vendredi 29 mars 2019 - par Paul Leleu

Europe : vers l’unité continentale

 

C’est peu dire que l’Europe a mauvaise presse dans les milieux patriotiques, de gauche comme de droite. Et pourtant, s’agissant de l’intérêt supérieur de la France, il serait bon de diversifier les réflexions sur ce point. L'anti-germanisme actuel ne doit pas nous masquer l'ennemi héréditaire du Contient : l'Empire anglo-américain. 

L’Europe, et l’Euro, sont rendus responsables de tous nos maux. Certes, les démonstrations des économistes sont convaincantes. Mais enfin, les USA, le Royaume-Uni ou le Japon ne sont pas dans l’Euro, mais vivent les mêmes vicissitudes que le reste du monde occidental. Cela doit nous conduire à relativiser. 

L’Allemagne est devenue le bouc-émissaire de tous nos maux. On n’entend plus que conspuer « l’ordo-libéralisme » allemand, comme si il existait un « bon libéralisme » anglo-américain ? 

Au niveau historique, il ne faut pas oublier que l’Allemagne n’est qu’un ennemi relatif de la France. L’ennemi héréditaire et structurant, c’est l’Angleterre (et l’Amérique). Au fil des siècles, la « perfide albion » n’a cessé de manigancer, pour faire s’entretuer les puissances continentales, pour ensuite tirer les marrons du feu à son propre profit. 

 

L'Allemagne, une concurrente continentale dangereuse pour les anglo-américains. 

A partir du 19ème siècle, l’Allemagne devient la puissance économique continentale rivale pour les banquiers anglo-américains (d’où la naissance de « l’Entente cordiale » entre la France et l’Angleterre en 1904). L’efficacité industrielle allemande est véritablement à même de renverser la domination anglo-américaine. Un peu à la manière de ce que fait la Chine aujourd’hui, qui inquiète tant l'establishment américain. 

En 1918, la France a vaincu une première fois l’Allemagne, et en 1945, la Russie (soviétique) a vaincu une deuxième fois l’Allemagne. Mais qui en a tiré profit à chaque fois ? L’Empire anglo-américain ! 

C’est d’autant plus paradoxal que la France et la Russie, puissance continentales et paysannes, nourrissent toutes les deux historiquement un désir d’unification continentale. Avec Charlemagne et Napoléon pour la France, avec l’idéologie « eurasiatique » pour la Russie. L’Europe « de l’Atlantique à l’Oural » disait même De Gaulle ! Et avant les Allemands avec le Mur de l’Atlantique, ce fut Napoléon qui mena le « blocus continental » contre les menées anglaises. 

L’UE fut au début conçue comme un moyen de soumettre le continent, un « volet civil » de l’OTAN. Mais dans le même temps, les anglo-américains redoutaient que le bébé ne leur échappât. Il y a une véritable partie de poker-menteur sur l’UE, entre les continentaux et les anglo-américains. C’est une des raisons qui poussèrent le Royaume-Uni a entrer dans l’UE en 1973. Mais l’efficacité économique allemande (surtout après la réunification) finit par tailler des croupières à ses partenaires. Ce fut le Brexit en 2016. L’industrieuse Allemagne est redevenue un adversaire dangereux pour la banque spéculative anglo-américaine. 

 

Un moment historique pour l'Allemagne et pour le Continent. 

Aujourd’hui encore, il se lève un vent d’anti-germanisme sur le Continent. Ce sentiment nait effectivement de la domination quelque peu asphyxiante de l’Allemagne. Mais ce sentiment sert également -et on n’en parle pas- les intérêts des banquiers anglo-américains, qui cherchent un moyen de soumettre l’Allemagne. 

Il se joue une page historique pour l’Allemagne. Elle doit enfin s’assumer comme « leader » de l’Europe continentale unifiée. Cela signifie déjà donner de l’air à ses partenaires, afin qu’ils ne soient pas obligés, une fois de plus, de se jeter dans les bras des banquiers anglo-américains. Cela signifie aussi être capable de donner une direction de puissance à cette Unité européenne continentale. La plupart des pays européens sont prêts à jouer cette carte « allemande ». Reste à savoir si l’Allemagne est prête à jouer sa propre carte. 

