mercredi 24 septembre 2008 - par Michel Santi

Septembre 2008

Les événements se sont accélérés à une telle cadence ces dernières semaines que la faillite de Lehman - qui date pourtant de moins de dix jours - semble déjà appartenir à l’Histoire. Effectivement, le sauvetage d’AIG, premier assureur mondial, par le gouvernement américain aura rapidement monopolisé toutes les attentions et angoisses... jusqu’à ce que les responsables au plus haut niveau de l’Etat fédéral américain nous révèlent il y a de cela quelques jours la préparation d’un méga-plan dont l’idée directrice est de cautionner l’ensemble du système financier du pays ! Les médias et l’establishment américains pèsent de tout leur poids pour l’adoption de ce plan de sauvetage qui coûterait 700 milliards de dollars, chiffre qui sera allègrement dépassé du fait de l’évolution de la conjoncture. Les protagonistes de cette tragédie nous mettent clairement en garde vis-à-vis des conséquences du rejet de ce plan, mais il n’en reste pas moins que bien des zones d’ombres demeurent.

Quoi qu’il en soit, abstraction faite du tumulte, de la panique et de la volatilité sans précédent de ces dernières semaines, le paysage financier et économique global ne sera plus jamais pareil. Il est encore difficile de se rendre compte de l’énormité de ce qui se joue sous nos yeux, mais nous y voilà, nous sommes à l’aube d’un monde nouveau.

Le pouvoir a définitivement basculé depuis les Etats-Unis et l’Occident en général vers les géants asiatiques. Certes, ce glissement implacable au profit de ces nations à croissance rapide est perceptible depuis des années. Toutefois, septembre 2008 restera dans l’Histoire comme un climax - ce fameux point culminant des tragédies de Corneille - où ce qui suit ne ressemble plus en rien à ce qui a précédé, à cet instant charnière où tout aura définitivement basculé. Septembre 2008 achèvera également de lever le voile sur l’ampleur de nos excès, sur les conséquences désastreuses du vivre au-dessus de ses moyens caractérisant notre société de consommation et sur la faillite morale impardonnable des organismes supposés réglementer - ou tout au moins surveiller - notre système financier.

Les banques elles-mêmes ne croient pas en l’efficacité de ce plan à 700 milliards et les démocrates - ainsi que certains républicains - conditionnés par une élection présidentielle toute prochaine pourraient finalement renoncer à l’adopter. Une question pourtant : combien pourra encore supporter le contribuable américain ? Une autre question qui semble incroyable : le gouvernement américain est-il en mesure d’honorer la masse des engagements contractés par la Fed et par la Trésorerie américaine ? Le fait même de poser une telle question, d’imaginer intellectuellement l’hypothèse - impensable encore il y a quelques semaines - d’un défaut de paiement de l’Etat fédéral américain ne démontre-t-il pas à lui seul que le monde a changé ?



33 réactions


  • Yvance77 24 septembre 2008 10:48

    Etre un géant de papier s’applique comme un gant, à cette nation au label $.

    Est ce qu’une de leurs forces sera suffisante : celle de croire que c’est possible de rebondir vers un avenir meilleur ... c’est toute la question.

    Si ils abadonnent cela, alors oui ils se seront vaincus tout seul ! Ca parait tellement en dehors du temps pourtant ...

    A peluche


  • polmeuris 24 septembre 2008 11:22

    Le mec dans son précédent article il s’est gourré de centaines milliers de milliards de dollars et il revient nous pondre un autre article. Faut avoir aucune dignité.


    • Yvance77 24 septembre 2008 11:41

      Tout comme le crétin de la veille, nous revennant le lendemain avec des commentaires encore plus emprunt de crétinerie !

      A peluche


  • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 11:44

     Le gouvernement US est-il en mesure d’honorer la masse des engagements contractés par la Fed et par la Trésorerie américaines ?

    Ils sont pour la plupart en dollars. Il y a une solution classique : faire tourner la planche à billets. C’est le scénario connu récession + hyperinflation.

    Le pouvoir a définitivement basculé depuis les Etats-Unis et l’Occident en général vers les géants Asiatiques.


