vendredi 7 septembre 2018 - par JC_Lavau

Consensus, corruption, et autoconfirmation « climatiques »

Grâce à l'un des participants du groupe de discussion, Paul Aubrin a relu la 
déposition du professeur de climatologie Judith Curry devant le comité 
pour les sciences, l'espace et la technologie de la chambre des 
représentants des USA en mars 2017. Ses explications sur la formation du 
consensus du GIEC (comité international des experts gouvernementaux pour 
le climat) méritent d'être soulignés. 
 
À L'INTENTION DU
COMITÉ DES SCIENCES, DE L'ESPACE ET DE LA TECHNOLOGIE
DE LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS DES ÉTATS-UNIS
Audition sur la science du climat : Hypothèses, implications politiques 
et méthode scientifique
 
9 March 2017
Judith A. Curry
Climate Forecast Applications Network
Georgia Institute of Technology
 
Extraits traduits :
 
Je suis de plus en plus préoccupée par le fait que le problème du 
changement climatique et sa solution ont été largement simplifiés à 
outrance. Le résultat de ce cadrage simplifié d'un problème complexe et 
méchant est que nous manquons d'informations pour comprendre plus 
largement la variabilité climatique et les vulnérabilités sociétales.
Motivée par le mandat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les 
changements climatiques (CCNUCC) de s'attaquer aux changements 
climatiques dangereux causés par l'homme, la communauté climatique a 
travaillé pendant plus de 20 ans pour établir un consensus scientifique 
sur les changements climatiques causés par l'homme, ce qui a fait monter 
prématurément l'hypothèse sur le niveau des émissions de gaz à effet de 
serre d'une hypothèse scientifique à une théorie avérée. Les théories 
prématurées mises en application par un consensus explicite nuisent au 
progrès scientifique en raison des questions qui ne sont pas posées et 
des recherches qui sont effectuées. ne sont pas entrepris.
 


Comment les scientifiques s'abusent eux-mêmes.
 
Avant 2010, j'acceptais et je soutenais les conclusions consensuelles du 
rapport d'évaluation publié par le groupe intergouvernemental sur le 
climat (GIEC). Mon impression était que c'était une attitude responsable. 
Toutefois, après les révélations du climategate, je m'aperçus que j'avais 
été victime d'un pensée de groupe, un type de pensée caractérisé par la 
conformité aux valeurs d'un groupe et la fabrication d'un consensus qui a 
pour résultat de nous abuser nous-même. Je me lançai alors dans une 
recherche sur les façons dont les scientifiques peuvent s'égarer eux-
mêmes, en examinant les précédents de tromperies dans d'autres domaines 
scientifiques et en lisant des analyses faites d'un point de vue de la 
psychologie et de la philosophie des sciences. 
 
[...]
 
En raison de la complexité du problème climatique, les scientifiques 
utilisent différents modèles mentaux pour évaluer les éléments de preuves 
reliés entre eux. Les biais peuvent abonder quand on raisonne et que l'on 
tranche sur des problèmes d'une telle complexité. Des biais peuvent 
résulter d'une importance excessive donnée à une seule information 
probante, l'existence de raccourcis dans les raisonnements, l'incapacité 
de tenir compte de l'ignorance et des indéterminations, ainsi que les 
sophismes et les erreurs incluant le raisonnement circulaire.
 
Les biais cognitifs sont en relation avec la capacité à se tromper soi-
même. Les biais cognitifs les plus rencontrés dans les sciences du climat 
incluent la liste suivante :
• Le biais de confirmation : c'est la tendance qu'ont les gens de 
rechercher ou d'interpréter les informations dans un sens qui confirme 
leur préjugés ;
• Le biais d'auto-promotion : c'est la tendance à évaluer les 
informations dans un sens qui est sert leurs intérêts propres ;
• Le biais de croyance : il consiste à évaluer un argument selon 
ce que l'on croît être la bonne conclusion ;
• La restriction : il consiste à utiliser un point de vue étroit 
qui mène droit à la conclusion prévue ;

• L'excès de confiance : il consiste en une croyance excessive et 
non justifiée ;
• Les corrélations intempestives : c'est l'identification à tort 
de relations qui dont en fait seulement des événements rares ou nouveaux.
 
