mercredi 5 mars 2014 - par Francis, agnotologue

Les idées claires de Philippe manière, ou de la non pensée libérale

Mardi matin 4 mars, le chroniqueur des Matins de France Culture a fait sa chronique hebdomadaire en commençant ainsi, je cite :

‘’Le ministre délégué à l’économie sociale a fait dimanche une sortie qui m’a laissé pantois je dois dire, parce qu’hélas elle en dit long sur la méconnaissance de la classe politique sur les mécanismes économiques les plus élémentaires.’’

Cette petite phrase de Benoit Hamon, la voici : ’’ Si les marges des entreprises sont plus basses aujourd’hui qu’elles ne l’étaient auparavant, c’est aussi qu’il y a une captation des marges par la distribution ces dividendes’’.

Et le chroniqueur de s’en donner à cœur joie sur ceux qu’il se croit obligé de stigmatiser un maximum une fois par semaine dans cette émission sympathique au demeurant, pour justifier ses émoluments que jalouseraient beaucoup de ceux qui l’écoutent.

Qu‘on en juge : ‘’ Vu de gauche enfin, de très à gauche, l’idée que les vilains capitalistes vident nos entreprises de leur sang est évidemment délicieuse. Le problème c’est que tout ça ne tient pas la route un instant…. la vision quasi marxiste de Benoit Hamon ‘’

S’ensuit une longue tirade de quatre minutes - c’est son temps imparti - que l’on peut lire à la fin de ce billet, tirade qui aurait valeur de démonstration si elle n’était entachée d’un argument contestable qui en fait un sophisme. Cet argument, le voici :

 ‘’ Ce que montre la statistique officielle, c’est que ce sont les salaires et charges et les impôts sur la production qui ont dérivé avec le temps, et qui années après années ont grignoté la marge des entreprises. Entre 2000 et 2012 la part des rémunérations dans la valeur ajoutée est ainsi passée en France de 65 % à 68% pendant qu’elle baissait en Allemagne, quant aux impôts de production, une spécialité française, (COE-RECS &COD ?) a calculé que si nos entreprises étaient taxées au même faible niveau que les allemandes, hé bien elles économiseraient 65 milliards d’euros par an, plus de deux fois ce que le fameux pacte de responsabilité ambitionne de leur restituer, c’est dire. ‘’

Ainsi donc, Philippe Manière grand économiste devant l’éternel soutient mordicus que, contrairement à ce que l’homme de la rue croyait, ce n’est pas la part du capital qui croît au détriment de la part du travail, mais l’inverse. Aurait-on inversé la courbe de répartition de la valeur ajoutée (*) entre travail et capital au profit des salariés ?


Partage de la valeur ajoutée entre travail et capital : Comment expliquer la diminution de la part du travail ?

Le document de l’OCDE dont le lien est donné en fin d‘article, fournit une réponse circonstanciée à cette question. En voici résumée la teneur :

‘’Ces trois dernières décennies, la part du revenu national constituée des salaires et avantages accessoires au salaire – la part du travail – a diminué dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Ce chapitre, consacré à l’explication de cette baisse, met en évidence le rôle de facteurs tels que la hausse de la productivité et l’accroissement de l’intensité capitalistique, l’intensification de la concurrence nationale et internationale, l’affaiblissement du pouvoir de négociation des travailleurs et l’évolution des institutions de la négociation collective. Le recul de la part du travail est allé de pair avec une augmentation des inégalités de revenu marchand, de nature à mettre en péril la cohésion sociale et à ralentir le rythme de la reprise en cours. ‘’

Outre que cette stratégie des entreprises qui consiste à augmenter démesurément les très hauts salaires permet à Philippe Manière et ses compères d’affirmer qu’aujourd’hui ‘’ la part des rémunérations dans la valeur ajoutée est passée en France de 65 % à 68% pendant qu’elle baissait en Allemagne’’, elle interpelle tous ceux qui n’ont pas l’habitude de se satisfaire du prêt à penser délivré ad libitum par les médias du capital et qui voient bien qu’en comptabilisant dans la part salariale la part versée aux grands patrons de l’entreprise on fait coup double : on alourdit artificiellement le coût du travail et on allège miraculeusement le poids des dividendes, tout en conservant le même profit, puisque les gros salaires en sont.

