mercredi 15 décembre 2010 - par Olivier CHAZOULE

L’Euro est-il bien nécessaire ?

L’Euro est-il encore vraiment utile à l’Europe et au reste du monde ?

La fin de l'Euro est-elle imminente ?

Nous ne sommes plus dans le domaine de la finance fiction.

L’Euro peut-être dissout. Il n’existe en effet aucun obstacle juridique dans le Traité de Lisbonne (qui ne concerne pas l’Euro mais l’Europe), ni aucun autre obstacle juridique.

L’Euro n’est pas un agrégat de monnaie. C’est une monnaie commune qui a été érigée en monnaie unique par 16 membres de l’Union Européenne avec des parités fixe et la disparition des monnaies d’origine (Franc Français, Mark, Franc Belge, la Lire, etc.).

Une monnaie est la simple réflexion de la richesse d’un pays. C’est le miroir des biens durables et consommables.

Des tensions nombreuses étaient apparues en Italie au XXème siècle entre le Nord riche de l’Italie et le Sud pauvre. Ces tensions s’étaient notamment matérialisées par de vives discussions sur l’existence d’une monnaie commune.

Pour l’Europe des 16 et l’Euro, c’est la même chose. L’Allemagne est un pays très riche qui domine l’Europe et l’Euro. Trois pays ont été intégrés à l’Europe et à l’Euro pour des raisons de stabilité politique : la Grèce (pour éviter le retour du régime des Colonels), le Portugal (pour éviter le retour d’un dictateur comme Salazar) et l’Espagne (pour éviter le retour d’un dictateur comme Franco). Mais sur le plan financier ces pays sont à l’opposé de l’Allemagne.

Cela signifie que le miroir reflète la même richesse pour 4, ou 16, pays dont les richesses et les économies sont totalement dissemblables. C’est un peu comme si l’on fixait arbitrairement la même valeur pour l’Or et pour l’Argent. Ce montage pourrait tenir un certain temps, mais la valeur de marché et la valeur d'usage de ces deux métaux précieux briserait très vite ce montage et ne permettrait pas de maintenir un prix égal et unique.

L’Euro est dans cette phase. Après la crise des subprime, la chute de Lehman Brothers et le choc financier international qui s’en est suivi, en valeur relative l’Allemagne s’est enrichie par rapport aux autres pays et les pays les plus pauvres se sont appauvris.

On ne se trouve plus dans la situation d’essayer de tenir ensemble l’Or et l’Argent, mais le l’Or et le Zinc ou le Fer. Dans cette configuration, il est bien évident qu’il est impossible de garder un prix unique.

Pendant des décennies, l’Europe avait adopté des systèmes de fluctuations contrôlés des monnaies comme le Système Monétaire Européen,  ou (sic) le Serpent Monétaire Européen. On fixait une parité arbitraire entre les devises à un instant « T » et on laissait flotter les monnaies à l’intérieur de ce serpent. Par exemple, chaque devise pouvait varier de + ou – 2,5% autour de sa valeur déterminée par rapport au panier de toute les autres monnaies. Cela paraissait difficile à gérer mais finalement la souplesse du dispositif permettait d’éviter les éclatements. De la même manière que les immeubles et les ponts ménagent des espaces de dilatation lors de variations de température, les serpents ou systèmes monétaires européens permettaient au système financier européen de respirer sans exploser

L’Euro a créé le tout ou rien. Ou bien on maintient l’Euro coûte que coûte ou il explose.

On pourrait certes envisager de revenir aux monnaies nationales tout en gardant l’Euro. Ce serait l’Euro monnaie commune mais pas monnaie unique ; et on pourrait avoir ainsi deux monnaies dans chaque pays. Mais ce qui se pratiquait au Moyen-âge avec l’Ecu n’est plus réellement faisable aujourd’hui car d’autres devises comme le Dollar, le Yen, le Yuan, la Livre, etc. coexistent avec l’Euro. Il faudrait donc avoir un marché avec des devises uniques d’un côté (le Dollar, le Yen, le Yuan, la Livre) et des devises doubles de l’autre côté (le Franc Français couplé a l’Euro).

Un tel système accentuerait encore la volatilité des marchés et les risques de crash monétaire international.

