lundi 17 mai 2010 - par Philippe Vassé

Crise de l’euro, contradictions « incompatibles » et crises politiques

Les évènements survenus la semaine dernière sur tous les terrains ont largement confirmé la pertinence et la justesse du dernier article paru sur Agoravox qui expliquait et analysait en toute liberté scientifique la crise de l’euro dans ses derniers rebondissements :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/crise-de-l-euro-partie-de-poker-74848

Les faits constatés depuis ont suivi et confirmé les lignes de force décrites, même si les processus se sont accélérés récemment.

Les plus hautes autorités au sein de l’Union européenne sont contraintes de reconnaître « la gravité inégalée depuis 1945 »- (cf : déclaration de Jean-Claude Trichet au nom de la BCE)- de la situation en Europe, même si ces dirigeantes n’arrivent toujours pas à être à la hauteur des exigences nées de la situation totalement inédite qui se révèle à eux.

Patiemment, en nous appuyant sur la pertinence vérifiée par la réalité des articles précédents, nous continuons à expliquer et à analyser cette crise de l’euro dont la puissance est maintenant devenue de facto incontrôlable par les autorités officielles.

La grande contradiction incompatible : spéculation financière et économie réelle prospère sont irrémédiablement antagoniques

Si l’on veut mesurer le degré de panique générale et d’incohérence totale des dirigeants de la zone euro et de l’Union Européenne avec un seul fait qui concentre tous les autres, il suffit de regarder les contradictions éclatantes des discours officiels au fil des jours, voire parfois au fil des heures.

Prenons un exemple que tous les médias, notamment français, ont mis en évidence flagrante avec une grande justesse.

D’un côté, les gouvernements européens, les uns après les autres, annoncent des politiques de réductions des budgets publics, notamment la baisse des salaires des fonctionnaires et des allocations sociales aux plus pauvres -aussi appelées mesures d’austérité- ceci afin de payer aux spéculateurs, via les banques privées, leurs dettes d’Etat, capital et intérêts.

De l’autre, les économistes qui restent dans la réalité expliquent, à juste titre, que cette politique dite d’austérité ne pourrait que conduire inévitablement à une baisse significative de la consommation, donc générer une récession globale des économies concernées. Cette politique creuserait encore plus et plus vite les déficits publics (comptes sociaux, des Etats et des administrations publiques). Ce qui est une évidence !

Pour mémoire, rappelons qu’il y a peu, et cela depuis des décennies, la majorité écrasante des économistes- à l’instar de TOUS les dirigeants politiques de toutes couleurs- présentaient l’austérité budgétaire des Etats comme la SEULE SOLUTION à toute crise, et donc à CETTE crise. !!!

Maintenant, la SEULE SOLUTION qu’ils promouvaient, reviendrait, selon eux, à aggraver le mal ! Justifier l’injustifiable, de plus économiquement pire que le mal devant être soigné, devient décidément de plus en plus difficile

Nous avons là un concentré du problème insoluble de la quadrature du cercle qui est l’essence même de la crise de l’euro qu’on peut résumer brièvement et de manière simple ainsi :

tout ce qui est donné à la spéculation est RETIRE à une ECONOMIE REELLE déjà EXSANGUE alors qu’en même temps, les sommes allouées à « récompenser » la spéculation -alors que cette dernière saigne l’économie concrète- seront utilisées pour développer plus encore cette même spéculation purement financière.

Dit autrement, en termes plus simples, la politique européenne menée au nom de la défense de l’euro est suicidaire pour les économies nationales : elle ruine les économies nationales, appauvrit les populations, provoque des crises politico-sociales explosives et ne fait, pour l’heure, que renforcer ce faisant la puissance de frappe des spéculateurs, ceci dans un cercle nuisible et destructeur sans fin.

De fait, la seule alternative viable, logique, raisonnable serait, pour des dirigeants réellement soucieux des intérêts des peuples, de rompre ce cercle vicieux en cessant tout paiement à la spéculation, en augmentant massivement toutes les dépenses publiques et en les injectant tout de suite dans le circuit de l’économie réelle, en soutien immédiat à la consommation populaire !

Etant donné que la spéculation est l’essence même du système économique actuel (ce qui n’est nié que par ceux qui refusent de regarder en face les réalités), une telle orientation politique des Etats reviendrait de facto à engager la destruction du système existant, ceci afin de protéger les peuples des conséquences de la situation présente, et...... à initier la construction pratique d’un nouveau système fondé sur les seuls intérêts des populations !

Une véritable sortie de crise est donc concrètement possible, mais la condition première de réalisation de cette possibilité est que surgissent, dans les pays concernés, des autorités gouvernementales qui aient le courage du simple bon sens politique, le courage politique de briser le cercle vicieux actuel en n’ayant en vue que les seuls intérêts des peuples.

Tant que la rupture définitive, totale, irrévocable, entre spéculation et économie réelle ( vue aussi comme la défense des intérêts matériels des peuples) n’est pas au centre de l’action politique des autorités nationales, la crise se poursuivra sous les formes les plus diverses et sur tous les plans, avec son cortège de calamités.

Les paramètres de la pensée économique conventionnelle sont périmées : la pensée économique et politique retarde sur les faits

Le retard permanent qu’ont les politiques et les économistes par rapport aux développements rapides des évènements a une seule explication qui n’a rien à voir avec l’intelligence des uns et des autres.