Cette constatation soulève bien évidemment la question du mode de calcul des charges de l’entreprise et particulièrement les cotisations chômage, et c‘est ce dont je vais parler maintenant.


Les cotisations chômage qui pèsent sur le travail sont un archaïsme mortifère.

A l’époque où ont été instaurées les lois sur la protection des salariés - 91% de la population active aujourd’hui -, le chômage était un accident contre lequel il était prudent de s’assurer. Aujourd’hui, le chômage est une calamité pour les travailleurs en même temps qu’une aubaine pour les capitalistes qui règnent en maîtres sur le marché du travail, puisqu’il permet de faire pression sur les salaires.

Les cotisations chômage qui pèsent sur le travail devraient d’urgence être abolies et le financement du chômage considéré comme une maladie sociale engendrée par la course aux profits devrait être financé par des prélèvements effectués sur les profits.

C’est pourquoi je fais ici la proposition suivante : faire de l’IS, l’impôt sur les sociétés un impôt à taux progressif à l’instar de l’Impôt sur les Revenus, avec l’instauration d’un équivalent du quotient familial calculé au prorata du nombre de salariés - et non pas des salaires, puisque l’on a vu ci-dessus que les très gros salaires viennent pervertir le système actuel.

Ainsi, à profits identiques et toutes choses égales par ailleurs entre deux entreprises équivalentes, celle qui emploie le plus de travailleurs paierait moins que l’autre, et ce serait une justice corrigeant l’iniquité du système actuel qui est un cercle vicieux ; le nouveau système doit être un cercle vertueux.


Bonus : De la loi de l’offre et de la demande, et ses rapports avec le taux de chômage.

Avec les mots actuels qui sont ceux du patronat ( offreur d’emploi, demandeur d’emploi), la loi de l’offre et de la demande est bafouée : ainsi, plus la demande (d’emploi) est forte ou plus l’offre est basse, alors plus le prix (le salaire) est bas ! un paradoxe qui, s‘il ne dérange pas ceux pour qui une absurdité vn‘est pas un obstacle n’en constitue pas moins une insulte à l‘intelligence.

Si je pose que sur le marché du travail le terme d’emploi est un intrus, et si je dis que le demandeur est le patron et l’offreur le salarié, alors la loi de l’offre et de la demande est respectée et s’exprime ainsi : plus il y a le déséquilibre entre l’offre et la demande est grand en faveur des demandeurs, et plus le prix à payer (les salaires) sera bas, et inversement.

Et donc ce ne sont pas 5 millions de demandeurs d’emploi qui sont laissés sur le bord de la route, mais 5 millions d’offreurs de services et de compétences ! Et ça change tout : les capitalistes, qui possèdent le nerf de la guerre, laissent délibérément des trésors de productivité sur le carreaux pour faire davantage de profits.

Et l’on comprend parfaitement que les patrons ont intérêt à maintenir un taux de chômage le plus élevé possible, et il y a plusieurs façon : une immigration massive, des durées de travail très longues, un recours systématique aux heures supplémentaires, des délocalisations stratégiques, etc, etc.

 

Transcription de la chronique ‘Les idées claires de Philippe Manière‘.

Le ministre délégué à l’économie sociale a fait dimanche une sortie qui m’a laissé pantois je dois dire, parce qu’hélas elle en dit long sur la méconnaissance de la classe politique sur les mécanismes économiques les plus élémentaires, je cite Benoit Hamon : ’’ Si les marges des entreprises sont plus basses aujourd’hui qu’elles ne l’étaient auparavant, c’est aussi qu’il y a une captation des marges par la distribution ces dividendes’’.

