mercredi 1er mars 2006 - par Olivier FRIGOUT

Brutale opposition de la France à un projet d’amélioration des conditions d’élevage

Après avoir décidé de supprimer les aides européennes aux transports routiers au long cours des animaux vivants, l’Europe devait étudier un plan d’amélioration des conditions d’élevage et de protection du bétail que la Commission européenne venait d’adopter. Ce plan, présenté il y a quelques jours au Conseil européen des ministres de l’agriculture, s’est vu opposer un refus catégorique et unilatéral de la France.

Contre l’ensemble de ses collègues européens, le ministre français a refusé :

  • un relèvement des normes minimales propres au bien-être animal tenant compte des dernières connaissances scientifiques en la matière
  • un encouragement de la recherche et des méthodes de substitution à l’expérimentation animale
  • une introduction d’indicateurs de bien-être normalisés
  • une meilleure information des professionnels et du public sur les questions de bien-être des animaux
  • un soutien aux initiatives internationales en faveur de la protection des animaux, domaines d’action qui constituaient l’essentiel de ce texte.

Pourtant, ce plan aurait apporté un début d’amélioration des conditions d’élevage qui, pour le moment, ne sont encadrées juridiquement au niveau européen que par une directive peu explicite. En effet, celle-ci rappelle que les animaux d’élevage ne doivent avoir ni faim, ni soif, qu’ils ne doivent pas éprouver de gêne physique, pas souffrir (douleurs, blessures, maladies), qu’ils doivent manifester des comportements normaux et ne pas éprouver de crainte ni/ou d’angoisse. Une directive qui porte à interprétation quant à son application par les professionnels.

Cette information, passée inaperçue aux yeux du grand public, est révélatrice du décalage qui existe entre les discours et les actes, l’action politique répondant à des enjeux économiques plutôt qu’à des critères moraux.



12 réactions


  • (---.---.115.51) 1er mars 2006 14:47

    Constitution Suisse : « Schaechtverbot ». L’abolition de cette interdiction est une demonstration d’une malaise juive !


  • brigetoun (---.---.69.126) 1er mars 2006 16:41

    c’est invraisemblable, et le fait est qu’on n’en a pas le moins du monde parlé.


  • cultilandes (---.---.146.150) 1er mars 2006 22:31

    L’%Union Européenne n’a t’elle donc pas d’autres chats à fouetter ? Les éleveurs, commerçants et industriels n’ont aucun intérêt à maltraiter les animaux d’élevage : Un animal souffrant grossit ou engraisse peu, produit moins ; un animal stressé lors du transport ou à l’abattoir donne une viande dont l’acidité laisse un mauvais goût, avec des échimoses...

    Les conditions d’élevage progressent au même rythme que les connaissances et les conditions de vie des éleveurs.

    Les aides européennes à l’élevage et au transport sont déjà assorties de conditions, comme les cultures. C’est ce que l’on appelle l’écoconditionnalité. Chaque agriculteur doit respecter, selon ses productions, une centaine de conditions, assorties de pénalités en cas de non respect...


    • dollrag (---.---.52.96) 2 mars 2006 07:17

      Petit rectificatif à notre internaute. Le but des agriculteurs industriels est de faire du fric. Pour cela il y a les aides européennes. J’en veux pour preuves le cas d’un de mes collègues qui fait du poulet de batterie (environ 10 000 poulets dans un hangar pendant 40 jours environ). La mortalité est impressionnante car tout les jours il faut retirer les cadavres,mais cela reste trés rentable car il ne paye que le hangar et le fonctionnement. Je précise que mon collègue ne mange pas sa production car comme il le dit si bien lui même « c’est de la merde mais faut bien produire pour ceux qui aime ça en plus c’est du pognon facile » Et la souffrance animale c’est quand qu’on en parle ?


  • (---.---.162.15) 1er mars 2006 23:39

    Je trouve normal que l’Union Européenne légifère à ce sujet et je regrette que la France ne veuille pas de meilleures conditions d’élevage.

    Mais mon interrogation est ailleurs. Est-ce que l’Europe refuse toute importation de viande ne répondant pas à ses critères ? (avec contrôle par ses soins)

    Parce que si on fait des normes pour les européens et qu’on laisse les non-européens nous envahir avec des produits non normés, nous sommes sacrément désavantagés !

    (je sais que ça se passe ainsi sur d’autres sujets)

    Am.