Leur décrochage par rapport aux réalités a pour racine unique que tous les paramètres de pensée économique conventionnelle dont économistes et dirigeants politiques sont nourris depuis des décennies, toutes leurs croyances passées, tous les dogmes qu’ils ont eux-mêmes édifiés et considérés comme éternels autant qu’immanents, sont devenus soudainement inutiles, obsolètes, voire même facteurs d’incompréhension dangereuse en pratique !

Cette crise a, en quelques mois, mis à bas toutes leurs certitudes et a transformé dirigeants politiques et économistes en responsables publics qui prennent sans cesse les mauvaises décisions, car englués dans leurs certitudes dépassées et un mode de pensée invalide.

Ceci explique qu’économistes et dirigeants politiques n’ont rien prévu, rien vu venir, rien anticipé et sont incapables des réactions adéquates.

Cette crise ne fait donc que les désorienter chaque jour un peu plus car économistes et politiques n’ont pas encore acquis les nouveaux outils de compréhension des réalités actuelles, donc les moyens intellectuels de définir des solutions possibles et réalistes.

Jean-Claude Trichet, avec ses déclarations contradictoires incessantes, est l’incarnation même de cette soudaine disparition des cadres de pensée cohérente parmi les hauts dirigeants européens. I

Ceux-ci ont tous perdu leurs repères connus, leurs références rassurantes, et de fait, tous leurs actes affolés et parfois contradictoires ne font qu’étendre l’incendie de la crise et la rendre potentiellement plus dangereuse.

La question des plans d’austérité décidées dans la panique, afin de payer les spéculateurs, est un exemple dramatique de cette rupture des dirigeants européens d’avec les réalités du terrain.

A peine ces décisions saluées par des économistes incapables de sortir de leurs schémas révolus et...par les spéculateurs -le lundi 10 mai 2010-, les uns et les autres s’alertent le lendemain mardi que ces mesures vont faire basculer les 27 pays de l’UE dans une récession infernale, aux conséquences dramatiques qui plongeront les économies de l’UE dans le gouffre de ce qu’ils appellent du joli mot contradictoire de « croissance négative » !

N’ayant plus de boussole pour les orienter dans la tempête qui grossit, économistes et politiques réagissent au jour le jour, sans visibilité et surtout sans stratégie aucune, tandis que, dans chaque pays, la colère populaire monte très vite contre leurs mesures injustes, intolérables, incohérentes et destructrices de l’économie.

Ainsi, quelques rares économistes osent encore soutenir que l’euro ne serait pas un instrument spéculatif merveilleux pour les spéculateurs, ceci alors même que les évènements, depuis des mois, démontrent exactement, concrètement, que l’euro est un outil spéculatif de rêve, efficace à souhait, si on se place du point de vue des spéculateurs, pour saigner l’économie des 16 de la zone euro, et des 11 autres derrière.

La crise de l’euro est d’ailleurs la meilleure preuve vivante de la nature réelle de l’euro.

De même, le débat franco-français sur la fiscalité et les dépenses publiques est devenu un non-sens absolu.

En effet, alors que les 27 maisons nationales de l’UE brûlent et que leurs économies sont au bord de l’effondrement, ces débats sont totalement hors sujet et sans utilité aucune pour personne, d’autant plus que les nécessités propres à la spéculation systémique ne peuvent, quelles que soient les vertus supposées des uns ou des autres, que les amener tous un jour, dans ce contexte, à être en banqueroute, eu égard aux normes du système actuel.

Car l’antagonisme mortelle pour les deux entre économie réelle et spéculation financière est irréductible dans le cadre de ce système.

Ce qui est en cours sous nos yeux...

Les évènements des derniers jours ont montré aux esprits les plus bornés que la crise est bien systémique, même si son expression au niveau de la zone euro et de l’UE est particulière du fait de l’existence de l’euro comme monnaie collective à 16 pays.

Les initiatives et déclarations, de tous bords politiques, qui poussent à un abandon de l’euro et à la restauration de monnaies nationales, n’ont de sens réel, sur le plan économique et social, que si ces décisions éventuelles de quitter l’euro sont associées à des mesures politiques visant à ne plus soumettre les économies nationales à la spéculation, donc à ses conséquences destructrices pour les Etats, et derrière eux, contre les peuples.

Le cours des évènements est de plus en plus tumultueux.

Ceci dit, il est vrai qu’une des grandes craintes des spéculateurs à ce jour est que l’euro explose, se désintègre et disparaisse de la scène. Eux mesurent bien les significations profondes, pour le système épuisé qu’ils maintiennent en vie par leur activité dévastatrice, de la mort annoncée de l’euro...La fin de l’euro signerait un coup terrible porté aux spéculateurs.

Pendant ce temps, du fait des politiques gouvernementales suivies, la crise de l’euro, la crise des dettes étatiques se transforme partout en crise politique d’une ampleur sans précédent.

C’est vers le présent et le futur que doit se tourner maintenant l’action citoyenne collective organisée car les évènements qui se dessinent vont exiger des peuples et des dirigeants de rebâtir de fond en comble un système économique viable, ceci afin d’assurer le devenir de l’humanité..

Nous reviendrons bientôt sur cet aspect de la crise qui change de nature et de puissance à grande allure.

 

PS : Après les rumeurs sur les menaces, vraies ou fausses, de Nicolas Sarkozy de sortir la France de la zone euro, des informations, réelles ou non, surgissent de tous côtés sur des souhaits politiques de restauration de monnaies nationales.

Ce qui est intéressant dans ces rumeurs ou initiatives est qu’elles tendent toutes à insinuer dans l’opinion publique l’idée que l’euro est déjà une monnaie condamnée. En même temps, ces rumeurs, colportées par des journaux réputés, indiquent bien l’état de panique et de désarroi qui règne dans les sphères dirigeantes.