Vu de gauche enfin, de très à gauche, l’idée que les vilains capitalistes vident nos entreprises de leur sang est évidemment délicieuse. Le problème c’est que tout ça ne tient pas la route un instant. De quoi parle-t-on au juste ? Hé bien les dividendes incriminés par le ministre, c’est la partie du profit que les actionnaires reçoivent en rémunération du capital qu’ils ont apporté, j’insiste, une partie du profit de l’entreprise. On ne peut donc parler de dividendes qu’une fois qu’on a établi les comptes de l’entreprise et que l’on sait quel profit, quelle marge son exploitation a permis de dégager. Dire que des dividendes plus élevés pèsent sur la marge n’a donc strictement aucun sens puisque la marge a été réalisée et calculée en amont de la décision de distribuer plus ou moins de dividendes. C’est un peu comme si on accusait la consommation de pain de faire baisser les rendements agricoles.

Mais n’ergotons pas, même si la présentation en est approximative, on voit bien me dira-t-on l’idée du ministre : il s’agit d’expliquer que la baisse des marges des entreprises françaises est réelle et imputable au comportement des patrons.

Réelle, oui, le taux de marge des entreprises françaises est très faible à 28%, il est à son plus bas niveau depuis 1985, il est très inférieur à celui des entreprises allemandes néerlandaises, américaines et même espagnoles, avec pour conséquence, une moindre propension à investir et à recruter, ce qui est bien ennuyeux, mais pourquoi cette faiblesse ?

Alors, pour calculer le taux de marge, la comptabilité nationale rapporte en fait ce qu’on appelle l’excédent brut d’exploitation des entreprises marchandes à la valeur ajoutée qu’elle dégagent. Cela peut sembler technique, en fait c’est assez simple, et très logique : la valeur ajoutée c’est le chiffre d’affaire, autrement dit ce qu’on a vendu, moins les consommations intermédiaires, c’est-à-dire ce qu’on a acheté à l’extérieur auprès de ses fournisseurs et cette valeur ajoutée viendra donc au dénominateur de notre calcul. Au numérateur on trouve l’excédent brut d’exploitation, càd la valeur ajoutée que je viens d’évoquer moins les salaires et charges sociales, moins encore les impôts qui pèsent directement sur la production , la taxe foncière, la taxes sur les salaires, j’en passe et des meilleures.

Ce qui différencie le numérateur du dénominateur ce sont donc visiblement les salaires et charges et les impôts sur la production et rien d’autre. Et c’est là que la vision quasi marxiste de Benoit Hamon est sévèrement prise en défaut. Alors que la rémunération du capital qui est trop obscène, qu’il accuse de tous les maux n’a rien à faire dans ce calcul, hé bien la rémunération du travail, elle en fait bien partie intégrante, de même que les impôts de production.
Or ce que montre la statistique officielle, c’est que ce sont bien ces deux facteurs qui ont dérivé avec le temps dérivé avec le temps, et qui années après années ont grignoté la marge des entreprises. Entre 2000 et 2012 la part des rémunérations dans la valeur ajoutée est ainsi passée en France de 65 % à 68% pendant qu’elle baissait en Allemagne, quant aux impôts de production, une spécialité française, (COE-RECS &COD ?) A calculé que si nos entreprises étaient taxées au même faible niveau que les allemandes, hé bien elles économiseraient 65 milliards d’euros par an, plus de deux fois ce que le fameux pacte de responsabilité ambitionne de leur restituer, c’est dire.

Si l’on résume : depuis 2007, pendant que malgré la crise, les salaires versés par nos entreprises grimpaient de 75 milliards d’euros, et leurs impôts de production de 6 milliards, hé bien leurs marges cumulées, elles, baissaient de 20 milliards d’euros.
Alors, si Benoit Hamon cherche seulement des boucs émissaires, oui il peut effectivement charger la prétendue cupidité des actionnaires, mais s’il veut vraiment se préoccuper de l’économie française, alors c’est sur sa compétitivité qu’il doit se pencher, une compétitivité hélas en berne.


(*) les journalistes du Capital, après d’être moqués ad nauseam de François Hollande au sujet de l’impossibilité selon eux d’inverser une courbe statistique, s’y sont tous ralliés quand ils se sont rendus compte que François Hollande ne faisait par ce raccourci de langage, qu’user d’un raccourci de langage dont-ils sont pourtant si friands eux-mêmes.

