      Enfin, cette histoire de parité pour les élections cantonales n’est qu’un pitoyable argument pour redorer l’image d’une collectivité territoriale en plein déclin.


  • eric 27 janvier 2014 10:25

    Cette loi est profondément anti démocratique, contraire a toutes nos traditions républicaine et profondément partisane. Du reste, on frôle le pléonasme puisque c’est une loi socialiste.
    Dans a peu prêt toute l’histoire de la république, le cumul des mandats a été la règle. On voyait même régulièrement des candidats se présenter dans différentes circonscriptions et élus multiples, même si a la fin ils devaient choisir (en 1871 Gambetta est élu par 9 circonscriptions...). On ne voit pas au nom de quoi, un texte, par nature provisoire ( pas constitutionnel), aléatoire, de circonstances pourrait dicter aux électeurs leur choix. Si ils élisent librement le même type a divers mandats, c’est leur droit le plus élémentaire. Avec la parité, on va dans le même sens, une restriction a la liberté de choix du suffrage universel. Tu peux voter pour n’importe qui, a condition que ce soit une femme et qu’elle ne soit pas déjà élue. On appréhende les prochaines étapes.
    A chaque fois, le présupposé est le même, "l’électeur est trop con pour se rendre compte qu’il a besoin de plus de femme, de plus de minorités visibles, de plus d’élus différents etc...Alors, on va encadrer son vote...

    Avec le cumul des mandat, un élu pouvait envisager de faire un peu le poids face a des administration pléthoriques, qui ont pour elles le temps et n’en font qu’a leur tête, il pouvait en même temps être local et avoir un poids auprès des administrations centrales.

    Mais ce qui est sans doute le plus grave, c’est l’esprit partisan. 70% des ministres de plein exercice du pouvoir actuel sont des fonctionnaires. En politique, quand tu es agent public, tu perds, tu réintègres ton administration d’origine et avec les décharges qui vont bien, tu peux continuer a militer au frais de la princesse. Dans des cas extrême comme Hidalgo, tu prend ta retraite a 50 ans et tu peux te mettre a temps plein, élu ou pas.

    Quand tu n’est pas fonctionnaire, tu perds une élection, tu doit trouver un gagne pain dans la plupart des cas. Ou alors, il faut être très riche tout en étant pas dépendant de commande publique et parfaitement en règle avec le fisc, sinon.....

    Un texte donc qui va diminuer encore la mixité sociale, la diversite, la multiculturalite au sein de nos élus.

    Il ne serait cohérent avec ses objectifs affiches que si il s’accompagnait, comme dans les vraies démocratie d’un autre texte interdisant le cumul d’un emploi public avec un mandat électif.

    Partisan ? Quels partis a votre avis pensent que c’est une bonne chose que tous nos élus soient des fonctionnaires ?


  • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 10:56

     Bonjour Eric

    « On ne voit pas au nom de quoi, un texte, par nature provisoire ( pas constitutionnel), aléatoire, de circonstances pourrait dicter aux électeurs leur choix. Si ils élisent librement le même type a divers mandats, c’est leur droit le plus élémentaire ».

    En partant de votre affirmation, pourquoi vouloir ostraciser les fonctionnaires ?

    Je suis plutôt partisan pour ma part d’une loi destinée à favoriser les salariés du privé pour l’accès aux fonctions électives et leur retour en fin de mandat, afin qu’ils contrebalancent le pouvoir des fonctionnaires et des professions libérales au Parlement. 


    • eric 27 janvier 2014 11:25

      Poser la question, c’est y répondre. Parce qu’il y a conflit d’intérêt. Quand un parlement de fonctionnaire vote une reforme des retraites, il n’est pas étonnant que leur situation après la reforme soit meilleur qu’avant, contrairement au reste de la population, comme cela a été le cas aux deux dernières reprises, ni que la hausse des impôts soit en tendance jugée préférable a la baisse des dépenses publiques. Cela va très loin dans le detail.
      Même pour des trucs aussi exotique que la loi Taubira, il y a dans le texte beaucoup plus de paragraphe sur l’élargissement des avantages lies au statut et au mariage dans la fonction publique que de texte sur les conséquences en général. Idem dans le rapport préparatoire.
      Et la, on ne parle pas de quelques malheureux milliards sur un marche public genre Bouyghes Dassault, par ailleurs étroitement encadres par des textes de des considérations politique, mais de l’usage de 60% de notre PIB. C’est quand même autrement plus grave.