C’est pourquoi la fin de l'Euro n’est pas forcement la crise majeure que l’on croit mais peut-être le prix à payer pour que survive le système monétaire et financier international

Après des mois des spéculations, analyses, articles, posts sur blogs et surtout catastrophiques mouvements des banques centrales, ce sont maintenant les économies qui s’effondrent et les manifestants qui descendent massivement dans les rues : Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Belgique, France, Royaume Uni, Irlande, et même Allemagne.

Retraites, déficits publics abyssaux, systèmes de santé à l’agonie, armées protestataires, polices mécontentes, fonctionnaires aux traitements bloqués sine die, enseignants au bord de la crise de nerf, banlieues par-dessus bord de l’explosion, la liste est longue et s’allonge vite.

Bien entendu, le reste du monde ne va pas mieux. Mais ce n’est pas suffisant pour se consoler.

Dans ce cas-là, que fait-on ? On fait comme à la télévision : on tape sur le maillon faible !

Et le maillon faible c’est aujourd’hui l’Euro.

Pourquoi : par ce qu’une monnaie commune et rigide ne peut pas être le véhicule financier unique de 16 économies qui n’ont plus rien à voir les unes avec les autres surtout dans la crise financière sans précédent qui a dépassé depuis longtemps l’ampleur de la crise de 1929 aux Etats-Unis et 1932-1935 en Europe, suivies par le reste du monde.

Oui, l’Euro peut éclater dans les semaines ou les mois qui viennent

Est-ce une mauvaise chose ?

Comme le disent les philosophes paisiblement : on s’habitue à tout.

Et en plus, cela ne serait pas forcement une mauvaise chose

Olivier Chazoule



54 réactions


  • plancherDesVaches 15 décembre 2010 12:42

    Lâcher l’Euro, en pleine guerre monétaire, c’est se retrouver comme cela :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Zimbabwe

    "En juillet 2008, le taux de l’inflation annuel atteint 231 000 000 %[13].

    Afin de combattre l’inflation l’utilisation du dollar américain a été légalisée au début de l’année 2009, ce qui a permis de diminuer l’inflation.

    En Janvier 2009, suite à une trop grande inflation, le dollar zimbabwéen est abandonné et la monnaie officielle du Zimbabwe devient le dollar américain. Suite à cet événement, les prix chutent en un mois de 3,1%.[14]."

    Tout comme il ne faut pas oublier ce qu’à fait Soros à l’Angleterre en 1993.


    • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 16:24

      Commentaire pertinent comme toujours 


    • epapel epapel 15 décembre 2010 23:38

      C’est la planche à billets utilisée de façon excessive pour financer la dette publique qui cause l’hyperinflation :
      « L’inflation est due principalement à la quantité excessive de monnaie en circulation ainsi qu’à des finances étatiques mal équilibrées qui utilisent la création monétaire pour rembourser leurs emprunts ou injecter des liquidités dans l’économie pour lui permettre la reprise. »

      Remplacer une monnaie par une autre n’est pas en soi un facteur d’inflation, pour preuve ce phénomène s’est déjà produit en Allemagne dans les années 20 et l’inflation à été neutralisée par l’introduction du Retenmark puis du Reichmark qui ont été créées pour ce faire.

      Quitter l’euro ce serait comme quitter une navire imposant et confortable avec peu de tangage pour un petit bateau spartiate et beaucoup plus sensible aux éléments extérieurs, c’est sûr que ça va secouer beaucoup plus et que c’est très dangereux. Mais quand le plus formidable des navires est en train couler ou de brûler, toute solution permettant d’éviter la noyade ou de griller est meilleure que d’y rester (canots de sauvetage, radeaux, voire nage si la côte est accessible).

      La bonne question n’est pas de savoir quel malheur va nous tomber sûr la tête si on quitte l’euro mais plutôt est-ce notre économie peut ressusciter s’y on reste ce qui suppose qu’au moment où on se pose la question la situation soit inextricable et gravissime.

      Fort heureusement ce n’est pas encore le cas mais ça pourrait le devenir si les politiques en cours de purge budgétaire n’atteignent pas leur objectif de réduction des déficits et qu’on en sorte plus endettés qu’en y entrant. Encore quelques mois et nous verrons bien si les brèches sont en train d’être colmatées ou si elles s’agrandissent.

