lundi 6 février 2012 - par testarossa

Pourquoi il ne faut pas revenir sur la loi du 3 janvier 1973

L'endettement à guichet ouvert auprès de la banque centrale à taux très bas n'est que la porte ouverte à une cavalerie financière illimitée...

1°) Le principe de la cavalerie financière :

Imaginez que vous contractiez un crédit auprès d'un établissement financier. Vous devenez insolvable : vous faites faillite point barre et tout s'arrête là.
Maintenant vous voulez essayer d'être un peu plus malin : vous réussissez à convaincre une autre banque de vous accorder un autre prêt : avec ce nouveau crédit vous réussissez à rembourser le précédent. Mais vous avez une nouvelle dette que vous êtes toujours incapables de rembourser.
Il vous faut aller voir une troisième banque etc.

Bien évidemment une telle méthode est frauduleuse et interdite en droit privé. C'est ce que l'on appelle de la cavalerie financière : on masque son insolvabilité par de nouvelles dettes...

2°) Un principe qui ne s'applique pas aux états :

A votre avis comment l'état peut-il toujours s'endetter, presque sans limite ?
Ce sont les nouveaux emprunts qui remboursent les anciens.
Certains états bénéficient de privilèges exorbitants : exemple les USA grâce à leur devise qui a plusieurs fonction : devise refuge (l'euro est une devise … risquée malgré ses statuts calqués sur ceux de la bundesbank), devise de réserve et monnaie de transaction mondiale.
Premier exemple : les pays exportateurs de pétrole du golf sont réglés en USD.
Autre exemple : les exportateurs chinois sont payés en USD.
A ce propos, tous les déficits des USA sont réglés par eux même dans leur propre devise nationale.
Les créanciers des USA sont donc gorgés d'USD... qu'il s'empressent de replacer en bonds du trésor US pour toucher des intérêts pardi ! les chinois rachètent également le amximum d'USD qui trainent sur le marché afin de maintenir leur devise à un taux très bas afin de renforcer elur compétitivité.

Les USA disposent donc d'un moyen de financement presque illimité de leur dette publique car leurs créanciers ne sont autres que le reste du monde. Ils peuvent donc sans problème rembourser leur anciennes dettes par des nouvelles.

Maintenant tous les autres états bénéficient de moyens de financement également quasi illimités en défiscalisant l'épargne investie dans les bons du trésor.
Par exemple : l'assurance vie. En fait tout se passe comme si ce sont très souvent les mêmes personnes qui sont à la fois détenteurs des titres de dettes étatiques et qui participent à leur remboursement en payant des impôts : ils gagnent d'une main ce qu'ils perdent de l'autre...
Ce cinéma peut durer indéfiniment...

Mais toutes les ressources investies dans les bons du trésor sont autant de moins d'investies dans l'économie productive pour produire d'avantage de richesses...

3°) Le frein :

Bien sûr que si les taux d'intérêts deviennent prohibitifs, alors tout cette comédie s'arrête : les états font faillite et on repart sur des bases beaucoup plus saines...
Seulement voilà, c'est sans compter sur l'intervention des banques centrales.
En effet elles fixent les taux directeurs à court terme. On m'objectera qu'elles ne fixent pas les taux à long terme auxquels les états empruntent. C'est vrai. Mais il-y-a une relation entre les taux courts et les taux longs : les taux longs sont normalement plus élevés que les taux courts. Les variations des taux courts ont tendance à influer de manière forte sur les taux longs.
C'est donc de manière indirecte que les banques centrales influencent les taux longs.

4°) La fausse mission des banques centrales :

Elles ont pour tâche principale de lutter contre l'inflation. Pour cela elles jouent sur les taux directeurs. On s'excuse mais un organisme qui régule le crédit devrait s'occuper de l'aspect fondamental du crédit qui n'est autre que.. la solvabilité de l'emprunteur !!!
Il est incroyable que l'on ne tienne pas compte dans bien des pays de la fin de l'indexation des salaires sur les prix. On ajoute à cela la mondialisation et coexistent donc deux facteurs déflationnistes puissants.
Si bien que les politiques monétaires sont de plus en plus laxistes avec des taux directeurs durablement proches de 0. (FED, bank of England, bank of Japan, Banque Nationale Suisse, Banque centrale Canadienne...).

Or avec des taux proches de 0, pas besoin de faire un dessin pour comprendre que l'on glisse vers le surendettement car l'endettement devient trop bon marché. Mais un ménage surendetté qui se retrouve à découvert est puni par des taux prohibitifs pour ne pas recommencer !!!

Ce n'est donc une baisse des taux directeurs qu'ils faut pratiquer mais une hausse...
De cette manière les états se retrouvent punis sur les marchés et obligés d'équilibrer leurs finances publiques...

5°) La seule solution : l'étalon Or :  

Fini le banquier central tout puissant qui ne rend de comptes à personne !!!
Le crédit est sain car il provient d'une épargne préalable.
Or dans un tel système il n'y a aucune raison objective de privilégier l'emprunteur sur le prêteur comme dans un système de création monétaire ex nihilo où il n'en coûte rien pour émettre de la monnaie (on privilégie l'emprunteur).
Les taux d'intérêt relativement élevés coincident grosso modo avec les taux de profit des entreprises : il n'y a aucune raison de préférer l'emprunt aux capitaux propres.
L'immobilier atteint des niveaux raisonnables... et les politiques ne font pas des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir car ils sont immédiatement sanctionnés par des taux de marché non manipulés par les banquiers centraux en cas de déficits budgétaires excessifs.
L'équilibre budgétaire devient la norme.
Les états peuvent emprunter mais ils ont obligés de budgétiser leurs emprunts sans recourir aux déficits.

6°) Et la loi du 3 janvier 1973 dans tout ça ?


Maintenant on comprend mieux les choses : les états ayant la fâcheuse tendance à rembourser des emprunts par de nouveaux emprunts il n'y a plus aucun frein s'ils peuvent emprunter à guichet ouvert auprès de leur banque centrale ! Ce phénomène est tout simplement récursif et s'entretient lui même de manière illimitée...

Voilà donc pourquoi cette loi a été crée.

Conclusion : battre la monnaie n'est pas un droit régalien !

Faut il rappeler que la monnaie ne fait que régler des échanges privés ou de nature semi privée (par exemple une personne physique ou morale avec l'état ?). L'échange ne regarde en aucune manière les tiers (sauf l'état qui réglemente les transactions et lève ses impôts...).
Voilà pourquoi au cours de l'histoire les souverains on petit à petit seulement réglementé l'usage des monnaies en vérifiant par exemple l'authenticité des pièces de monnaie en y apposant le sceau royal. Est-il utile de rappeler que quand le roi décidait lui même de contrôler la monnaie cela finissait en général très mal puisqu'il manipulait souvent la monnaie (en rognant par exemple les pièces d'or) ce qui déclenchait de l'inflation ?
L'inflation est très pratique car elle ruine les créanciers. Cependant elle ruine aussi les épargnants ce qui constitue un vol de leur travail...