Document de l'OCDE cité

Pourcentage de salariés en France



23 réactions


  • foufouille foufouille 5 mars 2014 13:35

    c’est tous les jours sur BFMTV. et encore pire


    • Francis, agnotologue JL 5 mars 2014 13:46

      Bonjour foufouille, je suis d’accord, mais je n’écoute quasiment jamais ces chaines.

      Une précision à l’article : remplacer COE-RECS &COD par coe-rexecode, un organisme dont je n’avais jamais entendu parler.


    • foufouille foufouille 5 mars 2014 21:00

      tu devrais. smic trop cher. compétivité, etc
      on dirait crassus payé 15000€


  • Agor&Acri Agor&Acri 5 mars 2014 14:11

    Merci pour votre article.

    Il est toujours bon d’expliciter les procédés grâce auxquels les valets de la ploutocratie trompent leur auditoire et parviennent à entretenir le doute sur la réalité de l’iniquité du système.

    Dans le cas de cette chronique de Philippe Manière, on ne peut imaginer qu’il le fait involontairement (sauf à être incompétent) = nous avons donc à faire à un manipulateur d’opinion dans son rôle de chien de garde.

    Si nous vivions dans une société où règne une justice soucieuse de lutter contre la désinformation, il devrait pouvoir être mis en cause pour cela, recevoir un avertissement et être susceptible de perdre le droit de s’exprimer dans les médias.


    • Francis, agnotologue JL 5 mars 2014 14:54

      Agor&Acri,

      en effet, vous avez raison, et d’autant plus qu’il est payé là par l’argent des contribuables.


  • Jéjé 5 mars 2014 15:31

    Bonjour,
    Pas mal, pas mal cette idée d’IS progressif, avec comme facteur le nombre de salariés... ça rejoint mon idée de ce qui rapporte et ce qui est utile... mais ici mieux formulée...

    Ensuite, et ça c’est un regard personnel et portatif... le coût de la paix sociale, pour que les affaires se fassent, est en train de baisser... donc du coup les bénéfices augmentent, et toujours aucune vague à l’horizon...

    Cela peut rappeler un peu Tchernobyl... voyons jusqu’où peut aller ce réacteur et son système... En finance/économie je ne sais que dire, voyons jusqu’où peuvent aller les gens dans leur acceptation...
    Peut être que nous ne sommes pas loin de la masse critique... peut être encore trop loin.
    Au final ce sera...comme la centrale... une grosse chape de béton et de plomb...
    Si cela se trouve, il y avoir des calculs et des alogorythmes là dessus :))


    • Francis, agnotologue JL 5 mars 2014 15:58

      Merci Jéjé pour votre appréciation.

      La difficulté n’est pas tant dans l’explication du principe que dans l’argumentaire destiné à convaincre de son intérêt.


  • G.L. Geoffroy Laville 6 mars 2014 00:02

    Je ne commenterais pas une enième caricature du Capitalisme sous des traits exclusivement « néolibéral » et m’abstiendrais de répondre que le capitalisme peut être aussi social...républicain...d’Etat.... Ce n’est pas le Capitalisme qui fait la politique, c’est la politique qui moule le Capitalisme. Et toutes les entreprises ne sont pas des grosses capitalisations côtés en bourse.

    Mais j’ai approuvé en toute sincérité votre article néanmoins...

    J’aime que nous partageons cette vieille idée, trop peu rapporté....

    « C’est pourquoi je fais ici la proposition suivante : faire de l’IS, l’impôt sur les sociétés un impôt à taux progressif à l’instar de l’Impôt sur les Revenus, avec l’instauration d’un équivalent du quotient familial calculé au prorata du nombre de salariés - et non pas des salaires, puisque l’on a vu ci-dessus que les très gros salaires viennent pervertir le système actuel. »

    Je suis d’accord avec votre perception des demandeurs d’emplois qui sont d’abord des offreurs de services, de compétences et de qualifications. C’est ce que j’appelle un Capitalisme Social. Et ça trop d’Etat l’en empêche.