Il est aussi significatif que des médias nationaux divulguent des dires attribués à Nicolas Sarkozy selon lesquels Angela Merkel rêverait de redonner le DM (Deutsche Mark) à l’Allemagne. A quoi répondent des rumeurs qui courent, indiquant que l’Etat allemand imprimerait en cachette des billets dans sa monnaie nationale d’avant 2002.....

Nous avons là des pâles reflets des contradictions immenses et dislocatrices de l’UE qui se font jour entre Etats et au sommer même de l’UE, où Barroso veut que la Commission Européenne, organe non élue, décide les budgets des Etats avant que les parlements nationaux ne les votent. Cette déclaration de Barroso signe le mépris ultime des vestiges de la démocratie en Europe par cette Commission que personne n’a élue, ni mandatée !



33 réactions


  • jy_crevel 17 mai 2010 10:53

    La sagesse voudrait qu’on sorte TOUS ENSEMBLE de cette catastrophe qu’est l’euro. Ainsi, chaque état retrouverait l’outil indispensable à toute politique économique que constitue la maîtrise de sa monnaie. (Mais les dirigeants européens étant tout sauf sages, ils vont sortir de l’euro de la pire des manières, un par un, et en s’agressant les uns les autres).

    Et ce serait l’occasion de rendre aux états leur droit d’émission de la monnaie, du crédit, de séparer les activités banques de dépôts- banques d’affaires, de limiter la taille des banques, de placer soit en redressement judiciaire, soit en liquidation les banques qui le méritent. Bref, revenir AU DROIT, pour les puissants, comme pour les faibles.

    Et n’oublions pas que, pour l’heure, la seule possibilité légale de sortir de l’euro, c’est de sortir de l’Union européenne, en utilisant l’article 50 (ex 49A) du traité de Lisbonne, le traité de Maastricht de prévoyant aucune clause de sortie.

    Voici l’image des futurs billets de 100 DM : http://www.decapactu.com/spip/IMG/100DM.jpg

    jy crevel


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 11:03

      Cher jp Crevel,

      Oui, ce que vous souhaitez est partagé par tous les gens sages et raisonnables.

      Avec des responsables qui, face à une crise sans précédent, appliquent les remèdes dépassés inutiles et dangereux du FMI, il est à craindre que seuls les peuples aient à déterminer les solutions par leur action commune.

      Pour information, votre lien ne fonctionne pas.

      Bien cordialement,


    • rastapopulo rastapopulo 17 mai 2010 21:23

      Signalons que ce ne sont pas des innovations mais des régulations de Roosevelt qui nous avait protéger pendant 60 ans !

      - scinder les banques ? Glass Steagall act abandonné en 1999 par Clinton et même pas après 10 ans un crack équivalent à 10 guerres mondiales.

      - procès contre les banques ? La commission de Pecora qui condamna Morgan et mit en place des limitations au pouvoir des banques.

      - protéger les dépots et les hypothèques tout en soldant les titres pourris ? Faddi&Mac qui a été transformé en poubelle par Obama.

      - politique d’emploie ? Civilian Corps de Roosevelt

      Il commence à être nostalgique au USA (enfin et nous ?), il en parle dans Vanity Fair !!!!!

      http://www.solidariteetprogres.org/article6633.html

      Bien sur le torrent de crachats déversé contre Roosevelt entre temps n’était pas innocent et explique l’amnésie collective sur ce genre de réelle économie politique (avec la déclaration de Philadelphie par exemple).


  • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 11:18

    Bonjour aux commentateurs sur ce fil de discussion,

    Une nouvelle qui vient renforcer l’analyse de l’article de la situation chaotique qui règne au sein de l’UE et de la zone euro.

    Il semble que la BCE enfreint dorénavant les critères qu’elle appelle à défendre avec un acharnement suspect.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/16/04016-20100516ARTFIG00197-l-eurogroupe-espere-enrayer-la-chute-de-l-euro.php

    Et cela est dit par un journal qui fut naguère un défenseur de l’euro et de ses dogmes aujourd’hui engloutis.

    En résumé, ce journal insinue que la BCE fait marcher sans le dire tout haut la planche à billets et achète des obligations émises par des Etats... !!!

    Le Traité de Maastricht est devenu un champ de ruines où les jeux de dupes sont multiples et contradictoires.

    Et Trichet s’étonne que l’euro continue à s’enfoncer....

    Bien cordialement,


  • drlapiano 17 mai 2010 11:28

    Que c’est long et creux ....

    Mais il y a de VRAIS proposition (ce qui est rare venat de la gauche ! )  :
    « De fait, la seule alternative viable, logique, raisonnable serait, pour des dirigeants réellement soucieux des intérêts des peuples, de rompre ce cercle vicieux en cessant tout paiement à la spéculation, en augmentant massivement toutes les dépenses publiques et en les injectant tout de suite dans le circuit de l’économie réelle, en soutien immédiat à la consommation populaire ! »

    Bref « injecter » massivement de la monnaie fabriquée ad hoc .... génial !

    Seuls les gens qui conaissent le Zibabwe ... ou la république de Weimar ne rient pas !

    Je félicite naturellement l’auteur d’avoir , lui, "acquis les nouveaux outils de compréhension des réalités actuelles, donc les moyens intellectuels de définir des solutions possibles et réalistes." ... c’est un espoir pour la planète !!!!