40 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 6 février 2012 13:06

    il est sur que le probleme ne vient pas que de cette loi, deja Marx avait analyse le probleme, voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/01/07/la-dette-publique-et-la-bancocratie/


  • Guy Liguili Guy Liguili 6 février 2012 13:16

    Battre la monnaie n’est pas un droit régalien ? Désormais ce sont les banques privées qui battent monnaie !
    De plus avant 1973 la France n’était pas endettée à ce que je sache. Les dettes sont apparues à partir de 1973, lorsqu’on a décidé de rendre l’état dépendant de la finance plutôt que du peuple.


  • devphil30 devphil30 6 février 2012 13:39

    L’inflation est la peur des rentiers car le capital s’érode mais les salaires sont réindéxés.

    La dette est supportée par les impôts sur les ....revenus.

    Philippe 

    • Abou Antoun Abou Antoun 7 février 2012 10:41

      Non, ce sont seulement les petits épargnants, titulaires d’un livret A et d’un compte épargne, bref les pauvres ayant réussi à économiser quelques sous qui se font couillonner.
      Ceux qui détiennent la fortune (les vrais) embauchent des spécialistes pour gérer cette fortune. En période d’inflation, ils font des placements dans l’immobilier, certains titres, des valeurs refuges, il spéculent sur les monnaies, ou mieux ils empruntent la façon la plus sûre de s’enrichir en période d’inflation (et on leur prête car ils peuvent donner des garanties).
      L’inflation ne ruine que les petits épargnants.
      En outre si vous pensez que l’échelle mobile s’applique encore, vous restez sur un schéma de pensée des années 1970.
      Nous vivons aujourd’hui une période de régression des salaires jointe à une inflation mesurée (2.5 avouée donc environ 4%), demain l’inflation va progresser battre monnaie étant la solution classique pour payer ses dettes, mais les salaires et les pensions vont continuer à stagner et même à régresser.
      Les classes moyennes seront les premières victimes de l’inflation.


  • Francis, agnotologue JL1 6 février 2012 15:08


    « donne moi ta planche à billets, je te prêterai de l’argent ». (devise du lobby bancaire)

    "C’est l’État qui confère sa valeur à la monnaie par le seul fait qu’il exige le paiement des taxes et impôt dans la devise de son choix" ! (Bernard Lietaer),

    "L’argent est basé sur la capacité à produire de la population, capacité qui appartient en propre et seulement à la population. " (Louis Even)

    Le lobby bancaire nous a volé notre futur en transformant cette capacité à produire en dettes qui lui seraient dues, capital et intérêt.


  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 6 février 2012 15:42

    Cette loi est abrogée depuis belle lurette. C’est l’article 123 du TFUE qui pose problème.


    • cliquet 10 février 2012 17:06

      Certes, mais dans l’hypothése ou la France quitterait la zone euro, il faudrait néanmoins abroger la loi de 1993, elle même basée sur la loi du 3 janvier 1973.
      Pour parler clairement, on fait comme tous les autres pays (USA, GB, Cnine, Brésil, etc) qui financent leur état par èmissions d’obligations achetées par leurs banques centrales


  • vasionensis 6 février 2012 16:39

    "Bien évidemment une telle méthode est frauduleuse et interdite en droit privé. C’est ce que l’on appelle de la cavalerie financière : on masque son insolvabilité par de nouvelles dettes..."

    Ah oui, et quand vous êtes criblé de dettes et qu’un usurier vous propose de vous racheter vos crédits, comment cela s’appelle-t-il ?
    Ah mais oui, dans ce cas l’initiative revient à l’usurier ; c’est légal et c’est sûrement moral !


  • kiouty 6 février 2012 16:43

    Bien évidemment une telle méthode est frauduleuse et interdite en droit privé. C’est ce que l’on appelle de la cavalerie financière : on masque son insolvabilité par de nouvelles dettes...

    Un grand merci pour dénoncer ce que font très précisément la FED, la BCE, le FMI et leurs monétisations de monétisation de monétisation de monétisation de dette en ce moment même !
    C’est en effet inacceptable. Car si on s’endettait directement auprès de la banque centrale, ce serait le même merdier moins les intérêts. Mais ce qui pose problème, ce sont les intérêts justement : 50 milliards par an en France, l’équivalent de la perception de l’impôt sur le revenu. Je vous laisse méditer là-dessus, en vous montrant que vous dénoncer très précisément un immense scandale, de façon complètement involontaire.

    Ce n’est donc une baisse des taux directeurs qu’ils faut pratiquer mais une hausse...
    De cette manière les états se retrouvent punis sur les marchés et obligés d’équilibrer leurs finances publiques...

    Bah c’est ce qui se passe même avec des taux bas en ce moment, donc bon...

    Or avec des taux proches de 0, pas besoin de faire un dessin pour comprendre que l’on glisse vers le surendettement car l’endettement devient trop bon marché.

    Ah oui ? Donc un bon taux de 20% devrait tout régler dans ce cas...

    Maintenant on comprend mieux les choses : les états ayant la fâcheuse tendance à rembourser des emprunts par de nouveaux emprunts il n’y a plus aucun frein s’ils peuvent emprunter à guichet ouvert auprès de leur banque centrale ! Ce phénomène est tout simplement récursif et s’entretient lui même de manière illimitée...

    Voilà donc pourquoi cette loi a été crée.

    Ben du coup, ça a quand même complètement échoué, on le voit aujourd’hui.

    Bravo, applaudissements !


  • xray 6 février 2012 17:02


    Le vrai problème est dû à la croissance imbécile.  

    L’arme du Banquier  (Le Ratio Cook 8%) 
    /l-armedubanquier.hautetfort.com/">http://l-armedubanquier.hautetfort.com/ 



  • axouel 6 février 2012 17:26

    Je disconviens respectueusement avec l’argument invoqué par l’auteur. C’est d’ailleurs le même argument qui est systématiquement invoqué par les partisans du système actuel, à savoir : SI L’ETAT EMPRUNTE A TAUX ZERO PAR LA CREATION MONETAIRE, IL VA CREER DE L’INFLATION PUISQU’IL EST INCAPABLE DE SE MODERER => c’est vrai si sa propension à emprunter n’est assortie d’aucune limite mais pas si sa propension à emprunter est suffisamment encadrée.


    De manière générale, l’inflation n’interviendra que si le capital emprunté n’est pas remboursé. Le mécanisme de la création monétaire est celui-ci : création par l’emprunt et destruction par le remboursement. Il suffit donc de s’assurer que ce capital sera effectivement remboursé pour détruire l’argent créé et ainsi éviter l’inflation.

    On peut tout à fait envisager que la BCE prête aux Etats à taux zéro dans les limites du pacte de stabilité et de croissance par exemple (3% de déficit maximum et 60% du PIB sur l’ensemble de la dette, corrigez moi si je me trompe).

    L’auteur présente les intérêts de la dette comme seule manière d’empêcher que l’Etat ne s’endette trop alors que c’est précisément le contraire : les intérêts de la dette gonflent le déficit et obligent l’Etat à réemprunter pour payer les intérêts contractés antérieurement. Les nouveaux intérêts vont alors se greffer aux anciens, faisant ainsi sans cesse gonfler la dette publique et le déficit public (effet boule de neige).

