mercredi 17 mars 2010 - par ploutopia

Les agences de notation font chanter les Etats

L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé sa note souveraine pour l’Espagne, estimant que la crise actuelle a mis en lumière les faiblesses structurelles du pays, deuxième de la zone euro à subir ce sort après la Grèce.

L’Agence de notation Fitch menace la France, le Royaume-Uni et l’Espagne sur la gestion de leurs finances publiques, les appelants « à prendre des mesures de réduction des déficits plus crédibles », au risque de voir leurs notes (AAA) remises en cause.

L’agence de notation Moody’s menace la France

Pourquoi ces agences de notations anglo-saxonnes menacent certains états alors que ces Etats ne sont pas plus dans le rouge que les deux plus grands chantres anglo-saxons du néolibéralisme ? Pourquoi la Grèce et pas le Royaume-Uni par exemple ? C’est ça la force des marchés et de la bourse, du bluff, toujours du bluff. Si vous voulez en apprendre d’avantage sur la manière de spéculer sur la dette d’un Etat, il y a une bonne explication ici

Ce qui est certain, c’est que le beau modèle capitaliste néolibéral a du plomb dans l’aile. Ceux qui devraient montrer allégeance et gratitude se montrent encore plus agressif et déloyaux. Le Capital mange la main qui l’a nourri. Oubliez la démocratie ou l’Etat de droit, le marché fait la loi.

Alors ? Démocratie ? ou Ploutocratie ?

Et encore, trop facile est cette focalisation sur les méchants riches de la planète qui détruisent tout, comme ce nouveau site THE VILE PLUTOCRAT (l’infâme ploutocrate) qui vient de sortir aux Etats-Unis, ou comme le bouquin d’Hervé KEMPF titré « Comment les riches détruisent la planète ». Si seulement ce n’était QUE la faute des riches, des chinois ou du pétrole… Ce serait trop beau.

Riche ou pas, il s’agit de l’homme.

Riche ou pas, il s’agit d’un système institutionnalisé par ce même homme. Un système dans lequel l’argent et ses intérêts jouent un rôle clé.

Alors ? A qui la faute ? Les riches ? Ou vous et moi ?



15 réactions


  • ZEN ZEN 17 mars 2010 12:25

    Le Royaume-Uni , toujours bien à l’ombre des USA, fait la loi, par la City interposée

    Mais qui va noter les notateurs ?


    • tmd 17 mars 2010 18:27

      Les notateurs sont payés par ceux qui veulent être notés (alors qu’ils devraient l’être par ceux qui cherchent à en savoir plus avant de prêter). De plus, les notateurs doivent être agréés par l’État ... C’est pour cela que La France est encore bien notée. Elle devrait être déclassée depuis longtemps, comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, …

      Pourquoi les États‑Unis ne sont pas dégradés ? Parce qu’ils sont en train de se relever. De plus, l’état des finances des États‑Unis est meilleur que celui des pays PIGS, et que les perspectives y sont bien meilleures.


    • ChatquiChouine ChatquiChouine 17 mars 2010 21:44

      @tmd

      « Parce qu’ils sont en train de se relever. De plus, l’état des finances des États‑Unis est meilleur que celui des pays PIGS, et que les perspectives y sont bien meilleures. »

      Vous rendez vous compte des énormités que vous racontez  !?

      Voulez vous voir un aperçu du déficit budgetaire américain
      http://www.usinenouvelle.com/article/etats-unis-deficit-budgetaire-2008-2009-au-plus-haut-depuis-1945.N118862

      Mais peut-être préférez vous vous interesser au déficit commercial
      http://www.leblogfinance.com/2009/11/usa-le-deficit-commercial-saccelere.html

      Globalement cela donne quoi au niveau de la dette (2008) :
      http://criseusa.blog.lemonde.fr/files/2009/05/3-endenatenvol.1241370456.jpg

      Sur ce graphique, vous noterez que pour un PIB de 14 000 Milliards de dollars, la dette cumulée (dette publique+privée) s’élève à ...55 000 milliards de dollars soit 400% du PIB !

