mardi 16 décembre 2008 - par Chem ASSAYAG

La finance pascalienne

A chaque jour son scandale – ou sa peine. On pensait que l’affaire Kerviel constituait un sommet dans l’ordre du dévoiement du capitalisme financier et de la perte de repères et de contrôles, mais l’affaire Madoff semble repousser les limites à tous points de vue. Elle illustre et résume ce que l’on pourrait qualifier de « finance pascalienne »

Bernard Madoff, 70 ans, était un financier réputé, vu comme un innovateur et un philanthrope, figure de proue de l’establishment du secteur ; il avait notamment dirigé le NASDAQ la bourse américaine des valeurs technologiques, et siégeait à son Conseil d’Administration. La SEC, le gendarme de la bourse aux Etats-Unis, l’avait même nommé en 2000 pour siéger au sein d’un conseil consultatif et sollicitait "fréquemment" ses conseils, selon le Wall Street Journal. Dès lors sa société d’investissement Bernard L. Madoff Investment Securities LLC, fondée en 1960, pouvait compter parmi ses clients les plus grandes banques de la place comme BNP Paribas ou Natixis (apparemment dans tous les « bons coups » depuis 1 an) ainsi que des particuliers aussi célèbres que Elie Wiesel ou la famille Thyssen. Et puis surtout Madoff promettait à ses clients des rendements impressionnants – on évoque couramment le chiffre de 10% par an – ce qui apparemment ne se refusait pas.
 
Aussi lorsque jeudi dernier un communiqué conjoint du procureur Lev Dassin et de la police fédérale américaine (FBI), annonçait la découverte d’une gigantesque fraude opérée par Madoff, c’est une nouvelle déflagration qui a secoué le monde de la finance . En effet la fraude semble porter sur plus de 50 MM de dollars (près de 40 milliards d’euros). Si le montant de la fraude paraît incroyable, le schéma en est très simple, il s’agit du schéma de Ponzi, ou fraude pyramidale, du nom de Charles Ponzi, un financier italo-américain véreux qui dans les années 20 avait trompé des milliers d’épargnants en promettant des intérêts allant jusqu’à 40% en 90 jours.

Le principe simplifié de l’escroquerie est le suivant : on attire le maximum de clients en promettant des rendements inédits et on assure ces rendements avec l’argent déposé par les nouveaux clients. Le système tient tant que les souscripteurs ne viennent pas retirer massivement leurs avoirs. Comme le dit J.K Galbraith « La spéculation survient lorsque l’imagination se fixe sur quelque chose d’apparemment nouveau dans le domaine du commerce ou de la finance », ici la nouveauté tenait au fait que des rendements incroyables étaient promis par quelqu’un de prétenduement irréprochable.

Pourtant, les résultats des fonds gérés par Bernard Madoff suscitaient des doutes depuis plusieurs années. Dès 1999, un courtier d’une entreprise concurrente, Harry Markopolos, a envoyé une lettre à la Securities and Exchange Commission. Il qualifiait ces fonds de « plus grand montage Ponzi du monde », selon des documents obtenus par le Wall Street Journal. En 2005 Markopolos affirmait « "Bernie Madoff’s returns aren’t real and if they are real, then they would almost certainly have been generated by front-running customer order flow from the broker-dealer arm of Madoff Investment Securities LLC” en clair les rendements obtenus par Mr Madoff ne sont pas réels ou bien alors sont frauduleux.
 
Finalement une division de la SEC aurait ouvert une enquête en 2007, mais elle n’avait manifestement pas débouché sur des mises en accusation.
Le problème pour Mr Madoff c’est qu’avec un marché boursier en forte baisse, de l’ordre de 40% (-35% pour le Dow Jones, -43% pour le Nasdaq, -43% pour le CAC 40) depuis le début de l’année il s’est probablement retrouvé face à des demandes de retrait massives de la part de ses clients, demandes qu’il n’a pas pu honorer le contraignant à dévoiler la gigantesque fraude la semaine dernière.
 
Comme d’habitude le discours que l’on va entendre dans les prochains jours va consister à dire qu’il s’agit d’un acte frauduleux, non représentatif, œuvre d’un homme seul, très habile… En résumé le système n’est pas en cause. Or au contraire cette affaire illustre de façon magistrale les failles du système : une personnalité au cœur de la machine, reconnue et admirée, est capable de berner tout le monde pendant des dizaines d’années, y compris les plus grandes banques de la planète… aucun contrôle – que faisaient les cabinets d’audit, les experts comptables, la SEC ? – n’a révélé le pot aux roses,… personne – les gérants de fonds, les génies des mathématiques, les dirigeants d’institutions financières - ne s’interrogeait sur des rendements défiant toute expérience et tout modèle,… en somme tant que l’argent rentrait tout le monde fermait les yeux.

Au cœur du système il y a donc l’avidité, la recherche toujours plus effrénée du profit, au mépris des règles de prudence, de gestion des risques et du bon sens le plus basique. Au cœur du système il y a le pari que font les hommes et les institutions : si ça marche mon gain peut être immense, quasi infini, si je perds ma perte est limitée, circonscrite à ma mise initiale. Comme pour le pari pascalien qui vise à postuler l’existence de Dieu (pour simplifier : gain infini en cas de pari juste, perte finie en cas de pari infondé) la finance pascalienne est une pure spéculation – on n’insistera jamais assez sur l’étymologie de ce mot, qui est « speculus » en latin, c’est à dire miroir, la finance contemporaine est aussi une finance de miroir, de mimétisme, de comportements moutonniers – où le risque est perçu comme faible.

Pour tous les traders et banquiers de la planète, les schémas les plus osés et les plus improbables valent le coup puisqu’en dernier ressort il n’y a pas grand-chose à perdre. En cas de réussite le trader audacieux pourra prendre sa retraite à 35 ans, en cas d’échec il perdra son travail et encore pas toujours. En cas d’investissements hasardeux mais couronnés de succès la banque affichera des résultats records – ce qui est bon pour les actionnaires et les banquiers-, en cas de pertes le contribuable finira bien par payer les ardoises comme on le constate ces derniers mois.
 