Il s'agit presque d'une dimenstion psychologique profonde pour l'Allemagne : est-elle prête à se "réformer elle-même", afin de pouvoir assumer son destin historique ? Le modèle allemand repose justement sur une conception inégalitaire de l'homme et de la société, mais tempéré par le sens des responsabilités du chef envers ses vassaux (la "famille souche" analysée par E. Todd, ou les "échanges réciproques" analysés par l'anthropologie). L'Allemagne applique ce schéma en interne, mais elle devra l'appliquer en Europe, si elle veut garder sa place. 

Les partenaires de l'Allemagne au sein de l'unité continentale peuvent trouver leur intérêt dans ce système. En effet, les systèmes inégalitaires ne sont pas forcément négtifs pour les vassaux, qui en échange de leur service au surzerain, perçoivent une protection, une aide, des technologies et des marchés (c'est peu ou prou la manière dont le monde réel fonctionne, au-delà des apparances politiquement correctes). 

Ainsi, la France, de son côté, évidemment ne doit pas se brader. Elle représente le partenaire stratégique indispensable de l’Allemagne. Un peu comme la Russie est un partenaire stratégique de la Chine, malgré leurs frictions naturelles. La France possède une puissance militaire et un outil technologique de défense unique pour l'Europe. Elle possède un réseau diplomatique, une aire linguistique et un réseau dans la jeune afrique, de première utilité pour une Europe qui saurait enfin s'harmoniser. De même, chaque partenaire doit trouver sa place dans ce système, en pesant l'intrêt de rester et l'intérêt de sortir. 

 

Réformer le gouvernement de l'Union continentale européenne. 

D’une manière générale, l’Europe doit cesser de fonctionner sur ce logiciel pseudo-démocratique, qui ne correspond à rien. Au contraire, cela renforce la bureaucratie ! La nature ayant horreur du vide, la vacance du pouvoir « démocratique » en Europe, favorise les secteurs bureaucratiques de l’Union. Soyons honnêtes, il est impossible (et illégitime) d’accorder autant de poids aux grosses nations qu’aux petites en Europe. Il faut évoluer vers une gouvernance de stratégie et de responsabilité : les puissants dirigent, avec cette idée que si ils écrasent trop les petits, ceux-ci finiront par les quitter. De leur côté, les petits doivent cesser de se comporter comme des enfants terribles, car ils n'ont pas vraiment intérêt à quitter l'Union. Pour trouver enfin de l'efficacité, il faut donc un gouvernement hiérarchique dans l'Union. Et mettre en place les institutions réelles qui vont avec. 

Au-delà des rodomontades et des récriminations (légitimes) des uns et des autres, on voit bien que la plupart des pays renoncent à quitter l’Union, car elle leur apporte malgré tout un avenir. La Hongrie de Orban, pas plus que la Grèce de Tsipras, l'Italie de Slavini ou Chypre. De l'autre côté, les pays du nord et l'Allemagne préfèrent également rester avec ces pays soit-disant du "club med", car en fait, à eux-aussi l'Union apporte des perspectives. Au fond, tout le monde râle, mais tout le monde reste. Et c'est d'autant plus vrai qu'à l'échelle globale, historique et démographique, les nations d'Europe sont en perte de vitesse, et que cette union leur offre une planche de salut (si imparfaite soit-elle). 

Une telle union continentale serait une révolution pluri-séculaire, et le cauchemard des banquiers cosmopolites anglo-américains. Au niveau stratégique, cette union continentale nous permettrait de nous coordonner enfin avec Moscou et Pékin, tout en gardant notre propre identité. Au niveau civilisationnel, ce serait un coup d'arrêt à la déculturation américaine qui est sur le point d'achever les peuples européens. 

Si une telle évolution ne peut avoir lieu, alors, effectivement, l'Union explosera. C'est dans l'ordre des choses. Mais ne nous réjouissons pas inconsidérément d'une telle perspective. On sait ce que l'on perd, sans savoir ce que l'on gagne (qu'on songe au sort complexe des pays d'ex-URSS après l'éclatement de leur propre union). 



