mardi 8 juin 2010 - par Philippe Vassé

Crise de l’euro : la marche à la dislocation de la zone euro

Les mensonges les plus incroyables, les campagnes médiatiques les plus illusoires, les déclarations les plus contradictoires, tout a été fait depuis des mois pour essayer, sans résultat, de nier que la crise de l’euro conduisait à la dislocation de la zone monétaire du même nom et à la fin de la monnaie éponyme.

Les faits économiques, sociaux, financiers, politiques, ont été plus forts que les mots qui ne protègent pas du réel. Les Attali, les Strauss-Kahn, les Juncker, les Trichet, les Lagarde bavardent, pérorent, se rassurent verbalement pendant qu’autour d’eux, tout s’écroule ! Le spectacle que ces gens-là offrent est pathétique et déconnecté du monde réel.

Les politiques français -pour rester dans l’hexagone- de tous bords ont été, depuis le début de la crise de l’euro, qui se conjugue maintenant avec des crises régionales qui tendent à une crises mondiales, les plus aveugles, les plus englués dans la position des « autruches ».

Maintenant, nul ne peut se cacher la réalité car elle est devant tous : la zone euro marche à sa dislocation, l’euro à sa mort, et, au-delà, c’est tout le système capitaliste qui marche les yeux fermés à la catastrophe.

Une crise mondiale insurmontable dans le cadre du système actuel

Les politiques autistes, français ou luxembourgeois, sont concrètement confrontés maintenant à une situation qu’ils ont cru « éviter » avec la magie des mots sur les écrans de télévision et dans les colonnes des journaux : la crise de l’euro est entrée dans sa phase conduisant à l’explosion de la zone monétaire, comme partie de la crise mondiale du système.

Toutes les mesures prises dans l’urgence par des gouvernements qui ne savent plus, avec raison, comment sortir de cette situation sans issue, se retournent contre eux et contre le système qu’ils entendent sauver.

Les politiques d’austérité forcenée anéantissent tout espoir de croissance, donc de pouvoir réellement diminuer les dettes accumulées, d’autant que les intérêts ont tendance à monter. Les mesures d’austérité ne font que semer colère et révolte dans les populations des pays de la zone euro, mais sans rien régler.

Réduire les dépenses publiques quand le système périclite revient à détruire dans la réalité toute issue possible de sortie de crise en faveur des populations et d’une éventuelle prospérité ultérieure.

Il semble que, lentement, les yeux se dessillent.

Ce qui frappe le plus est que, depuis peu, des voix connues commencent prudemment à dire les choses avec un réalisme minimal, comme ce lien relié à une chaîne de télévision française pourtant peu connue pour ses critiques contre l’ordre existant des choses et ce lien vers une déclaration de Joseph Stiglitz :.

http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/2010-06/l-euro-chute-encore-des-economistes-predisent-sa-fin-5871012.html

http://www.marianne2.fr/La-crise-avance-L-euro-agonise_a192519.html

Une crise mondiale formidable qui prend son envol

La crise de l’euro s’aggrave et s’étend, comme le prouve la situation en Hongrie (et ce n’est là que le maillon le plus faible au centre et à l’est de l’Europe), cela au moment où des crises puissantes affleurent en Chine, au Japon, et menacent aussi l’économie américaine qui ne peut s’isoler du marché mondial.

Les révoltes ouvrières et les manifestations sociales en Chine qui obligent le patronat à augmenter fortement les salaires de misère et les avantages sociaux consentis sont un signal fort qui marque le début de la fin de ce que beaucoup ont nommé avec un certain mépris « l’atelier du monde ».

Pour les autorités chinoises, ce sont les signes avant-coureurs d’une marée montante de revendications qui ne pourront pas être contenues, mais qui vont affecter les bases industrielles du pays en profondeur.

Le choc en retour pour les entreprises qui, depuis près de 30 ans, mais surtout après le « signal » envoyé par l’Etat chinois avec le massacre de Tienanmen aux patronats du monde entier, est en route. II sera dévastateur pour nombre de ces sociétés qui ont assis leurs profits formidables sur un système quasi-esclavagiste pour les ouvriers et dictatorial pour tout le pays.