      En fait on n’aura pas besoin de se poser la question « est-ce bien ou pas de sortir de l’euro ? », ça se produira quand on trouvera ça ultra-évident et urgent de le faire (à la manière d’une envie de chier quand ça devient irrépressible). Tant qu’on en est encore à se poser la question, c’est que ce n’est pas nécessaire. 


    • kiouty 16 décembre 2010 10:38

      epapel : encore des métaphores simplistes et enfantines pour masquer leur caractère douteux dès qu’il s’agit d’expliquer l’europe et ses soi-disant bienfaits aux imbéciles du peuple qui n’y croient pas et qui ne veulent pas de votre « pédagogie » insultante.


    • plancherDesVaches 16 décembre 2010 11:20

      Comme quoi, un avocat ne voit pas forcément la situation dans son ensemble :
      http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20101215trib00058 3218/que-se-passerait-il-si-la-zone-euro-implosait-.html
      "Selon une étude prospective menée par la banque ING et mise en avant par Le Monde daté de ce mercredi, la disparition de la zone euro entraînerait dès 2011 une hausse du chômage et une récession sans précédent pour tous les pays, y compris la France et l’Allemagne.« 

      Car je vous rappelle que nous sommes dans une légère crise économique mondiale. Et ce n’est pas quand ça va mal qu’il faut commencer à faire n’importe quoi.
      Pour ceux qui ne suivent pas, les »décideurs" de la zone Euro sont en train de voir comment copier les US.
      Renseignez-vous.


    • Cocasse cocasse 16 décembre 2010 11:49

      En fait on n’aura pas besoin de se poser la question "est-ce bien ou pas de sortir de l’euro ?", ça se produira quand on trouvera ça ultra-évident et urgent de le faire (à la manière d’une envie de chier quand ça devient irrépressible). Tant qu’on en est encore à se poser la question, c’est que ce n’est pas nécessaire.

      A mon humble avis, on se pose surtout « faussement » la question, pour donner illusion qu’il n’est pas (encore) nécessaire de sortir de l’euro.
      C’est un peu comme si on posait la question « il y a t’il un problème des banlieues », ou « il y a t’il un problème de pollution ».

      Je préfèrerais voir des articles intitulés « Comment sortir de l’euro », avec des débats sur les moyens les plus efficaces d’y parvenir, et les stratégies visant à préserver tout ce qui peut l’être dans ce cadre.


    • epapel epapel 16 décembre 2010 12:49

      epapel : encore des métaphores simplistes et enfantines pour masquer leur caractère douteux dès qu’il s’agit d’expliquer l’europe et ses soi-disant bienfaits aux imbéciles du peuple qui n’y croient pas et qui ne veulent pas de votre « pédagogie » insultante.

      A Kiouty : mais que savez-vous ce que je pense de l’Europe et de l’Euro ? Hé bien pas grand chose.

      Pour le savoir je vous invite à lire ceci : http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/la-desintegration-programmee-de-l-83368


    • epapel epapel 16 décembre 2010 13:45

      A mon humble avis, on se pose surtout « faussement » la question, pour donner illusion qu’il n’est pas (encore) nécessaire de sortir de l’euro.

      A Cocasse, j’ai l’impression que vous m’avez mal compris. Je dis simplement que tant que les inconvénients à court terme de maintien dans l’euro sont inférieurs aux inconvénients de la sortie, on ne peut pas en sortir facilement pour deux raisons :
      - elle contrevient aux intérêts des banques et des plus riches
      - la population ne comprendrait pas que dans un premier temps la sortie de l’euro se traduise par une situation pire que celle qu’elle vient de quitter

      Il ne faut pas se faire d’illusion, la sortie de l’Euro sera très douloureuse pour ceux qui y seront contraint et seule une douleur supérieure et insupportable peut nous y inciter.

      Souvenez de la crise Argentine juste après que la parité dollar-monnaie locale ait été abandonnée : les classes moyennes et populaires ont été ruinée d’un coup, on a assisté pendant des semaines au pillage des magasins et à des émeutes puis la population a du recourir pendant des mois au troc pour survivre.