20 réactions


  • baldis30 29 mars 2019 14:14

    bonsoir,

     « L’anti-germanisme actuel  »

    Avec leur prétendue supériorité aryenne, leur prétendue supériorité intellectuelle, leur prétendue supériorité politicienne, ils n’ont que ce qu’ils ont mérité !


    • Paul Leleu 29 mars 2019 23:48

      @baldis30

      oui... mais si les peuples européens étaient vraiment éveillés, c’est à l’Amérique qu’ils adresseraient leur juste haine...

      l’Allemagne, c’est comme la Chine... ils sont juste efficaces industriellement, et tirent leur épingle du jeu.... mais ce ne sont pas eux qui ont conçu le jeu, ses règles, et qui ont imaginé la destruction des peuples d’europe dans le grand gateau sucré...

      c’est justement instructif de voir que les européens préfèrent haïr l’Allemagne ou la Chine, plutôt que l’Anglo-Amérique... (il se trouve en plus par hasard, que l’Allemagne et la Chine posent des problème à l’Empire amerlok, alors ça tombe à pic)...

      comme quoi, le syndrome de Stockohlom... les adetptes sont bien inféodés à leur Maitre...


    • Paul Leleu 30 mars 2019 20:32

      @seul le contenu compte...

      pour enrichir le débat, ce serait bien que tu t’exprimes de manière plus concise et plus intelligible... tu as certainement des choses intéressantes à dire, mais je comprends pas vraiment, et puis c’est très long et très embrouillé... tout ce que j’ai compris de tes différents commentaires, c’est qu’à la fin je suis un imbécile... je suis pas contre, mais ça m’aide pas beaucoup.


  • Rantanplan Pink Marilyn 29 mars 2019 14:14

    Lles peuples ont-ils les mêmes intérêts que les industriels et les financiers ?

    Toutes les guerres ont consisté à faire tuer les premiers pour faire triopher les secondes.

    Ce n’est pas la « perfide Albion » qui a manigancé pour faire éclater le continent, mais les puissants financiers et industriels qui craignaient la concurrence de leurs confrères d’outre-manche. C’est même pour ça que l’aristocratie anglaise a bidouillé une monarchie bidon pour créer la Belgique, territoire riche en charbon et en fer, pour casser un peu plus.

    Un projet d’Europe sans frontières ?

    Pourquoi pas ?

    Mais alors, à salaires égaux,

    droits du travail égaux,

    lois anti-monopoles identiques,

    et remise en état des services publics.

    Sino, autant faire venir tout de suite les patrons des GAFA pourstructurer l’Union Européenne sur les modèles d’Amazon, Google, Apple et Facebook : ils sont très performants dès qu’il s’agit de générer du profit !


    • Rantanplan Pink Marilyn 29 mars 2019 14:33

      @seul le contenu compte...

      merci
      on se voit ? 
      on se fait une bouffe et on présente un programme vite fait ?


    • Paul Leleu 29 mars 2019 23:43

      @Pink Marilyn

      est-ce que les peuples sont capables d’énoncer leur volonté, et de la faire advenir, en dehors des industriels et des financiers ?

      les soviétiques ont essayé... mais tout le monde leur crache à la figure...

      les peuples d’Europe gavés de cellophane sont-ils capables de faire quelque chose ? On verra bien... mais qu’il soit permi d’en douter... et donc de réfléchir à d’autres hypothèses de travail...

      mon hypothèse d’une Europe continentale, s’émancipant de la tutelle anglo-américaine, a le mérite d’être à portée sans trop changer...

      Mais de nombreuses autres options sont possibles... comme le frexit...


  • Attilax Attilax 29 mars 2019 14:15

    L’euro et l’UE sont des constructions artificielles non viables et non démocratiques.

    Juncker : « il ne saurait y avoir de démocratie en dehors des traités européens. » Difficile de faire plus clair.

    Le jour où tout ce bordel va se casser la gueule et vu comment ils font tourner la planche à billet ça ne saurait tarder malheur à ceux qui seront encore sous l’édifice, ils seront broyés sous les décombres.

    Il y avait une vie avant l’euro, il y aura une vie après, faut arrêter avec le délire TINA !