Ce qui se passe en Chine sur le plan social est aussi, à l’évidence, un encouragement formidable dans les pays européens à revendiquer aussi plus au niveau social et économique, car la démonstration est faite qu’il est possible, même dans ce contexte de crise générale du système, d’obtenir des hausses de salaires, des avantages sociaux et des retraites plus décentes, donc de protéger les bases de la civilisation humaine contemporaine !

Au Japon aussi, la situation d’apparente prospérité reposant sur un Etat très interventionniste en soutien à l’économie a généré une dette colossale. L’heure de faire face au passé arrive très vite. Ce qu’exprime la crise politique permanente dans ce pays aux pieds d’argile.

Aux Etats-Unis, la crise de 2008 n’est pas terminée, mais une autre, bien plus puissante, prend son essor dans le secteur financier alors que l’Etat fédéral continue à dépenser des sommes astronomiques dans ses guerres en Irak et en Afghanistan, sans évoquer ses subventions à Israël pour tenir ce pays en survie économique artificielle sous assistance budgétaire permanente.

Derrière cette crise apparaît de plus en plus le retour dynamique sur le devant de la scène politique des revendications des salariés de tous secteurs qui exigent, pour le moment, une répartition plus juste entre capital et travail, au profit de ce dernier dans la distribution des richesses.

Des chocs sociaux frontaux graves sont donc inévitables maintenant, de la Chine à la France, en passant par la Grèce, la Hongrie et le Japon. Cette montée en puissance des luttes salariales devient à son tour un facteur de la crise mondiale, dont celle de l’euro

Crise de l’euro et crise politique en Europe

Cependant, la crise de l’euro s’exprime aussi par des conflits, de plus en plus marqués, entre pays, pour l’heure limités à des heurts entre gouvernements ayant des objectifs différents.

Ce qui se passe entre les autorités allemandes et françaises est significatif : il est de plus en plus évident que des divergences politiques de fond se multiplient entre les dirigeants allemands et français, et pas seulement entre eux, car les opinions publiques sont aussi présentes et actives.

Ces tiraillements sont les premiers symptômes de la crise de dislocation inévitable de la zone euro, mais ils dessinent déjà les lignes de fracture entre les pays et les intérêts politiques qui, de convergents avant la crise, sont devenus divergents avant de devenir bientôt antagoniques !

Pour l’heure, l’urgence politique se concentre pour chaque peuple concerné dans la nécessité de sortir au plus vite de la zone euro avant que les difficultés soient devenus incontrôlables et incalculables.

De ce point de vue, il est vital que l’opinion publique puisse voir clairement la réalité des processus en cours derrière la fumée des mensonges politiciens : il urge de quitter la zone euro de manière, si possible, concertée avec les autres peuples.

Il importe ensuite de surtout ne plus se subordonner en rien aux diktats dangereux issus d’une Commission Européenne sans aucune légitimité démocratique qui ne fait que détruire les bases économiques des pays concernés.

Aucune coopération économique saine et pacifique entre les peuples européens, ne peut passer par cette Commission aveugle, sourde, soumise aux intérêts des spéculateurs internationaux, qui ne peut mener les peuples d’Europe qu’aux plus grands désastres qui sont aujourd’hui en vue.



113 réactions


  • moebius 8 juin 2010 22:34

    Il n’existe qu’une seule et unique solution, pour sortir de la crise , faire un gros caca nerveux ou alors l’extermination totale du genre humain. Jusqu’a présent nous avons été beaucoup trop sélectif et ce fut une grave et funeste erreur dont nous assumons encore les conséquences. Certaine composante de l’humanité qui s’imagine plus humaine que d’autres et surtout ne veulent pas mourrir, c’est bien compréhensible s’imagine qu’il auront droit a une place dans la flotille de navette spatiale qui doit les transporter dans ce havre de paix situé dans la quatriéme galaxie en partant de la droite au fond de l’impasse mais nous avons le regret de leur dire que cette flotille humanitaire était un bluff. Il n’y aura pas de flotille pour la raison que tout le pétrole maintenant remonte à la surface de la mer et empéche les pingouins de voler, les mouettes de chier à leur aise, les ours blancs de coiter sur des icebergs, les volcans d’érupter et les séismes de sucrer des fraises dont le gout est maintenant beaucoup plus proche de la tomate cultivée sous serre en plastique que de la laitue OGM. Il faudra donc se résoudre a faire son gros caca nerveux en prenant soin ensuite de bien tirer la chasse et de vaporiser senteur des iles