En outre la finance pascalienne comme le pari du philisophe laisse les individus et les institutions seuls face au dilemme du pari. Personne n’est là pour dire la règle, l’ordre, la loi. L’auto-régulation individuelle, pour tenter un oxymore, ça ne marche pas.
En somme tant que la perte pour les joueurs de la finance pascalienne ne sera pas très importante, ce qui reviendrait par exemple à infliger des peines de prison à ceux qui volent des milliards comme on le fait pour ceux qui volent des voitures ou cambriolent des coffres-forts, il ne se passera rien.
 
Comme le dit à l’AFP un analyste souhaitant conserver l’anonymat."Il avait des positions officielles trop importantes pour ne pas inspirer confiance, tout ceci est très négatif pour l’image de Wall Street". Oui ceci est très négatif, d’autant plus que cela aura des effets bien au-delà de Wall Street, et il faut espérer que cela change enfin.

Au fait Bernard Madoff a été libéré jeudi soir après versement d’une caution de 10 millions de dollars ; il risque une amende de 5 millions de dollars mais surtout jusqu’à 20 ans de prison.



70 réactions


  • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 11:02

     Très intéressante, cette affaire. Voila un donateur du parti démocrate pris la main dans le sac. Et il n’y a pas que des banques qui y ont crus. Le très leftiste Stephen Spilberg aussi.

    Le système de Ponzi est une horreur, qui n’est pas une spécialité des délinquants économiques.
    Nous connaissons un système de Ponzi très officiel en France. Un système où ce sont les nouveaux entrants qui payent pour ceux qui ceux déjà à l’intérieur. Je parle du système de retraite par répartition. Tôt ou tard, ces montages finissent toujours par s’effondrer. Nous n’avons pas fini d’entendre parler de Ponzi.


    • Marc Bruxman 16 décembre 2008 11:19

      Clairement... Il n’y a pas que les financiers qui se comportent mal et notre état "providence" utilise les mêmes abus que la haute finance. C’est juste que les gens ont perdus confiance en les banques mais pas encore en l’état.

      Nous vivons une bulle de la dette publique, la dernière des bulles. Parce que quand celle la va péter, ca va être ground zero... Plus que deux à trois ans et boom !


    • yoda yoda 16 décembre 2008 11:21

      Oui le systeme de retraite par repartition est un exemple de chaine de Ponzi, MAIS A INTERET (ou profit) QUASI-NUL. Elle ne repose donc pas sur une croissance exponentielle des depots, et c’est donc la seule qui soit viable....
       smiley



    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 11:33

       Voire.... Inflation, revalorisation des montants, déséquilibre démographique, transformation de la structure du travail, modification autoritaire et arbitraire de l’âge de la retraite et des durées de cotisations, salaires et frais de fonctionnement opaques, ponctions syndicales..... Il est difficile de croire qu’il s’agit d’un placement de père de famille. Un système de Ponzi est à très haut risque.


    • ASINUS 16 décembre 2008 11:38

      notre etat providence ? vous voulez parler du bouclier fiscal et du cadeau faramineux fait a quelques nantis
      pour saluer en fanfarre l arrivée d un president soutenu par les plus liberaux de ce pays ,
      parlons de dette et d etat
      a ce que je sache l etat parangon du liberalisme et aussi celui disposant de la dette la plus colossale
      qu il fait payer d ailleurs au reste du monde , je fais erreur ou ces 4/5 derniers dirigeants procedaient
      du monde financier et liberal ?

      de plus beaucoup plus modestement n ayant pas vos connaissances en economie je trouve
      etonnant pour expliquer ses fautes l utilisation du "oui mais lui il as fait pire " dont je croyais
      l usage limité au cour de récréation


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 11:42

       Ne trouvez pas utile à votre jugement de savoir ce qu’est un système de Ponzi, et de savoir où il est largement utilisé ?


    • ASINUS 16 décembre 2008 11:50

      yep le fait de marquer mon desacord ou mon incompréhension ,
      n induit pas que je n apprenne pas


    • Tzecoatl Tzecoatl 16 décembre 2008 13:28

      @Le péripate :

      Encore un libéral à deux balles qui nous montre la paille en camouflant la poutre. Et ton système monétaire, s’il n’y a plus de nouveaux emprunteurs, il devient quoi ? Il se casse la gueule : beau système pyramidal, et donc moteur du capitalisme forcément impérialiste. Heureusement que l’état joue le rôle de l’emprunteur privilégiant notoirementses potes dans un tel système.

      Et la bourse, ce n’est pas un système de Ponzi ?

      Je veux bien que tu niques la retraite par répartition au prétexte que c’est de Ponzi, mais comme un libéral est forcément cohérent, il va aussi réclamer la fermeture de la bourse et la fin des banques émettrices de monnaie d’endettement : Vaste Programme aurait insinué De Gaulle !



    • Tzecoatl Tzecoatl 16 décembre 2008 13:30

      Par ailleurs, si la retraite par répartition est pyramidal, la retraite par capitalisation aussi.


    • wesson wesson 16 décembre 2008 15:47

      @ le péripate,

      " Voila un donateur du parti démocrate pris la main dans le sac. Et il n’y a pas que des banques qui y ont crus. Le très leftiste Stephen Spilberg aussi."

      Vous savez, on ne montes pas une arnaque de 50 milliards sans arroser un peu tout le monde. Les immenses sociétés, les fonds de pensions et les privates equities arrosent tout le spectre politique histoire d’avoir toujours le gagnant sous sa coupe.

      Ce n’est pas différent en France. M. Bouygues par exemple a fait des largesses tant à la gauche qu’à la droite, même si son inclination politique personnelle laisse peu de place au doute.



    • non666 non666 16 décembre 2008 16:00

      Et oui JP doguet, vous ne semblez pas encore avoir compris a qui vous aviez affaire avec cette meute !

      Ceci dit Cette enieme affaire est trop enorme pour que tout ceci ne soit qu’une coincidence de plus.
      L’Humanité n’ayant pas voulu financer la guerre coloniale des etats unis, la facture par la ruine nous est livré en fin de mandat de Bush .
      Le dollar ne vaut plus rien et un gigantesque echantillon gratuit de ce qui va arriver si nous ne crachons pas au bassinet pour le soutenir , nous est livré.
      La TOTALITE des etablisements financiers US viennent en quelques semaines de nous livrer toutes leurs creances pourries, tous leurs deficits accumulés.