Un récent article du statisticien Regina Nuzzo dans la revue Nature 
résume le problème :
C'est le gros problème en sciences que personne ne souhaite aborder : même 
une personne honnête est un maître en auto-illusion. Dans l'environnement 
actuel, notre talent pour sauter droit à la conclusion rend bien trop 
facile de remarquer des motifs, en fait inexistant, dans les figures du 
hasard, d'ignorer les explications alternatives qui expliqueraient aussi 
le résultat, ou d'accepter des explications "raisonnables" sans se poser 
de question - c'est à dire de sans cesse nous leurrer nous même sans même 
nous en rendre compte.
 
Théories prématurées et consensus fabriqués.
 
Un débat scientifique peut évoluer prématurément en une théorie acceptée 
si les forces culturelles sont suffisamment fortes et toutes dirigées 
dans le même sens. L'expert en politique des sciences Daniel Sarewitz 
décrit le processus ainsi :
"Comme un champ magnétique qui force la limaille de fer à s'aligner, une 
croyance culturelle puissante est capable d'aligner de multiples biais 
scientifiques dans la même direction. La croyance ici est que le progrès 
de la science est équivalent à la production continuelle de découvertes 
positives. Les scientifiques sont récompensés à la fois 
intellectuellement et professionnellement, les administrateurs 
scientifiques en reçoivent plus de pouvoir et le public désir d'un monde 
meilleur est rempli."
 
J'ai argumenté que les biais cognitifs dans le contexte de la 
construction du consensus du GIEC autour du réchauffement climatique 
anthropique résultèrent dans l'auto-confirmation de plus en plus affirmée 
du consensus au détriment de l'application de la méthode scientifique.

 

Fin de citation de Judith Curry, climatologue.



16 réactions


  • Francis, agnotologue JL 7 septembre 2018 09:17
    bonjour JC_Lavau,
     
    que penser de l’influence des suies noires sur la fonte des glaciers et de la banquise ?

  • Radix Radix 7 septembre 2018 11:33
    Bonjour

    Cette dame vient de s’apercevoir que le GIEC est un organisme politique dont le programme contient les conclusions que les scientifiques doivent avaliser.

    Elle a mis du temps !

    Radix

    • JC_Lavau JC_Lavau 7 septembre 2018 12:15

      @Radix. Ça fait déjà quelques années qu’elle est traînée dans la boue, pour crime d’incroyance.


  • charly10 7 septembre 2018 14:38

    De mes pérégrinations sur les sites et blogs traitant de ces sujets climatiques, depuis 2000, je retiens d’abord :

     L’ego très présent de bon nombre de scientifiques, affidés aux recherches climatiques, qui nuit à la sérénité du débat.

    En matière climatique, on touche à des éléments aussi complexes que les océans, l’atmosphère, le soleil bref la nature ; il me parait logique que les hypothèses développées par les tenants de la théorie anthropique du réchauffement et les autres, soient normalement exposées. C’est loin d’être cas. Toutes les informations, tendant à insinuer que l’origine anthropique n’est pas la seule responsable de ce réchauffement, est verrouillée ou considérée comme fantaisiste. Etonnant quand même que de très nombreux scientifiques ne partagent pas l’avis des tenants de la doxa.

    Toutes informations climatiques sont systématiquement liées  aux  « activités humaines », par les médias ; mais « activités humaines »  ça veut dire quoi exactement ?

    Cette expression est une manipulation. En parlant d’activités humaines, les experts et autres défenseurs des nouvelles lois environnementales évitent de nommer les véritables responsables des dégâts environnementaux. Parler d’activités humaines permet de noyer le poisson  et de ne pas citer clairement les agissements mafieux de toutes les multinationales qui du Nigéria aux schistes bitumeux du Canada, des terres intoxiquées de France jusqu’aux déforestations amazoniennes ou Costaricaines (les « bios combustibles » !) affichent des logos verts, des commerces solidaires, des valeurs écolos, des labels iso environnementaux de toutes les couleurs sans jamais, en réalité, modifier quoi que ce soit au choix dogmatique économique qui est le véritable substrat de la grave détérioration de la planète.