      Mais loin de moi la volonté de défendre l’euro, je ne fais que décrire la situation sans prendre parti. Évidemment que l’idéal serait de pouvoir anticiper la sortie de l’euro pour en limiter les effets de bord, mais les dirigeants en place, ceux qui sont susceptible de les remplacer et le lobbies financiers y sont opposés donc il ne peut pas y avoir d’anticipation et si sortie il y a elle ne se fera qu’en catastrophe.


  • millesime 15 décembre 2010 14:43

    Vous êtes victime de la presse anglo-saxonne, que les médias français ne font que dupliquer sans même tenter des articles de fond indépendant... !
    cette presse anglo-saxonne met l’accent sur l’euro afin de masquer les problèmes du dollar.. !
    vous avez oublié la remarque faite dès 1971 par les américains à propos du dollar :
    « le dollar c’est notre monnaie, mais c’est votre problème »
    il est temps de libérer Paris de l’influence des américanistes pour pouvoir surmonter les défis de monde d’après crise.( qui sont-ils ? quelques responsables de quatre ou cinq grands médias nationaux, une trentaine « d’experts stratégico-politiques » qui trustent les plateaux télé et radio, les responsables d’une poignée de grands établissements d’enseignement supérieur, et quelques hauts gradés de l’OTAN).
    cette influence américaniste est déjà d’ailleurs en déclin, en France comme en Europe la chute de l’influence internationale des Etats-Unis aura réduit à une peau de chagrin la formidable machine à influencer les européens dont la dernière pierre fut la prise de Paris.
    http://millesime.over-blog.com


    • Peretz Peretz 15 décembre 2010 19:29

      Oui l’Euro doit disparaître. Oui il faut de nouveau que chacun règle sa propre economie. Oui il faudra pendant un certain temps que chaque pays vive avec le protectionnisme, mais sans autarcie. Oui il faudra dans certain cas accepter le risque inflationniste qui ne doit pas être honni comme le veut l’Allemagne qui en a connu un forme excessive, pour d’autres raisons d’ailleurs que la fluctuation des monnaies. Ce serait une façon classique de diminuer la dette sans douleurs. www.voixcitoyennes.fr


    • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 21:22

      @ Tout ce que vous dites est de bon sens


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 16:27

    Pour Millesime

    Vous n’avez pas tort, mais pas totalement raison non plus.
     
    Paul Ron, ancien candidat a la Maison Blanche, parlementaire americain, president du vice-comite qui supervise la FED, vient de demander tout simplement la suppression de la FED hier.

    (desole de l’absence d’accents, je n’ai pas de clavier AZERTY avec moi)


  • Robert GIL ROBERT GIL 15 décembre 2010 18:44

    A qui donc a profité le système euro ? Aux spéculateurs aux banquiers et aux multinationales qui ont pu déplacer plus facilement leurs usines et leurs capitaux. Les banquiers ont investi des millions d’euros dans des pays qu’ils ont encouragé à s’endetter . Les seuls bénéficiaires de ce système sont donc les financiers et le seul avantage des citoyens c’est de pouvoir voyager en zone euro sans avoir besoin de changer la monnaie. Enfin, voyager, pour ceux qui en ont encore les moyens !

    http://2ccr.unblog.fr/


  • bob 15 décembre 2010 20:18

    Texte qui aurait du paraitre en 1992 avant le traité de Maastricht.

    Et maintenant ?


  • 2102kcnarF 15 décembre 2010 20:46

    2 scénarios :

    Un pays passe à l’euro or

    Un groupe de pays abandonnent les pays d’europe du sud, en les laissant sortir

    Tel qu’il existe il est condamné


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 21:10

    Il y a aussi le cas de l’Allemagne avec une sortie par le haut


  • Philippe Vassé Philippe Vassé 15 décembre 2010 21:12

    Bonsoir, Monsieur Chazoule,

    J’ai apprécié le texte de l’article et les commentaires hilarants de Millesime et Plancherdesvaches tant ils sont puissants, intelligents et centrés sur les réalités.

    Je me demandais donc : seriez-vous commenté sous pseudonyme par Mme Lagarde, JC Trichet, Dominique SK du FMI ou Eric Woerth ?