    Arrêtons donc d’emprunter avec intérêt et empruntons à taux zéro auprès de la BCE, ce qui suppose d’abroger l’absurde article 123 du Traité de Lisbonne ! Il suffit juste de poser certaines limites pour éviter le surendettement de l’Etat et nous prémunir contre un défaut de paiement qui conduirait à l’inflation. Et bien sur, imposer une obligation de remboursement par les traités et la Constitution, seules normes qui s’imposent aux Etats

    • xa 6 février 2012 18:01

      « mais pas si sa propension à emprunter est suffisamment encadrée. »

      Tout à fait. Notez que si la propension à emprunter était encadrée, que l’intérêt soit nul ou non n’aurait qu’un impact minime, l’Etat ne pouvant emprunter pour payer les intérêts (donc devant trouver comment équilibrer son budget).

      La question est comment encadrer ? Par la LOI ? Celle que les députés votent en déficit tous les ans depuis 40 ans ? Comme encadrement, c’est un peu juste. Par la Constitution ? Qui est elle même modifiable par le Parlement, qui vote chaque année depuis 40 ans un budget déficitaire, créant de facto la dette ?

      Pour prendre une image plus facile à comprendre, demander au parlement de controler l’Etat (ce qu’il est censé faire, cela dit, mais qu’il ne fait pas), c’est comme demander au parlement de controler que l’Etat n’enfreint pas les libertés publiques en appliquant les lois répressives que le Parlement a voté ......

      Ca ne vous donne pas un peu l’impression que le Parlement est juge et partie ?

      " les intérêts de la dette gonflent le déficit et obligent l’Etat à réemprunter pour payer les intérêts contractés antérieurement.« 

      Oui et non.

      Primo, reprenez les 5 dernières années. Quel est le cumul de déficit et quel est le cumul des intérêts ? Comment expliquez vous le surplus de déficit ?

      Or c’est le cas depuis 40 ans. Une seule année, en 40 ans, avec un déficit inférieur au total des intérêts pour cette année.

      Et toujours depuis 40 ans, l’Etat ne rembourse pas sa dette : il la réemprunte. Or comme vous le soulignez, pour controler la masse monétaire (ie controler l’inflation), il faut REMBOURSER.

      La question est alors : comment forcez vous l’Etat non pas à maintenir sa dette, mais bien à la rembourser ?

       »Les nouveaux intérêts vont alors se greffer aux anciens, faisant ainsi sans cesse gonfler la dette publique et le déficit public« 

      Incomplet. La dette ne vient pas des seuls intérêts. Elle vient pour l’essentiel d’une politique qui volontairement repousse le problème en n’intégrant jamais dans le budget le remboursement des emprunts.

      Cherchez : vous trouverez le service de la dette (intérêts) dans le budget, mais pas le remboursement des emprunts. Depuis 40 ans, on néglige cela.

      Or dans un budget d’Etat, si vous prenez en compte les 50 milliards d’intérêts annuels, mais pas les 130 milliards d’emprunts à rembourser la même année ....................

       »Et bien sur, imposer une obligation de remboursement par les traités et la Constitution, seules normes qui s’imposent aux Etats"

      On a vu comment l’Etat appliquait, depuis 15 ans, les traités européens, en maintenant son déficit sous les 3% ... Quoi ? Il ne l’a pas fait ? Mais alors l’Etat s’est allègrement assis sur la Loi ? Mince alors, la loi ne suffit pas, il faut un organisme de contrôle indépendant de l’Etat ...

      La loi de 73 est un bouc émissaire facile. Mais vous êtes sur la question centrale : comment controler les dépenses d’un Etat ?

      Vu qu’on ne peut faire confiance au parlement ni aux électeurs sur ce point (pour preuve, ils reconduisent systématiquement ceux qui ne savent pas controler le budget qu’ils votent), comment faire ?

      Sérieusement, j’attends une idée valable


    • axouel 6 février 2012 19:40

      Un impact minime ? Je ne suis pas d’accord. Dans un cas, l’emprunt est gratuit, dans l’autre il est payant (3 ou 4 % à payer chaque année sur la capital emprunté, ce n’est quand même par rien)

      Comment l’encadrer ? Vous avez raison, la loi n’est pas l’instrument idoine : trop versatile et pas assez stable puisque le Parlement peut facilement la modifier. Il faut donc recourir à des normes supra-législatives. La Constitution, notamment, impose une majorité des 3/5e ou un référendum pour être modifiée. Il faut donc réunir un consensus plus large pour la changer, ce qui n’est pas si facile, loin s’en faut. Son efficacité normative est donc plus importante. Par ailleurs, une saisine systématique du Conseil constitutionnel devrait être prévue pour censurer les lois de finance qui fixent le budget sans se conformer aux limites budgétaires nouvellement édictées.

      On peut compléter ce dispositif par un traité européen que la Cour de Justice de l’UE serait capable de faire appliquer en censurant, le cas échéant, les lois de finance qui y contreviennent.

      Les dispositifs juridiques ne manquent donc pas pour assurer que les règles budgétaire sont respectées et que le remboursement de la dette ait bien lieu.

      D’ailleurs ce remboursement de la dette et des intérêts a bel et bien lieu chaque année. Il s’agit quand même de la deuxième dépense de l’Etat après l’éducation nationale !

      Si cela ne vous semble pas suffisant, on peut toujours imaginer que la BCE ne puisse prêter qu’aux Etats présentant des solides garanties de remboursement, remboursement qui serait bien plus aisé en l’absence d’intérêts sur la dette. Elle ne prêterait alors qu’aux Etats qui, dans leur budget, se rapprochent des seuils d’endettement fixés (pour les mauvais élèves) ou restent au dessous (pour les bons élèves)

      On estime, je crois, à 1500 milliards d’euros le montant des intérêts de la dette depuis 40 ans. Soyez assuré que, si les Etats n’avaient jamais du payer ces intérêts, notre budget serait aujourd’hui en équilibre, voire en excédent. On pourrait peut être arrêter cette asphyxie budgétaire que rien ne justifie. A ce que je sache, avant la loi de 1973, nous vivions les 30 glorieuses non ? C’était pas la ruine, si ? On a donc très bien réussi à faire sans cette règle dans le passé. Pourquoi ne pas recommencer ?

      En réalité, l’article 123 du Traité de Lisbonne qui a remplacé la loi de 73 devrait être inversée. Il ne faut pas interdire aux Etats d’emprunter à la BCE à taux zéro mais plutôt interdire aux Etats de s’endetter auprès d’un tiers (banque, fond de pension ou autre) moyennant un intérêt sur la dette qui aggrave le problème plus qu’il ne le résout.

      A vous lire ...

  • OB_Ouonne 6 février 2012 18:36

    Chers amis, 


    Je vous rappelle que les états devraient représenter la volonté majoritaire du peuple. A ce titre, ils se placent au dessus de chacun des citoyens, de chacune des entreprises. Pour moi, l’article est une honte : « Imaginez que vous contractiez un crédit... ». Effectivement, pour moi il s’applique des lois décidées par l’état. Existerait-il une loi économique immanente, sortie du néant, s’appliquant au delà de la galaxie ? Qui donc serait en légitimité pour la proférer sur terre ?

