Brutale opposition de la France à un projet d’amélioration des conditions d’élevage
Après avoir décidé de supprimer les aides européennes aux transports routiers au long cours des animaux vivants, l’Europe devait étudier un plan d’amélioration des conditions d’élevage et de protection du bétail que la Commission européenne venait d’adopter. Ce plan, présenté il y a quelques jours au Conseil européen des ministres de l’agriculture, s’est vu opposer un refus catégorique et unilatéral de la France.
Contre l’ensemble de ses collègues européens, le ministre français a refusé :
- un relèvement des normes minimales propres au bien-être animal tenant compte des dernières connaissances scientifiques en la matière
- un encouragement de la recherche et des méthodes de substitution à l’expérimentation animale
- une introduction d’indicateurs de bien-être normalisés
- une meilleure information des professionnels et du public sur les questions de bien-être des animaux
- un soutien aux initiatives internationales en faveur de la protection des animaux, domaines d’action qui constituaient l’essentiel de ce texte.
Pourtant, ce plan aurait apporté un début d’amélioration des conditions d’élevage qui, pour le moment, ne sont encadrées juridiquement au niveau européen que par une directive peu explicite. En effet, celle-ci rappelle que les animaux d’élevage ne doivent avoir ni faim, ni soif, qu’ils ne doivent pas éprouver de gêne physique, pas souffrir (douleurs, blessures, maladies), qu’ils doivent manifester des comportements normaux et ne pas éprouver de crainte ni/ou d’angoisse. Une directive qui porte à interprétation quant à son application par les professionnels.
Cette information, passée inaperçue aux yeux du grand public, est révélatrice du décalage qui existe entre les discours et les actes, l’action politique répondant à des enjeux économiques plutôt qu’à des critères moraux.