    Ce qui est parfois amusant en France, c’est que quand un article traite de faits matériels, il existe toujours des gens brillants pour expliquer qu’une vache produit, non pas du lait, mais des caramels mous, et que les faits n’existent pas parce qu’on ne veut pas les voir.

    Sans parler de ceux qui, par nature soupçonneuse, voient dans la réalité évidente pour le monde entier la main du complot de Fantomas ou de Batman.

    Bref, les économies européennes s’écroulent dans le vide et certains de ceux qui se noient en direct dans un naufrage de type Titanic à la puissance X vont en répétant ; «  non, nous ne coulons pas car l’eau n’a pas encore dépassé mon nez et mes yeux ».

    Cela me rappelle Napoléon 1er en 1814, voyant Paris occupé par les alliés coalisés, qui expliquait à ses généraux épuisés et à ses derniers soldats que tout va bien et que la situation allait se redresser....

    Quand le déni de réalité atteint de tels sommets, les mots manquent pour définir le trouble psychique qui se manifeste.

    Bon courage à vous car il existe en France quelques individus, rares il est vrai, qui ne voient rien, même quand le rien leur rentre dans les yeux et la bouche.

    Et bravo d’expliquer que la fin de l’euro n’est pas la fin du monde, mais la mort d’une impossibilité que certains ont cru possible et d’une absurdité que certains ont cru être logique

    Bien cordialement,.


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 21:19

    Vous m’avez decouvert : je suis FANTOMAS !


  • BA 15 décembre 2010 21:58

    Il suffit de lire les chiffres pour comprendre les besoins de la BCE. Ses comptes affichent un montant de capital souscrit de 5,8 milliards d’euros pour un total de bilan de 138 milliards d’euros, et encore, ces données remontent à fin 2009, avant que la BCE ne se lance dans des opérations de sauvetage.

    Le ratio de levier financier s’élève donc à 24, score que l’on jugerait dangereux pour une banque commerciale et qui est à peine inférieur… à celui qu’affichait Lehman Brothers avant d’imploser.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/15/les-banques-centrales-des-pigs-doivent-se-recapitaliser-sans-tarder_1453711_3234.html

    En clair : avec seulement 5,8 milliards d’euros de capital, la Banque Centrale Européenne a prêté 138 milliards d’euros. Son ratio de levier financier atteint le niveau ahurissant de 24 ! Avec seulement 1 euro de capital, la BCE a prêté 24 euros !

    Ces données remontent à fin 2009.

    Et fin 2010 ?

    Où en est la BCE fin 2010 ?

    A combien s’élève son ratio de levier financier ?

    En tout cas, la situation de la BCE est à ce point désespérée que jeudi 16 décembre, les dirigeants de la BCE vont aller à Bruxelles mendier auprès des chefs d’Etat et de gouvernement.

    Les dirigeants de la BCE vont implorer les chefs d’Etat et de gouvernement :

    « Nous avons fait le sale boulot : nous avons racheté des obligations pourries, que plus personne ne veut ! Nous avons racheté des obligations pourries de l’Etat portugais, de l’Etat irlandais, de l’Etat italien, de l’Etat grec, de l’Etat espagnol ! Et maintenant, nous sommes en faillite ! Vous devez nous recapitaliser ! Vous comprenez, la Banque Centrale Européenne est TOO BIG TO FAIL ! »

    Comme d’habitude, les chefs d’Etat et de gouvernement vont renflouer une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

    Cette fois, les contribuables européens vont payer des milliards d’euros pour recapitaliser la Banque Centrale Européenne.

    Mais à part ça, c’est toujours la même chanson : recapitaliser une banque en faillite avec l’argent des contribuables.

    Comme d’hab.


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 22:04

    Ce n’est pas grave, il s’agit d’avoir une planche a billets et de savoir s’en servir : c’est-a-dire de la faire tourner jour et nuit.

    L’effet de levier est alors infini... pour un temps limite !

    (desole pour l’absence d’accent mais je n’ai pas de clavier AZERTY avec moi)
     


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 15 décembre 2010 23:00

    C’est tres sympa

    Merci


    • epapel epapel 15 décembre 2010 23:52

      Un regroupement de monnaie n’est pas une simple addition de forces, c’est aussi la soustraction des faiblesses et une mise sous tension des divergences, or actuellement ce sont ces deux inconvénients qui s’amplifient dans la zone euro.