    Bof. A court terme, oui. Mais leur situation n’est guère plus brillante. Ca consiste soit à continuer à financer le dollar, soit à faire disparaitre leurs réserves. Or la Chine va avoir besoin de crédit pour financer son économie. Ses bourses sont moribondes. Ses banques et ses finances pas terribles.

    Je pense au contraire que c’est à Shangai (et peut être Tokyo) que l’onde de choc va être la plus violente, et que le scénario va bifurquer entre crise et ww3. Il n’y a qu’à voir l’acrimonie avec laquelle les congressmen US parlent de leur "industrie financière". Qu’est-ce que ça va être en Chine quand ils vont comprendre qu’ils ont été esclaves 15 ans sans revenus !


    • geko 24 septembre 2008 11:56

      Forest

      Faut-il comprendre que le dollar est en train de devenir une monnaie de singe ?

      Si oui, le fait que la BCE injecte des dollars sur le marché européen dans le cadre d’un swap de devises avec la Réserve Fédérale américaine signifie t-il que l’Europe est en train de sauter dans le trou avec les USA ?


    • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 12:09

      A toute petite dose.

      Cette crise est hélas d’une grande simplicité : il y a trop de dette, surtout en dollars, surtout aux US. Elle n’est plus solvable, elle doit disparaitre. De deux choses l’une ...

      Soit elle est annulée, passée par" pertes et profits" : c’est que ce l’on appelle la "déflation". Dans ce cas, les créanciers font faillite : banques, assurances, et derrière épargnants et futurs retraités. Il n’y a plus de crédit, et ça entraîne une récession.

      Soit on la conserve, mais en enlevant sa valeur à sa monnaie, ce qui l’annule de facto : c’est ce que l’on appelle "l’inflation". Dans ce cas, tout le monde paye qui détient des dollars. Les consommateurs mis à contribution souffrent, consomment moins, et ça entraîne une récession.

      Depuis le début, le gouvernement US hésite entre les deux. Le "plan Paulson", s’il est mis en oeuvre, est le choix de l’inflation. Dans ce cas, le choix final revient aux autres pays. Soit ils continuent à acheter des dollars, et se cotisent ainsi pour sauver leurs réserves et monnaie commune, ce que leurs populations n’aimeront pas. Soit le dollar perd rapidement effectivement sa valeur.

      Bien sûr, le résultat final sera intermédiaire et mélangera un peu de tout ça. On est toujours dans la phase où le destin se cherche. Il y a un an, j’ai écrit ici que les arguments des déflationnistes me semblaient plus convaincants que ceux des inflationnistes. Si le plan Paulson passe, ça sera moins évident.


    • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 12:41

      Précision : l’argument le plus convaincant des déflationnistes était amha que l’Etat US ne pourrait pas avaler la mauvaise dette à la vitesse à laquelle elle disparaissait. On vient de passer en un mois d’un ordre de grandeur de 100 G$ à 1000 G$. Mais combien y en a-t-il derrière ? Et ces 1000 G$ vont-ils être avalés par le Congrès ? N’aura-t-il pas plutôt peur du tonneau des Danaides ?


    • geko 24 septembre 2008 12:46

      Merci pour votre réponse.


    • Alain-Goethe 24 septembre 2008 13:22

      @Forest Ent : Merci de ces infos
      Si je comprends un peu, 
      1er choix possible aurait été "scénario de déflation "
      La déflation c’est ce qu’a connue le Japon, pendant x années (mais peut-être pour des raisons différentes ??)
      2ème choix possible "scénario d’inflation" = Plan Paulson , que le Congrès américain hésite à adopter
      Dans ce cas, les US "nous refilent une partie du bébé".

      - En effet, y a des sacrés enjeux : bons du Trésor US, "actifs pourris des subprimes" qui trainent un peu partout
      Si le Dollar baisse, quid des exportations visées par les fournisseurs de l’économie des USA —> plus difficile de leur vendre des biens et services etc..
      SVP quelle est référence de votre article sur le fait que "déflation" peut être meilleure que "scénarion inflationniste"


    • Grasyop 24 septembre 2008 15:02

      Bonjour,

      Forest Ent, c’est quoi un résultat final intermédiaire entre inflation et déflation ? C’est une monnaie stable ?!


    • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 15:38

      quelle est référence de votre article sur le fait que "déflation" peut être meilleure que "scénario inflationniste" ?