  • Cora (---.---.229.181) 2 mars 2006 07:48

    Bravo pour ce très bon article. Il est scandaleux que la France ait refusé ces améliorations qui concernent un nombre énorme d’êtres sensibles, c’est-à-dire d’animaux. J’ai écrit au ministre M. Bussereau pour lui demander pourquoi il avait opposé ce refus, n’hésitez pas à le faire aussi. A lire aussi sur ce sujet : http://www.pmaf.org/lettres/alertes/alerte_PMAF_0206.html

    Nous sommes une majorité en France à être favorables à une amélioration des conditions de vie des animaux ; pourquoi notre ministre refuse-t-il de prendre en compte l’évolution de l’opinion publique sur ce sujet ?


  • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 2 mars 2006 08:12

    Bonjour,

    Pour une raison indéterminée (certainement une erreur de manipulation de la plateforme de ma part...) le texte original a été tronqué d’une partie non négligeable.

    Il fallait lire entre « domaines d’action qui constituaient l’essentiel de ce texte. » et « Pourtant, ce plan aurait apporté un début d’amélioration ... » le bloc de texte suivant :

    Selon la Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF), la France aurait « menacé de bloquer systématiquement, et à la moindre occasion, toute avancée dans le domaine du bien-être animal ». Une position radicale difficile à expliquer, sauf par la perspective d’affronter les principaux intéressés dans les allées du salon de l’agriculture. L’électorat rural a visiblement plus de poids que les associations de défense des animaux.

    Je regrette qu’une partie est ainsi disparue, d’autant que ce texte est passé tronqué sur les news de yahoo.

    La photo qui accompagnait le texte, certe peu élégante, à également disparue. Il serait positif, si tel est le cas, que d’éventuelles censures (ce qui est justifiable puisque le contenu engage en plus de l’auteur, les personnes en charge du site) soient signalées à l’auteur avant mise en ligne. Mais je le répète, je pars du principe que ces « erreurs » sont de mon fait et uniquement de mon fait.

    Cordialement.

    ps : tous les textes proposés à AgoraVox sont accessibles en intégralité sur le site d’informations : Sciences&Nature


  • Cora (---.---.220.9) 2 mars 2006 20:13

    Alors je vous félicite doublement pour votre article !


  • Véronique (---.---.56.82) 5 mars 2006 19:05

    Les animaux donnent leur vie en sacrifice pour le bien-être de l’être humain... Dans l’état où sont les corps, ils les aident à survivre... Plus d’un, sans viande, pèterait les plombs... Pire que celui qui fume ou qui boit et cela veut tout dire de son état...

    Ils seraient en bonne santé, ils n’en auraient pas besoin !!

    Ils seraient peut-être temps d’ouvrir les yeux et de dire merci à la Nature !! Mais voyons, tout leur est du et tout leur est cru !!

    Se regarder dans une glace, je pense qu’il n’y a pas grand monde qui le fait réellement car plus ils vieillissent, plus ils s’aggravent et sentent mauvais, les médicaments les aident à allonger leur vie pour qu’ils comprennent leur existence mais je crois qu’à ce jour, sauf exception, c’est cause perdue !!!

    Mais que voulez-vous, plus le temps passent, moins ils comprennent et face à leur dégénération où seul eux-mêmes sont responsables, tant qu’ils ne voudront pas voir le mal qu’ils portent en eux, cette spirale de la destruction continuera jusqu’au chaos totale. Cette article démontre la chute imminente.

    Très bien, ils ne veulent pas aider les animaux, c’est eux-même qu’ils condamnent... C’est leur choix, c’est triste car ce sont encore les innocents qui vont payer. Mais, j’en suis sûre, la Nature fera justice, il n’y a qu’à voir et entendre les informations, ne vous inquiétez pas car chaque jour qui passe est un jour en moins pour eux. Ils se croivent forts derrière leur châteaux de cartes, leur argent, leur position mais l’essentiel ils ne l’ont pas. La dignité, ils ne savent même pas ce que c’est !! La seule chose qu’ils portent, ce sont des masques et à leur place, je serais génée car faire autant de mal à des êtres qui n’apportent que du bien, c’est inadmissible !!

    En fin de compte, pour les personnes sensibles dans tout le sens du mot, fallait-il les voir réellement ?? De ce qu’ils sont capables de faire et de reconnaître que tout le monde ne peut pas être sauvé car certains se complaisent dans leur mal et il faut s’en protéger. Le mal détruit ce que La Vie a construit pour le bien-être du monde et il doit disparaîre. A quel prix ??

    Ils se montrent ce qu’ils sont et surtout ce qu’ils sont capables de faire et là, c’est grave. Le jour venu, personne ne doit compatir à ces gens là, ils n’auront que ce qu’ils méritent.