      Par exemple si les grecs ou les irlandais se trouve en finale dans l’incapacité de rembourser leur dette et qu’on leur interdise d’en répudier une partie tant qu’ils restent dans la zone euro, la seule solution pour eux sera de sortir de la zone parce qu’entre un effondrement certain et un espoir même infime de survie le choix est vite fait.


    • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 00:01

      @ reveil

      Vous avez une opinion qui se tient


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 00:02

    @ epapel

    Mais c’est epapel qui a raison


  • Cocasse cocasse 16 décembre 2010 09:46

    J’aime assez votre image.
    Le roseau est souple et peut plier, mais la tige de bois dur ne peut que se rompre.
    Par dessous toute raison pour laquelle il faut mettre fin à l’euro le plus rapidement possible : l’Euro est une monnaie privée apparentant à une banque privée.


  • bennyver 16 décembre 2010 11:06

    L’Europe doit se réveiller, la démocratie doit se réveiller ...
    Comment est-il possible qu’une agence de notation américaine Moody’s (pour ne pas la citer) se permette de mettre en péril l’économie d’un pays et d’induire de la misère, des suicides liés à des pertes d’emploi, .... C’est une honte pour la démocratie de subir la loi de cette agence de notation, c’est tyrannique, ... Pouvez-vous m’expliquer comment faire pour faire taire cette agence et être indépendant de ses décisions  ? Là est la question et là se trouve peut-être le salut d’une démocratie libérée du capital sauvage. Est-ce que le retour à l’indépendance monétaire est à ce prix ? Comment se fait-il que nos politiques soient soumis à cette agence ? Que de questions, actuellement sans réponses pour moi.
    On est en train de vivre un casus belli, il est grand temps de se réveiller car après la Grèce, l’Irlande, ce sera le tour de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de la Belgique, ... De sombres heures se précisent pour l’économie européenne et l’EURO est bien mal en point et continuera de baisser. Seule l’Allemagne peut s’en sortir seule et c’est dans ses plans. Que des économistes me disent comment réagir et m’expliquent pourquoi ce diktat américain des agences de notation.


  • kéké02360 16 décembre 2010 11:20

    Rien à foutre du système et des spéculateurs qui se masturbent avec les bourses smiley

    Continuons le bank run tant que les guichets ouvrent encore smiley

    Sortons de l’euro et de l’europe smiley

    Reprenons notre bon vieux Franc smiley

    C’est un Gaulois qui vous le dit smiley


    • epapel epapel 16 décembre 2010 14:28

      Pourtant, les gaulois ont adopté massivement la monnaie et la langue romaine et se sont très bien arrangé de cette domination durant cinq siècles. Ce qui caractérise l’esprit gaulois, c’est plutôt la division et la difficulté de se rassembler pour faire face à l’ennemi (bon nombre de tribus gauloises étaient alliées des romains).

      Non ce sont les francs, de braves envahisseurs germaniques bien éduqués grâce au contact avec les romains, qui nous ont apporté la liberté et forgé notre identité. Littéralement franc signifie libre, c’est donc ainsi que se définissait ce peuple. La monnaie qui a été crée par Jean le Bon le 5 décembre 1360 lors de son retour de captivité a été appelée franc pour cette raison.


    • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 15:35

      C’est la passion !


  • Bob Lemeusien 16 décembre 2010 11:39

    la question pour nous les français, est : est ce qu’historiquement le franc a été mieux géré que ne l’est l’euro (je parle de politique monétaire).
    je ne pense pas ! la maitrise de l’inflation n’est pas quelque chose que la france a toujours réussi à faire, aux nostalgiques d’une inflation de 8-10%, je vous conseille de réaliser à quel point cela déstabilise toute l’économie et la rend hyper sensible à toute fluctuation internationale (et encore de nos jours il y a pire : l’attaque des monnaies faibles à grande échelle par les hedge funds).
    mon avis est qu’avec un système de change flottant comme depuis 35 ans, il y a tout intérêt à avoir une certaine taille critique.
    en contrepartie, on mutualise les déficits...


