jeudi 14 février 2013 - par Taïké Eilée

L’UE va financer des « trolls » pour contrer les eurosceptiques en vue des élections de 2014

On se pince pour y croire. Le Parlement européen va débourser environ 2 millions de livres sterling (2,5 millions d'euros) pour lancer une armée des "trolls" dans les forums de discussion en ligne, afin de lutter contre l'euroscepticisme galopant. Objectif : empêcher un désastre lors des prochaines élections européennes qui devraient avoir lieu entre le 5 et le 8 juin 2014. Citoyens, tenez-vous prêts ! Les trolls de Van Rompuy sont lâchés ! Et ils ne feront pas de quartier !

Ce n'est pas le Journal de Mickey qui sort l'information, mais bien le Daily Telegraph, journal peu réputé pour ses blagues et ses poissons d'avril (qui sont d'ailleurs encore peu de saison...), dans un article du 3 février 2013 signé Bruno Waterfield. Le Daily Telegraph a eu accès à des documents confidentiels qui révèlent la planification d'une campagne de propagande sans précédent, avant et pendant les élections de juin 2014.

Au coeur de cette nouvelle stratégie : "des outils de contrôle de l’opinion publique" destinés à déterminer si certains débats de nature politique ayant lieu entre participants des médias sociaux et autres blogs sont susceptibles d’attirer l’attention médiatique et publique. Les communicants des institutions parlementaires devront être capables de décrypter les "sujets tendances" au sein des conversations et d’y réagir rapidement, de manière ciblée et pertinente ; il s'agit pour eux de "se joindre aux conversations et de les influencer, par exemple en fournissant des faits et des chiffres déconstruisant les mythes".

Big Brother : "La solution, c'est plus d'Europe"

La stratégie mise en place par l'UE rappelle fortement les préconisations du juriste Cass Sunstein, ancien administrateur de l'OIRA du gouvernement Obama, pour venir à bout des théories du complot sur la Toile. En 2008, il avait en effet co-signé avec Adrian Vermeule un article intitulé Conspiracy Theories, où il affirmait que la meilleure réponse aux théories du complot consistait dans l'infiltration cognitive des groupes extrêmistes, au niveau des réseaux sociaux, des forums, et même des réseaux physiques, dans le but de les désamorcer en soulevant des doutes au sujet de leurs prémisses factuelles ou de leurs implications logiques et causales du point de vue de l'action politique.

Selon le document mis à jour par le Daily Telegraph, les "trolls" européistes auront pour mission de subvertir le sentiment qu'expriment de plus en plus d'Européens, à savoir que "l’Europe est le problème", et de le retourner, de sorte que chacun en vienne à considérer que la réponse aux défis actuels est "plus d’Europe", et non pas "moins d’Europe". Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé - dans le roman 1984 de George Orwell - ne saurait être que fortuite. Des fonctionnaires européens grassement payés pour troller sur Twitter et Facebook réussiront-ils à convaincre les Grecs que plus d'Europe c'est la paix, ou les Espagnols que plus d'Europe c'est le plein emploi ?

Une attention toute particulière doit être accordée, nous dit-on, aux pays qui ont connu une montée de l’euroscepticisme. La France, qui a massivement rejeté le Traité constitutionnel européen le 29 mai 2005 (55%), devrait donc être particulièrement ciblée par cette campagne de propagande, visant à redresser les jugements inadaptés - incorrects - sur la construction si prometteuse de ce "premier empire non impérial" qu'est l'UE, dixit Barroso.

En pleine crise économique, et alors que l'austérité est imposée aux Etats, l'UE ne devrait pas rechigner sur les moyens de sa propagande, puisqu'une augmentation de près de 2 millions d'euros des dépenses en "analyse qualitative des médias" serait prévue, principalement tirée de budgets pré-existants, et plus de 900.000 euros additionnels devraient être collectés l’an prochain.

Fanatisme et république bananière

Nigel Farage a été l'un des premiers députés européens à réagir aux révélations du Telegraph, le 7 février sur RT, estimant que l’UE ne valait pas mieux qu’une "république bananière".

