samedi 18 avril 2009 - par Ecoloteky

Smart Grid : nouveaux investissements américains

La « smart grid » est une technologie propre à part entière, mais qui ne perce toujours pas dans les médias européens. Au vu des investissements que les américains réalisent, il est temps de mieux connaître cette amélioration de nos réseaux de distribution d’énergie et d’eau.

A TechnoPropres, nous sommes à peu près les seuls à en parler, alors nous continuons : la smart grid refait parler d’elle aux Etats-Unis (puisqu’il n’y a que là-bas que cette innovation technologique brasse beaucoup d’argent et d’encre).

La smart grid ? Si vous n’avez jamais vu ce terme, c’est peu étonnant au vu de l’indifférence de l’opinion face à une « technologie propre » certes moins spectaculaires que les hydroliennes, par exemple, mais beaucoup plus pertinentes, car en effet, la « smart grid » recouvre un concept plutôt qu’une technologie, et celui-ci vise à améliorer le réseau électrique (la « grille » d’où « grid ») en le bardant de capteurs et en le reliant à Internet. D’où les avancées de Google (peu connu pour placer son argent n’importe comment) sur le réseau électrique et plus récemment celles d’IBM sur le réseau de distribution de l’eau (que « Big Blue » a appelé « smart water », car il s’agit bien de la même amélioration sur des réseaux physiques).


Si nous parlons beaucoup d’innovations ici, nous sommes également conscient qu’une partie d’entre elles ne sont encore que des prototypes (la ville sans voiture Masdar, les voitures les plus propres comme Nissan Pivo). L’avantage de la smart grid, c’est que l’on sait qu’on pourrait facilement gagner 20% d’énergie en la gérant mieux, notamment grâce à l’hybridation collecte de données/mise à jour en temps réel des capacités de production que permet la smart grid.

D’où ce calcul réalisé par un cabinet américain (AltDotEnergy) qui estime que sur les 787 milliards de dollars du plan de relance US, 77 seraient dédiés aux technologies propres (on ne parle donc pas ici de GM, Ford ou Chrysler). Sur ces 77 milliards, 66 pour les énergies renouvelables (éolien, solaire, tous deux très développés aux Etats-Unis). Il reste donc 11 milliards qui sont spécifiquement orientés sur les technologies de la smart grid, pour améliorer la communication producteur/consommateur via des capteurs plus précis, plus rapides, et des instruments qui permettent de « micro-réguler » les flux électriques dans le réseau. La moitié de ces 11 milliards ira au financement des projets déjà retenus par le Département américain à l’Energie.

TechnoPropres

 


3 réactions


  • krolik krolik 18 avril 2009 22:18

    Je crois que le terme de « smart grid » est surtout le terme marketing apte à faire accepter les milliers de km HT qui vont devoir être installé aux USA.
    Récupérer de l’énergie solaire c’est bien, mais c’est dans les déserts et il faut transporter cela aux points de consommation.
    Et les consommateurs ne sont pas dans les déserts...

    Imaginons en France que nous voulions alimenter la ville de Lille avec un parc d’éoliennes.
    Il faudrait un parc d’éoliennes de la puissance nominale de la conso max de Lille. Mais comme les éoliennes ne produisent en gros que 25% du temps, il faut trois autres parcs équivalent, à Brest, à Bayonne, à Marseille. Et ça ferait déjà pas mal de lignes à tirer.
    En sus de cela il y a le cas du passage au « mode commun » , un gras anticyclone chaud ou froid qui se met à stagner sur la France, plus aucun des parcs ne fonctionne plus, donc il vous faut prévoir une centrale au fossile de secours, mettons à Limoges.
    Voilà le Smart Grid tel que projeté par l’Administration Obama. Avec bien sûr toutes les optimisations possibles, des conducteurs en courant continu dans un réseau supraconducteur à la température de l’azote liquide tel le pilote à New York.
    Mais cela va faire un bon job pour les monteurs de lignes, car même avec toutes les optimisations possibles, arrivé à un moment il faut bien transporter les MWh de la production à la consommation.
    Le terme « smat grid » est à rapprocher du terme « gaz naturel » qui bien sûr est « naturel » après un bon greenwashing et non plus du méthane, très détestable le méthane..

    @+


  • stephanemot stephanemot 19 avril 2009 02:25

    @ l’auteur

    si Google s’y interesse, c’est probablement aussi pour les prolongements possibles de type CPL (Courants Porteurs en Ligne), qui capitalisent sur les reseaux electriques pour proposer des services en ligne dont l’internet haut debit.

    @ krolik

    dans la meme veine, le « clean coal » est une veritable imposture.

     

     


  • Aerobar Films Aerobar Films 20 avril 2009 08:30

    le réseau électrique américain est aujourd’hui en piètre état, après des décennies de sous-investissement dû à la dérégulation. Ce que signifie l’objectif de « smart grid » c’est tout simplement de se remettre au niveau... des Européens.

    Avant de s"émerveiller sur le pilotage des réseaux électriques, nous conseillons à l’auteur d’aller se renseigner sur la façon dont RTE gère l’équilibre de son réseau.


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