    Abandonner la souveraineté nationale au profit de la haute finance et de l’oligarchie est la chose la plus stupide qu’aient fait nos traîtres de représentants.

    Je fais le pari qu’ils vont refaire la même chose en GB pour empêcher le brexit : nouveaux référendums jusqu’à ce que le peuple vote « comme il faut »... Un classique, désormais, en « démocratie ».


    • Paul Leleu 29 mars 2019 23:38

      @Attilax

      - « L’euro et l’UE sont des constructions artificielles non viables et non démocratiques. »... justement, il faut assumer... et proposer une gouvrnance plus franche, en-dehors de cette pseudo démocratie... avec une autre place pour les peuples, et un rôle prépondérant pour les grands pays...

      - « Le jour où tout ce bordel va se casser la gueule malheur à ceux qui seront encore sous l’édifice, ils seront broyés sous les décombres »... oui, ça fait flipper tout le monde... c’est pour cela aussi que tout le monde s’accroche à l’immeuble en ruines...

      - « Il y avait une vie avant l’euro, il y aura une vie après, faut arrêter avec le délire TINA ! »... oui, c’est évident... je le pense aussi... mais cette vie pourrait très bien ressembler à celle de l’Ukraine après la fin de l’URSS, à l’Algérie après son indépendance, ou à la Turquie après la perte de son empire... on n’a aucune garantie que ce soit le rêve et la gloire... ça peut même être glauque...

      - « Abandonner la souveraineté nationale au profit de la haute finance et de l’oligarchie est la chose la plus stupide qu’aient fait nos traîtres de représentants. ».... les banquiers anglo-américains ont gagnée la guerre en 1918 grâce au sang des français, et en 1945 grâce au sang des russes... Il est normal qu’ils aient imposé leurs conditions (sous couvert de fable démocratique et de représentants).

      - moi je souhait que le UK dégage pour de bon (et les amerlok avec)... et qu’on fasse une Europe continentale, prenant son destin en main, dans le contexte très particulier du 21ème siècle (sa survie).


    • Attilax Attilax 30 mars 2019 16:01

      @seul le contenu compte...

      Ça fait 3 ans que la BCE fabrique 80 milliards d’euros de singe par mois (qu’ils donnent aux banques) et ils ont annoncé que ça continuerait tant qu’il faudrait, ce qui est par ailleurs totalement contraire aux traités. Ils appellent ça « quantitative easing », un joli mot pour dire planche à billet...


    • Attilax Attilax 30 mars 2019 19:42

      @seul le contenu compte...

      Mais on est bien d’accord : planche à billet = endettement. Massif. Chômage, inflation, chute vertigineuse et au bout : la ruine.

      Libre à toi de vouloir rester dans cette merde, tu vas pouvoir voter pour n’importe qui à part l’UPR, ils veulent tous comme toi « changer l’UE », ça fait quarante ans que j’entends ça. L’espoir fait vivre.


    • Attilax Attilax 31 mars 2019 00:12

      @seul le contenu compte...

      Totalement d’accord avec toi sur la loi de 73 qui est une forfaiture majeure.
      Mais tu te trompes sur mes espoirs : je n’attends rien d’autre de FA que la sortie de l’UE. Je sais qui il est, merci. Si la Méluche avait opté pour cette solution, je voterai FI, mais il a choisi ta solution, le fameux plan B qui est le plan A. ahaha. La fameuse « renégociation » des traités à 28, je vous la laisse sans problème vu que je n’y crois pas une seule seconde : le modèle français (qui a été atomisé) ne fait bander personne et chacun défendra son pré carré pied à pied. Et vouloir changer toutes les règles alors qu’on a abandonné toute souveraineté monétaire, économique, politique et même militaire est totalement illusoire. Sans compter les années, voire les décennies qu’il faudra pour tenter de mettre tout ce petit monde d’accord.

      Bonne chance !


    • Attilax Attilax 31 mars 2019 11:55

      @seul le contenu compte...

      Masochiste !