      Les autorités du marché de New york sont devenues , depuis quelques mois , par la grace de la fusion entre la bourse de Paris (+ benelux) et celle de New York, les notres.
      Du coup, comme par hasard, personne n’a verifié la solvabilité minimum des produits livrés.

      Qui croit encore au hasard ?

      Qui croit encore le gouvrnement français qui nous promettait que Kerviel allait servir d’exempleet que de nouveaux mecanismes etaient en place pour prevenir l’effondrement des banques  ?

      Effet levier
      + usurpation du capital des clients par les speculations des Banques
      + mondialisation des mecanismes de controle et des agences de ratings sous controle US
      + exportation des produits avariés US vers le reste du monde
      = Confiscation des epargnes du monde entier perdu dans le gouffre US.

      Et avec ça, ils vont nous demander de valider la nouvelle Europe qui n’est qu’une succursale d’un marché mondial sous controle yankee !




    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2008 16:07

      Le système de retraite par répartition n’a rien d’une pyramide de Ponzi, et ceci pour deux raisons : la première a été précisée par Yoda. 

      La seconde c’est que, si un jour il devait y avoir des perdants, ce serait pour l’une des raisons suivantes : parce qu’il, il n’y aurait plus de jeunes pour payer les retraites des anciens. Mais alors, il n’y aurait probablement plus d’anciens non plus ! Ou bien parce que les jeunes ne voudraient plus payer pour les anciens : c’est précisément à cause de gens comme Péripate que cela risque d’arriver.

      Ceci dit, Dominique Voynet a fait lundi dernier sur France Culture sa chronique hebdomadiare sur ce sujet, je vous invite à l’écouter. Je n’ai pas le lien sous la main. Pour faire court, effectivement, elle dit que si notre société ne donne pas rapidement une meilleure place au jeunes, ils auraient de bonnes raisons d’écouter les sirènes libérales qui leur susurent de casser cette chaîne de solidarité intergénérationnelle.


    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2008 16:08

      Erratum : je voulais dire : Corinne Lepage a fait lundi une excellente chronique sur ce sujet de la retraite par répartition.


    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2008 16:19

      Sauf erreur, le système Enron était pécisément lui aussi une pyramide de Ponzi ?


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 17:32

       Je vois que j’en ai énervé quelques uns.... 
      Mais, au delà des réactions pavloviennes à cette petite provocation, il y a Tezcoal qui dit quelque chose d’intelligent : Si je suis cohérent, je suis contre cette usurpation que constitue l’émission monopolistique de la monnaie, que ce soit pas l’état, ou par des institutions par lui contrôlé.... Bingo ! Je suis pour l’émission privée de monnaie. Mais, c’est hors sujet, naturellement.


    • Tzecoatl Tzecoatl 16 décembre 2008 18:21

      @Le Péripate :

      Excusez-moi, mais je suis pété de rire devant votre promptitude à nous servir une soupe infâme. C’est dingue le nombre de libéraux qui ont 10 assertions dans leur mémoire, on croirait parler à des programmes de 5 lignes. Serait-ce Pavlov contre Coué ? Non, visiblement, le libéralisme c’est Cauet aux manettes de l’économie.

      Qui peut croire une seconde au sérieux de la proposition libérale de monnaies privés quand on voit le nawak fait avec les libertés qui ont été consenties au secteur financier ?

      Dès que l’on gratte un peu, une de vos assertions ne tient pas, et l’on récupère quoi ? Une autre assertion. Vous n’avez pas l’autorisation de construire librement un argumentaire ? les maîtres du prêt-à-penser libéral ne vous ont pas donné ce feu vert ? Ou alors, le libéralisme est cette philosophie dont on ne peut discuter les postulats, commes les lois de l’Univers ? Cependant, comprenez que remplacer un postulat faux par un autre postulat faux fasse au final piètre démonstration (vaine chose en sciences humaines par ailleurs).

      Et excusez, mais faire sauter le système monétaire actuel (pourtant dûment lobbyisé) pour des lubbies libérales transformerait un monopole de Ponzi en une apparente concurrence de banques reproduisant ce type de schémas pyramidaux. Ou alors nous aurions des monnaies marchandises adossées à des matières premières, donnant énormément de pouvoir aux détenteurs de ressources, richesse le plus souvent fruit du hasard et non du travail.


      L’honorable valeur qu’est la liberté mérite beaucoup mieux que votre libéralisme de caniveau. Rien que déjà un libéralisme reconnaissant que la liberté émerge de la capacité de l’individu et non pas strictement de sa propriété. Mais, je vous laisse vous complaire dans votre libéralisme de classe et de propriétaux.


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 19:19

       J’apprécie l’élégance dans l’argumentation qui est la votre.


    • Tzecoatl Tzecoatl 16 décembre 2008 19:58

      @Le Péripate :

      Primo, je ne suis pas certain que des monnaies privés ne réproduisent pas ce schéma pyramidal ;
      Secundo, vu le bordel qu’ont généré les banquiers avec leur liberté, je ne suis pas certain que la libéralité de monnaie privé soit d’actualité.

      Tertio : On va bel et bien fermer alors tout système d’échange de titres (bourse, etc) afin d’être cohérent.


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 21:06

       Vous faîtes bien confiance aux fabricants de chaussures pour vous vendre un pied droit et un pied gauche à votre pointure, d’une solidité convenable. Et ceux qui vendent des chaussures dont la semelle qui se décollent au bout de quelques fois font faillite, ou ne vendent plus. Pourquoi en serait-il autrement avec les monnaies ?

      Mieux vaut des dizaines de petites "catastrophes" localisées, avec un faible impact, que la catastrophe majeure d’un système obligatoire, d’un système où la violence tient lieu de confiance.

      Mais, rassurez vous, les états ne renonceront pas à la création de monnaie. 

      Accessoirement, la crise de 29 suit de quelques années seulement la création de la FED. Car, auparavant, la création de monnaie au USA était bel et bien privée, et locale. Ce n’est donc pas une utopie. 