  • moebius 8 juin 2010 22:39

    il n’y a que Senteur des Iles qui puisse encore nous sauver 


  • Le vénérable du sommet Le vénérable du sommet 8 juin 2010 23:22

    L’Europe s’invente une discipline budgétaire
    La commission européenne examinera les budgets avant même les parlement nationaux...

    L’Europe est morte, bienvenue dans l’union des républiques libérales soviétiques.
    Mais bon, il n’y a pas trop à s’inquiéter car en même temps, ils ont créé les conditions de la mort de cette dernière : Un extraordinaire boulevard spéculatif de 440 milliards d’euros !!!
    Une incompétence aussi crasse partagée par autant de personnes, ça laisse rêveur ... smiley


  • fifilafiloche fifilafiloche 8 juin 2010 23:46

    L’Euro nous a permis d’emprunter à des taux bien plus bas que notre déficit budgétaire récurrent ne nous l’aurait permis, encourageant spéculation immobilière et dépense publique.


    L’Europe va désormais, par l’intégration européenne, nous obiger à faire les efforts que nous avons toujours retardé jusqu’ici. Déjà, les taux entre la France et l’Allemagne se sont désolidarisés (prime de risque de 10% supplémentaire à la France), la dégradation prochaine de la note de la France, suite à la timidité à réformer les régimes spécieux, donnera une bonne excuse pour refondre tout ce « machin » de privilèges acquis injustifiables.

    Et encore une fois, ce sera la faute de l’Europe. C’est une spécificité bien française de ne pas savoir faire battre sa coulpe, de sortir le parapluie administratif dès qu’il faut assumer les conséquences de ses vices.

  • millesime 9 juin 2010 00:15

    les familles composant le cartel bancaire ont pris une décision majeure en ordonnant le déclenchement de la crise actuelle, et surtout de sa seconde vague.
    Il ne s’agit pas d’une crise classique, mais « d’une tentative de boulversement de l’ordre des choses prévalant depuis la création des Etats-nations ».
    Imposer une gouvernance mondiale comme solution à la crise, avec la complicité des leaders politiques comme acteurs visibles de cette transformation.
    (le monde est dirigé par toute autre personne que ceux qui nous gouvernent)
    l’effondrement sera-t-il provoqué avant ou pendant l’été ?
    C’est bien dans cette perspective qu’A.Merckel a récemment interdit, jusqu’au 31 mars 2011, la vente à découvert,. Raison invoquée par les autorités de marchés financiers allemandes : la spéculation à la baisse pourrait mettre en péril la stabilité du système financier.
    Dans le même temps, le régulateur boursier américain a proposé la suspension, pour cinq minutes, de la cotation des actions dont le prix chuterait de plus de 10% , pour éviter un nouveau krach comme celui qui a touché Wall Street le 6 mai dernier.
    On ne prend pas de telles mesures quand on attend une reprise, mais lorsqu’on est certain d’une proche débâcle...difficilement contrôlable.. !
    http://millesime.over-blog.com


  • FYI FYI 9 juin 2010 01:58

    Et par ailleur si d’aventure l’euro sécroule c’est tout le système polito-financier qui devrait s’écrouler derrière normalement, ce qui me fait dire que nous sommes à la fin d’un régime. Régime qui est mort le jour du NON français & hollandais sur le TCE en 2005 et surtout imposé de force par les politicards en manque de crédibilité et qui persistent dans leur autisme absolue de maintenir que nous sommes en démocratie.
    Cette monnaie est à leur image, inadaptée aux besoins de l’intérêt général, donc fatalement l’échec est au bout du chemin.