    Un employé coûte cher à son employeur. Et un employé peut se sentir lésé. A cause de qui ? Nous rendons nous compte de la part de charges payés à l’Etat, à des organismes sociaux, et ceux avant impôts sur le revenu, avant que 5% à 20% vos revenus nets soient à nouveau ponctionné à travers la TVA ?

    La consommation des ménages ? Bouffé par l’Etat. La Marge des Entreprises ? Bouffé par l’Etat. Qu’elle est la part légitime payé à l’Etat et la part qu’on nous vole ?

    Ils n’ont pas donné 30 milliards aux entreprises. L’Etat leur rend ce qu’il a paris pendant des années. Et la contrepartie que je demande, c’est qu’il nous « rende » à nous autres salariés, 30 milliards de charges salariales payés en notre nom par l’employeur.


    • Francis, agnotologue JL 6 mars 2014 08:36

      Bonjour Geoffroy Laville,

      j’ai à mon tour apprécié votre commentaire.

      Je ne crois pas avoir fait une caricature libérale du capitalisme, mais je respecte votre opinion.

      Je pense avoir exprimé clairement ici que ce que je propose c’est, outre un système plus juste d’imposition, un discours plus objectif que celui des conservateurs qui apporte les mots pour dire que non, le travail ne coûte pas si cher que ne le disent les patrons : ce sont les profits qui ne sont pas suffisants aux yeux du Medef.

      Vous écrivez :

      ’’ non, l’État n’a pas donné 30 milliards aux entreprises. L’État leur rend ce qu’il a paris pendant des années. Et la contrepartie que je demande, c’est qu’il nous « rende » à nous autres salariés, 30 milliards de charges salariales payés en notre nom par l’employeur.’’

      Je dis que ce n’est pas l’État qui a pris aux entreprises, c’est la politique de soumission à la concurrence internationale.


  • Karol Karol 6 mars 2014 08:44

    Bonjour JL,
    Merci pour cet article qui traite du coeur du rapport capital-travail. Mais je ne comprends pas l’affirmation de Manière que vous reprenez à la fin de votre article :
    « Entre 2000 et 2012 la part des rémunérations dans la valeur ajoutée est ainsi passée en France de 65 % à 68% ». Le rapport de l’OCDE semble affirmer le contraire. cette part, en France, aurait baissé aussi et baisserait encore plus si on ne tenait pas compte des très hauts salaires.
    Entièrement d’accord avec votre proposition sur les cotisations chômage et l’IS.


    • Francis, agnotologue JL 6 mars 2014 09:43

      Bonjour Karol,

      je n’ai peut-être pas été assez explicite : j’explique que ce ’renversement de courbe’ ou plutôt de tendance, est dû aux gros salaires qui ont explosé très récemment, et qui viennent donc fausser la valeur du rapport de répartition, parce que ces gros salaires sont de fait, non pas des rémunération du travail - c’est insensé - mais des primes octroyées par le capital.

      De ce fait, le Patronat fait d’une pierre deux coups : il masque le scandale des prélèvement prohibitifs et il accuse le travail de coûter trop cher par rapport aux voisins afin d’obtenir encore plus d’allègements fiscaux.


    • Karol Karol 6 mars 2014 10:35

      OK merci.


    • Francis, agnotologue JL 6 mars 2014 11:27

      @ Karol,

      Philippe Manière est doublement fautif quand il prétend que la classe politique ne connait rien aux mécanismes élémentaires de l’économie, puisque  :

      - Soit il a raison quant à l’ignorance de la classe politique, et alors il a tort parce que ce n’est pas en falsifiant la réalité qu’il arrangera les choses ;

      - Soit il a tort sur ce point et il manipule l’opinion en citant cette phrase hors contexte pour lui donner un contexte fallacieux.


  • eric 6 mars 2014 09:44

    ....... !!!!! La marge, c’est AVANT distribution de dividendes, frais financiers, amortissement et impôts liés a la production....