      Alors des perspectives meilleures pour les US...je vois pas trop.

      Aujourd’hui, les Etats Unis surnagent désespérement en vendant des Bons du Tresor aux Chinois qui, pour l’instant, jouent le jeu car sinon, c’est le plongeon du dollar assuré avec la disparition des ...2200 milliards de reserve dont ils disposent (chaque Chinois est en droit de réclamer...1500 $ aux américains)

      Il faut savoir que les US impriment 15 000$ ...par seconde !, 24h/24 pour maintenir leur monnaie a flot.
      Le gros problème pour les Américains, c’est qu’avoir sacrifié une bonne part de leur industrie en la délocalisant en chine, ils se sont tiré une balle dans le pied pour de cupides intérêts à court termes, et l’ Europe n’est pas en reste là non plus.
      Ils ne peuvent plus compter sur un sursaut de la production interne (dopée par un dollar bas par exemple) parce-qu’il ne produisent...plus rien. (sauf dans le domaine militaire qui marche très bien d’ailleurs)

      Car ça y est, la Chine aujourd’hui est une économie quasi endogène, c’est à dire quelle se suffit à elle même pour générer sa propre croissance, il ne leur reste plus désormais qu’ a vite se débarasser de tous ces dollars qui vont bientôt ne plus rien valoir et pour cela, il faut acheter tout ce qui est possible(Volvo...), participer à tous les investissements sur le long terme qui leur garantiront un accés bon marché aux matières premières (implantation en Afrique, financement d’un oléoduc en Iran...).

      Pour l’instant, cette frénésie d’achat des Chinois n’est pas très perceptible mais je parierais que lorsqu’elle se manifestera plus clairement, la fin du dollar sera très proche.


    • Iren-Nao 17 mars 2010 13:44

      @ Chantecler

      Des noms, des adresses...

      De la corde, des reverberes.

      Il y en avait une chouette concentration dans les Worlds trade centers towers....un certain 9/11

      Iren Nao


    • liberta 17 mars 2010 16:26

      @ Iren Nao
      il y a une pyramide - les Illuminatis qui sont constitués de : - Groupe Bilderberg - CFR(Council Foreign Relations) - La Trilatérale - Skull and Bones