    Ces articles font le jeu d’un petit groupe de milliardaires en train de prendre le contrôle du monde par dessus les états. Il suffit pourtant d’ouvrir les yeux pour voir leur action - Oh ! Combien bénéfique ! depuis 1973.

    Effectivement, en bon économiste on peut brosser le tableau de la création de monnaie par « l’entreprise état », ipso facto réduit à subir les lois qu’il rédige, vote et fait respecter ! De fait, il ne rédige plus grand-chose d’important et progressivement il ne dirige plus non plus. Les hommes qui défilent au gouvernement abdiquent un peu plus de souveraineté à l’Europe, très démocratique comme chacun sait, guidée par les excellentes agences de notation et les conseils du FMI, Banque Mondiale, les lobbyistes de couloir...

    Maintenant, vous pouvez fort bien remplir des pages de tableur avec les chiffres des tenants et aboutissants de la création de monnaie. Et oui, trop de monnaie créée engendre l’inflation, les capitaux fondent, rendez-vous compte ! Pas assez, on ne peut plus emprunter, l’activité se ralentit... Allez, vous pouvez complexifier afin de permettre à des gens de remplir des pages et des pages sans voir l’essentiel : voulons-nous que les règles économiques soient décidées par des états démocratiques ?

    Je vois l’économie comme un logiciel. Il fixe ses règles de fonctionnement mais pas ses objectifs. Quand on écrit un logiciel, ont doit commencer par écrire son cahier des charges, ce que l’on veut qu’il fasse : production de richesses, équilibre de la répartition entre les gens, durabilité de l’exploitation des ressources... Bon, ça c’est carrément utopique, mais j’aime bien. Il faut tenir compte des limitations concrètes également : les ressources de cette planète sont limitées, les capacités des humains aussi...
    Ensuite, on cherche comment y parvenir ? Troc ou monnaie - eh oui, la réponse est acquise mais elle se pose - ? Capitalisation ou répartition - eh oui, on concentre un peu, beaucoup, sans limite - ? Décision micro-économiques libres ou encadrées ? Encadrées mais par quoi ? Un chef absolu, un chef élu, un groupe de représentants ou le vote, et qui participe ? En fait, on atteint très vite l’essence même de notre problème avec des questions d’école !

    Ça ne m’amuse même pas de rentrer dans les calculs, et croyez-moi, je pourrais. Je vous propose d’autres sujets de joie mathématiques :
    - Supposez que vous êtes salarié, que votre salaire est bloqué, que l’inflation est quelque part entre 2 et 4%, allez-vous mourir de vieillesse ou de faim ? Au bout de combien de temps ?
    - Supposez que vous êtes une banque auprès de laquelle les états empruntent, qu’ils n’arrivent plus à rembourser parce que leurs travailleurs sont fauchés, au bout de combien de temps ferez-vous faillite ?
    - Supposez que vous êtes un état qui paye énormément d’intérêts à des banques et se noie progressivement, quand pourrez-vous faire passer la liquidation de toutes vos aides sociales, systèmes de redistribution et de salaires différés, droit du travail et autres au prétexte de cet endettement dont vous avez été l’artisan.
    - Supposez que vous êtes un milliardaire qui déteste le salarié ci-mentionné, influence terriblement la banque, et veut récupérer les systèmes de redistribution et salaires différés pour les proposer, mais avec des grosses marges d’opérateur téléphonique ou de marchand d’eau, au travailleur devenu misérable et corvéable à merci, jusqu’à quel point devez-vous étrangler l’état pour qu’il vous les cède ?
    Les données chiffrées sont accessibles sur le site du parlement européen ou français...

    Enfin, retour sur la prose qui trône tout en haut de la page... Un mélange de preuve historique sans exemple mais érigée en loi : « le roi décidait lui même de contrôler la monnaie cela finissait en général très mal », des condamnations définitives et abstraites « les états ayant la fâcheuse tendance à rembourser des emprunts par de nouveaux emprunts », des solutions de retour à un passé postulé meilleur, avec l’étalon or et la vraie valeur de l’entreprise. Je vois, le passé idéal du bon (sauvage) capitaliste baignant dans la subtile loi économique immanente...
    Ceci-dit, on ne fiche pas en l’air toutes les lois d’un coup, il faudrait une assemblée constituante des « objectifs et règles économiques » et une sacrée volonté populaire ! Il vaut mieux y aller par étape. C’est pour cela que l’oligarchie verrouille par des lois (règle d’or) toutes ses victoires. Elle dicte ses lois au niveau de l’Europe en laissant les gouvernements décliner... décliner les lois et décliner tout court. Aucun gouvernement à venir ne sortira grandi tant que l’Europe sera ce qu’elle est : le bras armé des milliardaires en club...

    Au secours OB_Ouonne qu’hait nos vies, vous êtes mon seul espoir... mal placé.


  • axouel 6 février 2012 19:35

    @ Xa,


    Un impact minime ? Je ne suis pas d’accord. Dans un cas, l’emprunt est gratuit, dans l’autre il est payant (3 ou 4 % à payer chaque année sur la capital emprunté, ce n’est quand même par rien)

    Comment l’encadrer ? Vous avez raison, la loi n’est pas l’instrument idoine : trop versatile et pas assez stable puisque le Parlement peut facilement la modifier. Il faut donc recourir à des normes supra-législatives. La Constitution, notamment, impose une majorité des 3/5e ou un référendum pour être modifiée. Il faut donc réunir un consensus plus large pour la changer, ce qui n’est pas si facile, loin s’en faut. Son efficacité normative est donc plus importante. Par ailleurs, une saisine systématique du Conseil constitutionnel devrait être prévue pour censurer les lois de finance qui fixent le budget sans se conformer aux limites budgétaires nouvellement édictées.

    On peut compléter ce dispositif par un traité européen que la Cour de Justice de l’UE serait capable de faire appliquer en censurant, le cas échéant, les lois de finance qui y contreviennent.

    Les dispositifs juridiques ne manquent donc pas pour assurer que les règles budgétaire sont respectées et que le remboursement de la dette ait bien lieu.

    D’ailleurs ce remboursement de la dette et des intérêts a bel et bien lieu chaque année. Il s’agit quand même de la deuxième dépense de l’Etat après l’éducation nationale !

    Si cela ne vous semble pas suffisant, on peut toujours imaginer que la BCE ne puisse prêter qu’aux Etats présentant des solides garanties de remboursement, remboursement qui serait bien plus aisé en l’absence d’intérêts sur la dette. Elle ne prêterait alors qu’aux Etats qui, dans leur budget, se rapprochent des seuils d’endettement fixés (pour les mauvais élèves) ou restent au dessous (pour les bons élèves)

    On estime, je crois, à 1500 milliards d’euros le montant des intérêts de la dette depuis 40 ans. Soyez assuré que, si les Etats n’avaient jamais du payer ces intérêts, notre budget serait aujourd’hui en équilibre, voire en excédent. On pourrait peut être arrêter cette asphyxie budgétaire que rien ne justifie. A ce que je sache, avant la loi de 1973, nous vivions les 30 glorieuses non ? C’était pas la ruine, si ? On a donc très bien réussi à faire sans cette règle dans le passé. Pourquoi ne pas recommencer ?