    Cet article nous confirme que tous ces concepts ne sont pas instinctif pour Hamon et qu’il peut donc lui arriver de s’emmêler les pédales dans la chaleur d’une interview.

    En revanche, faire un article entier, a froid, avec la possibilité de vérifier le vrai sens des mots pour nous dire « Hamon a raison », la, ce serait quand même intellectuellement très inquiétant...Mais il est difficile de se prononcer puisque la phrase telle que rapportée ne veut rien dire en français.
    il y a une captation des marges par la distribution ces dividendes’’.
    C’est ce qu’il a dit ?
    C’est une faute de frappe ( des dividendes ?)
    Cela a un rapport avec la distribution ? Mais alors quid des dividendes ?
    Ce sont des pans entiers de la phrase qui ont sauté ?

    Manière a raison, mais on ne peut en vouloir a « l’homme de la rue » de gauche. Si ses élites lui explique l’économie comme cela, il ne peut être tenu pour entièrement responsable. Mais pas comme entièrement irresponsable non plus.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_marge

    « Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ».....


    • Francis, agnotologue JL 6 mars 2014 11:19

      Bonjour Eric,

      faute de frappe ? Oui, certainement, et que vous auriez du corriger de vous-même.

      En revanche, vous avez raison sur un point : nous ne savons pas ce qu’a dit Hamon, puisque nous n’avons que cette phrase rapportée par Manière.

      La question n’est pas ce qu’a dit Hamon, mais ce que lui fait dire Manière, et pour en conclure, je cite : ’’(Cette phrase hors contexte) en dit long sur la méconnaissance de la classe politique sur les mécanismes économiques les plus élémentaires’’.

      Et donc, Philippe Manière, le sophiste, est pris en flagrant délit de manipulation sur une chaine financée par nos impôts, ce que j’ai démontré ici.

      Mais le but de mon article n’était pas seulement de dire que Manière ment, mais aussi de remettre les choses à l’endroit et de proposer une amélioration..


    • eric 6 mars 2014 14:21

      Vous n’avez pas du saisir le sens de mon intervention,si Hamon pense que les dividendes pompent la marge, il ne sait pas de quoi il parle, et pour une notion aussi basique dans la vie de toute notre économique, c’est gravissime. Et Manière a raison.
      Vous imaginez un type qui ne sait pas ce que sont un coût, un prix, une marge un bénef ou un dividende proposer des reformes ?


    • Francis, agnotologue JL 6 mars 2014 15:37

      c’est vous, eric, qui ne voulez pas comprendre : nous ne savons pas ce qu’a dit Hamon puisque la phrase que lui a attribuée Manière est citée par lui hors contexte, et peut très bien avoir été reconstruite pour les besoins du sophisme. Et sur ce sujet, je vous renvoie à mon post de 11:27 ci-dessus.

      Je peux légitimement douter de la bonne foi de Philippe manière, puisque je l’ai pris en flagrant délit de manipulation : tout le monde sait bien que le rapport entre capital et travail n’a cessé de se dégrader au détriment des salariés depuis 30 ans. Grosso modo, il est passé de 70/30 à 60/40.

      La petite ’embellie’ observée (3% ?) est mensongère puisque due qu’à un artifice que je dénonce ici, à savoir l’explosion indécente des salaires des grands patrons vers des sommets vertigineux. 

      Répondez donc à ça, puisque là est le cœur de mon article.

      Je projette de voir ça de plus près, notamment en termes de charges sociales et d’impôts sur les revenus, puisque ces gens pratiquent l’évasion fiscale comme moi je mon passe-temps préféré.


    • eric 7 mars 2014 04:33

      Tous le monde sait bien que pour arriver a la répartition capital travail que vous évoquez, il faut choisir soigneusement les dates pour prendre 2 pics conjoncturels atypiques.
      Que cela ne dit rien sur la rémunération réelle des facteurs, puisque par ailleurs, il y a croissance sur la même période, mais surtout un renforcement de l’intensité capitalistique.
      Reflet entre autre de la préférence syndicale pour le chômage et donc du maintient des acquis des « en place » au détriment des nouveaux entrant. Choix de salaires d’entré artificiellement élevés pour évincer les moins qualifies du marchés du travail. Choix de la compétitivité par l’investissement.
      La vérité est qu’aujourd’hui, la remuneration du capital est insuffisante pour provoquer de l’investissement. Qu’apres impots, taxes et inflation, elle est meme negative dans certains secteurs, et que dans l’évolution du partage de la valeur ajoute en termes relatif, la part des entreprises a stagne, celle des ménages a baisse, et celle de l’État s’est accrue.