  • leypanou 29 mars 2019 17:23

    Au niveau stratégique, cette union continentale nous permettrait de nous coordonner enfin avec Moscou et Pékin, tout en gardant notre propre identité

     : ne rêvez pas debout, vous savez bien que chacun fait comme il veut, avec le maître états-unien qui commande sur les décisions importantes (augmentation du budget de la défense par exemple).

    De la Belgique qui a préféré acheter des F-35 hors de prix états-unien à la Pologne qui préfère acheter du gaz de schiste plus cher états-unien aux demeurés lithuaniens qui ont fait voter encore des sanctions contre la Russie au Parlement Européen, pour ne citer que çà, ce que vous cherchez n’existera jamais.


    • Paul Leleu 29 mars 2019 23:12

      @leypanou

      c’est pour cela que je dis qu’il faut assumer un gouvernement vertical de l’Union... cesser cette pseudo démocratie qui est une auberge espagnole... et dans cette union, on ne peut pas donner autant de pouvoir aux petits pays qu’aux grands... c’est logique et légitime... Chacun doit y trouver sa place et son compte... et on dégage pour de bon les anglo-américains... les dirigeants européens doivent assumer leur rang, avec les responsabilités qui vont avec... et proposer un horizon général, économique, culturel, politique, civilisationnel à l’Europe continentale (du moins à l’Europe de l’Ouest continentale)... sinon, ça va continuer comme ça, et vraisemblablement s’effondrer...

      Le retour au nations indépendantes pose un problème de nature métaphysique, que les politique ne savent pas résoudre... ils s’imaginent qu’on va juste repartir comme avant l’UE... sauf que les peuples européens de l’ouest ont totalement changé... les nations ont laissé la place à des ramassis de consommateurs mal-élevés, égoïstes, incultes, instables et capricieux... qui ne rêvent en fait que de continuer à vivre comme sous Chirac et Berlusconi...

      les gens ne critiquent pas l’Europe pour de nobles motifs... mais simplement parce-qu’on les a convaincu que c’est ça qui les empêchait de se payer leur paquet de clopes... l’unité allemande ou l’unité italienne, sans parler de la « reconquista » espagnole furent des moments nationaux extrêmement puissants, au niveau spitiruel... difficile d’en dire autant du Brexit par exemple...


  •  C BARRATIER C BARRATIER 29 mars 2019 18:45

    Nous avons une chance que le Brexit se concrétise. Sans les d’ASTIER de la Vigerie, et De Gaule qu’ils portaient, profondément patriotes, la France devenait une colonie anglo américaine en 1945

    Lire le détail ici

    France terre de Résistance, agoravox


    • Paul Leleu 29 mars 2019 23:03

      @C BARRATIER

      croyez-vous vraiment que nous ne sommes pas devenus une colonie anglo-américaine en 1945 ????

      c’est joli le roman gaulliste, mais à un moment donné, faudrait peut-être redescendre dans le réel.

      La France est sortie de l’Histoire un jour de juin 1940, par sa défaite... point barre... depuis, on négocie la liquidation... d’abord en y mettant les formes, puis de plus en plus franchement...

      les historiens fixent l’âge d’or de la France, en tant que superpuissance entre Louis XIV et Napoléon... ce qui correspond aussi à son pic démographique et intellectuel... La 3ème république est un été indien... et la « victoire » de 1918 nous a vidé de nos forces, et livré aux banquiers américains...


  • kéké02360 29 mars 2019 22:04

    Comme beaucoup de concitoyens + ou - gilets jaunes je me pose la question , comment voter aux européennes !! ??

    Traduire au mieux notre volonté de sortir de l’union européenne tout en faisant une démonstration de force en rassemblant les gilets jaunes et apparentés n’est pas chose facile !!!! Les réflexes naïfs droite/gauche et appartenances aux chapelles ont la vie dure !!!! Faire converger tous ces élans généreux de changement vers une AUTRE POLITIQUE pour notre pays est notre point faible ......L’ennemi au pouvoir le sait et cherche constamment à nous diviser et diaboliser , tous les partis et mouvements politiques le font aussi !!! Notre intérêt commun n’est donc pas nos divergences personnelles , mais plutôt de rassembler nos votes !!