Voici la traduction de son interview. Alors que la journaliste lui fait remarquer le côté loufoque de l'opération, Farage répond :

« Eh bien, c’est du sérieux, le Bureau du Parlement, c’est-à-dire l’organisation du Parlement européen qui décide de l’attribution des fonds, a décidé qu’ils allaient former du personnel en interne en vue des élections européennes de 2014, les former afin qu’ils aillent en ligne, sur Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux, pour « corriger », c’est le terme qu’ils ont choisi, pas moi, pour « corriger » toute méprise pouvant exister au sujet de l’UE. Et je dois dire que le fait que ce soit un parlement qui fasse cela, utilisant l’argent du contribuable à ces fins, en dit long sur les institutions de l’UE.

Tout d’abord, un parlement est constitué d’un président, vous savez celui qui s’assoit sur la chaise (d’où son nom : en anglais : « chairman ») et qui à Westminster est appelé le « speaker », ou « chairman » dans d’autres parlements de par le monde, ensuite vous avez le reste du personnel, et ce dernier est censé être neutre, il n’est pas du tout censé être politisé. Le fait que le Parlement européen ait décidé d’engager des fonds afin de former ses équipes à cette tâche, montre franchement qu’il ne vaut pas mieux qu’une république bananière. Voilà quelque chose qu’on attendrait de Mugabe ou quelqu’un de ce genre. Sans doute des gens seront choqués de l’apprendre. Personnellement, y ayant travaillé durant treize ans, je ne suis pas du tout surpris : ils ont vraiment peur, ils ont peur car du nord au sud et d’est en ouest, dans toute l’Europe, les citoyens sont en train de dire : « nous n’avons jamais voté pour que cette union devienne les Etats-Unis d’Europe, nous n’avons jamais demandé que la majorité de nos lois soit élaborée ailleurs et par d’autres, et nous comptons bien remédier au problème ». Donc, ils ont peur, et se défendent. »

« Oui, d’accord, de fait ils ont peur, en revanche et en faisant abstraction des critiques sur le plan moral, ce projet est-il seulement légal ? »

« Les mots « légal » et « Union européenne » ne vont pas ensemble. Rien ici n’a vraiment d’importance : il n’y a pas de règles. Vous savez, le traité de Lisbonne, enfin ce qui est devenu le traité de Lisbonne après que les électeurs aient laissé tombé le projet de constitution européenne, le traité de Lisbonne, donc, avait interdit le renflouement des pays de la zone euro et pourtant cinq pays de cette zone euro ont aujourd’hui « bénéficié » de plans de renflouement. Il n’y a pas de règles. Ce que nous avons ici, c’est une croyance politique, fanatique, selon laquelle nous nous devons de construire une structure européenne, un Etat européen, doté de sa propre armée, de ses propres forces de police, de son propre Trésor, et au diable ce que pensent les peuples d’Europe, nous allons le faire nonobstant. Voilà ce qui motive ce projet européen ; ils ont un drapeau, ils ont un hymne, ils sont fanatiques, et je crois qu’ils sont les gens les plus dangereux que l’on ait vus en Europe depuis soixante-dix ans. »

« Bien, vous avez clairement exprimé votre point de vue. Maintenant, et brièvement, n’aurait-il pas été plus sensé de s’attaquer au problème à sa source, au lieu de dépenser l’argent du contribuable ainsi que vous le mentionniez sur les médias et réseaux sociaux en tentant de la sorte de changer l’opinion publique ? »

« Quand bien même vous dépenseriez un billion d’euros en tentant de régler le problème à la source… Le problème à la source, sur le plan économique, est que la zone euro ne peut ni ne va jamais fonctionner. Donc, il est inutile de tenter quoi que ce soit : on ne peut rien résoudre. Il s’agit d’une construction dont l’architecture même est inadaptée, autant sur les plans économique que politique, cela ne fonctionnera pas, et plutôt que d’admettre leur défaite, ce qu’ils vont tenter à présent est de traîner dans la boue les gens comme moi ou de remettre en question leur légitimité, et je pense que dans les années qui viennent la guerre des mots qui a lieu au sein de l’UE va de fait devenir de plus en plus aigre et sale. »

Obama, Van Rompuy, Pujadas : trolls ?