    La roue tourne pour tout le monde et tôt ou tard, tout se paie, personne n’y échappe même ceux qui croient qu’avec leur argent ils peuvent tout acheter.

    La france, l’Europe, a choisi sa route et tant qu’elle ne voudra pas voir et comprendre la Vérité, elle est perdue. Que chacun fasse ce qu’il peut pour le bien de la Nature et celle-çi vous remeciera et vous aidera. Plus on SERA, plus le mouvement sera grand, positif et il arrivera à repousser ce négatif qui envahit l’humanité.

    Espérons qu’un jour viendra où l’être humain se lèvera car il est resté à l’état animal, ce qui n’est pas péjoratif mais dans ce monde chacun a une place et un rôle. Ces derniers, au moins se manifestent tels qu’ils sont , Vrais et vivent dans leur nature.

    Où est le soit-disant Homme ??

    L’espoir d’un monde meilleur, chacun apportant ce qu’il peut, fait vivre. Tenez bon.

    Véronique DECELLE


  • Coco (---.---.24.41) 7 mars 2006 06:47

    Nous, consommateurs, sommes responsables de la dégradation de notre environnement et de notre santé. J’habite en Bretagne et c’est vraiment la MERDE içi. Pollution de l’eau (nitrates), pollution de l’atmosphère (méthane), pollution de la terre (pesticides / engrais tout azimut). Pour moi les droits de l’homme c’est aussi avoir accès à une source d’eau potable gratis (à quand acheter l’air en bouteille ?). Et dire qu’ une grande partie des produits BIO achetés par les Bretons viennent de l’étranger (beaucoup camions “vroum-vroum”) Il y a même des eaux en bouteille super-plastique (nos incinérateurs adorent ce carburant) qui sont importées du Fiji par bateau (attention “glou-glou” : trafic maritime = danger marée noire). Ne pas non plus oublier les droit de l’animal. C’est vraiment choquant de voir tous ces camions puants défiler sur nos jolies routes bretonnes, bourrés d’animaux affolés et à moitié morts, hurlants leurs dernières heures d’agonie. Quant à nos abattoirs, ‘faut venir respirer toutes ces odeurs nauséaubondes qui nous sortent de ces belles architectures : quelle pestilence ! (“sniff-sniff”). Mais ‘faut bien se faire une raison ; tout cette barbarie donne du travail et du beefsteak aux Bretons. Chers amis carnivores ; si vous chercher un emploi en Bretagne, l’agro-alimentaire est en plein essor içi. l’ANPE recherche en urgence des bouchers et des désosseurs. “I have a dream” : culture BIO en Bretagne ; monde humain végétarien. Soit dit en passant : pour fournir l’énergie nécessaire à produire UN gramme de protéine animale il faut dépenser DIX grammes de protéine végétale. Parait-il que dans l’himalaya il existe un peuple végétarien d’une santé de fer et contre laquelle notre santé à nous Européens aurait vite le souffle coupé. ‘Faut croire que ce mode de vie simple n’arrangerait pas tous ces gens super intelligents et pleins de bon sens qui nous sortent de l’ENA pour finir en casanier députés Européens en charge de notre superbe politique agricole. Moi j’dis que tous ces érudits nous préparent la peste.


  • nafnaf (---.---.37.138) 19 mars 2006 16:36

    les normes de confort animal ne s’appliquent qu’aux animaux élevés en Europe, et pas aux animaux (ou leurs produits)importés. Le fait d’exiger les mêmes normes des fournisseurs étrangers a un nom : PROTECTIONNISME. L’application de telles normes ne peut qu’aboutir à la faillite des éleveurs européens, qui ne pourront pas répercuter les charges supplémentaires.

    Actuellement, les restaurateurs servent de plus en plus de volailles asiatiques et brésiliennes, et de boeuf issu des « feed-lots » (intraduisible en français, vu que ce type d’élevage n’existe pas chez nous) argentins.

    Pour mémoire, les « feed-lots » sont d’immenses élevages où les bovins sont entassés dans des parcs en plein air. Le nettoyage est assuré par les pluies d’orages qui entraînent les excréments dans la rivière qui coule en contrebas.

    Est-il possible de concilier les exigences de confort animal du citoyen européen, et les exigences de prix écrasés du consommateur européen ?


  • Jean Vladimir 22 septembre 2007 17:56

    Qui « la France » ? . . . Déclaration Universelle des Devoirs de l’Etre Humain dans www.savoir-ce-qu-est-l-univers-et-ce-que-nous-avons-a-y-faire.net.


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