    • Tzecoatl Tzecoatl 16 décembre 2008 22:58

      @Le péripate :

      Je vous ai peut-être secoué un peu trop violemment, mais au moins vous apportez des arguments, ce dont je suis reconnaissant.

      La faillite d’une banque cause des dommages collatéraux autrement plus néfastes que la faillite d’un fabricant de chaussures, car elle est en charge de lubrifier un réseau économique.

      La concentration du système bancaire mondial actuel et sa cartellisation notoire (GIE carte bancaire par ex) laisse peu de place à un retour à l’atomisation du secteur qui confine plus de la nostalgie. D’ailleurs, les libéraux sont plutôt d’accord pour diagnostiquer qu’en monnaie privée, il y aurait 2 ou 3 émetteurs, la multiplication des devises relevant du troc. Pour ma part, la monnaie ayant plus trait à l’information qu’à la valeur désormais, j’y verrais plutôt une position monopolistique type Microsoft ou Google. Et je ne vous dis pas les millions de tentatives de bricolage de banque dans le cadre d’une libéralisation des monnaies, et les plâtres essuyés par l’économie réelle lors de l’écrémage.
      Bref, votre argument concernant les avantages de l’atomicité me semble mal engagé. Les américains arrivaient à payer leurs subprimes à 4%. Ca s’est corsé à 13% (page53 paragraphe 385 du contrat) : l’état n’y est pour rien. Apparté : Même Paris Hilton qui préconisait de forcer ces contrats à rester au taux de départ me semble une excellente économiste face à l’ensemble des libéraux et à la gestion Paulson de la crise. C’est bouleversifiant !

      Par ailleurs, j’ai quelque respect pour la conclusion de Arnaud de Montebourg qui est celle-ci : la finance a quelque chose à voir avec la sécurité publique. La concurrence en secteur bancaire, sans réglementation, amène à toutes les dérives. Toujours plus de rentabilité pour faire mieux que le voisin, l’avaler ou ne pas se faire avaler, au prix de moins de sécurité, jusqu’au clash.

      Et laissez-moi déplorer que vous n’ayez pas encore assimilié les limites des monnaies adossées à des métaux, ou toute autre matière première, qui concentre la monnaie autour des miniers en survalorisant ces industries et les rendant particulièrement violentes. La création ex-nihilo a au moins le mérite de permettre l’échange partout où se trouve une banque et un banquier prêteur, où la monnaie est rare.

      Question : vous interdiriez la réserve fractionnaire en monnaie libre ou vous laisseriez cette liberté à chaque banquier ?

      Etes-vous persuadé qu’un banquier fera passer son papier-monnaie privée pour de la valeur sans un peu de violence ? J’en doute complètement.

      Le pays le plus libéral que je connaisse, c’est le Soudan. Pas d’état, que du bordel.









    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 23:11

       Question secousse, pas de problème, on me surnomme Orangina depuis que je trolle sur Avox... smiley

      Je suis sensible à vos arguments, et je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur la possibilité de (re)venir à une création libre de monnaie. Cependant, avoir conscience de la nature artificielle et forcée de la confiscation par l’état (ou ses obligés) de la création monétaire implique au minimum d’exiger de cette gestion une rigueur toute particulière, si c’est possible, ce qui n’est pas joué. 

      C’est une question qui mériterait de plus ample développement. 


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 23:45

       Je n’ai pas répondu sur la question de la réserve fractionnaire. A priori, celui qui est responsable est le meilleur juge pour savoir à quel niveau situer cette réserve. Mais un encadrement souple est envisageable aussi. Tout se discute, et seuls les faits permettent de trancher, je ne peux pas faire semblant d’ignorer que la délinquance économique est toujours possible. Si le monde était parfait, ça se saurait.


    • Tzecoatl Tzecoatl 17 décembre 2008 08:43

      Votre système de monnaie libre serait possible avec une nature humaine où la responsabilité est aussi haute que sa liberté. Hélas, ce n’est pas le cas. Je me suis résigné à la même réflexion pour mon invention de monnaie, l’étalon-propriété, où chacun est en quelque sorte son banquier (du moins, chaque individu décide de l’octroi de ses prêts personnels).

      "Je suis sensible à vos arguments, et je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur la possibilité de (re)venir à une création libre de monnaie. Cependant, avoir conscience de la nature artificielle et forcée de la confiscation par l’état (ou ses obligés) de la création monétaire implique au minimum d’exiger de cette gestion une rigueur toute particulière, si c’est possible, ce qui n’est pas joué"

      Orléans vous expliquera que le signe monétaire est commun aux acteurs économiques et qu’il est donc assez naturel que ce soit la chose publique ou res publica qui soit en charge de ces questions.

      Cependant, la gestion étatique actuel de la monnaie est fort discutable, je vous l’accorde. D’autant plus que les états n’ont plus la main dessus, du moins sur le papier. Ou plus exactement, les désaccords entre états fait que la position allemande est satellisée.

      Pour ma part, je considère que nous vivons sous une monnaie malthusienne, dont le mode de fonctionnement permet surtout de renouveler en permanence le marché (monnaie temporaire), peut-être un peu écologique car elle limite la croissance (mais c’est plus compliqué que cela car certains sauts schumpeteriens sont sans doute bon pour l’écologie, et donc pour la croissance), et de nature à continuellement engendrer de la casse sociale, du chômage, et des faillites, du fait de sa rareté logique.







    • Tzecoatl Tzecoatl 17 décembre 2008 09:17

      Par ailleurs, je suis particulièrement satisfait de pouvoir garder le dialogue avec des libéraux (ce qui est quasi impossible avec certains, ex liberaux.org), ça me semble indispensable, notamment pour éviter de trop grossières erreurs.


    • Tzecoatl Tzecoatl 17 décembre 2008 09:35

      "

      Je n’ai pas répondu sur la question de la réserve fractionnaire. A priori, celui qui est responsable est le meilleur juge pour savoir à quel niveau situer cette réserve. Mais un encadrement souple est envisageable aussi. Tout se discute, et seuls les faits permettent de trancher, je ne peux pas faire semblant d’ignorer que la délinquance économique est toujours possible. Si le monde était parfait, ça se saurait. "

      Sans protection de l’état, des banques pratiquant la réserve fractionnaire seraient sujettes à toutes les rumeurs (par ex des concurrents), ou alors pratiqueraient la violence en place et lieu de l’état (dépôts non liquides, etc).