    • Francis, agnotologue JL 7 mars 2014 09:20

      eric,

      pour commencer laissez moi vous dire que vous ne répondez en rien à mon article dont le sujet était, je vous le rappelle pour la deuxième fois : dénoncer l’explosion des hauts salaires et l’usage frauduleux qu’en fait la pensée libérale, et surtout la proposition d’une méthode d’imposition sur les société calquée sur l’IR : progressif, à tranches, et avec un coefficient calculé au prorata du nombre d’emplois permanents rémunérés par l’entreprise (cf. Le Quotient familial).

      Maintenant, comme je n’aime pas botter en touche, un mot sur vos remarques.

      Sur la croissance, je me réserve d’en observer plus tard les effets sur la répartition, mais je peux dire sans plus attendre que pendant la période considérée, le capital s’est octroyé la part du lion des fruits de ladite croissance.

      Sur la capitalisation ? Je suppose que vous voulez parlez de la productivité ? Là encore, la productivité n’est pas due au capital - qui ne crée rien sans le travail - mais au travail. Hélas, cette productivité a été captée par le Capital, à la hussarde, puisque, comme vous le savez si bien, les profits c’est ce qui reste : les CA ont augmenté, les charges ont diminué, les profits ont grimpé.

      Vous évoquez la ’ préférence syndicale pour le chômage’  ? Depuis quand les syndicats dictent-ils quelque chose au patronat ? à l’État ? En évoquant ce fait, vous vous prévalez des turpitudes du patronat : un fort taux de chômage ne profite pas aux salariés, bien au contraire, c’est un moyen de faire pression sur les salaires et l’immigration massive et incontrôlée est une aubaine. Le reste est à l’avenant des turpitudes évoquées.

      Votre vérité ferait pleurer sur ces malheureux capitalistes : mais c’est sur vous que ça fait rire.

      Enfin, last but not least, vous mélangez les genres quand vous dites : ’’la part des entreprises a stagne, celle des ménages a baisse, et celle de l’État s’est accrue’’ Là c’est du grand n’importe quoi et je n’en dirai pas plus, ce n’est pas l’objet de mon article.

      Ps. Si vous voulez on pourrait parler du temps de travail. A ce sujet, vous pouvez avoir une idée de ce que j’en pense en lisant mon article publié ici il y a sept ans et dont je ne changerai pas une virgule : 35 heures et heures sup


  • Hervé Hum Hervé Hum 7 mars 2014 09:58

    Excellent article, qui aurait dû rester et être mieux placé dans la une d’Agoravox.

    La remarque sur l’inversion du sens des mots au niveau de l’usage courant pour « demandeur d’emploi » et « offreur d’emploi » est ce qu’on peut appeler une perversion.

    C’est à joindre avec la définition que l’on a du travail et de l’emploi. On pose en effet le travail comme un droit, alors qu’il est par définition un devoir en tant qu’obligation. Ce qui est un droit, c’est celui de pouvoir choisir son activité. Car dès l’instant où le temps d’emploi est vécu comme une activité choisi, ce n’est plus un travail. Ce qui est aussi vrai dans le sens inverse, lorsque une activité initialement choisi devient un travail.

    Ce que je comprends de ton article c’est qu’en fait, cela va aussi dans le sens inverse au niveau idéologique. En effet, le rapport entre demandeur et offreur d’emploi est corrélé avec celle de producteur et acheteur, autrement dit, entreprise et consommateurs. Sauf qu’entre les deux s’est glissée une « grosse quenelle », le profit financier. Or, qu’est ce que le profit financier, sinon les dividendes des actionnaires ? Bon, ce n’est pas tant le dividende, que l’augmentation continu de l’action qui importe, mais celle ci est entretenue par le dividende. Cercle vertueux s’il en est pour ces gens là.