    En réalité, l’article 123 du Traité de Lisbonne qui a remplacé la loi de 73 devrait être inversée. Il ne faut pas interdire aux Etats d’emprunter à la BCE à taux zéro mais plutôt interdire aux Etats de s’endetter auprès d’un tiers (banque, fond de pension ou autre) moyennant un intérêt sur la dette qui aggrave le problème plus qu’il ne le résout.

    A vous lire ...

    • xa 7 février 2012 20:19

      « l’emprunt est gratuit, dans l’autre il est payant »

      C’est un poil simpliste, mais passons. Si l’équilibre budgétaire existe, le fait qu’un emprunt soit avec intérêt ou non n’a que peu d’impact, puisque le gvt prend en compte au départ cette charge dans sa politique.

      Ensuite, on revient au sujet du taux. Si le taux est nul, il n’y a aucun intérêt à rembourser. Rembourser permet de détruire une charge (les intérêts non nuls). Mais s’il n’y a aucune charge, pourquoi rembourser ? Et si on ne rembourse pas, que se passe-t-il ?

      « Il faut donc recourir à des normes supra-législatives. »

      C’est une solution. Mais cela signifie se mettre sous le contrôle d’une entité supra nationale. Ce qui est loin d’être facile à « vendre » aux électeurs. La loi de 73 prend sa source dans cette idée, ne vous en déplaise : transférer ce contrôle aux épargnants (ceux qui prêtent à l’Etat en achetant des obligations d’Etat, via leurs assurance-vie et autres livrets et placements garantis), et en parallèle disposer d’un contrôle sur ces épargnants (code monétaire et CGI).

      Une idée de pouvoir et contre-pouvoir s’équilibrant. L’Etat emprunte sur les marchés, qui controlent la dépense (via l’intérêt demandé) et l’Etat controle les épargnants via sa fiscalité.

      Sauf que la théorie supposait 1) que l’Etat soit un tantinet sérieux sur son budget (on a vu ce qu’il en était), et qu’il soit un tantinet sérieux sur le contrôle qu’il devait avoir sur les investisseurs (via sa fiscalité). Force est de constater que l’Etat a été tout sauf exemplaire sur ces deux points. Et comme les marchés, qui auraient du sanctionner l’Etat depuis longtemps, n’ont pas non plus jouer leur rôle .......

      "D’ailleurs ce remboursement de la dette et des intérêts a bel et bien lieu chaque année. Il s’agit quand même de la deuxième dépense de l’Etat après l’éducation nationale !« 

      Encore inexact. Les seuls intérêts sont le deuxième poste de dépense de l’Etat. Soit une 50aine de milliards. Mais si on inclue les remboursements ayant eu lieu, on monte à 200 milliards !!!!!

      Sauf que comme l’Etat n’inclue pas dans son budget ce remboursement, et qu’il n’en a pas les moyens, il réemprunte aussitôt ce qu’il doit rembourser. Ainsi la dette antérieure n’est jamais remboursé, elle est réemprunté en permanence, avec un complément correspondant au déficit de l’année en cours (dont une partie est dû aux intérêts).

      Avec un coût qui devrait inciter à rembourser pour éviter ce coût (ce que vous faites, vous, lorsque vous avez un crédit en cours), l’Etat ne fait rien. Que se passerait-il si cela ne lui coutait rien du tout ...............

       »Soyez assuré que, si les Etats n’avaient jamais du payer ces intérêts, notre budget serait aujourd’hui en équilibre,« 

      Inexact. Il suffit de regarder les chiffres : depuis 40 ans, vous ne trouverez que une ou deux années avec des intérêts dépassant le complément de dette. Donc il y a autre chose que les seuls intérêts de la dette ...

       »avant la loi de 1973, nous vivions les 30 glorieuses non"

      30 glorieuses qui suivaient ........ une guerre. Et chose curieuse, après chaque guerre importante (et quelle guerre plus violente que la seconde), on constate une période de 10 à 30 ans de forte croissance, de progrès, etc ... 

      Il ne faut pas oublier que les 30 glorieuses s’appuyent sur un état initial.


  • testarossa 6 février 2012 20:45

    Un grand merci pour l’ensemble de ces réponses par leur nombre et surtout par leur caractère respectueux...

    Je souhaiterais que l’on me réponde sur le fond et que l’on évite le hors sujet.

    Primo ma crainte est très simple : le fait que l’état ne soit que le spécialiste du remboursement des dettes par de nouvelles dettes.
    Reconnaissez que ce mécanisme est sans le moindre frein !
    Effectivement que seul le remboursement des intérêts pose problème dans le système actuel. Mais que je sache, cela constitue... au moins une limite et une contrainte de remboursement !

    Dès lors une création monétaire complètement débridée et hors de tout contrôle ne peut mener qu’à une inflation hors de tout contrôle.

    Encore une fois : que les choses soient bien claires : on est tous d’accord pour préférer emprunter à taux zéro plutôt que de payer un intérêt. Seulement voilà, ce que je pointe du doigt c’est le fait que ce mécanisme soit complètement dévoyé par les autorités publiques.

    Deuxio quant au caractère régalien de battre monnaie : je vous propose la question suivante : que préférez vous recevoir : des patates, de l’or, de l’argent ou tout autre actif tangible ou du vulgaire papier ? Perso, je préfèrerais recevoir uniquement un actif tangible.
    Maintenant pourquoi on vous propose l’Euro ? Car l’Euro a un cours légal : vous êtes obligé de régler vos achats en euros.
    C’est comme si on vous obligeait à boire de l’eau empoisonnée : n’aurait on pas le droit d’en vérifier la provenance ?

    A votre avis pourquoi ? Pour laisser faire n’importe quoi aux autorités monétaires...
    On remarquera que le soit disant droit de battre monnaie se transforme en obligation légale d’utiliser cette même monnaie...


    • axouel 6 février 2012 21:41

      « Dès lors une création monétaire complètement débridée et hors de tout contrôle ne peut mener qu’à une inflation hors de tout contrôle. »

      => on est bien d’accord : sans contrôle, point de salut. Les autorités en profiteront pour créer de l’argent à tout va sans avoir les capacités de le détruire par le remboursement. D’où la nécessité d’un contrôle !

      « ma crainte est très simple : le fait que l’état ne soit que le spécialiste du remboursement des dettes par de nouvelles dettes. »


      => un phénomène qui arrivera assurément s’il doit payer des intérêts sur le dette mais qui a moins de chance d’arriver s’il ne doit que rembourser le capital. Encore une fois, le montant des intérêts cumulés depuis 1973 s’élève à environ 1500 milliards d’euros. Sans ce manque à gagner, notre budget serait en équilibre, voire en excédent. Plus besoin, dés lors, de rembourser la dette en s’endettant à nouveau.