      Par ailleurs, il s’agit d’une usurpation de propriété, je ne comprends toujours pas des libéraux qui défendent cela au nom de la liberté (pas tous, certes).

      Après, certains s’en remettent à la sélection naturelle et prétendent que in fine, en monnaie libre, la réserve fractionnaire ne serait pas viable à priori. Mais permettez- moi de préciser que le libéralisme économique fait une erreur de vouloir réduire le fonctionnement de la concurrence à un cadre darwiniste.

  • ASINUS 16 décembre 2008 11:15

    bonjour peripate
    donateur du parti democrate , yep precision utile croyez vous les democrates us ne sont pas des liberaux ?

    yep puisque nous parlons de systeme pyramidale a la vitesse ou les "purs liberaux "renient et desavouent
    les liberaux pris la main dans nos poches vous allez vous retrouver bien seul en haut de la pyramide


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 11:36

       "Libéral" au USA veut dire socialiste. Le terme "libertarian" correspond à l’acceptation française du mot libéral.


    • ASINUS 16 décembre 2008 11:41

      tss
      yep on appelle cela ergoter


      tsss
      pas bien peripate de jouer sur des mots que je ne connais pas , vous avez parfaitement compris ce que je voulais exprimer


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 11:51

       Si vous appelez "jouer sur les mots" que de distinguer entre socialiste et libéral. Ne répète-t-on pas à l’envie que libéral, c’est mal ? 
      Par ailleurs, je comprends parfaitement que vous ne connaissiez pas le sens de ces mots. Il n’y a pas de honte à cela. Il y a une "intelligensia" qui a tout fait pour brouiller ces notions, renverser les valeurs. D’une certaine manière, ils ont gagné.... provisoirement.


    • Gilles Gilles 16 décembre 2008 12:13

      Tu as raison péripate, mais quand tu dis :

      "Libéral" au USA veut dire socialiste. Le terme "libertarian" correspond à l’acceptation française du mot libéral.

      Tu t’enmèles toi même les pinceaux.....
      Etre à gauche pour toi, c’est forcément socaliste ? Le libéral américain est à gauche de l’échiquier politique aux USA, mais aux USA même socialiste est une quasi-insulte et aucun libéral de là bas ne se considèrerait comme soicaliste

      Quant à libertarien, c’est l’anarchisme de droite qui va encore plus loin que le libéralisme, qui prône tout de même un certains contrôle et une redistribution. Même aux USA les libertariens à la Ron Paul sont considérés au delà du libéralisme


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 12:33

       Ce n’est pas le sujet, mais c’est pourtant parfaitement clair : libertarian est l’équivalent américain du français libéral. Qui comprend une large palette qui va de sociaux libéraux, minarchistes, et anarcho- capitalistes, pour ne citer que les principales composantes. Après, libre à vous de jouer à Humpy Dumpy. Mais n’espérez pas être compris.


    • Tzecoatl Tzecoatl 16 décembre 2008 14:26

      Tout à fait d’accord avec la déf de Gilles. Je rajouterai qu’être "liberal" aux US c’est au sens liberté des moeurs, ce qui une caractéristique plus prononcée chez nos socialistes. Etre libéral en France se comprend essentiellement dans le domaine de l’idéologie économique dans le sens commun.

      Les revendications propres à chacun de ces deux libéralismes s’explique par une France plus socialiste en économie, et une Amérique plus conservatrice sur les moeurs, par rapport à la moyenne.

      Après, les libertariens sont bel et bien carrément à l’Ouest (Etat string-ficelle ou demain, j’enlève le bas, comprenez l’état).


    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2008 16:25

      Je ne sais pas pourquoi, Péripate tout d’un coup me fait penser aux Monty Python  smiley


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 18:05

       J’aime bien les Monty Python. Mais, c’est curieux, JL, lui, ne me fais penser à..... rien, le vide, le néant, même pas à une absence. Je me demande à quoi correspond cet acharnement stérile. Vous feriez mieux de sortir dans la rue et d’avoir un geste, une parole d’humanité.


  • John Lloyds John Lloyds 16 décembre 2008 11:31

    "il faut espérer que cela change enfin."

    ça, malheureusement, c’est un voeu pieu utopiste. Suite à cette irresponsabilité des banques mondiales qui, au lieu de faire leur métier à prêter de la thune aux entreprises, l’ont "placé" dans des châteaux de cartes pour leur seul profit, on aurait dû organiser un Nuremberg pour coller ces mecs là au placard et leur bouffer leur patrimoine. Vous, en tant que particulier, vous réglez en retard de 2 jours une échéance Ursaff, on vous colle des majorations, et en difficulté de paiement, on vous met à poil.

    Ces mecs là ont entre les mains des armes de destruction massive, et non seulement ils n’ont pas été inquiétés, mais ils ont été reconduits, et avec du pognon tout frais - alors que les caisses étaient censées être vides - pour qu’ils recommencent, notre pognon, pour soi-disant relancer l’économie, relance qu’on ne voit toujours pas arriver, loin s’en faut. Et là c’est les politiques qu’il faudrait coller au trou, notre pognon encore une fois engouffré, qui va partir dans le néant. Mais qui rend des comptes dans cette affaire ?

    Non, ça ne changera pas, parce ces mecs là sont de la même famille. Madoff, 20 ans de prison, 5 millions d’amende, je sais pas si je dois rire ou pleurer, mais ce mec là possède de quoi arroser tout le système, il va se payer le juge, se payer un virtuose du barreau (là où vous et moi monterons un dossier d’AJ classé en dessous de la pile du débudant chez qui il échouera), il sera condamné à 4 ans, n’en fera qu’1 ou 2 pour bonne conduite, payera quelques millions d’amende (même pas 1% des 50 milliards), ce qui le fera en plus bien rire.