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Licence Creative Commons - Herman Van Rompuy - Caricature

Cette immense campagne de propagande qui s'annonce dans les mois à venir, une fois que les "trolls" du Parlement européen auront été formés avec l'argent public, m'a donné envie d'aller jeter un oeil sur le compte Twitter du troll-en-chef, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy. Va-t-il prendre lui-même la tête de son armée de trolls ? A-t-il déjà déclenché les hostiliés ? Jugez-en par vous-mêmes... Voici son dernier tweet, posté le 13 février, qui pourrait donner le ton des messages à venir : 

Il vante l'accord de libre-échange euro-américain en train de prendre forme, le formidable espoir que représente, selon lui, le Grand Marché Transatlantique, quelques heures à peine après que Barack Obama y a lui-même fait référence dans son discours sur l'état de l'Union : "Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l'investissement avec l'Union européenne parce qu'un commerce libre et équitable de part et d'autre de l'Atlantique soutiendra des millions d'emplois américains bien payés", a déclaré le président des Etats-Unis mardi soir devant le Congrès à Washington. Belle synchronisation.

La déclaration d'Obama nous aura d'ailleurs valu un petit événement médiatique : la première évocation du Grand Marché Transatlantique, ce mercredi 13 février 2013, dans le journal de 20 heures de David Pujadas sur France 2. Maryse Burgot, la correspondante de la chaîne à Washington, est emballée et nous présente l'union euro-américaine comme une nécessité : "Face à la montée des pays émergents, face à la Chine, face au Brésil, les Européens et les Américains n'auraient pas aujourd'hui d'autre choix que de se mettre ensemble, c'est tout le sens de ce qui a été annoncé aujourd'hui".

Vidéo de mauvaise qualité, mais c'est le son qui compte

On regrettera ici l'absence de contextualisation, qui ne permet pas au téléspectateur d'imaginer que les origines de ce projet remontent à 1990 (on a, au contraire, l'impression que l'idée vient tout juste de sortir de la tête de Barack Obama), et qu'il a suscité bien de la défiance, jadis, tant au PS qu'au RPR (ancêtre de l'UMP). On n'entendra pas ainsi parler des réticences exprimées en octobre 2009 par celui qui est devenu le numéro un du Parti socialiste (Harlem Désir), ni des fortes objections avancées par le leader de la gauche radicale (Jean-Luc Mélenchon), sans parler des analyses très critiques d'un Pierre Hillard, situé de l'autre côté de l'échiquier politique. Pas d'allusion non plus à ce qu'un fonctionnaire international (E. Aperaude) écrivait dans Marianne en avril 2009, qui parlait de "l'Europe de la servitude volontaire", pointant que le projet d’unification euro-atlantique n’était pas seulement économique, mais aussi politique et militaire, et allait clairement dans le sens d’un alignement des Etats européens sur les Etats-Unis.

Et puis, Maryse Burgot nous assure que ce projet ne risque pas de voir le jour de sitôt, qu'on a le temps de voir venir : "Alors bien sûr, il y aura des réticences, il faudra des années avant de trouver un accord..." L'ennui, c'est que ces propos ne cadrent pas du tout avec le calendrier fixé par les deux hommes chargés du dossier, Karel de Gucht (le commissaire européen au Commerce) et Ron Kirk (le représentant au Commerce mandaté par Barack Obama), qui "espèrent que les négociations, ouvertes début 2013, seront bouclées en 18 mois. Donc que cette vaste zone de libre-échange devienne une réalité dès la mi-2014..."

A se demander si les "trolls" n'ont pas déjà commencé à oeuvrer... dans le petit écran.

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Maryse Burgot et David Pujadas


125 réactions


  • CN46400 CN46400 15 février 2013 08:35

    Avez-vous goûté aux lazanes à la viande de.... troll, çà vient de sortir ?


  • soi même 15 février 2013 11:36

    je vois mal comment, ils vont remporté la manche avec une Europe au bord de la banqueroute
    .


  • Jean-Louis CHARPAL 15 février 2013 12:31

    J’ai rêvé d’une Europe des peuples, pour qu’ensemble, ils fassent ce qu’ils n’auraient pu faire en restant isolés.

    Une Europe où la vie serait agréable à vivre, dans un progrès continu de la justice sociale.

    Non pas le meilleur des mondes, mais un monde meilleur, où tous et chacun auraient les moyens de vivre décemment.

    A quoi sommes nous arrivés ?