      Euh, désolé, ce n’était pas dans un article. Mais on a eu beaucoup de discussions en marge d’articles comme celui-ci. Je n’ai pas dit "meilleur" mais "plus probable". Si c’était un jugement de valeur, j’aurais dit "moins pire" car il n’y a pas d’issue favorable.

      c’est quoi un résultat final intermédiaire entre inflation et déflation ?

      C’est à la fois une augmentation des prix et une contraction du crédit (des faillites de banques).


    • Alain-Goethe 24 septembre 2008 16:58
       @ Forest Ent : merci de cette réponse

      @ tous : J’ai listé quelques références d’articles
       
      A) AIG : le 1er assureur US (qui vient d’être « sauvé ??) en le nationalisant
      ça vaut son pesant d’or !
      Une de ses filiales de filiales, AIG Financial Products, (banque d’investissement virtuelle) aurait émis des CDS (contrats de protection financière) vendus dans le monde entier pour un engagement représentant encore 505 milliards de dollars début 2008 !
      « Ce n’est qu’au début de septembre 2008 que les agences de notation auraient découvert le pot aux roses, à savoir que le montant des fonds propres alloués par le groupe pour cette lucrative activité ne s’élevait qu’à 2 milliards de dollars ! » etc..
       
      cf aussi le site :
       
       
      B) article N° 1726 de Marin WOLF, économiste et éditorialiste au Financial Times (21/2/08)
      En se basant sur des scénarii envisagés (notamment un scénario « cauchemar ») par le Professeur ROUBINI, il liste 12 étapes vers le désastre financier :
      M.WOLF estimait en février 08 que ce scénario était plausible !
      Dans un autre article, le professeur ROUBINI donne 8 raisons pour lesquelles la FED ne pourra faire éviter le danger d’une récession
       
      C) article N°1941 de Frédéric LORDON (23/4/08)
      Dans un préambule très détaillé, il indique que lorsque les pertes liées à la présente crise auront été « digérées », de nombreux « acteurs financiers » essaieront à nouveau « d’identifier le nouveau compartiment de marché susceptible de fournir le surplus désiré de rentabilité financière » et donc de recommencer un nouveau cycle infernal !
      Afin d’éviter cela, il préconise une action radicale qui devrait être gouvernée par 4 principes fondamentaux et s’articulerait selon 9 de ses propositions.
       
      D) Article N°1763 du 28/2/08
      E) Une « Brève » de J. STIGLITZ : N° 4046 dans « contreinfo » et les Echos
       
       F) Le 24-9 : A propos de N. ROUBINI, je tombe (site « Les Echos ») sur une ITW de cet économiste surnommé par le NY Times « Dr Doom » (Docteur Catastrophe). Il indique :
      « Nous n’échapperons pas à la pire récession depuis 40 ans « 
       
      G) Ce 24/09/08 : ITW de Ch de Boissieu
       
      ainsi que hier soir sur FR3
       
      FED nouvelles lignes de changes :
       
      A peluche ! comme disait quelqu’un 





    • Rage Rage 24 septembre 2008 19:39

      Bonjour,

      Ce que l’on peut en déduire, c’est surtout qu’une belle récession arrive.
      Elle sera tragique pour certain, lucrative pour d’autres.

      L’économie est ainsi faîte que quand il n’y a pas de régulation des excès, le système crash. Certains rachètent ce qui tient la route à bon compte, rebatissent dessus, et construisent de nouvelles fortunes, qui elles-même viendront alimenter de nouveaux excès etc...

      La véritable question sous-jacente est plutôt de savoir s’il sera un jour possible de doter les marchés financiers/Acteurs économiques de régulateurs permettant de limiter les excès (type vente à découvert). On pourra également se poser la question du "tout rentabilité à 15% l’an" occasionnant licenciements et pressions diverses et variées sur les salariés pour alimenter les lignes comptables d’astucieux traders qui viennent de démontrer que leur "jeu" n’est qu’une vaste illusion.
      Ensuite, on pourra également se poser la question de "l’utilité" des traders dans l’économie réelle : échanger des actions pour dégager des marges : quelle est la plus-value pour l’économie ?