    Et où est la finalité là-dedans, pour nous, cochons de payeurs ? Travailler plus pour gagner plus ? Pour ceux qui peuvent encore accéder à la grande broyeuse, c’est plutôt travailler plus pour rembourser plus, jusqu’à que ça ne soit plus possible, jusqu’à ce qu’un de leur représentant, un "officier ministériel" force la serrure et bouffe tout ...


    • Gilles Gilles 16 décembre 2008 12:26

      Je ne crois pas....aux USA ce genre de mec prend en général trés trés cher.

      Les copains à Clinton qui fricotaient ensemble dans les magouilles, le pdg d’Enron, proche de la famille Bush, ont écopé de pas mal d’années de prison...alors même que leur chers amis étaient présidents et eux milliardaires

      Faire tomber des têtes couronnées est nécessaire pour appaiser le peuple, surtout si c’est les puissants qui ont dérouillé. Et ça permet de ne pas remettre en cause le système. Puisque le "méchant" a été lourdement condamné c’est bien la preuve qu’il est seul fautif et que couper la branche pourrie suffira

      En France par contre il est clair que jamais un tel gars ne serait lourdement condamné. On réclamerait sa tête, sarko le premier devant les caméras, mais aprés quelques années d’instruction ça fera pschhhhhiiiiiiiiiit, Et dans quelques années Sarko lui donnerait même une commision à présider


    • geko 16 décembre 2008 13:04

      Gilles

      Ce que je précisais à Santi : En France un Madoff serait couvert en pointant le doigt sur quelques Kerviel !


  • Forest Ent Forest Ent 16 décembre 2008 11:55

    "Ponzi scheme", "pyramide", "cavalerie", "bulle", "ingénierie financière"... ce sont des synonymes. Toute la finance de ces 15 dernières années était une pyramide.

    Il est curieux que celui-ci se soit laissé prendre. Il était si facile de plaider la crise et l’irresponsabilité, comme les autres. Ou bien de s’enfuir aux Caraïbes.

    Il n’aura pas longtemps le high-score à 10 K(erviel). Il y a beaucoup mieux en route dans les dérivés. Tout ça, c’est les hors d’oeuvre. Quiz : quel est l’encours en CDS sur la faillite de GM ?


    • John Lloyds John Lloyds 16 décembre 2008 12:14

      "quel est l’encours en CDS sur la faillite de GM ?"

      1 trillion de $

      Oui, c’est clair que ce ne sont que les prémices. Si la bulle des CDS s’effondre, c’est la cessation de paiement des entreprises : "L’en cours de cette bulle s’élève, selon la Banque des règlements internationaux (BRI) à 60 000 milliards de dollars"


    • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 16 décembre 2008 15:05

      Forest,

      une fraude à 10K(erviel) ne me paraît pas insignifiante quand elle a l’air d’être le fait d’un seul homme (bien qu’il me paraisse évident qu’il faut des complicités). Evidement le montant des CDS et autres produits exotiques est bien plus important mais il résulte de l’aveuglement de centaines d’opérateurs et non de la fraude d’un seul.
      Au final tout cela est un symptôme de deux phénomènes concomitants et fondamentaux - à mon sens - pour comprendre ce qui se passe dans les pays occidentaux : la distorsion de la répartition capital/travail dans la valeur ajoutée (ce qui représente des sommes faramineuses) et la captation de ces sommes par seulement quelques dizaines de milliers d’individus pendant que le reste de la société stagnait. J’évoquais cela dans un article intitulé "la société de l’écart type".

      Cdt,


    • Forest Ent Forest Ent 16 décembre 2008 22:01

      Tout à fait. J’avais aussi mentionné ça là :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=37743

      Ca n’a rien à voir, mais ce qui est ironique, dans votre titre "la société de l’écart-type", est que la finance se plante, en dehors des vrais escrocs, pour avoir collé des "lois normales" sur un système anormal. smiley


    • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 16 décembre 2008 23:59

      et le pari porte bien sur dieu ("in god we trust"), le dieu argent smiley


  • Gilles Gilles 16 décembre 2008 12:08

    Marrant de voir que depuis des mois sont annoncés plan sur plan, dont la perspective est surtout de renouer avec la confiance dans la Finance, et que ce seul mec, va tout faire voler en éclat

    On ne peut plus avoir confiance, même dans les sommités, déjà trés riches, reconnues comme les meilleures connaisseuses du ssytème et considérées comme les plus sûres. Ce gars a volé même ses propres amis

    On ne peut plus avait confiance dans les banques et autres fonds qui jouent au casino de la finance en oubliant les régles prudentielles élémentaires appatées par les gains faramineux. Et pourquoi ? Juste pour se verser de juteuses commissions et bonus

    One ne eput plus avoir confiance en les mêms ci-dessus car dorénanvan ton sait que les produits qu’ils proposent aus clients, ils ne les comprennent pas eux mêmes et ne sont intéressés que par les commissions..... la hiérarchie poussant toujours plus les conseillers financiers à faire du chiffre

    On se demande forcément, demain à qui le tour ? Qui va sombrer emportant avec lui des milliers d’autres ?

    Il serait temps d’auditer sérieusement les fonds de pensions car eux gèrent les retraites de millions de personnes....alors s’ils ont faillit en jouant au casino, là ça serait la cata totale pour les USA et autres pays ultra libéraux

    Peut être qu’il faut en fait hâter la chute de ce système avide et auto destructeur et reconstruire un système qui garde en mémoire la maxime pourtant simple de Marx " toute création de richesse doit reposer sur le travail"



    • Gilles Gilles 16 décembre 2008 12:30

      A qui le tour......

      "Tout porte à croire que sans le krach de 2008, Madoff serait aujourd’hui encore en activité. La crise de confiance a fait que nombre de ses clients en Europe ont exigé, plus que les américains, de retirer une partie de leurs capitaux. Ces demandes ont précipité une crise de liquidité qui a empêché Madoff d’entretenir l’illusion de son succès. Car au même moment, le krach a fait se tarir ses sources traditionnelles d’apports en capitaux. D’où la crainte que d’autres escrocs du même type soient bientôt exposés à leur tour…"



    • geko 16 décembre 2008 13:09

      "Ce gars a volé même ses propres amis"

      Je pense que dans ce milieu là quand tu as des amis c’est pour les entuber ! Ils doivent même s’en vanter en privé !