    A un champ de ruines, à un désastre, sauf pour les 1% qui se gavent et se goinfrent.

    Et maintenant l’Europe des trolls !

    Ce scandale va leur coûter cher et cette manoeuvre ignoble va leur retomber dessus.

    A bas l’Europe des trolls ! 


    • soi même 15 février 2013 13:34

      Je ne rêve pas d’une Europe des peuples, mais d’une Europe des idées qui on fait la grandeur de l’Europe.
       Celle de Novalis, de Goethe, de Schiller.


  • julius 1ER 15 février 2013 13:02

    quand on voit le modèle américain qui ne fait vraiment plus envie avec ses millions de pauvres en plus années après année, on peut se dire que l’europe déjà bien moribonde recevra le coup de grâce avec ce marché transatlantique, cette fois c’est bien la fin des illusions, mais par contre l’occasion d’une renaissance avec un autre projet européen qui prenne l’exact contrepied de ce modèle-là, alors vive l’avenir et vive l’europe nouvelle !!!!!!!!!!!!!


  • julius 1ER 15 février 2013 13:13

    s de règles. Ce que nous avons ici, c’est une croyance politique, fanatique, selon laquelle nous nous devons de construire une structure européenne, un Etat européen, doté de sa propre armée, de ses propres forces de police, de son propre Trésor, et au diable ce que pensent les peuples d’Europe, nous allons le faire nonobstant. Voilà ce qui motive ce projet européen ; ils ont un drapeau, ils ont un hymne, ils sont fanatiques, et je crois qu’ils sont les gens les plus dangereux que l’on ait vus en Europe depuis soixante-dix ans


    par contre là je ne suis pas du tout en accord avec cette hypothèse, car ce pourrait être un projet européen d’avoir un super état élu avec tout le dispositif régalien en annexe mais ce n’est pas le cas et de loin, l’objectif des ultras-libéraux c’est de faire de l’europe une nébuleuse ingouvernable à la solde des américains c’est ce à quoi on assiste depuis trente ans les preuves sont là pas d’armée européenne, pas de régime social et fiscal européen, pas de grands projets transfrontaliers etc......... non on est dans l’europe du moins disant avec le nivellement par le bas, pas de souci une Europe forte et solidaire n’est même pas à l’état d’ébauche.....................

  • julius 1ER 15 février 2013 13:22

    au cheval roumain succédera le boeuf américain bourré d’anabolisants et d’hormones pour finaliser notre bolognaise indispensable à nos lasagnes européennes !!!!!!!!!!!!!


  • Bubble Bubble 15 février 2013 13:39

    Même pas besoin de trolls, il suffit qu’on en parle et les accusations fusent, jusque dans les top-commentaires... auto-trollés vous êtes, auto-trollés !


  • Wierko 15 février 2013 13:43

    C’est une très bonne chose, on ne peut pas, et on ne doit pas, laisser la défense d’internet aux citoyens qui sont démunis face aux équipes de communications des groupes qui veulent s’approprier des espaces web. On le voit partout, et on le sait, il y a déjà eu des communications sur le sujet, les groupes extrémistes sont très présents sur le web, que ce soit sur les blogs, les forums, les médias citoyens. 

    C’est important de faire face à cela, et si ce n’est pas en fermant les espaces de communication, c’est un étant régulièrement dessus en répondant 24/24 à ceux qui balancent des mensonges en continus, et sont payés pour ça.
    Réjouissez vous de ce genre d’initiative si elle est réelle, ou espérez la si elle ne l’est pas...

  • Latino Punk 15 février 2013 13:59

    Bon alors je sais d’avance que je ne vais pas me faire que des copains, d’autant plus que je remarque souvent que certains commentateurs ont tendance à être assez offensifs, cyniques, voire insultants dès qu’on émet un avis différent au leur, de droite comme de gauche... tant pis je me lance.

    Bien que la méthode reste sournoisement manipulatrice, je pense néanmoins que sous une autre forme cette initiative pourrait être intéressante. La question européenne est assez complexe, et conduit à beaucoup de mauvaises interprétations (voir http://www.whatseuropinion.eu/search/label/20%20id%C3%A9es%20re%C3%A7ues%20sur%20l%27Europe), réticences, alimentée/alimentant les réactions nationalistes nauséabondes également provoquées par la crise.