    • Cocasse cocasse 16 décembre 2010 11:51

      Vivait on mieux à l’époque du Franc que l’on vit aujourd’hui à l’époque de l’euro ?


    • Bob Lemeusien 16 décembre 2010 12:51

      sur les vingt années qui ont précédées l’arrivée dans l’euro, il ne me semble pas qu’on vivait mieux avec le franc...
      sur les trente glorieuses, oui ! mais elles ont pris fin au moment de la libéralisation des taux de change !


    • epapel epapel 16 décembre 2010 14:04

      Tout dépend qui est désigné par « on ».

      Il a été démontré que depuis la mise en place de l’euro : le niveau de vie des classes populaires a diminué, celui des classes moyennes inférieures a stagné, celui des classes moyennes supérieures augmenté et celui des classes aisées explosé.

      Mais globalement tout va bien madame le marquise si « on » désigne une moyenne, il y a eu de la croissance et le PIB a augmenté.

      La vérité c’est que pour la majorité de la population les meilleures années depuis 30 ans ont été les années Jospin : forte croissance (>2,5% en fin de mandat, héritage Juppé 1%) associée à une réduction des déficits publics (<2% en fin de mandat, héritage Juppé 5%). Ca allait tellement bien que Chirac a même demandé la distribution du contenu de la fameuse cagnotte (la TVA a été baissé d’un point, héritage Juppé +2 points).


    • Bob Lemeusien 16 décembre 2010 14:25

      pour vous, le fait est que les trois meilleures années aient été pendant la bulle internet suffit donc à dire que l’arrivée de l’euro un an après l’éclatement de cette bulle est la cause du ralentissement général depuis lors ? vous tirez de drôles de conclusions.. !


    • epapel epapel 16 décembre 2010 14:34

      La question de départ c’était : vivaient-on mieux avant l’arrivé de l’euro ?

      La réponse est : oui pour une majorité de la population et il se trouve que c’était les années précédent l’explosion de la bulle internet.

      Je ne tire aucune conclusion, je constate et je répond à la question et rien que la question.


    • Bob Lemeusien 16 décembre 2010 14:42

      si vous voulez répondre à la question, ne vous limitez pas à l’observation de trois années parmis 30.


    • epapel epapel 16 décembre 2010 14:57

      Et je n’ai pas dit que l’euro est responsable du déclassement des classes moyennes et de l’appauvrissement des classes populaires, je constate seulement que c’est concomitant, or une corrélation n’induit pas une causalité.

      Toutefois, il faut bien admettre que la mise en place de l’euro a été soutenue par plusieurs mensonges et erreurs :
      - les prix devaient baisser grâce à une concurrence plus forte provoquée par une comparaison plus facile : l’inverse s’est produit
      - les consommateurs passant d’un pays à l’autre devaient bénéficier de la fin de commissions de change : elles ont été remplacées par d’autres commissions
      - l’euro devait faciliter la convergence des économies et des politiques budgétaires : l’inverse s’est produit
      - l’euro devait nous protéger de la crise : il n’en a rien été et pire la zone euro est une des plus touchées
      - l’euro devait faire bénéficier de taux d’intérêt plus bas : oui mais ce fut un encouragement à la paresse qui a provoqué des bulles immobilières dans plusieurs pays et qui s’est conclu par des taux encore plus élevés pour ceux qui se sont laissés allés

      Le problème, c’est que ces avantages illusoires ont eu des contre-parties pénalisantes :
      - impossibilité de recourir à une dévaluation interne
      - interdiction de recourir à l’inflation
      - abandon de la souveraineté monétaire

      Alors expliquez-moi comment quelque chose qui aboutit au contraire de ce qui est prévu tout en ayant supprimé les avantages et la souplesse du système précédent soit une bonne chose et n’est pour rien dans ce qui nous arrive.


    • epapel epapel 16 décembre 2010 15:16

      si vous voulez répondre à la question, ne vous limitez pas à l’observation de trois années parmis 30.

      J’ai beau chercher et je ne trouve pas, les trois années les plus prospères sont bien celles-là (en plus le chômage réel a diminué d’un million entre le début et la fin de la législature Jospin), viennent ensuite les années du gouvernement Rocard (1988-1991) suivies elles aussi par une récession sévère.