  • saint_sebastien saint_sebastien 16 décembre 2008 12:09

    pas touche au financiers d’israel smiley


    • Gilles Gilles 16 décembre 2008 12:16

      ça c’est le bon coté de cette fraudes. Plusieurs association juives qui finançaient des projets juifs (dont pas mal vers israêl et probablement les colonies) se sont fait grugées au point pour une au moins d’être totalement ruinées...ouf un peu de répit !


    • Le péripate Le péripate 16 décembre 2008 21:09

       Voilà une joie de bien mauvaise aloi.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 16 décembre 2008 13:12

    " En 1646, le père de Blaise Pascal s’est démis la cuisse en tombant sur la glace, il est soigné par deux médecins. Blaise parle fréquemment avec eux durant les trois mois du traitement de son père, il leur emprunte des livres d’auteurs jansenistes, en particulier enthousiasmé par le Discours de la réformation de l’homme intérieur écrit par Cornelius Jansen en 1628, dont il ressort si vivement marqué qu’il communique son admiration à ses proches, certains affirmant donc que ce fut là la date de sa "première conversion". "

    En 1954, le père de Bernard Madoff s’est éclaté la rate en chutant à ski. Il est soigné par deux médecins proches de la " philosophie " de Ron Hubbard. Bernard parle beaucoup avec lui durant ses nombreuses visites à l’hopital et surtout, empreinte ses livres. Il en ressort si marqué qu’il communique son admiration à tout le cercle des " batary club " et ainsi contamine les principaux moteurs de la finance du " caca 40 " et autres qu’on sort.

    Mais, toutes ressemblance avec des fiction suggestives sont totalement fortuites... ???


  • ZEN ZEN 16 décembre 2008 14:32

    Ne soyez pas si dur avec cet homme !
    L’intention était bonne et le produit étiqueté "éthique" smiley


    Bernard Madoff, l’homme aux investissements "de haute éthique" :
    "M. Madoff avait créé son propre fonds à l’âge de 22 ans, avec 5 000 dollars de mise personnelle. Réputé intuitif, ultrarapide mais aussi très "éthique", il avait fini par s’imposer dans la communauté financière. Il avait pris la présidence du Nasdaq après en avoir révolutionné le fonctionnement.Figure de la communauté juive new-yorkaise, le "génial" financier était très présent dans ses activités caritatives, académiques et culturelles, ainsi que dans l’organisation du soutien financier à Israël. Parmi les nombreux "amis" qui lui avaient confié la gestion de leur portefeuille, on trouve certains des plus riches juifs américains, de vieilles familles de Long Island et de Floride.Celles-ci étaient souvent démarchées par un "makher" – un terme yiddish pour désigner un homme important – qui leur vantait les mérites du fonds Madoff Investissement Securities et expliquait qu’il leur servirait d’intermédiaire auprès de l’influent "Mr Madoff".Pour vendre ses prestations et son fabuleux rendement garanti jusqu’à 11 % l’an, M. Madoff mettait en avant ses valeurs, notamment, comme l’écrit son site Internet, son "attachement à des principes d’échanges équitables et de haute éthique".Mais depuis plusieurs années, sa méthode d’investissement mystérieuse, et le personnage lui-même, faisaient l’objet de vilaines rumeurs..."


  • herve33 16 décembre 2008 14:36

    Difficile à croire qu’une personne seule ait pu monter une tel montage financier à l’insu des autorités , il s’agit en fait d’un système qui s’apparente à la mafia où les autorités même sont complices .

    Bref , ce sont les institutions même des US qui se crédibilisent et plus grave encore le monde financier qui n’avait certainement pas besoin de cela en ce moment .

    Quand on pense aux renflouement des banques et qu’aucune réforme en profondeur n’a été entreprise . On peut déjà etre convaincu que cet argent du contribuable ne va servir qu’à alimenter les pertes des escrocs de la finance .


  • LE CHAT LE CHAT 16 décembre 2008 14:39

    si avec ça Kerviel n’a pas de circonstances attenuantes , lui qui fait maintenant figure de gagne- petit ! smiley

    le replatrâge ne tient pas plus qu’un automne ! déja le dollar qui était remonté à 1,25 relonge à 1, 37 et l’or affiche une santé insolente ! surtout gardez vos louis , la tempête est proche !


    • Anto 16 décembre 2008 15:18

      j’ai du mal a cerner l’analogie entre Madoff et Chichi, tout comme j’ai du mal a voir la moindre ligne directrice dans le raisonnment de ce post. Il faudrait que vous arretiez d’aligner les poncifs pour fournir une pensee qui a defaut d’etre originale sera au moins coherente. On a compris que vous aviez subit un lourd trauma du au cocos et que depuis vous adulez la democratie americaine, la propriete privee, le libre echange. Qu’est ce que ca vient faire la ?... La paranoia vous guette. Ca doit vous faire chier de voir ce qu’est en train de faire la chine.

      C’est quand meme incroyable d’avoir une lecture si biaisee de lactualite. 


  • François M. 16 décembre 2008 15:16

    Hey, bienvenue dans l’âge du terrorisme économique ou encore, la fascisme économique.

    Nous assistons à une gigantesque consolidation et concentration de la richesse partout dans le monde.

    Chez nous, au Québec et au Canada, nous sommes aux prises avec ce même genre de personnages cyniques.

    Coup d’état monarchique et bancaire au Canada

  • Jimd Jimd 16 décembre 2008 15:28

    toujours pareil :
    <Au cœur du système il y a donc l’avidité>
    Non au coeur de l’homme il y a l’avidite.
    rapellez vous le scandale de l’ARC !

    Ca se serait passe n’importe ou dans n’importe quel systeme. meme dans un systeme etatiste, il y a corruption et detournement.
    Ce n’est pas le systeme c’est un probleme humain.