      Reconnaissez que ce mécanisme est sans le moindre frein !"

      => je ne suis pas d’accord. Je m’en suis déjà expliqué dans mes précédentes réponses. Il est parfaitement possible de freiner les ardeurs inflationnistes de l’Etat PAR LE DROIT : par la Constitution et/ou un traité européen qui imposerait une obligation de remboursement et des seuils raisonnables d’endettement (3% de déficit maximum et 60 % du PIB pour l’ensemble de la dette par exemple).

      Je rappelle que le budget de l’Etat est voté par une loi de finance. Si celle ci est systématiquement contrôlée par une institution indépendante (Conseil constitutionnel, CJUE ou encore BCE) au regard des limites d’endettement fixées, elle pourra être annulée et l’Etat devra revoir sa copie.

      On peut tout à fait contrôler le comportement de l’Etat par le droit et des institutions indépendantes. C’est d’ailleurs déjà ce qui se passe aujourd’hui dans d’autres domaines. Par exemple, l’UE garantit la liberté de circulation des personnes, des biens et des capitaux. L’Etat français ne peut pas entraver cette liberté, même par la loi, puisque celle-ci se verrait purement et simplement censurée par la CJUE (chargée de contrôler la conformité du droit français au droit de l’UE). Rien n’empêche de faire la même chose en matière monétaire.

      On peut même envisager un mécanisme politique : chaque loi de finance devrait faire l’objet d’une approbation par la BCE (ou la commission européenne, ou une institution ad hoc) qui prêterait à taux zéro dés lors que la somme prêtée n’excède pas 3 % de déficit public (par exemple).

      Donc si, je pense que c’est possible. Et ce n’est pas si compliqué. En plus ça ne coûte rien. Il s’agit seulement de textes à adopter.

      Enfin, je rappelle qu’avant cette loi de 1973, c’était les 30 glorieuses. Une période d’hyperinflation ? Je ne crois pas. Au contraire, une période de croissance et de progrès pour tous. Bien sûr, la loi de 73 n’explique pas à elle seule la fin de cette période. Pour autant, cette période démontre qu’on peut très bien faire sans.

    • Le printemps arrive Le printemps arrive 7 février 2012 10:03

      @testarossa :

      le peuple se laisse représenter par des personnes dont les intérêts lui sont contraires : enrichissement financier des uns aux dépends des autres.

      c’est au peuple de reprendre le pouvoir de décision sur son propre avenir.

      La loi de 73, comme la lutte contre l’inflation, contribuent à la maladie, mais elles ne sont pas à l’origine de la maladie qui est que le peuple n’a actuellement aucun pouvoir réel, il faut qu’il le prenne d’abord !
      Pour prendre le pouvoir le peuple doit d’abord y croire, donc les pessimistes reprenez le chemin de l’optimisme !
      Rien ne se fera sans une lueur d’espoir.

      Avez-vous aussi remarqué que le mot marché (ie les banques) est la priorité des préocupations de la majorité des représentants élus et non pas l’humain et son environnement ?


    • Aldous Aldous 7 février 2012 11:52

      Reconnaissez que ce mécanisme est sans le moindre frein !

      En quoi le fait de verser des intérêts à des banquiers privés peut il est considéré comme un frein ?

      C’est au contraire le motif principal pour lequel l’état recours à de nouveaux emprunts.

      Il soutiens l’état comme la corde soutiens le pendu !


    • xa 8 février 2012 10:04

      "un phénomène qui arrivera assurément s’il doit payer des intérêts sur le dette mais qui a moins de chance d’arriver s’il ne doit que rembourser le capital"

      Imaginons un individu lambda, qui peut emprunter à 0% un an de salaire, à 5 ans. Il fait de même pendant 5 ans. Pourquoi se priver, ca ne lui coute rien.

      Vient la 5ème année, il doit rembourser un an de salaire. Que fait-il ? Il se sert la ceinture toute l’année ? Non, comme il peut emprunter à 0%, il réemprunte la même somme, de sorte que s’il a remboursé le prêt année 0, il l’a aussitôt remplacé par un prêt année 5 de même montant. Sa dette, malgré le remboursement intégral d’un prêt, n’a pas bougé.

      Reste à voir si, en plus, il veut emprunter un an de salaire supplémentaire, ce qu’il fait chaque année depuis 5 ans. A priori, comme il a l’habitude de vivre avec 2 salaires par an, un provenant de son travail, et l’autre emprunté, et que cela ne lui coute strictement rien, pourquoi se priverait-il ?

      Si en plus c’est lui même qui décide ou non s’il a droit à ce prêt, pourquoi se priverait-il ?

      J’ai l’impression que vous raisonnez, comme beaucoup de gens, sur la base de prêt amortissable (chaque échéance contient des intérêts et du remboursement). Mais les prêt d’Etat sont des in fine : on paye des intérêts pendant 5, 10, 20, 30, 50 ans, et à la fin du prêt on rembourse en une fois le capital emprunté.

      Et c’est le problème. L’Etat ne budgete pas ce remboursement. Arrivé à la fin du prêt, il a le choix entre se serrer la ceinture pour payer ses échéances (ex : en 2011, l’Etat devait rembourser dans les 130 milliards de prêt à échéance), ou réemprunter le même montant pour reporter le problème aux gvts suivants (dite stratégie de la patate chaude).

      C’est ce que l’Etat fait depuis 40 ans : il ne rembourse jamais le capital.


    • OB_Ouonne 8 février 2012 14:06

      Le « hors sujet » me met hors de moi. C’est probablement quand on remet en question le discours mille fois répété sur les ondes : « on a une dette alors il faut la rembourser ! » que l’on est hors sujet.


      Le « Remboursement des dettes par des dettes » ne trouve aucune grâce à vos yeux... Je ne pense pas qu’être définitivement endetté soit louable, ce n’est pas ce que je veux dire. Mais l’état est immortel, en tout cas il n’y a pas de statistiques d’espérance de vie pour lui. Ça change pas mal les choses. D’autre part, si vous prêtez de l’argent, en bon conseilleur en gestion de patrimoine, je vous direz de prêtez de l’argent dont vous n’avez pas besoin pour vivre. C’est très certainement le cas des investisseurs, c’est un peu par définition d’ailleurs. Donc, quelle urgence magistrale y aurait-il à les rembourser ? Ils ne le demandent pas ! Ils seraient obligés de trouver un nouveau placement, là ou ailleurs. Ce serait un mauvais coup pour ces investisseurs si l’état, s’étant soudain déniché un mécène lointain, disait : voila, on paye, intérêt plus capital et par anticipation ! Mais non, ces investisseurs sont des tiques qui sucent le sang de l’état. Ils n’envisagent pas d’aller sucer ailleurs. Ils ne sont pas prisonniers d’états exsangues. Ils ne sont pas à plaindre.