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 11:56

      Cher drlapiano,

      Je vous remercie de votre commentaire audacieux sur la République de Weimar et le Zimbabwe. Voilà qui est une aide inestimable dans la situation actuelle que vivent les peuples angoissés d’Europe....

      Il est vrai que la France est connue pour ces talents en économie, de Jean-Claude Trichet à Mme Lagarde, elle illumine le monde de sa lumière aveuglante.

      Ironie mise à part, si vous avez retenu de cet article un fait DETACHE des autres alors qu’il est intégré dans un corpus, vous faites la démonstration de ce que l’article explique sur les débats franco-français dépassés et vains.

      Il serait peut-être temps de sortir de la mentalité close d’un hexagone limité pour aborder les problèmes généraux avec d’autres valeurs que des incompréhensions qui isolent son auteur.

      A problème nouveau, solutions nouvelles, c’est le B A BA de la vie.

      A vous de vous mettre à niveau car le temps presse.

      Bien cordialement,


    • katalizeur 17 mai 2010 12:08

      @ l’auteur

      bonjour , tres bon papier...

      «  »« A vous de vous mettre à niveau car le temps presse »" je crains mon cher ,qu’il ne soit trop tard..


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 12:22

      Cher katalizeur,

      Dans la vie, tant que nous sommes vivants et capables de préserver la vie en nous et autour de nous, il n’est pas trop tard.

      Ceci dit, si par « trop tard », vous entendez que ce système est condamné, là, toute personne sensée, réaliste, comprenant les processus en cours, ne peut qu’être d’accord avec vous.

      Mais, la fin d’un système n’est pas la fin de l’histoire humaine, elle ne marque qu’une nouvelle orientation pour la société des êtes humains sur cette Terre.

      Bien cordialement,


  • PhilVite PhilVite 17 mai 2010 11:48

    Prenez le temps d’écouter cette lumineuse analyse de J.Généreux.  ICI
    C’est long mais vraiment intéressant.
    (Lien piqué sur le site de Jorion)


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 12:28

      Cher Philvite,

      Jorion, n’est-ce pas cet homme qui continue à placer la sphère économique en dehors de la réalité sociale et humaine, ainsi qu’à essayer de « sauver le soldat euro » ?

      Un des principaux points qui fait de Monsieur Jorion une nouvelle idole dans certains milieux français est qu’il sépare les sphères économique et politique, comme si la deuxième n’englobait pas et ne concentrait pas la seconde. De fait, il regarde la sphère économique comme ayant une vie à part, loin des crises politiques.

      Séparer dans les idées ce qui est intrinsèquement uni dans la réalité est parfois rassurant pour certains, mais les faits tendent à ne pas se conformer aux raisonnements en miettes éclatées.

      Bien cordialement,


    • PhilVite PhilVite 17 mai 2010 14:11

      Cher Philippe Vassé,

      Honnêtement, je ne sais pas trop ce que fait, ou non, Jorion en matière de dichotomie économie/politique. Mais en général, je trouve son regard sur notre situation actuelle plutôt pertinent.

      Ceci dit, le lien que j’ai mis concerne un entretien de J Généreux, économiste lié au PG et qui, pour le coup, lie parfaitement économie et politique.

      Très cordialement aussi,


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 14:46

      Cher Philvite,

      Généreux est un analyste très bien formé et qui a un avantage indéniable sur Jorion : il comprend que la politique et l’économie sont intrinsèquement liés.

      Il participe ainsi avec intelligence et une grande habileté au débat public qui vise à clarifier les choses pour les populations.

      A vrai dire, le Parti de Gauche compte quelques analystes brillants et compétents, dotés d’une vaste culture ouverte sur le monde.

      Jorion, lui, reste dans la cadre ancien, dépassé et ses analyses, pour justes parfois qu’elles soient, ne peuvent pour cette raison apporter aucune aide réelle aux peuples en danger face à des politiques catastrophiques d’austérité.

      Bien cordialement,


  • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 12:36

    Cher Chantecler,

    « Il y a bien deux camps », et j’ajouterai...aux intérêts totalement inconciliables.

    La crise de l’euro, que même l’administration Obama veut sauver afin de préserver les actifs de grosses banques américaines et aussi l’ordre social en Europe, échappe à la zone euro et commence à frapper le monde entier.

    A preuve l’effondrement des bourses asiatiques, notamment celle de Shanghaï :

    http://www.20minutes.fr/article/404766/Economie-L-euro-continue-sa-degringolade-et-entraine-les-bourses-dans-sa-chute.php

    Si la Chine s’enrhume -ce qui est de plus en plus probable- il va y avoir de la fièvre partout, et l’euro va encore plonger plus bas que ses précédents et successifs records à la baisse.

    Pendant ce temps, à Wall Street, les spéculateurs commencent à se tourner vers la France....

    Comme disait une chanson célèbre, pour les amis de l’euro et les partisans d’une austérité suicidaire pour leur propre économie, « tout va bien, Madame la Marquise ».

    Bien cordialement,


  • herve33 17 mai 2010 13:41

    Dans tous les cas , c’est bien nous consommateurs européens qui allons payer car rien que pour les prix des matières premières qui sont importées pour la plupart elles vont subir une bonne augmentation .

    En fait cette crise de l’Euro est dirigée depuis Wall Street et ses grandes banques , ces agences de notation qui font la pluie et le beau temps dans le monde de la finance . On a renfloué les banques avec l’argent du contribuable , maintenant en l’absence de régulation , ces grandes banques ne jouent plus avec des instruments financiers pourris mais directement sur le pari de la faillite d’Etat , car rien ne laisse les empêche de le faire .