      Trop de distorsions entre le réel et l’artificiel/virtuel.
      Tant que le système donnera tout pouvoir au virtuel sans s’attacher aux réalités concrètes de terrain, on passera sans aucun doute plus de temps à jouer les pompiers de la finance, le tout en récession, plutôt qu’à avoir une finance régulée, une certaine modération/modestie et une croissance solide bénéficiant à tous les acteurs.

      En somme, ce clash peut aussi démontrer une chose :
      Quand seule une minorité gagne, il y a bien un moment où tout s’éffondre : reste à savoir si ce n’est pas ceux qui n’y sont pour pas grand chose qui vont solder l’addition...

      Quant au rapport de force mondial : celui ou ceux qui tireront le mieux leur épingle du jeu seront ceux qui seront le plus distant avec le dollar et l’économie US. C’est logique.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 septembre 2008 11:45

    je suis aussi membre , mais seulement de ma famille ...


  • Philippe MEONI Philippe MEONI 24 septembre 2008 11:51

    Bonjour ; Certes au sujet de l’indéniable déclin et implosion du système économque dit "occidental" cependant, sera t-il tant que celà au profit des pays "orientaux" ? Quand on voit le rapport du PIB de la Chine au nombre d’habitants, ce pays a t-il réellement la capacité d’engendrer la puissance nécessaire pour égaliser ce qui fut fait aux USA depuis 80 ans, par exemple ?
    Et quelles seront les conséquences de cette banqueroute économique occidentale sur l’économie réelle ? L’occident sera t-il toujours en mesure de soutenir son rythme de consommation pour acheter la production de l’orient ?


  • Internaute Internaute 24 septembre 2008 14:13

    Santi pose un vrai problème dont les origines et les conséquences sont trés bien résumées dans l’article ci-dessous http://www.gold-eagle.com/editorials_08/benson092308.html malheureusement en anglais.

    En gros, la dette du trésor américain placée entre les américains et les banques centrales des autres pays est de 5.000 milliards dont 3.000 viennent de l’extérieur ( Chine, pays arabes etc). Depuis 2.000 et la politique d’endettement de Greenspan, de la monnaie fictive a été donnée aux citoyens américains au travers des cartes de crédit, des prêts à la consommation et des prêts au logement. Ces dollars sont partis pour financer le déséquilibre de la balance commerciale en favorisant les importations. Les chinois (par exemple) se sont retrouvés avec une masse de dollars qu’ils ont utilisé pour acheter des bons du trésor US.

    Maintenant, ce scénario n’est plus possible. Les nouvelles mesures vont provoquer l’émission d’une masse énorme de bons du trésor que les US ne pourront plus placer. En effet, la balance commerciale se redresse car la consommation intérieur baisse. Les américains qui n’ont plus d’argent pour acheter chinois en ont encore moins pour acheter des bons du trésor. Quand aux chinois ils n’auront aucune envie d’acheter des bons du tésor avec des dollars qui ve viennent pas d’une vente qu’ils auront faite au préalable de produits manufacturés. La seule issue sera une dévaluation du type république bananière.


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 24 septembre 2008 14:14

    Bonjour,

    Votre constat est intéressant. 2008 est une année à la une en ce moment et bientôt, le plat de résistance, les élections aux US. L’Asie monte économiquement certes, les 700 milliards certes, mais n’oubliez pas aussi la donne géopolitique, la Russie, l’OCS, les pipe line,


  • OmegaDG OmegaDG 24 septembre 2008 17:06


    La dette nationale américaine est de 57,000$ milliard.
    David Walker Président du PGPF et vedette du film I.O.U.S.A. est l’ancien Contrôleur Général des États-Unis (1998-2008), il a donné sa démission en mars 2008, 5 ans avant la fin de son mandat de 15 ans.

    ’’My advice ? Learn Chinese.’’ (Mon conseil ? Apprendre le chinois.) Robert Bixby, Concord Coalition
     


    • geko 24 septembre 2008 17:30

      Vos liens et ces chiffres laissent perplexes. Non que je n’y crois pas ! Mais c’est tellement énorme que ça ressemble à du sabordage en règle  !

      Ces gens sont-ils déments ? N’y a t-il pas de lendemain pour qu’ils agissent ainsi ? En tout cela n’augure rien de bon !


    • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 17:50

      La dette US de 57 T$ ? M Santi disait 70. Visiblement, ce n’est pas facile à estimer, mais toutes les évaluations que j’ai lues tournent entre 50 et 70. Sachant que l’Etat et les ménages en ont 20 à eux deux, ça laisse de 30 à 50 aux entreprises dont le secteur financier.

      Mais amha, ce n’est pas le pire. Le pire, c’est qu’il y a un encours de dérivés au moins 20 fois supérieur dont le risque de contrepartie n’est pas nul, et vient même d’augmenter sérieusement (cf les CDS d’AIG cités). J’ai du mal à appréhender les conséquences de l’éclatement du système financier, mais elles ne concernent clairement pas que les US.


    • OmegaDG OmegaDG 24 septembre 2008 17:53

      ’’...ça ressemble à du sabordage en règle !’’

      Le Contrôleur Général avait prévenu les américains pourtant. La veille de Noel vous remarquerez.

      Il annonce maintenant la fin de l’Empire US.


    • Internaute Internaute 24 septembre 2008 18:08

      Ce montant de 50 à 70.000 milliards n’est pas seulement la dette, laquelle est limitée par le congrès à 10.000 milliards. Ce chiffre tient compte de tous les engagements de l’Etat US, entre autre les retraites et frais médicaux à payer dans le futur aux employés actuels plus toute l’évaluation des frais des retraités jusqu’à la fin de leurs jours. C’est donc assez élastique.


    • geko 24 septembre 2008 19:42

      @Omega

      Qu’est ce qui se passe après le sabordage ? On appuie sur le bouton rouge, on attends que ça passe et on ressort pour recommencer à zéro ?

      On va me prendre pour un fou à écrire cela mais quand on regarde le parcours de la clique à Bush et tout ce pognon qui a disparu, faut s’attendre au pire !


    • OmegaDG OmegaDG 24 septembre 2008 20:39

      Il existe selon moi, là j’exprime une opinion, une solution qui suggère de laisser tomber la politique actuel du Gouvernement Américain sur le Moyen-Orient et je suis en accord avec la déclaration de Paul Craig Roberts du du 15 septembre 2008  qui va en ce sens.

      ’’Un pays pourvu de dirigeants avisés reconnaîtrait sa situation difficile, mettrait un terme à ses guerres inutiles, et réduirait son énorme budget militaire, qui dépasse celui du reste du monde. Mais un pays dont l’objectif en politique étrangère est l’hégémonie mondiale continuera sur la voie de la destruction jusqu’à ce que le reste du monde cesse de financer son existence.’’ (Paul Craig Roberts 15 septembre, 2008) traduction Contre Info

      Vous savez ce que ça implique évidemment. 


    • geko 24 septembre 2008 21:08

      Merci de votre réponse Omega !

      Ce jour semble enfin venu alors !
      Puisse ce Paul Craig Roberts avoir raison ! Le réveil du peuple américain risque d’être brutal, espérons que la colère ira au bon endroit celui de cette bande de fous cupides et va-t-en guerre !


  • Tzecoatl Tzecoatl 24 septembre 2008 17:48

    Tout ces produits ne seraient-ils pas le mirroir aux alouettes de recherches onéreuses en science de matheux et autres quants ?

    Si seulement, il y avait quelques résultats tangibles à la clé, n’est-ce pas, tout ne serait pas vain.


  • millesime 24 septembre 2008 17:59

    l’article pose la vraie question : le choix entre la déflation et l’inflation...La Chine critique vivement les US, et envisagent plutôt l’inflation (et pourraient être tenté de retirer leurs énormes avoirs en dollars)
    quant à la déflation..l’évolution des cours des matières premières dans les mois à venir nous donnera l’indication si les cours venaient à baisser.. ; !


  • herbe herbe 24 septembre 2008 22:05

    Il semblerait que le congrès veuille assortir le sauvetage d’autres conditions.
    Quand je pense à cette somme en comparaison à celles d’autres projets pour les pays pauvres (et pour les pauvres des pays riches : ex RSA) à qui on demande encore d’attendre à l’heure actuelle et ce depuis des dizaines d’années...

    On ne prête qu’aux riches dit-on, ne pourrait on pas enfin profiter de cette occasion pour faire passer l’idée d’une taxe proche de celle de Tobin.