      Le « mécanisme est dévoyé par les autorités publiques » dites-vous. Il y a du vrai, et il faut l’attribuer aux dernières années plus qu’aux décennies précédentes. C’est un gouvernement libéral qui a mis le plus éhontément le pied sur la pédale de l’endettement. Idiots ou mal intentionné ? Ici beaucoup répondent idiots, stupides, non prévoyants... Ils parlent de gens qui ont fait plus d’études qu’eux, parlent plus de 3 langues couramment, des érudits. Donc, ils n’ont rien vu venir, ils se sont fourvoyés malgré des études longues et de brillantes notes. Ben voyons. J’ai déjà entendu ça au bar « Si j’étais au gouvernement, ce serait vite réglé ! ».
      Le bon sens il me semble c’est de dire qu’ils savent (en gros) où ils vont. Le plan peut déraper, le moteur peut toussoter et le véhicule pourrait même s’enflammer qui sait, s’indigner au moins, souffler un vent nord africain... Mais ils n’agissent pas sans avoir fait le tour des avantages et inconvénients de telle ou telle décision, et mieux que nous excusez ma modestie.

      L’or et l’argent sont de bons placements, ils fluctuent quand-même, ça prend de la place et il faut un coffre qui vous coûte un bras. Les patates, surtout chaudes, en général on ne les garde pas longtemps. Les actifs et les papiers sont fiduciaires, basés sur la confiance que l’on peut avoir dans l’émetteur, et il vaut mieux qu’il reste vivant longtemps. Les états vivent longtemps, les banques un peu moins, les entreprises... L’Euro est une monnaie appuyée sur plusieurs états dont beaucoup sont attaqués, mais qui n’a pas pour autant vu sa valeur décrépir tant que cela. Je m’en étonne moi-même, car enfin, si ça va si mal, nous devrions tout convertir en... dollar australien, tiens, ils n’ont pas de dette ces veinards ! En fait, ça ne va pas si mal et les investisseurs le savent bien. C’est de la manipulation...
      Pourriez-vous quand-même me donner le code ISIN de « l’actif tangible » pour que j’y place mes petites économies ? 

      « Pour laisser faire n’importe quoi aux autorités monétaires... » Je ne fais pas confiance non plus aux hommes politiques. Mais à quel bon saint voulez-vous confier nos finances ? Je l’ai déjà dit, il n’y a pas de banquier, milliardaire, expert économique d’émission télé auquel je consentirais à confier la gestion des finances nationales... Il faut prévoir des organismes de surveillance avec des élus et non des copains désignés, avec des moyens d’action indépendant et non une justice aux ordres... Le fait-on en France seulement, ou au niveau Européen ? C’est tellement mal emmanché au niveau Européen que je ne vois pas vraiment...

      Enfin, « le droit de battre monnaie se transforme en obligation légale »... Ben non, maintenant les grecs payent leurs cafés avec des oeufs, du lait. On peut même payer des hommes politiques avec de la farine !

      Au secours OB_Ouonne qu’hait nos vies, vous êtes mon seul espoir... mal placé.


    • OB_Ouonne 8 février 2012 14:13

      PS : Notre cher président ne doit pas se sentir visé par mes accusations. Je laisse le lecteur juger s’il fait parti des experts qui, en coulisse, parleraient couramment plusieurs langues et qui auraient fait de longues études. Dans l’entourage du président, les hauts fonctionnaires, les bilderbergueurs, ou ses « amis », il s’en trouve sans aucun doute... Allez, Nico, va parler aux gens, tu fais ça si bien ! Surtout, dis-leur bien qu’il faut rembourser...



  • paul 6 février 2012 20:57

    Testarossa, encore un article pour dire quoi ? le crédit doit être cher parce que les États sont comme des grands enfants, ils s’endettent par facilité, par irresponsabilité, par incompétence ...
    Ce vieux discours des libéraux qui prétextent de limiter l’inflation en obligeant les États à s’endetter pour les punir de financer les dépenses inutiles . Sociales par exemple .
    Ah, social, « sociétalisme », intérêt collectif, les responsables de tous les maux !

    50 milliards par an pour rembourser les seuls intérêts de la dette : la dette nourrit la dette puisqu’il sera impossible de la rembourser sans vendre tous les actifs publics .
    Biens publics = payé avec nos impôts, MAIS tout le monde n’en paye pas à proportion de ses revenus, surtout dans le CAC 40 qui défiscalise et qui planque les bénéfs dans les paradis fiscaux . Normal, il faut être « compétitif » .

    Testarossa, vous ne dites la seule chose à dire :
    La BCE pête à 1 % aux banques, qui prêtent aux États à : au minimum 3 %, 4 % voire 10 %, selon la cote donnée par les agences de notation : une arnaque pure et simple .
    Complice passif ou idiot utile de cette arnaque Testarossa ?


  • yvesduc 6 février 2012 21:47
    La « cavalerie », c’est la situation actuelle, créée par la loi de 1973…

    On a privatisé la création monétaire et on en voit le résultat !

  • Lea Andersteen Lea Andersteen 6 février 2012 23:00

    « L’inflation est très pratique car elle ruine les créanciers. Cependant elle ruine aussi les épargnants ce qui constitue un vol de leur travail... »

    Il faudrait encore qu’ils travaillent pour cela ! Non sens !


  • Traroth Traroth 7 février 2012 09:49

    L’état, dès aujourd’hui, emprunte pour rembourser des crédits précédents. La cavalerie dont parle l’auteur est donc d’ors et déjà la norme. A partir de là, pas la peine d’être économiste pour comprendre qu’il est préférable que l’état emprunte à des taux faibles à la banque centrale plutôt qu’à des taux élevés à des banques privées ! La discipline budgétaire et les taux sont deux sujets totalement décorrélés .


  • chantecler chantecler 7 février 2012 10:19

    Ah la lutte contre l’inflation...

    Et comment appelez vous ces milliards de milliards de monnaie papier qui ne font que spéculer sur tout et n’importe quoi, asphyxiant l’économie réelle , et produisant le chômage de façon exponentielle sauf dans les population esclaves ?

    Cette monnaie stockée , circulante ,dont la valeur est maintenue artificiellement n’est elle pas de la pure inflation ?

    Et en miroir , tous ces états endettés jusqu’au cou depuis la loi 73 ou les articles 123 ?

    Nous sommes plongés dans une crise . Systémique sans issue naturelle .

    Cette crise n’est que le reflet des déséquilibres financiers maintenus artificiellement et sauvés périodiquement par les états sur un nouvel endettement .

    Chacun sait que le système néolibéral équilibre/déséquilibre est condamné et s’effondrera automatiquement car les conséquences sont trop ravageuses .

    Et là il n’y a que deux solutions : soit on laisse le pouvoir à la finance qui mettra des régimes totalitaires ,pour maintenir le système, appuyés sur des milices privées, pour s’assurer de leurs rentes , soit viendra une vague gigantesque d’inflation pour liquider ces réserves de monnaie bidon possédées par une minorité .

    Pour l’instant on ne fait que presser le citron mais bientôt de ce citron il ne restera même plus l’écorce .
    Cr.


  • kettner 7 février 2012 10:56

    l’étalon or ...

    pourquoi pas , mais il va falloir courir vite pour le rattraper vu que notre visionnaire en chef s’en est débarrassé dés la première heure au cours le plus bas .