    Le bateau économique est entrain de chavirer de plus en plus sous la pression des tempêtes spéculatives des financiers et la dette va les faire couler tel le Titanic . On nous présentera alors la facture , baisse des salaires , des prestations sociales , hausse des matières premières , taxes diverses , suppression des services publiques etc ... Bref , la casse sociale pour nous enfoncer encore plus .

    Nous allons tous en subir les conséquences sauf peut-etre pour une certaine élite qui ne représente que 1 % de la population , celle du bouclier fiscal , qui a les moyens de spéculer elle aussi , donc de faire rembourser les hausses de prix et des taxes . 

    Le problème , c’est qu’une certaine catégorie de la population risque de ne plus avoir rien à perdre , nous allons probablement vers le chaos social , et c’est évident cela laisse la porte ouverte à tout les extrémismes . 

    On peut apercevoir dans cette absence de régulation du système financier , une certaine passivité complice des politiques de tout bord , c’est celle de la stratégie du choc de Noami Klein .

    Déjà , il faudrait revenir sur la libre circulation des capitaux que nos politiques socialistes ont mis en place . mais c’est évident que revenir sur cela doit faire partie pour ceux qui nous gouvernent de régression impensable , mais malheureusement point de salut , si des mesures visant à protéger nos économies de manière efficaces ne sont pas prises .


  • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 14:02

    Hervé 33,

    Votre commentaire est indicatif à plus d’un titre d’un état d’esprit général en Europe ces derniers temps.

    Vous analysez bien les faits essentiels, même si pointent dans vos mot des craintes d’évènements malheureusement inévitables, notamment des crises politiques et sociales qui sont le produit d’un extrémisme politique et économique qui mène le monde au désastre.

    Sur la passivité complice des politiques avec les spéculateurs, les mesures d’austérité au profit de ces spéculateurs indique plus qu’une passivité complice, une activité débordante, volontaire et amicale de soutien aux spéculateurs pour faire passer l’argent des peuples des caisses des Etats aux caisses des spéculateurs.

    Votre dernière phrase laisse enfin venir un vent d’optimisme, même si la régulation (laquelle, comment, avec quels moyens ?) de la libre circulation des capitaux est une vue de l’esprit, car là n’est pas le problème, c’est la spéculation elle-même qui est le problème de fond.

    Mais, je sens dans votre commentaire le souhait sincère de sortir de cette situation en protégeant les peuples dont nous, simples citoyens, sommes membres à part entière.

    Bien cordialement,


  • Siggy54 Siggy54 17 mai 2010 14:21

    Malheureusement le constat qu’on peut faire de la situation est amer : l’Europe connait la plus grande crise économique qu’elle ait jamais connu.

    La crise a mis en lumière les gros problème de l’Union Européenne. L’UE est devenu le marché le plus ouvert au monde (et même le seul) alors que les Etats Unis par exemple, pourtant grands apôtres du libéralisme, ont déjà quelques réflexes protectionnistes (cf : l’appel d’offres concernant les avions ravitailleurs et la bataille entre Boeing et EADS sur un contrat taillé sur mesure pour Boeing).

    On a pu assister aux divergences politiques entre pays membres : le plus flagrant étant l’Allemagne très réticente pour ne pas dire opposée au sauvetage de la Grèce et qui a cédé très difficilement.

    L’autonomie de la Banque Centrale Européenne qui s’est toujours montrée très stricte vis à vis des critères du Traité de Maastricht et qui a toujours fait de la lutte contre l’inflation sa priorité numéro une alors qu’une baisse des taux d’intérêt aurait été la bienvenue pour soutenir la croissance de la zone Euro.

    Ce qui m’amène à l’Euro, il est désormais évident que l’Union monétaire a été mal construite pour de mauvaises raisons. L’UE s’est bâtie pour favoriser les marchés, ces mêmes marchés qui sont en grande partie responsables de la crises. L’Euro est une monnaie qui se voulait au départ fédératrice de pays aux politiques économiques très divergentes.

    L’Euro s’affaiblit ? C’est une très bonne nouvelle pour nos exportations qui deviennent plus compétitives face au dollar mais pas au goût de la BCE.

    Quelle serait la solution face à l’endettement croissant des pays membres ? Je n’en vois qu’une seule : une dévaluation de l’Euro pour alléger grandement le poids de la dette mais vu que la monnaie unique s’est imposée sans politique économique unique.

    Et voilà où nous en sommes : l’UE comme un chariot et des pays membres comme des chevaux qui veulent aller dans des directions différentes sans personne pour tenir les rênes.


  • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 mai 2010 15:01

    Cher Siggy54,

    On peut partager tout ou partie, ou non, de vos analyses, il reste que vous avez raison :l’euro est en crise, et l’UE aussi avec lui.

    Quant à savoir si cette crise est utile pour les exportations des pays de la zone euro vers l’extérieur, cela peut prêter à discussion car la zone euro est bien promise à une nouvelle récession par la chute annoncée et générée par les mesures d’austérité annoncée.

    En un mot, il n’existe pas de liens automatiques et immanents entre faiblesse du change monétaire et croissance des exportations : il faut aussi que les pays concernés puisent exporter des produits dont les consommateurs étrangers aient besoin et qu’ils ne pourraient pas se procurer ailleurs meilleur marché.

    L’Europe n’est plus le centre du monde, y compris économique.

    Cela dit, votre conclusion imagée est pertinente, et cela va aller de mal en pis avec cette crise qui se déploie.