    Notre incapacité à nous entendre et à construire cette Europe qui potentiellement pourrait être quelque chose d’inédit et d’exemplaire à l’échelle de l’humanité repose en partie sur la désinformation qui nous inonde, ainsi que sur la complexité du sujet.

    C’est pourquoi, que l’Europe souhaite dissiper les doutes et « corriger » les données erronées qui circulent afin de faire avancer un processus qui requiert quand même des actions certes réfléchies, mais ayant un caractère urgent, ne me semble pas condamnable dans l’absolu.

    Mais pour éviter le biais de la manipulation, et légitimiser cette méthode, il faudrait alors impérativement :

    - Que l’Europe annonce officiellement que des personnes spécialisées interviendront sur les forums de discussions.

    - Que ces personnes puissent être immédiatement identifiables, et ne basent leurs commentaires que sur des faits chiffrés, tangibles et vérifiables. De cette façon, toute dérive pourrait être signalée.

    Bref, faire vivre le débat, mais en essayant au maximum de faire en sorte que celui-ci repose sur des notions de transparence, et d’informations correctes.

    Je pense donc qu’en tant que citoyens, c’est plus l’application de cette méthode là que nous devons exiger (vu que de toutes façons, ils vont les balancer leurs commentateurs rémunérés), plutôt que vers une « chasse au troll » qui s’avérerait contre productive et qui nous diviserait d’autant plus.

    Dans l’attente de vos accusations/brimades liées à ma naïveté, mon ignorance, mes accointances avec les technocrates de Bruxelles, les francs maçons, les reptiliens, les lasagnes tueuses...

    Cordialement,


    • Bubble Bubble 15 février 2013 14:32

      La question européenne est assez complexe oui. Mais le débat public ne devrait pas être influencé par des personnes intéressées. Il doit y avoir un espace de réflexion indépendant au maximum. N’importe quel audit sérieux aujourd’hui est réalisé par des groupes indépendants, ne serait ce que pour repérer des erreurs qu’on ne voit pas quand on a la « tête dans le guidon ».
      Il y a des tonnes de linguistes en poste à Bruxelles ; s’ils ont vraiment une volonté de clarifier leurs opinions et décisions aux yeux de l’opinion publique, qu’ils créent un site et écrivent des comptes rendus compréhensibles plutôt.


    • Defrance Defrance 17 février 2013 18:40

       You had a dream ? 


  • BA 15 février 2013 14:24

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

     

    - « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

     

    - « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

     

    - « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

     

    - « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

     

    - « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

     

    - « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

     

    - « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)


    Et aujourd’hui, 21 ans plus tard, nous apprenons que des geeks vont être payés par nos impôts pour venir nous dire sur tous les blogs : 


    « AH OUI MAIS SI L’EUROPE NE MARCHE PAS, C’EST PARCE QU’IL N’Y A PAS ASSEZ D’EUROPE. DONC SI VOUS VOULEZ QUE CA AILLE MIEUX, N’OUBLIEZ PAS : IL FAUT PLUS D’EUROPE, IL FAUT ENCORE PLUS D’EUROPE, IL FAUT TOUJOURS PLUS D’EUROPE. »


    Lisez cet article :


    Les documents recommandent qu’une "attention particulière soit portée aux pays qui ont connu une forte progression de l’euroscepticisme".

     

    La ligne de conduite de la cellule de riposte est décrite ainsi : « La réponse aux questions est »plus d’Europe« et pas »moins d’Europe".

     

    Que le Parlement européen communique sur ses travaux et son rôle est légitime, mais qu’il finance des programmes visant à influencer les électeurs sur les réseaux sociaux n’est pas sans poser de problèmes éthiques. D’autant que l’Europe est soumise à une cure d’austérité, avec pour la première fois la baisse de son budget. A laquelle échappent visiblement les communicants du Parlement...

     

    Jean-Dominique Merchet.

     

    http://www.marianne.net/Bruxelles-veut-traquer-les-trolls-eurosceptiques_a226569.html


  • Christoff_M Christoff_M 15 février 2013 18:15

    Nous voyons déja l’effet ici sur Agoravox et d’autres sites critiques, ce sont les moinsseurs fous et fanatiques qui se donnent le mot pour dénigrer toute intervention critique ( sans meme la lire la plupart du temps) et venir mettre des insultes gratuites, sous couvert d’humour et de formulations très courtes... décrédibilisant le site et rejetant certains auteurs qui sont systématiquement dans le rouge avec la note sur leur article...