    Ce que je comprends de ton article c’est que normalement, la logique sociale veut que l’on crée l’offre pour répondre à la demande pour les besoins primaires, définis comme les droits fondamentaux (hors besoin, c’est en effet l’offre qui va chercher la demande, mais celle ci est à placer à la marge). La planification consistant à anticiper la demande pour créer l’offre en avance. Mais dans ce cas de figure, l’excès d’offre prouve que la demande est satisfaite. La question se pose alors de savoir pourquoi dans les faits, certains ne voient pas leur demande satisfaite malgré l’excès de l’offre ? Etant acquis que la satisfaction de la demande dépende pour ses besoins ou droits fondamentaux, de la réponse de l’offre de main d’oeuvre productive pour y pourvoir.

    Mais en inversant le sens, on se trouve effectivement face à une faiblesse de l’offre et un exces de la demande. Donc, on est enclin à penser qu’il faille favoriser l’offre, soit ici donner plus de pouvoir à l’employeur au détriment du demandeur, mais présenté pour son bien à lui.

    En remettant à l’endroit le sens des mots, on s’aperçoit que face à l’excès de l’offre d’emploi, c’est du coté de la demande qu’il faut agir, mais cette fois, soit en diluant la demande par rapport à l’offre (donc, diminution du temps de travail), soit en dirigeant l’excès de l’offre sur les secteurs où la demande n’est pas satisfaite (services sociaux), soit les deux.

    Mais là, cela exige la mise en place d’un organe régulateur (cf mon article sur les BAL http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/les-bal-citoyens-126665) entre la demande et l’offre, alors même que le système actuel fais exactement le contraire. Bref, une inversion pas du tout anodine.


    • Francis, agnotologue JL 7 mars 2014 10:11

      Bonjour Hervé Hum,

      merci pour cette appréciation élogieuse qui me vaudra peut-être la chance d’être en Une dimanche. On peut rêver.

      Je dois dire que je n’ai peaufiné ni le titre ni le chapeau pour attirer le chaland. Mais pour moi il s’agit surtout de poser mes idées et de pouvoir en faire état dans les échanges ultérieurs.

      Bonne journée.


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 26 mai 2014 11:04

    Poutine, la Crimée et l’Ukraine, pourquoi ?

    Par JL 

    (---.---.119.40) 25 mai 08:32
    « Et vous n’avez jamais été capable de répondre à cette question : en supposant qu’ils acceptent de vendre, que feraient-ils de cet colossale masse d’argent ? »
    Par JL1 (---.---.30.183) 22 décembre 2011 10:04
    « L’histoire ne dit pas ce que feront les gentils capitalistes de l’argent qu’il récupèreront en échange de leurs actions. »

    Par Jean-Pierre Llabrés (---.---.45.82) 22 décembre 2011 10:39

    « les gentils capitalistes acceptent de vendre au peuple leurs actions » ; au « peuple » et à qui que ce soit : la bourse ne sélectionne ni vendeurs ni acheteurs.

    Le peuple achètera ces actions en se privant d’aides sociales aussi longtemps qu’il le faudra, évidemment.
    FAUX ! ! !

    L’histoire dit que les gentils capitalistes investiront dans d’autres actions (déjà existantes ou nouvelles car le capital boursier ne constitue pas un volume fixe mais en expansion : environ 36.000 milliards d’Euros aujourd’hui) avec l’argent qu’il récupèreront en échange de leurs actions tout comme ils le font, aujourd’hui, quand ils décident de vendre partie de leur portefeuille ; ils achètent d’autres actions.

    N.B. :
    Effectivement, j’ai omis de répondre à cette question depuis DÉCEMBRE 2011 ! ! !...



    • JoanPprive 30 octobre 2015 12:10


      In my opinion it’s not about business itself. It’s all about Putin ambitions, his « life mission » the most probable purpose of which is building a new world Empire with no democracy and human rights.

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