    Bien cordialement,


    • Siggy54 Siggy54 18 mai 2010 19:47

      Cher Philippe Vassé,

      Merci d’avoir prêté attention à mon commentaire et je suis d’accord avec vous, l’Europe n’est plus le centre du monde depuis 1945.

      Mais une monnaie dite faible favorise largement les exportations. L’exemple chinois est frappant : le Yuan est sous-évalué volontairement par les responsables politiques chinois. Le plus équitable sera qu’ils le réévaluent mais ils ne le feront pas car ils savent parfaitement que ça plomberait leurs exportations massives.

      Avec un Euro faible, le prix de nos exportations diminue avec le mécanisme des changes. Nous pourrions ainsi vendre davantage, pas une hausse spectaculaire mais cela donnerait une grande bouffée d’air frais à notre économie avec un possible effet domino positif.

      Mais attention, je dis juste que la chute de la valeur de l’Euro est peut-être la meilleure nouvelle qu’on ait eue depuis longtemps. Il ne faut pas se leurrer, les Parlements votent des lois issues des directives européénnes elles-mêmes issues de la volonté des marchés.

      Moi j’aimerais davantage connaitre le pourcentage de directives sociales sur l’ensemble des directives prises par l’Union Européenne.


  • Bulgroz 17 mai 2010 19:20

    Monsieur Vassé va mettre quelques mois avant de réaliser que le plan de 1000 Milliards d’USD de l’euro zone, les règles d’orthodoxie budgétaires qui vont avec et la création d’un FME qui va réduire de 50% les financements du FMI sont une véritable révolution à l’échelle de la planète : la création de l’Euro land, une zone forte, peut être la plus forte à court terme.

    Ce qui est visé, ce n’est pas la dette grecque , espagnole ou autre, dérisoires à l’échelle de l’Occident, mais les dérives de l’UK et des USA qui souhaitent détourner et capter l’épargne internationale vers eux et qui avaient intérêt à pointer du doigt les déficits de l’Eurozone pour mieux masquer leurs propres turpitudes.

    Ce n’est pas l’Euro qui est visé, sa faiblesse passagère vis à vis de l’USD dope les exports et prive les USA d’une reprise. Très vite, elle retrouvera son niveau d’avant la crise. Vous allez voir vite, la situation de la Livre et de l’USD !!

    La Grande Bretagne a raté l’occasion historique de se joindre à l’Eurogroupe, elle est seule, et ce n’est pas la City qui va l’aider (ni l’Euroland). La tragédie UK est en route. Ce sera ensuite la tragédie du Dollard.

    Ne pas oublier que l’épargne internationale existe plus que jamais, elle a besoin d’être placée et très vite, elle réalisera que c’est l’Euroland qui est le plus solide.

    C’est l’Euroland qui avec son plan de garanties et ses mesures d’orthodoxie, sortira grandi et renforcé de cette épreuve.


    • rastapopulo rastapopulo 17 mai 2010 21:38

      signalons comme même que ce discours est là depuis 20 voir 30 ans !

      (entre temps un plan équivalant à 10 plan Marshall actualisé, 10 guerres mondiales !!!, a dû être mit en place à cause de.... la non régulation financière principalement privé de 14X le PIB mondial en dettes monsieur j’accuse le publique de tout )

      Derrière les belle intentions de rigueur il n’y a rien de tangible parce que l’économie politique est complétement absente, c’est du monétarisme pure et dure !

      Je ne dit pas que la rigueur est mal mais ce n’est pas un tout loin de là !

      Si c’est pour de la privatisation et la dérégulation cela ne sert à rien !

      Nous avons besoin de sortir de la négation de l’économie physique, du non protectionisme (au minimum le dumping social) et du non partage de technologie (la dynamique avec des pays pas encore développé sera énorme).

      Rien de neuf, c’est l’economie politique qui a battu l’empire britanique du libre-échange facilement avec Lincoln et dont Roosevelt s’inspira naturellement.

      Roosevelt ? c’est qui celui là ? 


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 18 mai 2010 00:49

      Cher Bulgroz,

      Vous lire dans vos commentaires est un régal intellectuel car vos textes me rappellent en plus drôle les annonces de futurologues ou de cartomanciennes qui lisent dans le marc de café et savent tout de notre destin.

      Donc, les programmes d’austérité ne vont pas générer de récession et les crises politiques qui disloquent l’UE vont renforcer les économies de la zone euro et fortifier l’UE !!!!!!!!!

      Cette prose est d’un comique achevé et rappelle, toutes proportions historiques gardées, les délires de Hitler en avril 1945, au milieu des décombres du Reich qui devait durer 1000 ans et était envahi de tous côtés, qui prédisait que la victoire n’avait jamais été aussi proche.

      Vous, c’est plus amusant encore : alors que les économies européennes sont menacées de régression et que les plans de régression sociale s’additionnent, vous voyez « L’Euroland (qui) sortira grandi et renforcé de cette épreuve »

      Vous venez de surpasser Mme Lagarde et Mr Trichet dans la méthode Coué et le déni fanatique des réalités.

      Pour mémoire, les déclarations d’Hitler sur la victoire qu’il voyait proche datent du 23 avril 1945. Le 30 avril, il se suicidait et les 8 et 9 mai 1945, l’Allemagne capitulait sans condition !

      La réalité des faits s’était imposée.