    Dommage mais à plus ou moins long terme cela détournera les habitués et les gens aux interventions rédigées et interessantes !!


    • Christoff_M Christoff_M 15 février 2013 18:20

      L’Europe actuelle est décroissance, chômage et plaque tournante de tous les trafics des mécréants mondialistes... mais peut on etre surpris avec un gouvernement Hollande qui comprend dans ses rangs plus de francs maçons mondialistes ( Grand Orient) que le gouvernement précédent... le noyautage du PS ayant commencé sous Mitterrand et Delors chargés avec leurs équipes de faire passer par tous les moyens l’euro et l’Europe des banques, DSK étant un bon catalyseur final pour commencer à vendre nos entreprise et endetter l’état et les régions au profit de fonds mondialistes !!!


    • curieux curieux 15 février 2013 19:24

      Je ne suis pas d’accord avec vous. Je trouve qu’il y a beaucoup de gens comme moi ainsi que des articles qui sont anti-OTAN, anti-Europe, anti-NWO. Ce ne sont pas les moinssages justifiés souvent qui jouent mais l’attitude de certains modérateurs qui eux ne moinssent pas mais suppriment les commentaires ou les comptes de ceux qui ne sont pas de leur avis, établissant une dictature sur AV et ceux-là ne sont pas anti-... mais des larbins du système mondialiste. D’ailleurs si vous avez une méthode pour faire plusieurs moinssages ou plussages, indiquez la moi.


  • kimbabig 15 février 2013 23:16

    Décidément l’ue s’enfonce chaque jour dans la bassesse...

    En 92, le contrôle des médias par les européistes avait hélas pu faire passer de justesse la pilule.

    En 2005, un nouveau média qu’ils ne pouvaient contrôler totalement, Internet, permit à l’information sur la nature profondément nuisible de la construction européenne de se répandre, et ils ont perdu. Mais ils ont aussi perdu car les gens avaient commencé à percevoir les effets néfaste de l’ue.

    En 14, ils voudront essayer de contrôler plus de net, mais vu la situation de ces dernières années, je crains qu’une armée de trolls lobotomisés ne suffisent à masquer les nuisances de l’ue. De plus en plus de gens ont compris que cette organisation n’est qu’un instrument de notre servitude, que vouloir imposer un marché et une monnaie unique à 17 pays dont les intérêts et les modes de fonctionnement divergent bien souvent jusqu’à l’incompatibilité est le meilleur moyen conduire ces pays à la catastrophe, les préparant ainsi à un contrôle extérieur.


  • BA 16 février 2013 00:49

    Je lis ceci sur le site “Roosevelt 2012″ :

     

    En ne se donnant pas les moyens de devenir une force politique, diplomatique et militaire, l’Europe participe à la déshumanisation du monde : en 1993, les signataires des accords d’Oslo demandaient à l’Europe de les aider à construire la Paix entre Israël et la Palestine… Presque vingt ans plus tard, il n’y a toujours pas d’Europe politique, toujours pas de force européenne d’interposition. Il est temps de réagir et de faire naître une Europe politique, disposant d’une vraie diplomatie et d’une vraie armée.

     

    http://www.roosevelt2012.fr/telecharger?fileid=45791264815-pr15-pdf

     

    Ah, l’Europe unie …

     

    Ah, l’Europe politique …

     

    Ah, une vraie diplomatie unique …

     

    Ah, une vraie armée unique …

     

    En clair : le mouvement “Roosevelt 2012″ milite pour une Europe fédérale.

     

    Mais ça, c’est un rêve de bisounours.

     

    « Une Europe politique, disposant d’une vraie diplomatie et d’une vraie armée » nécessiterait un budget d’au moins 25 % du PIB de l’Union Européenne. Par exemple, le budget des Etats-Unis est de 25 % du PIB des Etats-Unis.

     

    Or, dans le monde réel, le budget de l’Union Européenne sera … en baisse de 3 % pour la période 2014-2020 !