    Ce serait une forme concrète et intelligente de régulation non ?


  • Le péripate Le péripate 24 septembre 2008 22:11

     Ah, cette satanée dérégulation.... la jungle... mais quand est-il vraiment ?

    Je cite le commentaire d’un connaisseur ;

    Depuis Bâle I et maintenant Bâle II, le calcul du ratio de fonds propres rapporté aux prêts accordés par une banque n’est plus l’apanage de la direction de la banque mais le fruit d’un ratio imposé : Cooke, puis Mac Donough maintenant. L’effet d’une telle mesure, est qu’au lieu de penser “risque”, tout banquier qui se respecte pense Cooke et surtout à triturer ses engagements de façon à échapper aux contrôles de son autorité de tutelle et à prêter plus avec moins de capital. Une mesure bien intentionnée s’est donc transformée en une déresponsabilisation générale : je ne couvre pas mon risque mais je suis plus malin que la commission bancaire !

    Réglementation encore, avec les agences de rating. Aves 3 agences “certifiées” au monde, nos financiers en sont revenus à un vieux syllogisme foireux : les agences de rating sont rares, or ce qui est rare a de la valeur donc les agences de rating ont raison. Après la démission Cooke, la démission Moody’s S&P Fitch etc…., plus besoin de réfléchir, je suis bordé vis à vis de mon comité de crédit, ah la sagesse des foules…, rateo ergo sum, AAA on y va…..

    Maintenant juste une petite hypothèse : si personne n’avait fixé par décret le capital minimum des banques et si personne ne s’était mis en tête de noter le risque de crédit à la place du vrai preneur de risque quelle aurait été la forme de cette crise ?



    • Le péripate Le péripate 24 septembre 2008 22:19

       qu’en est-il vraiment.... les psychiatres auront bien sûr rectifié.


    • Forest Ent Forest Ent 24 septembre 2008 23:17

      Elle aurait bien sûr été pire. Ca peut se démontrer de deux manières, l’une passée, l’autre future.

      Il y avait il y a un an cinq grandes banques d’invest aux US. Il y en a zéro aujourd’hui. Les deux survivantes sont redevenues des banques de dépôt pour recevoir de meilleurs prêts de la fed. Mais du coup elles réintègrent le ratio Bale. Parce que, on ne l’a pas trop signalé, ces banques d’invest ont eu le droit en 2004 d’abaisser leur ratio de couverture de 1/12 à 1/30. Et, quel hasard, il n’y en a plus. Anecdotiquement, ça montre aussi à mon avis que le Glass-Steagall Act n’aurait pas suffi à prévenir la crise.

      Pour ce qui est de la démonstration future : il n’y a jamais eu aucun règle prudentielle dans l’utilisation de produits dérivés. Et je vous parie une part de fonds de placement investi en asset backed securities dont le sous-jacent est votre chemise que les dérivés sont ce qui va faire le plus mal dans cette crise.

      Before you learn how to fly, you have to learn how to fall. (Paul Simon)


  • Parpaillot Parpaillot 24 septembre 2008 22:24

    Merci à l’auteur Michel Santi pour son article très intéressant, ainsi qu’à Forest Ent pour ses commentaires fort pertinents eux aussi !

    En guise de conclusions provisoires, on peut dire que nous sommes tous dans le même bateau, qui tangue, avec un gouvernail cassé, des voies d’eau dans les cales et que la panique se répand à bord. Ajoutons à cela une météo incertaine mais plutôt pessimiste ...

    Plus prosaïquement, nous allons vers des lendemains difficiles. De gros nuages noirs s’amoncellent à l’horizon : Inflation = perte de pouvoir d’achat et taux d’intérêt plus élevés. Pertes au niveau de la capitalisation des caisses de pension d’où une diminution des rentes de retraites. Récession économique probable = accroissement du chômage et diminution des rentrées fiscales, et par voie de conséquences des budgets publics très difficiles à boucler pour les Etats, les communes, etc.

    Des tensions sociales sont donc à craindre au niveau des Etats, sans parler des problèmes géopolitiques au niveau mondial, chacun voulant tirer un peu plus la couverture sur soi ...

    Cordialement !


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