    C’est une force de n’être structuré , çà emmerde le pouvoir , les corps intermédiaires , les partenaires sociaux ..... , le mouvement des gilets jaunes en est une brillante démonstration !!!

    Le RN principale force d’opposition a malheureusement fait machine arrière sur le Frexit et le retour à notre monnaie locale , le Franc .....

    La F Insoumise n’a pas solutionné l’erreur de casting Mélenchon, pas plus que ses appels répétés à un Front républicain au profit du système ......

    L’ UPR serait tentant mais quand je vois à certaines de ses tribunes le rejeton bling bling de Sarko pavaner, çà me rappelle la complicité Asselineau/Pasqua et je me pose des questions sur l’intégrité du mouvement !!??? Peut-être que les membres de la << secte >> pourrait nous éclairer utilement ??

    Le Mouvement Patriote de Florian Fillipot , est lui aussi pour la sortie urgente de l’U.E. , c’est une piste de réflexion ... cela pourrait peut-être être un point de convergence ponctuel à l’occasion de cette élection .......... à méditer .......


    • Paul Leleu 29 mars 2019 22:47

      @kéké02360

      si vous voulez faire avancer en priorité le FREXIT, je pense que vous devriez voter UPR... quelles que soient vos réserves par ailleurs... même si c’est pas Asselineau qui fait le Frexit dans le futur, du moins ferez vous avancer cette question dans le débat public.

      A gauche il y a des types comme Jacques Nikonoff ou encore le PRCF... mais ils ne se présentent pas aux élections... Quand à Philippot, on ne sait plus très bien où il en est. Quant à FI et RN, ils ont abandonné le Frexit... la FI pour une « Europe de Gauche »... et le RN pour une Europe des peuples, patronnée par Steeve Bannon (financements Robert Mercer, Morgan-Stanley), avec Orban, Salvini, Le Pen et les autres.

      Sincèrement, le vote Asselineau s’impose pour les Frexiteurs convaincus... et je le dis sans malice...

      après, quand on voit effectivement le neveu de blin-bling à la tribune, ou encore Emmanuel Todd nous chanter les louanges de l’OTAN et de l’américanisation culturelle comme un horizon formidable, ça laisse songeur... Voilà maintenant Chouard qui vient se joindre à l’équipe, même si je vois mal le lien entre ses atteliers constituants d’anarchiste rêveur, et la verticalité gaulo-pompidolienne d’Asselineau... Mais chacun s’imagine certainement « tirer la couverture à lui »...


    • Paul Leleu 29 mars 2019 22:57

      @kéké02360

      pour ma part, à force d’écouter les uns et les autres, je me demande si nous avons encore un destin, si nous sommes encore des peuples en Europe de l’Ouest... ou juste des agglomérats de consommateurs américanisés, qui se jettent des gilets-jaunes et des drapeaux bleus à la figure... mais sur le reste, nous partageons tous le même idéal de vie, les mêmes références culturelles et les mêmes imaginaires flasques...

      par ailleurs, on fait tous comme si l’Europe de l’Ouest était encore le centre du monde, comme si nous n’étions pas en effondrement démographique, politique, culturel, géopolitique, militaire, technologique, civilisationnel... On fait comme si les USA et la Chine (sans compter la Russie et l’Inde en embuscade) n’étaient pas en train de jouer entre eux l’avenir de la planète, de la puissance, des technologies (IA, trans-humanisme, génétique, robots, spatial, internet, etc.) et des institutions.

      J’ai l’impression qu’on est encore en train de fumer des pétards de 68ards, en écoutant Bob Marley, et en se racontant des histoires à dormir debout... déjà la fumette des 68ards et leurs concepts n’ont eu aucune influence sur l’Histoire (sinon le pourrissement des moeurs et des cultures), mais en plus aujourd’hui nous ne sommes plus qu’un sanatorium-musée provincial


    • Cerise cerise 1er avril 2019 16:48

      @kéké02360
       N’y aurait il pas là un petit faible pour l’extrême ? La sortie de l’union à n’importe quel coût ? Est-ce vraiment envisageable ? Est ce cela vraiment que vous en êtes arriver à penser ? oulala quelle dégringolade !!!


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