  • Login 9 juin 2010 02:47

     source Blog de Paul Jorion
     

    juin 2010
    Le cobaye payeur, par Corinne LepageAuteur : Paul Jorion | Classé dans : EconomieMonde financierSubprime

    Billet invité.

    La question du rapport du politique avec la finance est vraiment la question centrale. Si les gouvernements se révèlent incapables d’imposer les transformations nécessaires, qu’il s’agisse de régulation, de création d’une taxe mondiale sur les banques ou de priorité donnée à l’économie, deux possibilités existent : soit ils ne veulent pas et cela pose la question des liens peut-être incestueux entre les gouvernements et la finance, soit ils ne peuvent pas et il conviendrait alors que cette situation illégitime et inacceptable soit mise sur la place publique pour que les citoyens s’en saisissent.

    La situation française, pour ce qui est de la législation nationale et des choix présidentiels, relève à l’évidence de la première catégorie. Déjà, le plan de sauvetage des banques a été négocié dans de très mauvaises conditions, puisque par rapport aux choix faits par exemple par l’administration américaine, nous avons perdu près de 6 Mds.

    Mais le projet de loi « régulation bancaire et financière » est un projet scélérat dans la mesure où, en totale contradiction avec les déclarations présidentielles sur la « moralisation » du capitalisme financier et la nécessité de tirer les conséquences des catastrophes liées à la titrisation à tout crin et au hors bilan, il plonge la France dans la capacité de faire ce qui a causé l’explosion de la crise financière : les subprimes. Le texte, en effet, crée des sociétés de financement de l’habitat pour permettre de titriser les créances immobilières que les banques sont aujourd’hui obligées d’inscrire dans leur bilan, ce qui jusqu’à présent nous a protégé d’une crise à l’américaine. « Ce n’est pas une petite réforme. Il s’agit de relancer la titrisation en France, laquelle patine. Mais pas seulement. Là, on va beaucoup plus loin », confirmerait l’avocat d’un des plus grands cabinets spécialisés dans la finance et qui, pour cette raison, préfère l’anonymat. Il s’agit non seulement de transformer des créances en titres financiers, mais encore de permettre aux banques d’externaliser ces titres, c’est-à-dire de se débarrasser du risque sur les acheteurs de ces produits, c’est-à-dire les épargnants. Autrement dit, il s‘agit de créer une possibilité de crise des subprimes en France, réservant aux banques la possibilité de prêter sans supporter le moindre risque de défaut, puisque plus rien n’apparaîtra dans le bilan. Christian Upper, économiste à la BRI précise : « Dans les nouveaux produits titrisés, si il y a un problème, les investisseurs ne pourront pas se tourner vers les banques émettrices pour récupérer leur capital, comme ils le pouvaient dans les produits existants. Ils devront se contenter de récupérer ce qui est récupérable sur les prêts des ménages ».

    Cerise sur le gâteau : la BCE pourra recevoir en garantie ces titres, mais le projet de loi prévoit que les Sicav et autres fonds de placement recevront ces produits pouvant même aller jusqu’à 25%, soit le quart de leur actif auprès du même émetteur.

    Certes, ce faisant, le Président est fidèle à ses engagements de candidat qui faisait la promotion des subprimes, et rêvait d’une société française dans laquelle nos concitoyens seraient endettés à hauteur de 100%, et non 60. Mais, la crise étant passée par là, on aurait pu penser que ces élucubrations étaient envolées.

    Il n’en n’est rien. Cela signifie que le système financier en France est assez puissant pour imposer une réforme sur laquelle les Etats-Unis sont précisément en train de revenir. Quels visiteurs du soir, quels personnages sont ils assez puissants pour obtenir une réforme de cette ampleur qui va tellement à contre courant ? Et que dire du silence abyssal qui entoure cette affaire, la presse financière et la presse générale restant muettes ?