    Je n’ai pas trouvé à ce jour de démonstration non orientée, (ne provenant, ni du GIEC, ni d’associations ou d’ONG) donnant une valeur sure du taux de CO2 anthropique dans l’atmosphère.

    Les présuppositions sur le rôle essentiel du CO2 anthropique dans le réchauffement climatique deviennent vite des hypothèses, des postulats .Elles sont devenues des vérités par la grâce performative des spécialistes du GIEC.

    Au sujet du climat une seule observation factuelle, le réchauffement est bien réel. Quant aux causes, je suis désolé de constater que, quoiqu’on veuille nous le faire croire, il n’y a ni unanimité, ni consensus de la communauté scientifique sur ce sujet. La simple lecture des blogs spécialisés contradictoires, sur lesquels la communauté scientifique s’exprime, en est la meilleure illustration.


    • Homme de Boutx Homme de Boutx 7 septembre 2018 22:23

      @charly10
      je me suis posé la question de la mesure du CO2 en altitude.. effectivement pas de réponse sauf au bord d’un volcan.. quelle crédibilité !
      Quant à l’effet du CO2 ça fait longtemps que j’ai éliminé l’hypothèse farfelue !

      Reste l’effet des nuages :
      Les contrails sont intéressants car ils sont en équilibre hyper instables, recevant un rayonnement IR (340W/m2) disproportionné par rapport à leur capacité thermique ce qui devrait les vaporiser quasi instantanément.. mais ils arrivent à persister dans certaines conditions assez longtemps du simple fait qu’ils sont probablement à une température de l’ordre de -30°C à laquelle ils réémettent 50% du rayonnement reçu du sol vers l’espace, renvoyant les 50% restants au sol et donc thermiquement stables. L’impact est forcément un réchauffement de l’atm qui persistera tant qu’il y aura des avions à kérosène (peut-être qu’au carbone, pas de contrails)
      Il y a aussi les nuages bas qui refroidirait l’atm du fait d’un albédo important... 
      pour le démontrer,il faudrait avoir des température au-dessus et en dessous des nuages bas.. pas courant sur internet.
      Par contre, les nuages qui se forment le soir par refroidissement nocturne n’ont pas d’action sur le soleil, donc pas d’effet de refroidissement par réflexion mais surtout un effet d’écran anti-refroidissement donc aussi du réchauffement . 
      La chaleur accumulée la journée par l’activité humaine peut ainsi, par augmentation de formations nuageuses justifier d’un réchauffement sensible..

  • Désintox JPB73 7 septembre 2018 21:00
    Encore un article négationniste sur le réchauffement .

    Pourtant, celui-ci est solidement établi.

    Mais ce n’est pas grave. Quand le moyen orient deviendra impropre à la vie humaine, ce qui ne saurait tarder,, l’Europe accueillera à bras ouverts ses 400 millions d’habitants.

    • JC_Lavau JC_Lavau 7 septembre 2018 21:08

      @JPB73. Rien n’est plus banal que les réchauffements et les refroidissements climatiques.

      Surtout en ce Quaternaire où il y des glaciations.

      Mais bien sûr, la secte a découvert le bouton de réglage du climat...

    • Attila Attila 7 septembre 2018 21:14

      @JPB73
      « Quand le moyen orient deviendra impropre à la vie humaine, ce qui ne saurait tarder  »
      .
      Repentez vous ! Repentez vous ! La fin du monde approche !

      .


    • JC_Lavau JC_Lavau 7 septembre 2018 21:17

      ... ce Quaternaire où il y a des glaciations.