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 12:03

      Oui, j’ai bien compris votre position sur les fonctionnaires, mais vous ne répondez pas à ma proposition : pourquoi ne pas donner les mêmes droits aux salariés du privé pour qu’ils accèdent plus facilement aux fonctions électives ?


    • eric 27 janvier 2014 12:25

      Parce que dans une boite privée, on bosse, et il n’y a pas le contribuable derrière, on ne peut pas attendre 5 an, 10 ans, 15 ans, un collaborateur clef et lui garder sa place au chaud, ni même être sur de pouvoir lui retrouver une autre place quand il rentre ou qu’il aura encore le niveau dans des secteurs ou cela bouge beaucoup et vite.
      Une certaine professionnalisation des politiques n’a pas que des inconvénients. Et la aussi si les électeurs réélisent, qui va dire que la chaise musicale est par principe supérieure ?
      Et si l’État prend le relais pour assurer des plans de carrière a tout élu, il les transforment au final en apparentes fonctionnaire.
      Il est nécessaire que nos élus soient encore mieux payes que maintenant, avec beaucoup plus de moyens, et des garanties encore plus fortes genre retraites and co.
      Compte tenu de l’importance de leur rôle, des masses financières dont ils ont la responsabilité, ce ne sera encore pas cher paye pour qu’ils soient vraiment indépendant et aient l’esprit en paix quand ils décident. L’interdiction du cumul, comme les propositions de baisse des couts des élus, sont des propositions antidémocratiques, populistes.


    • Michel DROUET Michel DROUET 27 janvier 2014 13:24

      Bonjour Eric

      En gros, vous êtes pour le maintien du système actuel avec les fonctionnaires et les professions libérales qui trustent les postes au Parlement, avec en prime le souhait de les voir mieux payés et l’exclusion des salariés du privé sous des prétextes fumeux.

      Beau projet, mais que je ne partage pas.


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 27 janvier 2014 20:21

    La démocratie, c’est le totalitarisme.


  • Jason Jason 27 janvier 2014 21:41

    Tout ça n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Les sénateurs-maires ne pourront plus voter pour eux-mêmes ? J’en suis fort aise.

    Mais les 94.000 pages de documents reçus chaque année, par chaque préfecture (dixit la Cour des Comptes) continueront à alimenter la bureaucratie royale. Et les multitudes de communes de 3 ou 400 habitants qui n’ont plus raison d’être, et la faillite galopante des projets d’urbanisation en zones rurales continueront.

    Mais, on en parle, et on vous écrira un de ces jours... La presse et les médias aidant à dissimuler la gabegie perdue dans un bruit de fond permanent. La démocratie actuelle n’est-elle pas l’art du débat ?


  • Jason Jason 28 janvier 2014 13:54

    Vu sur lapage web du journal Le Monde :

    “En France, une commune sur dix compte entre 1 et 99 résidents. L’éventualité de devenir élu y est très élevée : au minimum 7 % de chance.” Le 10 janvier, le journal Libération publiait un article au contenu insolite en vue des élections municipales de 2014. Prenant l’exemple de Taillepied, petit village de la Manche, où une personne sur cinq siège au conseil municipal, le journaliste Patxi Berthouet s’intéressait aux communes si peu peuplées que les listes électorales pourraient s’y confondre avec celles du recensement.

    A l’extrême, le journaliste cite la commune d’Aulan, dans la Drôme, qui compte neuf conseillers municipaux pour six habitants. “Des Aulanais expatriés dans des villages alentour y votent” et portent le nombre d’inscrits à vingt-trois, précise le texte.


  • soi même 2 février 2014 17:57

    Un petit pas non c’est TRANXENE 100 mg/5 mL Démocratique ;

    URGENCES NEUROPSYCHIATRIQUES :


    - crise d’angoisse paroxystique,


    - crise d’agitation,


    - prévention et/ou traitement du delirium tremens et des autres manifestations du sevrage alcoolique :

    . Prévention du delirium tremens ainsi que prévention et/ou traitement des autres manifestations du sevrage alcoolique seulement lorsque la voie orale est impossible.

    . Traitement du delirium tremens, en unité de soins intensifs ou de réanimation ou dans les structures disposant de tous les moyens de réanimation.

    PREMEDICATION A CERTAINES EXPLORATIONS FONCTIONNELLES.