      entrez ces mots clés et vous aurez l’explication sur les centres de décision


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 17 mars 2010 13:17

    en attendant la guerre programmée par les engeances qui font artificiellement grimper les cours de l’or pour pouvoir fuir avec tout ce qui brille dans les poches selon la même méthode qu’en les années trente : " L’empire britannique lui-même, désormais plus que jamais aux commandes de la politique mondiale, en se concentrant sur l’éradication permanente des États-nations souverains, consistant à pousser les pays dans des conflits autodestructeurs les uns contre les autres. Les services secrets commencèrent immédiatement à semer les graines d’une autre grande guerre, afin d’éliminer les nations et préparer le terrain pour un gouvernement mondial. Les programmes sociaux furent éliminés, les industries, privatisées, et de furieuses campagnes de spéculations s’abattirent, la banque centrale imprima désespérément des montagnes de billets, dans le vain espoir de rembourser l’impayable dette débouchant sur la crise hyper-inflationniste. Aujourd’hui encore, la manipulation des tensions religieuses et ethniques sont organisées, juste pour créer des conflits régionaux. Les mêmes banques et cartels qui avaient manipulé les conflits, se positionnèrent en vue d’actions semblables pour ruiner les positions déjà affaiblies. La banque JP Morgan, située au 23 Wall street, branche américaine d’une banque britannique, fonctionnait comme un cheval de Troie dans la finance américaine depuis bien longtemps. Dans les années 20, la maison des Morgan agissait plus comme un cartel que comme une banque, sans rôle public et avec un conseil d’administration en lien avec des milliers de compagnies, d’industries, et d’établissement publics américains. La main des Morgan était reconnue comme monarchique au pays de la finance américaine, seulement inféodée à l’empire britannique pour lequel elle agissait. C’est ce vaste réseau financier qui allait prendre le contrôle des partis politiques, installer une série de présidents au service de Londres et Wall street, et qui allait conseiller le démantèlement du Système américain. Un chômage massif se développa à cause de l’effondrement de tout le tissu industriel et agricole, tandis que s’installait un désespoir profond et le chaos social, c’était un terrible cauchemar. Ce fut une époque extrêmement dangereuse, les intérêts Morgan tentèrent d’installer un gouvernement fasciste en France, autour de Pierre Laval. La révolution espagnole éclata et le régime fasciste de Franco fut mis en place, Hitler était au pouvoir, Mussolini était au pouvoir, et des banquier de Wall street soutenaient cela, y compris Prescott Bush, le grand père de GW du même nom, qui agissait avec des fonds destinés à financer Hitler. Des millions de dollars furent injectés dans le parti nazi et l’un d’eux mit le feu au Reichstag. Les nazis accusèrent le parti communistes et utilisèrent la peur suscitée par l’événement pour instaurer des lois liberticides fomentées par Hitler qui avait les pleins pouvoirs. Le krach économique aux Etats unis s’était transformé en une gigantesque famine, banqueroutes, saisies immobilières, et le chômage culminait à 25 %. Mais les gens n’étaient pas en mesure de prêter attention aux grondements menaçants qui provenaient de l’étranger. Pourtant, la participation aux élections qui suivirent fut sans précédent. Les électeurs espéraient trouver un leader qui, contre toute attente, les sortiraient du désespoir et ramènerait la prospérité sur le pays... " Sauf qu’il n’y avait pas internet...


  • TSS 17 mars 2010 13:30


    qu’est ce qui permet au agences de notation(payées par les banques) de juger et noter les etats

    qui les ont renfloué quand elles coulaient ?...!!

    d’autre part elles ne sont là que pour defendre les USA et le dollar et sont derrière les problêmes

    de la Grèce... !!


  • Fedaykin 17 mars 2010 14:34

    Enfin ! les États se font taper sur les doigts. Ça fait du bien, alors que nous, citoyens, devons subir des taxes écrasantes, faire attention à ne pas être en découvert, nos dirigeants de l’extrême droite à l’extrême gauche se régale sur notre dos.

    Et contrairement aux fantasmes de l’auteur, ce « modèle capitaliste néolibérale » n’est pas le titanic. C’est l’iceberg. Le titanic c’est la sociale-démocratie déjà à genou après la chute du mur.

    Comme le dit l’auteur l’État de droit, mais aussi le marché définitivement indissociable du droit, devraient émerger à nouveau. Finit la gabegie des politicar et l’assistanat généralisé.


  • patroc 17 mars 2010 17:11

     Hé oui, nous sommes un peu comme en 1930, mais aujourd’hui, nous le savons !..


  • fifilafiloche fifilafiloche 17 mars 2010 21:20

    Pourriez vous poster une version agrandie de votre graphique, afin de le rendre lisible. D avance merci.


  • ploutopia ploutopia 17 mars 2010 21:54

    Pas moyen de changer un article déjà posté sur AV.

    Ce graphique est pourtant tout à fait édifiant. Celui qui l’a dégotté est un certain Crottaz en Suisse, tous les honneurs lui reviennent. Faites un tour sur son blog http://blog.crottaz-finance.ch/ , vous ne serez pas déçu ! L’article qui traite du sujet est le suivant http://blog.crottaz-finance.ch/?p=3841


    Notez le commentaire 5 de Kolya :

    « Il est intéressant d’essayer de positionner les désormais fameux PIGS (Portugal, Italy, Greece and Spain) sur le graphique… toute l’habileté du dessinateur résidera en sa capacité à ne pas y inclure la France !

     

    Pourquoi jusqu’alors médias et analystes s’acharnent sur 4 pays en oubliant systématiquement le 5e larron ? »


  • wesson wesson 17 mars 2010 23:34

    Bonjour l’auteur,
    le titre de votre article est trompeur : il aurait dû s’intituler : le prochain truc que les gouvernements vont utiliser pour faire avaler à leur peuples une régression sociale sans précédent !

