Si c’est ça votre modèle de référence, permettez-moi de douter de votre santé mentale !
Qui dit économie de marché dit obligatoirement croissance, même à faible taux, exponentielle, dit aussi « compétitivité » entre les entreprises et les Etats, dit obligatoirement la main mise des banques et des institutions financières sur l’économie, dit également spéculation, etc. Alors regardons d’un peu plus près ce que veulent dire ces termes et ce qu’ils impliquent.
Tout d’abord, la croissance ; comment peut-on préconiser une croissance exponentielle dans un monde aux ressources limitées ? Un enfant de dix ans est capable de comprendre que c’est impossible et un non sens. Alors par quel invraisemblable aveuglement, des gens pourtant intelligents peuvent-ils préconiser ce système ? J’aimerais que l’on m’explique. Mais ce n’est pas tout, car pour permettre au monde occidental d’avoir sa sacro sainte croissance il faut puiser toujours d’avantage dans les ressources disponibles de la terre, ce qui cause des frais de plus en plus importants qui grèvent sérieusement le coût d’extraction de ces matières premières. Étant donné que ce sont essentiellement les multinationales qui extraient ces matières premières et que pour elles, croissance oblige, la seule logique est celle du bénéfice maximal, il est évident qu’elles feront tout ce qui est possible pour réduire leurs frais, et donc augmenter leurs bénéfices. La seule manière de procéder et de diminuer de façon drastique le coût d’extraction, mais cela ne peut se faire qu’au détriment de l’environnement qui est saccagé et pollué.
Mais il y a pire encore. Ces richesses du sous sol ne sont pas ou peu dans les pays occidentaux, mais dans les pays du sud, Afrique, Proche Orient, Iran et en Russie. Et pour les grandes puissances occidentales, il est tout à fait normal de s’approprier ces richesses parce qu’elles en ont besoin, et tant pis pour les peuples concernés par les dégâts causés à l’environnement et par le pillage de leurs richesses ; Il suffit d’une bonne petite révolution « démocratique » qui mettra au pouvoir des pions dictateurs qui seront au service de l’Occident et de ses multinationales, et le tour est joué. En clair ; la croissance de l’Occident ne peut se faire qu’au détriment des autres pays et peuples et de l’environnement. Tout cela pour satisfaire la cupidité des actionnaires des banques et des multinationales et faciliter le consumérisme effréné des peuples occidentaux !
Quant à la compétitivité elle n’est que la façon édulcorée de qualifier la violence. C’est un système qui n’a pour but que de s’approprier toutes les richesses possibles au détriment des autres. Et dans ce cas de figure, tous les coups sont permis, y compris les plus tordus. Il y a assez d’exemples très connus dans le monde pour se dispenser de donner des exemples. Là aussi, se pose la question sur la bizarreté de cette conception complètement absurde et pourtant montrée en exemple !
Autre problème, comment peut-on croire un instant que des banques et des institutions financières livrées à elles-mêmes sans aucun contrôle vont agir pour le bien être des peuples ? Il faut faire preuve d’une singulière naïveté pour le croire, à moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une formidable hypocrisie qui consiste à répandre ce genre d’info dont il est plus qu’évident qu’elle est d’un non sens total. Ces banques et institutions financières privées et libérées de tout contrôle étatique vont s’empresser d’agir pour s’enrichir au maximum et sans aucune considération pour les dégâts provoqués par leurs activités.
Enfin, la spéculation ; j’aimerais bien que quelqu’un m’explique cette folie ! Quand on voit des banques qui spéculent sur des titres qu’elles ont fabriqués et qui ne représentent aucune richesse, qu’elles spéculent avec de l’argent qu’elles n’ont pas, en suivant la fameuse idée de réserve fractionnaire qui permet à une banque de spéculer en levant des sommes qui peuvent aller jusqu’à plus de trente fois la valeur de ses fonds propres – ce qui leur permet aussi de spéculer sur la nourriture et les biens de première nécessité- et cela UNIQUEMENT pour faire de l’argent, en aucune façon pour permettre aux peuples de vivre mieux ! On peut même dire que les besoins des peuples ne sont envisagés uniquement que dans la perspective d’accroître les bénéfices, sinon, ils sont une gène et au besoin, pour gagner encore plus d’argent, on fera en sorte de provoquer une diminution très importante de ces éléments vitaux pour faire grimper artificiellement les prix. Et tant pis pour ceux qui ne peuvent pas payer et qui risquent de mourir de faim !
Bref, tout cela nous démontre clairement et sans équivoque que ce système d’économie de marché est une aberration totale et que, de plus, il est très dangereux sur le long terme pour l’ensemble de l’humanité. Alors au lieu de bêler et de faire des discours ronflants sur la croissance et la compétitivité, il me paraitrait un rien plus intelligent de commencer à réfléchir à un autre modèle de société qui mettra l’être humain et son épanouissement sur tous les plans au centre des préoccupations, et non l’enrichissement exponentiel d’une poignée de nantis dont l’équilibre psychologique me parait grandement affecté.
Ce qui me consterne le plus, c’est de voir les analyses d’individus apparemment intelligents qui continuent à préconiser ce système aberrant. Quant aux autres qui pensent que ce système est indépassable, alors que bien souvent ils pâtissent des conséquences, j’en viens à me poser la question de savoir s’ils n’ont pas subi un conditionnement pour continuer à croire dans les imbécilités qu’ils profèrent. Excusez-moi du terme, mais il me parait assez parlant pour qualifier le soutien d’un système aussi mortifère et absurde qu’est celui de l’économie de marché.
Pour mémoire 1 million d’emplois publics coutent à l’État 30 milliards, alors calculez combien l’on pourrait embaucher de fonctionnaires et améliorer les services publics de santé et d’éducation, entre autre, avec par exemple :
⇒ 200 milliards d’euros : c’est le montant cumulé des aides publiques, déversées chaque année aux entreprises, sans contrôle ni contrepartie.
⇒ 45 milliards d’euros : c’est le montant des exonérations de cotisations sociales patronales accordées chaque année au patronat.
⇒ 80 milliards : c’est le niveau de la fraude et de l’évasion fiscale qui est principalement le fait des grosses entreprises.
Mais on ne sortira pas de cet engrenage absurde sans mettre en place, ici et maintenant, des pratiques alternatives d’expérimentation et d’autonomie. Un nouveau modèle d’émancipation doit commencer à émerger, qu’on l’appelle : socialisme antiproductiviste, écosocialisme, société écologique libertaire ou société d’a-croissance… Car une société qui consomme toujours plus ne peut respecter l’environnement et épuise tôt ou tard les ressources essentielles à la vie. Il ne peut y avoir de croissance infinie sur une planète finie. Il faut faire décroître toutes les activités inutiles que le capitalisme, emporté dans sa logique de profit a réussi à imposer comme le seul modèle.
D’après D.POSITAIRE et A.NONYME
« Les fonctionnaires c’est comme les livres dans une bibliothèque, ce sont ceux qui sont rangés le plus haut qui servent le moins » … CLEMENCEAU