    TETANOS.


  • soi même 2 février 2014 18:18

    Le : 26 Janvier 2013

    C’est une crispation ? Non, Sire, c’est une révolution

    Le journal Le Monde, dans son style inimitable, commente gravement un dernier sondage IPSOS Public Affairs sous le titre politiquement correct : « Les crispations alarmantes de la société française » (Le Monde du 26 janvier 2013). Mais ce sondage ne surprend que les bobos du boulevard Auguste-Blanqui. M.G.

     

    Un rejet général du Système

    Non les Français ne sont pas « crispés ». Ils commencent à en avoir plus qu’assez, tout simplement.
    Assez du mondialisme et de ses ravages (la mondialisation est une menace pour 61% des personnes interrogées) ; assez d’un système politique qui s’est coupé du peuple (72% estiment que leurs idées ne sont pas représentées par le Système politique) ; assez de l’Europe technocratique de Bruxelles (65% estiment qu’il faut renforcer les pouvoirs nationaux et limiter ceux de l’Union européenne) ; assez de l’immigration (70% trouvent qu’il y a trop d’étrangers en France et 74% que l’islam n’est pas compatible avec la société française).

    C’est un message clair qui ne peut qu’ «  alarmer » l’oligarchie : les Français se déclarent de plus en plus nombreux, malgré le matraquage médiatique permanent, malgré l’insécurité économique et malgré la répression judiciaire, à rejeter les dogmes de l’idéologie dominante.
    Pourquoi ? Parce qu’ils sont les seuls à en souffrir, tout simplement.

    Toujours moins

    Les Européens de la zone euro, et les Français en particulier, découvrent en effet que l’ordre nouveau que l’oligarchie leur a imposé correspond pour eux à une société du toujours moins :

    – toujours moins de travail : le taux de chômage atteint des taux inégalés si l’on tient compte de ceux qui disposent d’un emploi à vie. Ces taux sont très supérieurs à ceux de 1936 en France ;
    – toujours moins de croissance : car les gouvernements mènent des politiques déflationnistes pour complaire aux marchés financiers et parce l’euro nous handicape ;
    toujours moins de revenus et de retraites : car les gouvernements européens, au nom du « redressement des comptes », dans une économie soumise au libre-échange mondialiste, n’ont de cesse d’augmenter les impôts et de réduire les dépenses publiques ; et les entreprises, au nom de leur « compétitivité », de réduire les salaires ;
    – toujours moins de protection sociale pour les autochtones, au nom de la flexibilité et de la maîtrise des dépenses ;
    toujours moins de services publics qui marchent, à cause de la volonté de réduire les dépenses et du corporatisme des syndicats ;
    toujours moins d’ascenseur social à cause de l’implosion du système éducatif public et du favoritisme dont bénéficient les migrants ;
    toujours moins de liberté : parce que chaque jour, pour les motifs les plus divers, l’oligarchie, via l’Etat Big Mother, s’en prend à l’initiative des autochtones ; et aussi parce que le politiquement correct et les lois mémorielles brident de plus en plus la liberté d’expression ;
    toujours moins de sécurité à cause de l’explosion de la délinquance, à cause de l’islamisme et à cause du laxisme judiciaire ;
    toujours moins de démocratie et de souveraineté, parce que l’oligarchie a décidé de se passer de la volonté populaire pour imposer son projet mondialiste, de gré ou de force ;
    toujours moins de respect pour l’identité et les valeurs des Français enfin, comme le montrent les campagnes de repentance à répétition initiées par l’oligarchie ou les projets de mariage homosexuel.

    No future

    Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, nos concitoyens ont une claire conscience que leur situation se dégrade dans tous les domaines, et que celle de leurs enfants sera vraisemblablement encore moins bonne.

    Les bobos voudraient se persuader qu’il ne s’agit là que de « frilosité » et de « repli » des beaufs et des bidochons, alors que c’est une sinistre réalité pour le plus grand nombre.

    Dans ce contexte, le spectacle d’une oligarchie qui prétend imperturbablement que tout va bien et ira encore mieux demain, ou d’une classe politique interchangeable qui ne prend pas en compte leurs inquiétudes, leur devient de plus en plus odieux.

    Marx disait que les révolutions éclataient quand on ajoutait à l’exploitation la conscience de l’exploitation. Nous y sommes.

    Michel Geoffroy
    25/01/2013



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