    C’était lors du dernier sommet européen, le vendredi 8 février 2013 : les chefs d’Etats et de gouvernements d’Autriche, du Danemark, d’Allemagne, de Finlande, des Pays-Bas, de Suède et du Royaume-Uni ont gagné une bataille historique.

     

    Ils ont obtenu une baisse de 3 % du budget européen.

     

    Dans le monde réel, pour la période 2014-2020, le budget de l’Union Européenne sera au niveau minable de 1 % du PIB de l’Union Européenne.

     

    C’est ça, le monde réel.

     

    Ce n’est pas le monde des rêves des bisounours fédéralistes.


  • Blé 16 février 2013 06:57

    En lisant cet excellent article, une drôle d’idée m’est venue à l’esprit : le marché transatlantique que souhaite l’oligarchie européenne ne se dirigerait-elle pas vers la monnaie unique $ ?

    Imaginer un instant que les U S A aient trouvé en masse des individus prêts à travailler 10h/jour contre un emploi(le salaire devient secondaire) afin de payer l’ éternelle « Dette » étasunienne. La plus grande majorité des populations européennes sont instruites, formées, mises en condition grâce à la « Dette » pour faire le deuil de leurs acquis sociaux

    D’où la nécessité de faire de la propagande à grande échelle comme les étasuniens savent le faire pour vendre les bonnes idées des néo-libéraux ou banquiers ou des rentiers ou encore des grandes familles hyper riches dans le monde. Bref, le modèle social ce ne vient plus du C N R mais des pays pétro-monarchiques où tout individu est sujet de sa majesté.


  • Cedericoco Cedericoco 16 février 2013 21:56

    Merci à « le crocodile » d’avoir mentionné une des sources de cette info (tirée du Daily Telegraph puis reprise sur www.fdesouche.com, d’où « Taïké Eilée » l’a puisée...) ainsi que la vidéo de Farage sous-titrée par mes soins, et dont la traduction est reprise intégralement dans le corps éditorial de cet article, sans mention particulière.

    Merci à lui, donc, puisque « Taïké Eilée », lequel aurait été bien aimable de le faire, n’a pas daigné en faire autant ni créditer l’auteur de cette traduction, et s’est contenté comme les journalistes d’écrire ce qu’il a lu dans le journal ou ailleurs, en l’occurence le blog www.fdesouche.com

    Le b.a.-ba, en gros...

     


  • HerveM HerveM 17 février 2013 10:16

    Démasquer un troll
    Surtout ceux de Van Rompuy
    N’est pas bien sorcier

    Dis moi donc Herman
    Ca paye bien la propagande
    En Haïku* s’entend

    * l’Haïku dans sa forme occidentalisée se compose de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes. Exemples concret pour ceux qui souhaitent proposer leur candidature à ce cher Herman :

    Arminius moderne
    Tel le chef des Chérusques
    Libère nous Herman

    Aimez Van Rompuy
    Les méchants UEsceptiques
    Ou disparaissez


  • aliante 17 février 2013 16:53
    • les candidats hostiles à l’ue peuvent se présenter il n’y a pas l’arnaque des 500 signatures qui permet à l’oligarchie de contrôler les gens qui servent leurs intérêts dans l’élection nationale française 

    Pour les trolls payer par l’Ue je ne vois quel argument ils pourront lancer

    l’Euro a appauvri les gens ,détruit le commerce extérieur dans les pays de la zone sud

    l’Europe c’est la guerre ,alignement aux Usa ,guerre en Libye ,Mali ,Syrie ,

    menace contre l’Iran ,

    Asservissement aux banques d’Affaires Golman Sachs Bnp ect.....

    Neoliberalsme sauvage ,recul des droits des travailleurs chômage de masse ,deflation plan d’austérité

    destruction de la structure familiale ,mariage gay

    Asservissement au nouvel ordre mondial qui veut en finir avec les souveraineté

    pour maximiser les profits des banques et des multinationales


  • Defrance Defrance 17 février 2013 18:31

    Bonjour à tous, 

       50000/27 = combien d’eurocrates par pays ? Et si on commençait a faire des économies en en foutant les 2/3 dehors  ? 

     Personelement je vais voter DLR ou blanc !


  • lsga lsga 17 février 2013 23:37

    rien de nouveau, le Front National a massivement recours à des trolls professionnels. 



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