      Bien cordialement,


    • lechoux 18 mai 2010 15:20

      Très juste Bulgroz, c’est pour cette raison que la BCE doit augmenter ses taux d’intérêts, pour faire revenir, dans la zone Euro, les liquidités qui recherchent avidement des placements sûr et rémunérateurs. 2 % serait très bien.
      De plus, ignorez l’ironie de l’auteur qui n’a aucun mérite de s’autocongratuler en citant son précédant article, qui est à l’image de celui-ci, c’est à dire une suite de constats sans explications ou hypothèses à par : « C’est une évidence ! »

      Il doit être né sous le signe astral chinois du chat, il n’aime pas se mouiller !


    • lechoux 18 mai 2010 15:24

      Ah, j’oubliais ! La précédente émission de dette par la Grèce au taux de 5,XX % d’un montant de 8 milliards a été souscrite 2 fois et demi(de mémoire, les valeurs sont à confirmer).


    • inès 18 mai 2010 15:28

      Bulgroz

      Ce qui est visé, ce n’est pas la dette grecque , espagnole ou autre, dérisoires à l’échelle de l’Occident, mais les dérives de l’UK et des USA qui souhaitent détourner et capter l’épargne internationale vers eux et qui avaient intérêt à pointer du doigt les déficits de l’Eurozone pour mieux masquer leurs propres turpitudes.

      Vous avez raison, l’Europe a bien joué son rôle et éviter que les USA nous affaiblissent mais à quel prix ?

      Il faudrait que la Finance soit régulée malgré tout.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 18 mai 2010 19:18

      Cher Lechoux,

      Ce qui est admirable dans un débat franco-français isolé du monde et de ses réalités changeantes, c’est la ritournelle très amusante : « il faut, il faudrait,on devrait, .... » !

      Encore plus ironique pour les quelques « Mohicans européens » qui ne comprennent plus rien parce que leur capacité à raisonner à 20, voire 30 ans de retard, c’est de voir les financiers internationaux rire de la stupidité et du dogmatisme des politiques européens, surtout français qui sont la risée des médias du monde.

      Il est vrai qu’il est assez inusité de voire des gens défendre- avec l’argent qu’ils n’ont pas- un système qui menace de leur tomber dessus et de les écraser, le tout après leur avoir démontré maintes fois qu’il était non-viable !!!

      En Asie, avec le Japon essoufflé, et la Chine qui a vu se développer une bulle financière boursoufflée, très boursoufflée, on attend effectivement une crise globale en Chine même. En France, personne ne parle de cela, les médias étant concentrés sur le temps, l’équipe de France, et les déclarations des personnalités politiques. Le monde vivant y est absent, pas étonnant que la crise mondiale ne puisse être appréciée à sa vraie grandeur.

      Le système craque de partout, et la petite UE, bourrée de dettes et aux économies en semi-récession, veut sauver le système. La chose est pathétique.

      Pardonnez l’ironie facile sur des écrits qui n’ont plus aucun intérêt pour l’avenir.

      Petit point amusant : pour l’astrologie chinoise, il vous faudra prendre des cours sur les chats en Asie, qui ont des particularités encore ignorées de vous. Mais, il est vrai que vous avez assez à faire avec les problèmes énormes qui sont sur le pays et l’UE, il est donc plus prudent de laisser aussi les félins et les « pays félins » (ou astucieux) en paix ; souvent les chats sont plus intelligents que les humains sans réflexion d’ensemble.

      Bien cordialement,


    • lechoux 19 mai 2010 21:34

       « il faut, il faudrait,on devrait, .... » J’ai le mérite de me prononcer quitte à passer pour un con ; d’ailleur :« il vaut mieux ne rien dire et passer pour un con que parler et ne laisser aucun doute là dessus »(Coluche).

      L’idée de remonter les taux d’intérêts a pour but d’arrêter la fuite des capitaux vers les USA et l’or : 140 milliards ont quitté la zone euro cette semaine(le figaro de mardi). Bien sûr, nous avons critiqué les taux élevés qui ont atonnisés l’activité en Europe. Cette remontée des taux ne résoud pas tous les problèmes.

      Pour le reste, je n’ai aucune responsabilité dans le crétinisme ambiant dont les plus hautes sphères de notre état est bien fourni.

      « Le système craque de partout, et la petite UE, bourrée de dettes et aux économies en semi-récession, veut sauver le système. La chose est pathétique. »
      Elle veut szulement sauver sa peau ! Votre analyse vaut pour les USA.

      Cordialement,

      Le choux

       


  • Bulgroz 17 mai 2010 19:34

    L’Agence France Trésor annonce 

    pour le 14 Mai 2010 :

    la création du BTAN 0,75 % 20 septembre 2012
    la création de l’OAT €I 1,10% 25 JUILLET 2022

    L’Agence France Trésor annonce les émission suivantes : 06 mai 10 :

    EMISSION DE L’AFT : 8,705 MILLIARDS D’EUROS D’OAT (2020, 2021 et 2041), volumes demandés 14,38 milliards, adjugés : 8,71 (couvert à 1,65).

    Taux moyens pondérés : 3,18%, 3,28%, 3,84%


    • rastapopulo rastapopulo 17 mai 2010 21:45

      J’avoue ne pas avoir les clés pour décoder mais je vois quoi ?

      -des intérêts à payer sans discernement du type des dépenses. Elle peuvent être non-inflationistes (en infrastructure ou technologie) et donc scandaleusement soumis à un intérêts pour de la monnaie dématérialisé valorisé uniquement par les investissement et la confiance qui en découle= un non sens de payer des intérêts sur ça, le crédit publique d’investissement sans intérêts serait enfin un acte d’économie politique réel.