    Plus que jamais, c’est dans la société civile et ses relais que se débattent les vrais sujets politiques. Alors, il est vrai que ces derniers ont quelque raison de demander des comptes au personnel politique pour les choix de plus en plus hasardeux qui sont faits. La question du fonctionnement ou plutôt du dysfonctionnement démocratique de nos sociétés est patent. Il est plus que temps que nous retrouvions un mode de fonctionnement adapté, faute de quoi, le principe cobaye payeur, déjà très en vogue dans le domaine de la santé et de l’environnement, deviendra le principe majeur de la société contemporaine.


  • Martin D 9 juin 2010 09:53

    je crains des jours noires pour les pays pauvres et des jours sombres pour les pays riches...

    ceux qui s’en sortiront haut la main seront toujours nos élites politiciennes et membres de la franc-maçonnerie...

    les peuples crèveront soit en se battant soit en voyant leurs pouvoirs d’achat diminuer dramatiquement...

    je n’ai aucun espoir dans ce monde pourri car l’exple de la grèce et de l’Espagne est devant nos yeux : les 2 peuples sont condamner à payer à la place des hauts revenus...


  • lagabe 9 juin 2010 10:21

    bonjour

    je vais faire un petit calcul qui va être simple
    Si on prend le PIB de la France qu’on le divise par le nombre d’habitants et que tu le multiplies par la population mondiale

    POUR VIVRE A NOTRE NIVEAU IL FAUDRAIT PLUS DE 3 PLANETES TERRE 

    le problème est la , comment faire , il y a 20 qu’on aurait du faire de la décroissance

    le problème n’est pas que européen , il est le problème des américains , des japonais etc
    en terme économique les européens ont en moyenne moins de dette que les japonais et américains , ce qui se passe la est une manoeuvre des anglosaxons pour attirer les capitaux

    et arrêter de critiquer la Chine , les pays émergents ont plus évoluer que les pays riches , les chinois ont une classe moyenne qui tous les ans progressent de 25 millions


  • BA 9 juin 2010 12:35

    Mercredi 9 juin 2010 :

    Les banques européennes ont parqué un nouveau record de liquidités auprès de la BCE.

    Les banques implantées en zone euro ont parqué un nouveau montant record de liquidités auprès de la Banque centrale européenne (BCE), selon des chiffres annoncés mercredi qui reflètent une nervosité persistante sur le marché monétaire.

    Les établissements ont eu recours en masse à la facilité de dépôt au jour le jour, déposant 364,58 milliards d’euros mardi, soit quelque 3 milliards de plus que la veille. La BCE rémunère ces placements au taux de 0,25 % seulement.

    Comme après la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers en septembre 2008, les banques - échaudées par la crise de la dette en zone euro - ne se prêtent pratiquement plus entre elles.

     

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7e64090d9495cd5a678ac2b79840ecc9

     

    Les banques européennes ne se prêtent plus d’argent entre elles ?

    Ah bon ?

    Pourquoi ?

    Les banques européennes ne se font plus confiance entre elles ?

    Ah bon ?

    Pourquoi ?


  • BA 13 juin 2010 09:02

    En Allemagne, les professionnels de la Bourse ont déjà passé l’euro par pertes et profits : aujourd’hui, ils raisonnent et ils calculent en Deutsche Mark.

    Lisez cet article  :

     

    Allemagne : quand la cotation en mark devient réalité ...

    Signe des temps et des distorsions actuelles : alors que la Grèce a conduit la zone euro sur la sellette, un site internet allemand d’informations boursières vient de retourner à la « bonne vieille » cotation des actions en Deutsche Mark.

    Vendredi 11 juin, vers 09H15 GMT, l’action de la compagnie aérienne Lufthansa valait ainsi 11,06 euros, soit 21,63 DM, et celle du constructeur Volkswagen 71,68 euros, ou 140,19 DM, si l’on en croit la cotation élaborée par le site Boersennews.de.

    Le site Boersennews.de affirme répondre ainsi à la demande de ses utilisateurs, lesquels seraient environ 40 % à souhaiter le retour du « bon vieux Deutsche Mark ».