  • Punkonfou Punkonfou 7 février 2012 11:10

    ..."cette loi coûte aujourd’hui à la France plus de 50 milliards € d’intérêts (on ne parle bien que des intérêts) par an soit 1 milliard par semaine, ce qui représente le second poste de dépenses de l’État derrière l’Éducation Nationale et devant le budget de la Défense !!! La dette de la France s’élève, à la fin de l’année 2011 à environ 1 700 milliards d’€ dont 1 540 milliards d’intérêts !!! Hop là !!!! Petit info, la France rembourse les intérêts de la dette à coup de 50 milliard d’€ par an, l’équivalent des recettes des impôts sur le revenu, et la dette de la France est de 1700 milliards d’€...le calcul est vite fait...2070 on a remboursé...Whouhou !!...les intérêts...Toohh ! Déjà trahie par la loi de janvier 73, la France l’a encore été 30 ans plus tard, lorsqu’ayant rejeté le Traité de Rome en mai 2005 par voie référendaire, il lui a été imposé la version « pseudo-simplifiée » dite de Lisbonne par voie parlementaire".


  • FYI FYI 7 février 2012 11:13

    Il me semble que vous confondiez beaucoup de concept et n’arriver pas à les mettre dans leur contexte.
    Ex. votre définition du crédit. Vous pensez qu’elle est basée seulement sur l’épargne. Mais posez-bvous la question d’où vient l’épargne, comment elle est générée ?

    Le crédit est basé sur la capacité à produire de la population, capacité qui dépendra du niveau de créativité des populations. L’argent n’est qu’un outil pervers basé sur le concept erroné de la rareté.


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 7 février 2012 12:55


    La cavalerie ? Mais nous sommes dedans !!!

    Ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie.


  • Philodeme Philodeme 7 février 2012 13:15

    Comme depuis la nuits des temps ............ connus

    les dettes finiront par ne pas être remboursées

    Récemment l’Argentine a-t-elle payé ses dettes ?


  • yargo yargo 7 février 2012 13:45

    Bonjour Testarossa,


    Finalement c’est la démocratie qui est à remettre en question si nous lisons ce torchon, le fait de penser pour soi est une ineptie selon vous. je pense pertinemment que suite à vos propos vous devriez payer avec vos deniers personnels les dits intérêts engendrés par les banques privées et les banquiers au jour d’aujourd’hui si nous suivons de CAC nos financiers chéris se sont faits 10 % de bénéfices minimums depuis le premier janvier. Tout va bien pour eux dans un monde ou les taxes augmentes ainsi que les impôts et les redevances.
    Attention à vos propos en d’autres époques des personnes comme vous finissaient la tête tranchée et en haut d’une pique.
    Méfiez vous que cette époque ne revienne pas, les peuples grondes et personne ne peut arrêter un Tsunami.
    En 1789 le peuple s’est révolté suite à un manque de nourriture « ouvrez vos livres d’histoire » et avec l’hiver que nous avons en Europe et les temps qui courent, les mouches pourraient changer d’âne, et je doute que dans ces moments la pitié soit une vertu d’actualité.
    Quand les peuples n’ont plus d’espoir, plus d’avenir sauf une sombre histoire qu’on leur sert, afin de gaver les banques et les banquiers, il n’y a plus de patrie.

  • Philodeme Philodeme 7 février 2012 17:28

    que de baratins inutiles concernant l’économie sur agoravox !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Depuis que l’Argentine a fait faillite ....

    le ciel est-il tombé sur la tête des Argentins ?

    et pourtant si mes souvenirs sont bons leur ministre était allé dire au FMI qu’il ne reverra jamais son fric ! tout le monde s’est écrasé et l’économie de l’Argentine s’est remise en route assez rapidement finalement ...........

    comme je le disais plus haut les dettes ne seront jamais remboursées


  • testarossa 8 février 2012 14:47

    Pour commencer il se peut que j’ai manqué de clarté dans mes propos mais seul « Xa » a semble t’il bien compris la problématique !

    Le fait que l’état ait à rembourser des intérêts prouve bien qu’il-y-a une limite par conséquent à la cavalerie financière. Car en fait le principal est toujours remboursé... par de nouveaux emprunts !!! inutile de dire que c’est open bar s’il n’y a plus d’intérêts à verser.
    MAIS DES INTERETS QUE L’ON REPAYE A QUI A VOTRE AVIS ?

    MAIS A VOUS AVEC VOS P... D’ASSURANCE VIE BIEN SUR ! Et dire que si ça se trouve vous trouvez QUE LE RENDEMENT DE CES « JUNKS BONDS » EST DERISOIRE !!!

    SANS COMPTER COMME PAR HASARD AUX NICHES FISCALES EN ASSURANCE VIE...
    Le financement de la dette publique est une affaire « si rentable » qu’elle a besoin d’être... défiscalisée !!!

    Avant de parler de ces salopards de banquiers, renseignez vous bien de savoir comment sont générés les intérêts de VOS produits d’épargne, vous risqueriez d’avoir des grosses surprises...


  • Anonymous Republic Punisher Anonymous Republic Punisher 9 février 2012 03:55

    Que font les modérateurs...


  • testarossa 9 février 2012 15:19

    Ah bon, depuis quand a t’ on besoin d’un modérateur qui censure les vérités qui dérangent ?
    Vous devriez faire parti du soviet suprême -euh pardon- de l’establishment...


  • cliquet 10 février 2012 17:20

    Je ne suis pas d’accord avec vous en ce qui concerne le rôle de la banque centrale de lutte contre l’inflation. l’inflation.
    Celle-ci n’est due qu’à la différence entre les recettes et les dépenses de l’Etat., ce qui génère un emprunt de la part de celui-ci Si il y a création de monnaie, il ya de l’inflation, mais si la banque centrale possède suffisament de liquidités, on ne crééra pas de monnaie..
    Et puis, entre nous, une inflation maîtrisée inférieure à 5% n’a rien de catastrophique et possède même certains avantages.
    En 1923, l’Allemagne est partie dans une spirale inflationniste pour pouvoir rembourser les pénalités imposées par le traité de Versailles, mais c’était un cas particulier.


  • testarossa 10 février 2012 19:20

    @cliquet :

    Toute la question de l’inflation est la suivante :
    -Quand elle est forte : on dit que la monnaie « brûle » les mains c’est à dire qu’on se dépêche de dépenser : l’épargne et l’accumulation saine de capital -par fonds propres- est sacrifiée.
    C’est le règne du surendettement...Une hausse des taux d’intérêt quand elle survient a des conséquences catastrophiques.
    -En cas de déflation, on dit que la monnaie colle aux mains : son pouvoir d’achat ne cesse de croitre : on n’a aucun intérêt à prendre des risques. Elle est stockée et n’a aucune utilité productive...

    Maintenant vous oubliez que l’on vit avec une désindexation des salaires sur les prix.
    En reprenant votre exemple si l’inflation est de 5% et que votre hausse de salaire est calée sur du 2%, votre pouvoir d’achat baisse de 3% par an...L’inflation est vicieuse car elle touche d’abord les plus pauvres.
    En effet ce sont d’abord eux les victimes de la concurrence internationale voir nationale.


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