    La bonne approche de la question serait en fait : Si un gouvernement décide de ne plus payer sa dette, que risque t’il réellement ???

    Et la réponse est que en fait, il ne risque pas grand chose, parce que récupérer la dette d’un particulier c’est quelque chose de très simple, et des tas de personnes se feront un plaisir de le faire pour vous. Par contre, aller récupérer la dette d’un état, voilà qui est nettement moins facile !

    Conclusion, la dette on s’en tapes ! Arrêtons de la rembourser et ça fera mécaniquement 10 points de PIB en plus.


    • fifilafiloche fifilafiloche 18 mars 2010 01:42

      Il faudrait que vous alliez visiter les pays qui ne peuvent plus emprunter sur les marchés mondiaux pour vous rendre compte de l’énormité de vos propos. Venez vérifier par vous même l Etat des infrastructures en Argentine ou en Sibérie, et comparez les à des pays similaires en densité de population comme l Australie ou le Canada. Venez y voir comment la pauvreté rend le salarié corvéable à merci. Comparez les conditions de vie des salariés de Carrefour dans ces pays à ceux de leurs confrères français devrait être relativement simple...


      Vous comprendrez alors peut être que s’affranchir de ses obligations envers ses créanciers a bien un prix direct au niveau du bien être des plus faibles.


  • BA 17 mars 2010 23:39

    Une solution pour la Grèce : le défaut de paiement.

     

    Avec chaque jour qui passe, il devient évident qu’une restructuration de la dette grecque est inévitable. L’État devra accepter une forme ou une autre de défaut de paiement, sans doute l’issue la plus favorable.

    Un défaut de paiement sera sans doute pénible, mais pas plus que les autres solutions. Et un défaut de paiement avec une restructuration « ordonnée » rétablirait instantanément les finances grecques sur une base plus saine.

    Après d’âpres négociations, le gouvernement grec et ses créanciers conviendraient probablement de réduire de moitié la dette du pays. Les banques grecques devraient être recapitalisées, mais elles seraient alors en mesure d’octroyer à nouveau des crédits.

    Un défaut de paiement permettrait également de faire assumer une partie de la fièvre emprunteuse de la Grèce aux créanciers. Les Allemands et les Français seraient obligés d’injecter de nouveaux capitaux dans leurs banques (ce qui les inciteraient peut-être enfin à accepter des réglementations plus strictes pour empêcher que cela se reproduise) et le monde entier deviendrait plus circonspect concernant les prêts accordés à des États souverains prodigues.

    En fin de compte, en donnant une leçon nécessaire aux créanciers, un défaut de paiement au sein de la zone euro pourrait être un pas dans la bonne direction pour l’établissement d’un système financier européen – et mondial – plus sain.

     

    Simon Johnson et Peter Boone.

     

    http://www.project-syndicate.org/commentary/johnson6/French

     

     

     

     


  • testarossa 18 mars 2010 13:04

    Au lieu de vous insurger les uns les autres, regardez plutôt la réalité des faits : aucun particulier, aucune entreprise ne peut supporter les taux d’endettement que supportent les états : ils auraient fait faillite depuis bien longtemps...

    Vous sousestimez complètement le problèmes : les agences de notation sont perverses par nature : leur rôle est d’inciter à financer la dette des états tout en vérifiant leur solvabilité.
    C’est peu dire qu’elle attendent le dernier moment, l’ultime moment pour tirer la sonnette d’alarme : OUI LES ETATS AURAIENT DU REDUIRE LEURS DETTES DEPUIS BIEN LONGTEMPS !!!

    Autre chose : au lieu de critiquer bêtement les marché financiers, on peut se permettre de le faire... quant on ne dépend pas d’eux et on récupère de plus de la marge de manoeuvre : pour cela il ne faut pas s’endetter !!!


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