    Précisons que le media concerné compte près de 300 000 utilisateurs et qu’il est un des sites boursiers allemands les plus importants ...

    Si Boersennews.de affirme - officiellement - ne pas vouloir la suppression pure et simple de l’euro, il souhaite néanmoins « appuyer un peu plus le désir de sécurité économique de nombreux citoyens ». Ce qui signifie a contrario que la monnaie européenne n’est pas jugée comme fiable.

    « Une chose est sûre » poursuit le communiqué : « le Deutsche Mark représente l’Allemagne économique saine et puissante. »

    « L’euro représente aujourd’hui dans le monde, en Europe mais avant tout pour les allemands, un système économique qui rencontre de graves difficultés » ajoute-t-il.

    « L’Allemagne est le principal contributeur de ce plan de sauvetage avec une participation de 147 milliards d’euros, alors que des pays tels que l’Espagne ou le Portugal peuvent à tout moment selon certaines conditions se retirer de ce plan sans en supporter les conséquences négatives » précise par ailleurs non sans quelques aigreurs le site boursier allemand ...

    « Même un des défenseurs les plus acharnés de l’euro comme Hans Olaf Henkel, ancien chef du syndicat patronal allemand (Bundesverbandes der Deutschen Industrie) s’exprimait pour l’arrêt de l’euro et la réintégration du Deutsche Mark », tient par ailleurs à rappeler Boersennews.de.

    « La raison avancée est que le plan de sauvetage de 750 milliards d’euros a fait de la zone euro une simple zone de transfert de capital » souligne le site internet.

    Rappelons par ailleurs que le directeur du centre de recherche économique IFO, Hans-Werner Sinn, voit le plan de sauvetage comme un risque incalculable pour l’Allemagne.

    Rappelons que quelques heures avant l’accord des pays membres de l’Union Européenne concernant les mesures destinées à la Grèce, Angela Merkel, s’adressant aux députés du Bundestag, affirmait : « Le peuple allemand a placé dans l’euro la confiance qu’il avait dans le deutsche Mark ».

    « Le gouvernement fédéral ne peut trahir cette confiance à aucun prix » avait-elle ajouté.

    En avril dernier, Christian Makarian, directeur adjoint de la rédaction de L’Express, avait ouvertement posé la question dans sa dernière chronique : « L’euro serait-il devenu le mark ? » s’interrogeait-il alors, rappelant ainsi qu’« en instituant l’euro, François Mitterrand songeait à une solution durable qui consistait, vue de loin, à dissoudre le puissant deutsche mark dans l’euro » ; il observe que l’inverse s’est produit. Selon lui, « c’est l’euro qui est devenu le mark. »

    Une situation de nature à accentuer le clivage au sein des pays membres de l’Union européenne. Et qui pourrait être exacerbée par les prochaines élections allemandes.

    Certains analystes rappellent également que l’Allemagne était si viscéralement attachée au mark que François Mitterrand n’a obtenu son ralliement au projet français de l’euro « qu’à condition que l’euro ne soit rien d’autre que le mark repeint ». Un concept qui avait l’heur de plaire aux financiers, y voyant la garantie d’une certaine stabilité monétaire.

     

    http://www.leblogfinance.com/2010/06/allemagne-quand-la-cotation-en-mark-devient-realite.html


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 13 juin 2010 11:07

      Cher Kerjean,

      Bien que votre commentaire soit aussi incompréhensible que très impétueux dans son ton supérieur, suite à BA qui apporte des éléments sérieux sur ce qui est en cours en Allemagne, je vous fais une faveur en vous donnant un lien en anglais vers un organisme des plus sérieux et partisan de plus du système économique actuel, le CEBR :

      http://www.taipeitimes.com/News/biz/archives/2010/06/13/2003475368

      Les analystes réputés de ce centre annoncent aussi la fin de l’euro et de grosses difficultés pour la zone euro et l’UE en général du fait des politiques d’austérité.

      Délectez-vous : c’est certes un peu morbide, selon vos termes, pour l’euro, mais c’est dit à haute voix.

      Bien cordialement,


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