      Que voulez-vous, c’est quasiment une loi économique du capitalisme que les périodes de prospérité alternent avec des périodes de récession. Mais de là à conclure que la prospérité est la cause de la récession et réciproquement, c’est un pas que je ne franchirai pas.

      Or la période euro qui débute en 1999 sur les marchés financiers et non en 2003 comme le plus grand nombre le croit à tort (en 2003 ce n’est que le déploiement des billets et pièces de monnaie), se déroule ainsi :
      - dernières années de l’embellie Jospin
      - explosion de la bulle internet et récession (2001-2003)
      - embellie subprime et immobilière de 2004 à 2007 (c’est le nom qui me paraît le plus approprié)
      - crise financière (2008-201 ?)


    • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 15:36

      Bonnes propositions, bien vues


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 15:37

    @ epapel

    De nouveau, d’excellentes observations


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 15:39

    @ cocasse


    C’est non seulement le franc quil faut prendre en compte mais aussi les autres monnaies

    En tout cas, vous avez raison


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 15:40

    @ Bob Lemusien

    Les criteres de reference sont tres differents


  • epapel epapel 16 décembre 2010 23:26

    L’avenir de la zone euro dans les trois ans c’est l’éclatement s’il n’y a pas restructuration des dettes publiques (entendez une décote de 30 à 50%) car celles des grecs, des irlandais puis bientôt des espagnols sont désormais irremboursables aux taux d’intérêts que les marchés leur infligent, ou alors son renforcement si nos dirigeants choisissent l’intérêt général contre les marchés financiers. 

    Donc la vrai question c’est : les dirigeants français et allemands seront-ils du côté du système financier ou du nôtre quand le moment de vérité arrivera. Les nôtres - du moins les actuels - sont tellement compromis avec les banques que c’est difficile d’y croire, le seul espoir pour la zone euro c’est une alternance politique en 2012 en France et que ça tienne jusque là.


    • Bob Lemeusien 17 décembre 2010 10:50

      le déficit est « insupportable » relativement aux critères de stabilité, par contre, le Japon a un déficit de 200% de son Pib, et ne parlons pas de l’endettement public + privé des USA...

      vous croyez qu’il n’y a aucun moyen d’agir contre les « marchés » ce qui est complètement faux. les marchés (en fait des hedge funds) s’amusent aussi à parier sur le défaut de certains états parce qu’ils sont inondés de liquidités et ne savent pas comment utiliser tout cet argent disponible.
      une remontée des taux court terme (qui sont exceptionnellement bas depuis la crise de liquidité) et les marchés se calmeront d’eux même.
      des émissions d’obligations européennes (mutualisation des dettes publiques), et tous les états de la zone euro emprunteront au même taux.
      une idée qui a été évoquée récemment, est de permettre de financer sa dette < 60% du PIB avec les obligations européennes, et de financer la part de dette au dessus de ce seuil avec des obligations propres à chaque état (afin de récompenser le respect des critères de stabilité).

      des solutions politiques existent !


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 16 décembre 2010 23:46

    En attendant, il est probable que le FMI sera mis dans le coup et qu’une inflation cachee epongera artificiellement une partie de la dette


    • epapel epapel 17 décembre 2010 00:18

      C’est une autre possibilité en effet, mais ne change pas le fond de l’affaire : soit les marchés se font l’euro, soit les marchés se font plumer. Il n’existe pas de scénario où les marchés continuent à se goinfrer sur le dos des États de la zone euro et où l’euro survit.

      Donc j’en revient à l’idée de départ : nos politiques vont-ils laisser s’écrouler ce qu’ils ont eu tant de mal à construire, et dont la destruction entraînera peut-être celle de l’UE dans la foulée, donc conduire à un désastre qui terminera très très mal pour eux s’il ne quittent pas le navire à temps.


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 17 décembre 2010 00:45

    C’est juste


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 17 décembre 2010 17:04

    @ Bob

    Vos propositions sont tres sensees.

    Mais pour l’instant les autorites monetaire ont choisi la plamche a billets qui est la solution de facilite... et de dangerosite !

    (desole pour l’absence d’accents, mais je n’ai pas de clavier AZERTY avec moi)


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