    • Anto 16 décembre 2008 15:36

      donc le systeme n’est pas adapte a l’homme. Au coeur de toute arnaque il y a toujours deux conditions : L’avidite et la confiance. Le systeme est clairement en defaut. Madoff a ete suspecte il y a 10 ans sans consequences aucunes. (sans doute a cause de la foi aveugle du systeme dans la croissance du marche (ouaahh)) Les enquetes sur d’eventuelles malversations ont ete baclees et/ou classees sans suite. Les organismes de controle ont donc ete complaisant voire complices. Qd tous les humains d’un systeme sont idiots ou cyniques ou corrompus, c’est que le systeme est mauvais...


  • foufouille foufouille 16 décembre 2008 15:30

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article76247

    des associations caritatives touches par le madox
    lien vers un article de reuters


  • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2008 15:58

    Excellent article, qui fait très bien le tour de la question. J’ajouterai à cela la demande effectuée par les lobbyistes des milieux d’affaires pour une simplification de la comptabilité : ceci afin de pouvoir dissimuler plus aisément les fraudes sans doute.


  • TARTAR 16 décembre 2008 17:51

    Combien de Madoff dans les tiroirs de la démoralisation finale ???


    Nous verrons cela la semaine prochaine.


  • Cites 16 décembre 2008 18:57

    On a pas finit de pleurer et le pire reste à venir....

    J’en vois qui critiquent le système de retraite par répartition mais en attendant c’est le système par capitalisation qui va exploser dans les 6 mois qui viennent....

    Les systèmes de surveillance des fonds de pensions hollandais et anglais commencent déjà à lancer des cris d’alarme (http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/7773091.stm ) et aux US les cotisations montent et les versements diminuent.... je suis sûr que les futurs retraités apprécieront d’avoir placé tout leur épargne à perte... (et encore... si ils ne perdent pas tout dans des escroqueries à la ENRON....)

    et en bonus ont finira sur une bonne vielle nationalisation à la mode Argentine....


  • millesime 16 décembre 2008 19:22

    Vous ne trouvez pas bizarre que ce soit ses propres enfants qui dénoncent les méfaits... ?
    pour ma part je trouve çà étonnant... ;(il y a autre chose là dessous à mon avis)
    une seconde remarque : aucune banque américaine impliquée ou ayant été abusée . ;second étonnement ! (c’était peut-être plus juteux pour les banques de faire des subprime.. ?)


  • nat73 16 décembre 2008 22:21

    pas pire que la capitalisation pour laquelle il faudra aussi trouver demain quelqu’un pour acheter nos placements d’aujourd’hui lorsque nous liquiderons ces placements pour payer notre retraite : peut-être q’on ne nous en donnera pas grand chose...


  • nat73 16 décembre 2008 22:23

    l’Etat est immortel : il pourra toujours financer la dette avec la croissance future


  • Romain Desbois 16 décembre 2008 23:19

    Ha on va encore en avoir pour longtemps des articles pour dénoncer nos banquiers et autres sbires de la finance !
    NOUS AVONS QU’UNE SEULE CHOSE A FAIRE : CHANGER DE BANQUE !!!!
    Et ne perdez pas votre temps à répondre qu’ils sont tous pareil car :
    1 c’est faux, à vous de chercher
    2 et même si c’est vrai , alors préférons de garde une ou deux banques. Pourquoi engraisser toutes ces banques qui ne sont concurrentes que pour les gogos.

    Virons ces verreux et ne reprenons pas les mêmes pour nous expliquer le pourquoi du comment de ce que l’on aurait dû faire.

    NOUS AVONS CE POUVOIR, NOUS LES CLIENTS CAR NOS PETITS COMPTES FONT LEURS GROSSES FORTUNES !!!!!!!!!



  • Roddenberry Roddenberry 19 décembre 2008 22:26

    Loin d’etre des anomalies, les affaires Enron, Kerviel ou Madoff sont en fait des elements du systeme.Comme le démontre Paul Krugmann, prix nobel d’économie, le capitalisme financier est en effet une vaste construction pyramidale de type Ponzi dont la complexification (titrisation hedge funds, produits et marchés dérivés) sert à masquer la réalité frauduleuse


  • uchimizu uchimizu 22 décembre 2008 08:38

    D’après ce que j’ai compris, M Madoff n’a pas tout de suite utilisé les fonds des nouveaux épargnants pour rembourser les anciens, ce qui explique aussi pourquoi la fraude a pu durer aussi longtemps.

    Il n’est pas facile de comprendre ce que représente une somme de 50 milliards d’euros. C’est effectivement important, mais ce n’est pas un drame irrécupérable à l’échelle de nos sociétés. Ceux qui veulent mieux appréhender les grosses sommes d’argent seront peut-être intéressés par cet article qui explique les ordres de grandeur en jeu dans différents cas.


  • frédéric lyon 22 décembre 2008 08:54

    Les systèmes de type Ponzi ont toujours existé (ce n’est pas le dénommé Ponzi qui les a inventé), un exemple :

    La Sécurité Sociale Française, qui soigne les gens par l’endettement, au détriment des générations futures à qui on emprunte de l’argent pour couvrir les dépenses d’aujourd’hui, alors qu’elles ne sont pas encore nées !!!!

    Qu’ à celà ne tienne, lorsqu’elles seront nées, elles n’auront plus qu’à travailler pour rembourser "leurs" dettes !!!!

    Encore plus fort que Ponzi, qui lui piquait de l’argent déjà existant à des gens qui avaient au moins le mérite d’exister vraiment !!


  • Bof 22 décembre 2008 09:11

    Je crois que le sommet dans l’ordre du dévoiement du capitalisme financier et de la perte de repères et de contrôles, consiste à considérer l’argent comme une marchandise comme une autre.

     A partir de ce point de vue...tout découle !

    L’argent est et devrait rester un moyen d’échange entre les Hommes afin d’éviter les conflits donc une sorte d’énergie .


  • glattering 16 août 2010 07:52

    Juste pour dire que j’aime beaucoup vos articles. Meme si je n’apprends personnellement pas grand chose, ils ont la bonne idee de prendre un fait d’actualite pour reveler un rouage peu connu de la realite. Le tout de maniere claire, documentee, concise, bref, merci, continuez.
    Agoravox et les medias en general ont bien besoin de ces petites bouffees d’analyse et d’honnetete intellectuelle pour vulgariser des points de vue qui sont peu repandus.


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