    • JC_Lavau JC_Lavau 7 septembre 2018 21:19

      @JPB73. Rappel d’une des prophéties de Li mMonde :

      https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/18/la-banquise-arctique-pourrait-completement-disparaitre-d-ici-a-quatre-ans_1761703_3244.html&nbsp ;
      « La fonte des glaces de mer du pôle Nord s’accélère au point qu’elles pourraient avoir totalement disparu, en été, entre 2015 et 2016 »

    • Christian Labrune Christian Labrune 7 septembre 2018 21:56
      Encore un article négationniste sur le réchauffement .

      @JPB73

      oui, et c’est d’autant plus scandaleux que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, et que ceux qui doutent devraient avoir en tête le réchauffement qui a commencé dès la fin du premier millénaire de notre ère et s’est poursuivi jusqu’au XVIe siècle.

      Là encore, la production de CO2 aura été la cause principale du phénomène : trop de centrales thermiques avaient été construites à l’époque carolingienne. Depuis des siècles, on consommait des quantités invraisemblables de ressources fossiles. Les moteurs des avions et des voitures étaient beaucoup moins bien réglés qu’à notre époque. On ne se souciait pas du tout de ces questions, on s’émerveillait au contraire, au XIII siècle, d’une amélioration constante des rendements agricoles et de l’extension de la culture de la vigne jusqu’au sud de l’Angleterre.

      Fort heureusement, les écologistes, sous le règne de François Ier, ont réussi à imposer des restrictions vraiment drastiques. Elles auront malheureusement été excessives ; le résultat, c’est qu’au début du XVIIIe siècle, l’hiver, on gelait partout en Europe. La climatologie appelle ça le « petit âge glaciaire », et c’est ce qui nous menace si on laisse encore une fois la bride sur le cou aux écolos : l’hiver dernier a été particulièrement rigoureux.

      Tout cela est navrant. Il suffirait que chacun y mette un peu du sien et se montre suffisamment responsable. Cela dit, j’écris ça en fumant un cigare, producteur de CO2 et aussi d’oxyde de carbone. Si je ne fumais pas, je tomberais vite malade, peut-être que j’en mourrais. Pour moi ce serait désastreux, mais cela vaudrait peut-être mieux pour l’humanité.

      On voudra bien m’excuser.

    • Homme de Boutx Homme de Boutx 7 septembre 2018 22:38

      @JPB73

      à juger à la prochaine coupe du monde..
      J’ai vu un article qui explique qu’à 45°C avec 50% d’humidité, on aurait six heurs à vivre !
      Pourtant on a seulement 32 g/m2 d’eau...
       Faut dire que la chaleur de vaporisation de ces 32g d’eau permettrait d’augmenter la température de l’air de 45°, donc on est équivalent à de l’air sec à 90°C dans lequel on a injecté 32g d’eau !! 
      Après cela les nucléopathes vous expliquent que les aéroréfrigérants sont inoffensif.. planquer 45° de réchauffement avec 32g d’eau ! 
      ils sont forts les nucléopathes , d’ailleurs comment expliquer que le sorcier climatologue de la secte de l’esprit de serre du CO2 et pas du nucléaire, Jean Jouzel au CEA se retrouve aujourd’hui à l’académie des sciences après avoir eu le prix Nobel de la paix et pas de physique ?

    • Homme de Boutx Homme de Boutx 7 septembre 2018 22:42

      @Christian Labrune
      Si vous faites vérifier quand même votre vessie... 


    • Homme de Boutx Homme de Boutx 8 septembre 2018 09:04

      @Homme de Boutx
      Si vous fumez, faites


    • jlouisjoly 8 septembre 2018 11:58

      @JPB73

      Raisonnement inverse : les zélites zélotes veulent fanatiquement accueillir a bras ouverts 400 millions de crasseux .
      Le réchauffement climatique est un bon moyens de faire avaler la pilule a une majorité de bulots.

  • Jean Keim Jean Keim 8 septembre 2018 07:58

    Voilà un article intelligent qui ne fait pas la part belle à un camp particulier, le débat sur ce sujet doit être ouvert et le rester.


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