      - du monétarisme sans aspect concret et donc du court terme avec l’illusion d’accomplir de grandes choses comme depuis 30 ans


  • vergobret 18 mai 2010 01:45

    « je préfère une dictature libérale qu’une démocratie sans libéralisme »

    Nature du néolibéralisme
    Politiques d’ajustements structurels : théorisés par Milton Friedman.
    Champs d’application :
    Suarto, après avoir assassiné 500 000 indonésiens, invite Friedman à mettre en œuvre in situ ses théories ; démantèlement de l’état et dérégulation.
    A l’instigation de Pinochet (« venez au Chili et faites tout ce que vous voulez ») Friedman élabore un programme d’ajustement.
    Les deux invitent Friedman à venir constater de visu les effets de ces ajustements structurels. Dont acte

    On peut noter d’emblée le contexte politique nécessaire au développement de cette idéologie.
    On sait comment cette idéologie se propage (Consensus de Washington).
    On connait aussi le goût prononcé du fmi et bm pour ces politiques d’ajustements structurels.

    Barroso un peu trop pressé s’est dévoilé prématurément.
    Lagarde qui lui fait écho, on sait pour qui elle travaille.
    Tout cela répond à l’évidence à un plan, établi de longue date.

    Pour ma part, je crois que ce gouvernement attend un événement qui lui permettra légitimement de mettre fin à la démocratie, c’est par essence la vocation du libéralisme ; il ne se porte bien que sous régime dictatorial, c’est fonda-mental.

    Mais dans le cas inverse, et si vous aviez l’oreille de Mélanchon, dites-lui de me laisser Barroso...


  • patdu49 patdu49 18 mai 2010 08:42

    en tout cas pour les adeptes de le croaaassance ...

    ne comptez pas sur bibi .., ce n’est pas moi qui va relancer l’économie, pas par ma conso ... que je sois à travailler au SMIC ou bien au chômage, désolé mais j’ai pas les moyens de faire travailler :

    - artisans du BTP ( j’aurais bien des travaux à faire, habitant une ruine, mais les banques ne prêtent pas aux pauvres)
    - restauration, hotelerie, campings (du luxe)
    - magasins de bricolage, de jardinerie, animalerie, fleurs (du luxe)
    - prêts à porter, chaussures, linge de maison etc .. ( du luxe)
    - produits alimentaires de marques, apéritifs, bons vins, bons fruits, bons légumes (du luxe)
    - réparation de voiture au garage, remplir reservoir de gasoil ( du luxe)
    - téléphonie mobile (du luxe)
    - équipements multimédia, imprimante, etc, encre, electroménagers ( du luxe)
    - ameublement , déco, vaisselle etc (du luxe)
    - boulangerie, patisserie, petits commerces ailmentaires ou non (du luxe)
    - casino, jeux d’argent, loisirs, fêtes foraines, articles de sports etc .. (du luxe)
    - bijoux, parfumerie, tatouage, coiffeur, produits hygiène corporelle ou domestique, para-pharmacie etc ( du luxe)
    - cadeaux, jouets, chocolats, confiserie, vie sociale ( du luxe)
    - culture, ciné, lîvres, revues, journaux, cd, dvd tc .. ( du luxe)

    par contre peuvent compter sur moi :

    - assureur ( j’hésite à suprimer)
    - banquier ( je paye, rubis sur l’ongle) ma carte bleu et mon crédit pour ma ruine)
    - produits alimentaires souvant 1ers prix super U ( faut bien que je bouffe et je vais au moins loins)
    - mon buraliste, mes clopes mon seul luxe que je privilégie. ( pas touche, et venez pas me faire une remarque moralisatrice sur mes clopes, je m’en tape)
    - edf gdf, je suis très généreux, n’etant pas isolé thermiquement
    - eau
    - impots locaux
    - un plein de gazoil tout les 3 mois

    voilà, j’ai pu un rond, désolé pour les autres... ça sera très très rare que je déborde, sauf urgence ... et encore je tenterais système D pour me dépanner.


  • BA 23 mai 2010 20:38

    Les marchés craignent un « effet domino », où le gonflement de la dette renchérirait brusquement les emprunts d’Etat, comme l’a déjà vécu la Grèce, et qui pourrait toucher des pays du G7 comme l’Italie, le Japon ou le Royaume-Uni, dont le déficit public atteint des proportions difficilement tenables.

    La dette des pays du G7 en dollars :

    1. Etats-Unis : 12.349 milliards (février 2010)
    2. Japon : 9.684 milliards (septembre 2009)
    3. Italie : 2.428 milliards (novembre 2009)
    4. Allemagne : 2.150 milliards (fin 2008, Etat fédéral et Etats fédérés)
    5. France : 1.991 milliards (3e trimestre 2009)
    6. Royaume-Uni : 1.245 milliards (mars 2009)
    7. Canada : 528 milliards (estimation pour mars 2010, Etat fédéral)

    Total : 30.375 milliards de dollars.

    Par comparaison, la dette de la Grèce se montait à 300 milliards fin 2009, et celle de l’Espagne à 1.740 milliards de dollars.

    http://www.lecho.be/actualite/economie-finances/30.000_milliards_de_dette-_mais_pas_une_forte_envie_d-en_parler.8293819-602.art

    D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?

    En 2014, la dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

    La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

    La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

    La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

    La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

    La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.

    C’est à la page 30  :

    http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf

    Conclusion : plusieurs Etats européens vont se déclarer en défaut de paiement. La zone euro va exploser.


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